février 2020 - Page 22 sur 49 - Journal du niger

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

– « Compromis » –

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

L’accord a également été salué par des groupes de défense des droits humains, l’Union européenne et le chef de l’ONU pour les réfugiés, qui ont souligné le long et difficile chemin qui reste encore à parcourir.

« Il y a des défis majeurs à relever. En particulier, les dispositions transitoires de sécurité sont encore à un stade précoce », a déclaré l’UE dans un communiqué.

Le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré que « des millions de Soudanais du Sud – y compris des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays, méritent de connaître une fin à leurs souffrances ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un ordre du jour en matière des droits de l’homme ».

– Plus de 380.000 morts –

MM. Machar et Kiir « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

– « élites prédatrices » –

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport souligne que la corruption a privé l’Etat de ressources précieuses et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Présidentielle au Togo: le domicile d’un candidat de l’opposition encerclé après la tenue du scrutin

Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote au Togo, le domicile du candidat de l’opposition à la présidentielle, Agbéyomé Kodjo, qui semblait indiquer une certaine avance dans le dépouillement des premiers bulletins de vote à Lomé, a été encerclé samedi soir par les forces de l’ordre qui assurent vouloir « garantir sa sécurité ».

« Nous sommes largement en tête partout (dans l’élection présidentielle), ma maison est entourée de +militaires+ », a déclaré à l’AFP M. Kodjo. Une équipe de l’AFP a constaté la présence d’un important dispositif de forces de l’ordre autour des accès à son domicile de Lomé.

Ailleurs dans la capitale togolaise, des barrages militaires se mettaient en place et l’accès à internet était interrompu de manière sporadique.

« Les domiciles de Agbéyomé et de Mgr Kpodzro (ancien archevêque de Lomé, et soutien au candidat de l’opposition) ont été encerclés pour leur propre sécurité », a déclaré à l’AFP Yark Damehame, ministre de la Sécurité.

« Nous avons reçu des informations selon lesquelles il risque d’être agressé dans sa maison par des individus incontrôlés mais je ne peux pas vous dire de quel bord. Il vaut donc mieux jouer sur la prévention », a ajouté le ministre.

Ce dispositif sécuritaire a été mis en place à la fin d’une journée au cours de laquelle les Togolais ont voté dans le calme pour choisir leur président, un scrutin sans incident majeur auquel le président sortant, Faure Gnassingbé, héritier d’une famille au pouvoir depuis plus d’un demi siècle, est en lice pour un quatrième mandat.

Les 9.383 bureaux de vote du pays ont fermé comme convenu à 16 heures (locales et GMT), et ont connu une affluence moyenne, selon des informations recueillies par des journalistes de l’AFP.

Dans de nombreux bureaux de vote de la capitale togolaise, le candidat Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre, qui a surpris par sa popularité pendant la campagne électorale, enregistrait de nombreuses voix par rapport à ses rivaux, notamment l’opposant historique Jean-Pierre Fabre de l’Alliance nouvelle pour le changement (ANC), ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Les Togolais veulent le changement, ils veulent l’alternance », avait-il déclaré samedi matin en votant à Lomé.

Des électeurs surexcités à Bè, quartier traditionnellement acquis à l’ANC interpellaient les observateurs: « Vous avez vu non, on a donné nos votes à Agbeyome. C’est un vote sanction pour Fabre. On l’a soutenu en 2005, en 2010, en 2015 et il nous a trahi ».

– Second tour –

Les résultats officiels sont attendus en début de semaine, selon des sources au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et les six candidats de l’opposition ont d’ores et déjà déclaré qu’ils s’uniraient pour faire bloc contre le président sortant en cas de second tour.

Si aucun des candidats n’obtient la majorité des voix, un second tour doit être organisé quinze jours après la déclaration des résultats et pourrait être préjudiciable pour le pouvoir en place.

Toutefois, l’opposition qui a contesté tous les précédents scrutins de 2005, 2010 et 2015, craint des « fraudes ».

L’institution de la société civile Togo Debout a déclaré avoir recensé « des bourrages d’urnes ici et là, à Lomé et à Vogan (sud) ».

Des délégués de l’opposition se sont également vus refuser les accès dans certains bureaux de vote, selon la société civile.

