février 2022 - Page 28 sur 30 - Journal du niger

RDC : la chute d’un câble haute tension fait plusieurs morts

Une vingtaine de personnes ont perdu la vie par électrocution dans un marché de Kinshasa.C’est un drame sans précédent qui s’est produit ce mercredi 02 février dans le marché de Matadi Kibala à l’Ouest de la capitale Kinshasa. Un coup de foudre a sectionné un conducteur de phase sous-tension qui est tombé sur le lieu de négoce. Plusieurs vendeuses de légumes et autres condiments y ont perdu la vie.

« Dans sa chute, après s’être coupée, la partie chargée d’électricité d’un câble haute tension est tombée dans un caniveau rempli d’eau de la pluie de ce matin. Il y a eu 26 morts par électrocution à ce stade », a indiqué le porte-parole du gouvernement provincial de Kinshasa, Charles Mbutamuntu.

Le Président Etienne Tshisekedi a salué la mémoire des victimes et présenté ses condoléances aux familles éprouvées. Il a instruit les autorités compétentes pour qu’elles apportent toute l’assistance nécessaire aux victimes.

« Toute la lumière sera faite sur les causes de ce drame et les responsables devront en répondre », a-t-il promis.

La saison des pluies est souvent synonyme d’inondations dans la capitale congolaise. Les conduits qui datent de la période coloniale sont mal entretenus et fréquemment bouchés.

Comment la tentative de putsch a été vécue à Bissau

Des personnes contactées par APAnews depuis Bissau en Guinée, confient que le calme est revenu dans la capitale après le putsch avorté du 1er février 2022.Sorti indemne d’un coup d’Etat avorté, le président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo par d’un « un acte isolé, très bien préparé ». Il a ensuite déclaré que la situation « était sous contrôle ». Pour constater la situation sur le terrain, APAnews est entré en contact avec un résident à Bissau. « Le calme est revenu à Bissau et les banques et commerces ont repris ce matin. Évidemment, il y a une certaine forme de crainte. Mais nous sommes habitués maintenant à ces coups d’Etat » dit-il au bout du fil.

Ce dernier précise que ces genres d’évènements opposent souvent les militaires. « D’habitude cela se passe surtout entre les militaires. Les civils et les banques ne sont pas souvent attaqués dans ces genres de situation » indique-t-il, rappelant les sanglants événements de 2009. « Cette année-là, le chef d’Etat major (Batista Tagme Na Waie) est tué. Le lendemain, le président Nuno Vieira est assassiné par des militaires. Il y avait une grande tension à Bissau. Mais cela n’avait pas empêché les populations de vaquer à leur occupation dès le lendemain. Tout juste pour vous confirmer que les coups d’Etat font partie de nos habitudes quotidiennes ».

Un autre interlocuteur raconte la journée du mardi. « Il y a eu des combats violents pendant plusieurs heures. On entendait des coups de feu. Évidemment, il y avait un sentiment de peur, parce qu’on ne savait réellement ce qui se passait dehors. On voyait juste des voitures avec des militaires qui circulaient dans les rues. »

Selon d’autres témoignages, des hommes en armes sont entrés mardi 1er février en début d’après-midi dans le complexe du palais du gouvernement, qui abrite les différents ministères. Le président et son Premier ministre y tenaient un conseil des ministres extraordinaire. Des tirs nourris ont ensuite été entendus devant la résidence et les combats auraient duré plusieurs heures.

Le président Embalo, en poste depuis décembre 2019, lie cette énième tentative avortée à sa volonté de lutter contre la corruption et le narcotrafic. « Quand j’ai été élu président de la République, je défends deux choses : la lutte contre la corruption et le narcotrafic. J’en connaissais le prix. Il y a eu beaucoup de morts. Ce n’était pas seulement une tentative de coup d’Etat mais aussi de tuer le président de la République et tout le cabinet. Mais ils n’ont pas réussi à entrer dans le palais. Je félicite nos forces de défense et de sécurité » a-t-il indiqué quelques après le coup d’Etat avorté.

