avril 2021 - Page 14 sur 52 - Journal du niger

Tchad : Macron s’érige en rempart pour Deby-fils

La France ne laissera jamais personne menacer le Tchad, a déclaré Emmanuel Macron à N’Djamena lors des obsèques d’Idriss Deby Itno décédé à l’âge de 68 ans.L’ancien homme fort de N’Djamena qui a dirigé ce pays du Sahel pendant 30 ans, est inhumé ce vendredi 23 avril dans son village d’Amdjarass, dans l’intimité familiale. Le président français qui a assisté aux obsèques, a apporté le soutien de la France et du G5 Sahel au Tchad durant cette période de transition. « La France ne laissera jamais personne remettre en cause, ne laissera jamais personne menacer ni aujourd’hui ni demain la stabilité et l’intégrité du Tchad », a dit Emmanuel Macron lors de son discours.

Le chef de l’exécutif français assis à coté du chef de la junte militaire Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président, appelle à l’unité durant cette période transition. « La France sera également là pour faire vivre sans attendre la promesse d’un Tchad apaisé faisant une place à l’ensemble de ses enfants et toute ses composantes », a-t-il ajouté.

Cette cérémonie d’hommage nationale à la Place de la Nation, rendue ce matin à l’ancien homme fort de N’Djamena, a réuni plus d’une dizaine chefs d’Etat et de représentations diplomatiques. Elle a été marquée par « des honneurs militaires, un dépôt de gerbe de fleurs, une oraison funèbre lue par le vice-président du Conseil militaire de Transition et un dépôt des attributs du maréchalat sur la dépouille du président ».

Mahamat Idriss Déby, général de corps d’armée de 37 ans, jusque-là patron de la toute-puissante Direction Générale des Services de Sécurité des Institutions de l’État (DGSSIE) est porté à la tête du Conseil militaire après le décès de son père, mort au front le mardi 20 avril, selon le porte-parole de l’armée. Il doit assurer une transition de 18 mois avant l’organisation d’élections « libres et démocratiques ».

L’opposition tchadienne récuse le Conseil militaire et dénonce un coup d’Etat institutionnel. Elle a appelé à une transition civile et rejette « énergiquement la dévolution monarchique du pouvoir ».

Le plan de Macky Sall pour vaincre le chômage avant 2024

Au Sénégal où 75% de la population a moins de 35 ans, entre 200 mille et 300 mille demandeurs d’emploi arrivent chaque année sur le marché sans que la majorité ne trouve du travail.La problématique de l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes a motivé la tenue d’un Conseil présidentiel jeudi 22 avril à Diamniadio, près de Dakar. A l’issue de cette cérémonie de près de dix heures, le président Macky Sall a annoncé la validation d’un Programme d’Urgence pour venir à bout du chômage des jeunes. Il doit être finalisé avant le 30 avril prochain.

Ce programme tourne autour de neuf points. Selon le président de la République, le gouvernement prendra les dispositions nécessaires pour le recrutement des 65.000 jeunes à partir du mois de mai, en tenant compte des spécificités de chaque terroir et des « exigences » d’inclusion. Il devra également, a-t-il ajouté, accélérer la mise en œuvre des projets à fort potentiel d’emplois.

Par ailleurs, le président Sall note la poursuite du projet de construction des centres de formation professionnelle dans les 45 départements du pays là où le budget de la Convention Etat-Employeurs sera porté de 1 à 15 milliards FCFA. Il appelle à travailler en synergie et en complémentarité pour une meilleure rationalisation des moyens et l’efficacité des résultats.

Dans ce cadre, il déclare la « tolérance zéro » contre la lenteur et la bureaucratie, s’adressant notamment aux agences publiques travaillant sur la problématique de l’emploi et l’insertion professionnelle.

Un programme, un coût

« Le programme que nous venons d’adopter a un coût. L’Etat le prendra en charge conformément aux orientations que j’ai données », a dit le chef de l’Etat. Il a rappelé au public ses messages à la nation des 8 mars et 3 avril derniers où il avait annoncé une réorientation des allocations budgétaires à hauteur de 450 milliards « au moins sur trois ans », soit d’ici la fin de son mandat en cours. Il dit vouloir répondre aux besoins des jeunes en termes de formation, d’emploi, de financement de projets et de soutien à l’entreprenariat et au secteur informel.

