février 2020 - Page 35 sur 49 - Journal du niger

Syrie: vive réaction de Moscou à une menace d’offensive militaire d’Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est attiré mercredi une sévère mise en garde de Moscou après avoir menacé de lancer bientôt une offensive militaire en Syrie contre les forces du régime de Bachar al-Assad dans la région d’Idleb (nord-ouest).

Cet échange musclé intervient alors que la situation humanitaire a atteint un point critique dans cette région, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie, où près d’un million de personnes ont fui une offensive du régime appuyée par l’aviation russe.

Signe de la tension extrême dans la zone, M. Erdogan a réitéré son ultimatum au régime pour qu’il se retire d’ici fin février à l’est d’une autoroute clé et des abords de postes d’observation turcs à Idleb.

« Il s’agit de nos dernières mises en garde (…) Nous pourrons surgir une nuit sans crier gare. Pour le dire d’une manière plus explicite, une opération à Idleb est imminente », a menacé le chef de l’Etat turc lors d’un discours à Ankara.

La Russie, parrain du régime, a immédiatement réagi. Une telle opération serait « la pire des options », a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Cette passe d’armes intervient alors que des discussions entre Ankara et Moscou, dont le dernier round s’est achevé mardi dans la capitale russe, ont échoué jusqu’à présent à réduire les tensions à Idleb.

L’offensive de Damas a provoqué une crise ouverte avec Ankara, qui appuie certains groupes rebelles, lorsque plusieurs soldats turcs déployés à Idleb ont été tués par des bombardements syriens, début février.

Signe de la volatilité de la situation, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a affirmé mercredi qu’il était « hors de question » pour la Turquie d’abandonner ses postes d’observation à Idleb, dont certains sont encerclés par le régime.

« S’ils sont attaqués de quelque manière que ce soit, nous riposterons », a-t-il prévenu.

– « Fin du monde » –

Ces tensions ont aussi suscité des frictions entre Ankara et Moscou, qui coopèrent étroitement en Syrie depuis 2016, en dépit de leurs intérêts divergents.

Ankara voit d’un mauvais oeil l’avancée du régime à Idleb, région frontalière de la Turquie, redoutant un nouvel afflux de déplacés sur son sol. Quelque 3,7 millions de Syriens y ont déjà trouvé refuge depuis 2011.

Après plusieurs semaines d’offensive, la situation humanitaire est catastrophique.

Selon l’ONU, environ 900.000 personnes, en vaste majorité des femmes et des enfants, ont fui les violences depuis le début en décembre de l’offensive dans la région d’Idleb et ses environs.

Jamais le pays, en guerre depuis 2011, n’a connu un tel exode sur une période de temps aussi courte. Au total, le conflit syrien a poussé à l’exil des millions de civils et tué plus de 380.000 personnes.

Lors d’une conférence de presse à Istanbul mercredi, une coalition d’ONG syriennes a exhorté « le monde à se réveiller et à stopper le carnage » à Idleb, dressant un état des lieux alarmiste de la situation humanitaire dans cette province.

« Des centaines de milliers de personnes sont en train de mourir, pas seulement à cause des bombardements, mais aussi à cause du froid (…) On dirait la fin du monde », a déclaré à l’AFP Razan Saffour, de l’Association médicale des expatriés syriens.

– Hôpitaux bombardés –

Ces ONG estiment qu’une aide d’urgence de 310 millions d’euros est nécessaire pour faire face aux besoins essentiels de ces déplacés qui ont trouvé refuge à proximité de la frontière turque, s’entassant par dizaines de milliers dans des camps de fortune.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG qui s’appuie sur un important réseau de sources en Syrie, plus de 400 civils, dont 112 enfants, ont péri depuis que le régime a lancé son offensive dans le nord-ouest.

Damas et Moscou affirment lutter contre le « terrorisme », mais sont accusés de cibler régulièrement des populations et infrastructures civiles.

Sur les 550 structures sanitaires de la région, seule la moitié est encore opérationnelle, a déploré mardi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Selon l’agence de l’ONU pour l’enfance (Unicef), les deux derniers hôpitaux opérationnels dans l’ouest de la province d’Alep, voisine d’Idleb, dont une maternité, ont été touchés par des frappes.

En dépit des mises en garde répétées d’Ankara, les forces gouvernementales poursuivent leur offensive et concentrent actuellement leurs opérations dans l’ouest de la province d’Alep, a indiqué l’OSDH.

Les prorégime tentent de progresser « en direction de la montagne Cheikh Barakat », qui surplombe de vastes régions dans l’ouest d’Alep et le nord d’Idleb, près de la frontière turque, d’après l’OSDH.

