février 2020 - Page 39 sur 49 - Journal du niger

Une star des réseaux sociaux veut réveiller la Russie sur le VIH

S’inquiéter du sida plutôt que du coronavirus: Le film d’un youtubeur russe a braqué les projecteurs sur le VIH afin de réveiller la jeune génération sur cette maladie qui ronge la Russie dans l’indifférence des autorités.

Avec sa vidéo « VIH en Russie, l’épidémie dont on ne parle pas », Iouri Doud, 33 ans, a rassemblé plus de 13 millions de vues sur YouTube en moins d’une semaine. Et il a fait réagir des responsables politiques d’ordinaire très discrets sur le sujet.

Star des réseaux sociaux très suivie par la jeunesse, Doud est d’abord connu pour ses interviews décontractées avec des politiques et des artistes de tous bords.

Il avait enregistré un premier grand succès l’année passée avec un film pédagogique sur l’histoire du goulag stalinien, thème largement passé sous silence en Russie. La vidéo affiche plus de 19,2 millions de vues sur YouTube.

Toujours dans cette logique éducative, Doud s’attaque cette fois-ci à un thème de santé public largement tabou, détaillant tous les aspects du VIH/sida : vie quotidienne des séropositifs, des modes de contamination, des thérapies, de la prévention.

« Les gens qui vivent avec le VIH en Russie sont tout le temps victimes de discrimination. On en a honte, on les fuit, on les dédaigne », regrette Iouri Doud dans sa vidéo.

– 103.000 infectés –

S’attaquant aux idées reçues en rappelant par exemple que les moustiques et les baisers ne présentent pas de risque, il appelle aussi chacun à se faire dépister, expliquant l’existence de tests salivaires en pharmacie.

En Russie, plus de 1,1 million de personnes vivent avec le VIH sur une population de 144,5 millions. Au moins 300.000 personnes sont mortes du sida depuis 1987 et le rythme de propagation de la maladie reste très élevé.

« Il y a eu 103.000 nouvelles infections en 2018, contre 6.200 en France. Et ces nouveaux cas sont le résultat d’un manque de prévention et d’information », explique Vadim Pokrovski, directeur du Centre fédéral de lutte contre le sida.

« On n’en fait pas assez. Et il ne faut pas seulement soigner les malades », relève aussi Vladimir Maïanovski, directeur d’une organisation de soutien aux séropositifs.

Sur les réseaux sociaux, les commentaires sont généralement laudateurs. « Où peut-on voter pour qu’on montre ce film à l’école ? », écrit Nadia Khiakli, dont la remarque a attiré 29.000 « likes » sur YouTube.

Autre effet, dans les jours ayant suivi la publication du film le 11 février, le nombre de recherches liées au sida en russe sur Google a bondi: pour les mots-clés « acheter test VIH » de 350%.

– « Mauvaise façon » –

Face à ce phénomène, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a jugé que la vidéo « méritait que l’on s’y intéresse ». Le président de la Cour des comptes, Alexeï Koudrine, a promis d’évaluer l’efficacité de l’assistance aux malades.

Iouri Doud a aussi été invité au Parlement pour parler prévention et son film a été montré à la chambre basse, même si seuls quelques députés ont fait le déplacement.

Ces réactions sont d’autant plus inhabituelles que les politiques publiques en la matière ont été décriées par les experts.

« Dans la tête des gens qui prennent des décisions en Russie, le VIH c’est de toute façon les drogués et les gens qui vivent +de la mauvaise façon+ », regrette Igor Ptchelintsev, responsable de l’ONG de lutte contre le sida « Chagui ».

Depuis 2016, plusieurs ONG spécialisées dans la lutte contre le VIH ont été classées « agents de l’étranger », dénomination controversée qui gêne grandement leur travail et la récolte de fonds.

Sous Vladimir Poutine, proche de l’Eglise orthodoxe, les idées conservatrices ont été remises au goût du jour, si bien que des mesures de prévention efficaces n’ont pas été mises en oeuvre, qu’il s’agisse de toxicomanie ou de sexualité. Les campagnes d’information mettent en avant l’abstinence plus que le préservatif.

Un article du quotidien Vedomosti, titré « Doud à la place du ministère de la Santé », a jugé dès lors le blogueur « plus efficace » que l’Etat.

« De nouvelles personnes sont allées se faire dépister. Et il y a même un intérêt parmi les preneurs de décisions. C’est bien! », se réjouit le chercheur Vadim Pokrovski.

En Grèce continentale, les habitants font obstruction à la venue des migrants

« Nous n’accepterons aucune colonisation illégale ». La banderole déployée à Makrygialos, dans le nord de la Grèce, proclame sans détour le refus des villageois d’accueillir 200 demandeurs d’asile en provenance des îles de la mer Egée.

Comme beaucoup d’autres communes de Grèce continentale, ce village de 1.000 âmes se montre inflexible dans le bras de fer qui l’oppose au gouvernement d’Athènes sur une nouvelle répartition des migrants sur l’ensemble du territoire grec.

