février 2020 - Page 24 sur 49 - Journal du niger

Kazakhstan: 200 arrestations avant des manifestations de l’opposition

Environ 200 personnes ont été arrêtées samedi avant des manifestations organisées par deux partis d’opposition à Almaty, la plus grande ville du Kazakhstan, pays autoritaire d’Asie centrale.

Ex-République soviétique riche en hydrocarbures, le Kazakhstan est régulièrement critiqué par les organisations de défense des droits de l’homme pour sa répression des manifestations et de l’opposition.

Des policiers ont interpellé samedi une trentaine de militants du Parti démocratique, au moment où ils tentaient d’organiser un rassemblement de protestation à Almaty, selon un correspondant de l’AFP sur place.

Ce parti, non reconnu par les autorités, comptait tenir son premier congrès qui a dû être annulé après l’arrestation récente de son chef et de plusieurs militants.

Les protestataires réclamaient notamment la libération de Janbolat Mamaï, réalisateur et l’un des fers de lance du parti, arrêté et condamné vendredi à trois jours de détention pour avoir lancé cet appel à manifester. « Liberté pour Mamaï! » scandaient-ils.

Selon des témoins, les forces de l’ordre ont par ailleurs arrêté jusqu’à 70 personnes qui se dirigeaient vers le site désigné comme lieu de la manifestation.

Dans l’après-midi, la police a procédé à l’arrestation d’une centaine d’autres militants qui étaient en train de se réunir pour une manifestation séparée, organisée à l’appel du parti Choix démocratique du Kazakhstan (DCK), interdit dans le pays, selon un journaliste de l’AFP.

Le militant Erik Joumabaïev, en fauteuil roulant, était parmi les manifestants détenus par la police. Il a été embarqué dans une ambulance.

Le Choix démocratique du Kazakhstan (DCK), qui avait également annoncé son intention de manifester samedi, avait été interdit par un tribunal kazakh en 2018 car considéré comme « extrémiste ».

Le régime du Kazakhstan est critiqué depuis de longues années par les ONG de défense des droits de l’homme locales et internationales pour sa législation restrictive en matière de manifestations.

– Nouvelles restrictions –

Lors d’un entretien téléphonique avec l’AFP vendredi avant son arrestation, Janbolat Mamaï avait indiqué qu' »au moins dix » membres de sa formation avaient été condamnés dans le courant de la semaine à des peines allant jusqu’à cinq jours de détention. Une mesure destinée, selon lui, à empêcher le Parti démocratique de tenir son congrès.

Il a lui-même été arrêté plus tard vendredi.

Sa femme, la journaliste Inga Imanbaï, enceinte, figure parmi les militants interpellés samedi. Elle a ensuite été relâchée.

Le chef du DCK Moukhtar Abliazov, ancien ministre de l’Energie, banquier qui vit en exil en France et opposant de longue date au régime kazakh, a estimé que la justice cherchait un prétexte pour réprimer sa formation politique.

En juin 2019, près de 4.000 personnes avaient été interpellées selon les autorités lors de manifestations contre l’élection présidentielle qui a mené Kassym-Jomart Tokaïev à la présidence.

Le nouveau président s’était engagé à réformer la législation sur le droit de manifester peu après avoir succédé à Noursoultan Nazarbaïev, qui a dirigé sans partage le Kazakhstan depuis son indépendance en 1991 jusqu’à sa démission surprise au printemps 2019.

Mais les ONG de défense des droits de l’homme ne sont pas satisfaites du nouveau projet de loi sur les manifestations qui, selon elles, contient de nouvelles restrictions.

A l’heure actuelle, les militants risquent d’être arrêtés s’ils participent à des rassemblements n’ayant pas reçu le feu vert des autorités, un feu vert qu’elles accordent très rarement pour des manifestations politiques.

Plusieurs dizaines de personnes avaient été interpellées en décembre lors de manifestations antigouvernementales non autorisées.

Algérie: des milliers de personnes à Alger pour fêter les un an du « Hirak »

Plusieurs milliers de personnes sont rassemblées au coeur d’Alger samedi, jour anniversaire du déclenchement du « Hirak », le mouvement populaire de contestation inédit qui agite l’Algérie depuis un an, a constaté un journaliste de l’AFP.

