mars 2020 - Journal du niger

Niger/COVID-19: Brigi Rafini appelle les religieux à s’engager dans la lutte contre le coronavirus

Ce mardi 24 mars 2020 à Niamey, le Premier ministre Brigi Rafini a rencontré les responsables religieux. Compte tenu des mesures prises par le gouvernement, le Premier ministre exhorte les guides religieux à s’impliquer activement dans la lutte contre le COVID-19.

Les responsables religieux ont rencontré le Premier ministre Brigi Rafini en vue d’une discussion autour des mesures prises contre le coronavirus. Le chef du gouvernement a demandé aux guides religieux d’interdire les rassemblements dans les lieux de culte.

«Le Président de la République m’a chargé de vous dire que la situation est suffisamment très grave pour que vous y apportez toute votre contribution, parce que nous le savons tous : vous êtes capables d’aider le Niger » a affirmé le Premier ministre Brigi Rafini.

«C’est vraiment une réunion décisive que nous tenons ce jour, « pour demander votre engagement définitif sans faille pour apporter votre contribution, convaincre les frères et sœurs musulmans, à se conformer aux prescriptions des autorités sanitaires mondiales et nigériennes» a précisé le chef du gouvernement.

Les mesures prises par le gouvernement du Niger ont pour objectif de minimiser les risques de voir le Niger subir la pandémie.  Le ministre d’Etat chargé de l’intérieur Bazoum Mohamed a rappelé les mesures d’interdiction concernant les rassemblements dans les lieux de culte, des réjouissances, des baptêmes et des décès. « C’est dans ces endroits qu’il y a beaucoup plus de contacts et donc de propagation du virus. Pour cela, il faut surseoir aux rassemblements jusqu’à une date ultérieure », a précisé le ministre d’Etat chargé de l’intérieur. Les associations islamiques ont, en toute conscience, accueilli favorablement ces mesures prises par le gouvernement, regrettant toutefois le manque de prise de décision à l’égard des personnes qui refusent de s’y conformer.

De ce fait, le gouvernement a décidé de renforcer le dispositif de communication et de sensibilisation sur le mode de transmission de cette maladie. Une cellule de communication a été mise en place en vue de la coordination de la sensibilisation sur la pandémie du coronavirus. Elle est présidée par le Ministre Porte-parole du Gouvernement Zakaria Abdourahamane. Notons que le Niger a déjà enregistré 1 cas de coronavirus. « La première victime de ce Covid 19 a aussi été enregistrée ce jour : un boutiquier de sexe masculin », a déclaré le ministre de la Santé Publique, Dr Idi Illiassou Maïnassara.

Un premier cas de coronavirus enregistré au Niger

Le Niger a enregistré, ce jeudi 19 mars 2020, son premier cas de coronavirus ou COVID-19, a-t-on appris d’un Communiqué officiel du Gouvernement nigérien lu à la Télévision nationale par le Ministre de la Santé Publique.

Selon Dr Idi Illiassou Maïnassara, il s’agit d’un sujet de nationalité nigérienne, âgé de 36 ans. Il est magasinier dans une compagnie de transport terrestre. Il a voyagé suivant l’axe Lomé (Togo)-Accra (Ghana)-Abidjan (Côte d’Ivoire)-Ouagadougou (Burkina Faso).

Après avoir informé que le patient est déjà pris en charge et que son état est stable, le Ministre de la Santé Publique a rassuré que toutes les dispositions sont prises pour circonscrire la pandémie, tout en appelant la population au respect strict des mesures préventives prises.

Ces mesures sont, entre autres, la fermeture des aéroports internationaux de Niamey et de Zinder pour une durée de 2 semaines renouvelable à compter du 19 mars 2020 à minuit sauf pour les vols domestiques, les cargos, les vols sanitaires et militaires, celle des frontières terrestres du Niger pour une durée de 2 semaines renouvelable à compter du 19 mars 2020 à minuit, excepté le transport des marchandises, ou encore celle de tous les établissements d’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur pour une durée de 2 semaines renouvelable à compter du 20 mars 2020 à minuit.

