février 2022 - Page 9 sur 30 - Journal du niger

Sommet UA-UE: le Roi Mohammed VI fixe les nouvelles priorités du partenariat

Le Roi Mohammed VI a adressé ce vendredi un message au sommet Union européenne (UE)-Union Africaine (UA) qui s’est ouvert jeudi à Bruxelles.Dans ce message, lu en son nom par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, le Souverain a dressé les priorités post-Covid, particulièrement celles qui nécessitent une convergence des efforts entre les continents africain et européen.

« L’éducation, la culture, la formation professionnelle, la mobilité et la migration : telles sont les priorités de Notre action : au Maroc, en Afrique et dans le cadre de notre partenariat avec l’Union Européenne », a-t-il souligné.

Le Souverain a appelé les pays européens et africains à adopter « une action commune » en vue de relever les défis liés à ces secteurs.

« D’abord et avant tout, parce que c’est sur la jeunesse – notre capital humain – que ces thématiques convergent et que c’est pour elle que le Partenariat entre les deux continents doit investir, pour atteindre son plein potentiel. Ensuite, parce que ces secteurs majeurs ont été touchés de plein fouet par la pandémie, ce qui exige de nous une action commune d’envergure », a-t-il ajouté.

 

Dans le secteur de l’éduction, où « 94% des élèves du monde ont subi les fermetures des établissements au plus fort de la pandémie », il faudra « sanctuariser la continuité de l’enseignement, en tenant compte du nouveau contexte de transformation digitale de l’éducation », selon le discours royal.

Pour le Souverain, « cette exigence générale est particulièrement vitale en Afrique où 50% de la population ont moins de 20 ans ».

Dans le domaine de la culture, qui « n’a pas non plus été épargné par la crise sanitaire », il s’agira de « rétablir les coopérations culturelles, afin de relancer le secteur véritable levier de rapprochement en Afrique, en Europe et entre l’Afrique et l’Europe ».

 

Le Roi du Maroc s’est également arrêté sur les défis liés à la migration. « La pandémie a démontré qu’en termes de mobilité, les migrants ne portent pas atteinte à l’économie. Ils ont même un impact positif, pour les pays d’accueil – où ils sont souvent des « travailleurs essentiels » – et pour leurs pays d’origine. Il faut donc appréhender la question de la migration pour ce qu’elle est : non pas seulement un défi, mais bien plutôt un condensé d’opportunités », a ajouté le Roi Mohammed VI.

D’ailleurs, le Maroc s’est érigé comme « leader de l’Union africaine sur la question de la migration ».

 

« Nous l’affirmons avec d’autant plus de conviction qu’en notre qualité de Leader de l’Union Africaine sur la question de la migration, nous avons toujours souhaité dissiper les malentendus. Telle est d’ailleurs la vocation de l’Observatoire Africain des Migrations, dont Nous avons impulsé la création : objectiver les données ; rétablir les vérités ; concilier les intérêts de l’Afrique et de l’Europe lorsqu’ils semblent contradictoires et substituer, au tout-sécuritaire, le continuum mobilité-développement, dans l’esprit humaniste du Pacte de Marrakech », a fait savoir le Souverain.

Pour lui, l’accès à l’éducation et à la formation, l’employabilité de la jeunesse, la promotion de la culture et d’une migration ordonnée constituent l’enjeu du Partenariat entre l’Union Africaine et l’Union Européenne.

Et d’affirmer que « c’est avec ces objectifs porteurs d’avenir que notre approche du partenariat doit se mettre en phase. Ni l’Afrique ni l’Europe ne peuvent les atteindre en agissant de manière isolée. Notre responsabilité est commune. Notre intérêt ne l’est pas moins ».

« La vraie richesse du partenariat entre l’Union Africaine et l’Union Européenne, n’est pas de réunir 81 pays ; c’est de les engager résolument vers la paix, la stabilité et la prospérité partagée ; c’est-à-dire, vers l’avenir de tous les citoyens, africains et européens », a conclu le Roi.