Autour de la Grande Poste, lieu de regroupement historique des manifestations, est déployé un dispositif policier semblable a celui constaté les vendredis, jours de manifestation hebdomadaire dans la capitale depuis un an, mais inhabituel le samedi.

« Nous sommes venus vous dégager! », « le Peuple veut faire chuter le régime », scandent à l’adresse des dirigeants algériens les manifestants rassemblés devant le bâtiment, sans que la police n’intervienne.

« Non au pouvoir militaire, Etat civil et non militaire », est-il inscrit sur une grande banderole, en référence à l’autorité exercée de façon opaque par le haut commandement militaire sur le pouvoir civil depuis l’indépendance du pays en 1962.

Des appels à manifester samedi ont été lancés sur les réseaux sociaux pour célébrer le premier anniversaire de ce mouvement de contestation, qui continue semaine après semaine à réclamer le changement total du « système » au pouvoir.

Vendredi, la 53e manifestation hebdomadaire consécutive a drainé une foule immense dans les rues d’Alger et dans de nombreuses autres villes du pays, démentant de manière cinglante les récents propos du président Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre, qui a affirmé que « les choses commencent à s’apaiser » dans la rue.

Le 22 février 2019, les Algériens, perçus comme résignés et dépolitisés, descendaient en masse dans les rues des grandes villes, notamment à Alger où toute manifestation est pourtant interdite, pour s’opposer à la volonté annoncée du président Abdelaziz Bouteflika, profondément diminué par la maladie, de briguer un 5e mandat.

Six semaines de manifestations de plus en plus massives ont contraint le 2 avril le haut commandement de l’armée, pilier du régime, à exiger et obtenir la démission de M. Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.

Mais le « Hirak », qui exige une véritable « rupture avec les institutions actuelles » et refuse que le processus soit confié au pouvoir en place, n’a pu empêcher l’organisation d’une présidentielle en décembre et l’élection de M. Tebboune, ancien fidèle de M. Bouteflika, malgré une abstention record (plus de 60%).

Kazakhstan: une centaine d’arrestations liées à un appel à manifester

Une centaine de personnes étaient détenues samedi à Almaty, plus grande ville du Kazakhstan, après l’appel à manifester lancé par deux groupes d’opposition au gouvernement de ce pays pétrolier d’Asie centrale.

Un correspondant de l’AFP a vu des policiers interpeller une trentaine de militants du Parti démocratique, non reconnu par les autorités, qui tentaient de former un rassemblement de protestation à Almaty.

« Liberté pour Mamay! » scandaient les protestataires, en référence à Zhanbolat Mamay, réalisateur et l’un des fers de lance du parti, arrêté et condamné vendredi à trois jours de détention administrative pour avoir lancé cet appel à manifester.

La femme de Zhanbolat Mamay, la journaliste Inga Imanbay, qui est enceinte, faisait partie des militants interpellés samedi mais elle a ensuite été relâchée.

Selon des témoins, les forces de l’ordre ont arrêté jusqu’à 70 personnes qui étaient en train de se rendre vers le site désigné comme lieu de la manifestation.

Le régime du Kazakhstan fait l’objet de critiques depuis de longues années de la part d’organisations de défense des droits au niveau local et international pour sa législation restrictive en matière de manifestations.

Lors d’un entretien téléphonique avec l’AFP vendredi, Zhanbolat Mamay a indiqué qu' »au moins dix » membres de sa formation avaient été condamnés jusqu’à cinq jours de détention dans le courant de la semaine. Une mesure destinée, selon lui, à empêcher le groupe de tenir une conférence.

Il a lui-même été arrêté plus tard dans la journée.

Un autre groupe, le Choix démocratique du Kazakhstan (DCK), qui a été interdit par un tribunal en 2018 car considéré comme « extrémiste », avait également annoncé son intention de manifester samedi.

Le chef du DCK Moukhtar Ablyazov, ancien ministre de l’Energie, banquier et opposant de longue date au régime kazakh qui vit en exil en France, a estimé que la justice cherchait simplement un prétexte pour réprimer sa formation politique.

Le président Kassym-Jomart Tokaïev s’était engagé à réformer la législation sur le droit de manifester peu après avoir succédé à Noursoultan Nazarbaïev, qui a dirigé sans partage le Kazakhstan depuis son indépendance en 1991 jusqu’à sa démission surprise au printemps 2019.

