février 2020 - Page 28 sur 49 - Journal du niger

Coronavirus: nouveaux foyers en Chine et en Asie, l’inquiétude remonte

L’apparition de nouveaux cas de contamination au coronavirus en Corée du Sud, en Iran, ainsi que dans des hôpitaux et prisons chinoises, relance vendredi les inquiétudes sur la propagation d’une épidémie qui a déjà fait plus de 2.200 morts.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle désormais la communauté internationale à « frapper fort » sans attendre contre ce virus qui a contaminé plus de 75.000 personnes en Chine et 1.100 ailleurs dans le monde.

Car si le nombre de nouveaux cas quotidiens en Chine avait baissé durant quatre jours consécutifs, il est reparti à la hausse (à au moins 889 contre 673 la veille), a annoncé vendredi la Commission nationale (ministère) de la Santé.

Autre motif d’inquiétude: des dizaines d’infections ont été annoncées dans deux hôpitaux de Pékin, et plus de 400 dans des prisons du pays, dont au moins 200 dans un seul établissement pénitentiaire.

La Chine a pourtant placé de facto en quarantaine des dizaines de millions de personnes dans la province du Hubei (centre) et dans son chef-lieu Wuhan — épicentre de l’épidémie–, et de nombreux Chinois restent cloîtrés chez eux en raison de mesures de confinement ailleurs dans le pays.

Plusieurs Etats ont par ailleurs interdit l’entrée des voyageurs en provenance de Chine et de nombreuses compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers le pays.

Sans que ces restrictions n’empêchent l’émergence de nouveaux cas hors de Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), avec 11 décès jusqu’à présent.

– Secte chrétienne –

Les autorités sud-coréennes ont ainsi annoncé vendredi 52 nouveaux cas de contamination par la maladie Covid-19, portant à 156 le total national.

Sur ce nombre, plus de 80 sont des fidèles de « l’Eglise Shincheonji de Jésus », une secte chrétienne située dans la ville de Daegu (sud-est), a déclaré le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies.

Une femme de 61 ans, qui ignorait avoir contracté la pneumonie virale, leur aurait transmis le virus, notamment en assistant à des offices religieux.

Le maire de Daegu (2,5 millions d’habitants) a invité la population à rester chez elle. Vendredi, un grand nombre d’habitants de la ville portaient un masque dans les rues pour se protéger de toute contamination potentielle.

Jeudi, l’Iran a de son côté confirmé trois nouveaux cas, au lendemain de l’annonce de la mort de deux hommes âgées dans la ville de Qom (150 km au sud de Téhéran).

L’Irak voisin, inquiet, interdit désormais aux Iraniens l’entrée sur son sol et à ses ressortissants de se rendre en République islamique.

– ‘Très dangereux’ –

Au Japon, la polémique enflait vendredi autour du bateau de croisière Diamond Princess, placé en quarantaine en banlieue de Tokyo depuis début février et qui reste le plus important foyer de contagion hors de Chine.

Deux ex-passagers australiens, initialement testés négatifs lors d’un dépistage par les autorités sanitaires japonaises à leur descente du navire, viennent d’être déclarées contaminés à leur retour en Australie.

Or, cette semaine, des centaines de croisiéristes ont été autorisés à quitter le paquebot après avoir été testés négatives au Covid-19. Beaucoup sont rentrés dans leurs pays pour y être de nouveau mis en quarantaine.

La contamination de ces Australiens suscite des interrogations sur les procédures des autorités japonaises à bord du Diamond Princess, toujours à quai à Yokohama (est).

Le Japon avait déjà annoncé jeudi la mort de deux ex-passagers, des octogénaires porteurs du nouveau coronavirus qui avaient été hospitalisés.

Cette recrudescence de nouveaux cas a poussé jeudi le directeur de l’OMS à lancer un appel à la mobilisation.

« C’est le moment d’attaquer le virus alors qu’il est encore gérable », a plaidé Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Si nous ne frappons pas fort maintenant en profitant de cette fenêtre de tir, nous pourrions être face à un grave problème. »

« Ce virus est très dangereux. C’est l’ennemi public numéro un et il n’est pas traité comme tel » à l’heure actuelle, s’est-il alarmé.

– Prisons touchées –

La Chine continentale a annoncé vendredi 118 morts supplémentaires durant les dernières 24 heures, une hausse stable par rapport à la veille, ce qui porte le bilan national à 2.236.

Face au risque de contamination, des Etats continuent d’évacuer leurs ressortissants.

Un troisième avion affrété par la France a ainsi décollé vendredi matin de Wuhan avec à son bord 28 Français et 36 citoyens d’autres pays de l’Union européenne (UE), a appris l’AFP de source diplomatique. Les ressortissants français seront placés en quarantaine dans un centre de vacances en Normandie.

A Pékin, où la situation semblait pourtant sous contrôle, les autorités ont fait état vendredi de 36 personnes testées positives à l’hôpital Fuxing: il s’agit de membres du personnel, de patients et de leurs familles.