Ce conseil présidentiel a été convoqué à la suite des émeutes de mars dernier. Une affaire de mœurs débouchant sur la garde à vue de l’opposant Ousmane Sonko a servi de prétexte à plusieurs manifestants dans le pays pour exprimer leur « mal-vivre » socio-économique, exacerbé par la Covid-19.

Macky Sall a salué en revanche « l’esprit constructif et solidaire qui a animé » les débats de ce conseil présidentiel où il a directement recueilli les doléances et recommandations des représentants des jeunesses des 14 régions du pays et de sa diaspora.

Les partenaires techniques et financiers de l’Etat ainsi que les forces vivent de la nation ont pris part aussi à la cérémonie. Dans son intervention, l’artiste Youssou Ndour a invité Macky Sall « à faire plus » et le secteur privé « à jouer sa partition ». Il recommande en outre aux jeunes à ne pas refuser de multiplier les opportunités de stages.

Au-delà de la problématique de l’emploi, le président Macky Sall a surtout appelé les jeunes « à gagner la bataille pour la revitalisation des valeurs humaines, citoyennes, civiques, patriotiques ».

« Ce qui s’est passé dernièrement, si le Sénégal n’était pas un pays démocratique, croyez-moi le bilan aurait été catastrophique. Il n’est pas possible dans un pays, de se réveiller de tout détruire sans conséquence. Quelque démocrate que nous soyons, il y a des limites que tout le monde doit respecter », a-t-il martelé, prévenant que « cela ne peut plus se passer ».

Sénégal: Macky Sall en taille patron dans les journaux

Les quotidiens sénégalais, parvenus vendredi à APA, reviennent sur les conclusions du Conseil présidentiel pour l’insertion et l’emploi des jeunes qui s’est tenu hier à Diamniadio sous la houlette de Macky Sall.Emploi et insertion socio-économique, « la formule miracle de Macky Sall pour les jeunes » titre L’AS. Le journal livre les neuf points phares du Conseil présidentiel dont le recrutement de 65.000 à partir du mois de mai.

Ce Conseil présidentiel a été pour l’occasion pour « les jeunes d’étaler leur mal-vivre à Macky » note LES ECHOS. Les 14 régions du Sénégal ont déposé leurs cahiers de doléances sur la table du Président.

Lutte contre le chômage, « Macky promet, les jeunes veulent du concret » souligne WalfQuotidien. Le journal indique que le Chef de l’Etat « a exprimé ses bonnes intentions face aux jeunes qui ont réitéré leurs appels à l’accès à l’emploi ».

Des revendications qui ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Dans Le Soleil, Macky Sall donne des gages, « l’Etat ne vous abandonnera pas » rassure-t-il dans le quotidien national. Ainsi, le programme d’emploi d’urgence vise la création de 443. 000 emplois et auto-emplois contre 493.000 créées entre 2012-2019 souligne le journal.

Dans Sud Quotidien, « Macky sort la carotte et le bâton ». Le chef de l’Etat qui est revenu sur les émeutes de mars, soutient « qu’il n’est pas possible de se réveiller et tout détruire sans conséquence ».

Vox Populi abonde dans le même sens et estime que Macky Sall promet « la carotte aux jeunes et le bâton pour Ousmane Sonko ». « Il ne faut pas penser que parce qu’à l’étranger on vous soutient ou on vous entraîne à aller vers l’anarchie (…) il faut savoir marquer des limites » avertit-il.

En politique, WalfQuotidien note une « division dans les rangs de l’Alliance pour la République (APR, parti présidentiel) à Dakar ». « Mame Mbaye Niang crache du feu sur Abdoulaye Diouf Sarr ». Le directeur cabinet politique du Président martèle que les « résolutions » prises lors du séminaire de Benno Bokk Yakaar (BBY, mouvance présidentielle) le week-dernier, n’engagent que ceux qui les ont prises. Il ajoute si la mairie de Dakar est une compétition, « il est toujours candidat » mais qu’il se rangera sur le candidat choisi par le parti.

