février 2022 - Page 27 sur 30 - Journal du niger

Ethiopie : l’Onu appelle à la fin immédiate des conflits

Le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres a lancé mardi un fort appel à toutes les parties en Ethiopie pour qu’elles mettent immédiatement fin aux combats dans le Tigré et dans dans les autres régions.Selon le patron de l’Onu, cette mesure vise à s’inscrire dans l’esprit de la trêve olympique instaurée par l’Assemblée générale de l’organisation mondiale à l’occasion du lancement des Jeux olympiques d’hiver prévus du 4 au 20 février à Pékin (Chine).

S’adressant aux journalistes à New York, António Guterres a déclaré que cela permettrait un accès humanitaire efficace et des secours à toutes les populations touchées dans toute l’Ethiopie. « Et ces actions contribueront à ouvrir la voie au dialogue national inclusif dont nous avons tant besoin et qui implique tous les Ethiopiens », a-t-il ajouté, notant que « le peuple éthiopien continue de souffrir grandement du conflit en cours et de l’effusion de sang ».

Alors que le patron des Nations unies s’apprête à partir pour les Jeux olympiques d’hiver prévus en Chine, il a réitéré son appel à toutes les parties pour qu’elles suivent la plus belle tradition de l’esprit olympique afin de sauver des vies, de surmonter les différences et de trouver la voie d’une paix véritable.

Dans le même temps, la sécheresse qui sévit dans ce pays de la Corne de l’Afrique laissera plus de 6,8 millions de personnes dans le besoin d’une aide humanitaire d’urgence d’ici la mi-mars, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

Trois mauvaises saisons des pluies consécutives ont entraîné une grave sécheresse dans les régions des basses terres d’Afar, d’Oromia, des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNPR), ainsi qu’en Somalie. En conséquence, les puits se sont asséchés, causant la mort du bétail et des cultures, et poussant des centaines de milliers d’enfants et leurs familles au bord du gouffre.

Pour le représentant de l’Unicef dans le pays, Gianfranco Rotigliano, l’impact est dévastateur. « Les enfants et leurs familles luttent pour survivre en raison de la perte de leurs moyens de subsistance et de leur bétail », a-t-il déclaré, soulignant également « d’importants déplacements » de personnes fuyant les zones sinistrées.

Les Lions du Sénégal à la Une de la presse africaine

La qualification du Sénégal à la finale de la CAN 2021 de football, pour la deuxième fois d’affilée après sa victoire mercredi 3-1 contre le Burkina Faso, est largement commentée par les médias africains ce jeudi.« Foot de bonheur », jubile L’Observateur en Une. « C’est le match le plus abouti ; Ce groupe dégage une force collective ; L’esprit de 2002 renaît à travers cette génération », indiquent d’anciens internationaux dans le quotidien sénégalais.

Stades note que « les Lions foncent sur le titre rêvé », saluant leur esprit de conquête et le « coaching gagnant » d’Aliou Cissé. Le journal sportif ajoute que l’équipe nationale du Sénégal se qualifie pour la troisième fois de son histoire à la finale de la Coupe d’Afrique des nations, après 2002 et 2019 qu’elle avait malheureusement perdues. Malgré cette deuxième finale de suite, Le Quotidien prévient qu’ils sont « si proches et si Lions (NDLR : loin) de la coupe ».

Contre le Burkina Faso hier, Le Soleil a suivi le leader technique du groupe sénégalais, en l’occurrence Sadio Mané, qui a livré une prestation « taille patron ». Saluant « un mental retrouvé », le quotidien national sénégalais est sous le charme de la « maîtrise collective (des Lions) qui a dérouté les Etalons » du Burkina.

En finale, le Sénégal retrouvera soit le Cameroun  soit l’Egypte, deux équipes qui doivent s’affronter ce soir à 19h GMT. Quel que soit l’adversaire, « nous sommes prêts », prévient le sélectionneur Aliou Cissé dans Walf Quotidien où le capitaine burkinabè, Bertrand Traoré, dit espérer « que le Sénégal va remporter ce trophée ».

« Victoire du Sénégal face au Burkina Faso en demi-finale finale de la CAN », titre l’Agence d’information du Burkina (AIB), notant que les Etalons ont été battus mercredi soir au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé par les Lions du Sénégal.