Ces incidents s’ajoutent toutefois au retrait d’accréditation de nombreux observateurs de la société civile, ainsi que l’abandon du système de sécurisation électronique des résultats quelques jours avant le vote.

Mais dans l’ensemble, le vote s’est déroulé sans violence, dans le calme et Faure Gnassingbé qui a voté dans son fief, dans le nord du pays, s’est dit « fier » du « déroulement pacifique du processus électoral » de la journée.

Pendant cette campagne, beaucoup de Togolais se sont dits « déçus » par l’opposition traditionnelle après l’échec des manifestations de 2017-2018.

Des dizaines voire des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour demander la démission de Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, qui avait lui-même dirigé le pays pendant 38 ans.

Le président peut se targuer d’un bilan économique plutôt positif, avec une croissance stable de 5% mais ses détracteurs dénoncent une gouvernance autoritaire et la corruption de son entourage quand la moitié de la population vit sous le seuil de la grande pauvreté, avec moins d’1,90 dollar par jour.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans une Afrique de l’Ouest en proie à la violence jihadiste.

Coronavirus: ce qu’on sait et ce qu’on ignore sur l’épidémie

Taux de mortalité, modes et niveau de contagion, période d’incubation: les chercheurs traquent l’épidémie provoquée par le nouveau coronavirus apparu en Chine, même si de nombreuses inconnues demeurent.

– Quel taux de mortalité?

Plus mortel que la grippe saisonnière, mais moins virulent que les précédentes épidémies liées à un coronavirus: voilà où semble se situer la dangerosité du nouveau Covid-19, même si l’on ne connaît pas encore avec précision son taux de mortalité.

Selon les derniers chiffres de l’OMS samedi, 2.348 décès ont été recensés sur 76.392 cas confirmés en Chine continentale (soit 3,07%). Hors de ce pays, l’OMS comptabilisait 11 décès pour quelque 1.400 cas de contamination confirmés dans 28 pays et territoires.

Le Centre chinois de contrôle et prévention des maladies a publié cette semaine une étude portant sur 72.314 cas confirmés, suspects, diagnostiqués cliniquement et asymptomatiques de la pneumonie virale, constatés en date du 11 février.

Il s’agit de la plus importante menée depuis le début de l’épidémie et selon ses résultats la maladie est bénigne dans 80,9% des cas, « grave » dans 13,8% des cas et « critique » dans 4,7% des cas.

Le taux de létalité augmente avec l’âge et les plus de 80 ans sont les plus à risque, avec une mortalité de 14,8%. Les patients déjà atteints de maladies cardiovasculaires sont les plus menacés par une issue fatale, devant les diabétiques ou les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques ou d’hypertension.

Les estimations globales de taux de mortalité doivent toutefois être prises avec prudence car on ignore combien de personnes sont réellement infectées.

– Quel niveau de contagion?

Les spécialistes semblent s’accorder sur le fait que chaque malade infecterait entre 2 et 3 personnes (ce qu’on appelle le « taux de reproduction de base » de la maladie, ou R0). C’est plus que la grippe (1,3), nettement moins que la rougeole (plus de 12), et comparable au Sras (3).

Mais certains mettent en garde sur une sous-estimation possible du nombre de cas. Ainsi une étude vendredi de chercheurs de centre des maladies infectieuses de l’Imperial college de Londres « estime qu’environ les deux-tiers des cas de Covid-19 sortis de Chine sont restés indétectés au niveau mondial, avec pour résultat potentiel des chaines multiples non-détectées de transmission humaine hors de Chine ».

Le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a d’ailleurs exprimé vendredi sa « préoccupation » face au « nombre de cas sans lien épidémiologique clair, tels que les antécédents de voyage ou les contacts avec un cas confirmé ».

Une des préoccupations pourrait être les cas asymptomatiques, avec des patients infectés ne présentant aucun signe de la maladie. La durée d’incubation, estimée selon les études entre deux et 10 jours, a conduit à fixer à 14 jours la période d’observation ou de quarantaine pour les cas suspects et les personnes rapatriées.

– Quels modes de transmission?

Le virus se transmet essentiellement par voie respiratoire et par contact physique. La transmission par voie respiratoire se fait dans les gouttelettes de salive expulsées par le malade, par exemple quand il tousse. Les scientifiques estiment que cela nécessite une distance de contact rapprochée (environ un mètre).

