février 2020 - Page 12 sur 49 - Journal du niger

Afghanistan: la trêve « respectée », Washington entrevoit une opportunité « historique »

La trêve partielle inédite en Afghanistan était globalement respectée mardi à son quatrième jour, permettant aux Etats-Unis d’afficher leur optimisme sur la signature samedi d’un accord « historique » avec les talibans.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a toutefois lancé une mise en garde à peine voilée aux autorités de Kaboul, qui s’entredéchirent sur les résultats de la dernière élection présidentielle, afin qu’elles n’entravent pas cette « énorme opportunité politique ».

« Nous sommes à l’orée d’une opportunité historique pour la paix », a-t-il martelé mardi depuis Washington. « La réduction de la violence est respectée, de manière imparfaite mais ça fonctionne », a-t-il assuré, tandis que le chef des forces américaines en Afghanistan, le général Scott Miller, confirmait « une tendance à la baisse de la violence ».

A Kaboul aussi, le ministère de l’Intérieur a fait état d’une diminution des « attaques ennemies » depuis l’entrée en vigueur samedi de cette trêve partielle d’une semaine entre les Etats-Unis, les forces afghanes et les talibans.

Selon une source sécuritaire interrogée par l’AFP, les attaques talibanes ont chuté de 75 à 15 par jour en moyenne depuis le début de cette phase officiellement baptisée « réduction de la violence ».

Cinq membres des forces de sécurité afghanes ont toutefois été tués mardi dans trois attaques attribuées aux talibans par le gouvernement. Les talibans ont explicitement revendiqué deux de ces trois attaques.

Ces incidents n’ont pas été considérés de nature à remettre en cause la trêve — « la première pause d’une semaine dans la violence concernant toutes les parties en 19 années de guerre », a souligné Mike Pompeo.

– « Voix des femmes » –

Si elle tient jusqu’à samedi, les Etats-Unis signeront avec les talibans à Doha, au Qatar, un accord négocié depuis un an et demi.

Ce texte doit permettre à l’armée américaine d’entamer son retrait voulu par Donald Trump, mais aussi par une grande partie de la classe politique et de l’opinion américaines: les troupes en Afghanistan passeraient dans un premier temps de 12.000 ou 13.000 soldats actuellement à 8.600, avant de nouveaux départs progressifs qui n’auront lieu que si les talibans respectent leurs propres engagements.

Les insurgés promettent en effet, en contrepartie au départ des Américains qu’ils réclament de longue date, de fournir des garanties sécuritaires en matière de contreterrorisme, et d’entamer immédiatement des négociations de paix directes sans précédent avec les autorités de Kaboul.

La paix elle-même, dans ce pays exsangue après tant d’années de conflits, ne découlerait donc pas de l’accord de samedi, mais de ces pourparlers interafghans qui s’annoncent compliqués tant la classe politique afghane apparaît divisée face aux talibans.

Le président sortant Ashraf Ghani a été proclamé la semaine dernière vainqueur de l’élection de septembre, mais le chef de l’exécutif Abdullah Abdullah conteste ces résultats et revendique aussi la victoire.

Les deux hommes prévoyaient initialement de prêter serment le même jour, jeudi, à la tête de gouvernements rivaux.

Un obstacle qui risquait de faire dérailler les efforts américains. Finalement, ils ont accepté de reporter leurs investitures respectives, selon Washington et le camp Abdullah.

Le département d’Etat américain a exhorté « toutes les parties » à s’unir pour mettre en place une délégation « pleinement représentative » pour négocier avec les talibans.

Fait notable, les Etats-Unis n’ont toujours pas félicité le président Ghani pour sa réélection, se bornant à « prendre acte » des résultats et des contestations.

Mais sans s’adresser à un camp en particulier, Mike Pompeo a prévenu tous ceux qui « veulent faire dérailler » le processus de paix, car ils ont « tout intérêt à préserver le statu quo »: « nous n’allons pas les laisser faire ».

Le chef de la diplomatie américaine s’est montré tout aussi évasif au sujet des droits humains, et particulièrement des droits des femmes, dont plusieurs acteurs de la société civile afghane s’inquiètent qu’ils soient en danger en cas de participation des talibans à de futures institutions.