« C’est la 3e fois que le Burkina Faso perd une demi-finale de CAN après celles de 1998 et de 2017 », souligne le média burkinabè là où son compatriote Wakatsera indique que « les Lions sénégalais mangent du cheval burkinabè pour une finale royale! ».

« CAN 2021: le Sénégal en finale en venant à bout du Burkina Faso 3-1 », note de son côté Abidjan.net alors que Maliweb reprend les propos de l’entraineur sénégalais : « Remporter la Coupe quel que soit l’adversaire ».

Potentiel adversaire du Sénégal en finale dimanche prochain, le Cameroun a « le trophée en ligne de mire », d’après Cameroon-Tribune. Le capitaine des Lions Indomptables, Vincent Aboubakar, affirme dans Maliweb que son homologue égyptien « Mohamed Salah ne (l)’impressionne pas ».

Cedeao : le Burkina, sujet brûlant du sommet extraordinaire à Accra

Le coup d’Etat perpétré le 24 janvier 2022 par des militaires au Burkina Faso, sera au menu du sommet extraordinaire de la Cedeao qui s’ouvre ce jeudi à Accra.Pas de répit pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Alors qu’elle est pleinement engagée dans le dossier malien, la crise politique au Burkina Faso oblige les chefs d’Etat de l’organisation à se réunir en urgence pour prendre des mesures à l’égard de Ouagadougou.

C’est le prétexte du sommet extraordinaire qui s’ouvre ce jeudi à Accra dans la capitale ghanéenne sans le Mali, la Guinée et désormais le Burkina Faso suspendu à son tour des instances de l’organisation sous-régions après le putsch du 24 janvier dernier contre le président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kabore. 

Le dossier burkinabé sera d’ailleurs la priorité des chefs d’Etat et de gouvernements lors de ce sommet extraordinaire. Plusieurs dirigeants dont Alassane Ouattara ont annoncé leur présence.

La Cedeao va faire le point sur la mission envoyée à Ouagadougou  après le putsch avant de prendre les premières mesures. Tout devrait se jouer selon plusieurs sources diplomatiques sur « la durée de la transition au Burkina Faso ». Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a pris le pouvoir après le coup d’Etat, a montré sa volonté de travailler avec la Cedeao. Mais l’organisation sous-regionale veut avant tout des gages et cherchera à obtenir une transition courte au Burkina Faso, ce qu’elle n’a pu obtenir au Mali. 

Le Mali et la Guinée, deux autres pays frappés par des coups d’Etat ces derniers mois, seront aussi au menu des discussions. La Cedeao avait déjà prononcé des sanctions contre ces deux pays à des degrés divers. 

Embargo au Mali: 1348 camions en souffrance à la frontière sénégalaise

Les Groupements économiques du Sénégal alerte sur les sanctions de la Cedeao contre Mali et les conséquences sur l’activité économique au Sénégal.Les Ges et deux de leurs organisations affiliées à savoir la Coordination des Professionnels des Transports Routiers du Sénégal (CPTRS ) et le Collectif des Acteurs des Transports routiers du Sénégal (CATRS) lancent un cri de détresse. Ces associations sont sorties de leur mutisme pour alerter sur l’impact des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) contre le Mali et ces répercussions sur les activités économiques au Sénégal.

« Aujourd’hui, 1348 camions chargés sont en souffrance à la frontière. C’est plus de 3 000 personnes quelque part dans la brousse dans des conditions de précarité. Ils vivent dans un dénouement total. Ils sont dans la rue », selon les responsables de ces groupements.

Ils alertent sur les conséquences humanitaires de ces sanctions contre les transporteurs bloqués à la frontière avec leurs chargements. « Les chauffeurs commencent à vendre le gasoil pour pouvoir vivre. J’appelle à l’intelligence de nos autorités. Cette décision politique va l’estocade à notre secteur après les conséquences de la  Covid-19 », interpelle Momar Sourang Coordonnateur du collectif des acteurs de la CPTRS.

Ces acteurs demandent aux pays de la Cedeao d’assouplir certaines mesures contre le Mali pour éviter le pire. « En Afrique, nous avons une recette. Il faut qu’on aille sous l’arbre à palabre, discuter pour trouver une solution » confie les responsables de ces associations qui craignent de perdre le partenaire malien qui représente 4 millions de tonnes par an. 

