avril 2021 - Page 33 sur 52 - Journal du niger

Alliance mondiale contre la cyberfraude

Deux entreprises technologiques européennes renforcent la sécurité des paiements sur facture mobile.La fraude mobile coûte cher au continent africain. Rien qu’en 2020, elle a été évaluée à plus de 4 milliards de dollars. Pour lutter contre ce fléau, Evina et Telecoming ont signé une alliance mondiale pour promouvoir les paiements sur facture mobile, ou Direct Carrier Billing en anglais (DCB). Celui-ci est actuellement considéré comme la méthode de paiement la plus sûre et la plus appropriée dans la nouvelle économie mobile et, en particulier, pour la lutte contre la fraude.

Selon les promoteurs de cette technologie, le DCB est la technologie de paiement la plus adaptée pour des millions d’Africains non bancarisés qui apprécient son accessibilité et sa commodité.

L’accord entre les deux sociétés, toutes deux présentes dans 15 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Europe, rend les transactions par téléphone mobile encore plus sûres, explique un communiqué des deux entreprises parvenu ce lundi à APA.

En outre, souligne la note, l’alliance vise à éduquer sur le vaste potentiel de la facturation directe par opérateur grâce au service DCBMaster. Ce dernier permet aux utilisateurs de mesurer leur exposition à la fraude, ainsi que leur connaissance du marché et des réglementations.

L’alliance permettra également le lancement du premier indicateur mondial du DCB. Cet indice mesurera la maturité du marché du DCB dans différentes régions, sur la base de l’analyse de quatre indicateurs : la protection contre la fraude, l’innovation, la pénétration dans l’industrie numérique et le potentiel de croissance.

« Avec cette alliance, nous voulons placer le DCB à l’avant-garde de l’industrie des paiements et renforcer notre engagement en faveur du développement d’une économie mobile transparente, sûre et stable », a déclaré Roberto Monge, directeur de l’exploitation de Telecoming.

« En protégeant l’écosystème des paiements mobiles, nous souhaitons soutenir la croissance du DCB et aider tous les acteurs à s’épanouir dans cet écosystème », a souligné de son côté David Lotfi, directeur général d’Evina.

Terrorisme: la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso renforcent leur coopération

La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso renforcent davantage leur coopération transfrontalière face au terrorisme, multipliant des rencontres entre leurs structures administratives chargées des questions frontalières.

Dans cet élan, les autorités administratives frontalières des deux pays ont tenu un conclave à Banfora, au Burkina Faso. Les assises, entamées le 7 avril dernier, se sont achevées le 09 avril 2021, à la salle polyvalente  sainte Thérèse de Banfora.

 La rencontre de concertation a réuni les autorités administratives frontalières des régions frontalières du Bounkani et du Tchologo en Côte d’Ivoire et celles des régions des Cascades et du Sud-Ouest du Burkina Faso.

Elle était co-présidée par Madame Kouara Apiou-Kaboré Joséphine, chef de la délégation burkinabè et M. Diakalidia Konaté, chef de la délégation ivoirienne, selon une note transmise à APA qui mentionne que le conclave a vu la participation de 56 autorités administratives dont 25 du Burkina et 31 de la Côte d’Ivoire.

Ces assises visaient d’une part, à faire l’état de mise en oeuvre des actions de coopération transfrontalière retenues lors de la première rencontre tenue du 27 au 29 septembre 2017 à Ferkessédougou (Nord ivoirien),  et des actions de coopération transfrontalière développées entre les entités frontalières dans les différents domaines d’intérêt commun.

Et d’autre part, elles avaient pour objectif d’identifier les difficultés liées à leur mise en oeuvre afin de proposer  des solutions  et formuler des recommandations aux gouvernements respectifs afin de prendre les mesures diligentes face à l’extrémisme violent dont sont confrontés des États. 

A l’ouverture du conclave, M. Diakalidia Konaté, secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte dIvoire (CNFCI) et chef de la délégation ivoirienne, a souligné que « cette activité se tient à un moment où nos deux pays se trouvent confrontés à de grands défis sécuritaires liés à l’extrémisme violent ».

Le champ de prédilection des acteurs, dira-t-il, « reste malheureusement nos espaces transfrontaliers. Ce qui nous oblige à une plus grande vigilance et à une étroite collaboration à tous les niveaux tout au long de notre frontière commune ». 