Pompeo en visite dans le Golfe pour discuter de la « menace » iranienne

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a atterri à Ryad mercredi pour des entretiens avec les dirigeants saoudiens afin de discuter de la « menace » iranienne, lors de sa première visite dans le Golfe depuis l’assassinat d’un haut général iranien ayant avivé les tensions régionales.

Le général iranien Qassem Soleimani, architecte de la stratégie d’influence de Téhéran au Moyen-Orient, a été tué début janvier dans un raid américain à Bagdad provoquant l’ire de la République islamique et des représailles de ses alliés, comme des tirs de missiles sur les forces américaines en Irak.

« Nous passerons beaucoup de temps à parler des questions de sécurité avec la menace de la République islamique d’Iran en particulier », a déclaré Mike Pompeo aux journalistes.

Selon lui, les Etats-Unis sont « prêts à parler avec l’Iran à tout moment », mais le régime iranien doit « changer fondamentalement son comportement ».

Le chef de la diplomatie américaine, revenant de son premier voyage en Afrique subsaharienne, s’entretiendra avec le roi Salmane et son fils, le prince héritier Mohammed ben Salmane, ainsi qu’avec le ministre des affaires étrangères Faïçal ben Farhane, selon des responsables du Département d’Etat.

Le président américain Donald Trump, grand allié l’Arabie Saoudite, s’est retiré en 2018 d’un accord nucléaire avec l’Iran et imposé des sanctions drastiques contre Téhéran, dont les activités régionales sont considérées comme nuisibles par Ryad et Washington.

M. Pompeo a par ailleurs assuré qu’il discuterait des « droits humains » en Arabie saoudite, pays sous le feu des critiques des ONG en raison de la répression contre les dissidents.

Le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 a mis à l’épreuve les relations entre Washington et Ryad.

Lors de sa visite dans le Golfe, Pompeo fera également escale à Oman, autre allié de Washington, pour rencontrer le nouveau sultan, Haitham ben Tarek.

Son prédécesseur, le sultan Qabous, mort en janvier, avait fait de Mascate un intermédiaire important entre l’Iran et les Etats-Unis.

L’armée ougandaise à l’assaut des criquets ravageurs

Une fois l’air réchauffé par le soleil matinal, une nuée de criquets virevoltants s’élève du sommet des arbres de karité, des champs de pois et des hautes herbes de la savane du nord de l’Ouganda, pour aller causer de nouveaux ravages.

Las à force de s’être échinés à asperger de pesticides ces insectes, les soldats s’arrêtent pour admirer l’étonnant spectacle de ce nuage opaque qui donne l’impression de danser dans le ciel avant de bientôt fuir vers le nord, hors de vue.

L’armée ougandaise et les responsables gouvernementaux devront aller chasser ailleurs cet ennemi déroutant, qui s’est abattu ces derniers mois sur neuf pays d’Afrique de l’Est.

Ces criquets pèlerins sont arrivés lundi au Soudan du Sud. La crainte d’une crise humanitaire majeure est forte dans une région où 12 millions de personnes sont déjà sous-alimentées, selon l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).

« Un essaim de 40 à 80 millions (de criquets) peut consommer l’équivalent en nourriture » de 35.000 personnes par jour, explique à l’AFP Priya Gujadhur, une haute responsable de la FAO en Ouganda.

A Atira, un village isolé, environ 160 soldats protégés par une tenue plastique avec capuche, masque et lunettes pulvérisent depuis l’aube des arbres et plantes.

Mais ils n’ont réussi à atteindre que la végétation la plus basse et l’énorme grappe de criquets qui vient de s’envoler contient ceux qui leur ont résisté.

Assis à l’ombre d’un margousier, le général Sam Kavuma discute avec des civils, pendant que des criquets tombent morts autour d’eux. Une odeur âcre de produits chimiques flotte dans l’air.

Zakaria Sagal, un paysan de 73 ans, désherbait ses champs à Lopei, un village situé à quelque 120 km de là, pour les préparer à la plantation de maïs et sorgho, quand, sans aucun signe annonciateur, un essaim de criquets a fondu sur lui.

– « En mode panique » –

« De ce côté, de celui-ci et de celui-là, ils m’ont entouré », raconte-il, en pointant ses bras dans toutes les directions. « Nous n’avons toujours rien planté et s’ils reviennent au moment de la récolte, ils détruiront tout. Nous ne sommes absolument pas préparés à ça ».

Le Centre de prévisions et d’applications climatiques de l’organisation régionale Igad (ICPAC) a prévenu mardi que les œufs déposés par les criquets tout au long de leur migration écloront dans les deux prochains mois, à l’arrivée de la saison des pluies sur la région.

