avril 2020 - Page 19 sur 20 - Journal du niger

Italie : un plan pour sortir « graduellement » de la pandémie

Apparemment arrivée sur « le plateau » de la pandémie, l’Italie n’a pas entamé la descente mais pense à son redémarrage avec un plan sanitaire du gouvernement, qui prévient que le retour à la normale n’est pas pour demain.

Ce pays, jusqu’ici le plus endeuillé du monde par le fléau, a enregistré dimanche le nombre de morts en 24 heures le plus bas (525) depuis plus de deux semaines.

– Quand la vie pourra-t-elle reprendre ? –

« Pour l’instant, je ne peux pas dire quand le blocage (du pays) prendra fin. Nous suivons les indications du comité scientifique mais l’Italie a été la première nation à faire face à l’urgence », a déclaré dimanche le Premier ministre, Giuseppe Conte, interrogé sur la chaîne américaine NBC News.

« Notre réponse n’a peut-être pas été parfaite, mais nous avons fait de notre mieux sur la base de nos connaissances », a ajouté M. Conte, qui avait annoncé cette semaine que l’Italie resterait à l’arrêt au moins jusqu’au 13 avril.

Les autorités n’ont cessé de le répéter ces derniers jours, craignant un relâchement des comportements avec les beaux jours et les vacances de Pâques : « il ne faut pas baisser la garde » contre le virus.

« L’urgence n’est pas finie. Le danger n’a pas disparu. Nous avons encore quelques mois difficiles devant nous, ne gâchons pas les sacrifices consentis », a exhorté dimanche le ministre de la Santé Roberto Speranza dans un entretien avec les quotidiens Il Corriere della Sera et La Repubblica.

L’objectif est un retour à la normale « dès que possible », a ajouté le ministre sans « donner de date ».

Et après ? Le chef de la Protection civile, Angelo Borrelli, qui égrène chaque soir la litanie des victimes, a annoncé vendredi que la péninsule serait toujours confinée pour le pont du 1er mai, avant de préciser que la décision relevait exclusivement du gouvernement.

Avec prudence, M. Borrelli a aussi évoqué le 16 mai comme date possible d’entrée dans une « phase 2 », synonyme de « coexistence avec le virus », mais seulement « si l’évolution (de la pandémie) ne change pas ».

– Avec quelles mesures sanitaires ? –

Le ministre de la Santé a exposé dimanche un plan stratégique en cinq points « pour sortir graduellement » de la pandémie préconisant le port du masque généralisé, la « distanciation sociale scrupuleuse dans les lieux de vie et de travail » et un réseau d’hôpitaux se consacrant au Covid-19 qui resteront ouverts après la crise pour empêcher un éventuel retour du virus.

Le gouvernement prévoit de renforcer « les réseaux sanitaires locaux » afin que chaque malade identifié puisse être pris en charge du dépistage à la mise en place d’un traitement, et de tester des échantillons de la population pour déterminer le nombre précis des personnes contaminées.

L’éxécutif envisage enfin la mise en place d’une application sur smartphone, sur le modèle sud-coréen, à la fois pour cartographier les mouvements des malades diagnostiqués pendant les 48 heures ayant précédé l’infection et pour favoriser la télémédecine afin, par exemple, de surveiller à domicile leur fréquence cardiaque et leur taux d’oxygène dans le sang.

– Dans quel ordre ? –

« Même lorsque les cas de coronavirus seront tombés à zéro, la vie ne sera plus la même pendant longtemps », a prévenu cette semaine le président de l’Institut supérieur de la santé (ISS), Silvio Brusaferro.

Avec l’assouplissement des mesures de confinement, les premières activités qui devraient reprendre sont celles liées à la chaîne d’approvisionnement alimentaire et pharmaceutique. Cela devrait aussi être le cas des artisans dont les boutiques voient passer un nombre limité de personnes.

Les bars, restaurants, discothèques ou salles de sport seront les derniers à rouvrir et, le moment venu, il est probable que leurs propriétaires devront prévoir une distance de sécurité d’au mois un mètre entre leurs clients de même qu’avec leur personnel.

Les personnes souhaitant rentrer en Italie – environ 200.000 Italiens actuellement selon les chiffres officiels – devront se mettre à l’isolement et présenter en montant à bord d’un avion ou d’un train une déclaration sur l’honneur précisant l’adresse où ils devront se soumettre à une période de quarantaine.

Les transports publics devront maintenir une fréquentation basse, ce qui sera rendu possible grâce à des contrôleurs chargés de faire respecter une distance entre les passagers en n’utilisant qu’un siège sur deux ou en ne laissant monter qu’un nombre limité de personnes à bord des rames de métro, bus ou trains.