« Les attaques terroristes répétées récemment à Kafolo dans le département de Kong et à Kolobougou dans le département de Téhini (deux villages ivoiriens frontaliers avec le Burkina), nous interpellent et nous conduisent à redoubler de vigilances en conjuguant nos efforts pour une meilleure sécurisation de notre frontière commune », a-t-il fait observer. 

Pour sa part, Mme Kouara Apiou-Kaboré Joséphine, gouverneur de la Région des Cascades, a soutenu qu’au regard des menaces terroristes, la coopération transfrontalière entre les circonscriptions administratives frontalières du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire constitue un puissant moyen de résolution de tous les problèmes qui peuvent surgir entre les populations vivant le long de la frontière commune.

A l’issue des travaux, les participants ont invité leurs gouvernements à associer les commissions nationales des frontières des deux pays aux différentes initiatives entreprises par toutes structures étatiques et partenaires en lien avec les zones frontalières.

Ils ont recommandé la poursuite des patrouilles conjointes de sécurisation de la bande frontalière, l’harmonisation des dispositions de contrôle et de surveillance sanitaire dans les zones frontalières, le renforcement de la collaboration entre les populations, les forces de défense et de sécurité.

Les parties ont demandé la mise en place des comités de veille et de sensibilisation dans les villages frontaliers, la création d’un cadre juridique formel de concertation entre les forces de défense et sécurité frontalières des deux Etats.

A l’endroit des deux Etats, ils ont recommandé la mise en place des postes mixtes et intégrés de contrôle et de sécurité, la poursuite et l’intensification des opérations militaires à l’image de l’opération « Comoé », dans le Nord ivoirien.

Les deux délégations ont en outre souhaité l’organisation d’une rencontre entre les autorités administratives et les responsables des forces de défense et sécurité frontalières relative aux problématiques du racket et de la libre circulation des biens et des personnes.

Et ce, en associant les autorités administratives frontalières des deux pays à la conférence au sommet du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC).

La prochaine rencontre entre les deux entités est prévue au mois d’avril 2022 à Bouna, chef-lieu de la région du Bounkani en Côte d’Ivoire en vue d’évaluer la mise en oeuvre de ces recommandations.

Cette rencontre qui est la deuxième du genre après celle tenue du 27 au 29 septembre 2017 à Ferkessédougou intervient dans le cadre de la mise en oeuvre de l’Accord-cadre relatif à l’institutionnalisation de rencontres périodiques de concertation entre les autorités administratives frontalières du Burkina Faso et de la République de Côte d’Ivoire.

L’accord-cadre de coopération a été signé à la faveur  de la quatrième Conférence au Sommet des Chefs d’Etat du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC)  le 30 juillet 2014 à Ouagadougou par les deux gouvernements.

Crise du Nil : désaccords persistants entre les protagonistes

L’Egypte et le Soudan, les deux voisins de l’Ethiopie sur le Nil ont catégoriquement rejeté la proposition éthiopienne de partager des données sur le remplissage du Grand barrage.Addis-Abeba avait invité ses voisins à désigner à l’approche de la saison des pluies des opérateurs de barrage pour l’échange de données avant le remplissage du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), source d’une vive tension avec ses voisins.  

L’Ethiopie devrait commencer le deuxième remplissage du barrage en juillet et août, une opération qui pourrait être prolongée jusqu’en septembre, en fonction du volume des crues ou des eaux de pluie.

Le Caire et Khartoum ont affirmé qu’elles recherchaient un accord juridiquement contraignant sur les opérations du barrage, une infrastructure de développement qui, selon Addis-Abeba, est cruciale pour sa renaissance économique.

Après la réunion récente entre les chefs des diplomaties du Soudan, d’Ethiopie et d’Egypte à Kinshasa, capitale de la république démocratique du Congo qui assure la présidence annuelle de l’union africaine (UA), l’Ethiopie a souligné que le remplissage de la deuxième année du réservoir du barrage se ferait comme prévu.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lancé mercredi un dernier avertissement à l’Ethiopie au sujet du risque de conflit au sujet de son barrage géant sur le Nil bleu. Il s’exprimait sur le récent échec des pourparlers de Kinshasa entre les deux pays et le Soudan au sujet du barrage.