Libération de son coté ne lâche pas l’affaire des médicaments saisis à Dakar il y a quelques jours. Alors que les mis en causes sont envoyés en prison, le journal relève des choses « troublantes sur les factures saisies » avec une liste de toutes les structures publiques et privées qui se « servaient » auprès de la société chinoise incriminée Dahai Co, alors qu’elle agissait dans l’illégalité absolue.

Sur l’international, WalfQuotidien revient sur les obsèques d’Idriss Deby, défunt président tchadien, mort au front mardi selon l’armée. Le journal informe que plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus à N’djamena ce vendredi lors de l’ultime hommage qui sera rendu au Maréchal-Président à la Place de la Nation.

En Sport, l’international sénégalais, Salif Sané a accordé une interview à Stades. Dans les colonnes du journal, le défenseur dont la carrière est plombée par les blessures dévoile ses objectifs qui est de « rebondir et reconquérir la défense des Lions ».

Dans Record, il est question du renouvellement du Comité exécutif (Comex) de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Me Augustin Senghor qui brigue un quatrième mandat contesté, a rallié à sa cause l’écrasante majorité des présidents de Ligue régionales. Un comex avec 31 membres sans Mame Adama Ndour, président de la Ligue de Fatick et Saër Seck, annoncé candidat à la présidence, est dans les tuyaux informe la parution.

Tchad: Pourquoi Macron se rend aux obsèques de Deby?

Le président français se rend ce vendredi au Tchad pour assister aux obsèques du président Idriss Deby dont la mort a été annoncée mardi matin. C’était le meilleur allié militaire de la France en Afrique.Toute mort attriste, fut-elle celle d’un homme sur lequel les futurs chroniqueurs qui raconteront sa vie oublieraient difficilement de souligner qu’il était tout sauf un enfant de cœur: Idriss Deby, 68 ans dont 30 à la tête du Tchad grâce, en grande partie aux armes et à la force.

La mort annoncée mardi 20 avril d’Idriss Deby Itno a affecté beaucoup de monde. Au Tchad, en Afrique mais aussi en France, l’ancienne puissance coloniale qui perd ainsi celui qui était, sans aucun doute son « meilleur soldat africain ». .

Cette proximité exceptionnelle entre Paris et l’ancien officier stagiaire des écoles miliaires françaises, explique d’ailleurs la promptitude avec laquelle l’Elysée a annoncé le déplacement d’Emmanuel Macron, ce vendredi 23 avril, aux obsèques nationales du défunt président tchadien.

Né voici 68 ans environ dans une famille modeste de bergers, Bidayat – un sous-groupe du clan des Zaghawa, à cheval entre le Tchad et le Soudan – Idriss Déby se lie à la France alors qu’il n’était encore qu’un obscur officier africain envoyé dans les années 1980 pour un banal stage dans une école militaire de l’hexagone. Remarqué par les «africanistes» de l’état-major français, il est alors coopté pour être l’œil de Paris au Tchad. De retour dans son pays, les conseillers français, qui avaient la haute main sur l’armée du président Hissène Habré, l’appuient pour obtenir le poste de numéro deux de l’armée, derrière son cousin Hassan Djamous, un autre «homme de la France».

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Accusés de tentative de coup d’Etat, les deux hommes s’enfuient en avril 1989 vers le Soudan, où seul Déby parvient à s’installer, Djamous ayant été rattrapé dans sa fuite par les hommes du président Habré avant d’être ramené dans la capitale puis exécuté.

Au Soudan, Idriss Déby crée le Mouvement patriotique du salut (MPS), essentiellement composé de Zaghawas mais ouvert à d’autres groupes ethniques dont les Arabes et les Hadjéraïs, mais aussi les Saras du Sud, tous en mauvais termes avec le régime d’Hissène Habré. L’officier déserteur voyage: Tripoli, Lomé, Ouagadougou et Paris. Quand, en novembre 1990, il lance ses colonnes sur les provinces de l’est du pays, c’est à peine s’il rencontre des adversaires. Suréquipé par les Libyens et bien conseillé en secret par des experts français, il entre victorieux à N’djamena le 1er décembre.