Cela coïncidera avec la période des récoltes et pourrait causer « des pertes significatives (…) et potentiellement aggraver la situation alimentaire », a indiqué l’ICPAC dans un communiqué.

Depuis 2018, une longue période de temps sec a été suivie par des pluies abondantes, ce qui a créé des « conditions particulièrement idéales » pour la reproduction des criquets, observe Mme Gujadhur.

Les gouvernements en Afrique de l’Est ont été pris au dépourvu et sont actuellement « en mode panique », estime-t-elle.

Les criquets ont déjà frappé l’Éthiopie, la Somalie, l’Érythrée, la Tanzanie, l’Ouganda, Djibouti, le Kenya, le Soudan et le Soudan du Sud.

Leurs essaims peuvent atteindre des tailles invraisemblables. Au Kenya, l’un d’entre eux a été estimé à 2.400 km², soit presque l’équivalent d’une ville comme Moscou. Ce qui signifie qu’il pouvait contenir jusqu’à 200 milliards de criquets.

« Un essaim de cette taille peut consommer la nourriture de 85 millions de personnes par jour », constate Mme Gujadhur.

– « J’ai tellement peur » –

Les autorités ougandaises savent qu’une nouvelle vague migratoire de criquets pourrait poser de nouveaux problèmes dans les semaines à venir, mais elles s’attachent pour l’instant à gérer la situation actuelle.

Mme Gujadhur se félicite de la réponse « très forte et rapide » apportée par le gouvernement ougandais, mais s’inquiète du fait que l’armée ne soit pas forcément la mieux placée pour gérer ce genre d’opération.

« Ce doit être des scientifiques et des (experts en agriculture) qui prennent les choses en main », ajoute-t-elle.

Les soldats travaillent sans discontinuer depuis deux jours, quadrillant les rares routes accessibles, pour tenter de garder le contact avec des essaims aux déplacements imprévisibles.

Le général Kavuma reconnaît que la principale menace vient des œufs qui n’ont pas éclos, mais se dit confiant que l’armée sera à même de venir à bout de cette menace.

« Il faut juste les vaporiser. Nous avons les pesticides pour ça. Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est de localiser les endroits où ils se sont posés et ont dormi (…). Dans deux semaines, nous reviendrons, les œufs auront éclos et il sera temps de les détruire en les vaporisant », assure-t-il.

Elizabeth Namoe, 40 ans, une commerçante du village voisin de Moroto, était venue rendre visite à sa famille à Lopei quand les criquets sont arrivés.

« Quand les criquets s’installent, ils mangent tout ce qui est vert. Les animaux mourront parce qu’ils n’ont rien pour se nourrir, puis ce sera le tour des gens », prédit-elle. « Les enfants seront frappés par la faim et la famine (…). J’ai tellement peur ».

Libye: Tripoli suspend sa participation aux discussions à Genève (GNA)

Le gouvernement libyen d’union (GNA), basé à Tripoli et reconnu par les Nations unies, a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi suspendre sa participation aux travaux d’une commission conjointe militaire à Genève, sous l’égide de l’ONU, après des violations répétées de la trêve.

« Nous annonçons la suspension de notre participation aux pourparlers militaires qui se déroulent à Genève jusqu’à ce que des positions fermes soient adoptées à l’encontre de l’agresseur (Khalifa Haftar) et ses violations » de la trêve, a indiqué le GNA dans un communiqué.

Dans un communiqué, la mission des Nations unies en Libye (Manul) a dit « espérer reprendre » ces pourparlers. Elle a aussi exprimé « sa condamnation ferme du bombardement du port maritime de Tripoli hier (mardi) par l’armée nationale libyenne (ANL, forces du maréchal Haftar) ».

Ce bombardement « a fait un certain nombre de victimes et aurait pu conduire à une véritable catastrophe si le navire transportant du gaz liquéfié avait été touché », a-t-elle ajouté, en appelant « à la fin de l’escalade ».

Mise en oeuvre à la faveur du sommet international du 19 janvier à Berlin, la commission militaire conjointe est composée selon le format dit « 5+5 », avec cinq membres représentant le GNA et cinq autres le maréchal Haftar, homme fort de l’est libyen dont les forces tentent de s’emparer de Tripoli (ouest) depuis avril dernier.

Mardi en début d’après-midi, le port maritime de Tripoli ainsi que celui d’al-Chaab, un port secondaire, ont été la cible de plus de 15 roquettes, malgré l’entrée en vigueur en janvier d’un cessez-le-feu fragile et peu respecté.

Selon Amin al-Hachemi, porte-parole du ministère de la Santé du GNA, trois civils ont été tués et cinq autres blessés.