Au regard du volume important de camions immobilisés aux bureaux frontaliers et des risques sécuritaires et sanitaires, ces groupements invitent les dirigeants ouest-africains à se pencher rapidement sur le dossier malien pour tenter de dénouer la crise  sous l’angle humanitaire.

Burkina : Damiba lève le couvre-feu et chamboule l’armée

Le nouvel homme fort de Ouagadougou a annoncé dans la soirée de mercredi, la levée du couvre-feu instauré après la prise du pouvoir.En vigueur depuis le 24 janvier et la chute de l’ex-président Roch Marc Christian Kabore, le couvre-feu instauré sur toute l’étendue du territoire de 21 heures à 4 heures, a été levé bien que certaines restrictions restent en place selon un communiqué du chef de l’État, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo, lu à la télévision publique. « Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, président du Faso, chef de l’État, informe l’opinion publique nationale de la levée totale de la mesure de couvre-feu à compter de ce jour, 2 février », indique le communiqué.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui dirige désormais le Burkina Faso a également procédé à des changements à la tête de la hiérarchie militaire.

Sénégal: la date des élections législatives connue

Les élections législatives au Sénégal auront lieu le 31 juillet 2022.L’information est donnée par le Président de la République Macky Sall en conseil des ministres ce mercredi.

Depuis la tenue des Locales le 23 janvier dernier, des rumeurs d’un éventuel report circulaient sur la date des législatives.

Can 2021: liesse à Dakar après la qualification des Lions en finale

La qualification des Lions du Sénégal en finale de la Can a été accueillie par une liesse populaire à Dakar.Dakar est en feu. Dès le coup de sifflet final de l’arbitre éthiopien Bamlak Tessema, les supporters sénégalais laissent exploser leur joie. Ils sont descendus dans les grandes artères de la capitale bloquant la circulation et allumant des fumigènes.

Une ambiance indescriptible pouvait se lire sur tous les visages des inconditionnels des Lions. Concert de Klaxons, chants, tam-tams, tout est mis en branle pour célébrer cette qualification de la bande à Sadio Mané.

Jeunes, femmes, adultes sont tous sortis pour chanter à la gloire de l’équipe nationale du Sénégal. Dans le quartier de Nord-Foire réputé calme, les rues étaient bondées de monde. « Cette fois c’est pour nous, c’est pour Sadio Mané » s’extasie Anta, la trentaine qui porte sa petite fille, petite écharpe en main. 

« Les joueurs ont fait preuve de courage et d’abnégation, cette coupe ils vont nous la ramener » crie Abdou, la vingtaine, qui salue le coaching malicieux d’Aliou Cisse. « On a souvent dit qu’Aliou Cisse n’avait pas le niveau pour diriger les Lions, mais il a prouvé le contraire durant cette competition » dit-il l’air heureux.

Le Palais envahi 

Autre endroit, autres scènes de joie, le Boulevard de la République qui mène vers le Palais présidentiel. Des centaines de supporters s’y sont massés pour célébrer l’exploit des protégés d’Aliou Cisse. Lieu habituel des célébrations des alternances politiques, l’endroit est cette fois, occupé par de jeunes motocyclistes sénégalais en démonstration, comme pour montrer que Dakar a ravi la vedette à Ouagadougou en devenant le temps d’une nuit la  capitale des deux roues. 

La nuit s’annonce longue à Dakar où les tam-tams sont déjà sortis pour fêter cette deuxième finale consécutive en coupe d’Afrique des Nations (Can). Cette fois, les Lions du Sénégal espèrent enfin soulever le trophée dimanche pour la dernière levée face au Cameroun où l’Egypte qui s’affrontent ce jeudi dans l’autre demi-finale. Le Sénégal reste sur deux déceptions en 2002 contre le Cameroun et en 2019 devant l’Algérie 1-0. 

CAN 2021: le Sénégal se hisse encore en finale

Le Sénégal se qualifie pour la deuxième finale de Can consécutive en dominant le Burkina Faso en demi-finale à Yaoundé 1-3.Les Lions du Sénégal se qualifient pour leur troisième finale de l’histoire en coupe d’Afrique après 2002 et 2019. 

Ce mercredi soir à Yaoundé, l’équipe du Sénégal a logiquement dominé le Burkina 1-3 grâce à des réalisations d’Abdou Diallo, Gana Guèye et Sadio Mané. 

