juillet 2022 - Page 15 sur 25 - Journal du niger

Maroc : Des mesures pour l’organisation de la communauté juive marocaine

Le Conseil des ministres, présidé, mercredi à Rabat, par le Roi Mohammed VI a été marqué par la présentation du ministre de l’Intérieur d’un exposé portant sur les mesures élaborées concernant l’organisation de la communauté juive marocaine.Ces mesures tirent leur fondement de la charge suprême qui incombe au Roi en sa qualité d’Amir Al-Mouminine et garant du libre exercice des cultes pour l’ensemble des Marocains, toutes confessions religieuses confondues, et viennent consacrer l’affluent hébraïque en tant que composante de la culture marocaine riche de ses multiples affluents.

Le dispositif soumis à la haute appréciation du Souverain élaboré au terme de larges consultations avec les représentants de la communauté juive et des personnalités y appartenant, comprend la mise en place de trois instances. Il s’agit du Conseil national de la communauté juive marocaine qui veille à la gestion des affaires de la communauté et la sauvegarde du patrimoine et du rayonnement culturel et cultuel du judaïsme et de ses valeurs marocaines authentiques.

Des comités régionaux, issus du Conseil, seront chargés de gérer les questions et les affaires quotidiennes des membres de la communauté.

La deuxième instance concerne la Commission des Juifs marocains de l’étranger, qui œuvre à consolider les liens des juifs marocains établis à l’étranger avec leur pays d’origine, à renforcer leur rayonnement cultuel et culturel et à défendre les intérêts suprêmes du Royaume.

Quant à la troisième instance, elle consiste en la Fondation du judaïsme marocain, qui a pour missions de promouvoir et veiller au patrimoine immatériel judéo-marocain, de sauvegarder ses traditions et de préserver ses spécificités.

CAN-féminine : Le Maroc qualifié pour les demi-finales aux dépens du Botswana (2-1)

La sélection féminine marocaine de football s’est qualifiée pour les demi-finales de de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) féminine de football (Maroc-2022) aux dépens de son homologue botswanaise (2-1) mercredi au complexe sportif Prince Moulay Abdellah de Rabat et décroche ainsi pour la première fois de son histoire son billet pour la Coupe du monde prévue en Australie et en Nouvelle-Zélande en 2023.L’ouverture du score est intervenue par Sanaâ Mssoudy dès la 3 ème minute de la rencontre, avant que Keitumetse Dithebe ne réplique à la 7ème minute avec le but de l’égalisation.

Yasmin Mrabet a creusé l’écart à la faveur du Maroc à la 59e minute.

Militaires ivoiriens au Mali: Abidjan dénonce une «banalisation» de ses institutions

La Côte d’Ivoire n’agrée le traitement fait du dossier de ses soldats arrêtés par Bamako.Le gouvernement ivoirien a dénoncé ce mercredi une « banalisation » de ses institutions à la suite de l’arrestation de 49 de ses soldats, encore aux mains des autorités maliennes.

« Il y a une forme (…) de banalisation de nos institutions qui ne saurait être acceptable », a déclaré son porte-parole, Amadou Coulibaly, à l’issue du Conseil des ministres.

Le Conseil national de sécurité (CNS) de Côte d’Ivoire, réuni hier mardi en session extraordinaire, sous la présidence du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a appelé à la libération « sans délai » des militaires arrêtés, dimanche 10 juillet, à l’aéroport de Bamako par les autorités maliennes qui les considèrent comme des mercenaires.

« Pour ce qui concerne la Côte d’Ivoire, le Conseil de sécurité est l’instance suprême qui se prononce sur les questions sécuritaires », a précisé Amadou Coulibaly, ajoutant : « On ne pourrait comprendre qu’il soit mis en doute les conclusions de ce Conseil de sécurité si ce n’est que par ailleurs on veut chercher à analyser la parole de l’Etat ivoirien, (et) cela est inacceptable ».

Commentant cette situation, le porte-parole du gouvernement ivoirien a soutenu qu’« au Mali, ceux qui sont au pouvoir sont des militaires dont certains sont des forces spéciales, ils savent comment renverser un régime. Ce ne sont pas des touristes qui arrivent dans un aéroport (avec leur passeport qui vont renverser un régime) ».