Guinée Bissau : 40 ans d’instabilité

Retour sur quelques dates majeures qui ont marqué l’histoire contemporaine de la Guinée Bissau, théâtre lundi 1er février d’une sanglante tentative de coup d’Etat avorté.La trajectoire mouvementée de cette ancienne colonie portugaise qui a obtenu son indépendance en 1974 après une sanglante guerre de libération nationale et le régime politique parlementaire ont souvent favorisé ces putschs réussis ou avortés. Depuis son élection à la tête de la Guinée Bissau en décembre 2019, Umaro Sissoco Embalo avait des difficultés à avoir une mainmise sur l’appareil sécuritaire du pays.

A ce jour, l’ancienne colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest a connu quatre coups d’Etat réussis et une dizaine de putschs avortés.

1963-1974 : Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) déclenche une guerre d’indépendance de ces deux colonies portugaises d’Afrique de l’Ouest.

1973 : Assassinat d’Amilcar Cabral, leader historique du PIAGC dans son quartier général à Conakry par des membres de la branche militaire du parti, en relation avec des agents portugais.

10 septembre 1974 : La Guinée-Bissau est officiellement indépendante.

14 novembre 1980 : Le président Luis Cabral est renversé par coup d’Etat dirigé par Joao Bernardo Vieira dit « Nino ».

1984 : Adoption d’une nouvelle constitution

1984 : Nino Vieira est élu président du Conseil d’Etat par l’Assemblée.

1985 : tentative de coup d’État contre Nino, le général Batista Tagme Na Waie est accusé

1991 : Adoption du multipartisme

1994 : première élection présidentielle pluraliste : Nino Viera élu par 52,02 % des voix contre 47,98 % pour Kumba Yalá.

Juin 1998 : tentative de coup d’État menant à une courte guerre civile

Novembre 1998 : signature d’un accord de paix en vue d’un gouvernement d’union nationale de transition

7 mai 1999 : Nino Vieira est renversé par un coup d’État mené par le Général Ansumane Mané. Malam Bacaï Sanha est nommé président de transition.

Janvier 2000 : Election de Kumba Yala à la présidence de la république.

Novembre 2000 : Assassinat du Général Ansumane Mané

Novembre 2002 : Dissolution de l’Assemblée nationale par Kumba Yalá

Septembre 2003 : Coup d’État contre Kumba Yalá

Mars 2004 : Victoire du PAIGC aux élections générales

Juillet 2005 : Election présidentielle, Vieira de nouveau président

Décembre 2017 : Loi d’amnistie pour les auteurs des violences politiques entre 1980 et 2004

Novembre 2008 : Elections législatives : victoire du PAIGC au pouvoir. Carlos Gomes Junior est nommé chef du gouvernement

Août 2008 : Dissolution de l’Assemblée nationale par le président Nino Viera

Novembre 2008 : Coup d’état manqué contre Nino Viera

1er mars 2009 : Assassinat du général Batista Tagme Na Waie, dans un attentat à la bombe.

2 mars 2009 : Assassinat du président Nino Vieira par des militaires

26 juillet 2009 : Election au second tour de Malam Bacaï Sanha à la présidence.

1er avril 2010 : Tentative de coup d’État menée par le Général Antonio Indjai; arrestation éphémère du Premier ministre Carlos Gomes Júnior

9 janvier 2012 : Mort du président Malam Bacaï Sanha à Paris, en France ; Raimundo Pereira devient le président par intérim

18 mars 2012 : premier tour de la présidentielle ; le Premier ministre Carlos Gomes Junior annoncé victorieux face à l’ex-président Kumba Ialá.

12 avril 2012 : Attaque contre le domicile du Premier ministre ; l’armée procède à son arrestation, en compagnie du président par intérim Raimundo Pereira.

17 avril 2012 : l’Union Africaine suspend la Guinée Bissau de l’Union Africaine ; création d’un Conseil national de transition (CNT)

18 avril 2012 : Manuel Serifo Nhamadjo est choisi comme président de transition.

Octobre 2012 : Coup d’Etat manqué mené par le Capitaine Pansau N’Tchama ; bilan : 7 morts

Mai 2014 : Second tour présidentielle, victoire de José Mario Vaz du PAIGC, avec 61,90 % des suffrages face Nuno Gomes Nabiam soutenu par l’armée.