Mali : « la France ne veut pas perdre le Mali » (expert)

Les rapports heurtés entre Paris et Bamako montrent que l’ex-puissance coloniale veut coûte que coûte garder son influence sur son ancienne colonie, estime le Docteur en Sciences politiques et enseignant-chercheur à l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest (Ucao) de Dakar, Adama Sadio, interrogé par APA.1. Le retrait du Mali des soldats de Barkhane et Takuba a été décidé jeudi à l’occasion du Sommet UE-UA. Comment analysez-vous cette décision ? 

Les forces françaises sont au Mali depuis neuf ans, mais cela n’a pas empêché le pays de vivre dans l’insécurité. L’instabilité persiste. D’ailleurs, c’est ce qui explique le mécontentement des populations et autorités maliennes qui demandent leur départ.

Maintenant, nous sommes dans une dynamique géopolitique mondiale où le Mali fait appel à la Russie pour ne pas dire des « mercenaires russes » également présents en Centrafrique.

Il y a de cela un an, ce sont ces mêmes mercenaires qui avaient aidé le pouvoir de Bangui, menacé par les rebelles, à se maintenir. Ces hommes sont aussi intervenus en Syrie lorsque le régime de Bachar Al Assad était dans de grandes difficultés.

La guerre contre le jihadisme au Sahel est extrêmement compliquée. Jusque-là, on peut dire que l’armée française a eu de bonnes intentions. Cependant, rien n’est encore gagné dans les faits.

L’avenir nous dira si le retrait des troupes étrangères est un pari risqué pour le Mali ou non. Une chose est sûre : Wagner a déjà obtenu des résultats ailleurs même si on l’accuse de tous les noms d’oiseaux, notamment des violations de droits humains…

Nous ne devons pas oublier de rappeler que l’armée française, qui est intervenue en Centrafrique sous la bannière des Nations Unies, a également commis des actes de pédophilie. C’est dire que ce que l’on reproche aux Russes actuellement, on le retrouve dans d’autres armées.

2. la France et ses alliés vont se redéployer d’autres pays du Sahel. Que vous inspire ce choix ?

C’est juste parce que la France ne veut pas perdre le Mali. À vrai dire, elle ne veut pas quitter le Mali. L’enjeu n’est pas seulement la démocratie. Il est beaucoup plus géostratégique et économique.

Au Tchad par exemple, Paris a intronisé Deby fils à la tête du pays et mené un lobbying intense pour ne pas que N’Djamena soit sanctionné par l’Union Africaine (UA) ou la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

Tout le contraire de ce que l’Elysée a fait pour Bamako alors que les deux pouvoirs sont issus de coup d’Etat. La France a activé tous ses leviers pour que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’UA et la communauté internationale sanctionnent le Mali.

Cela est dû au fait que la France ne veut pas quitter et perdre le Mali. Un rapport du Sénat français, publié en 2014, dit que l’avenir de l’Hexagone est en Afrique.

La France est en effet une voiture dont le moteur est le continent noir. Elle a carrément besoin de lui. Le problème est qu’aujourd’hui, il y a un sentiment, pas anti-français comme le disent certains, mais plutôt un sentiment antipolitique française en Afrique qui gagne de plus en plus de terrain.

La France a perdu la Centrafrique. Aujourd’hui, avec la junte malienne, Paris est également sur le point de perdre. Il y a un effet de contagion qu’elle redoute.

L’autre aspect qu’il ne faut pas perdre de vue, si la France est membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, au-delà d’être parmi les Etats vainqueurs de la seconde guerre mondiale, c’est parce qu’elle a eu des colonies importantes sur le continent africain.

Il faut ajouter la démographie galopante de ce continent qui inquiète d’une part les occidentaux, mais qui représente en même temps un marché énorme pour leurs entreprises.

