février 2022 - Page 15 sur 30 - Journal du niger

Le patronat appelle à donner un nouveau à l’accord d’association Maroc-UE

« Il est nécessaire de donner un nouveau souffle à l’accord commercial et d’investissement Maroc-UE, adopté en 1996, afin qu’il puisse refléter la nouvelle réalité », a de nouveau insisté le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc, Chakib Alj.Chakil Alj s’exprimait lors d’une rencontre organisée avec BusinessEurope ce lundi sur la modernisation de l’accord d’association Maroc-UE.

Cité dans dans un communiqué du patronat, Chakib Alj a affirmé que « la modernisation de l’Accord d’Association Maroc-UE offre un énorme potentiel et peut être un modèle pour une relation UE-Afrique plus forte. Le temps est à l’action ».

Même son de cloche auprès du président de BusinessEurope, Pierre GATTAZ, qui a souligné que « le monde a changé depuis l’entrée en vigueur de l’Accord d’Association UE-Maroc ». D’où la nécessité, dit-il, d’adapter ce cadre aux réalités commerciales du 21ème siècle et aux besoins des entreprises dans des domaines importants comme l’économie digitale. 

« Pour favoriser l’intégration de nos chaînes de valeur, nous devons combler les barrières non-tarifaires et faciliter les investissements étrangers et le commerce de services notamment. Cela sera encore plus important dans un contexte où beaucoup d’entreprises européennes cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement », a-t-dit.

Lors de leurs interventions, les panélistes ont présenté les avantages qu’offrerait la modernisation de l’Accord d’Association Maroc-UE pour les entreprises des deux continents, notamment en termes d’intégration des chaînes de valeur, particulièrement à la lumière de l’entrée en vigueur de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (Zlecaf).

Cette dernière donnera accès à un marché de 1,2 milliard de consommateurs et permettra de stimuler l’investissement et de créer de la valeur ajoutée et de l’emploi vers une croissance socio-économique durable du continent africain.

Pour rappel, la CGEM et BusinessEurope avaient adopté, le 21 septembre 2021, une déclaration conjointe, qui prône une modernisation du cadre des relations commerciales et d’investissement Maroc-UE, attendue depuis longtemps par les deux communautés des affaires. « Cette modernisation devra libérer le potentiel économique inexploité du partenariat précité afin de soutenir une reprise économique post-pandémique effective et durable et de saisir les opportunités liées, notamment aux chaînes d’approvisionnement, à la durabilité ou encore au numérique », conclut le patronat. 

Crise en Ukraine: Air Arabia prévoit un vol pour les ressortissants marocains

La compagnie aérienne Air Arabia a annoncé lundi l’organisation d’un vol pour les ressortissants marocains en Ukraine. Le vol reliera Kiev à Tanger le 15 février.Dans un tweet publié ce lundi, Air Arabia a annoncé qu’un vol serait assuré pour les Marocains présents en Ukraine. Le vol liera Kiev à Tanger ce mardi 15 février, avec un départ prévu à 5h10 depuis l’aéroport de Kiev. Le coût du voyage varie entre 4.111 et 4.671 dirhams (1 euro = 10,5 DH) en classe économique.

Sur les 75.000 étudiants étrangers en Ukraine, le nombre des Marocains avoisine les 8.000. Ils représentent la deuxième communauté estudiantine étrangère et la première communauté provenant d’Afrique et du monde arabe.

Pour rappel, le Maroc a appelé, samedi, ses ressortissants à quitter le territoire, sur fonds d’escalade des tensions russo-ukrainiennes.

Washington a récemment affirmé qu’une invasion russe de l’Ukraine pourrait avoir lieu dès « les prochains jours », accusation qualifiée de « provocatrice » et « d’hystérique » par Moscou.

Samedi, le président américain a averti son homologue russe des répercussions « sévères et rapides » que subirait Moscou en cas d’attaque de l’Ukraine.

Sénégal : l’Armée « prend acte » de la libération de ses soldats

Le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) a relâché, ce lundi, les sept militaires qu’il avait capturés le 24 janvier dernier.« Ils se trouvent dans un bon état physique général », rassure un communiqué du colonel Alexis Grégoire Vasse, Directeur de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa).

