avril 2020 - Page 17 sur 20 - Journal du niger

Etats-Unis: les plus gros perdants de la déroute boursière liée au coronavirus

La panique a gagné cette semaine les marchés financiers à travers le globe, Wall Street connaissant jeudi sa pire séance depuis le krach boursier d’octobre 1987.

Même s’il y a eu un spectaculaire rebond lors de la séance de vendredi, une dizaine de milliers de milliards de dollars de capitalisation boursière est partie en fumée.

« On a baissé après avoir monté extrêmement lors des dix dernières années. Ca a l’air brutal mais il faut se dire que la Bourse a fait trois pas en avant et un pas en arrière », résume Gregori Volokhine, gérant de portefeuilles chez Meeschaert Financial Services.

Voici les grands perdants de la débâcle boursière:

– Les plus riches

Les milliardaires, dont les fortunes sont investies dans les marchés actions notamment dans les entreprises qu’ils dirigent ou dont ils sont les principaux actionnaires, sont ceux qui ont le plus perdu.

Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde, a vu sa fortune investie dans Amazon fondre, de 117 milliards de dollars en fin de semaine dernière à 109 milliards vendredi, soit 8 milliards de dollars de moins en sept jours, d’après des chiffres en temps réel du magazine Forbes.

La fortune de Bill Gates, le co-fondateur de Microsoft, est, elle passée en une semaine de 108,2 milliards de dollars à 103 milliards vendredi, en baisse de 5,3 milliards.

Le Français Bernard Arnault, troisième homme le plus riche du monde et PDG de LVMH, a perdu pour sa part 14 milliards en une semaine, à 84,6 milliards.

L’homme d’affaires Warren Buffett, « l’oracle d’Omaha », a été pénalisé par la déroute des compagnies aériennes, dont son groupe Berkshire Hathaway est un actionnaire important. Sa fortune est passée de 81,6 milliards en fin de semaine dernière à 76,3 milliards vendredi.

Mark Zuckerberg, qui complète le top 5, a vu sa richesse diminuer de 9,2 milliards de dollars à 62 milliards dans le sillage de la chute boursière de Facebook.

Toutes ces pertes sont néanmoins virtuelles car les grosses fortunes n’ont pas vendu leurs titres et pourront donc regagner l’argent perdu si les marchés se redressent.

– Les retraités, les futurs retraités et les rentiers

La panique sur les marchés a entraîné un grand nombre d’investisseurs à se réfugier dans des actifs dits sûrs comme les titres de dette, et notamment la dette américaine.

Cette ruée a provoqué la chute des rendements de ces obligations, ce qui affecte les assurances-vie classiques et les contrats d’assurance-vie à annuités variables, dont une partie de la somme investie à la souscription fructifie selon les résultats de la Bourse jusqu’à la retraite de l’assuré.

Le taux des bons du Trésor à 30 ans, la plus longue échéance, était de 1,5% vendredi.

– Les petits porteurs et épargnants

Le nombre de ménages américains possédant des actions, directement ou via des fonds, était, selon la dernière enquête de la Réserve fédérale sur le sujet, de 51,9% en 2016. C’est plus d’un Américain sur deux.

Ces actifs sont souvent contenus dans les plans d’épargne retraite 401(k).

Les investisseurs individuels vont donc avoir une mauvaise surprise lorsqu’ils vont recevoir leur prochain relevé. Ils verront sans doute que leur « fortune » virtuelle a diminué drastiquement, ce qui risque d’influencer leur comportement de consommateur. Or la consommation est le moteur de l’économie américaine.

« Ils ne vont plus acheter le dernier modèle d’iPhone qu’ils avaient prévu d’acheter et c’est là où l’impact va durer », souligne M. Volokhine.

– Fonds de pension

Leurs pertes sont aussi essentiellement virtuelles car ils ne vendent pas leurs titres et investissent sur le long terme.

La partie de leurs actifs investie dans les actions a énormément souffert, et celle mise dans les obligations rapporte moins car les rendements ont diminué.

Il y a une troisième partie des actifs, dont la performance est inconnue: l’argent confié aux hedge funds et aux sociétés de capital-investissement.

Il va falloir attendre la fin du premier trimestre pour avoir une idée claire des pertes liées à ce troisième pan car les fonds publient leurs performances trimestriellement.

– Le divertissement, les loisirs et la restauration

Si un grand nombre d’entreprises va accuser un manque à gagner ponctuel, ce ne sera pas le cas pour les industries du cinéma, du théâtre, des croisières, du voyage et de la restauration qui ne pourront pas rattraper les dépenses perdues.

Disney est ainsi un des gros perdants.

Au-delà du coronavirus, l’ibuprofène déjà suspecté d’aggraver des infections

L’ibuprofène, suspecté d’aggraver l’infection chez les malades du coronavirus, est un médicament anti-inflammatoire largement utilisé par le grand public en cas de fièvre avec douleurs, alors qu’il est pourtant accusé d’entraîner des risques de complications infectieuses graves.

L’Agence française du médicament (ANSM) a alerté l’année dernière sur les risques de ce produit, qui appartient à la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

Elle s’est appuyée pour cela sur une enquête qui a montré qu’en 18 ans, de 2000 à 2018, 337 cas de « complications infectieuses », dont 32 décès, ont été répertoriés pour l’ibuprofène (et 46 cas dont dix décès avec le kétoprofène, qui est également un AINS).