« Notre mission est de faire en sorte que les Afghans parviennent à une solution qui soit une solution afghane », a-t-il éludé, se disant tout juste « confiant » quant au fait que ce processus permettra aux « voix des femmes » et « des minorités » de se faire entendre.

Syrie: le régime reprend Kafranbel, 20 civils tués dans des frappes à Idleb

Au moins 20 civils ont été tués mardi dans des bombardements du régime syrien sur la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, où le régime a reconquis la ville symbolique de Kafranbel, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Selon l’OSDH, neuf enfants font partie des victimes des frappes aériennes et des tirs d’artillerie menés sur la ville d’Idleb et les localités de Binnich et Maaret Misrine.

« Dix civils, dont six enfants, ont péri dans des frappes aériennes du régime syrien sur la localité de Maaret Misrine dans la province d’Idleb, tandis que six civils ont été tués dans la ville d’Idleb, dont un écolier et trois enseignants, dans des tirs d’artillerie ayant visé plusieurs écoles », a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

« Quatre autres civils, dont une mère et ses deux enfants, sont morts dans des bombardements de Damas sur la localité de Binnich », selon M. Abdel Rahmane.

L’ONG Save The Children a fermement déploré la mort des civils à Binnich, appelant à épargner les écoles.

« Les écoles doivent être des refuges pour les enfants, même dans une zone de conflit », a déclaré la directrice de l’organisation Sonia Khush.

« Les attaques d’aujourd’hui sont un autre signe que les combats dans le nord-ouest de la Syrie ont atteint des niveaux catastrophiques de violence contre les enfants et les civils ».

Les civils « sont toujours confrontés à la terreur quotidienne (…). Nulle part n’est sûr, même pas l’école », a poursuivi la directrice de l’ONG.

Lundi, l’ONU a prévenu que les combats se rapprochaient « dangereusement » des camps de déplacés, risquant de provoquer un « bain de sang ».

A Genève, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est dit mardi « vivement préoccupé » par la situation.

– « Capitulation » –

A une cinquantaine de kilomètres au sud de Binnich et Maaret Misrine, la ville de Kafranbel a été reprise mardi par le régime syrien, soutenu par l’aviation russe, a annoncé l’OSDH.

Cette localité, située dans le sud de la province d’Idleb, est l’une des premières villes à s’être ralliée à la contestation anti-Bachar al-Assad.

Le régime a également repris 18 autres villages et localités dans le sud d’Idleb au cours des dernières 48 heures, selon l’OSDH.

Ces dernières semaines, le régime syrien a pu conquérir près de la moitié de la province d’Idleb, contrôlée depuis des années par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, et des groupes rebelles.

Depuis décembre, Damas mène avec l’appui de l’aviation russe une offensive d’envergure dans le nord-ouest syrien. Celle-ci a tué plus de 400 civils, selon l’OSDH, et déplacé près de 900.000 personnes d’après l’ONU, soit l’exode le plus massif en une si courte période depuis le début de la guerre syrienne en 2011.

Parmi les déplacés, 170.000 civils vivent en plein air ou dans des bâtiments inachevés, faute de place dans les camps de déplacés bondés.

La région d’Idleb –qui inclut également des segments des provinces voisines de Lattaquié, Alep et Hama– abrite trois millions de civils, dont la moitié a déjà été déplacée d’autres régions reconquises par le régime.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov a rejeté mardi les appels au cessez-le-feu, estimant que ce serait une « capitulation face aux terroristes ».

Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts et déplacé plusieurs millions de personnes.

Libérée des geôles pakistanaises, Asia Bibi « espère » rentrer un jour au pays

La chrétienne pakistanaise Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010 et acquittée huit ans plus tard avant de trouver refuge au Canada, a confié mardi son espoir de pouvoir rentrer un jour au Pakistan.

De passage à Paris pour promouvoir son livre autobiographique « Enfin Libre! », elle a évoqué sa nouvelle vie au Canada, qui lui a accordé un permis de séjour d’un an, lors d’un entretien avec l’AFP.

« Je n’ai pas encore visité le Canada. La plupart du temps, je reste à la maison (…) Je ne sors pas beaucoup, surtout en raison du froid et de la neige », a raconté cette ancienne ouvrière agricole de 48 ans, qui s’exprimait en ourdou, via un traducteur en anglais.