La Grande Muette a par ailleurs salué « l’élan de solidarité patriotique et spontané » manifesté par leurs concitoyens à son égard.

En outre, l’Armée sénégalaise réaffirme que l’attaque de son contingent, dans le cadre de la Mission ouest-africaine en Gambie (Ecomig), « s’était bien déroulée en territoire gambien », contrairement aux allégations « propagandistes » du mouvement rebelle.

Sénégal : un nouveau nid pour les start-ups

Le lancement des travaux de construction du Centre Mohamed Bin Zayed pour l’Entrepreneuriat et l’Innovation a été effectué ce lundi à Dakar.Une vieille doléance en phase d’être satisfaite. Le Centre Mohamed Bin Zayed pour l’Entrepreneuriat et l’Innovation devrait répondre au manque d’espaces dédiés aux femmes et aux jeunes entrepreneurs du Sénégal.

Ce bâtiment multifonctionnel et ultra moderne est financé à hauteur de 70 %, soit 12 milliards F CFA, par le Fonds Khalifa pour le développement des Emirats arabes unis. L’État du Sénégal contribuera au financement avec une enveloppe de 5 milliards F CFA afin de compléter le coût global du projet qui s’élève à 17 milliards F CFA environ.

Le Centre Mohamed Bin Zayed pour l’Entrepreneuriat et l’Innovation sera bâti sur une superficie de plus 36 mille m². Deux sous-sols d’une capacité d’accueil de 154 places supporteront les sept niveaux de l’immeuble en plus d’une terrasse aménagée.

« Cet espace, qui servira entre autres de lieu d’études, d’incubation et de rencontre, permettra aux jeunes d’avoir accès aux technologies de l’information et de la communication, aux derniers outils en lien avec la réalité virtuelle et augmentée, l’intelligence artificielle, la Blockchain… », a indiqué le Délégué général à l’entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (Der/FJ), Papa Amadou Sarr.

Grâce à cette infrastructure, « les jeunes qui allaient à la Silicon Valley, au MIT (Massachusetts Institute of Technology) ou à la station F de Paris, n’auront plus ce besoin parce que tous les outils (nécessaires) seront disponibles dans ce centre », a-t-il ajouté.

Présidant la cérémonie, le ministre, Secrétaire Général de la présidence de la République, Oumar Samba Ba, a salué cette initiative qui contribue au développement de l’écosystème numérique de son pays.

« A terme, a-t-il soutenu, ce centre à vocation internationale, deviendra une plateforme de référence sur le continent africain en vue d’offrir aux investisseurs et aux innovateurs un point d’accès aux marchés sénégalais et de la sous-région ».

L’inauguration de l’édifice est prévue en juillet 2023, soit dix-huit mois après le démarrage des travaux. Mais Pape Amadou Sarr espère aller plus vite en livrant le joyau dès avril 2023.

Niger : l’Organisation patronale des gares modernes lève son mot d’ordre de grève

Elle s’est exprimée dans un communiqué publié le dimanche 13 février 2022, levé le mot d’ordre de grève qu’elle projetait de tenir du 16 au 18 Février 2022.

 

L’Organisation Patronale des Gares Modernes du Niger (OGPM) a, dans un communiqué publié le dimanche 13 février 2022, levé le mot d’ordre de grève qu’elle projetait de tenir du 16 au 18 Février 2022.

« Suite à notre rencontre avec les membres du gouvernement, vu les débats qui ont été sincères et fructueux et qui ont abouti à la création d’un comité technique chargé de prendre en charge les revendications des Gares Modernes, l’OPGM  décide de l’annulation de mot d’ordre de grève des départs prévu du 16 au 18 Février 2022 » indique le communiqué de l’organisation patronale.

Rappelons que la plate-forme revendicative de l’OPGM se résumait à l’ouverture de discussions franches et sincères avec les autorités afin de trouver dans le cadre du dialogue social des solutions aux problèmes récurrents de l’état des routes qui, au-delà des préjudices causés aux Bus, sont la cause de beaucoup d’accidents de la route, l’allègement des postes de contrôles  et autres tracasseries routières, la suppression de la TVA.

L’OPGM a demandé également l’annulation de la taxe dite « doit de soties » et les autres taxes communales, la suppression des redevances, et enfin la création d’un comité permanent incluant les Gares Modernes et les ministères concernés par nos différentes préoccupations.