GB: les précédentes allocutions d’Elisabeth II

La reine Elisabeth II, qui s’est exprimée dimanche soir lors d’une allocution télévisée exceptionnelle à propos de la crise du nouveau coronavirus, s’est très rarement adonnée à cet exercice durant son règne.

Voici les précédents, hors allocutions de Noël:

– 1991: guerre du Golfe –

Le 24 février 1991, la reine s’adresse aux Britanniques à la mi-journée, sur toutes les radios et télévisions, pour la première fois en temps de guerre, afin d’évoquer la « fierté de la Grande-Bretagne en ses forces combattant dans le Golfe ».

« Au moment où, avec nos alliés, elles (nos forces) sont confrontées à un défi nouveau et plus difficile, je souhaite que nous puissions unir nos prières pour que leur succès soit aussi rapide qu’il est certain, et qu’il soit obtenu avec aussi peu de pertes en vies humaines et de souffrances que possible », dit-elle, souhaitant « que leur courage soit alors récompensé par une paix juste et durable ».

– 1997: hommage à Diana –

Le 5 septembre 1997, un jour avant les funérailles de la princesse Diana décédée dans un accident à Paris, la reine lui rend un hommage appuyé à la télévision dans une allocution en direct depuis le palais de Buckingham.

Cette intervention avait été annoncée la veille, après une virulente campagne de presse lui reprochant de ne pas s’associer à la douleur de ses sujets.

« Je veux rendre hommage à Diana elle-même. C’était un être humain exceptionnel et talentueux. Dans les bons comme dans les mauvais moments, elle n’a jamais perdu sa capacité à rire et à sourire, ni celle à insuffler aux autres sa chaleur et sa gentillesse », dit-elle notamment à propos de la « princesse du peuple », avec qui ses relations étaient notoirement difficiles.

– 2002: le décès de la reine-mère –

Le 8 avril 2002, la reine Elisabeth II se dit « profondément touchée » par l’hommage rendu à la reine-mère, décédée le 30 mars, par les dizaines de milliers de Britanniques qui ont défilé devant son cercueil depuis plusieurs jours.

Dans un message enregistré au château de Windsor (ouest de Londres), retransmis en début de soirée par les télévisions et les radios, elle remercie ses sujets pour leur soutien.

« Depuis que ma chère mère est décédée il y a plus d’une semaine, j’ai été profondément touchée par le débordement d’affection qui a accompagné sa mort », explique la reine, vêtue de noir.

« Je vous remercie également de tout mon coeur pour l’amour que vous lui avez porté pendant sa vie et pour l’honneur que vous lui faites aujourd’hui dans la mort », ajoute-t-elle.

– 2012: jubilé de diamant –

Le 5 juin 2012, la reine s’exprime dans un message pré-enregistré, à la télévision et à la radio, au terme de quatre jours de festivités, pour témoigner de sa « profonde » émotion face à l’immense élan populaire suscité par les cérémonies de son jubilé de diamant.

« Je me suis sentie humble face aux événements auxquels j’ai assistés à l’occasion de mon jubilé de diamant (60 ans de règne, NDLR). Cela m’a profondément émue de voir ces milliers de familles, voisins et amis faire la fête dans cet esprit de liesse », déclare-t-elle.

En robe bleu pâle, elle s’exprime depuis une pièce du palais de Buckingham, avec en arrière-plan un portrait officiel du prince William, deuxième dans l’ordre de succession, avec son épouse Kate.

Didier Raoult, le « pêcheur de microbes » à l’assaut du Covid-19

Spécialiste des maladies infectieuses, qui se dit « pêcheur de microbes » depuis plus de 30 ans à Marseille, le professeur Didier Raoult a défendu jeudi devant Emmanuel Macron son pari controversé de lutter contre le Covid-19 avec la chloroquine.

Derrière son apparence de druide fantasque, ce fils de médecin militaire né en 1952 à Dakar (Sénégal) est l’un des experts mondiaux des maladies infectieuses et tropicales, à la tête de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, dans la deuxième ville de France.

Depuis le début de l’épidémie et des polémiques entourant la chloroquine, il s’amuse de ceux qui s’échinent à battre en brèche ses travaux. « De petits marquis parisiens », balaie d’un revers de main celui qui a préféré délaisser son fauteuil au sein du conseil scientifique Covid-19 chargé de conseiller le gouvernement.