Selon le Conseil national de sécurité de Côte d’Ivoire, ses militaires « injustement arrêtés » au Mali « sont régulièrement inscrits dans l’effectif de l’armée ivoirienne ». Il souligne que ces derniers se trouvaient au Mali dans le cadre des opérations des Éléments nationaux de soutien (NSE) et que leur présence est conforme aux mécanismes de soutien aux contingents des pays contributeurs de troupes en vertu d’une convention signée en juillet 2019 entre la Côte d’Ivoire et l’Organisation des Nations unies.

Ce soutien intervient « dans le cadre des missions de maintien de la paix et est bien connu des autorités maliennes », précise le CNS. C’est dans cette optique, poursuit-il, que des militaires ivoiriens sont présents à l’Aéroport de Bamako. Depuis 2019, sept contingents se sont relayés périodiquement sur ce site, sans aucune difficulté. Selon Abidjan, à son arrivée au Mali, le 10 juillet, dans le cadre de la 8e rotation, une copie de l’ordre de mission du contingent a été transmise aux autorités aéroportuaires maliennes pour attester de la régularité de la mission.

« Aucun militaire ivoirien de ce contingent n’était en possession d’armes et de minutions de guerre à sa descente de l’avion. Les armes du contingent, comme autorisées par les Nations unies pour la protection personnelle et les cas d’auto-défense et selon les procédures en la matière, se trouvaient dans un second avion », conclut la source.

Niger : Mohamed Bazoum en visite de travail à N’djamena

Le président de la République du Niger, Mohamed Bazoum, séjourne, depuis le mardi 12 juillet 2022, à Ndjamena, la capitale du Tchad, dans le cadre d’une visite officielle de 48 heures.

 

Arrivé en début d’après-midi, Mohamed Bazoum a été accueilli par son homologue le président de la Transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby.

Dans la soirée, le chef de l’État tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno « est allé, au nom du peuple tchadien, offrir un cadeau au Président MOHAMED BAZOUM et par ricochet au peuple nigérien ».

« Il s’agit des chameaux, un cadeau symbolique mais plein de signification dans le contexte sahélien. Le Président Mohamed Bazoum qui connaît la valeur de ce geste n’a pas manqué de dire tout le bien qu’il pensait des relations d’amitié qui lient le Tchad et le Niger », rapporte la présidence tchadienne.

Maroc : La 22ème édition du Festival National du Film du 16 au 24 septembre à Tanger

La 22ème édition du Festival National du Film (FNF) aura lieu du 16 au 24 septembre 2022 à Tanger, et ce, après une période de report en raison de la pandémie de la Covid-19, a annoncé mercredi le Centre Cinématographique Marocain (CCM), qui organise cette manifestation.Considéré comme une grande rencontre du 7ème art national, cette nouvelle édition du FNF, qui se tiendra dans le strict respect de la réglementation sanitaire en vigueur, revêt son caractère de manifestation artistique, culturel et promotionnel ayant pour objectifs de promouvoir le développement du cinéma marocain, de valoriser le travail des professionnels du secteur et de créer un cadre de rencontres, d’interactions et d’échanges.

Le programme de cette 22ème édition du FNF comporte trois compétitions. La première est réservée aux films de long métrage de fiction, la deuxième aux films de court métrage de fiction, la troisième aux films de long métrage documentaire. Ces films doivent être produits depuis la dernière édition du FNF tenue du 28 février au 07 mars 2020.

Cette édition prévoit également un « marché de Film » qui offrira un espace idéal pour discuter des sujets de la distribution et de l’exploitation cinématographiques dans l’ère des nouvelles formes de diffusion.

Au programme, figurent des rencontres et échanges professionnels pour discuter de l’état actuel du cinéma national et des perspectives de son développement, ainsi qu’une présentation du bilan cinématographique au titre des années 2020 et 2021.