Prisons vidées, liberté d’expression autorisée: les premiers mois de pouvoir d’Idriss Déby se déroulent dans l’euphorie. Mais très vite, l’ancien chef de guerre installe à son tour un régime autoritaire, où malgré l’instauration du multipartisme en 1993, le pouvoir, ses attributs et ses fruits sont confisqués par la petite minorité de partisans et proches chef du de l’Etat.

C’est dans ce contexte que les forages entrepris dans le sud par des compagnies américaines révèlent l’existence d’importants gisements de pétrole, dont l’exploitation en 2003 est censée assurer au Tchad un quart de siècle de confort. Mais au lieu de servir à renforcer la cohésion du clan Déby, l’arrivée de cette manne va au contraire nourrir les rivalités au sein de l’entourage proche du chef de l’Etat qui va connaître ses premières fissures graves.

Deux événements vont précipiter les déchirures au sein du clan Déby. Le premier est le conflit au Darfour: la rébellion soudanaise étant en grande partie composée de Zaghawas, beaucoup de proches du président tchadien ne lui ont jamais pardonné sa réticence à venir au secours des «frères» soudanais qu’ils estiment victimes de la répression du régime de Khartoum et ses milices janjawids. Ils sont donc entrés en dissidence.

Le second événement est la révision de la Constitution pour qu’Idriss Déby puisse briguer un troisième mandat – il a été élu en 1996 et réélu en 2001. Elle signifie pour d’autres membres du clan qu’Idriss Déby prépare une présidence à vie, ce qui aboutirait à terme à leur mise à l’écart du pouvoir alors qu’ils y étaient jusqu’ici associés au nom d’un supposé pacte de collégialité ou de solidarité.

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La première fissure qui lézarde le mur du clan éclate en mai 2004. Des gardes zaghawas tentent d’assassiner leur cousin  Idriss Déby dans son palais. Ils échouent et sont arrêtés. En octobre 2005, un second coup, cette fois plus rude, est porté au cœur du système. Après avoir essayé de tuer le chef de l’Etat,, plusieurs de ses proches dont une bonne partie des chefs de la garde présidentielle ainsi que ses deux hommes de confiance, les frères, Tom et Timan Erdimi, ses neveux, fuient vers le Soudan où ils créent le Socle pour le changement, l’unité nationale et la démocratie (Scud).

A la différence du Front uni pour le changement (FUC) – allié du Soudan et auteur le 13 avril 2006 d’un assaut sur N’Djamena qui a failli sonner la fin du régime Déby -, auquel manque l’atout déterminant d’un appui d’une grande puissance, le Scud avait alors d’une bonne presse à Washington. Un argument qui fait peur autant à Idriss Déby qu’à la France, ancienne puissance coloniale et protectrice du régime de Ndjamena. Déjà absents de l’exploitation du pétrole tchadien, les français ne pouvaient guère voir d’un bon œil l’arrivée d’un régime qui ne jouerait pas dans son camp, surtout  dans un pays central de son dispositif militaire et diplomatique d’Afrique.

Scud, Fuc ou encore les différentes coalitions de rebelles qui prennent les relais, aucun adversaire armé ne parvient à défaire l’homme fort de Ndjamena. Éternel victorieux, Idriss Deby Itno ne l’aurait sans doute pas été si, à chaque fois, l’ancienne puissance coloniale qui dispose d’une base militaire dans la capitale et d’une autre à Abéché, dans l’est, n’avait envoyé ses avions intercepté les assaillants ou conseillé et armer discrètement son armée.

Un bon « guerrier » comme il aime se présenter, étant aussi un homme d’honneur, Idriss Deby n’hésite pas une seconde quand ses amis français sollicitent son aide à la veille du déclenchement de l’opération Serval en janvier 2013 au Mali. Paris mobilise alors’ d’immenses moyens humains et logistiques pour intervenir au Mali. Mais’la France a besoin d’hommes supplémentaires, de préférence issue des armées de la région. Le Tchad envoie immédiatement pres de 2000 soldats. Ils vont se révéler décisifs Cpi cours de plusieurs batailles.