Mais les organisations ne sont pas satisfaites du nouveau projet de loi concernant les manifestations qui, selon elles, contient de nouvelles restrictions.

A l’heure actuelle, les militants risquent d’être arrêtés s’ils participent à des rassemblements n’ayant pas reçu le feu vert des autorités, qu’elles accordent très rarement pour des manifestations politiques.

Plusieurs dizaines de personnes avaient été interpellées en décembre lors de manifestations antigouvernementales non autorisées.

En juin, près de 4.000 personnes avaient été arrêtées selon les autorités lors de manifestations contre l’élection présidentielle qui a vu la victoire de M. Tokaïev.

Arrivée en Côte d’Ivoire du corps de l’enfant mort dans un train d’atterrissage

La dépouille de l’adolescent ivoirien découvert mort le 8 janvier dans le train d’atterrissage d’un avion à Roissy est arrivée vendredi soir à Abidjan, selon le ministre des Transports, Amadou Koné, qui l’a accueillie.

« C’est un de nos compatriotes qui est mort dans des conditions dramatiques. Il est normal que le gouvernement apporte son soutien », a déclaré à la presse M. Koné.

Le ministre ivoirien, en compagnie des membres de la famille, a également souligné que le gouvernement a largement contribué à l’opération en vue d’organiser « des funérailles de façon digne » à la victime de 14 ans, Laurent Barthélémy Ani Guibahi, retrouvé mort dans l’aéroport parisien à bord d’un avion en provenance d’Abidjan.

« Il fallait que j’aille prendre le corps de mon enfant. Je suis soulagé, je suis content de ramener le corps de mon enfant en famille », a dit de son côté le père de la victime, Marius Ani.

Le cercueil en bois ciré gris porté par quatre personnes a pris la direction des Pompes funèbres dans le quartier de Treichville, dans le sud d’Abidjan.

La mort du jeune garçon a ému tout le pays, mais certains se sont aussi inquiétés des failles qu’elle révélait dans les mesures de sécurité autour de l’aéroport d’Abidjan, dans un pays sous la menace jihadiste.

La Côte d’Ivoire a été touchée par un attentat le 13 mars 2016 (19 morts) sur la plage de la populaire station balnéaire de Grand-Bassam, proche de l’aéroport.

Les expulsions des riverains ont commencé à la mi-janvier pour créer un périmètre de sécurité. Encadrés par un important dispositif policier, les bulldozers ont détruit des zones à l’ouest de l’aéroport, rasant notamment le village d’Aérocanal qui comptait plusieurs centaines d’habitants.

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’enfant de 14 ans a escaladé un mur de l’aéroport puis s’est accroché aux roues de l’avion juste avant le décollage.

Lesotho: la police ne « doute pas » de la maladie du Premier ministre soupçonné de meurtre

La police du Lesotho a indiqué samedi ne pas avoir « de doute » concernant l’authenticité de la maladie du Premier ministre Thomas Thabane qui est parti vendredi en Afrique du Sud pour « raisons médicales », le jour où il devait être inculpé du meurtre de son ex-épouse.

Admettant qu’il s’agissait d’une surprenante « coïncidence », un des responsables de la police du Lesotho, Palesa Mokete, a ajouté qu’il n’avait « pas de raison de douter » de l’authenticité de la maladie de M. Thabane, âgé de 80 ans, qui l’a poussé à partir en Afrique du Sud le jour prévu de son inculpation.

Il a précisé qu’aucun mandat d’arrêt n’avait pour l’instant été émis et que « de nouvelles dispositions » seraient prises lorsque le Premier ministre serait « en état » de se présenter devant la justice pour se voir signifier son inculpation pour meurtre.

Thomas Thabane devait être officiellement accusé vendredi du meurtre de sa précédente épouse, Lipolelo Thabane, assassinée le 14 juin 2017 alors qu’elle rentrait chez elle en voiture dans la capitale Maseru.

Ce crime est intervenu deux jours seulement avant la prestation de serment de Thomas Thabane au poste de Premier ministre. Le couple était alors en instance de divorce.

Après avoir piétiné pendant plus de deux ans, l’enquête s’est accélérée ces dernières semaines.