Juillet 2014 : Nomination de Domingos Simões Pereira au poste de Premier ministre

Août 2015: dissolution du gouvernement de Pereira par le président Vaz qui nomme Baciro Dia Premier ministre

Novembre 2016 : Umaro Sissoco Embalo devient le 5è Premier ministre en presque un an

Octobre 2016 : Signature des Accords de Conakry sous l’égide du président guinéen Alpha Condé

Juin 2017 : Départ de Bissau du premier contingent de la mission de la Cédeao en Guinée Bissau (Ecomib)

14 janvier 2018 : Démission du Premier ministre Emballo

30 janvier 2018 : le président Vaz nomme un nouveau Premier ministre, Augusto Antonio Artur da Silva,

Février 2018 : Sanction de la Cédeao contre 19 personnalités bissau-guinéenes pour non-respect aux Accords de Conakry

Avril 2018 : le président Vaz nomme Aristides Gomes au poste de Premier ministre, le 7è du genre en 4 ans.

Mars 2019 : Elections législatives, victoire du PAIGC

29 août 2019 : Le président Vaz annonce sa participation à la présidentielle du 24 novembre pour un second mandat.

29 décembre 2019 : élection du président Umaro Sissoco Embalo

1er février 2022 : coup d’Etat avorté contre le président Sissoco Embalo

RDC : énième massacre dans l’Ituri

Au moins 40 civils ont été tués à l’arme blanche la nuit dernière dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).C’est un carnage de plus qui s’est produit hier nuit dans un camp de déplacés près de Bule, en territoire de Djugu (Est), où au moins 40 civils auraient été tués à l’arme blanche la nuit. L’incursion meurtrière serait l’œuvre des milices Codeco, selon le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) qui a publié l’information sur le réseau social Twitter.

L’Est de la RDC est minée depuis plusieurs années par des conflits qui opposent l’armée régulière à des miliciens qui se disputent le contrôle des ressources naturelles dont regorgent la région.

20 ans de l’UA : quel bilan ?

Malgré les critiques formulées à l’encontre de l’Union africaine au cours des deux dernières décennies, celle-ci est loin d’être un suiveur docile des ordres de ses Etats membres, écrit Thomas Kwasi Tieku, professeur associé de sciences politiques au King’s University College.L’opinion selon laquelle l’Union africaine – et sa bureaucratie – sont les serviteurs glorifiés des gouvernements africains est largement répandue. Cette opinion est soutenue par les universitaires et les médias.

Mais est-elle exacte ? J’aborde cette question dans un article récent, alors que l’Organisation fête cette année son 20ème anniversaire.

L’Union africaine a été négociée et signée par les gouvernements africains en 1999. Son traité fondateur n’aurait pas vu le jour si au moins deux tiers des 54 gouvernements africains ne l’avaient pas ratifié et déposé le 26 mai 2001.

Mon article montre que depuis son lancement officiel en 2002, l’Union africaine a développé une agence considérable. Je l’ai définie comme sa capacité à façonner l’agenda et les décisions en Afrique et dans les affaires mondiales.

Il ne fait aucun doute que l’Union africaine a des défis à relever. Elle est financièrement faible et dépend de donateurs extérieurs. Elle est souvent perçue comme un club de vieux messieurs inaccessible aux Africains ordinaires. Et elle présente des déficits de mise en œuvre, son travail étant parfois freiné par des Etats mal gouvernés.

Pourtant, l’Organisation est souvent au cœur de la définition des programmes, de la prise de décision, de la création de règles, de l’élaboration des politiques et de la direction stratégique du continent africain.

C’est donc une simplification excessive de la relation complexe entre l’Union africaine et ses membres que de traiter la bureaucratie panafricaine comme un simple serviteur des gouvernements du continent. L’Union africaine et sa bureaucratie ne sont ni des messagers glorifiés ni des suiveurs dociles des ordres des gouvernements africains.

Elle a rassemblé ses 55 membres pour qu’ils adoptent des positions communes sur de nombreux problèmes mondiaux critiques. Il s’agit notamment de dégager un consensus sur les réformes des Nations unies, la réponse du Covid-19 et le financement du développement de l’Afrique.

Rédaction de traités internationaux

L’Union africaine a contribué à la rédaction de traités visant à promouvoir la paix, la démocratie et la bonne gouvernance.

