août 2022 - Page 18 sur 25 - Journal du niger

La Côte d’Ivoire initie une Journée de conservation des mangroves

En 20 ans, les forêts de mangrove ont régressé de 10% en Côte d’Ivoire.La première Journée de Conservation des mangroves ivoiriennes a vécu, mercredi 10 août 2022, sous l’égide de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à travers le projet Initiative Pêches Côtières en Afrique de l’Ouest (IPC-AO).

Elle s’est tenue à Niéga, dans le département de Sassandra (Sud-Ouest), en raison de la conservation de la mangrove dans ce village. Dr Yacoub Issola, de la Convention d’Abidjan, coordonnateur de la composante mangrove du Projet IPC-AO, a invité les localités abritant les mangroves à s’inspirer du modèle réussi de Niéga.

« Contrairement aux autres villages de Sassandra, Niéga est l’un des villages qui a pu conserver ses mangroves dans leur état naturel du fait de ses us et coutumes », ce qui a présidé au choix de ce village pour abriter la première édition de cette journée, a-t-il expliqué.

Il a souligné que la Journée internationale pour la conservation de l’écosystème de la mangrove vise à « encourager et témoigner notre reconnaissance aux populations locales pour leurs efforts pour la protection de cet écosystème unique, spécial et fragile ».

Abondant dans le même sens, Lamine Coulibaly, préfet de région du Gbôklè, préfet du département de Sassandra, a invité les femmes de sa circonscription administrative à contribuer à préserver les mangroves en mettant fin à l’utilisation des palétuviers pour le fumage de poisson.

Pour amener les populations de Niéga à poursuivre leurs efforts de conservation de la mangrove et maintenir le village propre, le Projet ICP-AO, leur a offert un important lot d’équipements d’entretien d’environ 132 articles.

Ces articles sont composés de brouettes, de poubelles, de bottes, de râteaux, de machettes et de pelles d’une valeur d’environ 3.500.000 F CFA. Un don remis en présence des autorités locales dont le directeur départemental du ministère des Eaux et Forêts, qui est la tutelle de gestion des mangroves.

Un atelier de restitution de plusieurs études sur les mangroves menées par le projet IPC-AO a été organisé en marge de cette célébration officielle, en présence d’une quarantaine de parties prenantes dont des pêcheurs à petite échelle et des femmes transformatrices de poisson.

Ces études réalisées sur la période 2000–2020 ont révélé que les forêts de mangrove ont augmenté de 2,72% sur les sites du Projet IPC-AO au Sénégal, alors qu’elles ont régressé de 10% en Côte d’Ivoire.

Parmi les facteurs de destruction, on a l’agriculture avec l’expansion des plantations des produits d’exportation, la construction des infrastructures (routes), l’urbanisation, et surtout la coupe abusive du bois pour des usages divers dont le fumage des produits de la pêche.

« Si rien n’est fait pour leur protection, toutes les superficies de mangroves vont disparaitre, et avec elles, toute la biodiversité qu’elles comportent », a alerté Dr Yacoub Issola.

Guinée : la dissolution du FNDC condamnée par plusieurs organisations

La dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) est une violation des libertés individuelles et collectives, selon des organisations de défense des droits humains et des mouvements citoyens africains.La junte guinéenne est passée à l’acte. Alors que des rumeurs couraient lundi soir sur les réseaux sociaux, le gouvernement de transition a sorti un arrêté mardi pour officialiser la dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Cet important collectif, fer de lance de la contestation contre l’ex-président Condé (2010-2021) et qui s’oppose depuis plusieurs mois à la junte au pouvoir en Guinée, préparait pourtant une manifestation le 17 août sur l’ensemble du territoire guinéen.

Mais pour le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, l’arrêté de dissolution du FNDC « prend effet à compter de sa date de signature », c’est-à-dire samedi dernier. « Leur mode opératoire se structure par des actions violentes au cours de manifestations interdites, des attaques contre des individus qui ne partagent pas leur idéologie, et des actions ciblées contre les forces de l’ordre », a-t-il chargé avant de noter que « ce groupement de fait (…) provoque des manifestations armées sur les voies et lieux publiques, ayant les agissements d’un groupement de combats et de milices privées ».

Le gouvernement de transition précise que le FNDC, « mettant en péril l’unité nationale, la paix publique et le vivre ensemble, ne figure pas sur la liste des ONG en Guinée, ni sur la liste des collectifs d’association (…) et encore moins dans le répertoire des ONG agréées en République de Guinée ».

Un non événement pour le FNDC

Toutefois, le chargé de communication du collectif, Abdoulaye Oumou Sow, a refusé de commenter l’arrêté du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. « Nous ne nous sentons pas concernés », a-t-il dit à l’AFP, comme pour signifier qu’ils maintiennent leurs prochaines manifestations. Le FNDC avait suspendu ses mouvements de contestation pour une semaine, dont celui prévu dans tout le pays le 4 août, « à la demande expresse » du chef de l’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Cette trêve avait pour « unique objectif de donner une chance à la médiation de la Cédéao pour trouver une issue favorable à la crise en Guinée », avait indiqué le collectif.