C’est pour cette raison que depuis le 15 janvier, les médicaments à base d’ibuprofène (dont les plus connus sont le Nurofen ou l’Advil) ne peuvent plus être vendus en libre service dans les rayons des pharmacies françaises.

Ils sont toujours disponibles sans ordonnance, mais il faut les demander au pharmacien, qui doit les ranger derrière son comptoir.

L’enquête de l’ANSM suggérait l’existence d’un « rôle aggravant » de l’ibuprofène « en cas d’infection », en particulier de celles dues au streptocoque. L’Agence française avait alerté ses homologues européennes sur la question.

Cette enquête portait sur des cas graves survenus chez des enfants et des adultes (souvent jeunes), sans facteur de risque particulier (comme par exemple être immunodéprimé).

Selon l’enquête, les complications entraînées par ces médicaments sont des « infections sévères » à l’origine d’hospitalisations, de séquelles et de décès.

Elles touchent la peau et des tissus mous comme par exemple les « fasciites nécrosantes ». Cette infection est due à un germe (essentiellement un streptocoque) surnommé bactérie « mangeuse de chair », source d’amputations et de mort.

Il peut également s’agir de septicémie (« sepsis »), de pneumonies compliquées d’abcès, de pleurésie, d’abcès cérébraux ou encore d’infections ORL atteignant le thorax (médiastinite).

Ces complications infectieuses (essentiellement dues à deux bactéries, streptocoque ou pneumocoque) « ont été observées après de très courtes durées de traitement (2 à 3 jours), y compris lorsqu’il était associé à une antibiothérapie », selon l’ANSM.

Elles sont survenues alors que l’ibuprofène (ou le kétoprofène) était « prescrit ou pris en automédication dans la fièvre mais également dans de nombreuses autres circonstances: atteintes cutanées bénignes d’aspect inflammatoire (réaction locale, piqure d’insecte…), manifestations respiratoires (toux, infection pulmonaire…) ou ORL (difficulté à avaler, angine, otite…) ».

En raison de ces risques, de nombreux professionnels de santé réclament que les médicaments à base d’ibuprofène ne puissent plus être vendus sans ordonnance.

L’enquête de l’ANSM montrait en outre qu’on persiste à utiliser les AINS pour traiter les enfants atteints de varicelle, alors qu’ils doivent être évités au profit du paracétamol.

« En cas de douleur ou de fièvre, notamment dans un contexte d’infection courante comme une angine ou une toux », il faut « privilégier l’utilisation du paracétamol en respectant les règles de bon usage », souligne l’ANSM.

Le paracétamol (Doliprane, Efferalgan, etc.) doit en effet être pris en respectant strictement les doses, car à trop forte dose, il peut être très dangereux pour le foie.

Le grand public n’est pas toujours conscient des risques que peuvent entraîner ces médicaments, d’autant que l’information est parfois défaillante.

A titre d’exemple, dans des conseils mis en ligne pour l’isolement à domicile (ou autoconfinement) des patients possiblement infectés par le coronavirus, le NHS (système de santé britannique) recommande de prendre du paracétamol ou de l’ibuprofène, sans même faire mention des risques et des précautions d’emploi de ces médicaments.

Coronavirus: mode d’emploi d’une France qui se calfeutre

Privés de restaurant, de café au zinc, de cinéma et de voyages, les Français peuvent encore faire leurs courses au supermarché ou en pharmacie, voter, acheter leurs cigarettes et dormir à l’hôtel. Mode d’emploi d’une France qui se calfeutre face au coronavirus.

Le pays est entré au stade 3 de l’épidémie: pour ralentir sa progression, les activités jugées « non indispensables » ont été interdites.

Manger au restaurant : non. Se faire livrer un repas : oui

Les restaurants ont fermé leurs portes samedi à minuit, tout comme les bars, brasseries, cafés et discothèques, « jusqu’à nouvel ordre ». En revanche les activités de vente à emporter et de livraison sont maintenues dans les restaurants et débits de boissons, avec la recommandation d’éviter tout contact.

Voir un film ou un match, piquer une tête: non

Les cinémas sont fermés, tous les événements culturels et sportifs ont été annulés et les rassemblements publics de plus de 100 personnes ont été interdits à l’échelle nationale. Ce chiffre peut tomber à 50 dans les zones les plus touchées (Oise…). Les musées, théâtres, opéras, piscines ferment.

Rentrer de vacances : oui. Partir : non

Les transports longue distance vont être drastiquement réduits: trafic ferroviaire bientôt divisé par deux – pour les TGV et les Intercités -, à partir de mardi, et seulement « quelques vols » internationaux vers Etats-Unis, Afrique, Outre-mer et quelques vols domestiques.

La SNCF va « adapter son offre » pour permettre aux Français de rentrer de vacances: quitter les stations de ski – qui ferment – ou le Maroc – dont 12.000 touristes sont progressivement rapatriés.

Prendre les transports, un taxi ou un VTC: oui

Les transports en commun dans les agglomérations sont maintenus, avec à ce stade à Paris 80% des métros en circulation, un « trafic normal » pour les bus et tramways, ainsi que les RER A et B.

Les taxis et VTC sont maintenus.