Nombre de ses traités contiennent des premières mondiales. Cela est vrai même si de nombreux Etats membres présentent encore des lacunes en matière de protection de la démocratie.

L’Union africaine a pu contribuer à l’élaboration de traités parce qu’elle a attiré certains des meilleurs esprits politiques du continent. Ces recherches montrent que le personnel de l’Union africaine compte parmi les fonctionnaires internationaux les plus instruits au monde. Ils ont également une grande expérience professionnelle.

Faire respecter les règlements, les promesses et les traités : L’Union africaine a développé une machine bien huilée pour promouvoir la paix et la sécurité.

Ses initiatives ont consisté à développer un modèle institutionnel pour la médiation, le dialogue politique, les systèmes d’alerte précoce et les opérations de soutien de la paix. Ces initiatives ont changé la donne des missions de paix et ont conduit à un succès relatif. L’intervention en Somalie en est un exemple.

L’Union a également réussi à faire évoluer l’état d’esprit des élites politiques africaines, qui sont passées de leur posture traditionnelle d’indifférence à une attitude qui les encourage à intervenir dans les affaires des autres. Elle est intervenue rapidement lors des violences post-électorales au Kenya en 2007 et a rapidement déployé l’opération « Démocratie » aux Comores en 2008.

Volonté collective, définition de l’ordre du jour et orientation de la réflexion, l’Union africaine a utilisé le pouvoir des recommandations avec beaucoup d’efficacité.

Elle l’a utilisé pour rallier ses membres à soutenir une liste de candidats africains en lice pour des postes au sein d’organisations internationales. Parmi les exemples, citons l’élection de l’Ethiopien Tedros Adhanom Gebreyesus au poste de Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé et de la Rwandaise Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie.

En outre, des études indiquent que l’Union africaine a réussi à amener ses membres à adopter des positions communes sur plus de 20 questions majeures.

Nombre de ces positions ont influencé le débat et les décisions au niveau mondial. Elles ont notamment influencé les termes de l’engagement entre l’Onu et les organisations régionales.

Mais l’Union a également convoqué et mobilisé pour de mauvaises causes. Par exemple, l’ex-président du Soudan, Omar el Béchir, et le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, ont été protégés des appels à comparaître devant la Cour pénale internationale pour répondre aux accusations de crimes contre l’humanité.

Leadership stratégique

L’Union africaine a montré qu’elle était capable d’assurer un leadership et de jouer un rôle de conseiller auprès des gouvernements et des agences intergouvernementales.

Elle a élaboré avec succès des cadres de développement tournés vers l’avenir, tels que l’Agenda 2063 et l’Accord de libre-échange continental africain (Zleca).

Par ailleurs, elle a créé des agences de développement, dont l’Agence de développement de l’Union africaine (NEPAD).

L’Union africaine a réussi à socialiser les gouvernements africains pour qu’ils acceptent les idées de développement et en fassent les piliers des plans de croissance nationaux.

Elle a également mobilisé des ressources pour stimuler les initiatives de développement du continent. Elle a notamment déployé des efforts pour mettre les vaccins Covid-19 à la disposition des Etats membres.

Mais il y a des faiblesses

La mobilisation des ressources de l’Union africaine a été critiquée pour avoir exacerbé la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des partenaires internationaux. Certains affirment également que l’UA est douée pour proposer des idées nobles, mais qu’elle est souvent incapable de les mettre en œuvre ou peu désireuse de le faire.

Problèmes

L’Organisation a été freinée par la pression constante exercée pour la réformer.

Entre 2002 et 2009, l’acharnement de Mouammar Kadhafi à vouloir la transformer en un gouvernement d’union est devenu un obstacle majeur à la mise en œuvre de ses programmes.

Et depuis 2016, un processus de réforme de l’Institution mené par le président rwandais Paul Kagamé a semé la division parmi les dirigeants de la commission. Ce processus a paralysé le personnel pendant près de cinq ans et affaibli la Commission de l’UA, comme l’a observé l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki.

De vieilles habitudes – telles que le culte de la personnalité, la concentration du pouvoir dans le bureau du Président de la Commission et le rétrécissement des espaces de participation populaire à la prise de décision – se sont installées au cours des dernières années.