« Nous sommes déterminés à défendre notre patrie. Nous ferons tout pour les empêcher de venir », a lancé Tasos Yiakoumis, un avocat rencontré à Makrygialos dans une manifestation anti-migrants.

Sept mois après son arrivée au pouvoir, sur la promesse de résoudre la nouvelle crise migratoire en Grèce, le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis se trouve dans une impasse.

Ni les îles de la mer Egée, directement impactées par le flux migratoire constant en provenance de la Turquie voisine, ni le continent ne veulent accueillir les milliers de demandeurs d’asile hébergés dans des camps sordides et surpeuplés.

Quelque 38.000 demandeurs d’asile s’entassent ainsi, beaucoup depuis des mois voire des années, dans les camps de Lesbos, Samos, Chios, Leros et Kos, pour une capacité théorique de 6.200 personnes.

Autorités locales et habitants sur ces îles refusent d’en accueillir davantage et exigent l’évacuation immédiate de la vaste majorité des migrants.

Mais la population fait également obstruction sur le continent, où le gouvernement a transféré 9.000 demandeurs d’asile sur les 20.000 prévus l’an dernier.

A Makrygialos, village côtier à 450 km au nord d’Athènes, quelque 300 habitants ont protesté contre l’installation de 200 migrants dans une bâtisse désaffectée ancien foyer pour malades mentaux.

– « Quel touriste » voudra venir? –

« Nous connaissons très bien leur plan, ils veulent islamiser l’ensemble du monde occidental, ça ne passera pas », scande Yiakoumis au microphone.

Un autre orateur prétend que « les réfugiés enlèvent les enfants » et que « la plupart des gens qui viennent en Grèce ont un casier judiciaire et sont recherchés dans leur pays ».

D’autres habitants affirment que le taux de criminalité augmentera si les migrants arrivent dans le village, qui vit surtout du tourisme.

« C’est une zone touristique. Quel touriste voudra prendre des vacances à côté (d’un refuge pour migrants)? », demande le maire Anastasios Manolas, ancien officier de l’armée de Terre.

Au cours des derniers mois, des manifestations similaires ont eu lieu dans d’autres communes du nord de la Grèce où les habitants faisaient corps pour empêcher les bus de déverser les migrants arrivant des îles.

La semaine dernière à Vrasna, des parents d’élèves ont refusé de partager l’école maternelle avec un petit nombre d’enfants réfugiés, qui ont été contraints de chercher un autre établissement scolaire.

Sur les îles aussi, l’exaspération est à son comble, depuis que le gouvernement a annoncé l’ouverture à l’été de nouvelles infrastructures « fermées » pour héberger les migrants.

Les insulaires, favorables à la fermeture des camps insalubres de Lesbos, Samos et Chios, annoncée par le gouvernement, refusent cependant leur remplacement par d’autres centres, craignant que la situation ne perdure.

Cinq ans après la grande crise migratoire de 2015, l’impasse dans laquelle se trouve la Grèce, à nouveau première porte d’entrée des migrants en Europe, a provoqué des manifestations émaillées d’incidents aux relents xénophobes, et de bagarres entre migrants et populations locales des îles égéennes.

La colère des insulaires est encore montée d’un cran quand le gouvernement a annoncé la réquisition de terrains pour les futurs centres d’hébergement.

Le ministre des Migrations Notis Mitarachi a finalement donné aux autorités des îles une semaine de réflexion pour suggérer des localisations alternatives pour les nouveaux camps.

Coronavirus: près de 1.900 morts, l’OMS contre toute mesure disproportionnée

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre toute mesure « disproportionnée » face au coronavirus, alors que l’épidémie a déjà fait près de 1.900 morts.

Le nombre de contaminations en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), a grimpé mardi à 72.300. Ailleurs dans le monde, environ 900 personnes contaminées ont été recensées dans une trentaine de pays et territoires.

Mais l’OMS s’est voulue rassurante lundi: en dehors de la province chinoise du Hubei (centre), épicentre de l’épidémie, la maladie Covid-19 « touche une très petite proportion de la population » et son taux de mortalité n’est pour l’heure que d’environ 2%.

Le principal foyer de contamination hors de Chine reste le paquebot de croisière Diamond Princess, placé en quarantaine début février dans la baie de Yokohama près de Tokyo, après un test positif sur un croisiériste débarqué à Hong Kong.

Ses plus de 3.700 passagers avaient reçu l’ordre de rester dans leur cabine pendant deux semaines. Mais cela n’a pas empêché la propagation du virus: au moins 454 personnes ont été contaminées à bord.

Plusieurs pays ont commencé à évacuer leurs ressortissants. Plus de 300 Américains ont ainsi été rapatriés par avion vers les Etats-Unis, où ils ont entamé lundi une quarantaine de 14 jours — la durée maximale supposée de l’incubation.