Niger : la MRN se félicite du bon fonctionnement des institutions

La MRN a fait cette annonce au cours d’une déclaration publique ayant regroupé tous les partis politiques membres de la majorité au pouvoir.

 

La mouvance pour la renaissance du Niger (MRN), majorité au pouvoir, s’est félicitée, ce dimanche 13 février 2022, du bon fonctionnement des institutions de la République, constituant ainsi des prémices de lendemains meilleurs pour le Niger, sous la conduite du Président Mohamed Bazoum.

La MRN a fait cette annonce au cours d’une déclaration publique ayant regroupé tous les partis politiques membres de la majorité au pouvoir.

Dans cette déclaration, la mouvance présidentielle a tenu à féliciter et à encourager le Président de la République pour « sa politique d’ouverture et de dialogue avec toutes les couches sociales ainsi que pour sa gouvernance de proximité en allant au contact des populations et des Forces de Défense et de Sécurité particulièrement dans les zones affectées par les conflits ainsi que les acteurs du secteur de l’éducation ».

Abordant la situation sécuritaire dans le pays, la MRN s’est félicitée du fait que «  malgré les vicissitudes de la situation », le régime a su « garder sa constance de lutte contre le terrorisme dans les zones affectées par la crise » en engageant « une politique de diversification des partenaires et d’acquisition d’équipements militaires appropriés tels que les vecteurs aériens en qualité et en quantité suffisante pour mieux faire face à la situation ».

Cet engagement du régime, indique la déclaration, dans la lutte contre le terrorisme a, en conséquence, permis d’engranger « aujourd’hui des résultats visibles et probants à travers la neutralisation de beaucoup d’éléments terroristes au cours des campagnes victorieuses dans les Régions de Tillabéri (Banibangou, Ouro Guéladjo, Tamou, Inatès, Gorouol, Abala, Sanam, Diagourou), de Diffa (Chétimari Wangou, zones des rives de la Komadougou et du Lac Tchad), de Maradi (la zone de Madarounfa), et de Tahoua (Tillia, Tebaram, Takanamat) ».

Les partis membres de la mouvance présidentielle ont tenu, à cet effet, à « féliciter et encourager nos Forces de Défense et de Sécurité dans leur noble mission de défense du territoire et de la préservation de la quiétude des populations et de leurs biens ».

Ces partis politiques se sont, par ailleurs, félicités « des mesures prises pour atténuer la crise alimentaire découlant de la mauvaise saison pluvieuse par la mise à disposition aux populations des vivres à travers la vente à prix modéré et la distribution gratuite ciblée » tout en demandant aux autorités de « multiplier ces actions salutaires et mettre en place un dispositif de suivi et de contrôle pour que ces aides parviennent à leurs véritables destinataires ».

Face à la mauvaise campagne de dénigrement menée contre la majorité au pouvoir dans les réseaux sociaux, la MRN a appelé ses « militants, les patriotes et tous les démocrates à rester vigilants et mobilisés, soudés, solidaires et déterminés pour faire échec aux projets de ces forces rétrogrades ».

Evoquant la question de la gestion des libertés publiques, la MRN a demandé « aux autorités centrales et locales d’observer l’application stricte de la règle de droit dans un pays confronté à une crise sécuritaire pour éviter tout trouble à l’ordre public ».

Au plan régional, relativement à la situation politique dans certains pays voisins du Niger, la MRN a déploré, à travers cette déclaration, « les différentes remises en cause des processus démocratiques dans la sous-région ouest africaine et condamné la confiscation par des militaires des pouvoirs démocratiquement installés ».

Ils ont, à cette occasion, exhorté « les Etats concernés, les organisations sous régionale et régionale, à œuvrer pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel normal ».

« La MRN soutient les prises de position de Son Excellence Monsieur MOHAMED BAZOUM, Président de la République, Chef de l’Etat et de son Gouvernement ainsi que le leadership qu’ils incarnent au sein des organisations régionales dans la gestion de ces différents évènements » ont-ils laissé entendre au cours de cette déclaration avant de « réitérer leur soutien indéfectible au Gouvernement du Premier Ministre OUHOUMOUDOU MAHAMADOU ».