Illettrée, Asia Bibi ne maîtrise aucune des deux langues officielles du Canada, le français et l’anglais. Mais elle a trouvé dans son pays d’accueil une sécurité qu’elle n’a pas connue depuis des années.

Elle vit avec son époux Ashiq, 58 ans, et ses deux filles Eisha (21 ans) et Eisham (20 ans) dans un appartement de trois pièces, à l’adresse gardée secrète en raison des menaces dont elle reste la cible.

Ses soeurs, son frère, son père et sa belle-famille lui manquent. Mais plus que tout, sa « culture et (sa) nourriture ! », sourit-elle.

« Personne ne peut oublier son pays natal », dit-elle, confiant son espoir que la situation de son pays évolue et lui permette d’y revenir un jour. « Je l’espère vraiment, tout comme je gardais l’espoir d’être libérée un jour quand j’étais en prison ».

– Un avenir en France ? –

Mme Bibi avait été condamnée à mort pour « blasphème » à la suite d’une dispute avec des villageoises musulmanes au sujet d’un verre d’eau. Le blasphème est un sujet incendiaire au Pakistan, où de simples accusations suffisent parfois à entraîner des lynchages meurtriers.

Une condamnation sans aucun fondement, a répété mardi Asia Bibi.

« En aucun cas (…) Il ne me viendrait jamais à l’idée d’insulter un prophète », a insisté cette ardente catholique.

S’en était suivie une longue saga judiciaire qui avait divisé le pays et ému la communauté internationale, attirant l’attention des papes Benoît XVI et François.

Après avoir passé plus de huit ans dans les couloirs de la mort au Pakistan, jusqu’à son acquittement en octobre 2018, elle vit depuis mai 2019 au Canada.

Son livre – co-écrit avec la journaliste française Anne-Isabelle Tollet qui a mené campagne pour sa libération – retrace ces dix années de calvaire, entre maltraitances et menaces de mort, jusqu’au fond d’une geôle crasseuse.

Où ira t-elle dans un futur proche? Asia Bibi ne le sait pas encore.

« Je n’ai pas décidé. Je sais que l’Union européenne travaille très dur sur mon cas et qu’ils sont ceux qui vont décider où je vais vivre », explique celle qui devrait « très probablement » aborder le sujet d’une demande d’asile à la France lors d’une rencontre avec le président Emmanuel Macron vendredi.

Mardi, Asia Bibi a été faite citoyenne d’honneur de la ville de Paris, par la maire Anne Hildago, une distinction symbolique.

« Votre courage, votre calme, votre force intérieure nous a époustouflés. Vous êtes une leçon de vie », a lancé Mme Hidalgo lors de la cérémonie, ajoutant qu’elle soutiendrait sa demande d’asile en France.

Egypte: les trois décennies au pouvoir d’Hosni Moubarak

Rappel des grandes dates de l’Egypte depuis l’arrivée au pouvoir d’Hosni Moubarak –décédé mardi au Caire– en 1981 à son départ en 2011, emporté dans le tumulte du Printemps arabe, après 18 jours d’une révolte contre son régime.

– Accession au pouvoir –

Le 13 octobre 1981, Hosni Moubarak, vice-président depuis 1975, succède au président Anouar al-Sadate, assassiné une semaine auparavant par des jihadistes, lors d’une cérémonie militaire au Caire. L’état d’urgence est décrété et sera maintenu en permanence durant son règne.

Hosni Moubarak va s’appuyer sur un redoutable appareil policier et sur un système politique dominé par un parti présidentiel à sa dévotion.

– L’Egypte réintègre la Ligue arabe –

Le 25 avril 1982, Israël se retire du Sinaï, à la suite des accords de paix de 1979.

Les 25 et 26 février 1986, des émeutes de conscrits de la police au Caire, protestant contre leurs conditions salariales et sociale, font 107 morts et plus de 700 blessés.

En mai 1989, l’Egypte retrouve sa place au sein de la Ligue arabe, qu’elle avait perdue en 1979 pour avoir pactisé avec Israël.

– Moubarak échappe à un attentat –

Le 26 juin 1995, Hosni Moubarak échappe à une tentative d’attentat à Addis Abeba, lorsque des assaillants coupent la route à son cortège et criblent de balles son véhicule blindé amené spécialement du Caire. L’attentat est revendiqué par le groupe armé islamiste Jamaa Islamiya.

Le président Moubarak sera visé par au moins six tentatives d’assassinat.