De son côté, Cellou Dalein Diallo, principal opposant guinéen sous l’ancien président Alpha Condé, a condamné la décision du gouvernement de transition en estimant que c’était « un coup dur porté à la liberté, la justice, la démocratie et la paix ».

En dehors de la Guinée, le bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a qualifié la dissolution du FNDC, un organisme dont le rôle « a été déterminant dans la promotion et l’avancement des droits humains en Guinée », comme « une grave atteinte aux libertés d’association et de réunion pacifique reconnues par la Constitution guinéenne ». Ainsi, cette ONG des droits humains « appelle les autorités à rétablir le FNDC et à garantir la liberté d’expression et d’association qui sont des droits consacrés par des conventions et traités internationaux relatifs aux droits humains que la Guinée a ratifiés, ainsi que par la Charte de la transition ».

Soutiens internationaux

Au Sénégal, le mouvement « Y’en a marre » a apporté également son soutien au collectif guinéen, fondé autour de coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile. Selon son coordonnateur, Aliou Sané, « le FNDC, comme tous les mouvements citoyens, tire sa légitimité du peuple guinéen. Il n’a donc besoin ni d’approbation ni d’autorisation pour parler au nom de ceux qui s’y reconnaissent ».

Ancien directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le Sénégalais Alioune Tine s’est insurgé aussi contre l’acte que vient de poser le chef de la junte guinéenne. « Mamadi Doumbouya vient de franchir un seuil critique dans la violation des droits humains avec la dissolution du FNDC. Ce que Alpha Condé n’a jamais fait. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et le Rapporteur Spécial de l’ONU sur la liberté d’expression doivent intervenir en Guinée », a-t-il souligné sur les réseaux sociaux.

Après avoir renversé le 5 septembre 2021 Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010, le colonel Mamady Doumbouya s’est engagé à remettre le pouvoir aux civils dans un délai de trois ans. Le 1er août dernier, la Cedeao a appelé les acteurs politiques guinéens à s’asseoir autour d’une table pour « désamorcer la tension et convenir d’un calendrier et de modalités raisonnables pour le rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel ». Mais le FNDC estime que la junte refuse « de répondre aux nombreux appels au dialogue sur la transition ».

Le collectif, qui exige en outre la libération sans condition de tous ses militants arrêtés lors des dernières manifestations, reproche ainsi au pouvoir guinéen son « attitude de défiance chronique » vis-à-vis de la Cedeao, mais aussi sa « gestion unilatérale et autoritaire de la transition » et « l’usage illégal d’armes létales dans la gestion des manifestations ».

Présidentielle kenyane : Ruto et Odinga au coude à coude

Les résultats provisoires de l’élection présidentielle de mardi au Kenya annoncent une course serrée entre le vice-président William Ruto et le leader de l’opposition Raila Odinga, rapporte APA mercredi à Nairobi.Avec plus de 85% des résultats affichés, les deux hommes se tiennent dans un mouchoir de poche. Le vainqueur de la présidentielle doit recueillir plus de 50% plus une voix.

La Commission électorale indépendante (IEBC) devrait annoncer les résultats dans les trois prochains jours, selon certains de ses responsables.

Selon l’IEBC, le taux de participation de la présidentielle du mardi dépassait les 60%. La Commission salue le climat pacifique qui a prévalu lors du scrutin mais note des défaillances dans le dispositif du vote électronique lors du scrutin.

Plus de 22 millions de Kenyans étaient inscrits sur les listes électorales.

La corruption, le chômage et une économie en difficulté ont été les principaux thèmes de la campagne menée pendant des mois par les quatre candidats autorisés à se présenter à la présidence.

Deux autres candidats considérés comme des outsiders se sont également présentés à la présidence, à savoir David Waihiga Mwaure du parti Agano et George Wajackoyah du parti Roots du Kenya.

Le Nigeria menacerait de quitter la Cedeao

Le Nigeria menacerait de quitter la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qu’elle a contribué à fonder en 1975 pour promouvoir l’intégration économique, parce que l’Organisation n’embauche pas ses citoyens.Selon des rapports émanant du siège de l’organisation, basé à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, la nation la plus peuplée d’Afrique menace de se retirer si la gouvernance de l’Organisation n’est pas réformée.

Pourquoi ?

Des politiciens nigérians de haut rang affirment que les personnes qui travaillent au sein des structures de l’organisation se voient refuser des promotions.

Dans un scénario qui ne correspond pas à sa taille et à sa population (216 millions d’habitants) en Afrique de l’Ouest, le Nigeria dit avoir constaté avec frustration, du fait que ses candidats sont constamment « ignorés » pour des emplois qui devraient leur revenir au vu de leur mérite.