Les partis membres de la mouvance présidentielle du Niger ont, enfin, invité ‘ « leurs militantes et leurs militants à plus de vigilance au regard des informations insidieuses circulant sur les médias et sur les réseaux sociaux de certains de nos compatriotes qui ont pour seul objectif la remise en cause du processus démocratique dans notre pays ».

Fonds mondial de la santé: pour une répartition des contributions africaines

Les États-Unis accueilleront la 7e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de la santé au deuxième semestre de cette année 2022.Les acteurs de la Société civile africaine demandent une meilleure répartition des ressources financières du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Dans une déclaration parvenue à APA, ils recommandent une répartition de la contribution des Etats africains de plus en plus importante, en leur permettant de conserver un pourcentage des fonds de leurs promesses pour les investir dans la lutte contre les pandémies particulièrement en faveur des populations vulnérables.  

« A cet effet, un mécanisme de suivi de l’utilisation de ces fonds sera défini et confié à la Société civile », indique le document signé par Elhadji Daouda Adam, président de l’Union africaine des consommateurs (UAC). Il exhorte ainsi l’Union Africaine à faire de cette reconstitution une de ses priorités en mobilisant les Chefs d’Etat et la Société civile africaine dans la reconstitution des ressources du fonds mondial. 

Pour y arriver, la Société civile africaine invite le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine de « souligner, à chaque occasion, à ses pairs, Chefs d’Etats africains, l’importance des dépenses nationales dans le secteur de la santé pour que chaque pays atteigne ses objectifs avec l’appui des autorités publiques, de la Société civile et du secteur privé. Car la santé est un droit humain fondamental ».   

La 7e Conférence du Fonds mondial, qui se déroulera dans un contexte marqué par la crise sanitaire liée à la Covid-19, permettra de recueillir des promesses de dons pour assurer les subventions pour la période 2024-2026, qui correspond à la première moitié de la période de sa stratégie récemment approuvée par son Conseil d’administration.

Les grandes orientations de cette stratégie reconnaissent explicitement le rôle que le partenariat avec la Société civile, notamment, peut et doit jouer dans la préparation et la riposte aux pandémies, compte tenu des impacts des celles-ci sur les communautés vulnérables. 

La conférence se déroule tous les trois ans et réunit des représentants des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et des communautés touchées par les trois maladies infectieuses les plus dévastatrices à savoir le Sida, la tuberculose et le paludisme.

Libye : bras de fer à Tripoli entre deux Premiers ministres

Alors que Fathi Bashagha a été nommé jeudi, nouveau Premier ministre de la Libye par le Parlement, son prédécesseur Abdelhamid Dbeibah refuse de quitter le poste.En proie à une guerre civile depuis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye s’enlise à nouveau dans une crise politique majeure en se retrouvant avec deux Premiers ministres rivaux à Tripoli. Au centre de cette rivalité, l’accès aux fonds de la Banque centrale et la reconnaissance internationale.

Jeudi dernier, le parlement libyen, a élu à l’unanimité l’ex-ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha (59 ans) comme nouveau chef du gouvernement en remplacement d’Abdelhamid Dbeibah. Mais l’élection de Bashagha crée pour l’instant plus de problèmes qu’il n’en résout. En effet, le Premier ministre sortant Abdul-Hamid Dbeibah, soutenu par les Nations unies, a indiqué qu’il « n’acceptera aucune nouvelle phase de transition ou autorité parallèle ». Il a ajouté que « son gouvernement restera en fonction jusqu’à la tenue d’élections et qu’il ne passera la main qu’à un gouvernement élu ».

L’Onu soutient Dbeibah 

Une posture battue en brèche par l’influent président de la Chambre des représentants Aguila Saleh, qui estime que « le mandat Dbeibah a expiré » depuis le report des élections présidentielles et législatives du 24 décembre 2021. Dbeibah désigné en février 2021 à la tête d’un nouveau gouvernement de transition dans un plan de paix soutenu par l’Onu, a martelé qu’il poursuivra sa feuille de route qui consiste à unifier les institutions et conduire le pays à des élections présidentielle et législatives.

Dans cette mission, il peut toujours compter sur l’Organisation des Nations unies (Onu), qui, par la voix de son porte-parole, Stéphane Dujarric, a soutenu jeudi dans la soirée de la nomination de Fathi Bashagha comme nouveau Premier ministre, qu’elle continuerait toujours à soutenir le gouvernement de Dbeibah.