Travailler : oui, quand télétravailler est impossible

Fortement conseillé par le gouvernement, le télétravail est possible pour « à peu près un emploi sur trois ». Les parents devant garder des enfants de moins de 16 ans et ne pouvant y recourir ont droit à un arrêt maladie. Les autres pourront se rendre à leur travail.

Faire ses courses : oui

Les supermarchés et épiceries resteront ouverts. Leur approvisionnement en produits alimentaires et de première nécessité sera « garanti dans les jours et les semaines à venir », a assuré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, et les règles du travail de nuit notamment, seront assouplies pour les magasins.

Il n’y aura « pas de rationnement » a-t-il assuré, appelant les Français à ne pas s’y ruer pour « acheter plus que de besoin ».

Les espaces culturels et les cafétérias de la grande distribution seront fermés.

Aller en cours ou passer des concours : non.

Ecoles, collèges, lycées et universités du pays ferment lundi, au moins jusqu’aux vacances de printemps, ce qui concerne plus de 12 millions d’élèves et 2,6 millions d’étudiants. Trois à quatre heures d’enseignement par jour – exercices en ligne, « classe virtuelle » en visioconférence- doivent être proposées.

Les concours qui devaient se tenir dans l’enseignement supérieur durant les trois prochaines semaines sont reportés, tant pour accéder aux grandes écoles (Polytechnique, HEC, CentraleSupelec…) que pour l’Education nationale (agrégations et Capes).

Les concours postbac (pour certaines écoles de commerce, d’ingénieur, des instituts d’études politiques…), seront remplacés par des examens des dossiers, dans le calendrier de Parcoursup.

Faire garder son enfant: seulement pour le personnel soignant

Un service de garde doit être mis en place région par région, pour les personnels « indispensables à la gestion de la crise sanitaire », a annoncé Emmanuel Macron jeudi.

Acheter ses médicaments ou les croquettes du chat: oui

A l’instar des pharmacies, les parapharmacies resteront ouvertes, tout comme, a annoncé Bruno Le Maire dimanche, « les animaleries et les magasins d’alimentation pour animaux ».

Aller à la banque, acheter son journal et ses cigarettes : oui

Les établissements bancaires resteront ouverts, tout comme les débits de tabac. Les marchands de journaux aussi peuvent continuer leur activité.

Se faire opérer : non, sauf urgences

Toutes les capacités hospitalières nationales et le maximum de médecins et de soignants sont mobilisés. Les soins « non essentiels » sont reportés dans les hôpitaux.

Pratiquer sa religion : cela dépend

Face à l’épidémie, les différents cultes s’organisent. Des messes sont toujours célébrées dans les églises catholiques et des offices dans les synagogues, mais avec des distances minimales entre les fidèles. La Grande mosquée de Paris a fermé. Toutes les mosquées ont été appelées par le Conseil français du culte musulman à suspendre l’organisation des prières du vendredi « jusqu’à nouvel ordre ». Pour le culte protestant, certaines églises ont demandé à fermer.

L’hôtel : oui… mais petit-déjeuner au lit

Les hôtels peuvent continuer à accueillir leurs clients, mais leurs restaurants et bars doivent garder portes closes. Il est toutefois possible d’y prendre son petit déjeuner ou tout autre repas, mais uniquement en chambre.

Le tribunal? Seulement pour les « contentieux essentiels »

Les tribunaux seront fermés sauf pour des « contentieux essentiels »: « les audiences correctionnelles pour les mesures de détention provisoire et de contrôle judiciaire », les « comparutions immédiates », « les présentations devant le juge d’instruction et le juge des libertés et de la détention », « les audiences du juge de l’application des peines » ainsi que celles du « tribunal pour enfants et du juge pour enfants » pour « la gestion des urgences », ou encore « les permanences du parquet », a indiqué la Chancellerie.

Cette dernière appelle à repousser, « dans la mesure du possible », les procès d’assises.

Cinq points à retenir du premier tour des élections municipales

Une abstention historique et une incertitude sur le second tour, un Premier ministre en ballotage, une poussée des écologistes, voici les points à retenir du premier tour des élections municipales.

UNE ABSTENTION RECORD SUR FOND DE CORONAVIRUS

Avec un taux compris entre 53,5 et 56% selon les instituts de sondages, l’abstention atteint un niveau historique, de près de 20 points supérieur à celui de 2014, sur fond de crise du coronavirus.

Une forte incertitude pèse sur la tenue du second tour, dimanche prochain, dans un pays où l’épidémie (127 morts dimanche soir) n’en est qu’à ses débuts. Plusieurs responsables politiques ont réclamé le report du second tour. La question d’un tel report sera examinée en début de semaine, après consultations des scientifiques et des responsables de partis. L’un d’entre eux, Christian Jacob, chef de file des Républicains, a d’ailleurs été testé positif au Covid-19 ce dimanche.

Si le report était décidé, cela obligerait à réorganiser l’ensemble des deux tours, car les élections municipales forment un tout. Sauf peut-être pour les candidats élus dès le premier tour.

EDOUARD PHILIPPE EN BALLOTAGE AU HAVRE

Arrivé en tête au Havre (43,6%), Edouard Philippe, soutenu par LREM, est mis en ballotage par le communiste Jean-Paul Lecoq (34%), alors qu’il avait été élu dès le 1er tour en 2014. Le Premier ministre pourrait se voir opposer une large coalition au second tour, ce qui handicaperait son maintien à Matignon.