A l’hôpital populaire de l’Université de Pékin, une personne hospitalisée a été contaminée par deux proches venus lui rendre visite.

Surtout, des prisons sont touchées: les autorités locales ont fait état de 200 détenus et sept gardiens contaminés à Jining dans la province du Shandong (est), et de 34 cas dans un établissement du Zhejiang (est).

Dans le Hubei, foyer de l’épidémie, 271 contaminations ont été enregistrées dans les centres pénitentiaires, ont indiqué des responsables provinciaux.

De nombreux Chinois ont repris le chemin du travail cette semaine. Mais le pays tourne toujours au ralenti: beaucoup d’habitants restent chez eux, alors que la plupart des commerces, restaurants et écoles demeurent fermés.

Coronavirus: 118 morts de plus en Chine, près de 900 nouvelles contaminations

L’épidémie de nouveau coronavirus a fait 118 morts supplémentaires en Chine continentale, pour l’essentiel dans la province du Hubei, portant à 2.236 le nombre total de décès au niveau national, ont annoncé vendredi les autorités sanitaires.

La Commission nationale de la Santé a par ailleurs fait état de 889 nouveaux cas de contamination confirmés en 24 heures en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao).

Plus de 75.000 personnes ont été infectées au Covid-19 en Chine, et des centaines ailleurs dans plus de 25 pays.

La quasi-totalité des nouveaux décès en Chine a été enregistrée dans la province centrale du Hubei, à l’épicentre de l’épidémie, et la plupart dans sa capitale, Wuhan, la métropole où est apparu le virus en décembre.

La Commission de la santé du Hubei avait fait état plus tôt vendredi, dans son décompte quotidien, de 115 morts supplémentaires sur les 24 dernières heures et de 411 nouveaux cas de contamination dans la province, dont 319 à Wuhan.

Plus de la moitié des nouvelles contaminations ont donc eu lieu dans d’autres provinces chinoises. Les craintes restent vives vis-à-vis d’une éventuelle propagation du virus dans le pays, en dépit des drastiques restrictions de circulation et des mesures de confinement adoptées dans de nombreuses villes.

La Chine a déclaré jeudi qu’elle avait à nouveau modifié la méthode de comptage des patients atteints du nouveau coronavirus et qu’elle inclura désormais uniquement ceux ayant passé un test de laboratoire.

Il s’agissait là de la deuxième révision des critères en seulement huit jours, une décision qui pourrait brouiller les statistiques et compliquer le suivi de la propagation de la maladie.

Arrêt de Fessenheim: un « événement historique » en France, pas si rare ailleurs

L’arrêt de la centrale de Fessenheim, « événement historique » selon les termes de la ministre Elisabeth Borne, annonce un long processus de démantèlement, qui a déjà connu bien des précédents à l’étranger.

Un arrêt « historique »?

Cette fermeture scelle le vaste programme d’équipement nucléaire décidé par Paris dans le contexte du choc pétrolier et lancé en 1977 avec la mise en route de Fessenheim.

« Oui c’est historique: c’est l’arrêt des deux premiers réacteurs qui ont été le départ du parc français », souligne Thierry Charles, directeur adjoint de l’Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN).

Pays le plus nucléarisé au monde, la France a décidé de réduire la part de l’atome dans sa production électrique, de 72% aujourd’hui à 50% d’ici à 2035.

Dans l’Hexagone, la dernière fermeture remontait au surgénérateur Superphénix, en 1997. Auparavant, c’est le réacteur de Chooz A (Ardennes), fonctionnant à eau sous pression comme Fessenheim mais plus « petit » (300 mégawatts électriques et non 900 MWe), qui avait été arrêté, en 1991, et dont le démontage se poursuit.

Pourquoi fermer une centrale?

De nombreux pays ont fermé des réacteurs, pour raisons énergétiques, politiques ou économiques.

Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique, fin 2017, 614 réacteurs de production électrique avaient été mis en service dans le monde, dont 342 à eau sous pression (REP) et 115 à eau bouillante (REB), lancés pour l’essentiel dans les années 1970 à 1990. Aujourd’hui, 50 REP et 40 REB sont fermés.

L’Allemagne, après l’accident de Fukushima en 2011, s’est donnée jusqu’à 2022 pour sortir du nucléaire.

La Suisse en a décidé de même, tout en maintenant dans l’immédiat certains sites. En décembre, après 47 ans de service, la centrale de Mühleberg a été déconnectée du réseau en raison de la cherté de son entretien.

Toujours en décembre, la Suède a fermé un réacteur, pour raisons économiques, après 43 ans, tout en prévoyant de garder l’atome.

Aux Etats-Unis, l’administration admet que des réacteurs puissent aller à 80 ans, mais certains ferment avant, en général pour des questions de rentabilité, note l’IRSN.