La nouvelle épouse de Thomas Thabane, Maesaiah, âgée de 43 ans, a été inculpée début février du meurtre de sa rivale. Elle est actuellement en liberté sous caution, une mesure qui a choqué dans le petit royaume d’Afrique australe.

Le Premier ministre était convoqué vendredi devant un tribunal de Maseru pour se voir notifier formellement son inculpation pour meurtre dans cette même affaire. Mais il ne s’est pas présenté.

Un communiqué de son bureau a informé « la nation » que M. Thabane avait quitté « le pays au petit matin aujourd’hui (vendredi) pour une urgence médicale en Afrique du Sud ».

Le Lesotho, petit pays d’Afrique australe enclavé dans l’Afrique du Sud, est coutumier des épisodes d’instabilité politique. Au cours de la dernière décennie, aucun Premier ministre n’a fini son mandat de cinq ans.

Kazakhstan: des dizaines d’arrestations liées à un appel à manifester

Plusieurs dizaines de personnes étaient détenues samedi à Almaty, plus grande ville du Kazakhstan, après l’appel à manifester lancé par deux groupes d’opposition au gouvernement de ce pays pétrolier d’Asie centrale.

Un correspondant de l’AFP a constaté que la police avait placé en détention au moins dix militants du parti démocratique, non officiel, qui tentaient de former un rassemblement de protestation à Almaty.

Selon des témoins, les forces de l’ordre ont arrêté jusqu’à soixante-dix personnes qui étaient en train de se rendre vers le site désigné comme lieu de la manifestation.

Le régime du Kazakhstan fait l’objet de critiques depuis de longues années de la part d’organisations de défense des droits au niveau local et international pour sa législation restrictive en matière de manifestations.

Zhanbolat Mamay, réalisateur et l’un des fers de lance du parti démocratique, a notamment été arrêté et condamné vendredi à trois jours de détention administrative.

Lors d’un entretien téléphonique avec l’AFP vendredi, il a indiqué qu' »au moins dix » membres de sa formation avaient été condamnés jusqu’à cinq jours de détention dans le courant de la semaine. Une mesure destinée, selon lui, à empêcher le groupe de tenir une conférence.

Il a lui-même été arrêté plus tard dans la journée.

Un autre groupe, le Choix démocratique du Kazakhstan (DCK), qui a été interdit par un tribunal en 2018 car considéré comme « extrémiste », avait également annoncé son intention de manifester samedi.

Le chef du DCK Moukhtar Ablyazov, ancien ministre de l’Energie, banquier et opposant de longue date au régime kazakh qui vit en exil en France, a estimé que la justice cherchait simplement un prétexte pour réprimer sa formation politique.

Le président Kassym-Jomart Tokaïev s’était engagé à réformer la législation sur le droit de manifester peu après avoir succédé à Noursoultan Nazarbaïev, qui a dirigé sans partage le Kazakhstan depuis son indépendance en 1991 jusqu’à sa démission surprise au printemps 2019.

Mais les organisations ne sont pas satisfaites du nouveau projet de loi concernant les manifestations qui, selon elles, contient de nouvelles restrictions.

A l’heure actuelle, les militants risquent d’être arrêtés s’ils participent à des rassemblements n’ayant pas reçu le feu vert des autorités, ce qu’elles octroient rarement pour des manifestations politiques.

Plusieurs dizaines de personnes avaient été interpellées en décembre lors de manifestations antigouvernementales non autorisées.

Quelques mois plus tôt, en juin, près de 4.000 personnes avaient été arrêtées selon les autorités lors de manifestations contre l’élection présidentielle qui a vu la victoire de M. Tokaïev.

Pour les Rohingyas américains, « Citoyens de nulle part », les restrictions de Trump inquiètent

Lila Mubarak déborde de fierté en racontant le chemin qu’elle a parcouru pour obtenir la nationalité américaine. Cette réfugiée, issue de la minorité rohingya de Birmanie, a fui la persécution dans son pays natal pour refaire sa vie à Chicago, la troisième ville des Etats-Unis.

« Je suis tellement heureuse de devenir citoyenne américaine parce qu’avant, j’étais apatride », dit la jeune femme de 27 ans, qui vient d’être naturalisée.