Son ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, tête de liste, à Tourcoing (Nord) a lui été réélu dès le 1er tour avec 60,88% des voix. Le ministre de la Culture Frank Riester est lui aussi réélu à Coulommiers (Seine-et-Marne).

Plus largement, les candidats LREM sont souvent relégués en troisième ou quatrième position, lors de ce premier tour, comme à Limoge, Bordeaux, Perpignan Rennes, ou Nantes.

DES PRIMES AUX SORTANTS

Plusieurs maires PS sortants de grandes villes arrivent largement en tête, comme la socialiste Anne Hidalgo à Paris autour de 30%, en hausse par rapport aux sondages, devant la candidate LR Rachida Dati (22%) et l’ancienne ministre de la Santé LREM Agnès Buzyn (17%).

Martine Aubry arrive aussi en première position à Lille, tout comme Nathalie Appéré à Rennes, Johanna Rolland à Nantes, Stéphane Le Foll au Mans, ou Nicolas Mayer-Rossignol à Rouen, soutenu par le maire sortant PS Yvon Robert.

Chez les écologistes, le maire de Grenoble Eric Piolle est donné à 44% au premier tour.

A Marseille, la candidate LR Martine Vassal, qui doit faire face à une dissidence, est donnée très légèrement en tête (23%) devant la liste de gauche de Michèle Rubirola (21%).

A Toulouse, le sortant Jean-Luc Moudenc, soutenu par LR et LREM, est lui aussi bien placé (35,3%).

BONS RÉSULTATS DU RASSEMBLEMENT NATIONAL

Le Rassemblement national semble bien placé pour conquérir Perpignan, puisque son candidat Louis Aliot est arrivé largement en tête à 35,7%, devant le candidat LR Jean-Marc Pujol (18,4%), l’écologiste Agnès Langevine (EELV-PS, 14,5%) et le député macroniste Romain Grau (LREM, 13,2%).

Le RN a aussi fait réélire dès le premier tour ses candidats dans les places fortes de Fréjus dans le Var (David Rachline, 50,6%), Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais (Steeve Briois, 74,21%), Villers-Cotterêts dans l’Aine (Franck Biffaut, 53,47%).

FORTE POUSSÉE DES ÉCOLOGISTES

A Bordeaux, le candidat écologiste Pierre Hurmic (EELV) est au coude à coude avec le maire sortant Nicolas Florian (LR, 33,4-34%), successeur d’Alain Juppé, selon des estimations. Sont distancés le candidat LREM, Thomas Cazenave et Philippe Poutou (NPA) , autour de 12%.

A Lyon, la liste de l’écologiste Gregory Doucet arrive largement en tête, devant celle du LR Etienne Blanc et la liste LREM de Cuchera, sur laquelle se trouve Gérard Collomb, selon une estimation.

A Strasbourg, la candidate écologiste Jeanne Barseghian (EELV) arrive en tête du premier tour avec 27,9% des voix, devançant Alain Fontanel (LREM, 19,9%).

A Besançon, l’une des villes où les écologistes ont le plus d’ambition, la candidate EELV Anne Vignot (31,2%) devance le LR Ludovic Fagaut (23,6%) et le LREM Eric Alauzet (18,9%).

bur-caz/mra/shu

Les gagnants et les perdants du 1er tour des municipales

Le premier tour des élections municipales a vu les électeurs accorder globalement une prime importante au sortant, avec les challengers bien souvent à la peine.

Les gagnants…

. Anne Hidalgo (PS) – Paris

Alors que certains sondages ces dernières semaines donnaient sa rivale Rachida Dati (LR) en tête pour quelques points, la maire socialiste a largement distancé à la fois l’ancienne garde des Sceaux et Agnès Buzyn (LREM). Anne Hidalgo émarge ainsi à environ 30% selon des estimations, avec Rachida Dati en deuxième position à 23%, et Agnès Buzyn troisième avec moins de 18%. La maire sortante peut ainsi envisager le second tour avec une certaine sérénité et engager les négociations avec les écologistes, en position de force.

. David Rachline (RN) – Fréjus

L’une des meilleures prises du parti de Marine Le Pen en 2014, Fréjus, a réélu David Rachline dès le premier tour avec un peu plus de 50% des voix selon des résultats provisoires.

L’ancien sénateur conserve donc la ville varoise tandis que sa victoire réaffirme le département comme l’un des bastions du RN.

D’autres figures du parti ont également réalisé de très bons résultats comme Steeve Briois à Hénin-Beaumont, réélu de même dès le premier tour, et Louis Aliot à Perpignan, en ballotage favorable pour le second tour.

. Stéphane Le Foll (PS) – Le Mans

Le maire sortant arrive en ballottage très favorable pour le premier tour avec des estimations de résultats qui le placent à plus de 40%, loin devant l’ensemble de la droite. Au second tour, l’ancien ministre de l’Agriculture de François Hollande sera d’ailleurs opposé à une candidate divers gauche, l’actuelle députée socialiste Mariette Karamanli, qui a obtenu un peu plus de 13%.

