décembre 2022 - Page 10 sur 35 - Journal du niger

Sénégal : nouveau financement pour le Parc de technologies numériques de Diamniadio

La Banque africaine de développement (Bad) accordera à l’État du Sénégal un prêt supplémentaire de 5,01 millions d’euros pour continuer la construction, sur une superficie de 25 hectares, d’infrastructures achevées à près de 80 %.Le 8 décembre dernier, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (Bad) « a donné son feu vert à l’octroi d’un financement additionnel au profit du futur Parc de technologies numériques de Diamniadio, au Sénégal », indique un communiqué reçu à APA.

Avec ce nouveau prêt, poursuit la source, l’institution financière « endosse, à hauteur de 87 %, le coût total du projet (73,62 millions d’euros). Le gouvernement sénégalais assumant l’équivalent de 9,64 millions d’euros ».

L’érection du Parc de technologies numériques de Diamniadio, à la périphérie de Dakar, a démarré en 2016 grâce à un prêt initial de 60,96 millions d’euros de la Bad. Mais le chantier a connu un retard à cause de « la crise de la Covid-19 » ayant notamment entraîné « l’inflation mondiale sur les coûts des matériaux de construction et la perturbation des chaînes d’approvisionnement ».

Selon Marie-Laure Akin-Olugbade, la Directrice Générale de la Bad pour l’Afrique de l’Ouest, « ce parc va contribuer à diversifier et moderniser l’économie et le secteur privé sénégalais. Il va transformer le Sénégal en pôle numérique régional pour apporter des solutions numériques aux industries déjà̀ existantes ».

L’objectif du Sénégal est de faire passer la part du secteur des TIC dans son activité́ économique de 7 à 10 % d’ici à 2026. D’ores et déjà, « une vingtaine d’entreprises ont manifesté leur intérêt à ancrer certaines de leurs activités au sein du futur parc. À la condition, toutefois, d’y disposer de solides infrastructures informatiques qui leur permettent d’offrir leurs produits et d’assurer leurs services », explique la Banque africaine de développement.

De ce fait, l’objet du nouveau prêt sera d’équiper le centre de données prévu au sein du parc et le doter d’une architecture de stockage et de traitement informatique de pointe. En outre, le Parc de technologies numériques de Diamniadio, au cœur de la stratégie « Sénégal numérique 2025 » qui entend créer quelque 35.000 emplois directs, comprendra des établissements d’externalisation des processus métier, un incubateur d’entreprises de TIC, un centre de formation, un centre de recherche, et un centre de production audiovisuelle et de développement de contenus.

Pour sa part, Cherfi Mohammed, à la tête du bureau pays de la Bad au Sénégal, a fait remarquer que « le projet va profiter à tout un écosystème : les opérateurs de services de communication, les fournisseurs de services Internet, les multinationales, environ 30.000 hommes et femmes qui exercent entre autres dans la vente, la mise en réseau, la conception de systèmes, le développement de logiciels et de contenus ».

Attentat terroriste de Grand-Bassam : plaidoirie de la défense

Le Tribunal criminel de première instance d’Abidjan a clos les débats ce jeudi 22 décembre 2022 et renvoyé son verdict pour le 28 décembre 2022.Le procureur de la République, Richard Adou, représentant le ministère public, a soutenu que les prévenus ont eu un « rapport » avec Kounta Dallah, le djihadiste qui a perpétré l’assaut de la station balnéaire de Grand-Bassam, qui a fait 19 morts et 33 blessés le 13 mars 2016.

Dans son réquisitoire, le procureur Richard Adou, a demandé au Tribunal criminel de première instance d’Abidjan d’infliger aux accusés l’emprisonnement à perpétuité, la sanction pénale pour les crimes les plus graves. Pour les faits de terrorisme, le Code pénal prévoit une peine allant de 10 à 20 ans.

« Mes clients sont innocents, ils jouissent de la présomption d’innocence », a répliqué Me Eric Saki, l’un des avocats de la défense,  lors de la session de plaidoirie, faisant remarquer qu’ils ne font pas partie des trois djihadistes formellement identifiés à l’issue de l’attaque.     

« En aucun moment (l’accusation) n’a pu les rattacher aux faits poursuivis, on s’est contenté seulement de dire qu’ils avaient une proximité avec celui qu’on appelle Kounta Dallah », l’un des auteurs de l’attaque, a déclaré à la presse Me Éric Saki, l’un des deux avocats de la défense.

