janvier 2023 - Page 9 sur 40 - Journal du niger

Le Botswana s’attaque à la pénurie de médicaments

Le pays est confronté à une pénurie de médicaments depuis plusieurs mois.Le Botswana a reçu trois envois de médicaments au cours des deux dernières semaines dans le cadre d’un programme gouvernemental visant à atténuer la pénurie de médicaments que connaît le pays depuis le début de l’année dernière, a annoncé mercredi le ministère de la Santé.

Dans un communiqué, le ministère a déclaré que les envois, qui ont été reçus les 16, 20 et 23 janvier, comprenaient des médicaments contre l’hypertension, les maladies cardiaques, le diabète, les maladies mentales, les maladies de la peau, l’asthme, la gale et le paludisme. Le dernier envoi « comprenait également des analgésiques, des suppléments de fer, des contraceptifs oraux, des antibiotiques et d’autres catégories de médicaments essentiels qui ont fait l’objet d’une pénurie dans le pays », a ajouté le communiqué. Le prochain lot est attendu dans le pays à la fin de cette semaine, a-t-il ajouté.

« Le ministère pense qu’avec ces livraisons, les pénuries actuelles de médicaments dans le pays commenceront à se résorber », a ajouté le document.

Depuis mars 2022, le Botswana est confronté à une pénurie de médicaments dans les établissements de santé publique, un problème qui touche particulièrement les enfants et les personnes souffrant de maladies chroniques et nécessitant un traitement constant.

Un certain nombre de facteurs ont été cités comme contribuant à la pénurie de médicaments au Botswana. L’un d’eux est l’absence de financement pour l’achat de médicaments, le gouvernement étant accusé de ne pas faire beaucoup d’efforts dans ce secteur.

En outre, il y a eu des retards dans la livraison de médicaments en provenance d’autres pays en raison de la pandémie de Covid-19. Par conséquent, il est devenu encore plus difficile pour les pharmacies de rester approvisionnées en médicaments essentiels.

La pénurie a également été imputée au fait que de nombreuses entreprises pharmaceutiques ont cessé de fabriquer certains médicaments, qui ne sont pas assez rentables pour justifier leur coût de production.

Alpha Blondy décide de prendre un repos sabbatique

La star du reggae Alpha Blondy (70 ans), qui explique les raisons de son retrait momentané de la scène musicale, assure de faire découvrir bientôt à ses fans son 20e album studio intitulé « Eternity ».« En octobre dernier, j’ai dû subir une petite opération au niveau d’une corde vocale qui s’est très bien passée et petit à petit ma voix retrouve sa pleine capacité, Dieu merci », écrit la star du reggae dans une note de sa maison de production éponyme.

En dépit de la réussite de l’opération chirurgicale, « mes médecins me conseillent de me reposer encore quelques mois, (et) j’ai donc décidé de poursuivre ma convalescence en prenant une année sabbatique », indique la légende du reggae africain.

« J’étais enthousiaste à l’idée de vous retrouver pour vous faire découvrir mon dernier album Eternity, mais ce n’est que partie remise pour partager ensemble ces moments si précieux », dit-il, avant d’ajouter « j’espère que mon fidèle public me comprendra ».

Le chanteur ivoirien, Seydou Koné dit Alpha Blondy, est une figure de proue du reggae africain. Révélé en 1982, il a fêté ses 40 ans de carrière en 2022 avec son nouvel album intitulé « Eternity ».

Un avion de chasse de la RDC touché par un missile rwandais

Le Rwanda, qui accuse la République démocratique du Congo (RD Congo) voisine de violer son espace aérien pour la troisième fois, a pris pour cible et touché un avion de chasse qui, selon Kigali, survolait son territoire.Est-ce la goutte d’eau de trop ? Les autorités rwandaises ont déclaré avoir abattu un Sukhoi-25 (SU-25) de la République démocratique du Congo (RD Congo) en guise de « mesures défensives », après que l’aéronef a violé l’espace aérien rwandais. Pour le moment, on ignore ce qu’il est advenu de l’appareil et de son équipage après qu’il a été touché par un missile rwandais.