– « Proportionnées » –

Un deuxième cas positif a été recensé parmi les quatre passagers français à bord du navire, a annoncé lundi le ministère français de la Santé, en précisant que ces malades sont pris en charge par les autorités sanitaires japonaises.

Le directeur de l’OMS a cependant estimé lundi qu’il n’était pas nécessaire de suspendre l’ensemble des croisières dans le monde, se disant opposé à toute « mesure de portée générale » face au coronavirus.

« Les mesures doivent être proportionnées à la situation, prises sur la base de preuves et d’éléments de santé publique », a déclaré à la presse Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant que « le risque zéro n’existe pas ».

Cet appel intervient au moment où l’opérateur d’un navire de croisière américain, le Westerdam, cherche à retrouver la trace de quelque 1.200 voyageurs autorisés à débarquer la semaine dernière au Cambodge malgré la crainte de contaminations potentielles.

Samedi, le virus a été diagnostiqué chez une ex-passagère américaine de 83 ans arrivée en Malaisie. Mais des dizaines d’autres voyageurs ont, comme elle, déjà quitté le Cambodge pour rentrer chez eux, laissant craindre une propagation de l’épidémie.

« Si nous devons interrompre toutes les croisières du monde au cas où il y aurait un contact potentiel avec un possible agent pathogène, où nous arrêterons-nous? », a cependant déclaré le Dr Michael Ryan, directeur des urgences de l’OMS.

– « Trop tôt » –

« Devons-nous arrêter les bus dans le monde entier? », a-t-il fait mine de s’interroger devant la presse à Genève.

L’OMS s’était déjà prononcée contre la restriction brutale des voyages, alors qu’Etats-Unis, Australie et Nouvelle-Zélande notamment ont interdit l’entrée sur leur territoire aux étrangers s’étant récemment rendus en Chine — dont évidemment de nombreux Chinois.

Des conférences commerciales, des compétitions sportives et des manifestations culturelles ont été annulées ou reportées, tandis qu’un grand nombre de compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers la Chine continentale.

Mardi, le bilan humain y a atteint les 1.868 morts. Et un directeur d’hôpital de la ville de Wuhan, d’où est partie l’épidémie, est décédé après avoir été contaminé, a annoncé la télévision publique CCTV.

Selon le dernier bilan quotidien, 98 personnes ont succombé au virus lors des dernières 24 heures, soit le quatrième jour de repli.

A 1.886, le nombre quotidien de nouvelles contaminations est au plus bas depuis le début du mois.

Ailleurs dans le monde, seul cinq décès ont été enregistrés jusqu’à présent (aux Philippines, à Hong Kong, au Japon, en France et à Taïwan).

En dehors du Hubei, bouclé par un cordon sanitaire afin de contenir l’épidémie, seules 79 nouvelles contaminations ont été recensées mardi en Chine continentale. Le 4 février, elles étaient 890.

– Apple pessimiste –

Alors que la perspective d’un vaccin est encore lointaine, les autorités chinoises ont demandé lundi aux personnes guéries de donner leur sang afin d’en extraire le plasma pour soigner les malades.

Ce plasma d’ex-patients infectés contient des anticorps qui pourraient permettre de diminuer la charge virale chez les personnes sévèrement atteintes.

Afin de mieux contrer l’épidémie, le gouvernement chinois a annoncé mardi une exemption de droits de douane punitifs qu’il imposait dans le cadre de sa guerre commerciale avec les Etats-Unis sur certains équipements médicaux américains.

Des équipements utilisés pour la transfusion de patients ou mesurer la pression artérielle seront ainsi exemptés à partir du 2 mars.

Mais les grandes entreprises mondiales craignent une chute de la demande. Apple a annoncé lundi que sa prévision de chiffre d’affaires pour le deuxième trimestre ne serait sans doute pas atteinte en raison de l’épidémie en Chine — pays crucial pour l’entreprise américaine.

Ioukos: une affaire russe à 50 milliards devant la justice néerlandaise

Plus de quinze ans après les faits, un tribunal néerlandais tranchera mardi sur le volet principal de la tentaculaire affaire Ioukos, ancien groupe pétrolier dont les anciens actionnaires réclament 50 milliards de dollars à la Russie.

Accusée par les ex-actionnaires d’avoir orchestré le démantèlement de Ioukos pour des raisons politiques, la Russie avait été condamnée en 2014 par la Cour permanente d’arbitrage (CPA), juridiction internationale située à La Haye, à leur verser une indemnisation de 50 milliards de dollars (46 milliards d’euros), ce que le pouvoir russe a refusé.

Jugeant que la CPA n’avait pas compétence pour octroyer cette indemnisation, un tribunal néerlandais avait annulé son jugement en 2016, une décision contestée par les requérants qui espèrent avoir gain de cause mardi devant la Cour d’appel de la Haye.

Dirigée par l’oligarque et ennemi déclaré du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, arrêté en 2003 et libéré après une décennie de prison, la compagnie Ioukos a été accusée par Moscou de fraude fiscale et d’escroquerie de grande ampleur.