Pour se prémunir d’une contamination, les autorités sanitaires insistent sur l’importance des mesures-barrières: se laver les mains fréquemment, tousser ou éternuer dans le creux de son coude ou dans un mouchoir jetable, porter un masque si on est malade…

Par ailleurs, la diarrhée pourrait être une voie secondaire de transmission.

– Symptômes et traitements?

« Les plus courants comprennent les troubles respiratoires, de la fièvre, une toux, un essoufflement et des difficultés respiratoires », indique l’OMS. « Dans les cas les plus graves, l’infection peut entraîner une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale, voire la mort ».

Il n’existe ni vaccin ni médicament contre le coronavirus, et la prise en charge consiste à traiter les symptômes. Certains patients se voient malgré tout administrer des antiviraux, dont l’efficacité est en cours d’évaluation.

– Quelle origine?

Le nouveau coronavirus est sans doute né chez la chauve-souris, mais les scientifiques pensent qu’il est passé par une autre espèce avant de se transmettre à l’homme.

Des chercheurs chinois ont affirmé que cet animal intermédiaire pourrait être le pangolin, petit mammifère à écailles menacé d’extinction. La communauté scientifique internationale a jugé cette hypothèse plausible, mais elle devra être vérifiée.

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré dans un commmuniqué samedi que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

– « Beaucoup plus à faire » –

Les deux hommes « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Un accord de dernière minute sur le nombre d’États a été obtenu, bien que peu de progrès aient été réalisés sur d’autres questions.

« Le compromis de Kiir sur les Etats (régionaux) permet aux deux parties d’aller enfin de l’avant, même s’ils ont encore beaucoup plus à faire dans les semaines, les mois et les années à venir », a déclaré à l’AFP Alan Boswell, expert sud-soudanais qui collabore avec le centre d’analyse International Crisis Group (ICG).

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

– « élites prédatrices » –

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport onusien conclut que la corruption a privé l’Etat de précieuses ressources et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un agenda en matière des droits de l’homme ».

Cet agenda, selon elle, doit notamment englober des abus commis par les services de sécurité mais aussi « la libération des civils enlevés et détenus par des groupes armés », ainsi que la « création » en partenariat avec l’UA d’un tribunal chargé de juger des crimes de guerre.

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Algérie: pour son anniversaire, la contestation montre sa résilience

Un an après le début de la contestation antirégime, la mobilisation des Algériens reste forte, signe de vitalité durable d’un « Hirak » (mouvement) dont le pouvoir algérien misait sur le dépérissement.

Au vu de l’affluence vendredi à Alger et en province, pour sa 53e manifestation hebdomadaire, « une chose est sûre: le +Hirak+ va s’inscrire dans la durée », prédit Mohamed Hennad, ancien professeur de sciences politiques à l’Université d’Alger.

Et samedi, plusieurs milliers de personnes se sont encore rassemblées au coeur d’Alger en ce jour anniversaire du déclenchement du mouvement de protestation populaire inédit qui ébranle l’Algérie depuis un an, selon un journaliste de l’AFP.

« Nous sommes venus vous dégager! », « le peuple veut faire chuter le régime », ont scandé les manifestants à l’adresse des dirigeants algériens.

« Le pouvoir comptait sur l’essoufflement du mouvement. Mais la très forte mobilisation de vendredi a montré que c’est un pari perdu », estime M. Hennad.

– « Fêter votre départ » –

Une foule impressionnante, comparable à celle des immenses défilés ayant jalonné un an de contestation, a envahi vendredi les rues de la capitale et de nombreuses villes du pays pour marquer 12 mois ininterrompus d’une « Révolution du sourire » non violente.

Les cortèges ont martelé plusieurs mots d’ordre: « Nous ne sommes pas venus faire la fête, nous sommes venus vous dégager! » ou encore, samedi à Alger, pour le 1er anniversaire, « la fête sera le jour de votre départ ».

« Avec le personnel politique actuel, la stabilité politique ne sera pas au rendez-vous. Pour le +Hirak+, le +système+ est toujours en place et doit partir », observe M. Hennad.

Face aux interrogations sur la capacité du mouvement à trouver un nouveau souffle à l’orée de son « An II », les « hirakistes » ont affiché une détermination intacte à se débarrasser d’un « système » politique qui dirige l’Algérie depuis son indépendance en 1962.