« Il est clair que l’objectif des bombardements systématiques des zones résidentielles, de l’aéroport et du port, en plus du blocage total des installations pétrolières, est de provoquer des crises pour les citoyens dans tous les aspects de leur vie », a noté le communiqué du GNA.

Dans son texte, le GNA a également condamné les « violations commises avant et pendant la trêve », les qualifiant de « crimes de guerre documentés » nécessitant « des mandats d’arrêt » internationaux.

Il a dénoncé « le mépris continu » de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU adoptée la semaine dernière et des décisions du sommet international de Berlin.

Les belligérants libyens avaient entamé mardi une nouvelle série de pourparlers militaires indirects, en présence de l’émissaire des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé.

« Sans un cessez-le-feu durable (…), les négociations n’ont aucun sens. Il ne peut y avoir de paix sous les bombardements », a encore souligné le GNA.

Libye: Tripoli suspend sa participation aux discussions à Genève (GNA)

Le gouvernement libyen d’union (GNA), basé à Tripoli et reconnu par les Nations unies, a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi suspendre sa participation aux travaux d’une commission conjointe militaire à Genève, sous l’égide de l’ONU, après des violations répétées de la trêve.

« Nous annonçons la suspension de notre participation aux pourparlers militaires qui se déroulent à Genève jusqu’à ce que des positions fermes soient adoptées à l’encontre de l’agresseur (Khalifa Haftar) et ses violations » de la trêve, a indiqué le GNA dans un communiqué.

Dans un communiqué, la mission des Nations unies en Libye (Manul) a dit « espérer reprendre » ces pourparlers. Elle a aussi exprimé « sa condamnation ferme du bombardement du port maritime de Tripoli hier (mardi) par l’armée nationale libyenne (ANL, forces du maréchal Haftar) ».

Ce bombardement « a fait un certain nombre de victimes et aurait pu conduire à une véritable catastrophe si le navire transportant du gaz liquéfié avait été touché », a-t-elle ajouté, en appelant « à la fin de l’escalade ».

Mise en oeuvre à la faveur du sommet international du 19 janvier à Berlin, la commission militaire conjointe est composée selon le format dit « 5+5 », avec cinq membres représentant le GNA et cinq autres le maréchal Haftar, homme fort de l’est libyen dont les forces tentent de s’emparer de Tripoli (ouest) depuis avril dernier.

Mardi en début d’après-midi, le port maritime de Tripoli ainsi que celui d’al-Chaab, un port secondaire, ont été la cible de plus de 15 roquettes, malgré l’entrée en vigueur en janvier d’un cessez-le-feu fragile et peu respecté.

Selon Amin al-Hachemi, porte-parole du ministère de la Santé du GNA, trois civils ont été tués et cinq autres blessés.

« Il est clair que l’objectif des bombardements systématiques des zones résidentielles, de l’aéroport et du port, en plus du blocage total des installations pétrolières, est de provoquer des crises pour les citoyens dans tous les aspects de leur vie », a noté le communiqué du GNA.

Dans son texte, le GNA a également condamné les « violations commises avant et pendant la trêve », les qualifiant de « crimes de guerre documentés » nécessitant « des mandats d’arrêt » internationaux.

Il a dénoncé « le mépris continu » de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU adoptée la semaine dernière et des décisions du sommet international de Berlin.

Les belligérants libyens avaient entamé mardi une nouvelle série de pourparlers militaires indirects, en présence de l’émissaire des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé.

« Sans un cessez-le-feu durable (…), les négociations n’ont aucun sens. Il ne peut y avoir de paix sous les bombardements », a encore souligné le GNA.

RDC: en Ituri, les victimes d’un « crime contre l’humanité » demandent de l’aide à la présidente de l’Assemblée nationale

Des femmes de l’Ituri, qui ont fui un conflit digne d’un « crime contre l’humanité » d’après les Nations unies, ont fait part de leur désespoir à la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda, en « visite de solidarité » auprès des déplacés dans l’est de la République démocratique du Congo.

« Faites confiance aux institutions », a déclaré mardi sur place Mme Mabunda. Le gouvernement « travaille assidûment au retour de la paix », a-t-elle assuré.

« Comme femme, +maman+ Mabunda peut mieux comprendre notre détresse. Notre souci est de retourner chez nous. Pour cela, l’État doit renforcer la sécurité », a déclaré à l’AFP Pauline, 53 ans, l’une des quelque 27.000 déplacés qui survivent dans trois camps à Bunia, le chef-lieu de l’Ituri (nord-est).