L’entreprise, alors premier producteur d’or noir de Russie, avait été placée en liquidation judiciaire en août 2006, à l’issue d’un procès retentissant largement considéré comme inspiré par le Kremlin pour contrecarrer les ambitions politiques de M. Khodorkovski.

Ioukos avait été vendu à la découpe en grande partie au groupe pétrolier public russe Rosneft. Cette entreprise, de taille modeste alors, est devenue grâce aux actifs du groupe démantelé un géant mondial, piloté par un homme de confiance de Vladimir Poutine, Igor Setchine.

Les anciens actionnaires tentent depuis d’obtenir une indemnisation de leurs pertes causées par la dissolution de Ioukos.

Une pierre angulaire du procès a été la question de la compétence de la CPA pour juger de la question et octroyer cette indemnisation, que le tribunal néerlandais lui a refusée en première instance.

– « Corruption », « agissements illégaux » –

La CPA avait basé sa décision sur le Traité sur la charte de l’énergie (TCE), qui protège les investissements internationaux dans les projets énergétiques.

« La Fédération de Russie a signé le TCE, mais ne l’a pas ratifié », avait assuré la justice néerlandaise en 2016, indiquant que les décisions de la CPA étaient donc « contraires à la loi russe ».

Une autre des questions se posant « a trait aux circonstances de prise de contrôle de Ioukos par les oligarques russes aux cours de sa privatisation en 1995 et 1996 », a indiqué à l’AFP Andrea Pinna, avocat de la Russie.

Dans la foulée de la chute de l’URSS, des hommes d’affaires peu scrupuleux ont amassé des fortunes immenses et des empires influents en acquérant pour des sommes très réduites les actifs soviétiques, en particulier dans le secteur des matières premières, alors que le pays était plongé dans une crise profonde et que la population glissait dans la pauvreté. Parmi eux, M. Khodorkovski.

« La Russie estime que l’acquisition de Ioukos n’a été possible que par corruption et autres agissements illégaux », affirme Me Pinna, soulignant qu’il ne s’agit « pas d’un dossier politique, mais d’un dossier purement juridique qui a un enjeu financier de 50 milliards de dollars ».

Me Emmanuel Gaillard, qui représente les anciens actionnaires, affirme pour sa part à l’AFP que « la Russie déploie des efforts de diplomatie considérables pour tenter de discréditer les acteurs de l’affaire ».

« Leur stratégie est de tout déformer pour tout compliquer, pour faire oublier la plus grande expropriation du XXIe siècle », regrette-t-il.

Arrêté en 2003, M. Khodorkovski a été libéré en décembre 2013 à la suite d’une grâce accordée par le président russe, et vit depuis en exil. Son associé, Platon Lebedev, a quant à lui passé plus de 10 ans en prison, suite à des procès dénoncés par les défenseurs des droits de l’Homme.

L’affaire Ioukos est largement considérée comme le moment où Vladimir Poutine a mis au pas les grands oligarques russes dont l’influence sur le système politique a connu son apogée sous Boris Eltsine.

Quelle que soit l’issue de l’appel mardi, l’affaire devrait se poursuivre devant la Cour de cassation néerlandaise.

Indignation au Mexique après l’assassinat d’une fillette de sept ans

La découverte d’une fillette de sept ans tuée au Mexique a suscité une vive indignation lundi, deux jours après que des centaines de femmes eurent manifesté contre le meurtre particulièrement brutal d’une jeune femme qui a choqué le pays.

Le corps de la fillette portant des signes de torture a été retrouvé samedi à Tlahuac, au sud-est de la capitale, après avoir été porté disparue le 11 février.

Lundi, les parents de l’école où l’enfant étudiait ont exigé justice et plus de sécurité pour les mineurs et les femmes en brandissant lors d’un rassemblement des bannières demandant « Justice! » et s’interrogeant « à qui le tour demain? ».

Le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a estimé qu’un tel cas était la conséquence de « la décomposition de la société » intervenue durant « la période néolibérale » avant son arrivée au pouvoir.

Le parquet local a offert une récompense de deux millions de pesos (environ 107.000 dollars) en échange d’informations permettant d’identifier qui a enlevé et tué l’enfant.

Le porte-parole du procureur, Ulises Lara, a déclaré aux journalistes que la mère de la jeune fille était venue la chercher à l’école et que, ne la trouvant pas, elle avait commencé les recherches. Selon des images détenues par les autorités, le jour où la fille a disparu elle a été vue tenue par la main par une autre femme.

La mère de la fillette a demandé justice pour son enfant.

« J’ai besoin de votre soutien, car aujourd’hui c’était ma fille mais demain sera peut-être la vôtre », a-t-elle dit.

Elle a accusé un homme d’avoir tué sa fille, sans toutefois donner davantage de détails.

Cet assassinat est intervenu deux jours après que des centaines de femmes eurent manifesté dans plusieurs ville du Mexique pour dénoncer le meurtre particulièrement brutal d’une femme de 25 ans.