Le Rwanda a mis en garde Kinshasa contre ce qu’il appelle des actes d’agression ouverts, alors que la tension continue de monter entre les deux voisins en raison de l’escalade du conflit dans l’est de la RD Congo.

Kinshasa a accusé à plusieurs reprises Kigali de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans leur progression vers les villes de l’est du pays, une allégation que le Rwanda dément avec véhémence.

Le Rwanda affirme également que la RD Congo est de connivence avec les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), un mouvement rebelle dominé par les Hutus, soupçonné d’avoir participé au génocide rwandais de 1994.

En novembre dernier, la RD Congo a présenté ses excuses après qu’un de ses avions de chasse, qui n’était pas armé, se soit « égaré au Rwanda ».

Elle a déclaré que le survol était un accident et que l’avion était en mission de reconnaissance.

Un incident similaire impliquant un autre avion militaire congolais s’est produit quelques jours plus tard, suscitant de nouvelles protestations de Kigali.

Les autorités de Kinshasa n’avaient pas commenté l’affirmation de Kigali selon laquelle elle aurait tiré sur un avion de chasse étranger qui se serait égaré sur son territoire.

Cependant, le gouvernement de la RD Congo a fermement condamné, dans un communiqué du ministère de la Communication, l’attaque, ce mardi 24 janvier, de son avion de chasse par le Rwanda et « se réserve le droit légitime de défendre son territoire ».

Les relations entre Kigali et Kinshasa se sont détériorées à la suite de la résurgence du M23, composé d’anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dans l’est de la RD Congo.

Sénégal : l’ex-PM Aminata Touré perd son mandat parlementaire

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur la déchéance du mandat de député d’Aminata Touré dite « Mimi », ex-baronne du régime de Macky Sall qui s’est retrouvée dans l’opposition depuis quatre mois.Walf Quotidien évoque la déchéance du mandat parlementaire de l’ex-Premier ministre Aminata Touré et explique « comment » les coalitions au pouvoir Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir) et de l’opposition Wallu Sénégal (sauver le Sénégal) « ont liquidé Mimi », le surnom de l’ex-proche de Macky Sall, le président qui marche « sur les pas de (son prédécesseur Abdoulaye) Wade ».

Toutefois, la concernée qui a fait du combat contre l’éventuelle troisième candidature à la présidentielle de 2024 de son ex-mentor son cheval de bataille, souligne dans le journal : « Cela ne me fera reculer d’un iota ».

Malgré tout, Le Quotidien constate que « le Touré joué » pour l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), déchue de son mandat de député. « Je reste déterminée à poursuivre mon combat », a-t-elle réagi même si Bés Bi remarque que « Mimi siège dehors ».

Selon ce journal, Benno Bokk Yakaar « invoque les +jurisprudences+ Mbaye Ndiaye, Moustapha Cissé Lô, Issa Sall » pour déchoir Aminata Touré de son mandat parlementaire de concert avec des députés du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade. Ainsi, Bés Bi note que ce parti « se venge de Mimi », ministre de la Justice en 2016 lors de la condamnation de Karim Wade, ex-puissant ministre du régime libéral, pour enrichissement illicite.

Sud Quotidien souligne que l’« évincement de Mimi Touré par Benno » n’a pas été fait dans les règles de l’art puisque « le règlement intérieur de l’Assemblée nationale a été piétiné, la loi constitutionnelle tronquée ». Spécialiste en droit parlementaire, Alioune Souaré explique à L’Observateur que « le Bureau de l’Assemblée n’a pas cette prérogative » de « démackyller » Aminata Touré. Cette dernière assure toutefois qu’elle « saisira les voies de recours légal pour redresser cette forfaiture scandaleuse ».

Au demeurant, le journal, qui semble ne pas comprendre « le jeu trouble du PDS qui a fait pencher la balance » pour l’exclusion d’Aminata Touré du parlement, se pose des « questions sur l’avenir politique de l’ex-Premier ministre et sa place dans l’opposition ». Bés Bi rappelle que Mme Touré a été « citée dans un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) » et se demande dès lors si elle ne sera pas « livrée à la justice ».