Quatre ans plus tard, Idriss Deby récidive. Le Niger et le Cameroun, deux pays importants pour la France, sont menacés par les islamistes basés au Nigeria, de Boko Haram. Les incursions jihadistes dans ces deux pays se multiplient. Le Tchad est aussi touché. Il perd plusieurs soldats. L’homme fort de Ndjamena envoie plusieurs unités qui infligent de lourdes pertes aux islamistes, parfois sous son commandement personnel. Ce qui lui vaut d’ailleurs d’être élevé en août dernier à une dignité, au souvenir pourtant funeste dans cette partie du monde,  de… « Maréchal » par une session spéciale de l’Assemblée nationale.

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Juste avant sa mort en début de semaine, armes à l’a man, face aux combattants du FACT (Front  pour l’alternance et la concorde au Tchad), cette rébellion partie de Libye le 11 avril dernier, jour où Idriss Deby sollicitait un sixième mandat qu’elle voulait empêcher, il volait encore au secours d’un voisin. 1200 de ses soldats viennent d’être déployés au Niger pour chasser les jihadistes de la zone des trois frontières entre ce pays, le Burkina et le Mali.

Une grande partie de ce corps expéditionnaire étant issu des soldats d’élite de la puissante garde présidentielle, son chef n’est autre que Mahamat Idriss Deby Itno, fils du président défunt. Actuellement général quatre étoiles, 37 ans, c’est lui qui a succédé à son père après que l’armée a pris le pouvoir, mardi, et l’a désigné comme président d’un Comité militaire de transition (CMT). Il est censé organiser dans un délai de 18 mois un processus politique pour un retour à des institutions élues.

Ce vendredi 23 avril, c’est  lui qui va donc présider la cérémonie d’hommage à son père prévue dans la capitale N’djamena, en présence de nombreux chefs d’Etat dont le français. Emmanuel Macron. C’est lui qui va aussi diriger le rapatriement de la dépouille paternelle à Am Djarass pour être enterrée dans le cimetière familial situé dans ce village non loin du Soudan.

À N’djamena, parmi les témoignages qui y seront prononcés, celui d’Emmanuel Macron est, sans doute, le plus attendu. Sera t-il juste le plus touchant ou audacieusement tranchant ?

Attaque dans le Nord d’Abidjan: « il ne s’agit pas de djihadistes » (enquêteur)

Le commissaire du gouvernement ivoirien, le contre-amiral Ange Kessy, a déclaré jeudi que l’attaque ayant visé le camp militaire de Ndotré, dans le Nord d’Abidjan, ne provenait « pas de djihadistes », au journal télévisé de 20h de la RTI 1, la télévision publique.

« Nous avons les premiers éléments de l’enquête qui a commencé hier (mercredi) », a dit le magistrat Ange Kessy qui a révélé l’identité des assaillants appréhendés, notamment « Bedel Rickens (Libéria), Kana Djimi (Libéria) et Gnepa Valentin (Ivoirien), le quatrième n’ayant pas de pièce. 

Au regard de ces données et des appels persistants en provenance du Libéria sur le champ des opérations « nous sommes dits que ce sont des gens qui ont leur base au Libéria », a soutenu le procurer militaire, soulignant qu' »un seul portable crépitait 20 ou 30 fois ». 

Certainement leurs complices « appelaient pour savoir la suite des opérations », a estimé le commissaire du gouvernement, ajoutant que des armes blanches comme des armes létales ont été saisies ainsi que des portables sur les corps des assaillants. 

Ces portables qui appartenaient à ces assaillants « crépitaient et les numéros qui sortaient de ces portables étaient en provenance du Libéria », a poursuivi le commissaire du gouvernement ivoirien.