En France, EDF avait initialement envisagé des durées de vie de 40 ans, avant d’émettre le souhait, en 2009, qu’elles soient prolongées. Tricastin a été la première, en 2019, à subir la visite de sûreté des 40 ans.

Combien de temps prévoir pour le démontage?

A Fessenheim, une fois effectué l’arrêt, manœuvre régulièrement pratiquée pour les maintenances, EDF prévoit une phase préparatoire de cinq ans au cours de laquelle il faudra sortir les combustibles, refroidis en piscine puis évacués vers le bassin de l’usine de La Hague.

Il devra dans le même temps constituer un épais dossier pour obtenir le décret de démantèlement, à l’horizon 2025. Une étape fastidieuse car impliquant examens techniques et études de risques, recensement des matériels, etc.

« L’exploitant doit justifier l’ensemble des opérations, du début à la fin, et démontrer que des parades permettent de protéger les opérateurs et l’environnement », explique M. Charles, de l’IRSN.

Une fois approuvé, le démantèlement pourra commencer, pour environ 15 ans.

« Vu l’expérience à l’international, 20 ans au total c’est cohérent », estime M. Charles.

Restera ensuite la douloureuse question des déchets.

A Fessenheim, sur 380.000 tonnes de déchets prévus par EDF, 18.400 tonnes devraient être radioactives, dont 200 tonnes (400 m3) hautement radioactives destinées à être enfouis en couche géologique profonde (projet Cigeo prévu dans la Meuse).

Après Fessenheim, à qui le tour ?

Pour descendre à 50% de nucléaire, 12 réacteurs de plus devront fermer d’ici à 2035.

A quel rythme? Le projet de feuille de route énergétique de la France en prévoit deux en 2027-28, voire deux en 2025-26 selon la demande de courant.

« EDF aura à organiser tous les chantiers pour pouvoir les gérer. Il faut être certain que l’industrie autour pourra répondre », souligne M. Charles. « Le côté positif est que l’arrêt de Fessenheim, qui servira de tête de série, permettra au tissu industriel de s’habituer, et d’avoir une vision sur les dates d’arrêt facilitera le plan de charge ».

EDF a proposé au gouvernement d’étudier l’arrêt de « paires de réacteurs » sur les sites de Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines et Tricastin. Des sites qui en sont dotés chacun d’au moins quatre, l’idée étant d’éviter la fermeture de centrales entières.

Les Algériens bouclent dans la rue un an de contestation populaire inédite

Les Algériens bouclent vendredi, pour la 53e semaine consécutive de marches hebdomadaires, un an de contestation populaire qui aura contraint Abdelaziz Bouteflika à démissionner mais sans réussir à changer le « système » qui dirige l’Algérie depuis l’indépendance.

Le Pacte pour l’Alternance démocratique (PAD), qui regroupe des partis et associations en pointe dans le mouvement de contestation, a appelé, avec d’autres, « à faire des 21 et 22 février 2020, un moment fort de la mobilisation populaire pour disqualifier l’agenda de la régénération du +système+ et jeter les bases d’une nouvelle République ».

Il y a un an, le vendredi 22 février 2019, soudain et inattendu dans une Algérie réputée résignée, surgissait le « Hirak », mouvement de protestation populaire, massif et inédit, vent debout contre la volonté annoncée du président Bouteflika, quasi-invisible et muet depuis un AVC en 2013, de briguer un 5e mandat lors de la présidentielle prévue en avril suivant.

Après moins de six semaines de manifestations qui ne cessaient d’enfler, l’état-major de l’armée, pilier du régime, a contraint Abdelaziz Bouteflika à démissionner le 2 avril.

Assurant le pouvoir de fait, le haut commandement militaire a toutefois balayé ensuite toutes les revendications du « Hirak » sur un changement du « système », et multiplié les arrestations de responsables et manifestants.

Si la mobilisation semble marquer le pas depuis l’élection présidentielle de la mi-décembre, les manifestants restent nombreux.

– Défis –

Mais le « Hirak » est confronté à de nombreux défis, alors qu’il entame sa 2e année au moment où le régime reprend des forces.

Après avoir assumé le pouvoir de fait dès la démission de M. Bouteflika, le haut commandement militaire a organisé une présidentielle, qui a été largement boudée et remportée par Abdelmadjid Tebboune, un ex-fidèle du président déchu.

« Les militaires sont revenus dans leurs casernes, les civils sont au pouvoir, donc il y a la façade constitutionnelle et démocratique mais en fait c’est exactement ce qu’il y avait avant », souligne Dalia Ghanem, chercheuse au Carnegie Middle East Center de Beyrouth (Liban). « Tebboune n’est que la façade civile d’un régime qui reste aux mains de l’institution militaire ».

La capacité du régime « à changer sans changer et sa résilience va être testée dans les prochaines années », poursuit Mme Ghanem.

Il distribuera quelques « bienfaits politiques » sous forme de réformes limitées mais la crise économique qui s’annonce en Algérie, avec la faiblesse des cours des hydrocarbures, va l’empêcher de puiser dans la manne pétrolière pour acheter la paix sociale, comme il a eu coutume de le faire.