La rotation du président de l’Union entre des dirigeants dont les références démocratiques sont douteuses suggère également que l’Union est entrée dans l’orbite d’un groupe particulier de dirigeants africains. Ce groupe est composé de dirigeants autoritaires qui ont fait de l’Institution un organisme conservateur et peu enclin à prendre des risques.

Un exemple de cette approche plus conservatrice est l’assouplissement de sa position de tolérance zéro à l’égard des régimes militaires.

Elle s’est montrée indulgente à l’égard des récents auteurs de coups d’Etat. Cela contraste avec sa position franche des années précédentes et les mesures qu’elle a prises pour ostraciser les régimes militaires en Guinée-Bissau et à Sao Tomé-et-Principe en 2003, au Togo en 2005, en Mauritanie en 2005 et 2007, en Guinée en 2008, au Mali en 2012, ainsi qu’en Egypte et en République centrafricaine (RCA) en 2013.

La récente résurgence des coups d’Etat sur le continent invite l’Union africaine à revoir sa position sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement et renforcer son programme de promotion de la démocratie.

Le continent a besoin d’un leadership plus fort de l’Union africaine sur cette question – et sur bien d’autres – au cours des 20 prochaines années.

Cet article a été publié pour la première fois par ‘The Conversation’.

Entreprise : Kajou lève 1 million d’euros pour son développement en Afrique

Kajou est une entreprise sociale créée par l’ONG Bibliothèques Sans Frontières qui développe des solutions innovantes pour distribuer du contenu numérique de formation et d’information aux populations peu ou pas connectées à internet. Kajou vient de clôturer un tour de table d’1 million d’euros (655 millions francs CFA) pour accélérer son développement en Afrique de l’Ouest, en particulier au Sénégal, en Côte-d’Ivoire, au Bénin, au Togo et au Cameroun.

Economie, gouvernance et culture au menu des quotidiens marocains

La résilience de l’économie marocaine, le système de déclaration obligatoire du patrimoine et la politique culturelle nationale sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mercredi.+Aujourd’hui le Maroc+, qui s’attarde sur la résilience de l’économie marocaine, souligne que les secteurs de l’automobile, de l’agriculture et agro-industrie, des phosphates et dérivés ainsi que les industries électriques et électroniques confirment leur bonne santé, ajoutant qu’ils affichent à la fin de 2021 des performances à l’export supérieures, même largement pour certains, à la situation en 2019.

« Ces indicateurs ne laissent donc place à aucun doute que, d’un côté, la reprise a bel et bien eu lieu en 2021 et que, de l’autre, l’industrie marocaine a été résiliente malgré toutes les perturbations et les problèmes intrinsèques à l’économie nationale”, ce qui a permis aux entreprises marocaines de grappiller des positions sur des marchés, estime le journal.

En cette année 2022, l’enjeu sera de préserver le terrain gagné en 2021, de consolider les nouvelles positions et, surtout, d’aller à la conquête d’autres marchés et donneurs d’ordre en s’appuyant sur les bons enseignements tirés de la crise sanitaire en termes d’adaptation, insiste-t-il.

Pour sa part, +l’Économiste+ écrit que la refonte du système de déclaration obligatoire du patrimoine doit faire partie des priorités du gouvernement, rappelant que la Cour des comptes avait alerté, à maintes reprises, sur les dysfonctionnements qui vident cette procédure de sa substance.

Précisant qu’il est l’un des principaux mécanismes donnant corps au principe constitutionnel de reddition des comptes, la publication note que les maux de ce système actuel sont connus et que des pistes d’amélioration ont été aussi proposées, pourtant, cette réforme continue de traîner.

La nouvelle coalition gouvernementale dispose de tous les moyens pour relancer ce dossier, affirme-t-il, soulignant que la mise en place d’un système efficace de lutte contre l’enrichissement illicite est une urgence.

Evoquant la politique culturelle du Maroc, +l’Opinion+ écrit qu’au-delà du caractère général et politique apporté à cette question centrale, l’observateur ne peut que souligner l’aspect opérationnel de plusieurs mesures annoncées par le chef du gouvernement, « car frappées au coin du réalisme et s’appuyant sur l’implication générale des institutions gouvernementales devant contribuer à la vision culturelle, dans son double aspect infrastructurel et créatif ».