Pendant ce temps, Le Soleil note un « intense ballet diplomatique » ce jour au Sénégal à l’occasion du Sommet sur la souveraineté alimentaire organisé à Dakar. En plus du président irlandais Michael Daniel Higgins reçu hier au palais de la République par son homologue sénégalais Macky Sall, dix-huit « chefs d’Etat et de gouvernement, trois vice-présidents, quatre Premiers ministres et vice-Premiers ministres, onze ministres et chefs de délégation et six dirigeants d’organisations internationales sont » présents dans la capitale sénégalaise pour cet événement.

En football, Stades affirme que les attaquants sénégalais Nicolas Jackson et Bamba Dieng sont « sur le point de changer d’air ». Pensionnaire de Villarreal (élite espagnole), le premier est ciblé par Bournemouth qui pourrait réaliser « un transfert record en Premier League » anglaise. Pour retrouver de la compétitivité, le joueur de l’Olympique de Marseille se dirige de son côté vers Lorient, toujours en Ligue 1 française, et son prix est « évalué à 3,2 milliards FCFA », selon le quotidien sportif.

A l’inverse, leur compatriote Alfred Gomis fait des « douloureuses confessions » à Walf Quotidien. « Snobé » par son club français Rennes depuis le début de la saison, le gardien numéro deux des Lions dit qu’il est « passé de tout à rien ». « Pour le club, je ne fais plus partie du projet », a regretté le portier sénégalais avant d’ajouter qu’un « retour en Série A (italienne) n’est pas exclu ».

Afrique : ouverture du Sommet Dakar 2 sur l’Agriculture

Co-organisé par le Sénégal et la Banque africaine de développement (Bad), cet événement vise à « libérer le potentiel de production alimentaire » du continent.Comment nourrir l’Afrique ? Durant trois jours, du 25 au 27 janvier 2023, une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, accompagnés de plusieurs experts dans leurs délégations, tenteront de répondre à cette question, thème du Sommet Dakar 2 qui s’est ouvert mercredi matin au Centre international de conférences Abdou Diouf à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar.

Au cours de rencontre axée sur l’action, ces dirigeants tiendront des réunions pour mobiliser et mettre en cohérence les ressources gouvernementales, les partenaires au développement et le financement du secteur privé pour libérer le potentiel alimentaire de l’Afrique, lit-on sur le site de la Banque africaine de développement (Bad), co-organisatrice de l’événement.

« Ce ne sera pas un sommet comme les autres », a promis la vice-présidente de la Bad pour l’agriculture, le développement humain et social, Beth Dunford, interrogée par RFI.

Les conséquences de la pandémie de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine frappent de plein fouet les pays africains, obligés d’agir. « Nous savons que près de 250 millions d’Africains dorment chaque nuit en ayant faim, et c’est inacceptable. Nous savons aussi que les prix des denrées alimentaires augmentent, donc les populations ont plus de mal à nourrir leurs familles. Le coût des engrais augmente également, les agriculteurs ont des difficultés à produire plus. Donc c’est le moment de se mobiliser pour renforcer la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire », plaide-t-elle.

Pour y arriver, la Bad compte sur la levée des obstacles au développement agricole et en l’accompagnant d’investissements nouveaux. Cela permettrait de porter la production agricole de l’Afrique de 280 milliards de dollars par an à mille milliards de dollars d’ici 2030.

Selon la Bad, investir dans l’augmentation de la productivité agricole, soutenir les infrastructures, les systèmes agricoles adaptés au climat, avec des investissements du secteur privé tout au long de la chaîne de valeur alimentaire, peuvent aider à faire de l’Afrique un grenier pour le monde.

Durant ce sommet, souligne la Banque africaine de développement, les acteurs du secteur privé s’engageront à développer des chaînes de valeur critiques. Les gouverneurs des banques centrales et les ministres des Finances s’engageront aussi à élaborer des dispositifs de financement pour la mise en œuvre des pactes pour l’alimentation et l’agriculture, en collaboration avec les ministres responsables de l’agriculture, ainsi qu’avec les acteurs du secteur privé, y compris les banques commerciales et les institutions financières.