Des centaines de milliers de civils ont fui le nord de la province après des vagues de violences qui ont tué 701 personnes depuis fin 2017, d’après un rapport du bureau des droits de l’homme des Nations unies publié en janvier.

« Nous avons pu confirmer les crimes contre l’humanité », a affirmé la Haut-commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet après une visite à Bunia fin janvier.

« Maman » Pauline affirme avoir fui avec ses cinq petits enfants après la mort de son mari en décembre 2018 lors d’une attaque dans le territoire de Djugu, épicentre des violences.

Ses voisines Bavazi et Célestine disent avoir échappé à une autre vague de massacres en mai 2019.

« Les autorités devraient tout faire pour mettre fin à la crise. Nous avons aussi droit à une vie décente », affirme Célestine.

Mme Mabunda était lundi au chevet des déplacés de Beni victimes de la violence du groupe armé ADF dans la province voisine du Nord-Kivu. Elle doit se rendre mercredi à Bukavu (Sud-Kivu).

Un conflit en Ituri avait tué des dizaines de milliers de personnes entre 1999 et 2003. Il opposait deux communautés, les Lendu, majoritairement agriculteurs, et les Hema, éleveurs et commerçants, dans cette province aurifère et pourvue de pétrole, frontalière de l’Ouganda et du Soudan du Sud.

Depuis fin 2017, « la grande majorité des victimes des attaques semblent avoir été visées en raison de leur appartenance à la communauté hema (au moins 402 membres de cette communauté tués entre décembre 2017 et septembre 2019) ». « L’un des enjeux majeurs du conflit est en effet le contrôle des terres par les Lendu », ajoute le rapport conjoint de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) et du bureau des droits de l’homme.

Syrie: le premier vol civil en huit ans atterrit à l’aéroport d’Alep

Un vol civil transportant ministres syriens et journalistes a atterri mercredi à l’aéroport d’Alep, en provenance de Damas, le premier en huit ans de conflit, a rapporté un correspondant de l’AFP à bord de l’avion.

Ce vol intervient quelques jours après que les forces gouvernementales ont reconquis tous les secteurs autour d’Alep, sécurisant la deuxième ville du pays en repoussant jihadistes et rebelles qui tiraient des roquettes sur la grande métropole du nord.

La réouverture de l’aéroport d’Alep et la récente reconquête de l’autoroute M5 qui relie la ville à la capitale Damas représentent une victoire symbolique et économique pour les autorités de Bachar al-Assad.

Les ministres du Transport et du Tourisme se trouvaient à bord de l’Airbus A320 de la compagnie nationale Syrian Air qui a décollé de la capitale, avec à son bord un groupe de journalistes invités par le ministère de l’Information.

Après un vol de 40 minutes, l’avion a atterri à 11H22 (09H22 GMT) à Alep, où des responsables et des employés étaient rassemblés dans une atmosphère festive pour accueillir les passagers.

Cité par l’agence officielle Sana, le ministre des Transports Ali Hammoud a salué la réouverture de l’aéroport et la reprise prochaine –à une date toutefois à préciser– des vols intérieurs et internationaux.

« C’est une victoire significative réalisée grâce aux sacrifices de l’héroïque armée syrienne et la détermination du peuple syrien », a-t-il lancé.

Lundi, les autorités avaient indiqué que des vols vers Damas et Le Caire seraient programmés « dans les prochains jours ».

L’aéroport d’Alep, à l’est de la métropole, a interrompu tous les vols commerciaux en 2012, l’année où des groupes rebelles ont pris le contrôle des quartiers Est de la ville.

Chef-lieu de la province du même nom, Alep a été reprise dans son intégralité fin 2016 par le pouvoir de Bachar al-Assad.

Des vols tests ont été effectués en 2017.

Les reconquêtes aux environs d’Alep se déroulent dans le cadre d’une offensive lancée en décembre avec le soutien de Moscou, contre l’ultime grand bastion jihadiste et rebelle dans le nord-ouest syrien, à savoir la région d’Idleb et des secteurs limitrophes.

Les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) dominent encore plus de la moitié de la province d’Idleb et des secteurs attenants dans celles d’Alep, de Hama et de Lattaquié.

Depuis décembre, près de 900.000 personnes ont été déplacées par les violences, selon l’ONU.

Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts.

Syrie: vive réaction de Moscou à une menace d’offensive militaire d’Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est attiré une mise en garde immédiate de Moscou après avoir menacé de lancer rapidement une offensive militaire contre les forces syriennes dans la région d’Idleb (nord-ouest).

Cet échange musclé intervient alors que la situation humanitaire a atteint un point critique dans cette région, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie, où près d’un million de personnes ont fui une offensive du régime appuyée par l’aviation russe.