– Violences islamistes –

Le 17 novembre 1997, 62 personnes, dont 58 touristes pour la plupart suisses et japonais, sont tuées à Louxor (Haute-Egypte), dans une attaque à la mitraillette et au poignard revendiquée par la Jamaa islamiya.

Le 3 janvier 2000, 22 personnes trouvent la mort en Haute-Egypte dans les pires affrontements entre musulmans et chrétiens depuis vingt ans.

Le 7 octobre 2004, 34 personnes, parmi lesquelles plusieurs touristes israéliens, sont tuées et 105 blessées dans un triple attentat perpétré dans le Sinaï contre l’hôtel Hilton de Taba, à la frontière égypto-israélienne, et contre deux camps de vacances à Noueiba, à 470 kilomètres au sud-est du Caire).

Le 23 juillet 2005, quelque 70 personnes, dont de nombreux Occidentaux, périssent dans une série d’attentats à c(Sinaï).

– Percée des Frères musulmans –

Du 9 novembre au 7 décembre 2005, les Frères musulmans, officiellement interdits mais tolérés dans les faits, obtiennent lors des élections législatives 88 sièges (sur 454) au Parlement, devenant la principale force d’opposition.

Leurs candidats s’étaient présentés sous l’étiquette « indépendants », en raison de l’interdiction de fonder des partis politiques sur des bases religieuses.

– Parti présidentiel renforcé –

Le libéralisme économique s’accentue dans le pays, permettant d’amorcer un décollage économique, même s’il aggrave les inégalités et le mécontentement social.

Les nouvelles législatives du 28 novembre au 5 décembre 2010 permettent au pouvoir de consolider sa domination parlementaire, au prix d’accusations de fraude et de critiques internationales.

Le Parti national démocrate (PND, au pouvoir) rafle près de 83% des sièges après le retrait au second tour des Frères musulmans qui dénonçaient des fraudes. L’opposition laïque n’obtient qu’environ 3% des sièges.

– Moubarak chassé du pouvoir –

Le 25 janvier 2011, débutent des manifestations massives contre Hosni Moubarak. Le 1er février, plus d’un million de manifestants défilent dans le pays. Une marée humaine envahit la place Tahrir, au Caire, épicentre de la contestation.

Le 11 février, Moubarak démissionne et remet ses pouvoirs au Conseil suprême des forces armées. La répression du soulèvement a fait au moins 850 morts.

Le coronavirus en France: 1 décès, 11 guéris, et 2 nouveaux cas

Sur les quatorze cas avérés en France d’infection au nouveau coronavirus, un Chinois est mort à Paris, 11 autres patients sont guéris et deux nouveaux cas ont été déclarés mardi.

– Un octogénaire décédé –

Après plusieurs jours en réanimation à l’hôpital Bichat à Paris, un touriste chinois de 80 ans meurt le 14 février. Son décès annoncé le lendemain a été le tout premier officiellement enregistré en Europe.

Arrivé en France le 23 janvier, cet homme originaire de la province de Hubei avait, dans un premier temps, consulté les urgences de l’hôpital européen Georges Pompidou le 25 janvier mais n’avait pas été repéré comme un cas suspect car il ne correspondait pas aux critères. Il avait de la fièvre mais ni toux ni signe respiratoire et ne venait pas de Wuhan, épicentre de l’épidémie, mais d’une ville à 400 km au nord.

Il a ensuite développé des problèmes respiratoires qui ont motivé un changement de son classement et le test s’est révélé positif le 28 janvier.

– Dix guérisons –

+ La fille de 50 ans du patient décédé, contaminée et hospitalisée à Bichat, a été déclarée guérie.

+ Un couple de Chinois, qui avait fait partie des premiers cas annoncés le 24 janvier, est sorti de l’hôpital le 12 février. L’homme de 31 ans et la femme de 30 ans originaires de Wuhan étaient arrivés en France le 18 janvier.

+ Le 13 février, un patient de 48 ans a pu sortir à son tour après 22 jours d’hospitalisation à Bordeaux. Cet homme d’origine chinoise était rentré en France le 22 janvier après être notamment passé par Wuhan. Il avait été hospitalisé après s’être présenté à SOS-Médecins avec toux et fièvre. Selon l’équipe médicale, il été traité avec du remdesivir, un antiviral « prometteur ».