Le programme du Sommet est axé sur les priorités suivantes : mobiliser un engagement politique de haut niveau autour de la production, des marchés et du commerce pour mettre en œuvre des pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles pour certains pays ; mobiliser et aligner les ressources gouvernementales, les partenaires de développement et le financement du secteur privé autour des pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles pour atteindre la sécurité alimentaire à grande échelle dans chaque pays.

Les discussions permettront également de partager les expériences réussies en matière d’alimentation et d’agriculture dans certains pays et des plateformes pour intensifier le soutien à l’agriculture.

Cela devrait permettre de doubler la productivité agricole grâce à des technologies de pointe, à l’élevage et à l’aquaculture et à des services consultatifs adaptés au climat. De même, il est attendu un soutien à la recherche et le développement pour un pipeline de technologies agricoles résilientes au climat.

Enfin, la rencontre devrait permettre de développer l’infrastructure et la logistique nécessaires avec les zones spéciales de transformation agro-industrielle pour construire des marchés et des chaînes de valeur alimentaires et agricoles compétitives.

Côte d’Ivoire : 1 milliard Fcfa pour financer les projets startups des jeunes

Cet appui, institué dans le cadre de l’Initiative « Startup Boost Capital », vise à financer les projets startups des jeunes, notamment les initiatives à forts potentiels de croissance.L’Initiative « Startup Boost Capital », dotée de 1 milliard de FCFA, a été lancée ce mardi 24 janvier 2023 par le ministre ivoirien ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, Amadou Touré.

Startup Boost Capital se veut une initiative de financement des projets de jeunes entrepreneurs. Il est exécuté en partenariat avec une Institution de Micro Finance (IMF) et accordé sous forme de prêt à moyen terme (12 – 60 mois maximum) pour un taux de 8% TTC/an.

Pour bénéficier du financement de l’Initiative « Startup Boost Capital », le postulant doit être âgé de 18 à 40 ans et être porteur de projets innovants ou être une startup. Ce qui sous-entend un projet présentant un business plan et bancable.

Dotée pour la première année d’une enveloppe de 1 milliard de FCFA, l’Initiative « Startups Boost Capital » a pour but d’accompagner des projets d’entreprises innovantes à forte composante technologique : le financement débute à partir de 1 000 000 F CFA pour l’année 2023.

L’Initiative a fait l’objet d’une convention tripartite entre l’Agence emploi jeunes (AEJ), structure opérationnelle du ministère, Côte d’Ivoire Innovation 20 (le #Ci20), un groupement technique d’entreprises technologiques de 15 jeunes entrepreneurs et l’institution de microfinance Fin’Elle.

« Startups Boost Capital » cible des startups ayant déjà des revenus depuis au moins deux ans ou des projets innovants portés par des fondateurs ayant une expertise et une expérience dans un projet Tech similaire depuis moins de trois ans.

Un comité de sélection devrait être mis en place afin d’analyser périodiquement la pertinence des projets. Rappelons qu’entre 2020 et 2022, ce sont plus de 2.847 jeunes porteurs de projets numériques qui ont été financés par le gouvernement pour plus de 577 millions de FCFA.

Le président de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a dans son discours du nouvel an, déclaré « l’année 2023 année de la jeunesse ». Cette initiative traduit, selon le ministre Mamadou Touré, l’engagement du gouvernement à accompagner les jeunes talents.

Paris va renforcer les liens commerciaux avec Nairobi

Le Kenya et la France ont convenu de renforcer leur coopération dans les projets de développement.Les deux pays s’engagent aussi à diversifier et à exploiter les opportunités commerciales existantes entre eux.

Lors d’une rencontre entre le président William Ruto et son homologue Emmanuel Macron au Palais de l’Élysée à Paris mardi, les deux dirigeants ont convenu de renforcer leur coopération en matière de paix et de sécurité dans la région de l’Afrique de l’Est.

Ils ont reconnu que le Kenya et la France jouissent de relations historiques chaleureuses et cordiales qui continuent de se développer sur une trajectoire ascendante.

« Cela se manifeste par une coopération soutenue dans les domaines du commerce, de l’énergie, de la santé, de l’eau, des infrastructures, de l’agriculture, entre autres », a expliqué le président Ruto qui est en France pour une visite d’un jour.