La jeune femme a été poignardée par son compagnon qui l’a ensuite dépecée et éventrée puis lui a arraché des organes qu’il a jetés dans les toilettes de l’appartement où ils vivaient.

L’affaire a également déclenché des protestations contre la diffusion, probablement par des responsables de la justice et de la police, d’images du corps mutilé de la jeune femme qui ont été publiées par des tabloïds de la capitale.

En 2019, le Mexique a enregistré 1.006 féminicides, selon des chiffres officiels qui sont sans doute en-dessous de la réalité.

Une distribution d’aide tourne au drame au Niger, 20 morts

Une vingtaine de personnes ont été tuées et plusieurs blessées lundi dans une bousculade provoquée par une distribution de vivres et d’argent à des réfugiés et des personnes déplacées à Diffa, dans le sud-est du Niger.

« Malheureusement, il y a eu quinze femmes et cinq enfants qui sont décédées (…) dans ce drame regrettable », a déclaré à la télévision publique Issa Lémine, le gouverneur de Diffa, qui a rendu visite aux blessés admis dans des centres de soin de cette ville.

La bousculade a également fait une dizaine de blessés dont de nombreux enfants, selon la télévision.

Selon Issa Lémine, une première distribution « s’est bien terminée » dimanche à la Maison des jeunes et de la culture (MJC).

Ce lundi matin, une deuxième opération de ce type devait avoir lieu à « l’arène de lutte traditionnelle » qui « a été sécurisée pour la circonstance » mais les gens se sont plutôt dirigés vers le lieu de la distribution de la veille.

Donc, « très tôt, aux environs de 02H00 (01H00 GMT), les femmes se sont attroupées devant la MJC et à 06H00 (05H00 GMT) quand on a ouvert le portail, il y a eu un mouvement d’ensemble et beaucoup de personnes étaient tombées et ont été piétinées ».

« Nous avons un bilan provisoire de 20 morts, essentiellement des femmes et des enfants tués dans une bousculade pendant une opération de distribution de vivres et d’argent à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Diffa », la capitale régionale du sud-est du Niger, proche du Nigeria, avait auparavant expliqué un responsable médical.

Des sources humanitaires ont confirmé le nombre des morts et fait état d’une dizaine de blessés.

L’aide était offerte par Babagana Umara Zulum, le gouverneur de l’Etat nigérian de Borno (nord-est du Nigeria), qui est allé lundi visiter les sites de réfugiés nigériens ayant fui les attaques de Boko Haram et qui sont installés dans plusieurs zones de la région de Diffa depuis 2015.

Ce responsable avait déjà quitté Diffa avant la bousculade, a déclaré à l’AFP un officiel nigérien.

« On distribuait des vivres et de l’argent, à raison de 5.000 nairas (la monnaie nigériane – soit 15 euros) par personne. Il étaient des milliers, en majorité des réfugiés, qui avaient appris la nouvelle de la distribution et qui ont quitté leurs camps, situés parfois à une centaine de kilomètres pour venir à Diffa », a expliqué à l’AFP un habitant.

« Même de simples habitants de Diffa se sont rués pour espérer recevoir l’aide », a témoigné un autre.

« L’information sur la distribution s’était répandue dès les premières heures de la journée et des milliers de personnes ont envahi la cour et les environs de la MJC », a raconté à l’AFP un agent de la municipalité de Diffa qui se trouvait près des lieux du drame.

Du riz, de l’huile, des vêtements et de l’argent devaient être distribués aux réfugiés, a-t-il précisé.

– « Piétinés à mort » –

« Dès que les premières personnes ont reçu leur ration, la foule compacte a commencé à +bouillir+, les organisateurs ont été vite débordés : hommes, femmes, enfants ont commencé à se presser les uns contre les autres. Les plus faibles sont tombés par terre » et des enfants ont été « piétinés à mort », a affirmé cet agent.

« D’habitude, ce sont des représentants des bénéficiaires qui viennent chercher les aides à Diffa et repartent les redistribuer sur les sites, mais cette fois ce sont les réfugiés eux-mêmes qui ont décidé de parcourir des dizaines de kilomètres pour venir recevoir leur aide », a dit un élu local à l’AFP.

« Très vite, les secours sont arrivés pour évacuer les blessés vers différents centres de soin et pour acheminer les corps à la morgue de l’hôpital de Diffa » proche, selon un journaliste local.

La visite du gouverneur de Borno était la première d’un haut responsable civil nigérian dans la région de Diffa où il s’est rendu à Bosso, Garin-Wazan et Toummour, trois localités qui abritent plus de 100.000 réfugiés du Nigeria, sur un total de 300.000 dans toute la région.

En plus de l’insécurité liée aux attaques régulières de Boko Haram, Diffa est confrontée à de graves inondations provoquées par une crue de la Komadougou Yobé, la rivière qui sépare le Niger du Nigeria, qui ont déjà fait de plus de 20.000 personnes des sans-abri, selon les autorités locales.