La politique se paie la Une des quotidiens sénégalais

Les quotidiens sénégalais, parvenus ce lundi à APA, accordent la part belle aux sujets politiques notamment la sortie de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, qui demande le respect du calendrier électoral.« Khalifa sonne la charge », titre EnQuête, informant que le leader de la coalition « Taxawu Sénégal (opposition) » a mobilisé ses troupes ce samedi et qu’à l’occasion, il a exigé l’audit du fichier électoral et le respect du calendrier électoral. Selon nos confrères, l’ancien maire de Dakar a aussi parlé des différents problèmes qui assaillent la capitale.

Cela fait dire à Sud Quotidien que « Khalifa Sall montre ses crocs ». Dans les colonnes du journal, l’ancien maire socialiste déclare : « Dans ce pays, rien ne marche, les manifestations du mois de mars dernier en sont une parfaite illustration. (…), les forces progressistes sont avec nous et nous allons sillonner le pays en commençant par les élections locales et municipales à venir. Sur ce, je demande à ce que ces élections soient tenues en décembre 2021 et non en 2022 car le budget a été déjà ficelé et qu’en 2022, on aura les élections législatives. »

A travers cette sortie, « Khalifa admoneste la gouvernance Macky Sall », écrit L’AS qui reprend cette déclaration de l’ancien édile de la capitale sénégalaise : « Nous n’accepterons pas que les Locales se tiennent en 2022 ».

Vox Populi s’intéresse également à cette sortie et relate « la longue diatribe de Khalifa Sall contre le pouvoir ». Le même journal revient sur le meeting de la mouvance présidentielle organisé ce week-end à Dakar et titre : « Grand Théâtre : concert d’avant combat de BBY (Benno Bokk Yakaar), unis pour un espoir commun, en langue wolof ».

A en croire nos confrères, le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, a dépassé les Locales et invité les adversaires à se faire laminer à 72% lors d’un autre combat (…) après ce combat des municipales. « Benno Bok Yakaar (BBY, majorité) se voit déjà majoritaire aux législatives de 2022 », note Vox Populi.

D’après L’AS, « les élus de BBY (sont) prêts à en découdre avec l’opposition. D’ailleurs, ils veulent que les élections locales se tiennent dans les meilleurs délais. » Mais à en croire Walf Quotidien, Macky Sall n’est pas pressé d’organiser les élections locales qui ont été reportées à trois reprises. Le chef de l’Etat et son parti, l’Alliance pour la République (APR), craignent la dynamique nationale autour du duo Sonko-Khalifa qui souffle sur le pays, soutient le journal.

Le Soleil s’intéresse à l’autre facette de la rencontre de BBY et annonce « 35 milliards de FCFA pour réhabiliter les hôtels de ville ».

L’Observateur signale une nouvelle plainte d’Adji Sarr. Mais, cette fois-ci pas contre le député Ousmane Sonko. « En lieu secret depuis l’instruction de sa plainte contre Ousmane Sonko pour viols répétés et menaces de mort, Adji Sarr a vécu un autre coup dur, selon son avocat, Me El Hadj Diouf. Le conseil de la jeune masseuse compte déposer une plainte ce lundi, contre le producteur et les accusateurs de la série +Thiey Adji Sarr+, devenue +Baline Koumba Baline+ », précisent nos confrères.

Covid-19/vaccin : le Maroc salue l’appui de la Banque mondiale

Le ministre marocain de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Mohamed Benchaaboun, a salué l’appui apporté par le GBM à l’initiative relative aux vaccins destinés aux pays en développement.Lors de la 103ème réunion du Comité de développement conjoint du Groupe de la Banque mondiale (GBM) et du Fonds monétaire international (FMI), tenue en mode virtuel du 9 au 11 avril, le ministre marocain a souligné la nécessité de déployer des efforts pour assurer un accès équitable, juste et abordable aux vaccins et encourager la production de vaccins dans les pays en développement.

A cette occasion, et en sa qualité de président du groupe de pays constitué du Maroc, de l’Afghanistan, de l’Algérie, du Ghana, de l’Iran, du Pakistan et de la Tunisie, il relevé l’ampleur des besoins de financement des pays en développement pour faire face aux impacts de la crise COVID-19 et qui se feront de plus en plus pressants au cours des prochaines années.