+ Un médecin hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, est sorti le 14 février. Ce premier cas avéré de transmission sur le sol français avait été annoncé le 30 janvier: il s’agit d’un médecin libéral qui a été contaminé par un patient chinois, parti ensuite pour Taïwan où il a déclaré la maladie.

Le chef de service des maladies infectieuses de cet hôpital, le Pr Eric Caumes, a indiqué que ce patient avait suivi un traitement expérimental, basé sur des molécules utilisées « dans d’autres maladies virales ».

+ Six Britanniques, dont un enfant, avaient été contaminés par un compatriote de retour de Singapour qu’ils avaient côtoyé dans un chalet des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie) où il avait séjourné quelques jours fin janvier avant de repartir dans son pays. Hospitalisés à Grenoble, à Lyon et Saint-Etienne, ils ont tous pu ressortir depuis.

– Deux nouveaux cas –

Le ministère de la Santé a annoncé mardi 25 février deux nouveaux cas confirmés en France, portant à 14 le total des cas de coronavirus enregistrés dans le pays depuis janvier.

Il s’agit d’une « jeune femme chinoise revenue de Chine le 7 février, qui est hospitalisée à Paris » pour simple « surveillance » et qui « va très bien », a précisé le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon. Elle a été testée négative au nouveau coronavirus mais était porteuse de « traces de guérison », a-t-il précisé. « Nous avons déjà testé son conjoint qui est négatif » et « quatre personnes » qui ont été en contact avec elles vont être placées en quarantaine, a-t-il souligné.

Quant au 14e cas, il s’agit d' »un homme Français qui rentre d’un séjour en Lombardie et qui est actuellement hospitalisé en région Auvergne-Rhône Alpes », une région frontalière de l’Italie, a ajouté le responsable. « Son état n’inspire pas d’inquiétude » et la recherche des personnes avec qui il a eu des contacts démarre tout juste, a indiqué le Pr Salomon, sans pouvoir donner plus de détails à ce stade sur cette personne.

– Plus de 350 passages en quarantaine –

Depuis le début de l’épidémie, plus de 350 personnes ont été placées en quarantaine en France après avoir été rapatriées de Wuhan en quatre vagues: trois avions affrétés par la France sont arrivés les 31 janvier, 2 février et 21 février avec à leur bord ressortissants français et étrangers, et un vol opéré par les Britanniques, via Londres, le 9 février.

Certains passagers étrangers sont repartis directement dans leur pays. Les Français et étrangers restés en France ont été confinés pendant 14 jours, durée maximale d’incubation du virus, dans trois lieux.

Les 225 accueillis dans un centre de vacances à Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône) sont tous déjà ressortis, d’abord 181 le 14 février puis 44 le 16 février.

Sur les 113 hébergés dans un centre de formation des officiers de sapeurs-pompiers à Aix-en-Provence, 78 sont sortis le 16 février. Les 35 personnes arrivées via Londres sont quant à elles ressorties dimanche 23 février.

La quatrième vague de 28 Français est arrivée ce vendredi dans un centre de vacances du village de Branville, dans le Calvados.

– Les Français du Diamond Princess –

Quatre Français étaient à bord du paquebot Diamond Princess, placé en quarantaine au Japon et qui reste le plus important foyer de contagion hors de Chine.

Trois d’entre eux, positifs au test, ont été hospitalisés au Japon, le quatrième est un membre d’équipage toujours à bord.

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Coronavirus: Xi Jinping promet aide et matériel à l’Afrique

La Chine est prête à offrir assistance et matériel médical aux pays africains face à l’épidémie de coronavirus, qui constitue pour eux un défi de santé publique, a déclaré mardi le président chinois Xi Jinping.

Jusqu’à présent, l’Egypte est le seul Etat d’Afrique à avoir enregistré un cas confirmé de contamination.

Mais l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti que les systèmes de santé et les infrastructures sanitaires du continent étaient mal équipés pour affronter le coronavirus si les cas se multipliaient.

« Les pays africains sont confrontés à de nombreux défis en matière de prévention et de contrôle de l’épidémie », a souligné Xi Jinping lors d’une conversation téléphonique avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

« La Chine est disposée à fournir aux pays africains le matériel médical dont ils ont un besoin urgent, y compris des tests de dépistage », a-t-il déclaré selon l’agence officielle Chine nouvelle.