Citant la création d’un label « Excellence » pour les différentes composantes du patrimoine culturel national, en plus d’un label « Musée du Maroc » octroyé par la Fondation Nationale des Musées (FNM), le quotidien estime que cette mesure devrait permettre aux musées privés de bénéficier du soutien public dans le cadre de la politique culturelle, sur les plans financier, scientifique et de promotion auprès des visiteurs.

Parmi les annonces, il convient de noter celle en rapport avec l’organisation d’une manifestation théâtrale annuelle sous le thème « le théâtre en mouvement » qui doit permettre de filmer 60 pièces théâtrales, ajoute-t-il, notant que le renforcement de l’infrastructure culturelle est également à l’ordre du jour, à travers, le soutien des industries culturelles, appuyé par un soutien aux associations culturelles et des festivals.

Le coup d’Etat manqué à Bissau à la Une au Sénégal

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur la tentative de coup d’Etat manqué contre le président Umaru Sissaco Embalo en Guinée-Bissau et la demi-finale du Sénégal contre le Burkina Faso à la CAN 2021 de football.« La Guinée-Bissau échappe à ses vieux démons », titre Le Soleil, indiquant que le président Embalo a échappé à une tentative de coup d’Etat. « Je vais bien, la situation a  été maîtrisée », a-t-il rassuré alors que la Cedeao, l’Union Africaine et l’ONU « condamnent fermement ».

Après le Mali, la Guinée et le Burkina, la Guinée-Bissau a été « frappée par l’épidémie de putschs », note Vox Populi qui souligne toutefois que « Embalo échappe à un coup d’Etat ». Le chef de l’Etat bissau-guinéen dénonce « un acte préparé et organisé » après ses « décisions » dans la « lutte contre le narcotrafic et la corruption ».

EnQuête indique que « Embalo l’a échappé belle » après avoir été victime hier d’un « assaut de 5 heures d’un groupe d’hommes armés ». Il a annoncé « plusieurs morts » parmi les forces de l’ordre, selon le  journal qui rappelle que le pays a connu 4 putschs et 16 tentatives de coup d’Etats depuis 1974.

L’Observateur titre sur la demi-finale de la CAN 2021 de football prévue ce soir (19h GMT) entre l’équipe nationale du Sénégal et le Burkina Faso. « Etalons-les », titre le journal qui note que « la psychose jaune et les balles arrêtées (sont) les pièges à éviter ».

« Les Lions pistent les Etalons », souligne de son côté Sud Quotidien. Pour le sélectionneur Aliou Cissé, « on n’a jamais été aussi proches mais il y a l’obstacle burkinabè qui est là et qu’il faut passer ».

Stades indique qu’il appartient désormais « aux Lions de continuer à écrire l’histoire ». Le quotidien sportif rappelle qu’en 12 confrontations avec le Burkina Faso, le Sénégal mène par 3-2. « Nous sommes décidés à vendre chèrement notre peau », prévient Kamou Malo, sélectionneur du Burkina.

Sur la crise de l’école sénégalaise, Le Quotidien note que l’année scolaire 2021/2022 est partie pour être un « an né es colère ». Le journal rapporte la « pression des élèves pour reprendre les cours » tandis que « les enseignants (restent) intransigeants »

Union africaine: Macky Sall détaille ses ambitions pour l’Afrique

Lors d’une visite en Égypte en fin de semaine dernière, le président sénégalais qui prend la tête de l’Union africaine, à partir de début février, a détaillé ses ambitions pour l’Afrique dans un entretien au plus influent quotidien d’Égypte et du monde arabe.Le président sénégalais Macky Sall a déclaré que l’accession de son pays à la présidence tournante de l’Union africaine (UA), qui prend effet à partir de mardi 1er février, intervient dans des circonstances très particulières, marquées par de nombreuses difficultés dont les défis sécuritaires, épidémiologiques et économiques. Le président sénégalais nourrit, cependant, un grand espoir sur les capacités des pays africains à faire face à ces enjeux.

Selon le chef de l’Etat sénégalais, qui s’exprimait dans un entretien accordé au rédacteur en chef du célèbre quotidien égyptien Al-Ahram, Alaa Thabet, à l’occasion de sa récente visite dans le pays des Pharaons, les pays africains disposent d’une grande capacité d’adaptation. Et ils ont déjà surmonté de nombreuses crises, a ajouté le chef de l’Etat sénégalais.