« Avoir une proximité avec quelqu’un, est-ce que cela fait de vous son complice, est-ce qu’on emprunte la criminalité d’autrui ? Voici toute la question qu’il revient au parquet d’apporter les preuves qui justifient que nos clients avaient joué un rôle quelconque ou avaient pris part d’une manière ou d’une autre aux faits qui leur ont été reprochés », a dit Me Éric Saki.

Me Saki a soutenu qu’on ne peut pas déduire du fait de leur proximité avec Kounta Dallah qu’ils sont complices. Il a relevé par ailleurs que « la matière pénale est d’interprétation stricte et l’interprétation par analogie n’est pas possible », d’où l’accusation doit produire la preuve qu’ils sont responsables » des délits qui leurs sont reprochés.

Ordonnance de non-lieu partiel 

Au cours des débats, Me Éric Saki a fait observer « qu’il y a des accusés qui avaient fait l’objet de non-lieu, c’est-à-dire qu’ils n’auraient pas dû se retrouver devant le tribunal criminel de première instance d’Abidjan-Plateau, mais qui se sont retrouvés devant le tribunal criminel ».

« Nous étions donc obligés de dire sur la base des dispositions de l’article 237 du Code de procédure pénale que, bénéficiant de l’ordonnance de non-lieu partiel, en ce qui les concerne, elle est devenue une ordonnance définitive, il y avait donc lieu pour le tribunal de les acquitter », a-t-il poursuivi.

Selon Me Degré Kouassi, l’un des Conseils de la défense, « bien avant cette audience criminelle, (il a été notifié qu’) il y a sept personnes qui sont concernées par l’ordonnance de non-lieu partiel et sur tous les chefs d’accusation parmi les 18 personnes accusées ».

Au nombre des 11 accusés restants, il y a « quatre ou cinq à qui l’ordonnance défendait de comparaître seulement sur certains chefs d’accusations, c’est ce qui justifie le non-lieu partiel », a mentionné Me Degré Kouassi, précisant que des chefs d’accusation  concernant ces prévenus devaient pouvoir être jugés par le tribunal.

« Donc, on ne devrait pas pouvoir les juger sur tout, parce que le juge d’instruction avait dit qu’on ne devrait pas les juger sur certains faits ; et quand la Chambre d’instruction rend son ordonnance de renvoi et qu’elle les ramène devant le tribunal, nous disons qu’il y a vice de procédure, alors il y a une irrégularité en violation de la loi notamment l’article 237 » du Code pénal, a expliqué Me Degré Kouassi.

Le procès dans l’affaire Kounta Dallah et 17 autres s’est ouvert le 30 novembre 2022 avec à l’appel des prévenus cités dans l’affaire de l’attentat terroriste de Grand-Bassam. Les uns pour complicité et les autres pour des faits actifs dans les meurtres perpétrés lors de l’attaque.

Derniers mots des accusés 

Quatre prévenus ont comparu durant le procès. Il s’agit notamment de Kounta Sidi Mohamed; Barry Hassan; Cissé Hantao AG Mohamed et Kounta Mohamed. Le juge principal leur a donné l’occasion de dire une ultime déclaration avant le prononcé du verdict attendu dans une semaine. 

« Vous êtes le seigneur de la vérité et le sauveteur ; et je compte sur vous », a laissé entendre Kounta Sidi Mohamed dans sa déclaration à la barre, avant d’ajouter « je ne suis pas celui que les gens pensent, je déteste ces accusations ».

Pour sa part, Kounta Mohamed, a dit être en Côte d’Ivoire depuis 1987 et avoir « confiance en la justice » ivoirienne. Il a en outre déclaré ne pas connaître ce que veut dire le terrorisme et ne pas être au courant de ce qui se tramait sur l’attaque de la station balnéaire de Grand-Bassam.

« Je suis un pauvre qui se débrouille avec sa voiture. J’ai eu cinq enfants en Côte d’Ivoire et le pays m’a tout donné », a-t-il dit devant le juge, insinuant qu’il a conduit Kounta Dallah, le cerveau présumé sans savoir ses intentions.

Dans de brefs mots, Barry Hassan, l’un des accusés à la barre, s’est défendu ne pas se reconnaître les faits qui lui sont reprochés, ajoutant « je n’ai jamais servi de chauffeur à Kounta Dallah » durant son séjour à Abidjan.