Plusieurs grandes enseignes européennes s’installent dans nos pays. C’est une politique bien pensée par les Occidentaux. Chaque année, un pays africain découvre du pétrole ou du gaz.

La France a de plus en plus besoin de ces ressources pour assurer son approvisionnement surtout dans un contexte très tendu avec la Russie. Enfin, elle a besoin de l’Afrique pour s’affirmer comme une puissance militaire africaine. C’est seulement dans ce continent que la France peut changer le cours de l’histoire d’un pays.

Ouganda : Bolloré désignée meilleure société de dédouanement

L’autorité fiscale de l’Ouganda (URA, sigle anglais) a nommé Bolloré Transport & Logistics meilleur agent de dédouanement pour l’année 2021.Ce titre distingue Bolloré Transport & Logistics en tant que meilleur mobilisateur de revenus avec 20.893 déclarations douanières déposées en 2021 pour le compte de ses clients qui ont permis de collecter 645 115 822 092 Ugx (160.916.000 €) de taxes au nom du gouvernement ougandais.

L’entreprise a été également félicitée pour la gestion de ses opérations qui ont été menées en parfaite conformité tout au long de l’année, attestant ainsi de son haut niveau de professionnalisme.

Bolloré Transport & Logistics est un opérateur économique régional agréé qui possède un portefeuille diversifié de clients spécialisés, entre autres, dans les secteurs suivants : les boissons, les biens de consommations, les télécommunications, l’aide humanitaire, le pétrole et gaz, la gestion de la supply chain et les projets industriels.

La certification OEA couvre à ce jour 5 pays (Kenya, Ouganda, Rwanda, Burundi et Tanzanie) et vise à renforcer la sûreté et la sécurité du commerce international en garantissant des niveaux élevés de conformité aux réglementations douanières.

« Répondre aux plus hautes exigences en matière d’éthique et de conformité a toujours été au cœur des activités de notre groupe. Nous souhaitons témoigner notre profonde gratitude à tous nos estimés clients et partenaires qui nous ont confié leurs activités et nous nous engageons à travailler en équipe pour continuer de respecter les normes de conformité les plus strictes », a déclaré Oliver Wells, Directeur général de Bolloré Transport & Logistics Uganda Ltd.

RCA : des réfugiés affluent à la Vakaga

La préfecture de la Vakaga connait un afflux de déplacés internes en provenance de la localité de Sam-Ouandja.Les réfugiés, constitués pour la plupart de femmes et d’enfants, ont fui l’activisme des groupes armés à Vakaga (nord-est). Selon les autorités préfectorales, ce sont au moins 49 ménages, soit plus de 300 personnes qui sont arrivées en provenance de la zone de Sam-Ouandja, située à environ 200 km au sud de Birao.

Hapsita Fadoul fait partie de ces centaines de femmes qui ont trouvé refuge sous des tentes dressées d’urgence par les Casques bleus du contingent zambien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).

Elle a affirmé avoir fait huit jours de marche avec ses trois enfants, pour regagner Birao. « Des gens armés sont venus attaquer Sam-Ouandja. Ils tiraient partout et nous avons dû fuir avec nos enfants. Nous n’avons pas d’armes pour nous défendre. Vous savez, l’arme ne choisit pas quelqu’un. Nous n’avons même pas pu prendre nos affaires avant de fuir. Nous sommes arrivés ici et nous nous retrouvons sans abris, dépourvus de quoi manger et boire. Vraiment, nous souffrons », a-t-elle confié.

Le préfet de la Vakaga dit mesurer l’ampleur de la situation et assure que des dispositions sont en train d’être prises pour que ces personnes déplacées soient en sécurité. « Nous les avons reçus comme des êtres humains, pour ne pas dire comme des Centrafricains. Nous les avons mis à l’abri. Nous avons eu une rencontre avec toutes les ONG et la Minusca, nous sommes en train de chercher le moyen de les mettre à l’aise », a déclaré Leonard Mbele.