Les bars, les boîtes de nuit, les salles de cinéma et les lieux de spectacle sont également fermés depuis le 18 mars 2020 à minuit, alors que tous les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits, que ceux-ci concernent aussi bien les baptêmes que les mariages et toute autre forme de cérémonie comme les ateliers et les séminaires.

En outre, il est institué des mesures d’hygiène obligatoires dans les marchés, les magasins, les restaurants, les services publics et privés, alors qu’une distance d’au moins un mètre doit être respectée entre les personnes dans les grandes surfaces, les restaurants, les entreprises, les zones aéroportuaires et autres lieux publics.
En outre, nous apprenons qu’à l’issue d’une rencontre avec le Premier Ministre nigérien, organisée en fin d’après-midi de ce jeudi 19 mars 2020, les leaders religieux (toutes confessions confondues) ont décidé de la fermeture des lieux des prières.

COVID-19: Le sport de masse suspendu au Stade général Seyni Kountché

La direction du stade général Seyni Kountché, a suspendu le sport de masse dans son enceinte. Cette suspension intervient conformément aux mesures prises, dans la prévention de la propagation du virus.

Le Stade général Seyni Kountché a procédé à la suspension du sport de masse sur ses installations. Compte tenu des mesures préventives prises par le Chef de l’Etat Issoufou Mahamadou ce 17 mars 2020 lors du conseil des ministres,  les activités sportives seront suspendues au Stade général Seyni Kountché de Niamey.

Parmi ces mesures figurent la Fermeture des bars, des boîtes de nuit, des salles de cinéma et des lieux de spectacle à compter du 18 mars 2020 à minuit et l’Interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes.
Rappelons que jusqu’à cette date aucun cas de coronavirus n’a été détecté au Niger.

Niger/ COVID-19: Le président Issouffou Mahamadou prend d’importantes décisions

Dans un discours télévisé, le Chef de l’Etat Issouffou Mahamadou a adressé son message à la nation Nigérienne. Face à l’avancée du coronavirus en Afrique, le Président de la République prend des mesures afin de faire face à cette calamité.

Le mardi 17 mars 2020, le Président Issoufou Mahamadou a rassuré les Nigériens sur la menace du coronavirus. A travers son discours dont nous avons reçu une copie, il prend d’importantes mesures sécuritaires et sanitaires afin d’assurer la protection des populations Nigériennes.

Nigériennes, Nigériens,

Mes Chers Concitoyens,

Depuis Décembre 2019, notre planète fait face à un ennemi terrible, invisible, dévastateur, le coronavirus dit COVID-19. En moins de 3 mois, il affecte 151 pays, soit plus de 75% de ce qu’en compte le monde. Sur notre continent l’Afrique, 27 pays, soit 50%, sont touchés par cette pandémie face à laquelle même les plus puissants sont impuissants, désarmés. Leurs systèmes de santé, notamment leur capacité de réanimation, sont débordés. Pour l’instant, il n’existe ni traitement, ni vaccin contre ce virus. La seule arme qui existe aujourd’hui, c’est la prévention. C’est pourquoi, tous les pays du monde prennent des mesures sévères, des mesures drastiques, notamment de confinement de leurs citoyens et de fermeture de leurs frontières. Même les lieux de culte sont concernés, y compris la plus sainte des saintes mosquées, la Kaaba’. C’est une réalité, ce n’est pas de la science-fiction.Mes Chers concitoyens,

Face à cette menace, le Gouvernement a déjà pris, le 13 Mars 2020, d’importantes mesures, notamment l’annulation des réunions internationales prévues à Niamey, telles que la célébration du cinquantenaire de l’OIF et la conférence ministérielle de l’ OCI. Grace à Dieu, notre pays le Niger est pour l’instant épargné. Mais comme les autres, nous ne sommes pas à l’ abri de la contagion, car le monde est devenu un village. La faiblesse des systèmes de santé de nos pays, nous impose beaucoup plus que d’autres, la prévention. Aussi, en plus des mesures déjà prises le 13 Mars 2020, ai-je demandé au Gouvernement de prendre les mesures suivantes:

Fermeture des aéroports internationaux de Niamey et de Zinder pour une durée de 2 semaines  renouvelable à compter du 19 mars 2020 à minuit  sauf pour les vols domestiques, cargos, sanitaires, et militaires;

Fermeture de toutes les frontières terrestres pour une durée de 2 semaines renouvelable à compter du 19 mars 2020 à minuit  excepté pour le transport des marchandises ;

Concertation entre le gouvernement et les leaders religieux (Oulémas et prêtres) afin d’arrêter les mesures relatives à l’accès aux lieux de culte.

Fermeture de tous les établissements d’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur  pour une durée de 2 semaines renouvelable à compter du 20 mars 2020 à minuit; les parents sont chargés de la garde de leurs enfants.

Fermeture des bars, des boites de nuit, salles de cinéma  et des lieux de spectacle à compter du 18 mars 2020 à minuit ;

Interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes. Cette mesure concerne notamment: les baptêmes, les mariages et toute autre forme de cérémonie, sur toute l’étendue du territoire. En particulier, les ateliers et séminaires sont interdits jusqu’ à nouvel ordre.

Institution des mesures d’hygiène obligatoires dans  les marchés, magasins, restaurants, services publics et privés ;

Respect d’une distance d’au moins un mètre entre les personnes dans les grandes surfaces, les restaurants, les entreprises, les zones aéroportuaires et les lieux publics;

Gratuité du diagnostic et de la prise en charge des éventuels cas confirmés.

Révision du plan d’urgence pour tenir compte des nouvelles exigences, et allocation d’une somme d’ 1 milliard de francs CFA sur le budget national pour son financement.Mes Chers Concitoyens,

Depuis la grippe espagnole, il y a un siècle, l’ humanité n’ a pas connu un fléau sanitaire d’ une telle ampleur. Je le répète: il n y a ni traitement, ni vaccin. Notre seule arme reste la prévention. Appliquons donc avec rigueur les mesures que je viens d’ évoquer, et prions Dieu pour qu’il protège notre pays, et au delà, le monde.

Je vous remercie.

 

Prévention contre le Coronavirus: Le Niger ferme ses frontières, ses écoles et lieux de loisirs

A titre de prévention contre le coronavirus, le Gouvernement nigérien a pris plusieurs mesures dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Coronavirus COVID-19, au cours d’une réunion extraordinaire du conseil des ministres, le mardi 17 mars 2020.

Après avoir passé en revue l’effectivité de la mise en oeuvre des mesures d’urgence prises lors du Conseil des Ministres du vendredi 13 mars 2020, d’autres dispositions ont été décidées. Il s’agissait notamment de la fermeture des aéroports internationaux de Niamey et de Zinder pour une durée de 2 semaines  renouvelable, cela à compter du 19 mars 2020 à minuit sauf pour les vols domestiques, les cargos, les vols sanitaires et militaires.

De plus, les frontières terrestres du Niger seront également fermées pour une durée de 2 semaines renouvelable à compter du 19 mars 2020 à minuit, à l’exception du transport des marchandises.

En plus de la fermeture des écoles et de tout établissement scolaire sur une durée de 2 semaines renouvelable à compter du 20 mars 2020 à minuit, les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits.  «Cette mesure concerne notamment les baptêmes, les mariages et toute autre forme de cérémonie, sur toute l’étendue du territoire. En particulier, les ateliers et séminaires sont interdits jusqu’ à nouvel ordre» a indiqué le président de la République. Idem pour les lieux de loisirs (bars, boites de nuit, salles de cinéma et lieux de spectacle).

Le gouvernement a recommandé en outre, une distance d’au moins un mètre entre les personnes dans les grandes surfaces, les restaurants, les entreprises, les zones aéroportuaires et les lieux publics. Les mesures d’hygiène obligatoires seront instituées dans les marchés, magasins, restaurants, services publics et privés. Ajoutés à ces mesures, la gratuité du diagnostic et de la prise en charge des éventuels cas confirmés, la révision du plan d’urgence pour tenir compte des nouvelles exigences, et l’allocation d’une somme d’un milliard de francs CFA sur le budget national pour son financement.