Mais chez les quelque 8.000 Rohingyas se trouvant aux Etats-Unis, on craint d’être les derniers à avoir été accueillis.

Le président Donald Trump a en effet annoncé que la Birmanie allait être ajoutée à la liste des pays avec des restrictions d’accès aux Etats-Unis, réduisant les espoirs des Rohingyas voulant échapper à la persécution.

– Exactions et discriminations –

Le périple qui a mené Lila Mubarak jusqu’aux bords du lac Michigan est similaire à celui de nombreux Rohingyas: elle a fui la Birmanie, est passée par la Malaisie puis a mis le cap sur les Etats-Unis.

Après avoir obtenu il y a cinq ans la précieuse « green card », carte de résidence permanente, elle a suivi des cours au Centre culturel rohingya de Chicago, ville qui accueille environ un quart des Rohingyas aux Etats-Unis.

À son apogée, la population rohingya comptait environ 1,3 million de personnes en Birmanie, sur une population de 54 millions d’habitants à majorité bouddhistes.

Victimes de discriminations depuis des générations, les Rohingyas de Birmanie ont vu leurs droits se réduire à peau de chagrin.

Depuis août 2017, quelque 740.000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les exactions de l’armée birmane et de milices bouddhistes.

Les quelque 600.000 Rohingyas qui se trouvent toujours dans des camps et des villages en Birmanie vivent dans des conditions d' »apartheid » selon Amnesty International, sans liberté de mouvement et avec un accès limité à des emplois, à l’enseignement ou à des soins.

– « Paix et harmonie » –

De nombreux Rohingyas sont donc incapables de lire et d’écrire.

Abdul Jabbar Amanullah, qui a fui la Birmanie en 2012, a été embauché au Centre rohingya, où il aide les nouveaux arrivants dans leur recherche d’un emploi.

Beaucoup d’entre eux sont embauchés comme agents de propreté à l’aéroport international O’Hare ou comme plongeurs dans un casino voisin.

« Ce sont de bons emplois pour les nouveaux arrivants rohingyas car ils ne nécessitent pas un niveau d’anglais très élevé et le salaire n’est pas mauvais », explique M. Amanullah, ajoutant que même si la plupart des Rohingyas travaillent pour 15 dollars de l’heure, quelques-uns ont pu acheter leur propre maison.

Le directeur du Centre, Nasir Zakaria, a réussi à quitter la Birmanie à 14 ans en pagayant dans un petit bateau vers le Bangladesh.

« Nous aimons particulièrement Chicago, car nous vivions dans un village en Birmanie et ici, nous sommes encore parmi des visages familiers », a affirmé M. Zakaria, le seul de sa famille à avoir atteint les Etats-Unis. « Si nous avions besoin d’aide, nous contactions quelqu’un que nous connaissions. Nous pouvons faire la même chose ici ».

M. Zakaria parle souvent en ligne aux membres de sa famille restés en Birmanie, qu’il espère revoir un jour.

« Nous voulons juste vivre comme tout le monde. Nous voulons avoir des droits, la liberté de religion et la liberté d’expression. Nous voulons vivre dans la paix et l’harmonie. C’est tout ».

– « Citoyens de nulle part » –

Les fameuses « interdictions de voyager » de Donald Trump imposent un strict contrôle à la frontière pour les ressortissants de treize pays. La Birmanie, le Nigéria, l’Erythrée, le Soudan, la Tanzanie et le Kirghizistan ont récemment été ajoutés à la liste, des restrictions entrées en vigueur vendredi.

Bien que ces restrictions ne soient pas censées concerner les réfugiés fuyant la persécution, pour Azeem Ibrahim, analyste au Center for Global Policy de Washington, leur objectif est clair: « quelqu’un dans cette administration s’est probablement rendu compte que (les Rohingyas) faisaient partie de la plus grande population réfugiée du monde », dit-il.

Et « si vous voulez arrêter les réfugiés, vous incluez l’une des populations les plus vastes », conclut-il.

Susan Chestnut, qui enseigne l’anglais et la citoyenneté au Centre rohingya de Chicago, raconte que lorsqu’elle a commencé il y a deux ans, elle a été choquée par le faible niveau d’alphabétisation de ses élèves.

« Imaginez ne pas savoir utiliser un stylo. La plupart d’entre eux n’étaient jamais allés à l’école », dit-elle.