A l’issue d’une réunion d’urgence convoquée par le chef du bureau de la Minusca à Birao, le 16 février 2022, les acteurs humanitaires opérant dans la Vakaga ont estimé qu’il était impératif de se pencher rapidement sur la situation. C’est ainsi que le Programme alimentaire mondial (PAM) a aussitôt annoncé une distribution ponctuelle de vivres afin de permettre à ces personnes déplacées d’avoir de quoi manger, en attendant qu’une solution durable soit trouvée.

« De concert avec le préfet, nous nous organisons pour voir comment accompagner ces personnes. Il y a déjà une coordination entre le PAM, ACTED et les autres acteurs humanitaires pour d’abord bien identifier les personnes qui arrivent et déterminer quels sont leurs besoins. Il y a une mission du PNUD et du HCR qui s’est dépêchée à Birao pour évaluer la situation durable de ces personnes déplacées. C’est dans ce contexte que nous avons cet afflux », a dit le chef du bureau de la Minusca à Birao, Bessan Vikou, précisant que la Minusca réfléchit à une stratégie afin d’éviter tout débordement.

Le Mali presse les militaires français à quitter son territoire

Au lendemain de l’annonce d’un « retrait coordonné » des soldats français et de leurs alliés européens, les autorités de transition maliennes veulent que cette opération se fasse « sans délai ».Le Mali d’Assimi Goïta a hâte de tourner la page. Dans un communiqué, publié ce vendredi, Bamako enjoint à Paris de ne pas perdre de temps pour le retrait des forces militaires de Barkhane et Takuba.

Les autorités de transition prennent acte de la « décision unilatérale » de la France même si elle constitue une « violation » des accords liant les deux pays ainsi que d’autres partenaires. Au plus vite, le gouvernement malien s’attend donc à ce que ces troupes étrangères quittent son territoire national sous sa supervision.

 

Le Malawi détecte un cas de poliovirus sauvage

Une analyse en laboratoire montre que la souche détectée au Malawi est liée à celle qui a circulé dans la province Sindh, au Pakistan.Les autorités sanitaires du Malawi ont déclaré une flambée épidémique de poliovirus sauvage de type 1 après qu’un cas a été détecté chez un jeune enfant vivant à Lilongwe, la capitale du pays. Il s’agit du premier cas de poliovirus sauvage en Afrique depuis plus de cinq ans.

L’Afrique a été déclarée exempte de polio sauvage autochtone en août 2020 après avoir éliminé toutes les formes de polio sauvage dans la Région.

« Une analyse en laboratoire montre que la souche détectée au Malawi est liée à celle qui a circulé dans la province Sindh, au Pakistan. La polio reste endémique en Afghanistan et au Pakistan. Dans la mesure où il s’agit d’un cas importé du Pakistan, cette détection n’affecte pas le statut de certification de la Région africaine comme étant exempte de poliovirus », rapporte le Bureau régional pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Selon Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS, tant que le virus de la polio sauvage existe quelque part dans le monde, tous les pays sont exposés au risque de l’importer.

« Suite à la détection de la polio sauvage au Malawi, nous prenons des mesures urgentes pour prévenir son éventuelle propagation. Grâce à un niveau de surveillance élevé de la polio sur le continent et à la capacité de détecter rapidement le virus, nous pouvons promptement répondre et protéger les enfants de l’impact débilitant de cette maladie », a affirmé Mme Moeti.

L’OMS soutient les autorités sanitaires du Malawi afin de mener une évaluation des risques et une riposte à la flambée, y compris une vaccination supplémentaire. La surveillance de la maladie est également renforcée dans les pays voisins. L’équipe de riposte rapide de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP), qui est basée au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, est en train de déployer une équipe au Malawi pour soutenir la coordination, la surveillance, la gestion des données, la communication et les opérations. Les organisations partenaires enverront également des équipes pour appuyer les opérations d’urgence et promouvoir des solutions innovantes pour les campagnes de vaccination.