Signe de la tension extrême dans la zone, M. Erdogan a réitéré son ultimatum au régime pour qu’il se retire d’ici fin février à l’est d’une autoroute clé et des abords de postes d’observation turcs à Idleb.

« Il s’agit de nos dernières mises en garde (…) Nous pourrons surgir une nuit sans crier gare. Pour le dire d’une manière plus explicite, une opération à Idleb est imminente », a menacé le chef de l’Etat turc.

La Russie, parrain du régime, a immédiatement réagi. Une telle opération serait « la pire des options », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Cette passe d’armes intervient alors que des discussions entre Ankara et Moscou ont échoué jusqu’à présent à réduire les tensions à Idleb.

L’offensive de Damas a provoqué une crise ouverte avec Ankara, qui appuie certains groupes rebelles, lorsque plusieurs soldats turcs déployés à Idleb ont été tués par des bombardements syriens, début février.

– Exode massif de civils –

Ces tensions ont aussi suscité des frictions entre Ankara et Moscou, qui coopèrent étroitement en Syrie depuis 2016, en dépit de leurs intérêts divergents.

Les deux pays ont notamment parrainé en 2018 un accord dans la station balnéaire russe de Sotchi visant à faire taire les armes.

Ankara voit d’un mauvais oeil l’avancée du régime à Idleb, région frontalière de la Turquie, redoutant un nouvel afflux de déplacés sur son sol. Quelque 3,7 millions de Syriens y ont déjà trouvé refuge depuis 2011.

Après plusieurs semaines d’offensive des forces du régime syrien déterminées à reprendre la région d’Idleb, la situation humanitaire est catastrophique.

Selon l’ONU, environ 900.000 personnes, en vaste majorité des femmes et des enfants, ont fui depuis début décembre l’offensive menée par le régime d’Assad et Moscou dans la région d’Idleb et ses environs.

Jamais le pays, en guerre depuis 2011, n’a connu un tel exode sur une période de temps aussi courte. Au total, le conflit syrien a poussé à l’exil des millions de civils et tué plus de 380.000 personnes.

Lors d’une conférence de presse à Istanbul mercredi, une coalition d’ONG syriennes a exhorté « le monde à se réveiller et à stopper le carnage » à Idleb, dressant un état des lieux alarmiste de la situation humanitaire dans cette province.

Selon la Coalition des ONG syriennes (SNA), « les camps de réfugiés déjà construits sont surpeuplés (…) et les civils n’ont d’autre choix que de dormir à l’air libre », malgré les températures hivernales.

– Hôpitaux touchés par des frappes –

Ces ONG estiment qu’une aide d’urgence de 310 millions d’euros est nécessaire pour faire face aux besoins essentiels de ces déplacés qui ont trouvé refuge à proximité de la frontière turque, s’entassant par dizaines de milliers dans des camps de fortune.

Selon l’OSDH, plus de 400 civils, dont 112 enfants, ont péri depuis que le régime, appuyé par l’aviation russe, a lancé une nouvelle offensive dans le nord-ouest mi-décembre.

De nombreuses ONG accusent le régime syrien et la Russie de cibler des populations et infrastructures civiles.

Sur les 550 structures sanitaires de la région, seule la moitié est encore opérationnelle, a décrié mardi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Selon l’agence de l’ONU pour l’enfance (Unicef), les deux derniers hôpitaux opérationnels dans l’ouest de la province d’Alep, voisine d’Idleb, dont une maternité, ont été touchés par des frappes.

En dépit des mises en garde répétées d’Ankara, les forces gouvernementales poursuivent leur offensive et concentrent actuellement leurs opérations dans l’ouest de la province d’Alep, a indiqué l’OSDH.

Les prorégime tentent de progresser « en direction de la montagne Cheikh Barakat », qui surplombe de vastes régions dans l’ouest d’Alep et le nord d’Idleb, près de la frontière turque, d’après l’OSDH.

Torrent de critiques sur le Japon pour sa gestion du Diamond Princess

Les critiques pleuvent sur le gouvernement japonais, accusé de ne pas avoir pris de dispositions radicales à temps pour endiguer la propagation du coronavirus sur le paquebot Diamond Princess où la première période de quarantaine prend en théorie fin mercredi.

Les 3.711 personnes embarquées sur ce navire battant pavillon britannique avaient été mises en quarantaine au large du Japon le 5 février, après que le coronavirus eut été détecté sur un passager qui avait été débarqué à Hong Kong.

Sur le papier, les règles étaient claires: les passagers étaient confinés dans les cabines, sauf pour de brèves sorties sur le pont, avec port de masques et évitement de contact.