Largement informelle, sans structure organisée ou dirigeants identifiés, la contestation doit à son tour se repenser, à l’aube de son « An II », au risque de s’essouffler. L’ampleur des cortèges vendredi sera un test de sa vigueur.

Doit-il accepter la « main tendue » par le président Tebboune au risque d’être avalé par le régime? Doit-il se structurer pour participer au jeu institutionnel ? Au risque d’afficher au grand jour ses clivages et ses contradictions?

– Nouvelle donne –

Quoi qu’il en soit, le « Hirak » a déjà changé la donne politique, après 20 ans de présidence Bouteflika, durant laquelle toute opposition réelle a été méthodiquement découragée, entravée, bâillonnée ou « cooptée ».

Surtout, avec le mot d’ordre « pacifique », il a « réussi à faire qu’il n’y ait pas de confrontation sanglante ni de répression brutale », souligne l’historienne Karima Dirèche.

« Le fait de voir des Algériens réunis chaque vendredi depuis un an, — femmes, hommes, berbères, Chaouis, Kabyles, Frères musulmans et laïcs — dans la rue, c’est extraordinaire », remarque aussi Dalia Ghanem. « Il y a aussi le mur de la peur qui a été détruit par cette nouvelle génération très politisée et qui sait ce qu’elle veut ».

L’année qui s’ouvre va permettre « de prendre la mesure de ce que les Algériens souhaitent collectivement par rapport à leur présent et à leur avenir. Et ça prendra le temps que ça prendra », observe Karima Dirèche.

Certains « ont envie de voir les choses aller beaucoup plus vite, mais je pense que ce rythme-là convient très bien à cette contestation complètement atypique », ajoute-t-elle.

Finalement, « l’Algérie sera peut-être un cas d’école », veut croire l’historienne, directrice de recherche au CNRS (France). L’An II du « Hirak » le dira.

Législatives en Iran : les conservateurs favoris

Quelque 58 millions d’Iraniens sont appelés à élire un nouveau Parlement vendredi pour un scrutin où les conservateurs partent favoris, portés par un ressentiment populaire contre le président modéré Hassan Rohani, alimenté entre autres par la crise économique.

La onzième législature à sortir des urnes depuis la révolution islamique de 1979 commencera son travail dans un contexte de tensions exacerbées entre Téhéran et Washington, et alors que l’Iran traverse une violente récession.

Les élections se tiennent aussi près d’un mois et demi après que les forces armées iraniennes eurent abattu « par erreur » un avion de ligne ukrainien, drame qui a ajouté à la défiance de la population vis-à-vis des autorités.

Les autorités civiles ont nié toute responsabilité avant que l’état-major ne reconnaisse sa responsabilité trois jours après le drame.

Cet aveu tardif a provoqué des manifestations antipouvoir, limitées, faisant voler en éclats l’apparence d’unité nationale manifestée quelques jours plus tôt à l’occasion des funérailles du général iranien Qassem Soleimani, tué par une frappe américaine en Irak le 3 janvier.

A Téhéran, nombre d’habitants ont fait part à l’AFP de leur refus d’aller voter.

Pour Amir Mohtasham, 38 ans, au chômage depuis deux ans, « ces élections sont vaines ». « Je ne fais confiance ni aux conservateurs, ni aux réformateurs ».

– « Sans mon vote » –

Mieux loti, Mohammad, marchand de tapis âgé de 30 ans, dit avoir « voté pour Rohani avec un rêve ». « Mais on n’a rien accompli [et] il y a trop de mensonges », ajoute-t-il : « Si voter c’est légitimer, alors ce sera sans mon vote ».

Figure réformatrice, Sadeq Zibakalam, professeur à l’université de Téhéran, notait jeudi dans le journal Armân que « le changement attendu n’a pas eu lieu ».

La disqualification de milliers de candidats réformateurs et modérés réduit pratiquement le scrutin à un affrontement entre conservateurs et ultraconservateurs et pourrait alimenter l’abstention.

En fonction du poids des ultras dans la future Assemblée, la politique extérieure d’ouverture, poursuivie par M. Rohani depuis son élection en 2013, pourrait changer.

Les ultraconservateurs s’opposent à toute négociation avec l’Occident, et critiquent régulièrement ce qu’ils estiment être la passivité de M. Rohani face aux menaces du président américain Donald Trump.

Et ils sont impatients de sortir de l’accord international sur le nucléaire iranien, la grande réalisation de M. Rohani, conclu en 2015 à Vienne, mais menacé d’implosion depuis que M. Trump l’a dénoncé unilatéralement en 2018.

Dans l’esprit de M. Rohani, l’accord de Vienne devait ouvrir une ère de prospérité pour l’Iran en le sortant de son isolement international.

Au lieu de cela, le retour des sanctions américaines dans la foulée du retrait des Etats-Unis de l’accord a plongé l’Iran dans une violente récession.