Rappelons qu’aucun cas de coronavirus n’a été détecté au Niger et que ces mesures sont prises à titre préventif.

Lutte contre le COVID-19: L’ambassadeur de Chine au Niger rencontre le Président Issoufou

Le Président de la République Issoufou Mahamadou a reçu, ce mercredi 18 mars 2020, l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine au Niger, M. Zhang Lijun, venu discuter avec le Chef de l’Etat nigérien de la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le fléau mondial de la pandémie du Coronavirus COVID-19.

Cet entretien intervient le lendemain du message à la Nation prononcé par le Président Issoufou Mahamadou au cours duquel il a annoncé des mesures prises par son Gouvernement pour prévenir la pandémie.

Pour le diplomate chinois, « même si la maladie s’est déclarée pour la première fois en Chine, cela ne veut pas dire que ce virus est né en Chine. Il n’y a jusqu’à présent aucune preuve qui montre que ce virus est chinois », a-t-il insisté, tout en soulignant que « depuis quelques semaines, grâce à la lutte que mènent le Gouvernement et le peuple chinois contre ce virus, l’épidémie est complètement sous contrôle ».

Du reste, a avancé l’Ambassadeur Zhang Lijun, « sur les 13 cas constatés dans la journée d’hier (17 mars, ndlr), seul un cas concerne la Chine, les autres cas sont venus de l’extérieur ». Il a surtout annoncé que « nous pensons que dans 10 jours cette épidémie sera complètement éradiquée en Chine ».

Le diplomate chinois a, par la suite, ajouté qu’il a également profité de cette audience pour évoquer les questions sécuritaires avec le Président Issoufou, notamment la lutte contre le terrorisme qui sévit dans certains pays du Sahel dont le Niger. « Vous savez que la Chine assure la présidence de l’Assemblée Générale des Nations Unies », a-t-il rappelé avant d’informer que c’est sur cette base que son pays a organisé un débat sur la lutte contre le terrorisme au Sahel au cours duquel « tous les participants sont tombés d’accord sur le fait que la lutte contre le terrorisme est une tâche commune de toute la planète et qu’il faut soutenir les pays du Sahel et de l’Afrique toute entière dans leur lutte contre le terrorisme ».

A la primature: Mise en place d’un comité interministériel contre le coronavirus

Face à la propagation rapide du COVID-19 dans différents pays d’Afrique, la primature a installé un comité interministériel pour engager la lutte contre le coronavirus. Le chef du gouvernement Son Excellence Brigi Rafini, a procédé à l’installation de ce comité depuis  le 13 mars 2020.

Le Premier ministre Brigi Rafini a mis en place un comité interministériel chargé de lutter contre le COVID-19. Ce comité dont il assure la présidence, aura pour mission d’assister le Ministère de la santé publique. Il participera à la préparation et à la coordination dans la riposte à l’épidémie de coronavirus. Le comité interministériel veillera à la mise en place d’un système de communication et d’information.

Il se chargera de veiller, au renforcement des compétences des acteurs impliqués, dans la surveillance du COVID-19. Le renforcement de système de surveillance épidémiologique, aux points d’entrés et le contrôle des mouvements des populations, sont les missions principales de ce comité. Rappelons que le Nigeria, pays voisin du Niger a été le premier d’Afrique subsaharienne a être touché par le coronavirus.

Dominique Tchimbakala : « Il est temps que d’autres femmes sortent de l’ombre et libèrent leur parole »

L’affaire Rokia Traoré – du nom de la chanteuse malienne arrêté et incarcérée à Paris suite à une affaire l’opposant à son ex-mari – continue de susciter de l’indignation. Alors que l’écrivain Felwine Sarr s’est porté solidaire de la chanteuse en expliquant que statistiquement, les femmes africaines perdaient leurs droits parentaux à la suite d’un contentieux post-union, la journaliste Dominique Tchimbakala (d’origine congolaise) apporte un témoignage personnel pour l’étayer.