Les eaux ont également dévasté des champs de poivrons et de riz, deux piliers de l’économie locale.

Au total, le Niger, un des Etats les plus pauvres du monde, abrite près de 450.000 réfugiés (Nigérians, Maliens et Burkinabé) et déplacés internes, chassés par les violences jihadistes ou des bandes armées, selon l’ONU qui s’inquiète du manque de fonds pour couvrir tous les besoins.

Certains réfugiés et personnes déplacées vivent au milieu d’une population déjà très pauvre.

Une distribution d’aide tourne au drame au Niger, 20 morts

Une vingtaine de personnes ont été tuées et plusieurs blessées lundi dans une bousculade provoquée par une distribution de vivres et d’argent à des réfugiés et des personnes déplacées à Diffa, dans le sud-est du Niger.

« Malheureusement, il y a eu quinze femmes et cinq enfants qui sont décédées (…) dans ce drame regrettable », a déclaré à la télévision publique Issa Lémine, le gouverneur de Diffa, qui a rendu visite aux blessés admis dans des centres de soin de cette ville.

La bousculade a également fait une dizaine de blessés dont de nombreux enfants, selon la télévision.

Selon Issa Lémine, une première distribution « s’est bien terminée » dimanche à la Maison des jeunes et de la culture (MJC).

Ce lundi matin, une deuxième opération de ce type devait avoir lieu à « l’arène de lutte traditionnelle » qui « a été sécurisée pour la circonstance » mais les gens se sont plutôt dirigés vers le lieu de la distribution de la veille.

Donc, « très tôt, aux environs de 02H00 (01H00 GMT), les femmes se sont attroupées devant la MJC et à 06H00 (05H00 GMT) quand on a ouvert le portail, il y a eu un mouvement d’ensemble et beaucoup de personnes étaient tombées et ont été piétinées ».

« Nous avons un bilan provisoire de 20 morts, essentiellement des femmes et des enfants tués dans une bousculade pendant une opération de distribution de vivres et d’argent à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Diffa », la capitale régionale du sud-est du Niger, proche du Nigeria, avait auparavant expliqué un responsable médical.

Des sources humanitaires ont confirmé le nombre des morts et fait état d’une dizaine de blessés.

L’aide était offerte par Babagana Umara Zulum, le gouverneur de l’Etat nigérian de Borno (nord-est du Nigeria), qui est allé lundi visiter les sites de réfugiés nigériens ayant fui les attaques de Boko Haram et qui sont installés dans plusieurs zones de la région de Diffa depuis 2015.

Ce responsable avait déjà quitté Diffa avant la bousculade, a déclaré à l’AFP un officiel nigérien.

« On distribuait des vivres et de l’argent, à raison de 5.000 nairas (la monnaie nigériane – soit 15 euros) par personne. Il étaient des milliers, en majorité des réfugiés, qui avaient appris la nouvelle de la distribution et qui ont quitté leurs camps, situés parfois à une centaine de kilomètres pour venir à Diffa », a expliqué à l’AFP un habitant.

« Même de simples habitants de Diffa se sont rués pour espérer recevoir l’aide », a témoigné un autre.

« L’information sur la distribution s’était répandue dès les premières heures de la journée et des milliers de personnes ont envahi la cour et les environs de la MJC », a raconté à l’AFP un agent de la municipalité de Diffa qui se trouvait près des lieux du drame.

Du riz, de l’huile, des vêtements et de l’argent devaient être distribués aux réfugiés, a-t-il précisé.

– « Piétinés à mort » –

« Dès que les premières personnes ont reçu leur ration, la foule compacte a commencé à +bouillir+, les organisateurs ont été vite débordés : hommes, femmes, enfants ont commencé à se presser les uns contre les autres. Les plus faibles sont tombés par terre » et des enfants ont été « piétinés à mort », a affirmé cet agent.

« D’habitude, ce sont des représentants des bénéficiaires qui viennent chercher les aides à Diffa et repartent les redistribuer sur les sites, mais cette fois ce sont les réfugiés eux-mêmes qui ont décidé de parcourir des dizaines de kilomètres pour venir recevoir leur aide », a dit un élu local à l’AFP.

« Très vite, les secours sont arrivés pour évacuer les blessés vers différents centres de soin et pour acheminer les corps à la morgue de l’hôpital de Diffa » proche, selon un journaliste local.

La visite du gouverneur de Borno était la première d’un haut responsable civil nigérian dans la région de Diffa où il s’est rendu à Bosso, Garin-Wazan et Toummour, trois localités qui abritent plus de 100.000 réfugiés du Nigeria, sur un total de 300.000 dans toute la région.

En plus de l’insécurité liée aux attaques régulières de Boko Haram, Diffa est confrontée à de graves inondations provoquées par une crue de la Komadougou Yobé, la rivière qui sépare le Niger du Nigeria, qui ont déjà fait de plus de 20.000 personnes des sans-abri, selon les autorités locales.