« Je leur apprends qu’en tant que citoyens, l’une des choses les plus importantes qu’ils peuvent faire est de voter et de faire entendre leur voix », ajoute-t-elle.

« Ils n’ont jamais connu cela. Ils ne savent pas ce que c’est, d’être un citoyen. Ils sont citoyens de nulle part mais ont fait des Etats-Unis leur pays. »

Coronavirus: un Italien décédé, le nord de l’Italie se barricade

Un Italien de 78 ans est le premier Européen décédé après avoir été infecté par le nouveau coronavirus en Italie, où une partie du nord de pays s’est barricadé depuis vendredi après une quinzaine de cas de contaminations.

L’homme était hospitalisé depuis une dizaine de jours en Vénétie, dans le nord de l’Italie, pour une maladie non liée au coronavirus, selon le ministère de la Santé, mais un test a confirmé qu’il avait été contaminé.

Adriano Trevisan, maçon retraité, faisait partie de nouveaux cas répertoriés infectés en Vénétie qui sont devenus trois dans la nuit, selon les autorités locales. Tandis que cinq médecins et onze autres personnes ont été identifiés comme porteurs du nouveau coronavirus en Lombardie. A part les médecins, les autres personnes fréquentaient le même bar et le même groupe d’amis.

Sur les trois cas de Vénétie, le président de la région Luca Zaia, interrogé sur Rainews24 s’est dit perplexe samedi matin: « nous faisons faire des tests dans leur entourage, la grande question c’est l’origine (de ce foyer) car ces personnes n’avaient eu aucun contact avec des Chinois ni des contacts particuliers » avec des personnes de retour de Chine. A part le patient de 78 ans décédé dans la nuit, les deux autres cas suspects sont âgés de 66 et 67 ans.

Cette vague de contaminations a contraint les autorités italiennes à prendre des mesures drastiques.

Au total, 22 cas de contamination ont été recensés jusqu’à présent en Italie, pays le plus touché en Europe par l’épidémie de pneumonie virale qui a démarré en Chine en décembre.

Bars, écoles, églises ou encore stades: les lieux publics ont été fermés vendredi pour une semaine dans onze villes du nord de l’Italie. La mesure touche aussi les bibliothèques, les mairies, les magasins ainsi que les nombreux défilés de carnavals organisés en cette période de l’année. Les écoles étaient fermées samedi dans la grande ville proche de Cremona. Des trains ont été stoppés en gare de Milan et Lecce (Pouilles) vendredi soir le temps de faire descendre des passagers présentant des symptômes grippaux.

La décision de semi-confinement d’une dizaine de villes a été prise par le ministère de la Santé après qu’un premier foyer autochtone italien a été identifié à Codogno, près de Lodi, avec la contamination de 14 personnes dont un homme de 38 ans hospitalisé depuis mercredi.

Dans cette zone située à environ 60 km au sud-est de Milan, plus de 50.000 personnes sont priées de rester chez elles et d’éviter les lieux fermés. Au total, 40 stades et salles de sports seront fermées aux compétitions amateurs ainsi que les lieux de culte.

Le Premier ministre Giuseppe Conte, interrogé à Bruxelles par la presse italienne, s’est toutefois voulu rassurant en soulignant que l’Italie « applique un très haut niveau de précaution ».

Le photographe de l’AFP a vu des rues désertes à Codogno, localité de 15.000 habitants proche de Lodi, où six nouveaux cas italiens ont été détectés et qui a été la première à tout fermer, y compris les magasins d’alimentation. Personne non plus aux urgences de l’hôpital local à part des infirmières masquées au changement de rotations. « Beaucoup de personnes en voiture à la recherche d’un magasin ouvert », a-t-il décrit, constatant qu’une boulangerie était tout de même ouverte ainsi qu’une pharmacie.

– « Incroyable » –

« C’est incroyable: maintenant la (situation de la) Chine que nous voyions à la télévision, c’est chez nous », a confié le propriétaire d’une boulangerie interrogé par l’agence Agi.

Environ 250 personnes dont 70 médecins et aide-soignants ont été placées à l’isolement, le temps de les soumettre à des tests, après qu’elles aient été en contact avec les 14 cas de Lombardie.