« Le +Hirak+ a une logique interne qui n’est imposée par aucune force extérieure, aucune institution, groupe ou personnalité politiques », analyse Rachid Tlemçani, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université d’Alger.

– « Le +Hirak+ va durer » –

Le vendredi 22 février 2019, de nombreux Algériens, qu’on disait alors résignés et dépolitisés, ont envahi les rues du pays, pour s’opposer à la volonté annoncée du président Abdelaziz Bouteflika –quasi-invisible et muet depuis un AVC en 2013 — de briguer un 5e mandat.

Après six semaines de manifestations de plus en plus massives, le haut commandement de l’armée, pilier du régime, exigera et obtiendra le 2 avril la démission de M. Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.

Mais le « Hirak » continue de réclamer une véritable « rupture » avec le régime en place après l’élection le 12 décembre du président Abdelmadjid Tebboune, un ancien fidèle de M. Bouteflika, lors d’un scrutin marqué par une abstention record.

Depuis son arrivée au pouvoir, M. Tebboune –qui a qualifié le « Hirak » de « béni »– s’efforce de s’attirer les bonnes grâces de la contestation.

Dans un entretien jeudi avec la presse nationale, il a assuré que « les choses commencent à s’apaiser » dans la rue, et promis de mettre en oeuvre « l’ensemble » des revendications du « Hirak ».

En défilant en masse, les protestataires algériens lui ont opposé un cinglant démenti. Et lui ont fait savoir qu’ils ne croyaient guère à ses promesses de « changement radical ».

« En engageant de manière aussi forte la 2e année de la +révolution du 22 février+, ce 53e vendredi est un moment politique que le pouvoir gagnerait à analyser en profondeur. Il doit pour cela cesser de s’illusionner: le 22 février 2019, le Hirak était déjà parti pour durer », a averti samedi l’éditorialiste du quotidien francophone Liberté.

Pour le site d’information Maghrebemergent, la mobilisation de ce 1er anniversaire prouve que « la résilience du +Hirak+ est supérieure à celle du régime ».

« Le pouvoir doit comprendre qu’il est fini. Il est dans le déni », estime Yassine Aissiouane, ex-député de l’opposition ayant renoncé à son mandat pour rejoindre la contestation.

« Mais (…) la mobilisation ne s’essoufflera pas et le +Hirak+ finira par gagner », prédit-il.

Coronavirus: l’Afrique mal préparée, selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti samedi que les systèmes de santé en Afrique étaient mal équipés pour affronter l’épidémie de coronavirus si des cas de contamination apparaissaient et se multipliaient sur le continent.

Au cours d’une réunion des ministres de la Santé des pays de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé les pays de l’UA à « faire front commun pour être plus agressifs » dans la lutte contre la maladie à coronavirus Covid-19.

« Notre principale (source de) préoccupation continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a déclaré le chef de l’OMS dans une liaison vidéo depuis Genève.

Jusqu’à présent, l’Egypte est le seul pays d’Afrique a avoir enregistré un cas confirmé de contamination.

Plus de 200 cas suspects ont été recensés dans les pays de la région Afrique de l’OMS, soit la plus grande partie du continent, mais presque tous se sont avérés négatifs, a déclaré samedi la directrice du bureau régional de l’Afrique Matshidiso Rebecca Moeti.

Mais si le coronavirus commence à se répandre sur le continent, les systèmes de santé devront prendre en charge des patients atteints de symptômes comme des défaillances respiratoires, des chocs septiques ou la défaillance simultanée de plusieurs organes, a relevé M. Tedros.

« Ces patients ont besoin de soins intensifs nécéssitant des équipements comme des appareils d’assistance respiratoire qui manquent dans de nombreux pays africains, et c’est une source de préoccupation », a-t-il dit.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé les responsables africains à « prendre des mesures drastiques de prévention et de contrôle », car l’Afrique est particulièrement vulnérable « en raison de ses systèmes de santé relativement précaires ».

– Une menace imminente –

Le défi pour les pays africains est aussi de développer les capacités à procéder à des tests de dépistage.

En trois semaines, le nombre de pays africains capables d’effectuer des tests pour détecter le coronavirus est passé de deux à 26, a indiqué Mme Moeti.