« Je n’ai rien fait », a de son côté dit Cissé Hantao AG Mohamed, s’exprimant dans un français approximatif.

Sur 18 prévenus attendus, seulement quatre ont comparu devant le Tribunal criminel pour répondre des faits d’actes terroristes, assassinat, tentative d’assassinat, recel de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu, de munitions de guerre et de complicité desdits faits. Quelques témoins étaient présents à l’audience sur environ 90 témoins convoqués par le tribunal.

L’attaque a été revendiquée par Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) qui l’a attribué à sa branche Al Mourabitoune qui venait de commettre quelques semaines plus tôt, en janvier à Ouagadougou, au Burkina Faso un attentat dans lequel 30 personnes ont été tuées.

Pour cet assaut, les jihadistes ont aussi diffusé les images du commando constitué des nommés Hamza al-Fulani, Abd ar-Rahman al-Fulani et Abu Adam al-Ansari. Alors que le supposé commanditaire, Mohamed Ould Nouini, commandant au sein d’Al Mourabitoune a été éliminé par l’armée française en 2018.

L’un des principaux organisateurs, Mimi Ould Baba Ould Cheikh est encore en vie, mais en détention au Mali. Fawaz Ould Ahmed dit Ibrahim 10 lui également, impliqué dans cet attentat, a été jugé en octobre dernier au Mali et condamné à mort pour avoir participé aux attaques, en 2015, du bar-restaurant La Terrasse et de l’hôtel Radisson Blu à Bamako.

Maroc: Explosion dans un dépôt de gaz à Mohammedia

Un incendie s’est déclaré jeudi, vers 18h00, dans un dépôt de gaz à Mohammedia (région de Casablanca), selon les autorités locales.Aussitôt alertés, les autorités locales et sécuritaires et les services de la protection civile se sont déplacés sur les lieux pour prendre les mesures nécessaires, précisent les mêmes sources qui assurent que les équipes d’intervention, soutenues par des éléments de la société Marsa Maroc et de la Lydec, ont réussi vers 19h30 à maîtriser l’incendie qui n’a pas fait de victimes.

Concernant les dégâts matériels, cinq camions citernes de 8 tonnes chacun sur les 7 se trouvant sur les lieux, ont pris feu, indique-t-on de même source.

Dans le cadre des mesures préventives, les équipes d’intervention ont veillé à sécuriser la zone jouxtant le dépôt de gaz en évacuant la population en prévision de tout danger potentiel.

Une enquête a été ouverte par les autorités locales sous la supervision du parquet compétent en vue de déterminer les circonstances de cet incident.

Sénégal : faible contribution du secteur extractif au budget national

Les industries extractives ont contribué à un peu plus de 200 milliards de FCFA au budget de l’Etat sur un montant total de plus de 6000 milliards selon un rapport dédié au secteur.L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) du Sénégal a publié, ce jeudi 22 décembre 2022 à Dakar, les résultats et conclusions de son rapport 2021. Ceux-ci font état d’une contribution du secteur extractif de 223,15 milliards FCFA aux recettes fiscales de l’Etat dont 206,04 milliards FCFA affectés au budget.

Les revenus du secteur extractif ont connu une hausse de 38,99 milliards par rapport à l’année fiscale 2020, soit une augmentation de 21,8%.

L’essentiel de la contribution provient du secteur minier qui connaît une augmentation de 40,16 milliards FCFA, passant de 162,85 milliards FCFA en 2020 à 203 milliards FCFA en 2021, a indiqué la ministre d’Etat et présidente de l’ITIE Sénégal, Awa Marie Coll Seck.

A l’en croire, cette évolution dans le secteur minier résulte directement de l’augmentation des productions d’or, la hausse des prix du zircon et des phosphates entre 2020 et 2021 ; la hausse des redevances minières payées par les mines d’or (Sabodala-Massawa et Mako), passant de 17,847 milliards FCFA en 2020 à plus de 25 milliards en 2021 ; les paiements cumulés de BARRICK GOLD de 9,678 milliards FCFA au titre de redressements fiscaux ; et l’évolution des paiements perçus par le Trésor au titre des dividendes et de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) et de l’impôt sur les sociétés (IS) recouvrés par les Impôts.

La contribution du secteur extractif au Produit Intérieur Brut (PIB) s’élève quant à lui à 4,98% et 6,94% aux recettes de l’Etat, a souligné Mme Seck, ajoutant que la contribution reste toujours perceptible au niveau des exportations.