Le premier cas de Codogno, un Italien de 38 ans, cadre chez Unilever, est hospitalisé en soins intensifs en état grave. Son épouse enceinte de 8 mois, un ami avec lequel il jouait au football et trois personnes qui fréquentaient un bar dans la petite ville proche de Castiglione d’Adda, font partie des cas avérés.

Au total 16 personnes ont été testées positives en Lombardie, toutes autour de Codogno, dont cinq médecins qui avaient soigné ce cadre.

Les autorités sanitaires de la Lombardie n’ont pas identifié avec certitude la personne à l’origine de la contagion, mais ce pourrait être un Italien rentré de Chine en janvier qui aurait dîné à plusieurs reprises avec le manager de 38 ans.

Les 60 employés du siège local d’Unilever à Casalpusterlengo ont été également soumis à des tests de détection du virus.

L’Italie ne comptait jusqu’à présent que trois cas de coronavirus, tous contractés hors du pays et soignés à Rome, parmi lesquels deux touristes chinois placés à un moment en thérapie intensive mais dont l’état s’est nettement amélioré ces derniers jours.

En outre, un Italien contaminé par le nouveau coronavirus et qui se trouvait sur le bateau de croisière Diamond Princess au Japon a été rapatrié samedi matin avec une trentaine de passagers italiens qui ont été placés en quarantaine.

Le Togo vote à une présidentielle sans grand suspense

Les bureaux de vote ont ouvert samedi matin au Togo où les électeurs choisiront leur président, lors d’un scrutin sans grand suspense qui devrait assurer au sortant Faure Gnassingbé un quatrième mandat face à une opposition divisée.

Quelque 3,6 millions d’électeurs sont appelés aux urnes jusqu’à 16 heures (1600 GMT) dans les quelque 9.000 bureaux de vote du pays, mais un grand nombre d’entre eux ont déjà annoncé vouloir boycotter un scrutin qu’ils ne jugent ni libre ni transparent.

A Lomé, dans la cour ensablée du lycée Kodjoviakope où Jean-Pierre Fabre, leader historique de l’opposition est attendu pour voter dans la journée, Éric, la trentaine, chauffeur, est arrivé avant 7h (locales et GMT) pour être sûr de mettre son bulletin dans l’urne avant de partir travailler.

« On souffre trop au Togo, cette fois il faut que ça change. Je ne vous dirais pas pour qui je vais voter mais cette fois on ne veut pas se faire voler la victoire », a-t-il expliqué à l’AFP, ajoutant qu’il reviendrait pour « veiller au dépouillement » dans la soirée.

Dans un autre bureau de la capitale, Balakébawi Agbang, partisan d’Unir, le parti au pouvoir, invitait ses concitoyens à « sortir massivement pour faire le bon choix ». « J’ai voté pour la continuité, afin de permettre à Faure de poursuivre le travail entamé », a-t-il confié.

« Un coup K.O.! »: dans les rues de Lomé ces derniers jours, les supporters du chef de l’Etat, reconnaissables à leur tee-shirt et casquette bleu ciel, ont continué de scander leur principal slogan pour remporter le scrutin dès le premier tour.

Les résultats sont attendus en début de semaine, selon des sources au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

– Six candidats face à Faure –

Faure Gnassingbé, dont la famille est à la tête de ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis 53 ans, ne devrait pas rencontrer d’obstacle majeur à sa réélection, après avoir déjà remporté trois scrutins contestés par l’opposition et la société civile, en 2005, 2010 et 2015.

Il affronte six autres candidats, dont le leader historique de l’opposition Jean-Pierre Fabre, de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, qui pourrait faire figure d’outsider malgré son profil d’homme du sérail.

Le président peut se targuer d’un bilan économique plutôt positif, avec une croissance stable de 5% mais ses détracteurs dénoncent une gouvernance autoritaire et la corruption de son entourage quand la moitié de la population vit sous le seuil de la grande pauvreté, avec moins d’1,90 dollar par jour.

Le Togo a d’ailleurs connu une grave crise politique en 2017 et 2018 avec des manifestations monstres pour demander la démission du président, mais le Parlement a finalement approuvé une modification de la Constitution lui permettant de se représenter en 2020 et en 2025.