Les eaux ont également dévasté des champs de poivrons et de riz, deux piliers de l’économie locale.

Au total, le Niger, un des Etats les plus pauvres du monde, abrite près de 450.000 réfugiés (Nigérians, Maliens et Burkinabé) et déplacés internes, chassés par les violences jihadistes ou des bandes armées, selon l’ONU qui s’inquiète du manque de fonds pour couvrir tous les besoins.

Certains réfugiés et personnes déplacées vivent au milieu d’une population déjà très pauvre.

CHAN-2020: le Cameroun, pays-hôte, versé avec le Mali, le tenant marocain tire le Togo

Le Cameroun, pays-hôte en avril du Championnat d’Afrique des nations (CHAN-2020), a hérité d’un groupe où figure le Mali, selon le tirage effectué lundi à Yaoundé, tandis que le Maroc, tenant de ce trophée réservé aux joueurs évoluant sur le continent, affrontera le Togo.

Ainsi le Cameroun affrontera lors du match d’ouverture le Zimbabwe, mais il sera aussi opposé au Mali et au Burkina Faso dans le groupe A.

Outre le Togo, le groupe du Maroc est complété par le Rwanda et l’Ouganda.

La République démocratique du Congo (RDC) aura affaire à la Libye, au Congo et au Niger dans le groupe B. Et le groupe D sera composé de la Zambie, la Guinée, la Namibie et la Tanzanie.

La compétition, organisée du 4 au 25 avril dans trois villes du Cameroun (Yaoundé, Douala et Limbé), oppose seulement les footballeurs africains jouant dans leur championnat national sur le continent.

Elle doit servir de tour de chauffe avant la compétition reine du continent, la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui se jouera en 2021 au Cameroun, et fait figure de test de la capacité de Yaoundé à héberger une compétition internationale.

La Confédération africaine de football (CAF) avait retiré à ce pays, au dernier moment en novembre 2018, l’organisation de l’édition 2019 de la CAN, au profit de l’Egypte, en raison de retards dans les travaux d’infrastructures.

Alors que des doutes persistent sur la capacité du Cameroun a accueillir la CAN en 2021, le ministre camerounais des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, a assuré que son pays organisera cette compétition. « C’est une certitude », a-t-il asséné lundi soir lors du tirage au sort à Yaoundé.

Outre les infrastructures, le Cameroun doit accueillir ces deux compétitions au moment où il est confronté à deux sanglants conflits. Dans le nord du pays, le groupe jihadiste Boko Haram multiplie depuis 2013 les attaques, tuant civils et militaires. Les assauts se sont intensifiés ces derniers mois.

Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les forces de sécurité et des groupes séparatistes anglophones s’affrontent depuis trois ans, prenant en tenaille les populations. Le conflit a déjà fait plus de 3.000 morts et forcé 700.000 personnes à fuir leurs domiciles. Limbé, l’une des trois villes qui accueillent le CHAN-2020, est située dans la région du Sud-Ouest.

Les groupes du CHAN-2020:

Groupe A: Cameroun, Mali, Burkina Faso, Zimbabwe

Groupe B: Libye, RDC, Congo, Niger

Groupe C: Maroc, Rwanda, Togo, Ouganda

Groupe D: Zambie, Guinée, Namibie, Tanzanie

Afrique du Sud: mea culpa de l’ex-président de Klerk après avoir « nié » la gravité de l’apartheid

Le dernier président sud-africain de l’apartheid, Frederik de Klerk, a fait son mea culpa lundi, après avoir provoqué une vive polémique dans le pays en « niant » la gravité du système ségrégationniste tombé officiellement en 1994.

Début février, Frederik de Klerk, dernier président blanc de l’Afrique du Sud (1989-1994), « a nié que l’apartheid était un crime contre l’humanité », selon un communiqué de sa fondation.

Ces propos ont provoqué l’ire des parlementaires du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF), qui ont dénoncé la présence, le 13 février dans l’hémicycle, de M. de Klerk lors du discours annuel de la nation du chef de l’Etat Cyril Ramaphosa.

« Nous avons un meurtrier dans cette chambre », avait déclaré le leader de l’EFF, Julius Malema, avant de quitter le parlement en signe de protestation.

Le 14 février, Frederik de Klerk, 83 ans, a publié un communiqué pour dénoncer les « attaques au vitriol » de l’EFF et pour défendre sa position sur l’apartheid.

« L’idée que l’apartheid ait été un +crime contre l’humanité+ était et reste un projet de propagande initié par les Soviétiques et leurs alliés de l’ANC (Congrès national africain, au pouvoir depuis 1994) et du parti communiste pour stigmatiser les Sud-Africains blancs en les associant à de réels crimes contre l’humanité qui incluent généralement (…) le massacre de millions de personnes », avait-il affirmé.

« Quelque 23.000 personnes sont mortes dans des violences politiques en Afrique du Sud entre 1960 et 1994 », avait-il souligné.

