décembre 2023 - Page 4 sur 4 - Journal du niger

Crise au sein du G5 Sahel : La Mauritanie et le Tchad réaffirment leur engagement malgré les départs

 

Dans un communiqué conjoint rendu public le mercredi 5 décembre 2023, la Mauritanie et le Tchad ont formellement enregistré le retrait du Niger et du Mali du G5 Sahel, suite à leur « décision souveraine ». Après le départ du Mali en 2022, les deux derniers membres restants se sont engagés à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires, conformément à l’article 20 de la Convention portant création du G5 Sahel, permettant la dissolution de l’organisation à la demande d’au moins trois États membres.

Dans ce communiqué, les chefs d’État mauritanien et tchadien ont réaffirmé leur attachement aux idéaux de l’intégration régionale africaine et aux objectifs du G5 Sahel. Malgré les difficultés et les contingences, le G5 Sahel a été salué comme un mécanisme pertinent et un instrument efficace de coopération entre les forces armées et de sécurité de la sous-région.

Défis persistants et progrès notables  

Les présidents Mohamed Ould Ghazouani et Mahamat Idriss Déby ont mis en lumière les défis persistants auxquels la sous-région est confrontée depuis plus d’une décennie, caractérisée par une guerre asymétrique et transfrontalière grave. En réponse, le G5 Sahel a été créé en 2014 pour conjuguer les impératifs de sécurité et de développement menaçant la stabilité de la sous-région.

Le communiqué a souligné les initiatives déployées pour atteindre les objectifs stratégiques de l’organisation, notamment la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), le Programme de coopération transfrontalière (PCT), le Centre régional de formation de lutte contre le terrorisme (CRF-LT) et le Collège de Défense.

Retraits successifs et réponses des membres restants :

Depuis le retrait du Mali en mai 2022, les chefs d’État affirment avoir travaillé sans relâche pour surmonter la crise. Cependant, le 1er décembre 2023, les Républiques sœurs du Burkina Faso et du Niger ont également décidé de se retirer de toutes les instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe.

La République Islamique de Mauritanie, actuellement en présidence tournante du G5-Sahel, et la République du Tchad ont respecté la décision souveraine des pays. Tout en confirmant leur attachement aux idéaux d’intégration régionale et aux objectifs du G5 Sahel, les deux pays ont annoncé qu’ils mettront en œuvre toutes les mesures nécessaires conformément à l’article 20 de la Convention.

Remerciements et constat inévitable :

En conclusion, les deux pays ont exprimé leur gratitude envers les partenaires techniques et financiers pour leur soutien continu. Cependant, le communiqué laisse entrevoir que les jours du G5 Sahel sont désormais comptés. Malgré des ambitions nobles, l’organisation a été entravée par des contraintes financières qui ont compromis la réalisation de ses objectifs fixés à sa création par ses fondateurs.

La situation actuelle soulève des questions importantes  sur l’avenir de la sécurité et du développement dans la région du Sahel, incitant à une réflexion approfondie sur les initiatives futures pour répondre aux défis persistants.

 

La CEDEAO annonce des contributions financières pour lutter contre le terrorisme au Sahel

Le président de la Commission, Omar Alieu Touray, a annoncé lors de la présentation de son rapport général devant le Parlement régional de la CEDEAO que des contributions financières seront allouées au Burkina Faso, au Mali et au Niger pour lutter contre le terrorisme au Sahel.

Selon le rapport du 30 novembre 2023, chaque membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) bénéficiera d’une aide financière substantielle, fixée à 1,9 million de dollars américains. Le Burkina Faso se verra octroyer une allocation supplémentaire d’un million de dollars en raison du nombre élevé de déplacés internes, soulignant ainsi  l’engagement de la CEDEAO à relever les défis humanitaires liés au terrorisme.

Cette  décision reflète la préoccupation croissante des différents pays membre de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest  face à la menace terroriste dans la région.

Par ailleurs, cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une approche régionale visant à renforcer la sécurité et la stabilité au Sahel.

La CEDEAO, regroupant 15 pays d’Afrique de l’Ouest, confirme ainsi son engagement continu en faveur d’une intégration économique, sociale et politique réussie au sein de la communauté régionale. Cette annonce témoigne de la solidarité régionale et de la volonté collective de faire face aux défis sécuritaires cruciaux qui menacent la stabilité de la sous-région.

Sénégal: Abis Éditions Triomphe au Prix Afrilivres 2023 grâce « L’Odyssée Périlleuse » de Médoune Dabo

La maison d’édition sénégalaise, Abis Éditions, a remporté le prestigieux Prix Afrilivres 2023 pour son ouvrage exceptionnel L’Odyssée Périlleuse écrit par Médoune Dabo, annonce l’APS, l’Agence de presse sénégalaise, citant les organisateurs du prix.

Le jury, après des délibérations approfondies à Bamako, la capitale malienne, a choisi de décerner le Prix Afrilivres destiné aux éditeurs francophones à Abis Éditions. Le communiqué officiel souligne que la sélection s’est basée sur la très haute qualité de la conception de la couverture, de la mise en page du contenu et du respect des normes professionnelles.

Abis Éditions, appartenant à l’écrivain-éditeur Abdoulaye Fodé Dione, a ainsi été distinguée parmi les 40 ouvrages en compétition. Le jury a également salué la qualité globale des ouvrages en compétition, soulignant le professionnalisme des éditeurs africains.

Le jury du Prix Afrilivres 2023 était composé de l’écrivain et président Mamadou Camara (Sénégal), du bibliothécaire Fatogoma Diakité (Mali) et de la libraire Binta Tini Djibo (Burkina Faso).