En marge de la visite, le dirigeant kényan a rencontré de hauts représentants de la communauté d’affaires française et a insisté auprès d’elle sur l’augmentation des échanges et des investissements entre les deux pays.

Maroc : PACTE Esri 2030, un nouveau modèle universitaire axé sur l’excellence académique

Les grandes lignes du nouveau modèle universitaire marocain, ses priorités et ses enjeux, mais aussi la coopération universitaire avec les pays africains, le ministre marocain de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, nous livre sa vision sur le Plan d’accélération de la transformation de l’écosystème d’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (PACTE ESRI 2030), un projet ambitieux qui le tient à cœur dans la perspective de propulser le Maroc au rang des nations pionnières à forte capacité d’innovation et à haute valeur ajoutée sur les plans académique et scientifique. Par Hicham Alaoui

 Dans cet entretien accordé à l’Agence de Presse Africaine (APA), M. Miraoui évoque également la coopération avec les pays africains dans le domaine universitaire et ses perspectives d’avenir. Entretien.

– Vous avez élaboré durant la première année de votre entrée au gouvernement le Pacte Esri 2030, qui constituera une révolution dans l’enseignement universitaire au Maroc, Qu’en est-il de son lancement et des axes qui le composent ?

Comme vous le savez, le Maroc est résolument engagé dans une dynamique de progrès prometteuse qui requiert, pour son déploiement réussi, une action forte en termes de capacitation du capital humain et le renforcement de sa qualité et de sa résilience. La mise en œuvre du PACTE ESRI s’inscrit pleinement dans cet objectif prioritaire.  

A titre de rappel, ce PACTE s’aligne sur les priorités du programme gouvernemental et intègre les objectifs de la vision 2015-2030, portée par la Loi Cadre 51.17, et se nourrit des recommandations du nouveau modèle de développement.  

La finalité première de ce PACTE est d’aligner l’écosystème universitaire marocain sur le modèle international de l’université, qui, faut-il le souligner, consacre le primat à la capacitation et à l’apprentissage tout au long de la vie. Pour la conception de ce PACTE, nous avons adopté une approche participative, mobilisatrice de l’intelligence collective et impliquant l’ensemble des parties prenantes à l’échelle nationale et territoriale ainsi que la diaspora scientifique, compte tenu de son apport potentiel précieux à ce chantier d’envergure. 

Grâce à cette démarche de co-construction, nous avons élaboré l’architecture globale du nouveau modèle pédagogique porté par le PACTE, axé sur le numérique et les innovations pédagogiques. Ce modèle accorde une importance particulière au développement des Power Skills (compétences linguistiques, transversales et digitales), au même titre que les compétences disciplinaires. 

Il est assorti de dispositifs à même de garantir la réussite du parcours académique de l’étudiant et de favoriser son épanouissement (mobilité nationale et internationale, activités para-universitaires diversifiées…). Nous avons aussi défini les axes prioritaires d’une feuille de route pour impulser la recherche scientifique et l’innovation, à travers la préparation d’une nouvelle génération de doctorants-moniteurs, la création d’instituts nationaux de recherche thématiques couvrant les domaines de souveraineté (santé, eau, énergie, technologies numériques…) et la mise en place de programmes favorisant l’éclosion des initiatives créatives et entrepreneuriales et leur ancrage territorial. 

La même importance a été attribuée à la mise à niveau du cadre juridique et réglementaire de l’ESRI et la transition vers un système de gouvernance qui consacre l’autonomie de l’université, moyennant un cadre contractuel rénové, favorisant l’ancrage à la culture de la performance et des résultats.    

La mise en œuvre des différents chantiers et projets du PACTE interviendra dès la nouvelle rentrée universitaire 2023-2024. 

 

– Vous avez eu des rencontres régionales pour entendre toutes les parties concernées par ledit Pacte. Les recommandations issues de ces rencontres sont-elles prises en considération ? 

Effectivement, comme je viens de le mentionner au début, nous avons tenu plusieurs séances d’écoute et de consultations avec l’ensemble des parties prenantes. Les conclusions de ces rencontres ont été débattues lors des 12 assises organisées au niveau régional et lors de la 13ème assise consacrée aux compétences marocaines à l’étranger. C’est une démarche qui émane de la conviction selon laquelle seule une co-construction avec les différentes parties prenantes est à même de garantir la réussite du PACTE et l’appropriation collective des enjeux et des défis qu’il soulève quant à son déploiement opérationnel. 