Plusieurs figures réformatrices ont mis en garde contre une victoire des ultraconservateurs en cas de forte abstention.

L’ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême de la République islamique, a appelé à une participation massive pour déjouer les « complots vicieux » des Etats-Unis et d’Israël contre l’Iran. « Voter […] est un devoir religieux », a-t-il encore affirmé mardi.

Depuis mercredi, la télévision diffuse une multitude d’appels à voter de responsables politiques ou d’ayatollahs.

– Bulletins torpilles –

Un court dessin animé diffusé plusieurs fois par jour montre les bulletins de vote se transformer comme autant de torpilles contre une flotte d’envahisseurs, envoyée par le fond.

L’abstention « augmentera la possibilité d’une agression militaire », a déclaré sur Twitter Hesameddine Achéna, proche conseiller de M. Rohani, en appelant les Iraniens à voter même s’ils ne sont pas contents du gouvernement.

Après les disqualifications massives par le Conseil des gardiens, organe aux mains des conservateurs chargé du contrôle des élections, moins de 7.200 candidats se retrouvent en lice pour briguer les 290 sièges du Parlement, selon le ministère de l’Intérieur.

Washington a annoncé jeudi des sanctions financières – essentiellement symboliques – contre cinq responsables du Conseil de gardiens, dénonçant « la manipulation des élections pour favoriser l’agenda pernicieux du régime ».

La participation aux dix dernières élections a atteint en moyenne 60,5%, selon l’Intérieur.

Le porte-parole du Conseil des gardiens, Abbas Ali Kadkhodaï, a jugé mercredi qu’une participation inférieure à 50% ne poserait « pas de problème pour la démocratie ».

Les bureaux de vote doivent ouvrir à 08h00 (04h30 GMT) et fermer à 18h00, mais la durée du scrutin est souvent prolongée, notamment à Téhéran.

Bolivie: Evo Morales interdit de se présenter au Sénat

L’ancien président bolivien Evo Morales s’est vu interdire de se présenter au Sénat par l’instance électorale suprême de son pays, une décision qui compromet son retour en politique après sa démission en novembre.

Le Tribunal suprême électoral (TSE) de Bolivie a invalidé jeudi sa candidature car l’ex-président, exilé en Argentine, ne remplit pas l’obligation de « résidence permanente » dans le pays.

Evo Morales avait quitté la Bolivie pour le Mexique après sa démission en novembre, après des semaines de manifestations à son encontre et sous la pression des forces armées, à la suite d’une élection présidentielle controversée. Il s’est ensuite réfugié en Argentine.

La décision du tribunal « est un coup contre la démocratie. Les membres (de ce tribunal) savent que je remplis les conditions pour être candidat. L’objectif final est l’élimination du MAS », a réagi M. Morales sur Twitter en évoquant son parti, le Mouvement vers le socialisme (MAS).

En revanche, son principal rival, l’ex-président Carlos Mesa (centre) a salué la décision du tribunal qui a, a-t-il dit, « correctement appliqué la loi et la Constitution ». Evo Morales « doit comprendre qu’il ne peut plus utiliser la loi selon ses intérêts », a-t-il ajouté.

Le parti de M. Morales, le MAS, sera toutefois bien représenté à l’élection présidentielle. La candidature de l’ex-ministre de l’Economie, Luis Arce, a été validée par le Tribunal suprême électoral, a indiqué jeudi son président Salvador Romero devant la presse.

Il avait été officiellement proclamé candidat du MAS le 9 février. Cet économiste proche de M. Morales a été son ministre de l’Economie pendant sa présidence de 2006 à 2019.

– En tête des sondages –

Selon les derniers sondages, Luis Arce est largement en tête des intentions de vote, avec 31,6%, devant l’ex-chef de l’Etat centriste Carlos Mesa (17,1%) et la présidente par intérim conservatrice Jeanine Añez (16,5%).

Le tribunal a également invalidé la candidature de l’ancien ministre des Affaires étrangères de M. Morales, Diego Pary, qui souhaitait se présenter dans la circonscription de Potosi (sud).

M. Morales, 60 ans, poursuivi dans son pays pour « sédition et terrorisme », ne pouvait pas déjà se représenter à la présidentielle.

La présidente par intérim avait en effet promulgué le 24 novembre une loi convoquant de nouvelles élections présidentielle et législatives, qui interdit à toute personne ayant exercé deux mandats électifs de suite de se présenter à un troisième. Ce qui a fermé la porte à une nouvelle candidature d’Evo Morales, 60 ans, qui a déjà exercé trois mandats.

L’ancien chef d’Etat avait alors décidé de briguer un poste de sénateur dans la région de Cochabamba (centre) où il a commencé sa carrière politique.

M. Morales s’était proclamé vainqueur du scrutin du 20 octobre pour un quatrième mandat, mais l’opposition avait crié à la fraude. Après plusieurs semaines de manifestations et son lâchage par la police et par l’armée, il avait annoncé sa démission et les élections ont été annulées.