Tout comme Stéphane Le Foll, le maire sortant à Dijon François Rebsamen est en bonne position pour le second tour. L’ancien ministre du Travail est en tête avec 38% des suffrages, devant Emmanuel Bichot (LR) qui obtient 15%.

. Gérald Darmanin (UDC) – Tourcoing

Le ministre de l’Action et des Comptes publics avait été accusé ces derniers jours d’avoir délaissé son portefeuille au profit de sa campagne à Tourcoing (Nord). Gérald Darmanin a finalement été élu dès le premier tour avec plus de 60% des voix.

Ce n’est pas le seul membre du gouvernement élu facilement puisque le ministre de la Culture Franck Riester, et le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu ont été élus également dès le premier tour, respectivement à Coulommiers (Seine-et-Marne) et Vernon (Eure). Ce dernier n’était cependant pas tête de liste.

… et les perdants.

. Sébastien Chenu (RN) – Denain

La ville du Nord était l’une des cibles principales du RN mais le porte-parole du Rassemblement national n’a pas réussi à mettre la maire sortante Anne-Lise Dufour-Tonini (PS) en difficulté. Celle qui est en fonction depuis 2011 a ainsi été réélue dès le premier tour.

. Cédric Villani (DVC) – Paris

Le mathématicien a clairement perdu son pari dans la capitale puisqu’il émarge à peine au-dessus des 5%. Le dissident LREM n’a pas donné d’indication sur une possible fusion de ses listes au second tour, mais il ne devrait pas peser autant qu’il pouvait l’espérer il y a encore quelques semaines.

. Alain Carignon (LR) – Grenoble

Celui qui fut maire de la ville iséroise de 1983 à 1995 ne devrait pas retrouver son fauteuil le maire sortant, l’écologiste Eric Piolle ayant obtenu plus du double (44,6%) des voix d’Alain Carignon (20,5%).

. Laurent Hénart (DVC) – Nancy

Alors qu’au niveau national les maires sortants ont particulièrement bien réussi, la deuxième place au premier tour du maire de Nancy, Laurent Hénart (DVC) peut être perçue comme une déception. Avec un peu moins de 35% des voix, il arrive derrière le candidat divers-gauche Mathieu Klein qui a récolté près de 38% des voix.

Benny Gantz, main de fer et gant de velours

Ancien chef de l’armée ayant débarqué il y a un an en politique, le centriste Benny Gantz se veut pragmatique et rassembleur, deux qualités dont il aura besoin pour tenter de former un gouvernement, après sa désignation par le président israélien lundi.

A 60 ans, le chef de « Bleu-Blanc », formation qui rassemble des élus des deux bords, a reçu le soutien de 61 élus, plus que l’inamovible Benjamin Netanyahu, Premier ministre depuis plus d’une décennie.

La mission de M. Gantz, désormais: mettre fin à la plus grave crise politique de l’histoire d’Israël.

Ce père de quatre enfants, à l’attitude décontractée et abordable, n’avait aucune expérience politique lorsqu’il s’est jeté dans l’arène il y a un an pour former Kahol Lavan -« Bleu-Blanc » en français, les couleurs du drapeau israélien.

Mais en fédérant les opposants à M. Netanyahu, il a réussi à rivaliser aux législatives d’avril, puis à celles de septembre 2019.

Lors du 3e scrutin du 2 mars, son parti a paradoxalement reculé, obtenant 33 sièges contre 36 pour le Likoud du Premier ministre sortant, mais Benny Gantz a reçu au final le soutien de 61 députés, contre 58 pour M. Netanyahu.

Son but est clair: chasser Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption et dont le procès, repoussé pour cause de pandémie mondiale, est désormais prévu dans deux mois.

« Le monde doit savoir que nous sommes pragmatiques et voyons uniquement le bien de l’Etat sans se préoccuper d’intérêts personnels », argue M. Gantz, disant vouloir restituer un sens de « l’honneur » à la fonction de Premier ministre.

Pur « sabra » –terme désignant les juifs nés en Israël–, ce fils d’immigrants rescapés de la Shoah est né le 9 juin 1959 à Kfar Ahim, un village du sud.

En 1977, il rejoint l’armée. Parachutiste, il gravit les échelons et obtient le grade de général en 2001 avant de devenir chef d’état-major de 2011 à 2015.

Dans un pays où l’armée est fédératrice, cet homme de 1,95 m aux yeux bleus bénéficie d’une aura conférée par ses faits d’armes et son rang d’ancien commandant des armées.

« Il n’a pas laissé de traces indélébiles dans l’armée, mais a conservé une image de stabilité et d’honnêteté », selon Amos Harel, journaliste spécialiste des affaires militaires au quotidien Haaretz.

S’il propose une vision plus libérale de la société que M. Netanyahu, et souhaite mettre en place un gouvernement laïc favorable au mariage civil, ce qui n’est pas d’usage en Israël, il soigne, comme le Premier ministre, son image de faucon.

Il affirme vouloir conserver le contrôle militaire israélien sur la majeure partie de la Cisjordanie occupée, annexer la vallée du Jourdain et mettre fin aux attaques à partir de Gaza.

Lors de la dernière guerre dans l’enclave contrôlée par les islamistes palestiniens du Hamas (2014), c’est lui qui était aux commandes et s’est targué du nombre de « terroristes » tués dans un clip de campagne, sans évoquer les victimes civiles.