La coalition de l’opposition, la C14, à l’origine des manifestations, n’a pas survécu à cet échec et c’est donc en un front divisé que se présentent ses leaders pour le vote.

Les candidats de l’opposition ont toutefois prévenu qu’ils s’uniraient pour faire barrage à Faure Gnassingbé en cas de second tour, mais ce scénario paraît plutôt improbable.

– « Déçus » par l’opposition –

Dans les rues de Lomé, à Sokodé (centre) ou encore à Dapaong (nord), beaucoup se sont dits « déçus » par l’opposition et ont prévenu qu’ils n’iraient pas voter.

Plusieurs partis de l’opposition ont d’ailleurs décidé de boycotter le scrutin, et l’absence d’engouement populaire a dominé toute la campagne.

Cette semaine, 500 observateurs de la société civile ont perdu leur accréditation, accusés d’ingérence dans le processus électoral, s’ajoutant aux 9.000 observateurs du conseil épiscopal Justice et Paix qui n’ont pas non plus été autorisés à surveiller le vote.

David Dosseh, du Front citoyen Togo debout (FCTD), qui a accusé le pouvoir d’organiser une élection à « huis clos ».

Le président de la Ceni, Tchambakou Ayassor, a en outre annoncé jeudi « l’annulation du système de sécurisation électronique des résultats de vote » qui devrait se faire via un logiciel baptisé « SINCERE », alimentant doutes et spéculations sur la tenue d’un scrutin libre et transparent.

Quelque 315 observateurs internationaux issus majoritairement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) et de l’Union africaine (UA) seront toutefois présents, même si le président sortant est soutenu par nombre de ses pairs africains.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans cette région volatile.

En Arabie saoudite, l’ombre du coronavirus plane sur une réunion du G20

Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20 entament samedi une réunion de deux jours à Ryad consacrée à l’état de l’économie mondiale et aux retombées de l’épidémie du nouveau coronavirus.

Outre un plan d’action visant à protéger l’économie mondiale de l’impact de l’épidémie, les dirigeants financiers des 20 premières économies du monde devraient discuter des moyens de parvenir à un système de taxation mondial sur le numérique plus équitable.

« Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales discuteront des perspectives économiques mondiales et des réponses politiques possibles pour soutenir la croissance et se prémunir contre les risques de récession », ont déclaré les organisateurs dans un communiqué.

« Ils examineront aussi les priorités de la présidence saoudienne du G20 (…) y compris les défis fiscaux découlant de la numérisation de l’économie », est-il ajouté dans le communiqué. Un symposium de niveau ministériel a débuté samedi matin sur ces questions. Les ministres doivent ensuite se réunir a huis clos dans l’après-midi.

La réunion en Arabie saoudite, première nation arabe à prendre la présidence du G20, sera présidée par le ministre des Finances du royaume, Mohammed al-Jadaan, et le gouverneur de la banque centrale, Ahmed al-Kholifey.

Elle a lieu alors que l’inquiétude grandit face au nouveau coronavirus qui a poussé les autorités chinoises à isoler des millions de personnes pour empêcher sa propagation, ce qui entraîne des répercussions majeures sur l’économie mondiale.

L’impact de l’épidémie, qui a fait plus de 2.300 morts, pourrait être de courte durée, mais celle-ci survient à un moment où l’état de l’économie mondiale est « fragile », a déclaré la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, lors d’une réunion à Ryad vendredi.

Mme Georgieva a rappelé que le FMI tablait sur une forte baisse des activités en Chine suivie d’une reprise rapide, mais a averti que la situation pourrait empirer et avoir des conséquences plus désastreuses pour d’autres pays.

Pékin a décidé de ne pas envoyer de responsables à la réunion de Ryad où elle est représentée par l’ambassadeur chinois en Arabie saoudite.

« Nous suivons de près l’évolution du virus et évaluons ses effets potentiels sur la croissance économique », a déclaré à la presse un haut fonctionnaire du Trésor américain.

L’Arabie saoudite, qui a succédé au Japon à la tête du G20, accueillera un sommet des dirigeants du groupe les 21 et 22 novembre prochains.

Des groupes de défense des droits humains ont exhorté les États membres du G20 à faire pression sur le royaume qui a intensifié la répression de toute voix dissidente, emprisonnant des militantes, des journalistes et des opposants.