Les élections générales du 3 mai visent à élire le président, le vice-président ainsi que 36 sénateurs et 120 députés. En cas de second tour, le scrutin aura lieu le 14 juin.

L’internationale suprémaciste, déstructurée mais liée sur internet

Ils ne sont pas structurés mais s’influencent mutuellement via internet: racistes et suprémacistes du monde entier multiplient les passages à l’acte et représentent une menace croissante qui se nourrit de ses héros et de ses martyrs.

La double fusillade qui a fait neuf morts à Hanau, en Allemagne, et semble directement liée à des « motivations xénophobes », intervient après une longue liste d’actes meurtriers commis en Occident par des individus en quête de la défense de la « race blanche », qu’ils disent menacée par les migrations, la mondialisation et l’islam.

Et de Christchurch à Pittsburgh, de Halle à El Paso, les militants qui ont décidé de passer à l’acte ces derniers mois se nourrissent d’un narratif véhiculé sur internet avec une efficacité qui inquiète experts et forces de sécurité.

Pour des sources consultées par l’AFP, le néo-nazi norvégien Anders Behring Breivik, qui avait tué 77 personnes en 2011, a comme désinhibé les militants les plus tentés par l’action.

« Breivik est devenu une figure inspirante pour certains », estime Graham Macklin, professeur assistant au Centre international de l’anti-terrorisme (ICCT) de La Haye, dans un récent article consacré au sujet.

« L’écosystème numérique alimente un élan », estime-t-il. « Une attaque encourage et en inspire une autre, créant un ensemble de +saints+ et de +martyrs+ que les autres peuvent imiter ».

L’extrémisme suprémaciste blanc est entré dans une phase de mondialisation évidente, confirme de son côté le Soufan Center, un think tank spécialisé dans les questions de sécurité créé par un ancien du FBI.

– Christchurch sur Facebook Live –

Les auteurs de ces tueries « ont été célébrés en héros, martyrs, saints, commandants et autre titres honorifiques », relevait en septembre une étude signée du centre américain.

Les sympathisants « embrassent des croyances millénaristes et apocalyptiques évoquant une guerre raciale imminente, dont certains sont convaincus de la fin des temps », selon le texte.

Comme pour le jihadisme, la Toile agit en multiplicateur. Des plateformes discrètes mais accessibles (8Chan) ou ouvertes à tous (Youtube), ainsi que les réseaux sociaux les plus classiques permettent aux militants d’exalter les passages à l’acte et de promouvoir leurs fondements idéologiques.

L’attentat de Christchurch, en Nouvelle-Zélande en mars 2019, avait ainsi été diffusé en direct sur Facebook Live. Quelques mois plus tard, le tueur de Halle, dans l’est de l’Allemagne, avait lui aussi mis en ligne en direct son attaque antisémite sur la plateforme de streaming Twitch.

« Il existe de nombreux groupuscules radicaux dans le monde et internet est un facilitateur dans leur rencontre nationale, voire internationale », constate pour l’AFP Anaïs Voy-Gillis, géographe à l’Institut français de géopolitique, spécialiste de l’extrême droite.

Selon elle, le massacre de Breivik a permis de « réenclencher » la dynamique d’un terrorisme d’extrême droite qui lui préexistait. « Au-delà des actes qui ont toujours une sorte d’effet boule de neige, le contexte actuel avec notamment la crise migratoire de 2015 a sûrement participé à la radicalisation de plusieurs personnes qui sont désormais prêtes à passer à l’acte au nom d’une cause qu’ils estiment supérieure ».

Obnubilées par le jihadisme, les autorités du monde entier doivent désormais intégrer cette menace, peut-être moins prégnante mais bien réelle.

En France, une commission d’enquête de l’Assemblée nationale évoquait en juin de timides tentatives de contacts entre « des groupuscules d’ultra-droite présents en France » et des structures européennes, notamment en Allemagne, en Grèce et en Belgique mais aussi en Italie, Grande-Bretagne, Espagne ou encore Autriche.

Auditionné, Nicolas Lerner, patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), jugeait « extrêmement limitées » les capacités de ces mouvements à se coordonner à l’échelle européenne.

Mais coordonnés ou pas, ces groupuscules sont devenus prioritaires pour les autorités américaines.

Selon un rapport du FBI daté de novembre 2019, 19% des actes de terrorisme commis par des « loups solitaires » aux Etats-Unis viennent d’idéologies « défendant la supériorité de la race blanche ». Soit exactement la même proportion que l’islamisme radical.

Conclusion sans appel tirée par Russell Travers, directeur du National Counterterrorism Center: « Pendant deux décennies, les Etats-Unis ont pointé du doigt les pays étrangers exportateurs d’idéologie islamiste extrême. Nous sommes désormais vus comme des exportateurs d’idéologie suprémaciste blanche. C’est une réalité que nous allons devoir gérer ».