Fin février, via une vidéo provocatrice, il annonce la « fin de partie » contre le nouveau coronavirus parti de Wuhan en Chine : associée à l’azithromycine, un antibiotique, l’hydroxychloroquine, un dérivé synthétique de la quinine prescrit depuis plusieurs décennies contre le paludisme, serait l’arme fatale pour inhiber le virus en quelques jours.

Trop facile pour être vrai ? Dans une de ses premières communications, Didier Raoult affirme que sur 24 patients traités à l’IHU Méditerranée Infection avec de l’hydroxychloroquine, 75% présentaient une charge virale négative au bout de six jours. Mais les critiques affluent, dénonçant le manque de rigueur dans ces études et le très faible nombre de patients concernés.

Pendant 48 heures, une vidéo virale l’accuse même de diffuser des fake news. Mais le professeur ne baisse pas la tête : « Elle a été vue 450.000 fois sur Facebook, ça m’a fait une publicité considérable, qu’ils continuent à dire des horreurs comme ça », se gaussait-il mi-mars.

– Collectionneur de virus –

L’intervention du président américain Donald Trump, le 19 mars, en soutien de ce traitement à la chloroquine, alimente définitivement la polémique. Même si la Food and Drug Administration (FDA), l’organisme fédéral qui supervise la commercialisation des médicaments aux Etats-Unis, tempère aussitôt l’enthousiasme présidentiel.

Et jeudi, c’est le président Emmanuel Macron, multipliant les consultations avant une prochaine allocution, qui est venu lui rendre visite dans son IHU, après avoir rencontré dans la matinée des chercheurs du Kremlin-Bicêtre.

Collectionneur de bactéries et de virus – il en a plus de 3.000 parmi les plus dangereux au monde – dans ses locaux de Marseille, au coeur de l’hôpital de la Timone, le Pr Didier Raoult s’était déjà fait remarquer par ses découvertes.

Spécialiste mondial des Rickettsies, ces bactéries intracellulaires à l’origine notamment du typhus, il a aussi décrypté le génome de la bactérie à l’origine de la maladie de Whipple, près d’un siècle après l’apparition de cette pathologie.

Dans ses laboratoires, il a multiplié les trouvailles. Comme Mimivirus, ce virus géant qu’il identifie en 1992 et baptise en l’honneur de « Mimi l’amibe », ce héros inventé par son père quand celui-ci lui racontait des histoires pour lui expliquer l’évolution. Puis c’est Spoutnik qu’il repère, grâce à Mimivirus : ce virus nain est exceptionnel car virophage, capable d’infecter un autre virus pour prospérer.

Avec ses équipes, il identifie des dizaines de nouvelles bactéries pathogènes, dont deux portent son nom aujourd’hui : Raoultella planticola et Rickettsia raoultii.

Pionnier de la paléomicrobiologie, Didier Raoult est d’abord un chercheur. Mais aussi un bâtisseur : c’est lui qui a proposé au ministre de la Santé Jean-François Mattei, au début des années 2000, de créer sept « infectiopôles », « des forteresses à la Vauban » contre les maladies infectieuses.

Dix ans plus tard, six IHU sont créés en France, chacun sur un thème différent : Imagine à Paris, sur les maladies génétiques ou Méditerranée Infection, à Marseille, qu’il dirige depuis 2011.

Arrivé à Marseille à l’âge de neuf ans avec ses parents, de retour d’Afrique, Didier Raoult est parti bourlinguer sur un navire de la marine marchande, à 18 ans. Il a passé son bac littéraire à 20 ans, en candidat libre, avant de faire médecine. Aujourd’hui marié à une psychiatre et père de deux enfants, il s’est fait un nom à force de travail et de prises de position tonitruantes, comme quand il a dénoncé l’interdiction du voile à l’université, en 2016. Ou quand il a exprimé ses doutes face au réchauffement climatique et à ces modèles mathématiques catastrophistes qui ne seraient qu’une forme moderne de « divination ».

Jacques Calvet, le patron médiatique qui a sauvé PSA de la faillite

Jacques Calvet, décédé jeudi à l’âge de 88 ans, a dirigé le constructeur automobile PSA (Peugeot, Citroën) durant 14 ans, sauvant le groupe de la faillite dans les annés 1980 au prix de dures restructurations qui ont forgé sa notoriété.

En 1985, Jacques Calvet, homme au caractère entier, réputé inflexible, est une star des médias. Arrivé à la tête de Peugeot et Citroën trois ans plus tôt, il a sauvé un pilier de l’industrie française que beaucoup pensaient condamnés, grâce à des voitures emblématiques.