Je voudrais souligner de passage que c’est pour la première fois dans l’histoire de notre pays qu’on a réuni autour de la même table les acteurs de l’écosystème universitaire, les acteurs institutionnels régionaux, les opérateurs économiques à l’échelle territoriale et les acteurs de la société civile. Vous pouvez imaginer les effets positifs que cela génère en termes de mobilisation de l’intelligence collective pour prospecter ensemble les meilleures voies possibles de nature à réhabiliter le rôle et la mission fondamentale de l’université en tant que levier de développement et vecteur de consolidation du lien social.      

Les recommandations pertinentes recueillies lors de ces 13 assises ont permis, de toute évidence, d’enrichir les axes stratégiques du PACTE et les priorités y afférentes notamment pour ce qui est de l’alignement de l’offre de l’ESRI aux besoins des territoires en capital humain et en R&D, et l’émergence de nouvelles approches de coopération entre acteurs en vue de mutualiser les moyens, mobiliser les synergies et maximiser l’impact des actions communes sur le développement d’ensemble de notre pays.     

 

– Vous avez annoncé la tenue avant la fin de l’année d’un colloque national pour le lancement du Pacte ? Ce colloque est-il toujours maintenu ?

L’assise nationale du PACTE ESRI est toujours à l’ordre du jour. C’est une étape essentielle pour la consolidation de tout le travail de co-construction que nous avons mené à l’échelle des régions et avec la diaspora scientifique. 

 A l‘heure actuelle, le Ministère se penche sur la mise en place des prérequis nécessaires pour le déploiement opérationnel du PACTE, se rapportant à certains chantiers prioritaires dont notamment la refonte globale des systèmes d’information, la mise en place des plateformes d’enseignement en ligne, la scénarisation des cours, la révision du cadre juridique et réglementaire et son alignement avec le PACTE ESRI…

 Par ailleurs, nous avons estimé opportun d’envisager la tenue de cette assise nationale en étroite coordination avec le département de l’éducation nationale. Cela permettrait de mobiliser les synergies pour couvrir toute la chaîne de valeur de l’écosystème de formation. 

 – Le Maroc entretient d’excellentes relations avec de nombreux pays africains. Qu’en est-il de la coopération universitaire ?

 Sous le leadership visionnaire du Roi Mohammed VI, la coopération avec l’Afrique a connu une percée significative dans plusieurs domaines. Jamais les relations avec les partenaires de notre continent n’ont été aussi fortes et prometteuses. 

 Ce contexte favorable est propice pour renforcer et élargir les perspectives de coopération avec nos partenaires d’Afrique dans le domaine universitaire, qui compte d’ailleurs à son actif plusieurs réalisations dont l’accueil des étudiants africains dans les établissements de l’enseignement supérieur marocain et l’octroi de bourses d’études en fonction des quotas convenus avec leurs pays d’origine, ainsi que les collaborations établies entre structures de recherche marocaines avec leurs homologues africaines. 

Notre ambition est de faire encore plus et mieux. La dynamique qui se profile avec le PACTE ESRI peut constituer une opportunité de taille pour insuffler un nouvel élan à la coopération interafricaine dans le domaine universitaire. Des actions partenariales pourraient être promues à l’échelle bilatérale ou plurilatérale, notamment pour ce qui est du montage de projets de recherche scientifique couvrant des thématiques prioritaires communes, comme le changement climatique et ses problématiques connexes, la transition digitale, les énergies renouvelables sans omettre le domaine de la sécurité sanitaire qui revêt une importance clé pour l’ensemble des pays africains. 

L’impulsion des programmes de mobilité étudiante et celle des enseignants-chercheurs et des cadres administratifs pourrait être aussi un créneau important à investir, pourvu que les moyens soient mobilisés dans le cadre d’un programme africain similaire à ERASMUS. 

Par ailleurs, de par son statut de pays avant-gardiste en matière de conduite des réformes et son engagement indéfectible pour le développement de l’Afrique, le Maroc pourrait mettre à contribution son expertise et expérience acquise à travers l’élaboration du PACTE au profit des partenaires du Continent.