Modestes parts de marché des entreprises locales

Par ailleurs, les résultats du rapport révèlent une faible présence des entreprises nationales dans la fourniture des biens et services aux industries extractives. Le volume des transactions effectuées avec les fournisseurs locaux du secteur minier s’élève ainsi à 256,927 milliards FCFA, contre 810,730 milliards FCFA pour les fournisseurs étrangers.

Pour le secteur des hydrocarbures, les transactions effectuées avec les fournisseurs locaux s’élèvent à 113,538 milliards FCFA. Avec les fournisseurs étrangers du secteur pétrolier, les transactions sont estimées à 675,290 milliards FCFA.

« A la lumière de ces données, on remarque que les parts de marché des entreprises locales restent modestes, d’où l’urgence d’analyser davantage les données du rapport ITIE pour éclairer les politiques publiques en la matière », a plaidé la présidente de l’ITIE Sénégal, Awa Marie Coll Seck, saluant au passage les efforts de réformes de contenu local intervenus dans le secteur.

Elle a en outre saisi cette occasion pour inviter les entreprises du secteur extractif à renforcer la redevabilité environnementale et sociale. « Le rapport ITIE indique que pour cette année les entreprises ont payé plus de 4 milliards FCFA au titre des dépenses sociales. Les dépenses environnementales restent encore faibles », a-t-elle déploré.

Néanmoins, elle a magnifié les efforts de contribution des sociétés minières, en ce qui concerne le versement de la garantie forfaitaire annuelle au titre du Fonds de réhabilitation des sites miniers logé à la Caisse des Dépôts et Consignations.

Gambie : qui sont ces militaires derrière la tentative de putsch

En Gambie, des militaires du rang seraient derrière la tentative de coup d’Etat contre le président Adama Barrow.Au Burkina Faso, des officiers subalternes ont pris le pouvoir en septembre dernier. En Gambie, des militaires du rang ont tenté de renverser le pouvoir d’Adama Barrow au pouvoir depuis six ans.

Après avoir annoncé le mercredi 21 décembre, l’arrestation sur instruction du chef d’Etat-major des Forces armées gambiennes de quatre personnes impliquées dans une tentative de coup d’État contre Adama Barrow, le porte-parole du gouvernement a édifié l’opinion nationale et internationale sur leur identité.

Selon Ebrimah Sankareh, il s’agit du caporal Sanna Fadera de la Marine gambienne, présenté aussi comme le cerveau du présumé complot, du caporal Mbarra Touray du premier bataillon d’infanterie de Yundum, du caporal Ebrimah Sanno de la police militaire. Les seuls sous-officiers du groupe sont le sergent Gibril Darboe et l’adjudant Njie B du bataillon des gardes du palais présidentiel. Mais ce dernier, comme deux autres membres de la supposée conspiration visant à déposer Adama Barrow sont en fuite et activement recherchés par les forces de sécurité du pays.

Cependant, les autorités gambiennes assurent que « la situation est sous contrôle », ajoutant qu’ « il n’y a pas lieu de paniquer ».

Sous protection de la Micega

Élu démocratiquement en décembre 2016, après les 22 ans de règne sans partage de Yaya Jammeh, arrivé au pouvoir par les armes en 1994, Adama Barrow a rempilé à la tête de l’État en décembre 2021 pour un nouveau mandat de cinq ans.

Depuis son arrivée au pouvoir, Adama Barrow bénéficie de la sécurité de la Mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest en Gambie (Micega), la force militaire de la Cedeao déployée à Banjul depuis le refus de Yaya Jammeh de céder le pouvoir après son revers à la présidentielle de décembre 2016. Les troupes de la Cédéao sont là pour « nous soutenir gratuitement pour la réforme du secteur de la sécurité », avait justifié Barrow après sa réélection.

Malgré cette sécurité renforcée autour du président gambien, des soldats se seraient aventurés à le renverser dans un contexte d’instabilité institutionnelle en Afrique de l’Ouest. Trois pays, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée ont connu des coups d’Etat militaires ces deux dernières années. Le chef de l’exécutif bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Cédéao a échappé à une tentative de coup d’Etat en février dernier.