Du côté de la marque au lion, la citadine 205 et bientôt la berline 405 sont des succès retentissants. Le logo aux chevrons renaît avec la BX.

Ce diplômé de l’ENA, où il a côtoyé Jacques Chirac, devenu son ami, et Michel Rocard qu’il tutoie, est alors l’un des patrons les plus médiatiques du pays. Il est un des rares hommes d’affaires à être invité sur les plateaux des grandes émissions télévisées. Il aura même droit à sa marionnette dans l’émission des Guignols de Canal Plus.

L’homme qui a commencé sa carrière comme auditeur à la Cour des comptes en 1957 puis, deux ans plus tard, au cabinet de Valéry Giscard d’Estaing, alors secrétaire d’État aux Finances, est aussi un haut fonctionnaire et un politique qui a bataillé contre la gauche au pouvoir en France à partir de 1981.

Directeur général, puis PDG de la banque BNP à partir de 1979, après avoir quitté l’administration au moment de l’élection de Giscard d’Estaing comme président de la République, il est évincé en février 1982 par la gauche qui nationalise l’établissement financier.

Il est appelé par la famille Peugeot et arrive à la tête du constructeur au moment où celui-ci traverse la plus grave crise de son histoire.

Son passage se résume simplement, souligne Jean-Louis Loubet, historien et spécialiste de l’automobile: en 1982, le groupe a 30,5 milliards de francs de dettes, lorsque Jacques Calvet le quitte en 1997, elles ont été divisés par près de dix et PSA s’est imposé comme l’un des grands acteurs du marché européen.

« Il réussit à restructurer avec une politique efficace avant tout financière », résume M. Loubet.

– Adversaire des socialistes –

La potion est amère, tant pour la famille Peugeot qui voit son contrôle dilué après trois augmentations de capital, que pour les salariés, dont il réduira le nombre de plus de moitié, au terme de fermetures de sites accompagnées de grèves dures.

Il échoue cependant à faire de PSA le numéro un en Europe et laisse filer chez Renault un projet du constructeur Matra qui donnera naissance à l’Espace, un modèle qui fera pendant de longues années le bonheur de la marque au losange.

L’homme ne fait pas l’unanimité. Il est vu comme quelqu’un d’intransigeant. Roland Peugeot, alors président du conseil de surveillance, le décrit comme n’étant « pas souple de nature ».

Dans le sauvetage de PSA, il affronte le gouvernement socialiste de l’époque. « Vous êtes mon plus dangereux adversaire », lui glisse le président François Mitterrand.

Il se heurte aussi aux syndicats, notamment pendant les grèves de 1989 pour des augmentations de salaires. La publication de sa rémunération par Le Canard Enchaîné en pleine paralysie des usines n’arrange pas les choses.

« C’est bizarre, ce besoin de toujours gouverner avec la haine », dira de lui Raymond Lévy, alors PDG de Renault.

Dans les années 1990, il se lance dans une croisade politique contre la monnaie unique européenne. En 1995, celui qui se revendique conservateur évoque même la possibilité de se présenter pour devenir président de la République. Souvent tenté par la politique, il n’aura finalement jamais franchi le pas, ce qu’il regrettera plus tard.

Son engagement politique, assorti de propos très clivants contre les technocrates de Bruxelles, auront tout de même poussé la famille Peugeot à prendre ses distances et à bloquer son accession au conseil de surveillance du groupe en 1997.

« L’homme a trois facettes, à défaut d’avoir eu trois carrières: haut fonctionnaire, patron et homme politique », résume M. Loubet.

Issu d’une famille intellectuelle parisienne et protestante -son père normalien enseignait la philosophie au lycée Henri IV-, Jacques Calvet a eu trois enfants avec son épouse Françoise.

Le difficile comptage des morts du coronavirus

Le comptage quotidien des victimes du Covid-19, dont le nombre officiel a dépassé les 100.000 morts, est un exercice délicat, le recueil des données en temps réel n’étant que parcellaire et les méthodes variables selon les pays.

Lieu du décès, façon d’identifier les causes de la mort, délais différents de remontée des informations: plusieurs éléments peuvent avoir de l’impact sur ces décomptes, forcément sous-évalués mais essentiels pour surveiller l’évolution de la pandémie.

Il s’agit d’un vrai « défi statistique », souligne ainsi l’institut français des études démographiques, l’Ined.

– Hôpitaux et maisons de retraite –

Si l’Espagne et la Corée du Sud comptabilisent tous les décès de personnes testées positives au Covid-19, que ce soit à l’hôpital ou en-dehors, ce n’est pas le cas de tous les pays. Les chiffres iraniens, par exemple, ne semblent inclure que des décès à l’hôpital.