« Pour la plupart des couples mixtes, les femmes quand elles sont africaines perdent souvent à l’issue de contentieux post-union, leurs droits parentaux. C’est une donnée statistique et structurelle ».

Felwine Sarr, merci d’ouvrir cet espace de parole. Nous sommes trop nombreuses à vivre les situations dont vous vous faites le porte-voix. Sidérées par le choc, anéanties par la violence des institutions sensées nous protéger, nous nous enfermons dans la honte et dans un mutisme traumatique.

La plupart d’entre nous avons été traitées comme des criminelles, insultées, montrées du doigt, jugées folles, hystériques, déséquilibrées et bien sûr, jugées incapables d’être de bonnes mères. Parce que ces mots ont été prononcés, répétés, écrits, validés par des représentants d’institutions ou des autorités administratives, ils ont acquis la puissance d’une vérité judiciaire.

Puisque c’est par les mots que nous avons été enfermées, alors il est temps de reprendre possession de notre récit pour dire qui nous sommes et ce que nous subissons. C’est la raison pour laquelle je décide de m’affranchir de la honte pour témoigner de ce que j’ai vécu.
Que vous soyez une honnête travailleuse, une mère de famille consciencieuse, investie dans la vie scolaire et associative, journaliste reconnue ou artiste de renommée internationale, face à des représentants d’institutions, vous n’êtes rien d’autre qu’une femme noire. C’est-à-dire rien.

Peu importe que vous soyez victime de violences conjugales. Peu importe que vos enfants soient instrumentalisés. Peu importe que votre ex-compagnon ait reçu un rappel à la loi pour possession d’armes sans autorisation. Peu importe votre plainte pour harcèlement (qui sera d’ailleurs classée). Peu importe votre demande de protection à la police, c’est vous qui serez placée en garde à vue. Peu importent les antécédents judiciaires et les articles de presse sur le caractère violent du personnage, si votre ex-compagnon est un homme blanc, il sera tout-puissant.

A l’issue du contentieux post-union, il obtiendra tout. Non seulement vous pourrez perdre la garde de vos enfants mais en effet, perdre jusqu’à vos droits parentaux. Vous serez traitée comme une mère-porteuse. Toutes les institutions juridiques, éducatives, psychologiques, sociales vous regarderont comme suspecte. Et parce que vous ne leur ressemblez pas, parce qu’ils ont du mal à vous mettre dans une case, intuitivement –à leurs yeux- vous serez coupable. Vous serez jugée illégitime pour élever vos enfants. Et plus vous serez calme, plus vous tenterez d’expliquer l’absurdité de la situation, l’absurdité des décisions de justice, plus les institutions deviendront violentes à votre égard. Pour vous remettre à votre place, ou plutôt à celle qu’elles vous assignent.

Oui, les séparations dans les couples mixtes sont souvent plus violentes et traumatisantes que dans les couples non-mixtes. Au moment de la rupture, en particulier si nous en avons pris l’initiative, nous découvrons un autre visage de ces hommes que nous avons aimés, avec qui nous avons vécu et eu des enfants. Nous découvrons des individus capables de se comporter comme le faisaient les grands-bourgeois du 19è siècle ou les colons de la même époque : en maîtres et possesseurs de leurs épouses, de leurs compagnes et de leur progéniture. En conséquence, ils vous prendront tout, à commencer par vos enfants, pour vous punir d’avoir voulu exister en dehors d’eux.

Cette violence post-séparation est malheureusement la réalité de beaucoup de femmes, quelle que soit leur couleur. Mais il faut être une mère noire pour expérimenter la violence des institutions supposées nous protéger.
Cela commence avec une directrice d’école qui alerte les services sociaux en dehors des règles énoncées par l’Education Nationale.