ATMIS cède sa base militaire à l’armée somalienne

La Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) a officiellement remis la base opérationnelle de Maslah au gouvernement somalien, cédant ainsi le contrôle de l’installation qu’elle occupait depuis 2012.La remise de la base a été facilitée par le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS). Le transfert est conforme au concept d’opérations conjoint (CONOP) et au plan de transition somalien – élaboré par le gouvernement fédéral, l’ATMIS, l’Onu et les partenaires de développement pour guider le processus de transition.

Un accord de location de terrain officialisant le transfert a été signé par le représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine (SRCC) pour la Somalie, l’ambassadeur Mohamed El-Amine Souef, et le ministre d’État somalien de la défense, Abdinur Daahir Fidow, lors d’une cérémonie qui s’est tenue dans la capitale, Mogadiscio, samedi dernier.

« Aujourd’hui est un moment de fierté pour la mission. Maslah est la première installation à être cédée par l’ATMIS depuis sa création le 1er avril 2022, après la fin du mandat de l’AMISOM », a déclaré le SRCC lors de la cérémonie à laquelle assistaient de hauts responsables somaliens, des envoyés et des représentants des Nations unies et des pays contributeurs de troupes (TCC).

L’ambassadeur Souef a souligné le rôle clé que la base a joué dans la sécurisation de la capitale, Mogadiscio, et dans la facilitation des opérations militaires de la mission. « D’un point de vue géographique, elle a également permis à nos troupes de sécuriser la Principale route d’approvisionnement (MSR) reliant Mogadiscio à l’arrière-pays, assurant ainsi la circulation sûre et sécurisée des biens et des services, ce qui est important pour le développement économique et social de ce pays », a-t-il observé.

Le ministre d’État somalien de la défense, Abdinur Fidow, a déclaré que la restitution intervient à un moment où le gouvernement a intensifié les opérations militaires contre Al-Shabab dans le centre et le sud de la Somalie. « D’énormes gains militaires ont été réalisés au cours des derniers mois et nous sommes désireux de doubler les efforts actuels et de compter sur votre soutien pour éradiquer les Al-Shabaab », a-t-il ajouté, réitérant l’engagement du gouvernement dans le processus de transition.

Un certificat de remise d’équipement et de matériel a également été signé par le ministre de la Défense et le directeur du Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS), M. Amadu Kamara, ouvrant ainsi la voie à la prise en charge par le gouvernement de l’équipement appartenant aux Nations Unies dans la base.

L’UNSOS, dans le cadre de la transition vers la Somalie, fera don au gouvernement fédéral de tout équipement appartenant à l’Onu associé à des « équipements de camp et de survie », tels que des générateurs et des stations de purification d’eau, afin de soutenir la capacité des Bases opérationnelles avancées (FOB) qui sont transférées, si cet équipement n’est pas nécessaire pour soutenir les formations ou les opérations de l’ATMIS dans d’autres lieux », a déclaré M. Kamara.

« Le succès de la remise de Maslah, en dépit de formidables défis, témoigne de la volonté du gouvernement somalien de réussir, de l’engagement d’ATMIS à soutenir le gouvernement fédéral, et du soutien indéfectible de l’UNSOS pour assurer une facilitation adéquate du plan de transition », a déclaré M. Kamara.

Le directeur de l’UNSOS a en outre noté que la cérémonie était une démonstration de l’engagement d’ATMIS à soutenir le gouvernement de la Somalie, réaffirmant son soutien inébranlable pour assurer une facilitation adéquate du plan de transition. « Nous remettrons cet équipement s’il n’est pas nécessaire pour soutenir les formations ou les opérations de l’ATMIS dans d’autres endroits », a-t-il ajouté.

Dans le cas de Maslah, l’ONU a remis à l’Armée somalienne une station de traitement des eaux, deux générateurs, un puits de forage et des préfabriqués remis à neuf. Elle a également construit un portail à l’entrée principale de la base pour renforcer la sécurité.