Jusqu’à récemment, les décès en maison de retraite ne figuraient pas non plus dans les chiffres officiels français et britanniques. Ils sont pourtant loin d’être marginaux, puisqu’ils représentent aujourd’hui plus du tiers du bilan en France.

Aux Etats-Unis, les décès pris en compte varient d’un Etat à l’autre: l’Etat de New York inclut les maisons de retraite, la Californie non.

Même en Italie, qui affiche officiellement le bilan le plus lourd dans le monde (plus de 18.000 morts), les décès en maison de retraite ne sont pas tous recensés. Si un gros foyer épidémique est détecté dans un établissement, des tests sont réalisés et les décès comptabilisés, mais si un établissement est moins touché, il est vraisemblable que ce ne sera pas le cas, explique la Protection civile.

– Covid-19 ou une autre maladie ? –

Si certains pays, comme la Corée du Sud, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni, incluent dans leurs chiffres toutes les personnes ayant été testées positives au coronavirus, même celles décédées des complications d’une maladie préexistante, d’autres pays sont plus sélectifs.

En Iran, sont exclus des bilans les patients testés positifs mais décédant d’une autre « maladie respiratoire grave ».

Aux Etats-Unis se multiplient des témoignages de personnes dont les proches sont morts, officiellement de pneumonie, avant que les tests ne soient disponibles ou à un moment où ils étaient difficiles à obtenir.

– Manque de tests et délais –

Pendant une épidémie, « la remontée et le traitement des informations, même accélérés, se font avec quelques jours de décalage et ne couvrent pas tous les décès. Il faut plusieurs semaines ou plusieurs mois pour pouvoir décompter précisément tous les morts », estiment Gilles Pison et France Meslé, démographes à l’Ined, sur le site The Conversation.

Aux Etats-Unis, même en l’absence de test, les certificats de décès doivent mentionner si le Covid-19 est la cause « probable » de la mort, mais ces certificats mettent du temps à remonter et ne peuvent être pris en compte pour les bilans en temps réel.

En Espagne, les registres d’état-civil et le nombre d’enterrements font apparaître une surmortalité bien supérieure à celle qui devrait découler du bilan officiel du Covid-19.

Par manque de tests, l’Espagne réalise très peu de dépistages post-mortem. Ainsi, si une personne n’a pas été dépistée avant de mourir, elle n’est pas comptabilisée par les autorités sanitaires. Les données judiciaires, moins restrictives, laissent entrevoir un bilan bien supérieur: par exemple, le tribunal supérieur de Castille-La Manche a enregistré en mars 1.921 actes de décès « dont la cause est due au Covid ou à une suspicion de Covid », soit près de trois fois plus que les 708 morts (positifs au Covid-19) recensés au 31 mars par les autorités sanitaires.

Autre illustration: à Bergame, en Lombardie, ont été recensés, au cours de la première quinzaine de mars, 108 morts de plus (+193%) qu’un an plus tôt… mais seulement 31 décès liés au Covid-19.

– Chine et Iran accusées de mentir –

Parfois, la sincérité même des chiffres publiés est remise en cause.

En Iran, les bilans officiels ont été contestés, notamment au début de l’épidémie, par des responsables provinciaux et des parlementaires. Même l’agence officielle Irna a parfois diffusé des chiffres plus élevés que ceux des autorités, bilans ensuite démentis par le gouvernement. A l’extérieur du pays, Washington, notamment, a reproché à Téhéran de maquiller ses chiffres.

Concernant la Chine, berceau de l’épidémie, un rapport confidentiel des renseignements américains, cité par l’agence Bloomberg, a accusé Pékin d’avoir intentionnellement sous-évalué son bilan. Ses chiffres ont également été mis en doute par plusieurs responsables iraniens, mais le porte-parole du ministère de la Santé a été contraint à corriger ses propos après avoir qualifié le bilan chinois de « plaisanterie de mauvais goût ».

burs-jah/ber/cds/mm

Coronavirus: le point sur la pandémie dans le monde

Nouveaux bilans, nouvelles mesures, faits marquants: un point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19, qui a déjà fait plus de 107.000 morts dans le monde.

– Etats-Unis: pays le plus touché –

Les Etats-Unis, qui ont recensé leur premier décès lié au coronavirus fin février, sont le pays le plus touché tant en nombre de décès que de cas recensés (527.111). Ils ont franchi le cap des 20.000 morts samedi, selon un bilan de l’université Johns Hopkins.