Vient ensuite l’institutrice frustrée, jalouse, envieuse du statut que -vous une femme noire- avez pu atteindre dans SON pays. L’institutrice qui vous insulte devant vos enfants, refuse de vous laisser les récupérer à la sortie de l’école, en l’absence de toute décision de justice ! La même personne rongée par le sentiment de déclassement que vous entendez vous cracher sa haine et vous dire : « ah… Vous parlez bien, hein… Vous parlez bien !»
Puis l’inspectrice d’académie qui refusant de reconnaître la validité de vos arguments conclut par un argument d’autorité spécieux : « Madame nous sommes en France et en France il y a des règles et des lois ».

Puis l’expert-psychiatre désigné par la Cour pour juger de votre santé mentale et déterminé si les enfants sont ou non instrumentalisés. Un « expert » qui ne vous verra jamais interagir avec vos enfants. Une « expert » qui, alors que vous lui exposez les violences auxquelles vous avez été soumises de la part de votre ex-compagnon, vous répond : « Madame vous m’avez l’air volcanique, j’ai du mal à croire que vous vous soyez laissée faire ».
Enfin, le Juge des Affaires Familiales qui- contre l’avis du Juge des enfants !- décide de ne plus vous laisser voir librement votre fils.

Mais tout au long de la procédure, il y a un ex-compagnon, qui vous décrit auprès de tous les intervenants comme une femme «privilégiant sa carrière au bien-être des enfants », comme une personne déséquilibrée se livrant à des « crises d’hystérie sexualisée », bref l’archétype de la femme noire sauvage et sexualisée. Des propos tellement outranciers qu’ils pourraient faire rire si la situation n’était pas dramatique mais qui ne font réagir aucun des éducateurs, assistantes sociales, psychologues et autres supposés experts.

Peu importent les éléments tangibles, peu importent les documents que vous pourrez produire, la justice adoptera à l’égard de votre ex-compagnon une indulgence complice. Quand vous êtes une femme noire, face à un homme blanc et que vous êtes en situation de vulnérabilité, les institutions qui devraient être protectrices deviennent prédatrices.

D’un trait de stylo, elles peuvent vous faire basculer de la case « famille modèle » à la catégorie « cas social ». En une expertise, un jugement, elles peuvent anéantir votre vie et mettre en danger la construction psychique de vos enfants. C’est ainsi que des familles entières sont détruites en France.

Oui, Felwine Sarr, cette réalité est une donnée statistique et structurelle. Et j’ajouterai, pour paraphraser une citation célèbre, qu’il y a quelque chose de pourri en France dans le fonctionnement des institutions et de la justice familiale.
Il est temps que d’autres femmes sortent de l’ombre et libèrent leur parole pour qu’enfin, nous puissions ouvrir ce débat.

Coronavirus : plus de 10.000 malades en Iran, qui exhorte le FMI à l’aider

L’Iran en a appelé jeudi à la responsabilité du Fonds monétaire international, à qui, de manière très exceptionnelle, Téhéran dit avoir demandé de l’aide face au Covid-19 qui touche désormais officiellement plus de 10.000 personnes dans le pays.

« Notre banque centrale a demandé un accès immédiat » à l’instrument de financement rapide (IFR) du FMI, a déclaré le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif sur Twitter.

M. Zarif, a fait référence à la promesse faite début mars par la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva, d’utiliser « autant que possible […] les financements d’urgence » du Fonds pour aider les pays membres « à faire face aux tragédies humaines et aux difficultés économiques causées » par l’épidémie mondiale de nouveau coronavirus partie de Chine.

Téhéran n’a plus reçu d’aide du FMI depuis un crédit dont l’Iran a bénéficié entre 1960 et 1962, soit avant la fondation de la République islamique en 1979.

Avec 75 nouveaux décès annoncés jeudi et un bilan officiel de 429 personnes tuées par la maladie Covid-19, l’Iran est l’un des pays les plus touchés par cette pneumonie virale, après la Chine et l’Italie.

« Au cours des dernières 24 heures, 1.075 personnes ont été infectées » par le virus, ce qui porte « le nombre total des infections à 10.075 », a annoncé jeudi le ministère de la Santé.

Dans un message publié sur son compte Instagram et repris par l’agence officielle Irna, le gouverneur de la banque centrale iranienne, Abdolnasser Hemmati, affirme avoir demandé formellement, par lettre, le 6 mars, un accès à l’IFR.