« Nous avons eu sur le champ de bataille trois morts, le quatrième assaillants a été blessé et nous avons eu le temps même au niveau des enquêtes de l’interroger pendant 10 à 15 minutes avant qu’ il ne succombe de ses blessures » à l’hôpital militaire d’Abidjan, a-t-il laissé entendre. 

Le colonel Boubacar Sakho, porte-parole de l’armée ivoirienne, qui était à  ses côtés sur sur plateau télé, a rassuré « les populations que toutes les dispositions sécuritaires ont été prises pour qu’elle puissent vaquer de façon sereine à leurs occupations ».

Et ce, « face aux rumeurs suscitées par les opérations menées par les forces de défense et de sécurité en matière de ratissage, de contrôle et de bouclage ». C’est pourquoi l’Etat-major a tenu à venir rassurer les populations ivoiriennes.

Les populations « ne devraient en aucun cas céder à une psychose inopinément créée », car ces opérations sont consécutives à l’attaque qui a eu lieu dans la nuit du 20 au 21 avril 2021 et qui a ciblé la base militaire de Ndotré, dans la commune d’Abobo, a-t-il fait savoir.  

« Ces opérations ont pour but d’appréhender les auteurs de cette attaque et de tout individu qui aurait pu participer à ces attaques, au regard de l’objectif, on ne peut pas prévenir les populations au préalable », a-t-il expliqué.  

L’attaque a visé le poste de police de l’entrée principale du camp militaire de Ndotré qui accueille le bataillon ayant pour objectif d’assurer la relève du contingent ivoirien à Tombouctou, au Mali. 

La Côte d’Ivoire a été la cible de deux attaques terroristes dans la nuit du 28 au 29 mars 2021, ayant visé deux positions de l’armée à la frontière avec le Burkina Faso, notamment à Kafolo et Kolobougou. 

La Côte d’Ivoire réalise un inventaire forestier de 4,5 milliards Fcfa

La Côte d’Ivoire a réalisé un inventaire forestier et faunique national (IFFN) et une évaluation de la pression tropicale du pays, sur une période de deux ans, d’une valeur de 4,596 milliards Fcfa.

Le projet a été présenté, jeudi, par le directeur de Cabinet adjoint du ministère ivoirien des Eaux et forêts, le colonel-major Mé Kouamé Martial, qui avait à ses côtés M. Pascal Cuny, le représentant du maître d’œuvre, ONF International (ONFI), lors d’une conférence de presse.  

« Au total, on peut dire que l’inventaire aura coûté 4,596 milliards de Fcfa », a indiqué le colonel-major Mé Kouamé Martial, tout en insinuant que cet inventaire forestier et faunique se veut un outil statistique et de planification.

L’inventaire devrait permettre de connaître toutes les essences d’arbres, les occupations agricoles des forêts classées et les différentes espèces animales qui peuplent les forêts et l’écosystème faunique du pays. 

Selon M. Pascal Cuny, après un an et demi de travail sur le terrain, la phase de collecte des données est achevée et a permis de recueillir 1,2 million de données qui vont être analysées et dont les résultats seront officiellement présentés fin juin 2021.

Environ 120 personnes issues des différentes structures en charge du développement et de la protection des forêts ont été formées et mobilisées tout au long de cette phase, où 31 régions et 108 départements que compte le pays ont été visités.

Il a fait savoir que « 1 366 unités d’échantillonnage de 25 hectares  (forêt socio-économique) ont été inventoriées et 919 transects (faune) ont été observés ». En outre, ONF Côte d’Ivoire a diligenté 25 missions de contrôle dont 13 pour la faune et 12 pour la forêt et la socio-économie. 

Ce projet qui a commencé en 2019 a pour objectif de faire l’inventaire de la faune et de présenter le spectre de la disparition des forêts.  L’appel d’offre lancé en 2017, a été conclu en 2018 avec l’Office national de la forêt de France (ONF International, sa filiale était le maître d’oeuvre). 

Pour le colonel-major Mé Kouamé, « c’est un projet assez important, car depuis 1979, il y a eu un inventaire forestier en Côte d’Ivoire, qui a été d’ailleurs très partiel puisqu’il n’a pas concerné l’ensemble du territoire ivoirien ». 