– Plus de 107.000 morts dans le monde –

La pandémie a fait au moins 107.064 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles samedi à 19H00 GMT.

Plus de 1.745.290 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dans 193 pays et territoires depuis le début de l’épidémie.

Après les Etats-Unis (20.506), les pays les plus touchés sont l’Italie avec 19.468 morts, l’Espagne (16.353 morts), la France (13.832 morts) et le Royaume-Uni (9.875 morts).

– Discriminations –

Les Etats-Unis ont vivement dénoncé la « xénophobie des autorités chinoises à l’égard des Africains », qui se disent victimes de discriminations dans la ville de Canton (sud) après plusieurs cas positifs dans la communauté nigériane.

L’Union africaine a fait part à la Chine de son « extrême préoccupation », appelant à « des mesures rectificatives immédiates ».

– « Nouveau front » –

En Afrique, où près de 13.000 cas et environ 700 morts ont été enregistrés selon les chiffres officiels, « le virus se répand au-delà des grandes villes », selon la cheffe de l’Organisation mondiale de la Santé pour le continent.

– Iran: reprise progressive de l’activité –

Les autorités iraniennes ont décidé d’autoriser la reprise, à compter de samedi, des activités économiques « à faible risque » afin d’empêcher son économie de sombrer totalement.

La mesure, critiquée par des experts médicaux et même certains membres du gouvernement, s’applique à toutes les provinces à l’exception de celle de Téhéran, où elle doit entrer en vigueur à compter du 18 avril.

– Mesures anti-coronavirus –

Le gouvernement argentin a prolongé de deux semaines, jusqu’au 26 avril, le confinement obligatoire dans les grandes villes, tout en envisageant de l’assouplir dans les zones rurales.

Les autorités du Niger ont rendu le port du masque obligatoire à Niamey, capitale de l’un des pays les plus pauvres du monde.

Les contacts des personnes âgées avec leur environnement en Europe vont devoir rester limités jusqu’au moins à la fin de l’année en raison de l’épidémie de coronavirus « sans vaccin », a mis en garde la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

– Violation du confinement –

Quelque 200 fidèles ont participé à une cérémonie du Vendredi Saint dans les Pouilles (sud-est), au mépris des règles de confinement en Italie, provoquant une onde d’indignation et les excuses contrites du maire.

– Egypte: heurts lors d’un enterrement –

Douze villageois ont été arrêtés lors de heurts avec la police dans un village du nord-est de l’Egypte, où la population a refusé l’inhumation d’une femme morte du nouveau coronavirus, par crainte d’être contaminés.

La défunte a finalement été inhumée après l’intervention des forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes.

– Economie –

En France, le recours au chômage partiel a été demandé par 700.000 entreprises et associations pour un nombre record de 8 millions de salariés, soit 3 millions de plus en une semaine.

La Chambre des Communes canadienne a adopté samedi un programme de subvention des salaires, présenté comme la plus vaste mesure économique dans le pays depuis la Seconde Guerre mondiale, pour aider les entreprises et leurs employés à traverser la crise provoquée par le coronavirus.

Le gouvernement britannique a annoncé dimanche donner 200 millions de livres (227,6 millions d’euros) supplémentaires aux pays en développement pour combattre la pandémie de nouveau coronavirus, afin de « d’éviter qu’une deuxième vague mortelle ne touche le Royaume-Uni ».

– « Pas une guerre » –

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a pris le contre-pied du chef de l’Etat français Emmanuel Macron, assurant que la pandémie de Covid-19 « n’est pas une guerre » mais constitue un « test de notre humanité ».

– Pâques –

C’est devant télévisions, tablettes et ordinateurs que catholiques et protestants célèbrent ce week-end de Pâques, leur plus importante fête, la pandémie de coronavirus ayant conduit à l’annulation des processions et messes traditionnelles dans une grande partie du monde.

« L’obscurité et la mort n’ont pas le dernier mot », a assuré le pape François dans une homélie samedi soir, à la veille de Pâques, en soulignant que cette fête constituait « une annonce d’espérance ».

– Enquête –

Au Canada, une enquête policière a été ouverte concernant une résidence pour personnes âgées de la banlieue de Montréal où 31 personnes sont décédées depuis le 13 mars, a annoncé samedi le Premier ministre québécois François Legault, en jugeant la situation « épouvantable ».

– Report –

Le tournoi WTA de Montréal, initialement programmé entre le 10 et 16 août, a été reporté à 2021, ont annoncé samedi les responsables du circuit féminin de tennis.

burs-acm/elm/roc

Coronavirus: le point sur la pandémie dans le monde

Nouveaux bilans, nouvelles mesures, faits marquants: un point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

– Plus de 112.000 morts dans le monde –

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 112.510 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles dimanche à 19H00 GMT.