Compte tenu du rôle important que peut jouer le secteur privé dans la dynamique de développement, le ministre marocain a lancé un appel au groupe de la Banque mondiale en vue de créer davantage de synergies entre les institutions du groupe, notamment la Société financière internationale (IFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA).

Dans le même sillage, il a mis l’accent sur l’importance d’un renforcement de la coordination et de la coopération avec le FMI et la communauté des institutions internationales afin de relever le défi de la rareté des ressources financières pour le développement.

Pour rappel, le Comité de développement se réunit deux fois par an, à l’occasion des réunions de printemps en avril et des assemblées annuelles en octobre, pour débattre des problématiques fondamentales du développement, de la mobilisation des ressources financières pour les pays en développement, du commerce mondial et de l’environnement.

Maroc : le chef du gouvernement présente lundi au parlement des données sur la situation épidémiologique

Le chef de gouvernement marocain, Saad Eddine El Otmani, présentera ce lundi après-midi devant les deux chambres du parlement des données sur la situation épidémiologique dans le Royaume, annonce un communiqué du parlement.Lors de cette séance plénière commune, le chef de l’exécutif axera son intervention sur « la situation épidémiologique de la COVID-19: les évolutions, les mesures de prévention et d’accompagnement », précise la même source.

La séance se tiendra dans le respect des mesures préventives adoptées contre la pandémie, souligne le communiqué.

Jeudi dernier, le gouvernement marocain a décidé d’instaurer un couvre-feu nocturne durant le mois sacré du ramadan, qui débutera fort probablement le 14 avril courant.

Ces mesures interviennent sur la base des recommandations de la Commission scientifique et technique au sujet de la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des mesures nécessaires visant à lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, essentiellement avec l’apparition de nouveaux variants dans le pays.

Elles s’inscrivent également dans le cadre du renforcement des mesures de précaution prises pour préserver la santé des citoyens, en tenant compte de la forte mobilité qui caractérise le tissu social marocain pendant le Ramadan.

Législatif, santé et politique au menu des quotidiens marocains

Le quotient électoral, les retombées négatives de la crise sanitaire sur le secteur du tourisme et l’ouverture du consulat du Sénégal à Laâyoune sont les principaux traités par les quotidiens marocains parus ce lundi.+Aujourd’hui le Maroc+ écrit que « les sages de la Cour constitutionnelle ont tranché : les lois électorales dans leur nouvelle version sont parfaitement valides ».

Selon le journal, les amendements apportés dernièrement, et qui ont suscité un grand débat au sein du Parlement, ne présentent aucun caractère anticonstitutionnel, rappelant qu’ils ont été examinés, débattus et votés à la majorité au sein des deux Chambres.

« Maintenant, ce qui attend les partis, c’est l’action sur le terrain, de produire du contenu, des idées, de proposer des visions, des solutions, de les expliquer et de les argumenter », préconise-t-il.

« Et pour cela, ce ne sera pas la loi ni les textes qui seront déterminants mais seulement la capacité des partis à accompagner la dynamique sociale et sociétale et leur degré de connaissance des réalités du terrain », observe-t-il.

Abordant les retombées négatives de la crise sanitaire sur le secteur du tourisme, +L’Économiste+ souligne que le dispositif sanitaire et ses développements imprévisibles continuent de repousser l’urgence du redressement économique, notamment pour des secteurs comme le tourisme ou encore la restauration/café.

Le tourisme est en première ligne avec un effondrement de l’activité inédit et malgré les mesures de soutien, l’hôtellerie pourrait difficilement encaisser, constate le journal, relevant qu’après avoir pu refaire surface avec le déconfinement, les perspectives d’un nouveau plongeon avec les restrictions du Ramadan s’annoncent désastreuses.

+L’Opinion+ donne la parole à l’ambassadeur du Sénégal au Maroc, Ibrahim Al Khalik Seck, qui a affirmé que « l’ouverture d’un consulat à Dakhla s’inscrit en droite ligne avec l’esprit de fraternité et de solidarité qui réunit la république du Sénégal avec le Royaume Chérifien ».