Il a accusé le gouvernement actuel de « faire trop de concessions » et promis d’imposer « une politique de dissuasion » contre le Hamas à qui Israël a livré trois guerres depuis 2008.

Cultivant son image de « dur à cuire », M. Gantz a multiplié les appels du pied en direction de l’électorat de droite, poussant M. Netanyahu à le qualifier de « pâle imitation ».

Benny Gantz est titulaire d’une licence d’histoire de l’université de Tel-Aviv, d’un master en Sciences politiques de l’université de Haïfa (nord) et d’un master en gestion de ressources nationales de la National Defense University aux Etats-Unis.

Soutenu à la fois par la Liste unie des partis arabes israéliens et par le nationaliste Avigdor Lieberman, qui a par le passé refusé de participer à un gouvernement soutenu par les partis arabes, M. Gantz arrivera-t-il à former un gouvernement stable?

L’ancien militaire avait un temps écarté un scénario: celui d’un gouvernement d’union avec Benjamin Netanyahu à sa tête, l’inculpation du Premier ministre sortant le disqualifiant à ses yeu. Avant de finalement l’appeler à le rejoindre dans le gouvernement qu’il entend former.

Coronavirus: les étapes de l’épidémie en France

Les grandes étapes de l’épidémie de Covid-19 en France: des premiers cas fin janvier à la limitation des déplacements non essentiels annoncés lundi par Emmanuel Macron.

– Premiers cas –

Le 24 janvier, deux premiers cas de malades, originaires de Chine, atteints par le coronavirus, à Paris et Bordeaux. Ces deux personnes, ayant voyagé récemment en Chine, sont les premiers cas européens. Un troisième cas est annoncé le 25. Un quatrième malade, touriste chinois âgé, est annoncé le 28 et placé en réanimation.

– Rapatriements –

Air France suspend ses vols vers la Chine. Un premier avion ramenant 200 Français de Wuhan, épicentre de l’épidémie, atterrit fin janvier à Istres (Bouches-du-Rhône). Ils sont placés en quarantaine pendant 14 jours dans un centre de vacances.

Le 2 février, un deuxième avion avec 254 personnes dont 64 Français atterrit à Istres. Le 9, une trentaine de nouveaux rapatriés arrivent.

Le 21, une trentaine de Français sont également rapatriés et placés en quarantaine dans le Calvados.

– Premier mort –

Le touriste chinois de 80 ans, hospitalisé à Paris, meurt des suites du Covid-19 le 15 février, premier décès hors d’Asie.

– Mesures de précaution –

Le 24, le gouvernement demande aux personnes revenant des régions italiennes les plus affectées, Lombardie et Vénétie, d’éviter « toute sortie indispensable », de garder les enfants à la maison. Les voyages vers ces régions sont déconseillés.

– Stade 2 –

Le 28 février, nouvelle étape avec le passage au « stade 2 » de l’épidémie.

Le lendemain, la France passe le cap des 100 cas. Interdiction des rassemblements dépassant 5.000 personnes en milieux confinés.

– Annulations et réquisitions –

Le Salon de l’agriculture est écourté, le Salon du livre annulé, des matchs reportés.

Le 4 mars, le gouvernement réquisitionne les stocks de masques de protection. Les prix des gels désinfectants hydroalcooliques sont plafonnés.

– Rassemblements interdits –

Le 5, un député du Haut-Rhin est atteint. Plusieurs autres députés ont depuis été testés positifs.

Le 8, le cap des 1.000 cas est franchi. Le gouvernement interdit les rassemblements de plus de 1.000 personnes.

Le monde sportif se met à l’arrêt ou à huis-clos.

Les établissements scolaires de l’Oise et du Haut-Rhin, départements les plus touchés, sont fermés pour deux semaines.

– Impact économique « sévère » –

L’impact de l’épidémie sur la croissance sera « sévère », prévient le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Le ministre de la Culture, Franck Riester, est testé positif le 9 mars. La secrétaire d’Etat à la Transition écologique Brune Poirson le sera le 14.

Le 11, les écoles de Corse ferment jusqu’à fin mars.

– Ecoles fermées –

Le 12, Emmanuel Macron annonce la fermeture des crèches, établissements scolaires et universités à partir du 16 mars et jusqu’à nouvel ordre.

Les personnes de plus de 70 ans sont invitées à rester chez elles et l’ensemble des Français à limiter leurs déplacements au strict nécessaire, mais les élections municipales sont maintenues.

Le 13, la Ligue 1 et la Ligue 2 de football sont suspendues « jusqu’à nouvel ordre ».

– Stade 3 –

Le 14, la France, qui totalise 4.500 cas et 91 morts, passe au « stade 3 » de l’épidémie (circulation active du virus sur l’ensemble du territoire).

Fermeture des « lieux recevant du public non indispensables », dont les restaurants, bars, discothèques et cinémas.

– Déplacements limités –

Le premier tour des élections municipales, le 15 mars, est marqué par une abstention record. Face à l’épidémie, la situation « se détériore très vite », prévient le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.

Le lendemain, Emmanuel Macron annonce la limitation au strict nécessaire des déplacements, sous peine de sanctions, le report du second tour des municipales et la suspension des réformes en cours. Le bilan de l’épidémie grimpe à 148 décès et 6.633 cas.