Les représentants nigérians au Parlement de la Cedeao ont fait cette menace après que certains dirigeants du bloc régional ont prétendument défié les directives leur demandant d’arrêter de recruter leurs proches et leurs amis à des postes de haut niveau.

The Vanguard a rapporté lundi que les législateurs nigérians ont fait référence aux énormes engagements financiers de leur pays envers l’organisme régional, malgré ses problèmes de sécurité interne.

Selon eux, il n’y a pas de retour sur investissement proportionnel pour le Nigeria dans la Cedeao pour tout ce que le pays a fait et continue de faire pour la région depuis sa création en 1975.

Le vice-président de la Chambre des représentants du Nigeria, qui est également le premier vice-président du Parlement de la Cedeao, Ahmed Idris Wase, aurait déclaré qu’il était devenu impératif que son pays revoie sa position sur la pertinence de rester au sein de la Cedeao.

« Si vous êtes dans un système, et vous n’obtenez pas de bons résultats, alors que vous y investissez votre argent, il est préférable de le quitter. Dans une situation où nous avons un déficit d’infrastructures et où nous sommes confrontés à des problèmes de sécurité, pourquoi devrions-nous continuer à investir notre argent là où il ne profitera pas à notre pays ? Oui, nous nous retirerons si nous n’obtenons pas le résultat souhaité », a déclaré M. Wase.

« Nous demandons justice non seulement pour les Nigérians, mais aussi pour l’ensemble de la communauté de la Cedeao. C’est ce que demandent les députés. Il y a quelques pays qui veulent diriger la Cedeao selon leur propre plan, mais nous ne tolérerons pas cela », a-t-il averti.

Le Représentant permanent du Nigéria auprès de la Cedeao, Musa Nuhu, avait déjà écrit au président du parlement régional, Sidie Mohamed Tunis, au sujet d’un scandale de népotisme présumé dans les recrutements au sein de l’organisation.

La lettre de M. Nuhu, datée du 20 juillet 2022, était intitulée « plainte officielle concernant le traitement injuste et la confirmation du personnel au Parlement de la Cedeao ».

Le ministère des Affaires étrangères du Nigeria, l’Assemblée nationale et la Présidence n’ont pas fait de commentaires sur ces allégations.

Suspension des recrutements

Les institutions du bloc ouest-africain ont été accusées par le Nigeria de « manipulations et de favoritisme en termes d’emplois et de promotions », dont les conditions ne sont pas strictement appliquées dans la plupart des cas, selon les sources.

Les allégations de népotisme sont si répandues au sein des institutions de soutien de l’organisation des 15 que des responsables de premier plan comme le président du parlement régional ne peuvent plus les ignorer ou rester réticents alors que les spéculations abondent.

Le Président du parlement de la Cedeao, Sidie Mohamed Tunis, a depuis annoncé que les recrutements dans les différentes institutions de l’organisation étaient temporairement suspendus pendant qu’un groupe d’experts vérifiait la justesse des allégations du Nigeria selon lesquelles certaines des personnes recrutées avaient bénéficié de favoritisme de la part de relations travaillant dans ces institutions.

Le panel devrait rendre ses conclusions dans quelques jours et Tunis a déclaré qu’entre-temps, le parlement de la Cedeao souhaitait faire savoir qu’il restait attaché aux principes protégeant les droits de tous les citoyens ouest-africains à trouver du travail dans ses différentes institutions lorsque des postes sont disponibles.

Mais le Nigeria peut-il se permettre de quitter Cedeao dont le siège se trouve dans son pays (Abuja) et qu’il soutient depuis sa création ?

De nombreuses personnes avisées affirment que la menace de quitter le bloc n’est qu’une stratégie utilisée par la deuxième plus grande économie d’Afrique pour tester son influence au sein du bloc et forcer les autres membres à respecter son potentiel inégalé en tant que membre important du bloc.

Sujet de campagne ?

D’autres cadres de l’Organisations des autres pays membres, estiment que ces allégations relèvent de la « politique du dessous de la ceinture », à un moment où le Nigeria est pris dans la fièvre des élections pour désigner le successeur de Muhammadu Buhari à la présidence du pays l’année prochaine.

Le rapport du journal Vanguard cite les réactions des députés de la Cedeao qui accusent leurs homologues nigérians de déformer les faits et de bluffer pour s’attirer les faveurs de l’électorat nigérian avant les élections générales de l’année prochaine.

Le chef de la délégation libérienne au parlement régional, Edwin Snowe, a déclaré que ceux qui ont fait ces allégations font de l’obstruction pour impressionner les Nigérians avec un œil évident sur les élections.

Il a averti les législateurs nigérians de ne pas jeter des calomnies inutiles sur le Parlement et son président en déformant les faits.

« La Cedeao est fondée sur la solidarité ; il n’y a rien qui rende la puissance juste dans la communauté. La délégation nigériane qui remet en cause le processus de recrutement déforme les décisions qui émanent de la plénière. Je comprends que nos frères se présentent aux élections et parfois ils font de l’obstruction parce qu’ils veulent le vote et le soutien de leurs circonscriptions électorales pour sentir qu’ils représentent les intérêts du Nigeria au Parlement. Mais nous ne permettrons pas que le Parlement soit utilisé comme un tremplin pour la réélection de politiciens », a-t-il averti.

Le Nigeria, en tant que membre fondateur du bloc, estime qu’il continue à jouer un rôle essentiel dans le succès des institutions de l’organisation, en apportant son poids aux efforts régionaux de médiation de la paix ou de résolution des crises politiques et sécuritaires dans la région, surtout ces derniers temps.

Sous l’égide de Lagos, la Cedeao a été créée en 1975 pour favoriser l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest – une région de 5.114.162 km2, une population estimée à 450 millions de personnes et un Pib de 675 milliards de dollars, selon une estimation de 2015.

Le Sénégal met au défi ses nouveaux députés et secourt ses inondés

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur les chantiers qui attendent les nouveaux députés et le point sur les secours organisés par le gouvernement pour libérer les zones dakaroises inondées par les eaux de pluies.Sud Quotidien titre sur « ces grands défis de la 14ème législature », notant que les nouveaux députés ont du pain sur la planche sur des questions comme la promotion de la bonne gouvernance et la reddition des comptes. Si Birahim Seck de l’ONG Forum Civil les invite « à débloquer les dossiers sous le coude du président de la République », le professeur Ngouda Mboup de l’Université Cheikh Anta Diop « exige l’évaluation des plans Orsec qui devrait être l’un des premiers chantiers législatifs ».

A propos de la succession de Moustapha Niasse à la tête de la présidence de l’Assemblée nationale, Walf Quotidien note que la candidature de l’ancienne Premier ministre Aminata Touré, tête de liste de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir) aux élections législatives du 31 juillet dernier, constitue une « équation ». Le journal évoque le « lourd contentieux » qu’elle entretient avec le Parti démocratique sénégalais (PDS) sur la condamnation de Karim Wade par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), alors qu’elle était ministre de la Justice à l’époque.

Aujourd’hui, le PDS est le fer de lance de la coalition Wallu Sénégal (libérer le Sénégal), qui a raflé de nombreux sièges de députés aux dernières législatives, alors que la coalition au pouvoir, qui s’est retrouvée avec une majorité relative de 82 députés, espère une reconstitution de la famille libérale pour avoir la majorité absolue à l’Assemblée. Toutefois, Walf Quotidien indique que « le piège du vote par bulletin secret » pourrait être fatal à celle qui est surnommée Mimi Touré.

Sur la nomination d’un nouveau gouvernement, attendue depuis longtemps, EnQuête note que le président Macky Sall a lancé « l’horloge politique » à 18 mois de la fin de son mandat, et donc de la prochaine élection présidentielle. « Macky contre la montre », estime le journal, notant que le chef de l’Etat est « face aux dilemmes politiques ».

Sur les dernières inondations de Dakar, L’Observateur note que la capitale sénégalaise « appelle toujours +eau+ secours » même si « plus de 1,4 million de mètres cubes d’eau ont été déjà évacués ». Ce résultat, explique Vox Populi, est dû au déploiement du Plan Orsec vendredi dernier, le jour où de fortes pluies se sont abattues sur Dakar causant de fortes inondations, des pertes en vies humaines et matérielles. Ce plan d’urgence mobilise, à présent, « un dispositif de 380 hommes, 98 motopompes et électropompes », d’après le journal.

Agriculture, Covid-19 et égalité hommes-femmes au menu des quotidiens marocains

La récolte céréalière de 2022, la gestion de l’épidémie de coronavirus et le débat sur l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mercredi.+L’Opinion+, qui évoque la récolte céréalière de 2022, relève une récolte « dérisoire » avec une production qui ne dépasse pas 34 millions de quintaux, chiffre largement inférieur à celui de l’année précédente où le Royaume avait réalisé une performance historique (103,2 MQ).

La publication précise que cette récolte est loin de répondre aux espérances des professionnels, encore moins aux besoins du Royaume en la matière.

Avec une chute aussi inquiétante de la récolte, il est certain que le Maroc n’aura d’autre choix que d’aller compenser les pertes sur le marché international, estimant que cette facture devrait être “plus salée” pour satisfaire les besoins du pays jusqu’à la fin de l’année, relève-t-il.

Quoiqu’il en soit, la sécheresse a montré que l’agriculture marocaine dépend trop de la pluie, d’où la nécessité d’un nouveau modèle plus résilient, suggère-t-il.

+Aujourd’hui Le Maroc+, qui commente la fin de la deuxième vague Omicron annoncée mardi par le ministère de la Santé, souligne la nécessité de “rester sur nos gardes” en maintenant “malgré tout et en toute circonstance un certain niveau de vigilance”.

Le quotidien indique que le Maroc a été l’un des pays à avoir réussi une “bonne stratégie de riposte” dès le déclenchement de la pandémie, faisant état d’une “bonne gestion”, qui a permis une “reprise assez rapide” de notre économie en limitant au grand maximum les pertes.

Il estime nécessaire de “maintenir le cap”, de “rester sur la même trajectoire” et de “préserver les acquis du Royaume obtenus jusqu’ici contre la crise”.

+L’Économiste+, qui s’intéresse au débat sur l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage, écrit que selon une enquête de L’Economiste-Sunergia, 66% des personnes interrogées pensent que les femmes doivent travailler au même titre que les hommes en dehors du foyer, alors que 63% des sondés s’opposent à l’égalité en matière d’héritage.

La publication estime que des milliers de femmes et de jeunes filles restent “sous le joug des pressions patriarcales et rétrogrades”, soulignant que face à cela, certains parents tentent, tant bien que mal, de corriger la situation, mais qu’ils ne constituent pas une majorité.

Le journal que “la plus grande bataille” sera “sans aucun doute” celle des mentalités, afin d’”espérer en finir avec cette fameuse féminisation à géométrie variable”.

Maroc: les quatre grandes priorités du projet de loi de finances 2023

Le projet de loi de finances (PLF) au titre de l’exercice 2023 fixe quatre grandes priorités, considérant les orientations royales contenues dans le discours du Trône et reflétant les engagements du programme gouvernemental, selon la note de cadrage dudit projet adressée par le Chef du gouvernement aux départements ministériels.Il s’agit de renforcer les bases de l’Etat social, de relancer l’économie nationale via l’appui à l’investissement, de consacrer la justice spatiale et de récupérer les marges de manœuvre financières pour garantir la durabilité des réformes, précise cette note.

“Le monde vit depuis 2020 des crises successives, avec l’apparition de la pandémie du covid-19 et ses répercussions sanitaires, économiques et sociales mondiales. Le Maroc, sous la conduite éclairée et visionnaire de SM le Roi Mohammed VI, a réussi à surmonter ces crises et limiter ses impacts à travers une politique proactive et efficace”, fait savoir la même source.

Et d’ajouter que cette politique a permis de préserver la stabilité de la situation pandémique, le soutien aux ménages et entreprises touchés, en plus du lancement de grandes réformes relatives à la généralisation de la protection sociale et la relance de l’économie nationale via la création du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement et la réforme du secteur public.

Ces mesures ont eu un impact positif sur la situation macroéconomique du Royaume, le taux de croissance ayant atteint 7,9% à fin 2021. Une tendance qui s’est poursuivie au début de l’année 2022, à travers la réouverture des frontières nationales en février dernier, ce qui a permis à plusieurs secteurs économiques comme le tourisme et le transport aérien de reprendre progressivement leurs activités.

Toutefois, avec ces prémices de la relance économiques et avant la rémission des effets économique et sociaux de la crise sanitaire mondiale, une crise de hausse des prix a vu le jour à l’échelle internationale, laquelle a pris davantage de l’ampleur suite au déclenchement de la crise russo-ukrainienne au début de 2022, constituant un fort choc à l’économie mondiale, dans le sillage des pressions inflationnistes qui a touché aussi bien les économies avancées que celles émergentes.

Les taux d’inflation ont atteint, au premier semestre de 2022, des niveaux sans précédent dans la majorité des pays, en raison de la hausse des prix des produits alimentaires et des matières premières et énergétiques.

Parallèlement, l’année 2022 a été marquée par la rareté des précipitations, le Maroc ayant connu la crise de sécheresse la plus dure depuis 40 ans, avec ce que ça nécessite en termes de mobilisation pour soutenir les zones rurales touchées et l’intervention en urgence et avec l’efficacité nécessaire pour gérer la rareté de l’eau.

Covid-19: Fin de la deuxième vague Omicron au Maroc (ministère)

Le ministère marocain de la Santé et de la Protection sociale a annoncé, mardi, la fin de la deuxième vague Omicron, après deux semaines consécutives de niveau de vigilance « vert faible » de la circulation communautaire du Covid-19 et le début de la phase post-vague ou la quatrième période intermédiaire. »Le Maroc a connu une quatrième vague de la circulation communautaire du Covid-19 qui a duré 11 semaines et a atteint son apogée dans les deux semaines du 20 juin au 03 juillet derniers », a indiqué le coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique du ministère de la Santé et de la Protection sociale, Mouad Mrabet, dans sa présentation du bilan bimensuel de la situation épidémiologique (05 juillet au 08 août 2022).

La fin d’une vague épidémique ne signifie pas la fin de l’épidémie, a averti M. Mrabet, soulignant que la propagation du virus se poursuivra à un niveau faible avec la possibilité de la parution d’une éventuelle vague, mais pas imminente.

Dans le même contexte, il a été noté que les deux dernières semaines ont été marquées par une décroissance graduelle du niveau de la circulation du virus, a-t-il assuré, précisant que le taux de positivité des analyses est passé de 22,6% pendant la semaine de pointe à 3,2 % la semaine dernière, avec un indice de reproduction des cas qui se situe à 0,83.

Selon les derniers rapports du Consortium national de veille génomique, le mutant Omicron est toujours répandu avec deux principaux sous-mutants (BA.5 82,5%) et (BA.2 10,5%), contre 7% pour les autres sous-mutants, a-t-il relevé.

Concernant les autres indices, M. Mrabet a fait état d’une baisse de 76% du nombre de cas graves ou critiques dans les services de réanimation pour s’établir à 999 cas pendant cette 4ème vague, contre 4.201 qui ont été admis pendant la même période durant la 1ère vague d’Omicron. Ce résultat est dû au fait que les citoyens acquièrent une immunité naturelle et vaccinale contre les cas graves et critiques, a-t-il argué.

Un total de 931 cas graves dus à la Covid-19 a été évité pendant la vague actuelle et ce grâce à la campagne nationale de vaccination, a-t-il relevé, citant les données du Centre d’opérations d’urgence de santé publique relevant du ministère.

Concernant les cas de décès, ils ont atteint 182 au cours de cette vague, contre 1.182 durant la 1ère vague d’Omicron, soit une baisse de 85% par rapport aux deux vagues.

Pour ce qui est de la campagne nationale de vaccination, le taux des personnes ayant pris la dose de rappel a atteint 18,3%, alors que près de 30.000 personnes en ont reçu la 4ème dose, précise-t-on.

Le responsable sanitaire a réitéré l’appel à l’ensemble des citoyens âgés de 60 et de 18 ans et plus, ainsi que les personnes atteintes de maladies chroniques à recevoir la dose de rappel, six mois après avoir reçu la 3ème dose, exhortant les personnes qui présentent des symptômes respiratoires à porter le masque et à cesser toute activité professionnelle ou sociale, tout en se rendant aux établissements de santé pour diagnostic et traitement approprié.

Oscars 2023 : le Maroc en quête du film qui le représente

Le Centre Cinématographique Marocain (CCM) a lancé un appel à projet afin de sélectionner l’unique film marocain qui représentera le Royaume, dans la catégorie du long-métrage international, lors de la 95ème cérémonie de la prestigieuse compétition des Oscars, organisée par l’Académie des arts et des sciences du cinéma (AMPAS), et prévue le 12 mars 2023 à Los Angeles.La commission du CCM se réunira, en septembre, afin de choisir le long métrage qui représentera le Maroc lors de la prochaine édition de cette grand-messe du 7e art. Les films soumis à la commission devraient répondre à un certain nombre de critères. 

Pour être recevable, le film doit durer plus de 40 minutes, être produit en dehors des Etats-Unis dans une langue dominante étrangère, autre que l’anglais. Les films en question doivent notamment faire l’objet d’une exploitation commerciale dans les salles de cinéma au Maroc, entre le 1er janvier et le 30 novembre 2022, pendant au moins sept jours consécutifs. 

Les auteurs de longs métrages d’animation et documentaires peuvent également soumettre leurs candidatures avant le 19 août 2022, date de clôture de l’appel d’offres.

Alassane Ouattara et Macky Sall ont-ils comploté contre le pouvoir à Bamako?

Dans la foulée de l’arrestation à Bamako de 49 ivoiriens à Bamako, le mois dernier, Abidjan et Dakar ont été accusés de comploter contre les autorités de transition maliennes. Aliou Sall, frère cadet du président sénégalais est cité comme acteur central dans cette affaire. Enquête exclusive.Que s’est-il vraiment passé le Dimanche 10 juillet à l’aéroport international Président Modibo Keita de Sénou, près de Bamako? Ce jour-là, la cinquantaine de soldats ivoiriens qui s’étaient présentés aux autorités de la principale plateforme aéroportuaire du Mali, avaient-ils essayé d’entrer illégalement sur le sol malien,  avec « le dessein funeste de briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel », selon les  mots du gouvernement malien?
Pour les autorités de transition au pouvoir à Bamako, il n’y a pas de place au doute: ces soldats ivoiriens ne sont rien d’autres que des « mercenaires », car n’ayant pas réussi à montrer des preuves attestant de la légalité de leur présence sur le sol malien.

