Dans une décision judiciaire qui a captivé l’attention nationale, le juge du tribunal d’instance de Dakar a révoqué, ce jeudi 14 décembre, la radiation controversée de l’opposant politique Ousmane Sonko des listes électorales. Cette annonce marque un tournant significatif dans le paysage politique sénégalais à quelques mois de l’élection présidentielle prévue pour le 25 février 2024.
La Cour d’Appel de Dakar a confirmé la décision préalable du juge de Ziguinchor, permettant ainsi au fondateur du parti dissous Pastef de retrouver son statut d’éligible. Cette décision fait écho à une saga judiciaire qui a débuté il y a deux mois lorsque le juge du Tribunal de Ziguinchor, Sabassy Faye, a ordonné la réintégration d’Ousmane Sonko sur le fichier électoral. Malgré cela, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Direction des élections ont initialement refusé de se conformer à cette décision.
Le rebondissement judiciaire s’est intensifié le 17 novembre lorsque la Cour Suprême a cassé et annulé la décision du juge de Ziguinchor, renvoyant l’affaire au Tribunal Hors classe de Dakar. C’est ce dernier qui a tranché la question ce jeudi, réhabilitant ainsi le maire de Ziguinchor. La question cruciale de la candidature d’Ousmane Sonko à la présidentielle de 2024 repose désormais sur ses épaules, avec une date butoir fixée au 26 décembre pour le dépôt de sa candidature.
Réagissant au verdict, Me Tall, faisant partie du pool d’avocats d’Ousmane Sonko, a déclaré que « l’État du Sénégal saura tirer toutes les conséquences de cette décision ». Cependant, Me El Hadj Diouf, l’un des avocats de l’État, tempère les célébrations en qualifiant la victoire de Sonko de « provisoire », soulignant que l’appel en cassation est inévitable.
La radiation de Sonko des listes électorales était survenue suite à une condamnation en juin, où l’opposant avait écopé de deux ans de prison dans une affaire de mœurs. Depuis le 30 juillet dernier, Ousmane Sonko est en détention. La décision du Tribunal d’Instance de Dakar ajoute une nouvelle dynamique à cette affaire, laissant entrevoir des développements cruciaux dans le déroulement du processus électoral sénégalais.