Xi Jinping a également promis un renforcement de « la coopération sino-africaine en matière de santé publique et de prévention et de contrôle des maladies », sans offrir de précision.

Selon l’OMS, si des cas de contamination apparaissaient en grand nombre, les pays africains pourraient être confrontés à des pénuries de kits de dépistage et d’équipement de protection comme des masques.

Les systèmes de santé devront prendre en charge des malades atteints de défaillances respiratoires, de chocs septiques ou de défaillance simultanée de plusieurs organes, a relevé son directeur Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« Ces patients ont besoin de soins intensifs nécessitant des équipements comme des appareils d’assistance respiratoire qui manquent dans de nombreux pays africains, et c’est une source de préoccupation », a-t-il déclaré.

La Chine avait envoyé en 2014 des centaines de médecins, épidémiologistes, ingénieurs, infirmiers et techniciens en Afrique de l’Ouest pour combattre l’épidémie d’Ebola.

Naomi Campbell sur le podium pour une percée de la mode africaine à Paris

Naomi Campbell a foulé le podium lundi pour le premier défilé parisien du Nigerian Kenneth Ize, à l’ouverture de la semaine du prêt-à-porter féminin.

En robe à franges en aso oke, tissu à larges rayures multicolores créé par le peuple Yoruba d’Afrique de l’Ouest, cher au styliste, la top modèle noire, sa « marraine » et cliente, a clos le défilé au Palais de Tokyo.

« Naomi Campbell a rendu ce défilé possible », a déclaré le créateur de 29 ans à la presse en coulisse en se disant « submergé » d’émotions.

Originaire de Lagos et diplômé de l’Université des arts appliqués de Vienne où il a grandi, il puise dans le patrimoine textile de son pays pour des coupes contemporaines comme des ensemble bomber-mini-jupe ou des tailleurs pantalon portés avec des mules à talon bas.

Vert pomme ou émeraude, mauve, fuchsia, bleu électrique: la palette des couleurs est riche et joyeuse.

« Cette collection est sur ma religion, l’amour, ce que je suis, les gens en qui je crois et sur le partage », a-t-il souligné.

– tabou sur le wax –

Le styliste nigérian, finaliste en 2019 du prestigieux prix LVMH, est l’un des quatre nouveaux entrants au calendrier officiel de Paris Fashion week, où les jeunes créateurs venus du monde entier défilent aux côtés des maisons historiques comme Dior, Chanel ou Louis Vuitton.

Le Sud-Africain Thebe Magugu, premier Africain à avoir remporté à 26 ans le prix LVMH 2019, entre pour sa part au calendrier officiel des présentations et dévoilera sa collection mardi.

Le Camerounais Imane Ayissi a de son côté fait une percée historique en janvier, étant le premier ressortissant de l’Afrique subsaharienne à intégrer le club élitiste de la haute couture à Paris.

Tout comme Kenneth Ize, il avait fait découvrir au public des savoir-faire africains peu connus: des tie and dye teints au Cameroun; des kente, tissages traditionnels de l’ethnie Akan, que l’on trouve au Ghana et en Côte d’Ivoire et portés à l’origine par la noblesse; ou de l’obom, une peau végétale produite à partir d’écorce d’arbre qui a décoré des tenues du soir.

Jugeant que l’Afrique a « mieux à montrer », les deux boudent le wax, ce tissu inspiré du batik indonésien, industrialisé en Europe et adopté par l’Afrique, continent auquel il est largement associé.

Le Coréen Kiminte, créateur de sa marque Kimhekim a de son côté revisité les vêtements traditionnels coréens comme hanbok (costume), chima (jupe), dopo (manteau) et même les chaussettes busun qui, portées avec des sandales, créent l’illusion de bottes.

Ces pièces mixées avec jeans et T-shirt composent des looks tout à fait portables accessoirisés avec des bijoux-miroirs et des coeurs inspirés d’un dessin d’Andy Warhol découpés en organza.

La Japonaise Maiko Kurogouchi s’est inspirée des paysages islandais pour sa collection déclinée autour du thème de « tissage » en noir, blanc cassé et couleurs de terre pour sa marque Mame Kurogouchi.