Le Burkina a réduit le score par Toure alors que le score était de 2-0 en faveur des Lions. Mais Sadio Mané intenable assomme les joueurs de Kamu Mallo en marquant le troisième des Lions dans les ultimes minutes de cette demi-finale. 

Le Sénégal connaîtra son adversaire en finale le 6 février prochain demain à l’issue de l’autre demi-finale entre l’Egypte et le Cameroun à Douala.

Stade olympique du Sénégal : des chefs d’Etat attendus à l’inauguration

Le stade olympique du Sénégal sera inauguré le 22 février prochain par le président Macky Sall.Pour l’occasion, le chef de l’Etat sénégalais sera très en entouré par des hôtes de marques. « Nous avons eu deux réunions avec le Prési­dent Macky Sall qui aura d’ailleurs plusieurs de ses homologues chefs d’Etat à ses côtés lors de l’inauguration », a indiqué le ministre des Sports Matar Bâ, depuis le Cameroun où il rencontrait la presse africaine.

Le stade olympique construit dans la vielle De Diamniadio à 26 kilomètres de la capitale Dakar, a coûté 155 milliards francs CFA avec une capacité de 50.000 places. Il a été pour construit pour les besoins des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) que Dakar va abriter en 2026.

Mais avant cette échéance, le Sénégal espère également y disputer son match de barrage qualificatif pour le Mondial 2022 au Qatar contre l’Égypte en mars prochain. Les autorités s’activent déjà pour obtenir son homologation par la Confédération africaine de football (Caf), ajoute le ministre des Sports. 

Pas de tendance des coups d’Etats en Afrique de l’Ouest (analyste)

Vingt-quatre heures après le coup d’Etat manqué en Guinée-Bissau, le Sénégalais Ibrahima Kane, chargé des questions régionales à l’ONG OSIWA et membre fondateur de la RADDHO, explique à APA que la fréquence des putschs n’est pas une raison suffisante pour la qualifier de tendance lourde dans la région ouest-africaine.La Guinée-Bissau a été, mardi 1er février, le théâtre d’un coup d’État avorté contre le président Umaro Sissoco Embaló. Qu’est-ce qui explique cette situation ?

Officiellement, selon le président Embaló, lui-même, c’était des ennemis de son gouvernement et des narcotrafiquants qui essayaient de fomenter un coup d’Etat. Mais pour qui suit l’actualité bissau-guinéenne de ces quatre derniers mois, on sait que le décès du chef d’Etat-Major a créé une situation inédite dans le pays. Parce que cette personne constituait le lien entre Embaló, qui est lui-même un général à la retraite, et le reste de l’armée. Et il semblerait qu’une des raisons pour lesquelles les militaires se sont soulevés, c’était pour influencer la nomination d’un nouveau chef d’Etat-Major.

Le deuxième point, on sait que l’équipe qui a porté M. Embaló au pouvoir avait commencé à connaître des fissures. Je pense notamment à un des leaders de l’opposition, à savoir le Mouvement pour l’alliance patriotique qui a créé une sorte de dissidence au sein de la coalition. Et en plus, tout le monde connaît les rapports plus ou moins difficiles que le président Embaló avait avec son Premier ministre. Tous ces éléments faisaient que le contexte politique bissau-guinéen était difficile. Il pouvait donner des idées à des militaires surtout dans le contexte actuel de l’Afrique de l’Ouest où les coups d’Etat se font à la pelle.

Après le Mali, la Guinée Conakry et le Burkina Faso récemment, assiste-t-on, avec ce coup de force à Bissau, à un retour des coups d’État en Afrique de l’Ouest ?

Non, je ne le pense pas. Personnellement, je ne pense pas que les coups d’État soient les réponses appropriées aux situations difficiles que nous vivons dans la région ouest-africaine. Il y a 18 mois, des militaires avaient pris le pouvoir au Mali en arguant que le pouvoir civil avait failli à assurer la défense du territoire et à avoir une gestion vertueuse de l’appareil d’Etat. Mais 18 mois après, la situation a empiré au Mali. Et ce sont les mêmes militaires qui contrôlent le pays depuis cette période. Donc visiblement, ce n’est pas le coup d’État qui a amélioré la situation sécuritaire au Mali. Il l’a au contraire rendu difficile.

Si vous voyez ce qui s’est passé en Guinée, tout le monde savait qu’on allait vers le précipice du fait de l’absence de réaction de la Cédéao, mais du fait aussi de la fuite en avant d’Alpha Condé. Contre vents et marées, il a voulu avoir un troisième mandat et gérer le pays comme il gère sa maison. Et donc on en est arrivé là. Il a fallu quelques militaires, du fait de la faiblesse de l’Etat, pour prendre le pouvoir. Et au Burkina Faso aussi, l’explication c’est que la crise sécuritaire a pris une certaine ampleur. Les militaires ont pensé que les politiques ne voulaient pas les aider, ils ont pris le pouvoir.

Chacun de ces coups d’Etat répond à une certaine réalité, mais je ne pense pas qu’elle soit partagée par tous les pays. Et donc je ne pense pas que ce soit une tendance lourde dans la région. Mais j’espère seulement que la Cédéao va en tirer les leçons comme elle l’a déjà commencé à le faire avec le sommet extraordinaire pour vraiment mettre le holà sur le mouvement de bruits de bottes dans la région.

Quels sont les pays de la région qui présentent des conditions favorables à un renversement du président par les militaires ?

On avait parlé de la Guinée-Bissau. J’assistais la semaine dernière à une réunion où tout le monde insistait sur le fait qu’il y avait des risques sérieux de rébellion militaire dans ce pays. Ça s’est prouvé. Beaucoup pensent au Niger, mais je ne pense pas, dans son état actuel, que les militaires soient tentés de faire quoi que ce soit. D’abord, la crise sécuritaire est localisée à l’ouest du Niger, un pays qui reçoit beaucoup d’aides de la part des puissances occidentales. Il n’est pas dans la même situation que le Mali ou le Burkina Faso. Donc je ne pense pas qu’il soit dans une situation sécuritaire terrible.

Par rapport aux pays côtiers, je pense que jusqu’à présent ils assurent le contrôle de leur territoire. Même s’il y a, ici et là, au Bénin, au Togo, au Ghana et même en Côte d’Ivoire, quelques attentats et tentatives d’infiltration de groupes terroristes. Malgré tout, ces Etats arrivent à contrôler la situation. Dans l’immédiat, je ne vois pas de pays qui se trouvent dans l’œil du cyclone par rapport à un renversement du président par les militaires.

La Cédéao et l’Union africaine ont dans un communiqué condamné la tentative de coup d’État en Guinée-Bissau. Est-ce que les réactions épistolaires de ces organismes siéent aux actes qui ont été posés par les putschistes ?

C’est une excellente question. Je pense que la Cédéao doit vraiment revoir sa copie. Quand je dis la Cédéao, je parle de toutes ses structures, à commencer par la Commission de la Cédéao qui est la cheville ouvrière de l’institution. Prenons le cas de la crise en Guinée-Bissau qui a pris une forme violente hier. Elle couvait depuis très longtemps. Et on n’a pas vu la Cédéao agir de manière concrète, aller dans le pays pour voir les choses. Pourtant, elle a une force militaire basée dans ce pays et connaît très bien la situation pour y avoir géré beaucoup de crises. Donc, elle avait en mains tous les éléments qui lui permettaient d’agir rapidement et efficacement. Elle ne l’a pas fait. C’est la même chose pour la crise en Guinée Conakry.

Pour moi, il y a vraiment un besoin réel pour la Cédéao de revoir sa méthode de travail et sa façon d’agir dans les pays. Ce ne sont pas les textes qui manquent. Si vous prenez le Protocole de 2012 qui concerne les sanctions contre les pays, il est clairement dit dans le document que le président de la Commission peut initier des actions allant dans le sens de sanctionner les Etats pour ne pas avoir ou avoir mal appliqué les décisions ou les normes de la Cédéao. Mais on n’a jamais vu la Commission faire cela. Elle a toujours agi de manière très politique alors qu’elle a des moyens d’agir.

Pour les chefs d’Etat également, je pense que ça ne sert à rien d’attendre qu’une situation s’envenime quelque part pour tenir des sommets extraordinaires. Il faut quand même prendre le taureau par les cornes, voir que dans tel ou tel pays il y a des crises. Il faut mener des actions énergiques, à la limite menacer le gouvernement en place de sanctions pour qu’il respecte les normes et principes de la Cédéao. Si ce n’est pas le cas, on risque de se retrouver encore avec des crises çà et là.