Son successeur Fathi Bashagha, ancien ministre de l’Intérieur entre 2018 et 2021, bénéficie de l’appui du Parlement basé à Tobrouk et de son influent Aguila Saleh. Il est surtout parrainé par le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est du pays riche en pétrole, appuyé par la Russie, l’Egypte, les Emirats arabes-unis.

Jeudi soir, quelques heures après son élection, Fathi Bashagha a atterri à Tripoli à bord d’un avion affrété par le fils du maréchal Haftar sous la protection des milices de Zawiya et de certains groupes armés de Misrata. Tandis que son prédécesseur Dbeibah qui siège à Tripoli, est toujours sous la sécurité de la brigade 444, l’unité d’élite de l’armée libyenne et d’une brigade de Misrata.

Enjeux financiers, pétrole

Dans cette lutte pour le pouvoir entre les deux Premiers ministres, l’on cherche par tous les moyens à décrocher le soutien des milices de Misrata déployées à Tripoli. Les deux têtes de l’exécutif, tous deux originaires de Misrata à l’Est à 200 kilomètres de la capitale Tripoli, ont des soutiens à l’Ouest du pays encore sous le contrôle des loyalistes, ce qui risque de déboucher sur des affrontements entre milices aux allégeances parfois mouvantes et réversibles.

Mais derrière cette nouvelle crise politique, se cache d’énormes enjeux financiers. En effet, plusieurs groupes armés et les réseaux de trafics sont prêts à soutenir Bashagha parce qu’ils veulent remettre en cause le mode de fonctionnement de la Banque centrale libyenne instauré par Abdel Hamid Dbeibah avec le soutien de la Turquie. Bashagha et ses alliés dénoncent des liens étroits Dbeibah, le gouverneur de la Banque centrale et Ankara. Bashagha et Haftar, deux anciens adversaires devenus des alliés politiques, veulent aussi obtenir cette reconnaissance internationale afin de mieux contrôler le pétrole dans l’Est du pays.

Ce bras de fer au sommet de Tripoli, risque de replonger le pays dans une nouvelle scission comme en 2014. Il a fallu sept ans de conflit pour que l’Onu, à travers un plan de paix, arrive à installer un gouvernement de transition en février 2021 dirigé par Abdul-Hamid Dbeibah.

Sénégal : libération de sept soldats détenus par les rebelles du MFDC

Les sept militaires sénégalais, pris en otage depuis le 24 janvier par les rebelles casamançais, ont été libérés lundi 14 février, a appris APA de sources médiatiques.Salif Sadio a tenu parole. Plusieurs journaux ont annoncé ce lundi que le chef de l’une des branches armées du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MDFC), une rébellion au sud du Sénégal qui dure depuis quatre décennies, a promis de libérer ce jour ces soldats sénégalais membres de la Mission ouest-africaine en Gambie (Ecomig). C’est chose faite, selon le site sénégalais Emedia, indiquant que les otages ont été relâchés « à l’issue d’une cérémonie sous haute surveillance ».

« Le convoi vient juste de quitter en direction de la capitale gambienne, accompagnés de la délégation venue de Gambie composée de médiateurs de la communauté St Egidio, de la Croix Rouge internationale et de la mission de la Cedeao en Gambie (MICEGA). Toutefois, leurs gilets pare-balles, casques et montres sont finalement confisqués par le MFDC… De même que leurs munitions et armes saisies. Le représentant de Salif Sadio, Pape Sané, chargé des opérations du MFDC, indique avoir saisi ces armes et effets personnels pour lancer un message au Sénégal », renseigne Emedia.

Dans une vidéo où il s’entretient avec des journalistes et diffusée en boucle sur les réseaux sociaux, le chef rebelle a déclaré que les soldats sénégalais venus de Gambie avaient traversé la frontière et attaqué ses bases en Casamance. Il a rapporté que le MFDC avait rendu à la Cédéao les dépouilles des quatre soldats sénégalais tués à la fin des affrontements, le 24 janvier dernier en Gambie, pays partiellement enclavé dans le Sénégal.