Pour le nouveau président de l’Union africaine, le Sénégal est fier de ses relations politiques et diplomatiques avec l’Égypte avec laquelle il partage les mêmes visions sur les questions internationales et régionales. Macky Sall se félicite du grand soutien apporté par le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, en sa qualité d’ancien président de l’UA, en vue d’affronter les crises du continent. Il a espéré que le président égyptien puisse soutenir le Sénégal durant sa présidence de l’Union.

Le président Sall a aussi souligné que que la prochaine conférence sur le climat qui aura lieu en Égypte représente une opportunité historique que l’Afrique doit saisir pour exposer ses problèmes environnementaux au monde, insistant sur la nécessité pour le continent de « parler d’une seule voix et de véhiculer un discours unifié, car il n’est pas acceptable que nous restions toujours dans la position de ceux qui paient le prix de la pollution causée par les autres, une pollution qui a causé beaucoup de dégâts à notre continent ».

« Tout le monde sait que l’Afrique n’est pas un continent industriel et par conséquent le réchauffement climatique n’est pas de sa faute. Ce que le continent africain émet dans son ensemble de dioxyde de carbone ne dépasse pas 4% des émissions totales émises par les pays du monde entier », a-t-il fait observer, estimant qu’il est inacceptable de ne pas être aux côtés du continent africain pour réaliser son développement économique, notamment en ce qui concerne l’accès des peuples africains à l’électricité.

Au sujet de la crise autour du barrage éthiopien, le président sénégalais a estimé qu’une solution à ce différend passe par le dialogue, afin de parvenir à un accord de partage transparent et équitable avec tous, et que le Forum mondial de l’eau, qui se tiendra le 22 mars prochain au Sénégal, sera une occasion idoine pour partager les expériences positives à travers le monde dans le domaine de la gestion de l’eau.

Pour le chef de l’Etat sénégalais, la meilleure façon de relever ces défis et de résoudre ces crises est de ne pas ignorer, en premier lieu, les défis économiques, « car il faut redonner l’espoir d’un avenir meilleur à la jeunesse  et aux peuples africains, lequel doit s’accompagner de la construction des économies souples et solides capables de créer des opportunités d’emploi au profit des diplômés universitaires ou ceux issus du monde rural. « Les économies des pays africains doivent pouvoir créer une valeur ajoutée », a lancé le chef de l’Etat sénégalais.

Le Maroc réitère sa détermination à faire face aux actes de destruction de l’héritage patrimonial de l’humanité

Le Maroc entend poursuivre son implication à tous les niveaux contre le terrorisme et ses effets, notamment dans le domaine culturel, où il met à disposition des pays victimes d’actes terroristes ou de catastrophes naturelles, son expérience dans la prévention, la protection et la restauration du patrimoine et des œuvres muséales, a affirmé le ministre marocain de la Jeunesse de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid.S’exprimant lors de la 2ème conférence des donateurs de la Fondation Aliph pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit et les zones à risque pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit et les zones à risque, tenue lundi par visioconférence à Paris, le ministre marocain a réitéré la détermination du Royaume, à faire face « aux actes de destruction de l’héritage patrimonial de l’humanité, perpétrés par des individus dans le seul objectif de briser les traces du génie humain à travers les siècles », indique un communiqué du ministère, parvenu à APA. 

Dans son message, le responsable gouvernemental a rappelé que le Maroc, qui a fait le choix du multilatéralisme, poursuivra son investissement dans la lutte pour la préservation du patrimoine mondial dans toutes ses dimensions tant technique que politique et juridique.

Le ministre a également fait part de l’engagement du Maroc à lutter contre l’obscurantisme, le fanatisme et toute autre idéologie « qui se donne pour mission de porter atteinte aux sentiers qui éclairent notre Histoire commune, notre héritage et notre identité », mettant en exergue l’importance de la culture dans la projection de la civilisation, nécessaire tant pour nourrir l’esprit des Hommes que pour les lier à leur histoire commune.

La conférence de la Fondation Aliph s’inscrit dans le cadre de l' »Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit ».