juillet 2022 - Page 23 sur 25 - Journal du niger

Sénégal : la levée l’embargo de la Cedeao contre le Mali à la Une

La presse sénégalaise est revenue dans sa livraison du lundi 4 juillet, sur la levée des sanctions économiques et financières de la Cedeao contre le Mali.« Le soulagement sur l’axe Dakar-Bamako », raconte le quotidien national Le Soleil, qui souligne une note déjà « très salée » pour les opérateurs économiques sénégalais.

Sommet d’Accra du 3 juillet, « la Cedeao lève les sanctions contre le Mali », titre L’AS. Le journal parle de « ouf de soulagement » pour le peuple malien.

+Embargo contre le Mali+, « la Cedeao lève le coude sur le dossier » malien, indique Walf Quotidien. Le journal d’ajouter que le « Mali retrouve une partie de ses poumons qu’il avait perdus depuis le 9 janvier à la suite des sanctions de la Cedeao ».

« Quand la tabaski accélère l’ouverture des frontières », titre La Tribune. Le journal explique que cette décision de l’organisation régionale intervient, après l’adoption d’un chronogramme qui fixe une transition de 24 mois pour les militaires au pouvoir Mali.

Bes Bi, « Le Jour » reste mesuré et évoque une « liberté provisoire » pour le Mali avec une levée partielle des sanctions. La parution soutient que les sanctions financières qui visaient certains dirigeants maliens sont toujours maintenues. Le Mali reste également suspendu des instances de la Cedeao.

Au plan national, EnQuête consacre un dossier sur le « spectre des inondations » cette année avec une « pluviométrie excédentaire à normal », annoncée par la météo nationale. Le journal souligne qu’à Keur Massar, localité située dans la banlieue dakaroise et très touchée par les inondations de l’année dernière, les travaux sont réalisés à 85%.

L’Observateur, de son côté, évoque le retour du phénomène de l’émigration clandestine. Le journal indique que malgré la reprise des embarcations de fortunes vers l’Espagne, les derniers chiffres du comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec), notent pourtant une baisse considérable du phénomène.

En sport, beaucoup de journaux sont revenus sur le report de la Can qui devait se tenir en juin 2023 en Côte d’Ivoire. Stades expliqe ce rendez-vous majeur du football africain, a été décalé de six mois par la Confédération africaine de football (Caf). Il se tiendra désormais en janvier-février 2024, à cause de la saison des pluies au mois de juin, au pays de la lagune Ébrié.

Sommet ordinaire de la Cédéao : de bonnes nouvelles pour le Mali

Les chefs d’Etats et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont levé les sanctions infligées à Bamako depuis janvier 2021.La décision était attendue. C’est désormais chose faite. Selon plusieurs sources présentes à Accra (Ghana), la Cédéao a levé les sanctions économiques et financières imposées au Mali depuis janvier 2021. Le sommet d’Accra a également décidé du retour à Bamako des diplomates de la Cédéao.

Ces dernières semaines, Bamako a multiplié les actes de bonne volonté pour aboutir au résultat obtenu ce 3 juillet 2022.  

Une loi électorale fixant les modalités de l’organisation des élections a été adoptée par le Conseil national de transition (CNT) et promulguée par le chef de l’Etat de transition, le colonel Goïta. De même, un projet de chronogramme des élections selon lequel la présidentielle est prévue en février 2024 a été présenté aux partis politiques. 

Dans deux mois, le Mali devrait également disposer de son projet de nouvelle Constitution. Les personnes chargées de le rédiger ont été nommées par décret mercredi dernier.

Les dirigeants ouest africains, réunis pour la 61e session ordinaire de l’organisation sous-régionale ont aussi acté une transition de 24 mois à compter du 1 juillet 2022 pour le Burkina Faso. Par la même occasion, ils ont rejeté la proposition de 39 mois de transition formulée par la junte en Guinée et décidé de la nomination d’un nouveau médiateur.

Foot: la Can 2023 Côte d’Ivoire décalée

Le rendez-vous du football africain se jouera finalement en janvier/février 2024, a annoncé ce dimanche 3 juillet 2022 son instance faîtière.La Côte d’Ivoire devra encore patienter pour voir les stars du football africain jouer sur son sol. La Confédération africaine de football  (Caf) a décidé de décaler la Coupe d’Afrique des nations (Can 2023) en janvier/février 2024.

L’annonce a été faite par Patrice Motsep, président de la Caf, ce dimanche à Rabat (Maroc), au terme d’une réunion du Comité exécutif (ComEx) organisée en marge de la Can 2022 féminine.

« Je dois vous dire que je suis tellement fier du bon travail réalisé par la Côte d’Ivoire, avec d’excellents progrès. Le principal problème ici, c’est fondamentalement la pluie, le climat. C’est la seule et unique raison pour laquelle le Comité exécutif de la CAF a décidé de déplacer la CAN en Côte d’Ivoire en janvier/février 2024 ». Il ajoute : « Je pense que cette compétition sera spéciale », a dit M. Motsep.

La prochaine Can était prévue en juin/juillet au pays de la lagune Ebrié.

Umaro Embalo Sissoco élu président de la Cédéao

Le président bissau-guinéen succède à son homologue du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, dont le mandat a pris fin ce 3 juillet 2022.Umaro Embalo Sissoco est le nouveau président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Le chef de l’Etat bissau-guinéen a été élu à l’issue de la 61e session ordinaire de la réunion des dirigeants des pays de la sous-région qui se tient à Accra, au Ghana. 

« Heureux d’avoir été élu à la présidence de la Cédéao. C’est un grand honneur et une marque de confiance à l’endroit de la Guinée-Bissau. Remerciements chaleureux à l’endroit de mes pairs. Les défis sont importants et nous devons donner le meilleur de nous », a réagi l’intéressé sur son compte Twitter.

Le 61ème sommet ordinaire de la Cédéao ouvert, ce dimanche matin, devrait se pencher aussi sur les sanctions à lever ou non pour le Mali, la Guinée et le Burkina Faso dirigés par des juntes militaires. Ces trois pays n’ont pas été conviés à la réunion. 

Selon plusieurs journalistes qui ont fait le déplacement dans la capitale ghanéenne, le Mali et le Burkina Faso devraient voir la levée des sanctions qui leur sont imposées contrairement à la Guinée. Conakry n’a pas de médiateur désigné de l’organisation sous-régionale. Ce qui complique davantage ses relations avec la Cédéao.

Sommet de la Cedeao: quel sort pour les putschistes ouest africains ?

A Accra, la capitale du Ghana, se réunissent ce dimanche 3 juillet 2022, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).Les dirigeants de la sous-région ouest africaine planchent sur la situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. A l’issue de la présentation de rapports de médiateurs désignés pour ces trois pays, il est attendu que les dirigeants ouest africains prennent des décisions en faveur du maintien ou non des sanctions décidées par l’organisation sous-régionale contre ces pays depuis que des militaires y ont pris le pouvoir en 2020, 2021 et 2022. 

Réunis le 4 juin 2022 lors d’un sommet extraordinaire, les chefs d’Etats étaient divisés sur le sort à réserver au Mali qui, depuis le deuxième coup de force de mai 2021 mettant fin à la transition mise en place après le coup d’Etat d’août 2020, donne du grain à moudre à la Cedeao. 

Certains présidents étaient pour le maintien des sanctions pour contraindre le régime du colonel Assimi Goïta à réduire la durée de la transition à 16 mois conformément au souhait de la Cedeao, alors que d’autres avaient plaidé leur levée pour des raisons humanitaires. 

Contre toute attente, la junte malienne a décidé, au lendemain de ce sommet, de rester au pouvoir pour 24 mois supplémentaires. Une décision contestée par la Cedeao.

Pour autant, les échanges entre les deux parties se sont poursuivis pour aboutir à un « chronogramme mutuellement acceptable de transition ». 

Ces derniers jours, Bamako semble s’être inscrit dans une dynamique d’attendrissement de l’organisation régionale. Dans un premier temps, une loi électorale fixant les modalités de l’organisation des élections a été adoptée par le Conseil national de transition (CNT) et promulguée par le chef de l’Etat de transition, le colonel Goïta. A cela s’ajoute la présentation aux partis politiques d’un projet de chronogramme des élections.   

S’agissant du cas burkinabè, des avancées ont été notées à l’issue de la visite du médiateur de l’organisation sous-régionale, l’ex-président nigérien, Mahamadou Issoufou, à Ouagadougou à la veille du sommet d’Accra de ce 3 juillet. 

Selon un communiqué sanctionnant la visite du médiateur, « le gouvernement (du Burkina Faso) s’est montré disposé à parvenir, avec la Cedeao, à une durée consensuelle de la transition », fixée à 36 mois par la Charte de la transition. 

Suspendue des instances de la Cedeao, la Guinée espère éviter un durcissement des sanctions. Dans cette perspective, le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, auteur du coup d’Etat du 5 septembre 2021 contre le président Alpha Condé, a envoyé des missions diplomatiques dans plusieurs capitales ouest africaines pour plaider sa cause.

Cependant, ces efforts risquent d’être sapés par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) qui, à la veille du sommet du 3 juillet, « sollicite la bienveillance de la Cedeao » pour l’ouverture d’un cadre de dialogue avec les acteurs politiques et la société civile.

Cette principale organisation de la société civile et de l’opposition a aussi demandé à la Cedeao d’intervenir pour « la fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la transition, au lieu des 39 mois imposés par le Comité national  du rassemblement pour le développement (CNRD) de manière unilatérale, le respect des droits et libertés fondamentaux, notamment le droit de manifester conformément aux engagements nationaux, régionaux et internationaux de la Guinée ».

Au-delà des décisions attendues sur le sort de ces trois pays, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement élira le remplaçant du président ghanéen, Nana Akufo Addo, ci-devant président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest  (Cedeao) et nommera le nouveau président de sa commission pour la période 2022-2026.

Côte d’Ivoire : report du procès de l’attentat de Grand-Bassam

L’audience va se tenir en octobre prochain conformément aux dispositions du parquet.Le procès relatif à l’attentat de Grand-Bassam, cité balnéaire située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan, initialement prévu le 6 juillet 2022, a été renvoyé en octobre 2022, selon le Procureur de la République de Côte d’Ivoire, Richard Adou.

« L’audience prévue le 6 juillet 2022 ne pourra pas se tenir, eu égard au grand nombre de victimes et de représentants de victimes résidant hors du territoire de la République, qui souhaitent se constituer en partie civile en vue de la défense de leurs intérêts », a expliqué M. Adou ce week-end à Abidjan au cours d’une rencontre avec la presse.

Une procédure judiciaire avait été ouverte à la suite de l’attentat terroriste perpétré dans la ville balnéaire de Grand-Bassam, le 13 mars 2016. Selon le procureur de la République, elle a abouti au renvoi des accusés devant le tribunal criminel siégeant à Abidjan.

« Pour une bonne administration de la justice, ce procès se tiendra dans le courant du mois d’octobre 2022 », a-t-il indiqué.

Le dimanche 13 mars 2016, trois hommes armés ont ouvert le feu sur des individus sur la plage de Grand-Bassam, faisant 19 morts dont 10 Ivoiriens, quatre Français,  deux Libanais, une Allemande et un Macédonien, et 33 blessés.

Marlène-Kany Kouassi, nouvelle Miss Côte d’Ivoire

Elle a succédé à Olivia Yacé, reine de la beauté en Côte d’Ivoire en 2021 et 2e dauphine du concours de beauté Miss monde 2021.Sur les bords de la lagune Ebrié, Marlène-Kany Kouassi a été élue, samedi soir, Miss Côte d’Ivoire 2022.

Le jury, au terme des différents passages des cinq candidates finalistes, a déclaré Marlène-Kany Kouassi (1,73 m; 23 ans) Miss Côte d’Ivoire 2022, Diako Nassita (1,74 m; 24 ans) première dauphine et Laurel Gnakpa (1,79 m, 24 ans) deuxième dauphine.

Sur 28 candidates sélectionnées, dix ont été éliminées dans le parcours et cinq retenues pour la finale, à savoir Kouassi Marlène-Kany (1,73 m; 23 ans); Gnakpa Laurel (1,79 m; 24 ans); Diako Nassita (1,74; 24 ans); Touré Amy (1,73 m; 24 ans); Kouamé Paule-Nelly (1,81 m; 20 ans). 

Miss monde 2021, le mannequin polonais Karolina Bielawska, a assisté à la finale de cette messe de la beauté, accompagnée de Julia Morley, présidente du Comité Miss monde. Plusieurs rênes de beauté ont effectué le déplacement pour participer à cet instant féerique.

L’épouse du vice-président de la République, Mme Meyliet Koné, représentait à cette 26e édition de Miss Côte d’Ivoire, la marraine de l’événement, Mme Dominique Ouattara. Elle a félicité la lauréate Marlène-Kany Kouassi, qui était en pleur, parée de sa couronne.

Des écologistes occidentaux critiquent le projet d’oléoduc africain

L’infrastructure doit relier les champs pétrolifères ougandais au port de Tanga en Tanzanie.Le projet d’oléoduc d’Afrique de l’Est (EACOP, sigle anglais) est devenu le dernier point sensible de l’Afrique, qui cherche à trouver des solutions endogènes à ses éternels problèmes de développement, à un moment où des rumeurs habituelles sont distillées par des écologistes occidentaux.

 Pourtant, l’EACOP est perçu comme une solution essentielle pouvant éradiquer la pauvreté énergétique du continent africain d’ici à 2030.

En plus de transporter le pétrole dont la région a tant besoin et d’améliorer la sécurité énergétique en reliant les bassins riches en hydrocarbures de l’Ouganda à ses destinations régionales et internationales, l’oléoduc devrait créer des milliers d’emplois et renforcer les communautés locales dans les pays initiateurs.

L’EACOP, également connu sous le nom d’oléoduc Ouganda-Tanzanie, sera long de 1443 kilomètres et reliera les champs pétrolifères ougandais au port de Tanga en Tanzanie. Avec une capacité de transport d’environ 216.000 barils par jour, son coût est estimé à 3,5 milliards de dollars et, une fois terminé, il sera le plus long oléoduc chauffé du monde.

Cependant, malgré son importance pour l’Ouganda et le reste de l’Afrique, ce pipeline devrait être une nouvelle victime d’une conspiration internationale, car certains groupes écologistes occidentaux demandent son abandon en raison de préoccupations environnementales.

Les activistes climatiques #StopEACOP ont ciblé le financement du projet, 20 grandes banques ayant été convaincues de retirer leur soutien au projet. Les manigances des militants écologistes occidentaux semblent toutefois aboutir au résultat inverse et ont revigoré les promoteurs du projet de me mener à terme.

Les gouvernements ougandais et tanzanien ont fait appel au groupe sud-africain Standard Bank pour les conseiller sur le projet.

L’actionnariat du gazoduc est partagé entre TotalEnergies (62%), l’« Uganda National Pipeline Company » (15%), la « Tanzania Petroleum Development Corporation » (15%) et la « China National Offshore Oil Corporation » (8%).

En février 2022, TotalEnergies avait annoncé son intention d’investir dix milliards de dollars dans ce projet.

Le président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie (AEC), NJ Ayuk, a déclaré qu’aucune quantité d’« éco-socialisme sensationnel » ne priverait l’Afrique de son rêve d’une solution pour remédier à sa pauvreté énergétique.

« Les Ougandais et les Tanzaniens ne devraient pas avoir à payer le prix des nations occidentales et développées », a déclaré M. Ayuk, ajoutant que « l’Afrique ne mérite pas cela ; l’Afrique mérite le droit de développer ses ressources et cela inclut l’EACOP ».

Rien que pendant la phase de construction, il est attendu du projet, des milliers d’emplois et de grandes opportunités pour les entreprises locales.

La Tanzanie et l’Ouganda devraient connaître une augmentation de 60% des investissements directs étrangers, et d’autres capitaux devraient affluer tout au long des étapes ultérieures du projet.

« Ce projet ne doit pas être arrêté par des fanatiques qui pensent que l’Ouganda, un pays dont l’empreinte de gaz à effet de serre est l’une des plus faibles, doit être puni et payer la facture des nations riches qui utilisent désormais le charbon pour alimenter leurs industries et leurs foyers », a poursuivi M. Ayuk.

Il a promis que la Chambre africaine de l’énergie (AEC) va promouvoir l’EACOP lors de la Semaine africaine de l’énergie qui se tiendra en Afrique du Sud en octobre 2022.

CAN-2022 féminine: Le Maroc s’impose face au Burkina Faso

L’équipe nationale féminine s’est imposé par 1 but à 0, samedi, face au Burkina Faso à l’occasion de la première journée de la phase de groupes de la Coupe d’Afrique féminine des Nations.C’est devant le regard des présidents de la CAF, Patrice Motsepe, celui de la FIFA, Gianni Infantino et de la FRMF, Faouzi Lekjaa que les Lionnes de l’Atlas ont signé leur première victoire de la CAN 2022 en s’imposant (1-0) face au Burkina  Faso. 

Après une cérémonie d’ouverture haute en couleur, les Marocaines ont entamé la rencontre en mettant la pression sur le camp burkinabé pour dénicher un premier but. Toutefois, les tentatives marocaines ont marqué de réalisme face à une solide défense des joueuses du Burkina Faso. Après plusieurs tentatives, les Marocaines ont fini par débloquer le compteur sur un coup franc très bien exécuté par Ghizalne Chebbak (29e).

Loin de baisser les bras, les joueuses du Burkina Faso ont continuées à défendre sans relâche leurs filets, toute guettant la moindre occasion de contre attaque. Du retour des vestiaires, les Marocaines ont continué à dominer le jeu, sans pouvoir concrétiser leurs actions offensives.

La rencontre s’est soldée sur une victoire (1-0) du Maroc. Un succès qui ne rassure pas, lorsqu’on sait que l’objectif de demi-finale que l’équipe espère atteindre. Les Lionnes auront une nouvelle occasion de rehausser leur niveau lors du second match du groupe A qui les opposera, mardi, à l’Ouganda.

 

Vers une stratégie régionale contre les discours de haine en Afrique centrale

Le document permettra de mieux comprendre le sens des concepts, y compris la différence entre les discours de haine et l’incitation à la violence.Le discours de haine et d’incitation à la violence contre les communautés rwandophones s’est répandu, ces dernières semaines, en République démocratique du Congo (RDC). Cela fait suite à la reprise des combats entre la rébellion du M23, soutenue par Kigali selon Kinshasa, et les forces armées congolaises. Un bouvier rwandophone, a ainsi été lynché par une foule lors d’une marche organisée le 20 juin dernier en soutien aux Forces armées de la RDC engagées dans l’Est du pays.

C’est dans ce contexte de haute tension entre les deux voisins qu’un projet de stratégie régionale et de plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique en Afrique centrale a été adopté à l’issue d’un Forum tenu du 21 au 24 juin 2022 dans la capitale congolaise.

Le projet met l’accent sur la nécessité de se conformer aux normes internationales en matière de droits humains, en particulier le droit à la liberté d’opinion et d’expression. Celle-ci est en effet considérée comme l’un des principaux moyens de lutter contre les discours de haine, à travers notamment des contre-récits, des discours positifs et la promotion d’un espace civique.

Globalement, ce dispositif propose des outils appropriés pour faire face à ce phénomène de manière collective et coordonnée. Il définit les acteurs chargés de sa mise en œuvre, le dispositif de coordination ainsi que les priorités de la sous-région dans ce domaine.

L’Orbanisation des Nations unies (Onu) a salué l’adoption de ce projet de stratégie et de plan d’action, soulignant qu’il s’agit d’une « importante initiative pour le vivre-ensemble dans les pays de l’Afrique centrale ».

Parlant au nom de cette organisation lors de la cérémonie de clôture, Abdoul Aziz Thioye, Directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme en RDC, représentant la Cheffe de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), a réitéré la disponibilité de l’Onu à accompagner sa mise en œuvre.

Pour sa part, Nana Manwanina Kiumba, ministre déléguée près le président de la République, représentante du chef de l’Etat congolais, a indiqué que la RDC, qui assure actuellement la présidence en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), fera tout ce qui est possible pour inciter les pays de la sous-région à adhérer aux conclusions du Forum.

Elle a précisé que, compte tenu de l’importance du projet de stratégie et du plan d’action adopté le 24 juin 2022 à Kinshasa, il est « crucial de mettre en mouvement les mécanismes devant permettre aux Etats membres de la CEEAC de l’endosser et de l’intégrer comme outil communautaire de prévention et de lutte contre les discours de haine en Afrique centrale ».

Le Forum de Kinshasa a été aussi marqué par l’adoption de deux Déclarations, celle de l’ensemble des participants et celle des représentants des instances de régulation de la communication et des médias d’Afrique centrale.

Ces derniers se sont engagés « fermement à contribuer à la poursuite du processus de validation et de mise en œuvre du projet de stratégie régionale de prévention et de lutte contre les discours de haine en Afrique centrale adopté lors du Forum de Kinshasa ».

Ils ont plaidé pour « un accompagnement en vue du lancement d’un Forum annuel des régulateurs sur les questions de paix et sécurité en Afrique centrale afin de contribuer à la recherche des solutions durables aux défis de gouvernance qui interpellent les pays de la sous-région ».

A cet égard, ils ont exprimé le vœu de « nouer des partenariats formels et dynamiques avec la CEEAC et toutes les autres organisations régionales et internationales oeuvrant pour la paix et le développement » de l’Afrique centrale.    

L’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), le Congo, la RDC, le Gabon et le Tchad étaient représentés au Forum de Kinshasa. La rencontre a mobilisé une centaine de participants, dont des journalistes, blogueurs et autres professionnels de l’information et de la communication ainsi que des régulateurs et auto-régulateurs des médias, des membres de la société civile et des confessions religieuses, des commis de l’Etat et des acteurs socio-politiques, entre autres.