Ces combats avec les rebelles sont survenus « dans le cadre d’une action de sécurisation et de lutte contre les trafics illicites, notamment contre l’exploitation criminelle du bois sur la frange frontalière avec la Gambie », avait précisé l’armée sénégalaise dans un communiqué.

La Casamance est le théâtre d’un des plus vieux conflits d’Afrique depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d’une marche en décembre 1982. Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à basse intensité. Le Sénégal s’emploie à normaliser la situation et a entrepris de réinstaller les déplacés.

L’Ecomig a été instituée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) devant la crise politique née du refus de l’ex-président et dictateur gambien Yahya Jammeh de quitter le pouvoir après sa défaite à la présidentielle de décembre 2016. M. Jammeh a finalement été forcé à l’exil en janvier 2017 par les pressions internationales et l’entrée de troupes sénégalaises sur le sol gambien.

Les forces sénégalaises fournissent l’essentiel des effectifs de l’Ecomig, de plusieurs centaines de soldats. Le mandat de l’Ecomig a été prolongé à plusieurs reprises.

Mali : Assimi Goïta veut réformer avant de céder le pouvoir

L’hypothèse d’une probable candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine présidentielle a été écartée par le projet portant révision de la Charte de la transition.

Le Conseil National de la Transition (CNT), organe législatif de la transition au Mali, s’active. Il vient de proposer un projet de révision devant modifier certaines dispositions de la charte de transition. La date de la séance plénière n’a pas encore été fixée, mais les nouvelles dispositions prennent en compte des recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR), tenues du 15 au 21 novembre 2021.

Ainsi, le projet de charte révisé interdit expressément au président de la transition à se porter candidat aux prochaines élections. Président depuis le mois de mai 2021, le colonel Assimi Goïta ne devrait donc pas briguer sa propre succession lors d’un scrutin présidentiel dont la date n’a pas encore été arrêtée.

En tant que président de la transition, le texte prévoit aussi son remplacement, « en cas de vacance », par le Président du Conseil National de Transition, en l’occurrence le colonel Malick Diaw, l’un des officiers avec lesquels il a mené le coup d’Etat du 18 août 2020.

D’autres modifications concernent les suppressions du poste de vice-président et du nombre des membres du gouvernement limité à vingt-cinq, l’augmentation du nombre du CNT, l’adaptation de la durée de la transition conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation.

Celles-ci doivent en outre fixer « la durée de la transition », qui devait normalement expirer d’ici quelques jours, en considérant la date du renversement du président démocratiquement élu, le défunt Ibrahim Boubacar Keita. Si la communauté internationale, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), appelle les autorités militaires à organiser rapidement les élections, une partie de l’opposition malienne annonce qu’elle ne les reconnaîtra plus à partir du 25 mars prochain.

Prolongement de la transition ?

Mais au regard de l’article deux du projet de charte, parmi les nouvelles dispositions, ce deadline peut sembler court pour que les autorités militaires de la transition soient en mesure de passer le témoin. Dans ledit article, la charte charge la transition de plusieurs missions qui vont nécessairement prendre du temps pour leurs réalisations.

Il s’agit du rétablissement et du renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, du redressement de l’État et la création des conditions de base pour sa refondation, de la promotion de la bonne gouvernance, de la refonte du système éducatif, de l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives, de l’organisation des élections générales, de la mise en œuvre intelligente de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger et de la mise en œuvre intelligente et efficiente des Recommandations des Assises Nationales de la Refondation.

Par ailleurs, ces Assises avaient recommandé un rallongement de la transition de six mois à cinq ans, alors que le scrutin présidentiel était prévu le 27 février 2022. Cette annonce avait particulièrement irrité la Cédéao, qui avait prononcé plusieurs sanctions à l’encontre du Mali.

La rupture des relations diplomatiques de tous les pays de la sous-région, à l’exception de la Guinée, venait d’être consommée, sans compter la fermeture des frontières communes ou encore la suspension des transactions économiques entre les pays de la zone et le Mali.

De lourdes sanctions qui mettent dans le désarroi plusieurs citoyens ouest-africains, surtout les populations habitant à proximité des frontières. « Même pour se dire bonjour, on se met de chaque côté de la frontière. C’est pitoyable », déplore un habitant de Kidira, ville sénégalaise frontalière du Mali.