En effet, ce n’est pas une première puisqu’il s’agit de la deuxième représentation consulaire du Sénégal dans le Sud du Maroc, a précisé le diplomate, ajoutant qu’il existe déjà un consulat honoraire à Laâyoune qui a été inauguré en novembre 2008, bien avant tous les autres pays qui ont décidé d’ouvrir leurs consulats au Sahara.

« Donc, on peut dire que le Sénégal a été un pionnier dans ce processus international de reconnaissance de la marocanité du Sahara, puisqu’il a poussé les autres pays à faire de même », a-t-il dit dans un entretien.

Maroc: la marine royale repêche près de 5 tonnes de résine de cannabis au large de Safi

Des unités de la Marine royale marocaine, en patrouille de routine en Atlantique, ont repêché de l’eau entre le 06 et le 08 avril, 137 ballots de résine de cannabis abandonnés par des trafiquants au large de Safi (326 km au sud de Rabat) d’un poids total de près de 5 tonnes, indique une source militaire.La cargaison a été ramenée au port de Casablanca et prise en charge par la Gendarmerie royale pour les procédures judiciaires d’usage, précise la même source.

En terre ou en mer, les saisies de drogue se sont multipliées au Maroc ces derniers mois, dans un contexte marqué par l’état d’urgence sanitaire décrété dans le pays depuis le 20 mars 2020 et prolongé jusqu’au 10 mai prochain.

En 2020, plus de 217 tonnes de résine de cannabis ont été saisies au Maroc, selon un bilan fourni par les autorités sécuritaires marocaines.

L’humoriste Agalawal « démasque » l’avatar Chris Yapi dans un époustouflant show à Abidjan

L’humoriste ivoirien Agalawal a offert samedi soir un spectacle époustouflant à ses fans au Palais de la culture de Treichville, dans le Sud d’Abidjan, tentant de « démasquer » l’avatar Chris Yapi, très suivi sur les réseaux sociaux en Côte d’Ivoire.

Dans un one man show intitulé « état des lieux », Agalawal à dépeint le quotidien des Africains, leurs douleurs et défis, en particulier les réalités de la vie socio-politique en Côte d’Ivoire, son pays, devant des milliers de personnes.

L’actualité en Côte d’Ivoire est fortement marquée ces dernières semaines par des événements politiques, qui attisent la curiosité des citoyens. Et, derrière son écran, l’avatar Chris Yapi, livre dans des vidéos des informations touchant le sommet de l’Etat et parfois avérées.  

Dès son entrée en scène, sous une note musicale et quelques pas de danses qu’il esquive, l’humoriste ivoirien lance ceci: « il faut qu’on voit dans la salle, pour question de sécurité » si Chris Yapi n’est pas infiltré parmi le public.

« Je sais qu’il est dans la salle et ça on ne va pas continuer le spectacle si on n’est pas sûr du lieu où il est assis », dit-il. Mais, soudainement, sort du décor un homme de très petite taille qu’il accule d’être Chris Yapi, ce que ce dernier nie déclarant qu’il ne ment pas.

Cet avatar, au terme de ses vidéos diffusées sur Facebook ou YouTube, assure que « Chris Yapi ne ment pas », un slogan évoqué par cet homme, qui pour Agalawal est un signe que c’est physiquement ce diseur de nouvelles. Et ce, dans un air lyrique au grand bonheur de ses fans.

« Vous l’avez démasqué, il était où », ajoute Agalawal, qui ironise « voilà quelqu’un qui dit qu’il connaît tout avant que ça arrive. Mon frère, le spectacle que je suis venu faire, il faut donner, le contenu au public en même temps, on va gagner du temps ! ».

Chris Yapi est « Attié (vu le nom issu d’une langue locale au Sud du pays) on dirait. Les Attié gagnent en gallon seulement, avec un Attié Premier ministre », a-t-il poursuivi, sous des salves d’applaudissements du public qui a eu droit à un régal humoristique.

Évoquant la crise sanitaire de Covid-19, Agalawal qui se dénomme ambassadeur, a fait observer que le virus sévit en Occident, en Asie et en Amérique qu’en Afrique, au point que la demande du visa Schengen est moins sollicitée à cause de cette pandémie qui fait rage en Europe. 