Mais, outre que plusieurs ont dénoncé des comportements inappropriés (certains discutaient sans masque ou fumaient sur le pont), des doutes ont vite surgi quant à l’efficacité des dispositions prises.

En quelques jours, des tests ont répertorié plusieurs centaines de personnes porteuses du virus. Mardi, 542 cas avaient été signalés alors même que tous les résultats n’étaient pas connus.

Quant aux membres d’équipage, ils n’ont pas été placés à l’isolement, partageant les espaces de travail et de vie, les salles de bains, en portant simplement des masques et des gants lors de l’interaction avec les passagers (distribution de repas, de serviettes, de journaux, etc.)

– La « peur » d’un spécialiste –

Au moins deux représentants du gouvernement ont eux-mêmes présenté des tests positifs au virus après avoir travaillé sur le navire.

La critique la plus vive, faite sur un ton direct extrêmement rare au Japon dans les milieux officiels ou universitaires, est venue d’un expert japonais. Pour Kentaro Iwata, professeur à la division des maladies infectieuses de l’Université de Kobe interrogé par l’AFP, la mise en quarantaine à bord du navire est « un échec majeur, une erreur » et justifie le « scepticisme » de l’étranger.

« J’ai été en Afrique pour traiter l’épidémie d’Ebola. J’ai été dans d’autres pays pour le choléra, en Chine en 2003 pour m’occuper du Sras (…) Jamais je n’ai eu peur d’être moi-même infecté », assène-t-il par ailleurs dans une vidéo en anglais où il dit avoir eu « peur » et qualifie tout ce qu’il a vu sur le bateau de « chaotique ».

Des responsables japonais ont cependant défendu cette approche, dont Shigeru Omi, ancien chef régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui conseille le gouvernement et selon qui la quarantaine a « un effet très positif » sur la réduction des infections.

« Nous pensons que la majorité des infections se sont produites avant la date à laquelle les mesures de quarantaine ont commencé », a-t-il déclaré aux journalistes.

Cela ne semble pas avoir convaincu les gouvernements des Etats-Unis, de Corée du Sud, d’Italie, du Canada ou encore d’Australie qui ont décidé d’évacuer leurs citoyens.

Plus de 300 Américains ont été rapatriés et plus de 200 Canadiens devraient suivre sous peu.

Nancy Messonier, une fonctionnaire du Centre de contrôle des maladies des États-Unis, a déclaré aux journalistes que « les données provenant du Japon suggèrent qu’il existe un risque plus élevé parmi les personnes à bord du navire ».

Les salves de reproche ont placé les responsables japonais sur la défensive.

– Le Japon « n’est pas parfait » –

« Il n’y avait pas d’accord international établi sur la manière de répondre et sur qui est responsable ni sur quand débarquer », justifie M. Omi, arguant que les bateaux avec des cas de coronavirus ont été refoulés dans de nombreux ports.

Et d’ajouter: « aucune organisation n’est parfaite, le Japon ne fait pas exception. »

Le ministre de la Santé, Katsunobu Kato, a admis mardi l’existence de critiques, mais a déclaré que le gouvernement se concentrait sur la « santé des membres d’équipage et des passagers ».

L’identification du moment où des infections ont pu commencer sur le navire a été rendue plus difficile par la lenteur du déploiement des tests, avec moins de 300 personnes initialement testées et l’éventail n’a été élargi que progressivement pour inclure les groupes à risque.

Le gouvernement japonais a été pris de court, manquant de kits d’examen, mais il a attendu des jours pour demander de l’aide au secteur privé et inviter des experts à ses réunions de crise.

Il n’a terminé les tests à bord sur l’ensemble des passagers qu’un jour avant la fin de la quarantaine.

La manière dont le gouvernement a géré la crise semble avoir entamé la popularité du Premier ministre Shinzo Abe, déjà affecté par un énième scandale de favoritisme.

Selon un récent sondage, 52% des personnes interrogées disent désapprouver la réponse du gouvernement à l’épidémie.

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Au Sénégal, la forte demande chinoise perturbe le secteur de l’arachide

Les premières livraisons de cacahuètes, spécialité sénégalaise, ont trouvé acquéreurs avec une rare rapidité cette année, absorbées par l’appétit des négociants chinois. Pour le bonheur des producteurs, et au grand dam des fabricants d’huile d’arachide, privés de matière première et durement éprouvés.

Le retour des acheteurs chinois après quelques années d’absence, d’abord timidement il y a 12 mois puis massivement depuis le début de l’actuelle campagne arachidière (décembre-avril), perturbe ce secteur clé d’un pays essentiellement agricole, dont 27% des ménages cultivent l’arachide selon la Banque mondiale.