John Nkengasong, directeur des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies, a indiqué à l’AFP que le nombre de pays africains pouvant procéder à ces tests dépasserait bientôt la quarantaine.

Cependant, si les cas de contamination apparaissaient en grand nombre, les pays africains pourraient être confrontés à des pénuries de kits de dépistage et d’équipement de protection comme des masques, a-t-il averti.

Si le coronavirus se répand sur le continent africain, la capacité à établir un diagnostic rapidement sera ainsi limitée, a-t-il averti.

« Nous faisons face à une menace imminente, une menace grave », a-t-il souligné.

Le chef de l’OMS a indiqué que 30.000 kits de protection personnelle avaient été expédiés à « plusieurs pays en Afrique » et que 60.000 tests seraient envoyés à 19 pays « dans les prochaines semaines ».

Il a également indiqué que M. Nkengasong et Samba Sow, directeur général du Centre pour le développement des vaccins au Mali, avaient été nommés envoyés spéciaux chargés de la mobilisation contre le COVID-19 en Afrique.

Leur mission consistera à donner des « conseils stratégiques » et à plaider la cause de la lutte contre le coronavirus en Afrique « à un haut niveau ».

Plusieurs compagnies aériennes africaines dont Kenya Airways ont suspendu leurs vols à destination de la Chine, mais la première compagnie du continent, Ethiopian Airlines a maintenu les siens.

Liu Yuxi, ambassadeur de Chine auprès de l’UA, a appelé les responsables africains à alléger les restrictions sur les voyages.

« La panique excessive pourrait en réalité accroître la maladie », a-t-il affirmé.

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré dans un commmuniqué samedi que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

– « Beaucoup plus à faire » –

Les deux hommes « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Un accord de dernière minute sur le nombre d’États a été obtenu, bien que peu de progrès aient été réalisés sur d’autres questions.

« Le compromis de Kiir sur les Etats (régionaux) permet aux deux parties d’aller enfin de l’avant, même s’ils ont encore beaucoup plus à faire dans les semaines, les mois et les années à venir », a déclaré à l’AFP Alan Boswell, expert sud-soudanais qui collabore avec le centre d’analyse International Crisis Group (ICG).

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

– « élites prédatrices » –

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport onusien conclut que la corruption a privé l’Etat de précieuses ressources et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un programme en matière des droits de l’homme ».

Ce programme, selon elle, doit notamment se pencher sur des abus commis par les services de sécurité mais aussi sur « la libération des civils enlevés et détenus par des groupes armés », ainsi que la « création » en partenariat avec l’UA d’un tribunal chargé de juger des crimes de guerre.

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Coronavirus: l’Afrique mal préparée, selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti samedi que les systèmes de santé en Afrique étaient mal équipés pour affronter l’épidémie de coronavirus si des cas de contamination apparaissaient et se multipliaient sur le continent.

Au cours d’une réunion des ministres de la Santé des pays de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé les pays de l’UA à « faire front commun pour être plus agressifs » dans la lutte contre le nouveau coronavirus Covid-19.

« Notre principale (source de) préoccupation continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a déclaré le chef de l’OMS dans une liaison vidéo depuis Genève.

Jusqu’à présent, l’Egypte est le seul pays d’Afrique a avoir enregistré un cas confirmé de contamination.

Plus de 200 cas suspects ont été recensés dans les pays de la région Afrique de l’OMS, soit la plus grande partie du continent, mais presque tous se sont avérés négatifs, a déclaré samedi la directrice du bureau régional de l’Afrique Matshidiso Rebecca Moeti.

Mais si le coronavirus commence à se répandre sur le continent, les systèmes de santé devront prendre en charge des patients atteints de symptômes comme des défaillances respiratoires, des chocs septiques ou la défaillance simultanée de plusieurs organes, a relevé M. Tedros.

« Ces patients ont besoin de soins intensifs nécéssitant des équipements comme des appareils d’assistance reespiratoire qui manquent dans de nombreux pays africains, et c’est une source de préoccupation », a-t-il dit.

Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a appelé les responsables africains à « prendre des mesures drastiques de prévention et de contrôle », car l’Afrique est particulièrement vulnérable « en raison de ses systèmes de santé relativement précaires ».

Le défi pour les pays africains est aussi de développer les capacités à procéder à des tests de dépistage.