Financement climat : le Sénégal peine à mobiliser des fonds

Depuis 2015, Dakar n’a pu récolter que 149,56 millions de dollars, soit 1,15 % du coût global nécessaire à la mise en œuvre de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN).Les CDN convenues dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat représentent les engagements de chaque pays à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et à s’adapter au changement climatique. Conformément aux directives de la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), le Sénégal a élaboré et soumis sa CDN en Décembre 2020. La valeur globale de sa mise en œuvre d’ici 2030 est estimée à 13 milliards de dollars, dont 8,7 milliards de dollars sont consacrés à l’atténuation et 4,3 milliards de dollars à l’adaptation.

Malgré des efforts considérables, Dakar a du mal à obtenir les ressources nécessaires pour exécuter sa CDN. Les fonds approuvés pour le Sénégal à travers les principaux canaux financiers existants restent très faibles par rapport aux besoins des CDN. Selon une étude de l’Initiative prospective agricole et rural (Ipar) diffusée ce mardi, « entre 2015 et 2021, seulement 149,56 millions de dollars ont été reçus, et 1,5 million d’USD a été approuvé, représentant 1.15% du coût global de la CDN ».

Selon l’auteur de l’étude, le chercheur Dr Ahmadou Ly, cela se justifie « par la complexité des mécanismes de financement », précisant que « l’accès aux ressources du Fonds vert climat fait l’objet de plusieurs validations et cela peut prendre des années ». Il s’y ajoute, d’après lui, le contexte de la pandémie qui a contribué à un ralentissement des activités.

Par ailleurs, souligne la recherche, d’importants goulots d’étranglement entravent la mise en œuvre effective des engagements de la CDN. Outre un accès très limité aux fonds climat, les différentes politiques sectorielles n’intègrent pas pleinement la CDN du pays. Cela empêche le gouvernement de mesurer avec précision les progrès accomplis.

En outre, l’étude note que certaines priorités économiques pourraient aller à l’encontre des objectifs de réduction des émissions de carbone du pays. De même, relève la recherche, les découvertes de pétrole et de gaz menacent de diluer les engagements précédents en faveur d’une économie à faible émission de carbone, car celles-ci prennent le pas sur les actions gouvernementales visant à promouvoir davantage les options d’énergies renouvelables.

Néanmoins, relativise le document, il y a encore de l’espoir pour des engagements et des actions plus respectueux du climat grâce au Plan Sénégal Emergent Vert (PSE vert), actuellement en cours de formulation. Ce plan devrait développer une voie vers une économie à faible émission de carbone et résiliente au changement climatique, alignée sur les objectifs de la CDN du pays et d’autres objectifs climatiques.

Parallèlement, un système national opérationnel de mesure, de notification et de vérification ainsi que de suivi et d’évaluation pourrait accroître la transparence et renforcer les efforts déployés en matière d’adaptation au climat et d’atténuation de ses effets.

Intitulée « Le Sénégal est-il sur la bonne voie pour réaliser ses engagements en matière de CDN ? », cette étude a été menée dans le cadre du projet Covid-19 Macroeconomic Policy Response in Africa (COMPRA) développé suite à un appel à la recherche sur les politiques de réponse rapide à la pandémie par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI).

Son objectif général est d’éclairer l’élaboration de politiques macroéconomiques en réponse à la pandémie du coronavirus par les pays à revenu faible et moyen (PRFM) et les partenaires du développement. Cela, afin d’aboutir à des mesures plus inclusives, résilientes au climat, efficaces et sensibles au genre, grâce à une recherche fondée sur des preuves.

Les résultats de ce travail conduit dans six pays (Bénin, Sénégal, Tanzanie, Ouganda, Nigeria et Afrique du Sud) devraient permettre d’atténuer l’impact social et économique de la Covid-19, à promouvoir le rétablissement de la pandémie à court terme et positionner les PRFM à plus long terme pour un avenir plus résilient au climat, plus durable et plus stable.

Au Sénégal, le gouvernement a lancé des réponses socio-économiques pour un montant total de 2 milliards de dollars par le biais du Plan de résilience socio- économique (PRES) afin de soutenir les secteurs et les ménages touchés. A en croire M. Ly, aucune action en faveur du climat n’a cependant bénéficié de ces fonds.