Ces propos ont déclenché une très vive polémique en Afrique du Sud, profondément meurtrie par des décennies de régime ségrégationniste où la majorité noire n’avait pas les mêmes droits que la minorité blanche.

« Il est irresponsable (…) de débattre du degré d’horreur de l’apartheid », a souligné dimanche le très respecté Desmond Tutu, prix Nobel de la paix. « En se demandant si l’apartheid était un crime contre l’humanité », l’ex-président de Klerk « a rouvert de vieilles plaies », a dénoncé l’ancien archevêque.

Pressé de toute part, l’ancien président a été contraint lundi « de retirer » ses propos et de « présenter ses excuses pour la confusion, la colère et les blessures » qu’il a causées.

« Je suis d’accord » avec Desmond Tutu qu’il « n’est pas temps de pinailler pour savoir à quel point l’apartheid était inacceptable. C’était totalement inacceptable », a-t-il souligné.

Frederik de Klerk, pur produit du régime de l’apartheid, en avait précipité la chute en libérant en 1990 Nelson Mandela, héros de la lutte contre ce régime et avec qui il a partagé le prix Nobel de la paix en 1993.

Foot: consternation au Portugal après les cris racistes envers Marega

Le monde du football et les dirigeants politiques portugais ont affiché lundi leur consternation et leur solidarité envers le joueur franco-malien du FC Porto Moussa Marega, qui a abandonné la veille la pelouse du Vitoria Guimaraes après avoir été victime de cris racistes.

« Moussa Marega a été la cible d’insultes racistes qui doivent être sévèrement punis », a réagi la Fédération portugaise de football, tandis que la Ligue s’est engagée à « tout faire pour que cet épisode de racisme ne reste pas impuni ».

« Nous devons tous exprimer notre solidarité envers lui et le refus total de ce type de comportement », a déclaré le Premier ministre Antonio Costa, alors que le président de la République Marcelo Rebelo de Sousa a mis en garde contre les conséquences « dramatiques » du racisme et de la xénophobie.

La Fédération malienne de football (Femafoot) a elle aussi affirmé son « soutien total et sa solidarité » à l’international de 28 ans, disant dans un communiqué avoir « suivi avec consternation et indignation les actes racistes dont a fait l’objet l’attaquant des Aigles du Mali ».

L’association portugaise SOS Racisme a, elle, demandé que les auteurs des cris racistes soient « sévèrement punis » mais s’est inquiété d’un phénomène qu’elle juge « transversal à la société portugaise ».

– Enquête de police –

De son côté, l’ancien star du football néerlandais Ruud Gullit a estimé que les deux équipes auraient dû quitter le terrain: « Ses coéquipiers auraient dû le protéger, tout comme l’équipe adverse, en disant +On quitte le terrain+. C’est ce qui me déçoit le plus », a commenté Gullit à Berlin en marge des Laureus World Sports Awards.

La police portugaise a indiqué qu’elle étudiait les images de surveillance captées à l’intérieur du stade afin d’identifier les supporters ayant insulté le footballeur du FC Porto.

Dimanche, l’attaquant de 28 ans a décidé de quitter le terrain à la 71e minute d’un match du Championnat du Portugal. Après avoir signé le but de la victoire 2-1 de son équipe (60e), il l’a célébré avec un des sièges noirs du stade qui lui avait été lancé depuis les gradins, ce qui lui a valu un carton jaune.

Puis, excédé par les chants racistes et les cris de singe qu’il a entendus, il a décidé de quitter la pelouse 11 minutes plus tard. Certains de ses coéquipiers et des joueurs adverses ont tenté de l’en dissuader, mais le joueur est quand même retourné aux vestiaires quelques minutes plus tard, escorté par des membres de l’équipe technique de Porto.

– « Nous sommes Marega » –

Ancien joueur du Vitoria Guimaraes (2016-2017), l’attaquant international malien, né aux Ulis (banlieue de Paris), a pénétré dans le tunnel menant aux vestiaires en pointant ses deux pouces vers le bas en signe de désapprobation en direction des gradins du stade de Guimaraes, après avoir adressé des doigts d’honneur au public.

Le lendemain, la presse sportive évoquait l’incident en Une pour prendre sa défense de façon unanime: « Crime » (O Jogo), « Nous sommes Marega » (A Bola), « Marega 5 – Racisme 0 » (Record).

Le Vitoria Guimaraes a réagi dans un communiqué pour affirmer qu’il comptait « censurer toute manifestation de violence, racisme ou intolérance ».

Exception notable au tollé provoqué par cette affaire, le principal groupe de supporters du Guimaraes a usé de l’ironie pour « féliciter la machine médiatique qui n’a vu que du +racisme+ contre un joueur mais pas le +racisme+ de ce même joueur », dans un message publié sur son compte Facebook.

« S’il y a eu des attitudes racistes envers Marega ou si Marega a provoqué les supporters du Vitoria, il faut condamner les deux », a réagi pour sa part le seul député d’extrême droite siégeant au Parlement portugais, André Ventura.