Un homme poignardé dans une mosquée à Londres, un suspect arrêté

Un homme a été arrêté après une attaque jeudi à l’arme blanche dans la Mosquée centrale de Londres qui a fait un blessé, a annoncé la police, pour laquelle il ne s’agit pas d’un acte de « nature terroriste ».

« Un homme de 29 ans, dont on pense qu’il assistait à la prière, a été arrêté à la mosquée, soupçonné de tentative de meurtre », a déclaré Scotland Yard.

« L’incident n’est pas considéré à ce stade comme étant de nature terroriste », a-t-on ajouté de même source.

Un septuagénaire a été blessé dans cette attaque survenue près de Regent’s Park, dans le centre de la capitale britannique. La victime a été hospitalisée et ses jours ne sont pas en danger, a précisé la police.

Il s’agit du muezzin, l’homme chargé d’appeler à la prière, qui a été attaqué pendant la prière d’Asr, vers 15H00 heures locale et GMT, a fait savoir la Mosquée centrale de Londres dans un communiqué posté son site internet.

« L’assaillant a été appréhendé par les fidèles jusqu’à ce que la police arrive et l’arrête », a ajouté la mosquée.

« Je suis profondément attristé », a réagi sur Twitter le Premier ministre conservateur Boris Johnson. « C’est vraiment horrible que cela puisse se produire, surtout dans un lieu de culte. Mes pensées vont à la victime et à toutes les personnes touchées ».

Des photos et des vidéos montrant un jeune homme qui porte un pull à capuche rouge, pieds nus, maintenu à terre par des policiers, ont circulé sur les réseaux sociaux.

Un témoin de l’attaque a déclaré que le suspect avait été un habitué de la mosquée et qu’il avait été vu au moins six mois auparavant.

« Nous avons été choqués, nous ne savions pas ce qui était en train de se passer, on a vu le type au sol, du sang sur son épaule et le couteau au sol », a dit ce témoin, Abi Watik, 59 ans, cité par l’agence de presse britannique PA.

Il a raconté que la victime avait été blessée à l’épaule juste après le début des prières. Le suspect était « derrière lui, puis il l’a poignardé », a-t-il poursuivi, soulignant que le suspect était resté « silencieux tout le temps » de l’attaque.

Il y a eu « un coup de couteau, une frappe, au niveau du cou », a déclaré à des journalistes devant la mosquée Mustafa Fiel, le directeur du Faith Forums de Londres, une association interreligieuse.

Le maire de la capitale, Sadiq Khan, qui est musulman, s’est dit « profondément préoccupé » par l’incident. « Chaque Londonien a le droit de se sentir en sécurité dans son lieu de culte et je veux rassurer les communautés de Londres que les actes de violence dans notre ville ne seront pas tolérés », a-t-il écrit sur Twitter.

40 mois de prison pour un ami de Trump après l’intervention du président

Roger Stone, l’ancien conseiller ami de Donald Trump dont le procès a déclenché une polémique à Washington en raison des interventions du président américain dans le dossier, a finalement été condamné jeudi à 3 ans et 4 mois de prison.

Le ministère de la Justice, en se défendant d’agir sur instruction présidentielle, avait déjugé ses procureurs qui avaient initialement requis entre 7 et 9 ans contre M. Stone, reconnu coupable en novembre d’avoir menti au Congrès.

Ses recommandations d’une sentence comprise entre 3 et 4 ans ont bien été suivies par la juge fédérale Amy Jackson.

« Il n’a pas été poursuivi, comme certains l’ont dénoncé, pour avoir défendu le président. Il a été poursuivi pour avoir couvert le président », a-t-elle déclaré après le prononcé de peine, se félicitant que « la vérité existe et importe toujours ».

La semaine dernière, les procureurs fédéraux qui instruisaient l’affaire avaient requis entre 7 et 9 ans de prison contre M. Stone.

Mais Donald Trump avait dans la foulée dénoncé un « erreur judiciaire » et laissé planer le doute quant à une amnistie présidentielle pour ce consultant de 67 ans, connu pour son style flamboyant et son tatouage de Richard Nixon dans le dos.

Le lendemain, le ministère de la Justice avait à son tour jugé la recommandation « excessive » et suggéré une sentence comprise entre 3 et 4 ans de détention. Désavoués par leur hiérarchie, les quatre procureurs fédéraux s’étaient retirés de l’affaire.

La réaction du président n’avait pas tardé: « Félicitations au ministre de la Justice Bill Barr pour avoir pris en charge un dossier totalement hors de contrôle ! »

L’Attorney général des Etats-Unis a eu beau assurer que les commentaires présidentiels n’avaient eu aucun impact sur la décision de ses services, il s’est retrouvé sous le feu des critiques.

Outre l’opposition démocrate, plus de 2.200 anciens fonctionnaires du ministère de la Justice l’ont appelé à démissionner, l’accusant dans une lettre ouverte d’avoir accordé un « traitement de faveur » à Roger Stone et d’être « aux ordres du président ».