De ce fait, il était important que ces données soient actualisées, a relevé l’officier ivoirien. L’inventaire qui devrait s’achever au 31 décembre 2020, a subi une prorogation de six mois suite à un retard dû à la crise sanitaire de Covid-19 et prendra fin le 4 juillet 2021. 

La Côte d’Ivoire a perdu plus de 80% de son couvert forestier entre 1960 à ce jour, entraînant la disparition des ressources forestières. Le pays, aujourd’hui, a moins de 1.000 éléphants sur son sol, alors qu’à l’indépendance, il en comptait 100.000.  

Le gouvernement ivoirien a adopté, en 2018, une politique de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts avec pour objectif de restaurer d’ici á 2030 un taux de 20% du couvert forestier national. 

Tchad : une Charte de transition adoptée

Le Conseil Militaire de Transition (CMT), qui dirige le Tchad depuis la mort d’Idriss Déby Itno, a approuvé un texte de base comportant 104 articles.Aux termes de la Charte de transition, publiée mercredi soir, il y a désormais trois organes au Tchad : le Conseil Militaire de Transition, le Conseil National de Transition et le Gouvernement de transition.

Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président, concentre l’essentiel des pouvoirs. A 37 ans, ce Général préside le Conseil Militaire de Transition, « l’organe de définition et d’orientation des questions de paix, de stabilité et de sécurité nationale ». Le CMT fixe également « les grandes orientations de la politique économique, sociale et culturelle ». 

Le président du Conseil Militaire de Transition occupe « les fonctions de président de la République, de chef de l’Etat et de chef suprême des Armées. Il veille au respect de la Charte de transition. Chef de l’administration, il assure par son arbitrage le fonctionnement des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’Etat ».

Le deuxième organe, le Gouvernement de transition, composé d’un Premier ministre et de ministres, « conduit et exécute la politique de la nation définie par le Conseil Militaire de Transition ».

Enfin, le Conseil National de Transition, dont les membres sont désignés par le président du Conseil Militaire de Transition, exerce « la fonction législative » et sera chargé d’ « examiner et d’adopter le projet de Constitution ».

La transition promise par les militaires au pouvoir doit durer 18 mois avant que ne se tiennent des élections générales.

Onu: un Sénégalais réélu rapporteur du Centre de l’e-business

Mor Talla Diop a rempilé au poste de Rapporteur du Centre des Nations unies pour l’e-business (CEFACT, sigle anglais) pour l’Afrique subsaharienne.Directeur exécutif sénior de Gaïndé 2000 chargé du Business Développement et des Affaires internationales, M. Diop occupait ce poste depuis avril 2019. Il a été réélu pour deux ans (2021-2023) lors de la 27ème Session du CEFACT tenu le 19 Avril 2021 à Genève (Suisse).

En tant que Rapporteur, Mor Talla Diop est chargé du suivi de la mise en œuvre des recommandations du CEFACT au niveau de la région, explique un communiqué de Gaïndé 2000, un entreprise sénégalaise spécialisée dans la facilitation du commerce.

Le Centre des Nations unies pour l’e-business définit les normes et standards sur les échanges électroniques, mais il produit également des recommandations dans le cadre de la facilitation du commerce.

Le bilan de l’accident d’Abobo N’dotré s’alourdit à 10 morts

Le bilan de l’accident de la circulation survenu jeudi au carrefour Bandji de N’Dotré, au nord d’Abidjan impliquant un camion remorque, un mini-car et un taxi, s’est alourdit en passant de sept à dix morts au terme des opérations de secours.

Ce nouveau bilan est dressé par le Groupement des sapeurs-pompiers militaires) GSPM) dans une note d’information. 

« Après les opérations de désincarcération, le bilan définitif est de 22 victimes dont 12 blessés graves de divers traumatismes et 10 décès certains mis à la disposition des pompes funèbres », ont souligné les pompiers. 

A en croire le gouvernement ivoirien, la surcharge, l’état des routes et l’imprudence des conducteurs sont généralement à l’origine de 94% des accidents de la route qui surviennent en Côte d’Ivoire.