Lutte contre le terrorisme: Niamey et Cotonou coopèrent

Les deux pays ont signé un accord de coopération militaire pour créer un outil plus efficace et plus performant contre le terrorisme.C’est désormais officiel ! Le Bénin et le Niger se mettent ensemble pour une coopération militaire plus étoffée, en termes de renseignement et de stratégies dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Frappés par le terrorisme, les deux pays ont signé, le lundi 11 juillet 2022 au Niger, un accord de coopération militaires. Le document a été paraphé par les ministres de la Défense nationale du Bénin et du pays hôte, rapporte un communiqué reçu ce mercredi à APA.

Selon Cotonou, en matière de lutte contre le phénomène djihadiste, le Niger a une grande expérience. Il constitue dans le Sahel, d’après le ministre béninois de la Défense nationale, une référence au sein des pays impactés par le fléau djihadiste.

« Cela fait dix ans que le Niger fait face à ce terrorisme, cela fait dix ans que le Niger s’est progressivement relevé et a dominé la situation », a déclaré Fortunet Alain Nouatin.

Cité dans un communiqué reçu ce mercredi à APA à APA, il a poursuivi : « La signature de cet accord marque l’entrée dans l’ère d’une coopération beaucoup plus étroite sur le plan défense et sécurité entre la République du Niger et la République du Bénin ».

Le Bénin à l’image de plusieurs autres pays côtier et du Sahel est confronté depuis quelques mois à des attaques djihadistes, de plus en plus récurrentes et souvent meurtrières. Ce qui a poussé le gouvernement du président Patrice Talon à multiplier les actions pour annihiler ces attaques pour la quiétude de ses populations.

Au cours de cette cérémonie de signature de l’accord, le Niger a promis de partager son expérience et son savoir-faire avec son « vieil ami, le Bénin ». Ce qui fait dire à son ministre de la Défense nationale, Alkassoum Indattou, que son pays « est disposé à faire tout ce qu’il faut pour qu’on puisse arriver à aider les autres pays à être résilients dans le combat contre le terrorisme ».

Drame de Melilla : Le CNDH présente les conclusions préliminaires de sa mission d’information

Le Conseil marocain des droits de l’Homme (CNDH) a présenté, mercredi à Rabat, les conclusions préliminaires de sa mission d’information, mandatée après les incidents tragiques survenus devant le point de passage entre Nador et Melilla, où quelque 2000 migrants avaient tenté de franchir la clôture métallique.Les conclusions, présentées par la présidente du Conseil, Mme Amina Bouayach, lors d’une conférence de presse, contient les constatations de la mission dépêchée à Nador et ses environs en vue de mener des entretiens avec toutes les parties prenantes, y compris les autorités, la société civile et les migrants, collecter des données et recueillir les faits et les informations concernant cet incident.

Les données collectées et les témoignages recueillis sur les méthodes adoptées pour franchir la clôture métallique ont permis d’élaborer un cadre général chargé d’enseignements relatifs aux formes, évolutions et mutations qui caractériseront inévitablement les futures tentatives menées par les migrants, relèvent les auteurs du rapport.

Selon le CNDH, 23 personnes sont décédées lors de cet incident, dont cinq sont arrivées décédées à l’hôpital. Le nombre de blessés est de 217, dont 77 parmi les migrants et 140 parmi les forces publiques.

Les décès enregistrés ont été causés par asphyxie mécanique sur suffocation provoquée par la bousculade et l’agglutination du nombre important de victimes dans un espace hermétiquement clos (catastrophe de masse), avec mouvement de foule en panique. L’autopsie demeure la seule voie à même de vérifier avec précision les causes de décès dans chaque cas.

La commission n’a pu déterminer si l’origine des blessures de certains migrants qu’il a visités provenait des chutes et des bousculades ou de blessures résultant d’un recours disproportionné de la force, relève le rapport du CNDH.

Aucune des personnes décédées lors de la tentative de franchir la clôture n’a été enterrée et la Commission d’information s’est assurée du nombre des corps lors de sa visite à la morgue, fait savoir le CNDH, ajoutant que la commission régionale des droits de l’Homme assure le suivi des procédures d’autopsie et d’analyse ADN.

La commission a mené des entretiens avec les autorités et les associations non gouvernementales et a rencontré les migrants blessés hospitalisés, précise le document, soulignant que tous ont unanimement soutenu qu’il n’y a pas eu de recours aux balles, que les forces de l’ordre ont utilisé des matraques et du gaz lacrymogène.

Le Conseil prend note avec « satisfaction » de la décision d’effectuer des autopsies visant à déterminer les circonstances des décès, ainsi que les analyses ADN à même de garantir les droits des familles des défunts et leur inclusion dans les dossiers des procès.

Selon  des informations recueillies, en particulier de la part  d’organisations non gouvernementales, la commission invoque l’hypothèse de survenance de violences derrière la clôture en raison de la réticence ou de l’hésitation des autorités espagnoles à fournir l’assistance et les secours nécessaires, malgré les bousculades et l’accrochage des migrants devant les  portes tourniquets restés hermétiquement fermées, ce qui a eu pour effet probable une aggravation  du nombre de décès et de blessées.

Les témoignages recueillis par la Commission lors des différentes réunions ont mis en exergue l’afflux d’un nombre important de migrants de nationalité soudanaise, dont certains sont arrivés au Maroc début 2021 et qui sont détenteurs du statut de « demandeur d’asile ». Ces témoignages ont souligné que les tentatives de mars 2022 ont été conduites par des migrants de cette même nationalité. Cela pourrait être considéré comme un changement dans la composition de nationalité des migrants qui se trouvent dans la province de Nador.

Le Conseil note l’émergence d’un changement fondamental marquant les tentatives de passage de Nador à Melilia. Ce changement est lié à la forme adoptée, à savoir un assaut soudain, bien organisé et inhabituellement mené durant la journée, ayant ciblé le passage et non la clôture grillagée et ayant tenté de forcer le passage au lieu d’escalader le grillage. De plus, il est à noter qu’une seule nationalité constitue la majorité absolue des migrants ayant tenté de forcer le passage.

Les affrontements, qui constituent, d’après le CNDH, un précédent « inédit » au niveau des tentatives visant à franchir la clôture séparant Nador et Melilla ont été caractérisés par une violence aigue simultanément perpétrée par un très grand nombre de migrants (estimés à environ 2000 personnes) armés de bâtons, de pierres et d’armes tranchantes.

La Commission déplore l’atteinte grave portée par certains des migrants à l’intégrité physique de certains des membres des forces de l’ordre qui ont été séquestrés et dont les équipements ont été saisis.

Le Conseil regrette que ces affrontements « douloureux » et « regrettables » aient été accompagnés par la dissémination de fake news, de fausses images et de publications mensongères sur les réseaux sociaux.  Cela a eu pour effet de créer une profonde confusion auprès de l’opinion publique nationale et internationale au sujet des allégations liées à l’utilisation des balles réelles et aux insuffisances des soins médicaux.

Militaires ivoiriens arrêtés au Mali : peut-on encore éviter le pire ?

Le bras de fer semble engagé entre Abidjan et Bamako dans l’affaire des soldats ivoiriens détenus au Mali.L’arrestation, dimanche 10 juillet, de 49 militaires ivoiriens à l’aéroport de Bamako par les autorités maliennes qui les considèrent comme des mercenaires « dont le dessein est de briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali » a fait réagir Abidjan.

A l’issue du Conseil national de sécurité convoqué, mardi 12 juillet, sous la présidence du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, la Cote d’Ivoire exige la libération sans délai de ses soldats qui, selon sa version, sont des « Eléments nationaux de soutien (NSE) », un « mécanisme de soutien aux contingents des pays contributeurs de troupes dans le cadre des Missions de maintien de la paix ».

Cet échange est vu comme un début de brouille diplomatique entre les deux pays par un chercheur malien en sciences politiques qui s’en tient à la thèse du « malentendu ». « On peut penser que les procédures n’aient pas été suivies à la règle ou que des documents prévenant de l’arrivée de ces militaires n’aient pas été transmis à temps ou au bon endroit », explique-t-il.

Climat de méfiance 

Inscrit en master Défense et Sécurité au Centre de Recherche d’études politiques et stratégiques de l’université de Yaoundé 2 (CREPS) au Cameroun, Brice Anatole Minkoa soutient pour sa part que « depuis l’arrivée des militaires au pouvoir et surtout après le dernier coup d’Etat de mai 2021, les relations sont tendues entre le Mali et la Côte d’Ivoire ».

S’exprimant dans l’anonymat, un chercheur ivoirien et spécialiste du Sahel, confie à APA : « Depuis le coup d’Etat, le président ivoirien Ouattara est présenté comme un adepte de la ligne dure et à l’origine des sanctions économiques et financières de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) contre le Mali finalement levées dimanche 3 juillet 2022 ».

Notre interlocuteur invoque également le dossier Karim Keïta. En exil en Côte d’Ivoire après le renversement en août 2020 du régime de son défunt père, Ibrahim Boubacar Keïta, par les colonels qui gouvernent actuellement le Mali, Karim Keïta est visé par un mandat d’arrêt international émis en juillet 2021 par la justice malienne dans l’affaire dite du journaliste Birama Touré, porté disparu depuis 2016.

En novembre 2021, la tentative de saisie d’un appareil de la compagnie aérienne Air Côte d’Ivoire, sur le tarmac de l’aéroport de Bamako avait ravivé la tension, relevée d’un cran par la divulgation en février 2022 d’une conversation téléphonique attribuée au président Alassane Ouattara et à l’ex-Premier ministre malien, Boubou Cissé.

Dans cet élément sonore de cinq minutes partagé à satiété sur les plateformes numériques, il est prêté aux deux hommes d’Etat d’avoir cassé du sucre sur le dos de la junte qui tient les rênes du Mali.

Le parquet de la commune IV de Bamako s’était saisi du dossier et avait ouvert une enquête pour « atteinte ou tentative d’atteinte et complicité à la sureté intérieure et extérieure du Mali ». Cela avait fini par convaincre les plus sceptiques de la détérioration des relations ivoiro-maliennes. Pour autant, personne ne s’attendait à ce qui s’est produit dimanche dernier à l’aéroport de Sénou.

Reprendre en main sa souveraineté 

Il est important de rappeler que « cet incident se produit dans un contexte de volonté de reprise en main par le Mali de sa souveraineté stratégique et militaire ».

Dans ce chapitre, les autorités maliennes n’avaient pas hésité en février 2022 à demander aux militaires français de plier bagage alors que l’opération Barkhane est en cours de retrait de ce pays ouest-africain plongé dans une crise sécuritaire depuis une dizaine d’années.

De même, le contingent danois arrivé à Bamako dans le cadre de la constitution de la Task Force Takuba avait été éconduit par Bamako.

En mai dernier, le Mali s’est retiré du G5 Sahel et de sa force conjointe, en signe de protestation contre le fait qu’on lui ait refusé de présider cette organisation créée en 2014 pour lutter contre les jihadistes. Deux des cinq Etats membres, notamment le Tchad et la Mauritanie ont tenté de faire revenir les autorités maliennes sur leur décision, en vain.

Dès lors, on pourrait se poser la question de savoir jusqu’où est prête à aller Bamako dans son différend avec Abidjan ? Le communiqué du 11 juillet lu à la télévision nationale par le ministre malien de la Décentralisation et de l’Administration territoriale annonce des poursuites judiciaires contre les 49 soldats ivoiriens.

Appel au calme

Du côté des autorités ivoiriennes, la fermeté est certes de rigueur, mais on veut « continuer d’œuvrer pour le maintien d’un climat de paix et de fraternité qui a toujours prévalu entre la Côte d’Ivoire et le Mali ».

À cet effet, les populations ivoiriennes dont une partie se fait entendre sur les réseaux sociaux en menaçant de s’en prendre aux ressortissants maliens, sont appelées au « calme et à la retenue ». « Cette affaire devrait être réglée à l’amiable rapidement, pour éviter qu’elle ne s’aggrave, qu’elle ne s’envenime et que les conséquences soient inattendues pour tout le monde », avertit le chercheur malien sous couvert de l’anonymat.

Hévéa : la Côte d’Ivoire vise le 3e rang mondial

La filière hévéicole ivoirienne compte officiellement 120.000 producteurs.La Côte d’Ivoire veut rester leader africain de la production d’hévéa et occuper le 3e rang mondial, avec une production qui doit passer de 1,100 million de tonnes par an à 1,5 million de tonnes par an. Pour ce faire, ce pays d’Afrique de l’Ouest veut restaurer 100.000 ha d’hévéa d’ici à 2027. C’est l’ambition de Michel Koblavi-Dibi, le nouveau président du Conseil d’administration de la Fédération des organisation professionnelles agricoles (OPA) de producteurs de la Filière hévéa de Côte d’Ivoire (FPH-CI).

« Nos plantations sont vieillissantes, le dernier rapport qui a été fait au niveau national, montre qu’il faut qu’avant 2027, on ait planté au moins 100.000 ha d’hévéa pour rester 4e mondial », a dit M. Koblavi-Dibi lors de sa prise de fonction.

Élu à l’unanimité par les administrateurs de la FPH-CI, le 24 juin 2022, à l’issue d’une Assemblée générale mixte tenue à Abidjan, M. Koblavi-Dibi, voudrait sur les 22 dossiers en cours, mettre la priorité sur quatre.

Il s’agit du certificat foncier, la révision du mécanisme des prix en concertation avec les industriels, le projet de création de petites unités de transformation en « feuilles fumées », et le renouvellement du verger.

A ce jour, la phase pilote du projet de certificat foncier, en cours d’achèvement, enregistre 6.950 souscripteurs.

Pour le président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), Eugène Kremien, les producteurs et les usiniers doivent s’entendre sur la chaîne de valeur pour que chacun y trouve son compte.

Il a insisté sur « la cohésion et la solidarité du collège des producteurs et des industriels », faisant remarquer que si les acteurs ne vont pas à l’essentiel, « dans trois à quatre ans, on aura plus assez de plantations ».

De son côté, le commissaire du gouvernement, André Kouassi, représentant du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a promis que l’Etat entend jouer sa partition dans l’accompagnement et la structuration pour que « la filière repose sur des bases solides ».

Le secteur de l’hévéa en Côte d’Ivoire a rapporté en 2021 environ 850 milliards Fcfa, selon le président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), Eugène Kremien, précisant que cela « ne représente que 5% de la valeur réelle de notre caoutchouc ».

France: un génocidaire rwandais condamné à 20 ans de prison

L’accusé dirigeait une Préfecture dans le sud du Rwanda au moment du génocide contre les Tutsis en 1994.La Cour d’assises de Paris (France) a condamné, mardi en fin de journée, Laurent Bucyibaruta, ancien haut fonctionnaire de l’administration de Gikongoro (Sud), à 20 ans de prison pour son rôle dans le génocide de 1994 au Rwanda.

Le prévenu, qui a nié les accusations, était accusé d’avoir dirigé le massacre de Tutsis dans les secteurs de Gikongoro de Murambi, Cyanika, Kaduha, Kibeho, la prison de Gikongoro, l’école technique de Murambi dans le sud du Rwanda.

La Cour présidée par le juge Jean Marc Lavergne l’a déclaré coupable de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité. Elle a notamment estimé qu’en vertu de sa position et de son autorité, Bucyibaruta qui comparaissait libre, a commis des crimes de complicité dans le massacre de Tutsis à l’Ecole Marie-Merci de Kibeho.

Cependant, Laurent Bucyibaruta, 78 ans, été innocenté de toutes les charges liées au génocide de Kibeho, pour lequel il était accusé d’être impliqué dans la mort de plus de 28.000 personnes.

Tout au long des audiences, les procureurs de l’Organisation des Nations unies l’ont accusé d’être responsable pénalement en raison de ses fonctions de commandant. En effet, en tant que responsable de l’ordre et du droit public, il avait le pouvoir de demander l’intervention de l’armée.

Le Parquet l’a également accusé de complicité de crimes de génocide en vertu de sa fonction qui lui permettait d’avoir le contrôle total des Interahamwe.

L’accusation l’a enfin reconnu coupable d’incitation au génocide, soutenant que quelques jours après la mort du président Juvénal Habyarimana, Bucyibaruta s’est promené dans la région de Gikongoro dans une voiture avec un mégaphone pour galvaniser les Hutus.

Gikongoro a été l’une des régions les plus touchées par le génocide qui a fait au moins 800.000 morts au Rwanda entre avril et juillet 1994, selon l’Onu.