« Le dernier cas de virus de polio sauvage en Afrique a été identifié dans le Nord du Nigéria en 2016 et il n’y a eu que cinq cas dans le monde en 2021. Donc tout cas de virus de polio sauvage est un évènement important et nous mobiliserons toutes les ressources pour soutenir la riposte du pays », a déclaré Dr Modjirom Ndoutabe, Coordonnateur du programme Polio au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.

Le sommet UE-UA soulève de « grands espoirs », selon Faki Mahamat

Le sixième sommet euro-africain suscite de « réelles » attentes au sein des gouvernements, des élites et des peuples des deux continents, a soutenu jeudi le président de la Commission de l’Union africaine.Le changement s’impose désormais dans les relations entre l’Afrique et l’Europe. S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre qui se tient à Bruxelles, la capitale de l’UE, Moussa Faki Mahamat a fait savoir que « de grands espoirs sont soulevés aujourd’hui par notre sommet. Les attentes qu’il suscite au sein des gouvernements, des élites et des peuples des deux continents sont réelles ».

Quarante chefs d’Etat et de gouvernements africains et vingt-sept dirigeants européens sont réunis dans la capitale belge pour un sommet de refonte de la relation Afrique-Europe. Les dirigeants se retrouvent deux jours autour de tables rondes thématiques pour élaborer une série de projets concrets dans tous les domaines.

C’est ainsi que le président de la Commission de l’Union Africaine a mis hier sur la table une série de questions à propos de l’avenir des relations des deux continents. « Sera-t-il par ses décisions innovantes et courageuses ce sommet d’un partenariat rénové, revitalisé, nourri d’une âme nouvelle de pragmatisme créateur de projets concrets, structurants et transformateurs dont l’espérance a marqué ses travaux préparatoires ? Saura-t-il refonder les relations Afrique-Europe, dont le solide socle invite instamment à une adaptation à l’évolution mondiale vertigineuse où les exigences de rationalité, de technicité, de transparence, de redevabilité, d’égalité, sont les vrais paramètres de performance et de modernité de la gouvernance ? », s’est interrogé le Tchadien.

D’après M. Mahamat, il se dégage du parcours jusqu’ici accompli par le partenariat UA-UE « une préoccupation sur le comment de la mise en œuvre efficace et efficiente des différentes activités figurant dans les plans d’action. La lisibilité du partenariat ne pouvant être reflétée que dans des résultats tangibles. Ce souci du comment interpelle notre commune réflexion ».

Selon le président de la CUA, « deux paramètres » pourraient être conjointement pris en compte, à savoir, d’une part les mécanismes de financement et d’autre part les mécanismes de suivi et d’évaluation des projets et programmes.

Moussa Faki Mahamat souligne que les mécanismes classiques ont « clairement affiché leurs limites », invitant les deux Unions à « en inventer de nouveaux plus souples, plus efficaces, plus producteurs de résultats ». Pour lui, ces dernières devront surtout « coopérer plus efficacement dans la lutte contre les flux financiers illicites et rapatrier les fonds issus de tels flux vers l’Afrique ».

Par conséquent, « la bonne pratique d’évaluation périodique et régulière mérite d’être rapidement prise en compte, car elle offre le bénéfice de faciliter les ajustements conjoncturels requis et d’envisager l’avenir avec plus d’assurance et de maîtrise », suggère le Tchadien.

Le retrait de Barkhane et le sommet UE-UA à la Une en Afrique

Le retrait de Barkhane et Takuba du Mali ainsi que le sommet Union Européenne – Union Africaine qui se poursuit aujourd’hui dans la capitale belge sont les sujets qui reviennent principalement dans les médias africains consultés vendredi par APA.Maliweb indique que « la France et ses alliés annoncent un +retrait coordonné+ de leurs troupes » au Mali. L’annonce a été faite jeudi 17 février avant l’ouverture du sommet Union européenne-Union africaine, à Bruxelles, souligne le site malien.

« Le coq gaulois quitte sa basse-cour malienne », note de son côté L’Observateur Paalga, ajoutant que la force Barkhane se redéploye dans les autres pays du Sahel. « Une demi-surprise, cette annonce, tellement la relation entre Paris et Bamako était devenue tendue avec une atmosphère irrespirable dont le pic de pollution a été l’expulsion de l’ambassadeur de France accrédité au Mali le 31 janvier dernier », indique le journal burkinabè.

Le Monde Afrique qualifie cette force antiterroriste française de « défaite d’une utopie politico-militaire ». « Il est des défaites plus douloureuses que d’autres, surtout quand il s’agit d’examiner les causes d’un échec au long cours. L’histoire des neuf ans d’engagement de la France au Mali dans le cadre des opérations +Serval+ à partir de janvier 2013, puis +Barkhane+ à partir d’août 2014, reste encore à écrire », explique le journal français spécialisé sur le continent.

Le président sénégalais Macky Sall, nouveau président de l’Union Africaine ayant pris part à l’annonce de ces décisions sur le Mali, déclare dans l’agence de presse mauritanienne Sahara Media : « Nous comprenons la décision européenne de se retirer du Mali ».

EnQuête souligne que « le Mali (est) face à son destin » suite au retrait des militaires français et européens. « Chassés du Mali, la France et ses alliés comptent se repositionner au Niger et dans le Golfe de Guinée », note le journal sénégalais.

Par ailleurs, L’Essor indique que les Forces armées maliennes continuent leurs missions offensives contre les djihadistes. « Secteur 4 de l’opération Maliko : déluge de feu sur les repaires des terroristes », titre le quotidien malien.

Le site nigérien Mourya s’intéresse au sommet Union Européenne – Union Africaine, ouvert hier à Bruxelles, où se discute « l’avenir du Mali, du Sahel, de l’Afrique et de l’Europe en jeu ». « Le mini-Sommet de Paris tout comme le grand sommet de Bruxelles entre l’Afrique et l’Europe doit être une rencontre de vérité entre les dirigeants de deux continents. En plus des sanctions qui vont inexorablement s’appliquer au Mali, il faudrait bien que les dirigeants trouvent une formule adéquate à opposer aux groupes djihadistes, qui pullulent au Sahel et font des morts et des milliers des déplacés. D’autant que c’est l’avenir de l’Afrique qui se trouve en jeu finalement derrière les conflits et les crises qui se multiplient », analyse Mourya.

Sur ce sommet, le journal sénégalais Walf Quotidien rapporte que « Macky dit ses quatre vérités aux Européens ». Le Soleil indique qu’il s’agit de « huit propositions » formulées par le nouveau président de l’Union Africaine. L’Observateur précise pour sa part que ces propositions de Macky Sall visent « un nouveau partenariat avec l’Afrique ».

« Notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée » (Bazoum)

Le président nigérien Mohamed Bazoum, estime que le retrait des forces militaires européennes comme Barkhane et Takuba au nord Mali, risque de plonger tout le Sahel dans le chaos.Le président nigérien soutient qu’un départ de la force française Barkhane et de l’Union européenne Takuba, appelle à une réorganisation des pays du Sahel notamment le Niger qui partage une frontière avec le Mali. « Notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée. Nous prévoyons qu’après le départ de Barkhane et de Takuba, cette zone soit encore plus infestée et que les groupes terroristes se renforcent. Or, nous savons qu’ils ont vocation à étendre leur emprise » a indiqué Bazoum sur son compte Twitter.

Selon le chef de l’Etat de ce pays du G5 Sahel, les risques d’une résurgence des groupes jihadistes sont réels. « Le départ de Barkhane va créer un vide qui sera rempli par les organisations terroristes déjà présentes dans cette région. Cela va être une menace qui hypothéquera toute la stabilité du Mali d’abord, puis celle du Niger et de la sous-région par effet de contagion » craint-t-il. Bazoum déplore le retrait des forces militaires Barkhane et Takuba qui, à ses yeux, jouent un rôle très important dans la sécurisation du nord du Mali, si proche du Niger.