Hani Osman El Hassan, nouveau Directeur Général d’Expresso Sénégal

Le Soudanais, ayant pris fonction le 5 avril dernier, a pour principale mission de booster les activités de l’opérateur de télécommunications.Expresso a donc misé sur Hani Osman El Hassan pour relancer sa machine. Un homme du sérail qui, selon un communiqué reçu ce jeudi à APA, a occupé des fonctions de direction au sein de compagnies de télécommunications pionnières dans des contextes très exigeants.

Un critère qui a fait mouche auprès d’Expresso dans l’espoir que ce DG apporte « un nouveau souffle » et « consolide
sa présence au Sénégal ».

Hani Osman El Hassan est détenteur de deux diplômes d’ingénieur des Universités de Khartoum (Soudan) et de Nottingham (Angleterre) mais aussi d’un Master of Business Administration à Phoenix (Etats-Unis).

Il arrive dans la capitale sénégalaise « avec une solide expérience dans la mise en œuvre réussie de stratégies de marque dans différents groupes ». Le nouveau boss d’Expresso Sénégal a notamment été responsable du roaming international à Zain, manager général de programmes chez Nokia, manager général régional chez MTN et directeur conseil chez ENTUC. 

Expresso Sénégal, filiale de Sudatel (Soudan), attend de son patron qu’il mette en œuvre « une nouvelle orientation » en faisant notamment en sorte que « sa connaissance de l’industrie des télécoms puisse stimuler la performance commerciale de l’entreprise ».

A en croire son employeur, Hani Osman El Hassan est « hautement motivé (et) reconnu pour sa capacité à tenir des principes en matière de prise de décision, à préserver l’éthique professionnelle et à saisir les opportunités commerciales ».

Dès sa prise de fonction, il a déclaré : « Notre objectif est de redynamiser la compagnie de l’intérieur et de consolider notre présence sur le marché national. Nous allons travailler à l’amélioration du réseau de la 4G ainsi qu’à la qualité de notre réseau en général. Nous allons secouer le marché avec des offres de services innovantes, comme l’e-SIM pour le grand public et les entreprises. Nous allons pousser la compagnie à aller de l’avant ». 

La marque a indiqué que la « nomination intervient dans un contexte relativement favorable avec le lancement par Expresso de ses offres 4G en mars dernier ». Cette avancée, a souligné l’entreprise, marque sa présence sur le haut débit pour concrétiser ses ambitions de conquête du marché sénégalais.

Pour ce faire, l’opérateur de télécommunications a également investi dans « le projet de mise en place du câble sous-marin à fibre optique et envisage son autonomie sur le segment Internet ».

Expresso, d’après le document, est le premier opérateur à lancer la E-Sim au Sénégal. Contrairement à la carte Sim classique, cette « puce à mémoire vierge, préinstallée dans les mobiles, permet les mêmes usages ». Et pour l’activer, il suffit tout simplement de la « télécharger grâce à un code QR de sécurité proposé par l’opérateur ».

« Nous avons à cœur de contribuer au renforcement de la coopération entre le Sénégal et le Soudan, de consolider les relations entre pays africains et la coopération sud-sud. Cela passe par des relations d’affaires », a affirmé le nouveau dirigeant d’Expresso.

Hani Osman El Hassan, après son installation, a rendu visite à des autorités du pays dont Yankhoba Diattara, ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications.

Présent au Sénégal  depuis 2007, « Expresso a augmenté de 45 % sa couverture 3G ». En outre, l’opérateur télécoms dispose déjà de « 350 sites 4G opérationnels » dans le pays et ambitionne, pour cette année, d’en installer davantage.

La compagnie devrait atteindre, en décembre 2021, 59 % de couverture réseau 4G et 80 % en 2022. Enfin, « une étude indépendante » de « n perf » (Baromètre des connexions Internet mobiles au Sénégal, effectuée en 2020 et publiée le 11 février 2021, a montré les « très bonnes performances (d’Expresso), supérieures à ses concurrents sur certains paramètres ».