– « 5 milliards de dollars » –

« Compte tenu de la prévalence généralisée du coronavirus dans notre pays et de la nécessité de continuer à prendre des mesures fortes afin de prévenir et guérir (cette maladie) et pour faire face à ses impacts économiques », l’Iran demande au FMI une aide d' »environ 5 milliards de dollars » au FMI, écrit M. Hemmati.

Selon le site internet du Fonds, l’IFR « offre une assistance financière rapide à tous les pays membres qui (en) ont un besoin urgent ».

M. Hemmati n’a pas publié la copie de la lettre qu’il dit avoir adressée au Fonds.

Les différents prêts que peut accorder le FMI doivent être approuvés par le Conseil d’administration de l’institution, où, dans la pratique, aucune décision ne peut être prise contre la volonté des Etats-Unis.

Ceux-ci mènent actuellement une politique de « pression maximale » destinée à assécher les finances de l’Etat iranien, et le président américain Donald Trump n’a jusqu’à présent montré aucune volonté de l’infléchir.

Sur Twitter, M. Zarif a exhorté « le Conseil d’administration du FMI [à] coller au mandat du Fonds, être du bon côté de l’histoire et agir de façon responsable ».

– « Grandes pénuries » –

M. Zarif, qui dénonce régulièrement les sanctions économiques américaines visant son pays comme du « terrorisme économique » a accusé ces derniers jours Washington de se livrer à du « terrorisme médical » contre le peuple iranien.

La mission iranienne au siège des Nations unies à New York a diffusé jeudi une lettre de M. Zarif au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans laquelle le ministre iranien dénonce la « punition collective » imposée par les Etats-Unis à son pays par le biais des sanctions qui « sapent [les] efforts pour combattre l’épidémie de Covid-19 en Iran ».

Washington a annoncé en 2018 le rétablissement de lourdes sanctions économiques contre Téhéran à la suite du retrait unilatéral des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre la République islamique et la communauté internationale.

Sur le papier, les médicaments et les équipements médicaux échappent aux sanctions de Washington mais, en réalité, ceux-ci sont soumis au blocus américain, les banques internationales préférant généralement refuser une transaction impliquant l’Iran plutôt que de courir le risque de s’exposer à des représailles aux Etats-Unis.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé mercredi que l’Iran faisait « de son mieux » pour contenir l’épidémie de Covid-19 mais que le pays manquait cruellement d’équipements. « Nous essayons de mobiliser davantage de soutien pour l’Iran », a ajouté l’agence onusienne.

« Le personnel soignant iranien se bat courageusement en première ligne contre le Covid-19 », mais « leurs efforts sont contrecarrés par de grandes pénuries causées par les restrictions sur l’accès aux médicaments [et] équipements [médicaux] imposés à notre peuple, a renchéri M. Zarif sur Twitter en déroulant une liste de « besoins urgents » de son pays.

Coronavirus: la contagion se mondialise dans le sport

La vague d’annulations et de reports d’événements sportifs a continué de se propager dans le monde entier jeudi en même temps que la pandémie de coronavirus: le basket en NBA et en Europe ainsi que le circuit de tennis ont été mis à l’arrêt et toutes les grandes compétitions sont désormais en suspens, y compris l’Euro de football.

L’UEFA a convoqué pour mardi une visioconférence avec les fédérations européennes pour décider de sa tenue et de la poursuite ou non de la Ligue des champions. L’Euro est censé débuter dans trois mois jour pour jour (12 juin-12 juillet) dans un format exceptionnel qui pose d’autant plus de questions. Il mobilise douze pays et le match d’ouverture Italie-Turquie est prévu à Rome, capitale du pays le plus touché d’Europe par le Covid-19 avec 827 morts sur près de 12.500 cas recensés.