« Avant, quand on allait demander le visa (shenguen) on tapait poteau », a-t-il martelé pour dire que le visa était refusé à plusieurs; mais maintenant ils le distribuent, insinuant qu’il y a des visas disponibles certes, mais dans le contexte de Covid-19, on peut choper le virus. 

Chris Yapi est recherché par les autorités ivoiriennes à en croire l’ambassadeur Agalawal qui mentionne dans un ton d’humour que « le jour on l’attrape, on va le faire asseoir pour lui donner des conseils ». Cet avatar à souvent tancé certaines personnalités qui ont démenti ses propos.   

Agalawal a en outre évoqué le fléau de la drogue avec la récente découverte d’une tonne de cocaïne à Abidjan, qui a défrayé la chronique, tout en titillant des confrères artistes. Pour lui, il faut éradiquer les phénomènes dévastateurs en prônant les vertus et la bonne gouvernance.

Plusieurs humoristes sont venus le soutenir. Sur scène, Ramatoulaye DJ ne s’est pas abstenu de lui décerner des félicitations. Il a aussi eu à ses côtés un accompagnement institutionnel, entre autre, le parrainage du ministère du Tourisme et des loisirs.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural de Côte d’Ivoire, Adjoumani Kouassi, était aussi présent pour soutenir cet art et l’humoriste Agalawal qui a offert un spectacle très enlevé.

Tchad-Bénin-Djibouti, ces présidentielles jouées d’avance (décryptage)

Après Djibouti, vendredi 9 avril, des élections présidentielles sans rivaux majeurs pour les présidents sortants, sont organisées ce dimanche 11 avril au Bénin et au Tchad. Chercheur au très dynamique think tank Wathi, basé à Dakar, Babacar Ndiaye décrypte les enjeux de ces scrutinsLes
trois élections présidentielles organisées à Djibouti, au Bénin et au Tchad, entre vendredi et dimanche, ont en commun l’absence de challenger de taille face à chacun des trois présidents sortants. Qu’est-ce qui explique cette situation ? 

La situation actuelle de ces trois pays et le déroulement de la séquence électorale, ne laisse presque pas de doute sur une victoire de chacun de ces trois présidents sortants. Le Tchad et Djibouti ont des points communs.  Dans ces deux pays, nous avons des présidents qui sont candidats à leur propre succession et qui sont en fonction depuis plus de deux décennies au moins. Idriss Déby est candidat à un sixième mandat présidentiel à la tête du Tchad. 

L’absence de challengers réels à ces différentes présidentielles est dû à plusieurs facteurs. Pour le Tchad et Djibouti, il y a le fait que ces dirigeants, présents depuis des années à la tête de ces pays, ont mis en place des mécanismes ou systèmes qui renforcent toujours leur pouvoir. Il y a un contrôle quasi absolu de tous les secteurs de la vie politique et institutionnelle du pays. L’opposition n’a pas beaucoup d’espace pour se faire entendre. La justice est souvent perçue comme un « instrument » du pouvoir.

Dans ces deux pays comme au Bénin, il  y a une pratique qui est de plus en plus courante un peu partout en Afrique, il s’agit de l’exclusion d’une partie de la classe politique du champ politique ou simplement de la compétition électorale. Cette exclusion se fait de plusieurs manières. Il s’agit de règles que l’on édicte sans un consensus de la classe politique. Au Bénin, nous avons eu le parrainage comme l’un des critères de validation des candidatures à la présidentielle. Les candidats devaient réunir au moins 16 parrainages.  

 La quasi-totalité de ceux qui peuvent transmettre ce parrainage qui sont les députés et les maires appartiennent au camp présidentiel. Au final au Bénin, les candidats les plus sérieux ne sont pas présents à cette élection. L’opposition parle même d’une « élection présidentielle avec Patrice Talon contre Patrice Talon ».

 La capacité du pouvoir à édicter les règles du jeu politique, le contrôle quasi absolu des institutions supposées démocratiques et la perception d’un manque d’intégrité du processus électoral ne jouent pas en faveur des opposants politiques. Le débat n’est pas forcément celui des idées et des offres programmatiques mais celui de personnes.