Confinement: quels déplacements autorisés et sous quelles conditions ?

« Restez chez vous ! », a intimé lundi soir le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Seuls quelques déplacements sont autorisés à partir de mardi midi avec attestation sur l’honneur. Quels sont-ils et à quelles conditions ?

Quels sont les déplacements autorisés ?

Selon le décret publié au Journal officiel mardi et signé du Premier ministre Edouard Philippe et des ministres de la Santé et de l’Intérieur, Olivier Véran et Christophe Castaner, sont autorisés:

– les « trajets entre le domicile et le ou les lieux d’exercice de l’activité professionnelle et déplacements professionnels insusceptibles d’être différés ».

– les « déplacements pour effectuer des achats de fournitures nécessaires à l’activité professionnelle et des achats de première nécessité dans des établissements dont les activités demeurent autorisées ».

– les « déplacements pour motif de santé ».

– les « déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance des personnes vulnérables ou pour la garde d’enfants ».

– les « déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelle des personnes, à l’exclusion de toute pratique sportive collective, et aux besoins des animaux de compagnie ».

A quelles conditions ?

Pour chaque déplacement, la personne devra se munir d’une attestation sur l’honneur pouvant être téléchargée sur le site du ministère de l’Intérieur ou écrite sur papier libre.

Cette attestation se présente sous la forme de « je soussigné(e) Mme/M », « né(e) à » , »demeurant à », « certifie que mon déplacement est lié au motif suivant (cocher la case ou rédiger le motif) autorisé par l’article 1er du décret du 16 mars 2020 portant réglementation des déplacements dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus Covid-19 ».

Ce motif doit être un des cinq motifs prévus par l’arrêté.

Pour certains déplacements professionnels, les cartes professionnelles et des attestations d’employeurs devront être présentées.

Qui est concerné ?

Tout le monde en métropole à partir de midi ainsi que Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon « à une heure de la journée du 17 mars 2020 fixée par arrêté du représentant de l’Etat dans chacune de ces collectivités ».

Ces mesures sont valables jusqu’au 31 mars 2020 et pourront être renouvelées.

Lundi soir, le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’une amende pour les contrevenants serait prochainement portée à 135 euros. Elle est aujourd’hui de seulement 38 euros.

Patrick Le Lay, un patron emblématique au tempérament inflexible

A la tête de TF1 pendant 20 ans, artisan de la privatisation de la chaîne rachetée par le groupe Bouygues en 1987, Patrick Le Lay, décédé mercredi à l’âge de 77 ans, a laissé l’image d’un patron énergique mais aux propos controversés.

Entré chez Bouygues en 1981, cet ingénieur en travaux publics est nommé trois ans plus tard pour mener la diversification du groupe. Après l’annonce de la prochaine mise en vente de TF1, Patrick Le Lay prépare pendant un an, avec minutie, le dossier de candidature de son employeur, ignorant la rumeur qui donne favorite la maison d’édition Hachette de Jean-Luc Lagardère.

Lorsque Bouygues rafle la mise, ce Breton austère découvre les moeurs flamboyantes de la télévision, très éloignées de celles du BTP. La plupart des stars quittent TF1 pour la Cinq, le navire tangue.

Peu à peu, avec le vice-président du groupe Etienne Mougeotte, il redresse la barre et transforme TF1 en machine à faire de l’audience et engranger les recettes publicitaires.

La chaîne s’installe comme leader incontesté de la télévision en France, une position qu’elle conserve encore aujourd’hui malgré une concurrence démultipliée.

Grâce à une gestion rigoureuse et un incontestable savoir-faire en matière de programmation, privilégiant les programmes populaires et réservant une place de choix à la télé-réalité, il laisse en 2007 à son successeur Nonce Paolini une société en excellente forme financière, réalisant une part d’audience de 31,6%.

Au sein de la rédaction, c’est « un homme de poigne » dont les seuls contacts avec les journalistes de base ont eu lieu « pendant l’existence éphémère de la Société des journalistes », rapporte un ancien journaliste de TF1.

Aux protestations de la SDJ après la coupure brutale, par la publicité, d’une conversation entre deux Prix Nobel lors d’un 20H00 en octobre 1992, il répond par le poétique: « Je me fous de vos cartes de presse. Aujourd’hui, même les putes sont encartées ».

Et personne n’a oublié ses paroles sur « le temps de cerveau disponible », des déclarations sorties de leur contexte, s’était-il ensuite défendu.

– Attaché à la Bretagne –

« Très grande tristesse d’apprendre la mort de Patrick Le Lay. Un vrai patron, un concurrent redoutable », a réagi mercredi sur Twitter le président du directoire du groupe M6 Nicolas de Tavernost.

« C’était un homme de conviction, parfois rude mais toujours attaché aux autres », a déclaré pour sa part sur le même réseau le PDG du groupe Bouygues, Martin Bouygues.

L’actuel PDG du groupe TF1 Gilles Pélisson a salué dans un communiqué « un visionnaire pour le monde de la télévision moderne, un grand chef d’entreprise et un entrepreneur audacieux ».

Les erreurs de jugement de Patrick Le Lay sont peu nombreuses. Mais en 2002, il jugeait « quasi nulles » les chances de succès de la télévision numérique terrestre (TNT), qu’il qualifiait de projet « marxiste ».