Déjà frappé de plein fouet, le football européen a encore enregistré des nouvelles inquiétantes jeudi: la contamination de deux joueurs de Serie A italienne, Daniele Rugani, de la Juventus Turin, et Manolo Gabbiadini de la Sampdoria de Gênes. La Juve s’est placée en quarantaine, y compris Cristiano Ronaldo, qui est en isolement depuis plusieurs jours sur son île natale de Madère mais ne présente aucun symptôme de la maladie. L’Inter Milan a fait de même.

En Espagne, un cas a été détecté chez un basketteur du Real Madrid, provoquant la mise en quarantaine de l’équipe mais aussi celle des footballeurs qui utilisent les mêmes infrastructures.

– Rudy Gobert et la NBA touchés –

Aux États-Unis, la NBA a été suspendue mercredi « jusqu’à nouvel ordre » après l’annonce d’un premier cas de contamination dans l’équipe du Utah Jazz, juste avant le coup d’envoi de son match à Oklahoma City. Le joueur concerné est l’une des stars du basket français, Rudy Gobert. Un point d’interrogation est placé sur la fin de la saison régulière qui devait se poursuivre jusqu’au 15 avril avant le début des play-offs. Jeudi, la Fiba et l’Euroligue ont emboîté le pas à la grande ligue américaine en arrêtant toutes les compétitions européennes de clubs.

En tennis, ce sont d’abord les autorités locales qui ont pris les devants en annulant le tournoi de Miami, l’un des plus prestigieux de l’année après les Grands Chelems, chez les femmes comme chez les hommes. Peu de temps après, l’ATP a annoncé que l’ensemble des compétitions étaient stoppées pendant six semaines.

En Formule 1, le lancement de la saison est toujours prévu ce week-end à Melbourne, en Australie, mais l’écurie McLaren s’est retirée après qu’un membre de l’équipe britannique a été testé positif au Covid-19.

Au-delà, c’est l’ensemble des disciplines sportives qui voient leurs calendriers bouleversés par le coronavirus.

En football, le cas de Rugani risque de compliquer encore un peu plus l’organisation du huitième de finale retour de la Ligue des champions entre la Juve et Lyon, prévu normalement mardi prochain et déjà annoncé à huis clos.

Quatre équipes ont pour l’instant pu rallier les quarts de finale de la C1, le Paris SG et l’Atalanta Bergame – après des matches retour joués à huis clos – et l’Atletico Madrid et Leipzig, eux dans des conditions normales. Mais l’incertitude plane également sur le huitième de finale retour entre Barcelone et Naples programmé mercredi prochain, l’Espagne ayant interdit les liaisons aériennes directes avec l’Italie jusqu’au 25 mars.

Après avoir mis un terme prématuré à la saison dames mercredi soir, le ski mondial a annulé jeudi matin les deux dernières courses masculines (géant et slalom), qui devaient se courir à Kranjska Gora, en Slovénie mais à proximité de l’Italie, ce week-end. Un couperet qui offre le gros globe de cristal au Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, aux dépens du Français Alexis Pinturault.

– La flamme allumée quand même –

Les Championnats du monde de patinage artistique, prévus à partir de mercredi prochain à Montréal, au Canada, n’ont pas non plus résisté. Pas plus que l’Euroligue de basket, messieurs comme dames, ainsi que les compétitions européennes de niveau inférieur, toutes suspendues jeudi matin.

Pendant ce temps-là, sur le site antique grec d’Olympie recouvert de pâquerettes et autres fleurs printanières, sous un ciel sans nuage et le chant des oiseaux, la flamme olympique a été allumée, certes sans spectateurs, mais comme si de rien n’était ou presque, à un peu plus de quatre mois des JO-2020, dont la cérémonie d’ouverture est prévue le 24 juillet à Tokyo. Seule une centaine d’invités a été réunie.

Alors que les interrogations sur leur tenue se multiplient, « une annulation est impensable », a estimé la gouverneure de la capitale japonaise Yuriko Koike jeudi, au lendemain du passage au stade de pandémie annoncé par l’Organisation mondiale de la santé.

Rare rescapée, la course Paris-Nice, elle, se poursuit sur les routes de France, jusqu’à dimanche. Seule précaution visible, des zones de départ et d’arrivées dont les spectateurs sont tenus éloignés.