Afrilivres, une association d’éditeurs d’Afrique francophone subsaharienne, de Madagascar et de l’île Maurice basée à Cotonou, au Bénin, a exprimé sa gratitude envers ses partenaires, notamment l’Organisation internationale de la Francophonie, la Bibliothèque nationale du Mali et la librairie La Farandole des Livres de Niamey (Niger) pour leur précieux soutien financier.

Visite Officielle au Cœur des Relations Mali-Chine

 

À l’invitation de Son Excellence Monsieur Wang Hi, Ministre des Affaires étrangères de la République Populaire de Chine, Son Excellence Monsieur Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, conduit actuellement une délégation malienne en Chine du 6 au 10 décembre 2023.

Cette visite, placée sous le signe de l’amitié et du travail, reflète la vision partagée des plus hautes autorités maliennes et chinoises. L’objectif est de renforcer et diversifier les excellentes relations historiques entre les deux nations. Dans une dynamique de pragmatisme et de solidarité, les deux pays aspirent à une coopération gagnant-gagnant, favorisant le développement économique au profit de leurs États et de leurs peuples respectifs.

« Républiques du Mali et du Niger : Rupture de Conventions Fiscales avec la France »

Dans un  communiqué Conjoint N° 001, les Gouvernements de Transition du Mali et du Niger ont officialisé la résiliation de deux conventions fiscales cruciales avec la France. 

La première convention, datée du 22 septembre 1972, visait à éviter les doubles impositions et à établir des règles d’assistance réciproque en matière d’impôts sur le revenu, de droits d’enregistrement, et de droits de timbres entre le Mali et la France. 

La seconde, entre le Niger et la France, cherchait à éliminer les doubles impositions et à instaurer des règles d’assistance mutuelle administrative en matière fiscale.

La résiliation des conventions fiscales entre les Gouvernements du Mali et du Niger avec la France marque un tournant dans les relations financières internationales, soulignant un réalignement stratégique axé sur les intérêts nationaux. Cette décision, prise après une évaluation minutieuse, ouvre la voie à de nouvelles dynamiques fiscales, façonnant ainsi l’avenir financier de ces nations en quête d’indépendance et d’efficacité.

Niger : Le pays résilie ses partenariats sécuritaires avec l’UE, adieu Eucap Sahel et l’EUMPM !

Dans une lettre notifiée le lundi 4 décembre 2023 à la Délégation de l’Union européenne (UE) à Niamey par le ministère des Affaires étrangères, les autorités de Transition ont exprimé leur opposition à l’Accord concernant le statut de la mission civile de Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC) dans le pays (EUCAP Sahel Niger). 

De plus, elles ont retiré leur consentement au déploiement de la Mission de Partenariat militaire au Niger (EUMPM). Ainsi, le Niger met fin à ces accords de partenariat en matière de sécurité et de défense avec l’UE. Ces décisions interviennent peu de temps après l’abrogation de la loi de 2015 criminalisant le trafic illicite des migrants, également soutenue par l’UE. 

De manière significative, cela coïncide avec la signature d’un accord de coopération dans le domaine de la défense avec la Fédération de Russie le même jour. Ces mesures sont perçues comme des actes de rétorsion en réponse à la position constante de l’UE vis-à-vis de la transition en cours au Niger, y compris les sanctions prises après le coup d’État du 26 juillet 2023, ainsi que la suspension des principaux programmes de coopération et d’aide budgétaire.

Coopération: une délégation ministérielle russe rencontre les autorités de transition à Niamey .

Conduite  par le vice-ministre de la Défense, le Colonel-général Yunus-Bek Yevkurov, la délégation russe qui est arrivée à Niamey dans la soirée du dimanche 03 décembre 2023, a été reçue ce lundi par le chef du régime militaire nigérien, le général Abdourahamane Tiani. Au sortir de cette rencontre, les parties ont procédé « à la signature de documents dans le cadre du renforcement de la coopération militaire entre la République du Niger et la Fédération de Russie », selon un communiqué des autorités nigériennes.

Cette visite qui est la toute première d’un membre du gouvernement russe, survient après  le coup de force du 26  juillet 2023, qui a  dégradé considérablement  les relations diplomatiques entre le Niger et la plupart de ses partenaires internationaux à l’instar de la France, son partenaire traditionnel, qui a du procéder – sur demande des nouvelles autorités – au rapatriement de l’ensemble de ses forces prépositionnées dans le pays dans le cadre de l’opération Barkhane . 

Cette délégation russe  s’était rendue plus tôt à Bamako au Mali, son principal allié dans la région, pour une entrevue avec le président de la transition malienne, sur  des « projets de développement pour le Mali, en matière d’énergie renouvelable et d’énergie nucléaire », ainsi que des « questions liées à l’approvisionnement du Mali en engrais, en blé et en produits pétroliers » selon un adresse de son ministre de l’économie et des finances du Mali, dans une vidéo publiée par la présidence.

Il a aussi fait mention de  la réalisation d’un chemin de fer et d’un réseau de tramway, la création d’une compagnie aérienne régionale, ainsi que des projets de recherche et d’exploitation minière.

Ces derniers jours, les régimes militaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso, pays sahéliens, enclavés et en butte à des incursions militaires de groupes djihadistes, se sont rapprochés pour former l’Alliance des Etats du Sahel, un pacte de défense mutuelle entre les pays.

Le Burkina Faso et le Niger ont annoncé par ailleurs samedi dernier , comme l’avait fait le Mali en 2022, leur départ du G5 Sahel, une alliance des pays de la sous-région, parrainée par les pays occidentaux, en vue de contrer les attaques armées imputées aux organisations djihadistes.