Certaines pièces tissées comme des paniers sont superposées en plusieurs couches pour des silhouettes enveloppantes mais tout en légèreté. Escarpins à kitten heal ou bottines à semelles compensée créés avec collaboration avec Tod’s.

Libye: l’ONU maintient des pourparlers à Genève malgré les incertitudes

L’ONU s’efforce mardi d’empêcher la rupture de pourparlers interlibyens à Genève, au lendemain de l’annonce par les deux camps rivaux de la suspension de leur participation au dialogue politique censé démarrer mercredi.

Plus de huit ans après la chute de Mouammar Kadhafi, qui a plongé la Libye dans le chaos, ces pourparlers politiques visent notamment à mettre fin aux divisions et former un nouveau gouvernement unifié.

Entamé en 2017 et interrompu à plusieurs reprises, ce processus a été mis à mal en avril 2019 lorsque le maréchal Haftar, homme fort de l’est de la Libye, a lancé une offensive pour prendre Tripoli, siège du Gouvernement national d’union (GNA), reconnu par l’ONU.

Le porte-parole de la mission de l’ONU en Libye (Manul), Jean El Alam, a affirmé mardi à l’AFP que le lancement « du dialogue politique débutera demain (mercredi) comme prévu ».

Ces discussions doivent inclure 13 représentants du Parlement, basé dans l’est du pays et qui appuie le maréchal Khalifa Haftar, 13 représentants du Haut conseil d’Etat (équivalent d’un sénat) qui soutient le GNA, et des personnalités invitées par l’émissaire de l’ONU, Ghassan Salamé.

« L’ONU s’attend à ce que les pourparlers aient lieu demain », a également déclaré Rhéal Leblanc porte-parole des Nations unies à Genève, lors d’une conférence de presse.

– « Progrès considérables » –

Lundi pourtant, le parlement pro-Haftar et son rival le Haut conseil d’Etat ont annoncé séparément avoir « suspendu » leur participation aux pourparlers politiques, invoquant des raisons différentes.

Des sources parlementaires à Tripoli et à Benghazi (est) ont indiqué à l’AFP que la Manul tentait mardi de les convaincre d’y prendre part.

Dans un communiqué, la Manul a appelé les différentes parties « à placer les intérêts de la Libye et des Libyens au-dessus de toute autre considération afin de mettre fin rapidement aux souffrances de leur propre peuple, qui paie un lourd tribut chaque jour ».

Les ambassades de France, d’Allemagne, d’Italie, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, ainsi que la délégation de l’Union européenne en Libye, ont aussi appelé dans un communiqué les deux camps à « ne pas faire obstruction » au dialogue.

Elles se sont félicitées par ailleurs des « progrès considérables accomplis dans les pourparlers facilités par l’ONU à Genève vers un cessez-le-feu durable en Libye ».

Le texte fait référence à la réunion d’une Commission militaire conjointe qui s’est réunie jusqu’à dimanche à Genève.

A l’issue de ces pourparlers indirects, les deux camps sont parvenus à un « projet d’accord de cessez-le-feu » qui doit être finalisé en mars, selon la Manul.

L’agenda des discussions à Genève « sera inspiré de la grande conférence nationale (qui visait à organiser des élections) que nous tentions de faire l’année dernière si la guerre n’avait pas éclaté », a indiqué M. Salamé à l’AFP.

Une trêve a été conclue en janvier sous les auspices de la Russie, soutien du maréchal Haftar, et de la Turquie, alliée de M. Sarraj, mais elle a été régulièrement violée.

Depuis le début de l’offensive du maréchal Haftar sur Tripoli, les affrontements ont fait plus de 1.000 morts.

L’ONU a dénoncé l’ingérence de plusieurs acteurs internationaux dans le conflit en Libye, et en janvier à Berlin, les représentants d’une douzaine de pays, soutenant l’un ou l’autre camp, avaient promis de ne plus interférer dans les affaires intérieures libyennes.

– Turcs tués en Libye –

La Turquie qui a déployé ces dernières semaines des militaires pour soutenir le GNA a fait état mardi de la mort de deux soldats turcs en Libye.

Dans l’autre camp, le maréchal Haftar est soutenu notamment par les Emirats arabes unis et l’Egypte. Selon plusieurs pays, des mercenaires russes combattent en outre à ses côtés.