Préoccupée par cette situation, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a mis en place une force militaire anti-coup d’État. Les chefs d’État-major ouest-africains qui se sont réunis à Bissau lundi 20 décembre estiment que la Force en attente de l’institution sous régionale constitue déjà un cadre opérationnel dédié à toutes les formes d’intervention. « Toutefois, la restauration de tordre constitutionnel requiert de lui en donner mandat et de lui fournir les capacités nécessaires », observent les officiers ouest-africains.

La commission de la Cédéao a « fermement » condamné la tentative de renversement du régime d’Adama Barrow. Le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall quant à lui, a rejeté « avec vigueur toute prise de pouvoir par les armes » et exprime sa solidarité au gouvernement gambien.

Le séjour de Téné Birahima Ouattara au Mali sera-t-il fructueux ?

L’affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis juillet dernier sera une nouvelle fois évoquée jeudi 22 décembre à Bamako.Le Togo continue ses actions de rapprochement des positions ivoiro-maliennes. Selon Radio France Internationale (RFI), une délégation ivoirienne conduite par le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, est arrivée ce jeudi dans la capitale malienne pour discuter des modalités de libération des 46 soldats ivoiriens.

Ils sont arrêtés depuis cinq mois par Bamako qui les accuse d’être des « mercenaires » alors que les autorités ivoiriennes les présentent comme des éléments de soutien aux casques bleus onusiens présents au Mali, un pays du Sahel en proie à l’insécurité jihadiste depuis plus d’une décennie.

Médiateur dans cette affaire, le Togo sera représenté dans cette rencontre entre Abidjan et Bamako par son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey. Il fera tout pour éviter de nouvelles sanctions aux autorités maliennes, sommées récemment par le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, de libérer les soldats ivoiriens.

Lors de son dernier sommet tenu début décembre à Abuja, au Nigeria, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a notamment menacé de nouvelles représailles le Mali s’il ne libérait pas les soldats ivoiriens avant le début du nouvel an 2023. L’organisation régionale a déjà soumis Bamako en 2022 à un embargo de six mois après un désaccord sur la durée de la transition des autorités militaires.

Pour éviter cette situation, « la médiation togolaise pourrait proposer aux deux parties (le Mali et la Côte d’Ivoire) une reformulation d’un protocole d’accord dans le cadre de la libération des militaires ivoiriens », d’après RFI, faisant remarquer que « cette visite devrait surtout permettre aux officiels ivoiriens et maliens de se parler directement pour faire avancer le dossier. C’est ce qui a manqué, reconnait un haut fonctionnaire de Bamako ».

Le Mali s’arme avec les drones turcs Bayraktar

Pour renforcer son arsenal aérien contre les groupes jihadistes, le Mali a acquis des drones Bayraktar TB2.Le Mali a rejoint les pays détenteurs des drones turcs de type Bayraktar (TB2). Selon un communiqué lu au journal télévisé du 21 décembre, ces équipements présentés au ministre de la Défense et des Anciens combattants, le Colonel Sadio Camara lors d’un déplacement à Mopti, « ont été acquis grâce au partenariat » entre Ankara et Bamako. Les conditions d’acquisition n’ont pas été précisées ni le nombre d’aéronefs, mais on sait qu’en 2019, l’Ukraine a acheté un lot de six drones à 69 millions de dollars.

En Afrique de l’Ouest, le Mali est le cinquième pays à acquérir ces aéronefs sans pilote du fabricant turc Baykar. Avant lui, le Niger, le Nigeria, le Togo et récemment le Burkina Faso ont fait recours à ce type d’armes de dernière génération pour combattre efficacement les groupes jihadistes qui écument des pans entiers de leurs territoires. Pour le Mali, il s’agit de « renforcer le vecteur aérien », après le retrait définitif des forces françaises de Barkhane, sur fond de tension diplomatique entre Paris et Bamako.

Lire aussi- Sahel : les drones peuvent-ils vaincre les jihadistes

Moins cher que le modèle américain Reaper utilisé par l’armée française dans plusieurs de ses opérations au Sahel, le drone Bayraktar a fait ses preuves dans les récents conflits, dans les Balkans, en Europe et en Ethiopie ou encore en Libye, sur le continent africain.

Cependant, leur utilisation dans une guerre asymétrique peut s’avérer problématique en l’absence de renseignements de terrain fiables. En juillet dernier, l’armée togolaise a pris pour cible des adolescents qu’elle confondait à une colonne de jihadistes. Sept d’entre eux ont été tués par une frappe de drone TB2.