Dès le lendemain de la première sortie des autorités maliennes sur cette affaire, le chef de l’Etat Ivoirien, Alassane Ouattara a convoqué une réunion du Conseil national de sécurité pour exiger la libération sans délai de ses militaires. Le gouvernement ivoirien affirme que ces soldats sont inscrits dans l’effectif de l’armée et se sont trouvés au Mali dans le cadre du dispositif des éléments nationaux de soutien (NSE). Un mécanisme de l’Onu qui permet aux pays contributeurs aux troupes des missions onusiennes de maintien de la paix, comme celle présente sur le territoire malien, la Minusma, de disposer d’un appui logistique.
La veille, Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma à Bamako, est intervenu, dans un fil de discussion sur son compte personnel du réseau social Twitter, renforçant indirectement la thèse ivoirienne. Selon lui, les soldats ivoiriens ne sont certes pas des « casques bleus », surnom des militaires onusiens. Mais « leur relève aurait été communiquée aux autorités nationales ». En raison de cette sortie, le fonctionnaire onusien a été prié par les autorités de Bamako de quitter le Mali dans un délai de 72 heures.

Aliou Sall, frère du président sénégalais  

L’affaire aurait pu rester une histoire classique de tension diplomatique entre deux pays voisins, surtout qu’aux premières heures ayant suivi l’arrestation des soldats ivoiriens l’idée a circulé comme comme quoi cette affaire n’était vraisemblablement  qu’un coup de pression de Bamako pour obtenir d’Abidjan l’extradition de Karim Keita. C’est le fils du président malien renversé en août 2020 par les colonels qui dominent actuellement le pouvoir à Bamako et il était sous le règne de son père le patron de la commission de défense à l’assemblée nationale malienne que la justice de son pays accuse de malversations financières.

Mais l’affaire prend une tournure inattendue au sein des opinions et des chancelleries de la sous-région, lorsqu’une vidéo qui devient très vite virale sur les réseaux sociaux vient donner une version de faits qui dépasse largement les accusations du gouvernement malien.
Ce clip de 16 minutes 38 secondes est signé du célèbre avatar ivoirien Chris Yapi. Un compte anonyme très suivi en Afrique francophone depuis qu’au lendemain de la rupture en 2109 entre le président Alassane Ouattara et son ancien bras droit et dauphin constitutionnel, Guillaume Soro, il s’est fait connaître par une série de révélations inédites sur certains cercles du pouvoir Ivoirien. Depuis quelques temps, cependant, celui qui signe ses sorties par « Chris Yapi ne ment jamais » semble, de l’avis de plusieurs spécialistes, avoir moins d’informations de première main que de « fake News ».

Titrée « Comment Alassane Ouattara et Macky Sall s’enrichissent sur le sang des maliens », la vidéo de Chris Yapi, laisse penser que les présidents ivoiriens et sénégalais avaient tenté une opération de déstabilisation visant les autorités maliennes de transition issues des deux coups d’Etat d’août 2020 et mai 2021.
Pour justifier ses accusations, Chris Yapi fait d’Aliou Sall, frère cadet du chef de l’Etat sénégalais la pièce maîtresse de sa démonstration, en affirmant que la compagnie aérienne, Sahel Aviation Service (SAS) qui a transporté les 49 soldats ivoiriens interpellés et dont les installations dans la zone aéroportuaire de Bamako sont gardées par des unités ivoiriennes, est une « propriété de la famille Sall avec pour partenaire Alassane Ouattara ».

Chris Yapi avance que SAS a été créée par Aliou Sall lorsqu’il « brassait des milliards en tant que directeur général de la Caisse des Dépôts et de Consignations (CDC), gérant de la société pétrolière Petrotim Limited, administrateur et  actionnaire à la Banque de Dakar (BD) et maire de Guédiawaye (ville côtière, située au nord de Dakar)…».
Dans ces « révélations » de Chris Yapi, il y a des faits incontestablement vrais. Mais il y a aussi du faux. Beaucoup de faux.
Une recherche sur Dun and Bradstreet, une compagnie américaine fournissant des données commerciales et financières sur les entreprises dans le monde entier, permet de constater qu’il y a au moins quatre sociétés dénommées « Sahel Aviation service », avec des activités différentes les unes des autres et installées dans quatre pays distincts: Mali, Etats-Unis, Singapour et Afrique du Sud.
Le nom du frère cadet du président sénégalais n’apparaît nulle part dans les documents de ces compagnies. En revanche, un acte notarié établi à Dakar, indique que l’ancien maire de Guédiawaye a créé une compagnie aérienne dénommée  Sahel Aviation Sarl. Une homonymie nettement imparfaite avec Sahel Aviation Service ou SAS, la société impliquée dans l’affaire des 49 ivoiriens arrêtés à Bamako.

La déclaration notariée de conformité de l’entreprise fondée à Dakar par le frère du président sénégalais a pourtant été exhibée par Chris Yapi lui-même. On y apprend que Sahel Aviation Sarl a été créée en 2012 par Aliou Sall et un associé nommé Patrick Correa. Contrairement aux affirmations de la vidéo de Chris Yapi, à cette époque Aliou Sall n’était pas encore directeur général de la CDC à la tête de laquelle il n’a été porté qu’en 2017 avant d’en être évincé en 2019.
Contacté par Apa, Aliou Sall s’étonne que son nom soit associé à cette histoire. « Je suis totalement étranger à cette opération de transport de militaires ivoiriens au Mali. Je ne connais pas et n’ai jamais été en contact avec Sahel Aviation Service », se défend-il.
« J’avais créé en 2012 au Sénégal une société dénommée Sahel Aviation avec deux autres partenaires. Mes parts d’un montant de 333 000 francs, représentant 33% ont été gracieusement offerts à un de mes partenaires, Patrick Corréa en 2019, parce qu’il en avait la demande et parce que la société ne comptait aucune activité à cette date », ajoute-t-il.