Plus de 1.824.950 cas d’infection ont été diagnostiqués dans 193 pays et territoires depuis le début de l’épidémie.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts qu’en nombre de cas, avec 21.489 décès pour 546.874 cas.

Après les Etats-Unis, les pays les plus touchés sont l’Italie avec 19.899 morts, l’Espagne (16.972), la France (14.393 morts) et le Royaume-Uni (10.612).

– Italie: un dimanche de Pâques moins meurtrier –

L’Italie a annoncé sa journée la moins meurtrière depuis plus de trois semaines, avec 431 décès dans les dernières 24 heures. Jamais depuis le 19 mars, le pays n’avait déploré moins de 500 morts en une journée.

« La baisse de la pression sur nos structures hospitalières se poursuit », s’est félicité le patron de la protection civile, Angelo Borrelli.

– « Tout aurait pu basculer »-

Après une semaine d’hospitalisation –dont plusieurs jours en soins intensifs–, le Premier ministre britannique Boris Johnson est sorti dimanche de l’hôpital.

Désormais en convalescence, il a remercié les soignants qui lui ont « sauvé la vie » et notamment les infirmiers présents à ses côtés pendant les 48 heures où « tout aurait pu basculer ».

– « Contagion de l’espérance » –

Le pape François a proposé dans son message de Pâques « de réduire » voire « d’annuler » la dette des pays pauvres et appelé à un allègement des sanctions internationales et à « un cessez-le-feu mondial et immédiat ». Il a aussi souhaité que l’Europe retrouve « un esprit concret de solidarité ».

Dans un monde « opprimé par la pandémie, qui met à dure épreuve notre grande famille humaine », il a appelé à répondre par « la contagion de l’espérance », dans ce message prononcé à l’intérieur d’une basilique Saint-Pierre désespérément vide.

A Jérusalem, un court chapelet de religieux a célébré le plus important moment liturgique de la tradition chrétienne dans le Saint-Sépulcre, fermé au public pour la première fois en plus d’un siècle lors d’un dimanche pascal.

– Etats-Unis: réouverture graduelle possible en mai –

L’expert en chef du gouvernement américain, le docteur Anthony Fauc, a estimé qu’une réouverture graduelle et localisée des activités économiques aux Etats-Unis pourrait intervenir en mai, tout en restant très prudent.

– Risque de récession historique –

L’Asie du Sud (Inde, Bangladesh, Pakistan, Afghanistan …) risque de subir cette année sa pire performance économique en 40 ans, ce qui va nuire aux efforts de lutte contre la pauvreté dans la zone, a estimé la Banque mondiale.

– Retour du Charles-de-Gaulle –

L’armée française a entamé une opération inédite de débarquement et de placement en isolement sanitaire de 1.900 marins, après l’accostage à Toulon du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle, de retour anticipé pour cause de coronavirus à bord.

– Baisse de la production de pétrole –

L’Opep et ses partenaires ont convenu de la « plus grande baisse de production de l’histoire », dans l’espoir de faire remonter les prix du pétrole en pleine pandémie et malgré les tensions entre Moscou et Ryad.

– Démission du ministre de l’Intérieur –

Le ministre turc de l’Intérieur a présenté sa démission au lendemain de l’annonce abrupte du confinement qui a poussé des foules de Turcs paniqués dans les commerces pour faire des provisions.

– 500 fois « pardon » –

La police indienne a sanctionné dix touristes étrangers, contraints d’écrire 500 fois « je suis désolé » pour avoir violé le confinement dans une ville du nord du pays.

burs-acm/mw/mig

COVID-19 : « La crise pourrait précipiter pas moins d’un demi-milliard de personnes dans la pauvreté’’

« La crise, liée au coronavirus, pourrait précipiter pas moins d’un demi-milliard de personnes dans la pauvreté » si des mesures drastiques ne sont pas prises au plan économique par les Etats, avertit l’ONG internationale OXFAM.

Cette alerte est contenue dans un rapport « le prix de la dignité » rendu public le 9 avril dernier.
Conçu comme ‘’Un plan de sauvetage pour toutes’’ pour endiguer les ravages économiques de la crise du coronavirus et rebâtir un monde plus égalitaire’’, ce rapport souligne que ‘’nous ne pourrons venir à bout de ce virus qu’à condition d’unir nos forces. Les pays en développement doivent prendre des mesures pour protéger leurs populations et exiger l’aide des nations riches’’.