 Il y a une autre donne: l’opposition va souvent en rang dispersé aux élections présidentielles.  Au Tchad, 15 partis d’opposition souhaitaient avoir un « candidat unique » face au président Idriss Déby Itno, mais cela n’a pas pu se concrétiser du fait des ambitions personnelles. La Cour suprême a invalidé sept candidatures et l’opposant « historique » Saleh Kebzabo a décidé de se retirer de la course pour protester contre les violences et appelle au boycott du scrutin. Au fond, l’enjeu de ces trois scrutins présidentiels sera le taux de participation pour légitimer la victoire du président sortant.  

 Les différentes mobilisations ou initiatives pour empêcher ou troubler ces trois scrutins ne semblent pas porter leurs fruits. Est-ce à dire que les oppositions africaines sont faibles ?

 La faiblesse de l’opposition même une réalité dans beaucoup de pays africains. Il est clair qu’elle peine souvent à mobiliser les populations. Il faut d’ailleurs poser la question de la pertinence des partis politiques telle que nous la concevons. Il semblerait qu’il y ait un essoufflement quant à leurs capacités à renouveler leur discours. Nous avons souvent les mêmes visages au sein de l’opposition et qui sont candidats élections après élections. A Djibouti, il est reproché au président Ismaël Guelleh d’avoir favorisé la candidature d’un homme indépendant et inconnu du champ politique pour tenter de donner du sang neuf à son opposition.

 Il faudrait une nouvelle génération de politiques capables de remobiliser les populations autour de nouvelles idées et idéaux.

 Il y a aussi la crédibilité dans le discours et la cohérence dans les postures. Au Tchad, le général Bala Ladé, qui se plaçait comme un opposant dur à Deby, le soutient finalement.  Les populations peuvent être déroutées par le positionnement des acteurs politiques. La grande majorité des populations semblent se désintéresser de ces scrutins qu’on dit joués d’avance. Il faut rappeler aussi que les populations sont plus préoccupées par leur situation au quotidien.

 Quand vous avez un appareil sécuritaire qui interpelle et réprime les manifestants et que les marches mêmes pacifiques sont interdites. Il est difficile de mobiliser les populations. A Djibouti, les réseaux sociaux sont devenus un moyen d’expression privilégié pour la population car dans ce pays, 73 % de la population a moins de 35 ans.  Il est clair que les formes actuelles de l’opposition à travers des partis politiques peinent à trouver un discours réceptif auprès des populations surtout lorsque tout converge vers une victoire du président sortant.

 La communauté internationale, y compris l’Union africaine, semble s’accommoder de cette situation. Comment expliquer cela ?

 La situation du Tchad et de Djibouti est intéressante à observer au regard de ce que ces 2 pays représentent sur le plan sécuritaire en Afrique. Le Tchad est devenu est quelques années un allié incontournable dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le président Deby a projeté son armée comme une force sûre contre le terrorisme. Son pays a connu de lourdes pertes dans le domaine militaire.  L’efficacité de l’armée tchadienne est reconnue et surtout sa capacité à se projeter avec des troupes très mobiles avec très peu de logistique dans des terrains très difficiles.

 Le Tchad a démontré au sein du G5 Sahel qu’elle dispose de l’armée la plus outillée pour faire face aux groupes terroristes. Il est évident que le rôle joué par le Tchad dans le contexte actuel de lutte contre le terrorisme au Sahel le place en position intéressante. Il semble difficile pour les pays engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et notamment la France de formuler des critiques sur la présence de Déby.

 Le président tchadien a su se rendre indispensable et donc il bénéficie d’une sorte « d’immunité » face aux critiques qui peuvent être formulées.  Finalement, cette situation renforce l’adage que les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. L’intérêt de l’heure est de lutter contre le terrorisme au Sahel et le Tchad y joue un rôle majeur.

 Djibouti également reconnu sur le plan sécuritaire pour son emplacement stratégique. Le pays accueille des bases militaires de la France, des États-Unis, du Japon et de la Chine depuis 2017. Il faut se rappeler qu’en 2008, l’Union européenne y avait installé une base navale pour lutter contre la piraterie dans les eaux somaliennes.

 La position géographique et stratégique de Djibouti en fait un pays prisé par les grandes puissances étrangères qui doivent à intervalle régulier la présence de leurs bases militaires. Ce positionnement stratégique de Djibouti ne laisse guère la place à des critiques et les grandes puissances s’accommodent des victoires successives du président Guelleh.