– « Impossible » –

Sur la défensive, Bill Barr a martelé que Donald Trump, dont il est l’un des plus solides défenseurs, ne lui avait pas demandé d’intervenir.

Dans une rare note dissonante, il a toutefois demandé au milliardaire new-yorkais d’éviter de tweeter sur les dossiers judiciaires, estimant que cela rendait son travail « impossible ».

Peine perdue, la Maison Blanche assure que le président a le droit « de commenter des affaires criminelles » et que cela ne relève pas de « l’ingérence ».

Et Donald Trump était reparti à la charge, en retweetant de nombreux commentaires portant sur les démêlés d’autres de ses proches avec la justice ou sur l’origine de l’enquête russe, dénonçant un procès « très injuste » pour Roger Stone.

Jeudi matin, il avait de nouveau tweeté sur l’affaire, deux heures avant que la peine soit connue, pour s’émouvoir d’un manque d' »équité ».

Mardi, le ministre avait, selon des sources anonymes citées par de nombreux médias américains, fait savoir à l’entourage du président qu’il pourrait quitter son poste si ces tweets devaient continuer.

La porte-parole du ministère a toutefois balayé des « rumeurs » infondées. « Le ministre n’a aucunement l’intention de démissionner », a précisé Kerri Kupec.

Roger Stone, expert autoproclamé des « coups fourrés », a été reconnu coupable d’avoir exercé des pressions sur des témoins et menti au Congrès sur ses contacts avec l’organisation WikiLeaks, au sujet d’e-mails démocrates piratés lors de la campagne présidentielle de 2016.

Clamant son innocence, il soutient que des membres du jury étaient « partiaux ». Il n’a pas été immédiatement incarcéré jeudi au prononcé de sa peine à Washington.

Durant son procès, il s’était notamment fait remarquer en postant sur Instagram une photo de la juge Amy Jackson à côté d’un viseur d’arme à feu. Elle lui avait interdit de commenter son dossier publiquement.

Dupond-Moretti veut demander l’asile politique pour Assange à Emmanuel Macron

Les nouveaux avocats français de Julian Assange, Eric Dupond-Moretti et Antoine Vey, souhaitent rencontrer Emmanuel Macron afin d’obtenir l’asile politique en France pour le fondateur de WikiLeaks, ont-ils annoncé jeudi lors d’une conférence de presse.

« Nous allons demander à rencontrer le président de la République dans les jours qui viennent, pour ne pas dire dans les heures qui viennent » pour lui exposer la « situation désespérée » que traverse Julian Assange, emprisonné à Londres et menacé d’extradition vers les Etats-Unis qui l’accusent d’espionnage, a détaillé Me Dupond-Moretti.

« Il a de plus en plus de mal à parler. Il est parfois prostré », a-t-il ajouté, faisant part de son inquiétude.

« Les 175 ans de prison qu’on lui promet aux Etats-Unis, c’est une peine indigne, insupportable et contraire à l’idée que l’on peut tous se faire des droits de l’Homme », a-t-il poursuivi lors de cette conférence de presse organisée avec RSF et en présence du père de Julian Assange, John Shipton.

« On travaille bien sûr sur la possibilité de demander aux autorités françaises un asile politique, notre Constitution le permet, nous avons un exemple », « l’asile politique accordé à l’ayatollah Khomeini », a ajouté l’avocat, admettant que ce n’était « pas le meilleur exemple ».

En outre, il compte saisir avec des avocats belges la Cour européenne des droits de l’Homme : « pour des raisons techniques, cette juridiction a déjà été saisie » et a estimé la requête « irrecevable mais nous allons la saisir sur un autre fondement ».

« Nous réfléchissons collectivement aux moyens juridiques qui pourraient assurer sa protection de manière concrète, nous envisageons de déposer une série de demandes devant toutes les institutions qui sont mobilisables pour permettre une protection juridique », a abondé Antoine Vey.

Les deux avocats français ont intégré il y a environ un mois l’équipe de défense internationale d’Assange, aux côtés d’avocats belges, britanniques, espagnols et américains, sous la coordination de l’ancien juge espagnol Baltasar Garzon, également présent à la conférence.

Une première demande d’asile en France faite par l’ancien conseil de Julian Assange, Juan Branco, n’avait pas aboutie. Une demande d’asile vient par ailleurs d’être faite à la Suisse par des ONG.

« On analyse les canaux juridiques qui permettent de déposer cette demande », notamment via le président de la République, a indiqué Me Vey, précisant ne pas connaître le contenu de la première demande.

Sur le choix de la France, Me Dupond-Moretti a fait valoir des critères de rattachement professionnels, une partie des structures de Wikileaks est hébergée en France, et personnels. Julian Assange a vécu dans le pays de 2007 à 2010, son deuxième enfant, toujours mineur, et la mère de cet enfant sont de nationalité française et résident dans le pays.