Ainsi soutient-il qu’en ‘’l’absence de mesures drastiques pour consolider les économies des pays en développement, la crise pourrait précipiter pas moins d’un demi-milliard de personnes dans la pauvreté. Cela pourrait entraîner un bond en arrière d’une décennie en matière de lutte contre la pauvreté, et dans certains cas un recul de 30 ans’’, predit-il.

Ce plan préconise, par conséquent, d’accorder des subventions en espèces à tous ceux qui en ont besoin, de renflouer les entreprises de manière responsable, de suspendre et annuler les dettes, d’utiliser la création monétaire, d’augmenter l’aide dès maintenant et d’instituer des impôts de solidarité d’urgence.
Selon toujours ce rapport ‘’cette crise a dévoilé la vulnérabilité des nations même les plus riches du monde. Elle met en évidence toute la faiblesse du nationalisme étroit et les dommages causés par des décennies d’effritement des capacités des États. Elle montre comment les inégalités profondes et grandissantes compromettent notre capacité à faire face à des menaces existentielles’’.

Cependant, pour Oxfam ‘’cette situation n’est pas une fatalité’’ car ’’nous pouvons reconstruire un monde meilleur. Un monde plus juste. Un monde plus durable. Un monde qui réduit radicalement l’écart entre les riches et les pauvres. Un monde dans lequel la vie de nos enfants et des futures générations n’est pas menacée’’.

OXFAM espère que le monde saura tirer leçon de la crise du coronavirus afin de reconstruire mieux, de permettre à chaque personne d’avoir accès aux soins de santé et d’avoir, enfin, une économie centrée sur l’humain.
OXFAM est un regroupement international d’une centaine d’affiliés qui lutte contre les injustices et la pauvreté dans le monde, indique-t-on.

COVID-19 : Le FMI allège la dette de 10 pays ouest africains dont le Niger

Le Fonds Monétaire International (FMI) a décidé, ce lundi 13 avril 2020, d’un versement d’une aide d’urgence à 25 pays dont 19 africains parmi lesquels figurent 10 pays ouest africains dont le Niger.

Ce versement permettra au Niger d’alléger sa dette et de mieux faire face à l’impact de la pandémie du Covid-19 qui continue d’inquiéter les populations nigériennes par la fulgurance de sa propagation et son manque de traitement. Le gouvernement nigérien a élaboré et mis en œuvre un plan de riposte dont les besoins en ressources financières sont estimés à quelque 700 milliards de CFA.

Ce versement du FMI va couvrir, pour six mois, les remboursements de la dette du Niger envers le FMI et lui permettre “d’allouer une plus grande partie de ses ressources dans ses efforts en matière d’urgence médicale et d’aide”, selon le communiqué du FMI.

Cet allègement de la dette passe par le Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (fonds fiduciaire ARC) qui permet au Fonds d’accorder un allégement de dette sous forme de dons aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables frappés par une catastrophe naturelle ou de santé publique aux conséquences désastreuses, précise le communiqué.

Les pays ouest africains bénéficiaires de cet allégement du service de leurs dettes sont : le Bénin, le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, la Sierra Leone, et le Togo.

Niger: le rapport sur les détournements de fonds dans la défense remis à la justice

Le dossier sur les détournements de fonds dans le secteur de la défense est désormais entre les mains de la justice, à la demande de la société civile. Le 7 avril, le procureur annoncait avoir reçu ce rapport d’audit à travers un communiqué et une enquête devrait donc être ouverte.

Selon le procureur de Niamey, « L’État sera intégralement mis dans ces droits et force restera à la loi ». C’est le message envoyé par son bureau qui communiquait ce mardi, après avoir reçu le rapport sur les détournements de fonds dans le secteur de la défense.

En février dernier, un audit  révélait des surfacturations ou des livraisons de matériels jamais effectués. Un manque à gagner pour l’État estimé à près de 100 milliards de francs CFA. Un scandale qui éclabousse jusque des proches de la mouvance présidentielle.

Tous les mis en cause seront-ils pour autant poursuivi ? Le gouvernement avait menacé de transmettre à la justice uniquement le dossier de ceux qui ne rembourseraient pas.  Mardi, le procureur assure que des poursuites seront engagées, sans donner plus de détails.

Ce transfert de document du ministère de la Défense jusqu’à la Justice était réclamé par la société civile. Elle avait d’ailleurs organisé une manifestation le 15 mars. 3 personnes étaient décédées, 8 autres arrêtés selon la Fédération internationale des droits de l’homme. Certains sont toujours en prison.