TF1 a donc fait des débuts timides dans la TNT, privilégiant au départ la télévision payante avec TMC rachetée avec AB Groupe et NT1 (devenue TFX).

Le groupe français laisse également passer en 2003 l’occasion de s’implanter en Allemagne, lors du démantèlement de l’empire de Leo Kirch.

Enfin, dans la lutte qui l’opposait à Canal+ dans le domaine de la télévision payante, c’est Canal+ qui a remporté la mise en rachetant fin 2005 TPS, l’ancien bouquet satellitaire détenu alors majoritairement par TF1.

Sa gestion sera seulement mise en cause lorsqu’il est personnellement condamné en appel, en 2013, pour avoir abusé des contrats à durée déterminée de mai 2002 à mai 2003, une première pour un patron de l’audiovisuel français.

Après son départ de TF1 en 2010, Patrick Le Lay s’était allié avec son ami François Pinault et dirigé le fonds d’investissement Serendipity spécialisé dans les paris sportifs. Très attaché à la Bretagne, il avait aussi présidé le club de football du Stade Rennais au début des années 2010.

A Paris, le coronavirus met un coup d’arrêt à l’animation du week-end

Berges de Seine fermées, Montmartre vidée, grandes artères exsangues… La vie dans les rues parisiennes a connu un coup d’arrêt au premier week-end de confinement contre la propagation du coronavirus, à l’exception des commerces autorisés, dernières poches d’activité visibles.

La Place de la République et son ballet quotidien de skatteurs, vélos et autres promeneurs s’est transformée en grande dalle vide, parfois perturbée par des passants, alpagués par les policiers leur demandant leur attestation de déplacement dérogatoire.

« D’habitude, le week-end avec ma copine, on va voir des amis, on mange dehors, on sort dans des bars, on se balade sur les quais… On aime bien passer notre week-end dehors », raconte Charles Colle. Ce samedi, ce sera lecture, films et cuisine.

« On fait des plats plus élaborés, d’habitude, on est moins créatifs », poursuit le jeune homme. « Hier j’ai fait un curry vert, là je vais préparer un ragoût à base de porc », détaille-t-il alors qu’il s’apprête à aller faire ses courses.

Les enseignes alimentaires, autorisées à rester ouvertes, constituent les principales poches de vie extérieure restantes dans la capitale. Les habitants s’y dirigent, le pas plus ou moins pressé, certains portant des masques et en ayant en tête la « distanciation sociale » de vigueur en temps de propagation du virus.

Avec la règle du mètre de distance à respecter entre chaque personne, certaines files d’attente atteignent des dizaines de mètres.

« J’en ai pour deux heures d’attente là », témoigne Christopher Andrain, développeur informatique, venu récupérer des oeufs et d’autres produits frais commandés en ligne auprès d’une enseigne spécialisée dans les produits fermiers.

-« Du jamais vu »-

A Barbès, quartier populaire du nord de la capitale (18e arrondissement), l’accès au marché est filtré. Les policiers contrôlent un par un les attestations de déplacement et réclament un justificatif de domicile pour s’assurer que les personnes vivent bien dans le quartier.

« 30% de la clientèle de ce marché vient de très loin, on essaye de casser cette dynamique. Dorénavant, il y a une seule file pour accéder au marché et il n’y a que les étals alimentaires », explique une fonctionnaire de la préfecture de Paris.

« L’objectif est de préserver ce marché populaire qui est le plus fréquenté de Paris », ajoute-t-elle. En temps normal, près de 5.000 clients y affluent.

« Heureusement que le marché reste ouvert, j’ai un budget limité et si je fais mes courses ailleurs je le dépasse, je ne peux pas me le permettre », confie Hassan, qui vient une fois par semaine faire ses courses.

Au niveau du canal Saint-Martin (10e arrondissement), noir de monde il y a encore une semaine, seuls quelques joggeurs s’aventurent désormais sur les quais.

« Mesdames, messieurs en raison de l’épidémie du coronavirus, nous vous demandons de ne pas rester sur les lieux et de rentrer chez vous », martèle un agent de la sécurité municipale muni d’un mégaphone, en passant en voiture aux abords du canal.

Autour des Buttes-Chaumont, des dizaines de jogggeurs courent le long des grilles du parc fermé. Entre les coureurs, Richard, 55 ans, impassible, poursuit sa séance de Tai-Chi: « normalement, je la fais plusieurs fois par semaine dans le parc mais je ne peux plus, donc j’essaye de m’en rapprocher le plus possible pour garder l’ambiance des Buttes et sa nature », poursuit-il, son attestation dans la poche.

Les lieux plus touristiques de la capitale sont aussi à l’arrêt. Les Champs-Elysées affichaient un grand calme samedi à la mi-journée et les berges de Seine, fermées pour le week-end, étaient totalement désertées.

Le calme plat ressenti sur les grandes artères de la ville tranche avec les bruits habituels de circulation et de vie sociale animée.

Si la plupart des habitants ont dû se contraindre à changer drastiquement leurs habitudes, certains y voient des bons côtés. Pour François, retraité et habitant de Montmartre, « ça a quelques avantages. Je retrouve mon quartier, vidé de ses touristes, du jamais vu. C’est calme et agréable ».

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