Rapport Cour des comptes : Macky Sall va-t-il lever son « coude » ?

Les supposées fautes graves rapportées par la Cour des comptes dans la gestion des fonds Covid-19 préoccupent encore les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA, notant que le président Macky Sall est « obligé de lever son coude » cette fois.Le Quotidien affirme que le président Macky Sall est « sous pression » après la publication du rapport de la Cour des comptes épinglant plusieurs malversations dans la gestion des fonds publics destinés à la lutte contre la Covid-19 en 2020 et 2021. Si sa coalition, Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir), « prend acte », les opposants de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) demandent pour leur part « au parquet de s’autosaisir ».

Walf Quotidien note que « Macky (est) dos au mur », le président Sall désormais « obligé de lever +le coude+ » sur les dossiers qui compromettent certains responsables du pouvoir. Il « est aujourd’hui contraint d’aller jusqu’au bout » en suivant notamment « les recommandations de la Cour des comptes » qui demande l’ouverture d’informations judiciaires contre certains responsables de ministères ou de direction qu’elle a épinglés dans son dernier rapport. « Cela lui permettrait de combattre l’étiquette de protecteurs de ses proches épinglés et d’espérer étouffer l’indignation populaire », observe le journal.

Toutefois, dans L’Observateur, Mansour Faye, beau-frère de Macky Sall et ancien ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, « ouvre le feu » sur la Cour des comptes qui a cité le département ministériel dans son rapport.

« Je ne peux pas me taire. Livrer à la vindicte populaire d’honnêtes citoyens, sur des bases erronées, ce n’est pas juste », a déploré M. Faye. « Certains ont des casquettes politiques et se cachent derrière des institutions pour atteindre leurs buts », a accusé le frère de la Première dame, confiant au journal avoir « la conscience tranquille ».

Sur la « vague d’arrestations » d’opposants, EnQuête note que « l’Etat bande les muscles », soulignant que la brigade de la cybercriminalité et la Direction de la surveillance du territoire (DST) sont ses « deux bras armés ». Toutefois, « l’opinion reste divisée » sur ces arrestations alors que le célèbre penseur et universitaire sénégalais, Felwine Sarr, dit « dénoncer avec force l’acharnement judiciaire dont fait l’objet Pape Alé Niang », le journaliste accusé d’avoir divulgué des informations secret défense et placé sous mandat de dépôt pour la deuxième fois, une semaine après avoir bénéficié pourtant d’une liberté provisoire.

Au même moment, Vox Populi se fait l’écho de l’escroquerie d’un montant de cinq milliards dont a été victime l’homme d’affaires sénégalais Abdoulaye Sylla qui voulait racheter une banque au Togo. « Abdoulaye Sylla Ecotra accuse et fait arrêter Zakiloulahi Sow qui l’avait fait participer au projet de rachat de la SIAB Togo », explique le journal, précisant que l’accusé a « bénéficié d’un retour de parquet et sollicité une médiation pénale » après avoir été déféré hier par la Division des investigations criminelles (Dic) de la police.

« Jadis très proche du couple présidentiel » au Sénégal, selon Le Témoin, le « richissime patron d’Ecotra », une société spécialisée dans le transport de marchandises, « a porté plainte contre Zaky Sow, ancien de la Banque islamique de développement (Bid) », qu’il accuse de « l’avoir grugé de cinq milliards de francs FCFA », une somme qui « devait servir à l’achat d’une banque au Togo ».

Sur un autre sujet, Libération traite de l’« escroquerie aux cryptomonnaies », indiquant que « 700 millions de FCFA (ont été) volés à plus de 200 Sénégalais » avant de faire état de l’arrestation du président directeur général de Crypto investissement, « au centre de l’escroquerie à grande échelle ». Le journal explique en même temps « comment les victimes, dont le nombre ne cesse de grimper, ont été roulées dans des investissements en toc ».

Classement FIFA: Le Maroc grimpe à la 11e place

Après la fin de la Coupe du monde Qatar 2022, le nouveau classement FIFA a été publié ce jeudi 22 décembre. Les Lions de l’Atlas pointent désormais à la 11e place au niveau mondial et dominent le classement des meilleures équipes africaines devant le Sénégal.Les Lions de l’Atlas ont réussi l’exploit de se hisser en demi-finale de la Coupe du monde Qatar 2022, en prenant le meilleur sur de grandes équipes européennes comme la Belgique, l’Espagne ou encore le Portugal. Cet exploit monumental a permis au Maroc de faire un bond de 11 places dans le classement FIFA publié ce jeudi 22 décembre. Le Maroc est passé de la 22e à la 11e place. 

Cette belle progression a permis au Onze national de passer de grandes nations de football comme l’Allemagne, l’Uruguay, le Danemark, le Mexique ou encore la Suède, la Pologne. Les Lions de l’Atlas dominent également le classement des meilleures équipes africaines devant le Sénégal.

En tête du classement, le podium est composé du Brésil, de l’Argentine qui gagne une place, tout comme l’équipe de France désormais troisième. La Belgique est classée quatrième.

 

Lutte contre le jihadisme : deux options sur la table de la Cédéao

Les chefs d’état-major des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont pesé le pour et le contre d’une « opération cinétique » et de « missions d’appui et de soutien ».Comment bouter le terrorisme hors de l’Afrique de l’Ouest. Voilà la préoccupation des chefs d’état-major des armées des pays de cette partie du continent noir où agissent de nombreux groupes jihadistes. Les haut gradés militaires du Bénin, de Cabo Verde, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, du Libéria, du Niger, du Nigeria, de la Sierra Léone, du Sénégal et du Togo se sont réunis en Guinée Bissau, autour de leur homologue, pour donner corps aux instructions de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

La Commission de l’organisation régionale, au sortir de la 62ème Session ordinaire, tenue le 4 décembre dernier à Abuja (Nigeria), avait pour mission d’offrir un cadre d’échanges aux chefs d’état-major sur la question du jihadisme. Leur rencontre a finalement eu lieu le 19 décembre en Guinée Bissau. Mais les Officiers des Opérations (17 décembre) et les chefs des Services de renseignements (18 décembre) ont amorcé la réflexion.

Dans un communiqué, la Cédéao détaille les deux options discutées par les chefs d’état-major. La première, précise le document, « consiste en une projection de force pour des missions offensives de recherche et destruction, de protection des populations civiles, de sécurisation de sites et d’infrastructures critiques ». Cependant, tempèrent les militaires, elle « comporte des difficultés politiques (nécessité de l’acceptation par le pays hôte et sensibilité des opinions publiques), d’importantes contraintes financières et son efficacité opérationnelle à long terme n’est pas garantie au vu des expériences antérieures ». 

La seconde option porte sur des « missions d’appui et de soutien reposant sur la mise en œuvre de capacités critiques (renseignement, appui aérien, logistique, commandement et conseil, formation et entraînement) au profit des États membres affectés ». Les représentants du Burkina, du Mali et de la Guinée, sous sanctions de la Cédéao à cause de la prise du pouvoir par les armes, n’ont pas assisté à la réunion des chefs d’état-major. Des absences déplorées par les participants « compte tenu de l’impact du terrorisme dans (les deux premiers pays précités) et du fait qu’ils ont un rôle important à jouer dans la recherche de solutions durables ».

C’est pourquoi l’une des recommandations à l’endroit de la Commission de la Cédéao est de convier « tous les États membres de la Cédéao, y compris ceux sous sanctions, à toutes les discussions relatives aux questions sécuritaires ». Il y a également la mise en place d’un groupe de planification pour affiner les options et faire des propositions qui seront présentées au Comité pour validation, l’examen des initiatives en cours en matière de lutte contre le terrorisme et la capitalisation sur les bonnes pratiques, la prise en compte et le soutien des initiatives existantes entre les États membres qui ont prouvé leur efficacité, et le renforcement des capacités nationales afin de permettre à chaque État membre de faire face à sa responsabilité première d’assurer la sécurité sur son territoire.

En outre, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao avait décidé de la mise en place d’une force régionale qui pourrait intervenir partout dans la sous-région en cas de coup d’État. À ce sujet, les chefs d’état-major considèrent que la Force en attente de la Cédéao « constitue déjà un cadre opérationnel dédié à toutes les formes d’intervention.
Toutefois, la restauration de l’ordre constitutionnel requiert de lui en donner mandat et de lui fournir les capacités nécessaires ».

Aussi, ils soulignent que « cette intervention est complexe et sa mise en œuvre pourrait s’avérer difficile notamment lorsque la population et/ou une grande partie des Forces armées adhèrent au changement anticonstitutionnel dans le pays concerné ».