La Libye est minée par les violences et les luttes de pouvoir depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Cette instabilité a empêché ce riche pays qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique de profiter pleinement de sa manne pétrolière, sa seule source de revenu.

La Compagnie nationale de pétrole (NOC) a déploré mardi la chute de la production à 122.430 barils par jour contre plus de 1,2 million, avant que des groupes pro-Haftar commencent à bloquer le 18 janvier les principaux sites pétroliers du pays.

La NOC a estimé le manque à gagner à plus de 2,1 milliards de dollars depuis le début de ce blocage.

Une ancienne ministre des Finances du Liberia bientôt adjointe de la dirigeante du FMI

Une ancienne ministre des finances du Liberia, Antoinette Sayeh, va devenir directrice générale adjointe du Fonds monétaire international (FMI) à compter du 16 mars, a annoncé mardi l’institution de Washington dans un communiqué.

C’est la dirigeante du Fonds, Kristalina Georgieva, qui a elle-même proposé cette nomination après le départ de la directrice administrative, Carla Grasso, annoncé début février.

Sollicité par l’AFP, le FMI n’était pas en mesure de dire si Mme Sayeh, ressortissante du Liberia et ancienne ministre des finances de ce pays de 2006 à 2008, avant son entrée au FMI comme directrice du département Afrique, allait remplacer cette dernière dans ses fonctions.

« Antoinette est très connue et très respectée pour avoir occupé (au FMI) le poste de directrice du département Afrique entre 2008 et 2016 où elle a mené une transformation importante des relations du Fonds avec nos pays membres africains », a commenté Kristalina Goergieva, citée dans le communiqué.

Depuis 2016, Mme Sayeh est membre émérite du Center for Global Development (CGD).

En tant que ministre des Finances au lendemain du conflit que le Liberia avait connu, Mme Sayeh avait piloté l’apurement des arriérés, accumulés de longue date, de la dette multilatérale du pays.

Elle avait, en outre, géré les négociations avec le Club de Paris et oeuvré à l’élaboration de la première Stratégie de réduction de la pauvreté.

« Ce faisant, Mme Sayeh a considérablement renforcé les finances publiques du Liberia tout en promouvant la réforme de la gestion des finances de l’Etat », selon le FMI.

Avant d’entrer au gouvernement de la Présidente Ellen Johnson Sirleaf, Mme Sayeh avait travaillé à la Banque mondiale pendant 17 ans, notamment en qualité de directrice des opérations pour le Bénin, le Niger et le Togo et comme économiste pour le Pakistan et l’Afghanistan.

Elle est titulaire d’une licence en économie de Swarthmore College en Pennsylvanie (Etats-Unis) et d’un doctorat en relations économiques internationales de la Fletcher School de l’université Tufts dans le Massachussetts.

Les grandes dates d’Hosni Moubarak

Les grandes dates de la vie de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak, décédé mardi et chassé du pouvoir en février 2011 lors d’un soulèvement populaire qui a secoué l’Egypte dans le contexte du Printemps arabe

– 4 mai 1928: Naissance à Kafr-el-Meselha, dans le delta du Nil.

– 1950: Il entre à l’Académie de l’Armée de l’air égyptienne.

– 1972: Il devient commandant en chef des forces aériennes et ministre des Affaires militaires.

– avril 1975: Il est nommé vice-président de la République.

– 1978: Il devient vice-président du Parti national démocrate (PND) au pouvoir.

– 1981: Il succède au président Anouar al-Sadate, assassiné par des islamistes, le 6 octobre au Caire.

– 11 février 2011: Après 30 ans au pouvoir, il doit démissionner au 18e jour d’une révolte populaire.

– 2 juin 2012: Il est condamné à la prison à vie pour complicité dans la mort de manifestants, mais la justice ordonne un nouveau procès.

– novembre 2014: Un autre tribunal ordonne l’abandon des accusations, blanchissant Moubarak, mais le parquet introduit un recours en cassation.

– janvier 2016: La cour d’appel confirme une peine de trois ans de prison pour Moubarak et ses deux fils, Alaa et Gamal, dans une affaire de corruption.

– mars 2017: Acquitté définitivement dans le procès pour la mort de manifestants, puis libéré de l’hôpital militaire du Caire où il a été détenu quasiment sans discontinuité depuis 2011.

– 25 février 2020: Mort d’Hosni Moubarak dans un hôpital militaire au Caire.