En trois semaines, le nombre de pays africains capables d’effectuer des tests pour détecter le coronavirus est passé de deux à 26, a indiqué Mme Moeti.

Plusieurs compagnies aériennes africaines dont Kenya Airways ont suspendu leurs vols à destination de la Chine, mais la première compagnie du continent, Ethiopian Airlines a maintenu les siens.

Liu Yuxi, ambassadeur de Chine auprès de l’UA, a appelé les responsables africains à alléger les restrictions sur les voyages.

« La panique excessive pourrait en réalité accroitre la maladie », a-t-il affirmé.

« N’extradez pas Assange »: les soutiens de Julian Assange manifestent à Londres

« Libérez Assange »: plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Londres contre l’extradition qui menace de fondateur de Wikileaks, deux jours avant le début de l’examen par la justice britannique de la demande des Etats-Unis, qui veulent le juger pour espionnage.

Brandissant banderoles et pancartes « n’extradez pas Assange », « le journalisme n’est pas un crime », la foule s’est rassemblée aux abords de l’ambassade d’Australie, le pays de Julian Assange, avant de défiler dans les rues de Londres.

« Boris Johnson honte à toi », ont scandé les manifestants en passant devant Downing street, la résidence du Premier ministre britannique.

Parmi ses soutiens présents samedi, l’ancien Premier ministre grec Yanis Varouflakis, le Pink Floyd Roger Waters ou encore la créatrice de mode Vivienne Westwood.

« Je ne comprends pas vraiment pourquoi Julian est en détention », a déclaré le père d’Assange, John Shipton, dénonçant une « détention arbitraire ».

Agé de 48 ans, Julian Assange est détenu dans la prison de haute-sécurité de Belmarsh, au sud de Londres, depuis son arrestation en avril 2019 à l’ambassade d’Equateur où il avait trouvé refuge sept ans plus tôt.

Poursuivi pour espionnage aux Etats-Unis, qui réclament son extradition, il risque jusqu’à 175 ans de prison.

Les autorités américaines lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources au moment de la publication en 2010 de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.

Présent samedi à Londres, le rédacteur en chef de Wikileaks Kristinn Hrafnsson, a appelé « tout le monde à se battre pour Assange », dénonçant « la force sombre » qui s’abat sur ceux qui veulent « la transparence et la vérité ».

Le fondateur de Wikileaks a notamment reçu récemment le soutien de Reporters sans frontières (RSF), qui a lancé une pétition qui a atteint samedi après-midi près de 40.000 signatures.

Un tribunal égyptien acquitte deux fils de l’ex-président Hosni Moubarak

Un tribunal égyptien a acquitté samedi deux fils de l’ancien président Hosni Moubarak, renversé en 2011 par une révolte populaire, et six autres personnes poursuivies dans une affaire de « manipulation boursière », a indiqué à l’AFP un responsable judiciaire.

Acquittés par le tribunal pénal du Caire, Alaa et Gamal Moubarak avaient été arrêtés en septembre 2018 dans le cadre de cette affaire de manipulation boursière présumée et libérés sous caution au bout de quelques jours.

Après la chute de Hosni Moubarak à la faveur du Printemps arabe, plusieurs procédures judiciaires ont été déclenchées contre l’ex-chef de l’Etat, resté 30 ans au pouvoir (1981-2011), et ses proches.

« L’affaire de manipulation boursière » remonte à 2012, quand le procureur général avait déféré tous les suspects devant la cour pénale « pour obtention illégale de plus de deux millions de livres égyptiennes (118,5 millions d’euros) ».

Le procureur avait accusé Alaa et Gamal Moubarak et leurs coaccusés de « tirer profit de gains financiers illégaux » obtenus par la vente d’une banque, sans les déclarer en Bourse comme les y obligeait la loi.

Arrêtés en 2011 dans le cadre de différentes affaires, Alaa et Gamal Moubarak ont été placés en détention provisoire à plusieurs reprises, avant de bénéficier de remises en liberté.

Avec leur père, ils avaient été condamnés en mai 2015 à trois ans de prison pour avoir détourné plus de 10 millions d’euros de fonds publics alloués à l’entretien des palais présidentiels. Leurs périodes de détention provisoire avaient couvert cette peine.

Samedi, le verdict de la cour a mis un terme aux poursuites judiciaires entamées depuis 2011 contre la famille de l’ex-président.