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement sénégalais cherche une position d’équilibre entre les intérêts des très nombreux cultivateurs et ceux des usines de transformation. La Chine, quant à elle, affirme participer à la création de richesse, alors que la majorité de la population sénégalaise vit toujours en-dessous du seuil de pauvreté.

Dans le village de Sanguil, au coeur du bassin arachidier du centre du pays, des camions chargés de conteneurs vont et viennent autour d’un bâtiment dissimulé par de hauts murs qui abrite un site de décorticage des cacahuètes.

Quand le portail s’ouvre apparaissent des Asiatiques entourés d’ouvriers sénégalais qui s’affairent parmi les machines à décortiquer et les sacs d’arachide, la plante dont la cacahuète est la graine, consommée décortiquée ou pressée pour en extraire de l’huile.

Baye Niass Fall, un paysan de 50 ans, attend d’être payé, le sourire aux lèvres, car il fait une bonne affaire en vendant, « aux Chinois », dit-il.

Les Chinois ou leurs intermédiaires proposent 300 francs CFA (0,45 euro) par kilo de cacahuètes en coque, et 525 CFA (0,8 euro) si elles sont décortiquées. Les huileries proposent généralement 210 CFA (0,32 euro) pour les cacahuètes en coque.

– Agitation sociale –

« Cette année, on ne va pas brader nos arachides », se réjouit Sidy Bâ, un responsable des planteurs.

La Chine est le premier importateur des cacahuètes sénégalaises, principale culture du pays, depuis un accord conclu avec Dakar en 2014 et renouvelé en 2019.

Depuis le début de l’année, une forte demande de la Chine, un rendement affecté par une météo défavorable et des prévisions de production jugées trop optimistes ont créé des tensions sur le marché.

Les exportateurs, notamment Chinois, ont raflé la marchandise les premières semaines. L’huilerie publique, la Sonacos, et ses trois concurrentes privées, se sont retrouvées à court de cacahuètes.

Des mouvements sociaux ont agité les huileries.

La Sonacos, qui emploie directement 4.000 personnes, s’est séparée de 500 saisonniers et a annulé le recrutement de 600 autres, selon un responsable syndical, Samuel Ndour. La Copeol, privée, a mis fin au contrat de plus de 120 saisonniers, selon un autre syndicaliste, Samba Wane.

Ayant emprunté pour financer ses achats, la Sonacos voit ses « efforts de relance compromis », s’alarme son directeur général, Modou Fada Diagne.

– Bien « précieux » –

On a accusé les professionnels chinois de « concurrence déloyale », d’aller dans les champs pour acheter la cacahuète encore en terre et de compromettre ainsi la prochaine saison en rendant indisponibles les graines nécessaires pour les semences.

Le gouvernement a également été accusé de faire profiter les travailleurs chinois des fruits d’une récolte qu’il subventionne.

L’arachide est « la marchandise la plus précieuse du Sénégal exportée vers la Chine », selon son ambassade à Dakar.

D’environ 100.000 tonnes en 2015, les exportations sont passées à 200.000 tonnes l’an dernier, précise-t-elle dans un message à l’AFP, assurant que la demande chinoise « a favorisé le développement de l’agriculture locale ».

Les producteurs ont écoulé leurs graines « à un prix jamais imaginé », a de son côté affirmé à la presse le ministre sénégalais de l’Agriculture, Moussa Baldé.

– L’arachide comme le gaz –

Certes, 1.500 emplois seraient menacés dans les huileries, mais « il y a un million de producteurs qui sont contents », selon lui.

Pour autant, l’Etat vient de suspendre les exportations, le tonnage convenu en début de campagne ayant été vite atteint, sur un total d’1,4 million de tonnes attendues sur le marché.

Le ministre « espère » que, d’ici à mai et la fin de la commercialisation, la Sonacos fera une collecte suffisante pour faire tourner ses usines.

L’essayiste sénégalais Adama Gaye, auteur de « Chine-Afrique: le dragon et l’autruche », voit dans cette situation un exemple d’un risque couru à l’échelle du continent et généralement reproché aux puissances étrangères: « confiner les pays africains à un statut de producteurs de matières premières, sans valeur ajoutée ».

« L’arachide n’est que la version agricole de ce que gaz, pétrole et mines ont été dans un passé récent » et l’Afrique doit « exiger l’installation d’huileries pour capter une partie de la manne », dit-il.

Mais il faudra compter avec les producteurs, prévient leur représentant Sidy Bâ: « Avec l’ouverture des marchés et les réseaux sociaux, les paysans d’aujourd’hui savent qui paie le plus et qui paie le moins ».