Barkhane va quitter le territoire malien, mais pas la bande du Sahel puisque les discussions engagées à Paris avec les pays ont « débouché à l’unanimité sur la nécessité d’une réarticulation du dispositif qui était en place au Mali Cela conduira notamment à une forme de présence de ces forces au Niger et sur le territoire d’autres pays africains, un peu plus au sud, qui en feraient la demande », s’est réjoui le président nigerien.

Au regard des développements récents au Bénin, il est clair, justifie Bazoum, « que ces pays ont des besoins. Il est prévisible qu’un certain nombre de ces forces soient disposées dans ces régions face à ces nouvelles menaces, ainsi qu’au Niger » dit-il.

Le Niger devrait accueillir de nouvelles bases pour la force militaire européenne Takuba, indique Bazoum. Cette décision va offrir de « grands avantages
à son pays », selon le successeur de Mahamadou Issoufou, arrivé au pouvoir en avril 2021. Car selon Bazoum, la « forces spéciales dispose de capacités répondant à la menace posée par les organisations terroristes ». A ce titre ajoute-t-il, « les discussions sont en cours avec la France et l’Union européenne et des protocoles doivent être signés à partir du mois de juin » informe Mohamed Bazoum.

Mais l’arrivée de Barkhane et Takuba suscitent déjà des remous au Niger. Selon Moussa Tchangari, secrétaire général de l’Association Alternative espace citoyens cité par Deutsche Welle, « C’est un risque que le régime prend en acceptant ce redéploiement ». Un risque surtout pour Mohamed Bazoum, qui après avoir contenu les contestations liées à son élection, joue avec « sa stabilité, son maintien (au pouvoir) au moment où on assiste, dans notre espace sahélien et en Afrique de l’Ouest de façon générale, à un retour des militaires aux affaires », explique-t-il.

Procès pour corruption : l’ancien président mozambicain au tribunal

L’ancien président mozambicain Armando Guebuza a été entendu dans le procès de la « dette cachée », un scandale financier, qui a plongé le Mozambique dans la pire crise financière de son histoire.L’ancien président mozambicain Armando Guebuza (2005-2015) a nié tout acte répréhensible lors de son témoignage dans le procès de « la dette cachée ». Il a défendu jeudi à la barre des témoins du procès de l’une des plus grandes affaires de corruption dans le pays, la décision de son gouvernement de contracter secrètement en 2014 d’énormes emprunts bancaires ayant mis le pays à genou.

Guebuza, qui a quitté le pouvoir en 2016, s’est présenté à la barre dans ce scandale qui mouille 19 fonctionnaires accusés d’avoir détourné un prêt de deux milliards de dollars américains obtenu par le gouvernement mais qui n’a pas été déclaré au Parlement.

Parmi les accusés, son fils Ndambi, de même l’ancien ministre des Finances du pays Manuel Chang en fuite en Afrique du Sud. Le fils de l’ancien président est accusé d’avoir touché des des pots-de-vin d’un montant supérieur à 500 millions de dollars pour persuader son père d’approuver le prêt secret. Armando Guebuza a fait valoir devant le tribunal que son gouvernement avait décidé de demander ce prêt, qui était apparemment destiné à des projets de pêche.

Guebuza (79 ans) est le premier ancien président mozambicain à témoigner dans une affaire judiciaire. La découverte du scandale des prêts secrets a entraîné le retrait d’une aide cruciale au Mozambique et l’effondrement du Kwacha, la monnaie locale.

Cette crise financière intervient au moment où le pays s’est engagé dans la lutte contre Al-Shabab, une guérilla jihadiste affiliée au groupe Etat islamique (EI) qui multiplie les assauts depuis trois ans dans le nord du pays principalement dans la ville de Palma.