Sur le site du bureau d’appui à la création d’entreprise (BCE), une entité de l’Agence pour la Promotion des investissements et grands travaux (APIX) du Sénégal, il est indiqué que Patrick Corréa est le gérant de Sahel Aviation Sarl dont le capital est de 1 000 000 francs CFA.

Un simple coup d’œil sur le site de la compagnie Sahel Aviation Service (SAS), aurait pourtant pu aider Chris Yaoi à être plus prudent. Selon son site, cette société a été fondée en 1988 et elle est basée à l’aéroport de Bamako.

Un document mis en ligne en 2015 par la compagnie aérienne privée sud-africaine, Cemair, consulté par APA News, apprend  davantage sur la compagnie SAS. Selon ce texte, celle-ci est en activité depuis 20 ans, se développant chaque année et acquérant une expertise dans les régions de l’Afrique de l’Ouest sous la direction de son président-directeur-général, Erik Van Der Gragt. Cependant, les opérations commerciales sont supervisées par son directeur général, Stefan Köhler, un ancien pilote allemand.
Au Mali, la compagnie est dirigée par une citoyenne ivoirienne d’origine béninoise, Agossou Concepte. Selon nos informations, elle occupe ce poste depuis un an après avoir été responsable de la flotte la compagnie de 2015 à 2021.

A ses débuts, SAS intervenait dans le transport de missions étrangères. « Aujourd’hui basée à Bamako, au Mali, elle est devenue un service d’affrètement, bien organisé qui opère pour les Nations unies, le Programme mondial alimentaire (PAM), la Croix rouge et diverses sociétés minières basées en Afrique occidentale », relate le magazine de la société sud-africaine Cemair.
Au départ, sa flotte était composée de 12 appareils dont 7 Beechcrafts 1900 D à double turbopropulseurs et 5 Beechrafts 1900 C à double turbopropulseurs. Actuellement, la compagnie dispose de 15 avions avec une moyenne d’âge de 28 ans, d’après l’association du transport aérien international (IATA), autorité de référence internationale dans le monde de l’aviation, y compris le fret qui est une activité légale réglementée par des conventions internationales et des accords régis par cet organisme.

C’est à bord d’un Embraer immatriculé ZS-BBI et d’un Antonov UR-CTH appartenant à SAS que, respectivement, les 49 soldats en tenue militaire et leur armement ont atterri à l’aéroport de Sénou.
Dans l’ordre de mission diffusé par le gouvernement ivoirien et dont Bamako conteste avoir reçu une copie lors du débarquement des militaires ivoiriens, on peut lire que Sahel Aviation Service est le transporteur de ce contingent censé être la relève du 7e détachement des éléments nationaux de soutien (NSE). Une note de la Minusma reconnait que les Ivoiriens ont été envoyés pour assurer la sécurité de la base des NSE allemands. En revanche, la mission onusienne nie être en connaissance d’un contrat entre l’Allemagne et des tiers pour la protection de la base allemande des NSE.

Ursula Von Der Leyen, ex ministre allemande de la Défense

Ce qui semble évident, c’est le lien entre Sahel Aviation Service et les forces armées allemandes. Le journaliste allemand, Thomas Wiegold, spécialisé sur les questions de défense écrit dans un article en date du 13 juillet que « le contingent allemand est hébergé avec d’autres partenaires multinationaux dans les locaux de la SAS », précisant que la « zone était gardée par des forces ivoiriennes pour le compte de la SAS.
Contacté par Apa News, Thomas Wiegold soutient que « l’entreprise est régulièrement utilisée par le contingent allemand de la MINUSMA tant à l’intérieur du Mali qu’à destination de Niamey ».
Le journaliste germanique évoque d’ailleurs le voyage effectué à Gao, au Mali, par Ursula Von Der Leyen, alors qu’elle était ministre de la Défense d’Allemagne. Elle a été transportée par SAS qui serait « à capitaux hollandais » selon un rapport d’information de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale de France daté de 2019, sur l’externalisation du soutien aux forces en opérations extérieures, qui évoque ses connexions avec Dynami Aviation, une compagnie similaire française, qui a bénéficié de 40% de parts des 70,1 millions d’euros alloués par la France à quatre sociétés intervenant dans l’affrètement aérien entre 2015 et 2017.
Sollicitée par Apa News, la responsable de SAS au Mali n’a pas voulu répondre.