Le mardi 27 février 2024, une cérémonie a eu lieu au palais du 29 juillet à Niamey, pour expliquer aux populations de la région de Niamey le message radio-télévisé du Président du Conseil National de Salut Public (CNSP), le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, diffusé le 11 février 2024. Cette cérémonie a été présidée par le Gouverneur de la région de Niamey, le Général de Brigade Assoumane Abdou Harouna, accompagné du Maire de la ville de Niamey, M. Oumarou Dogari Moumouni et du Secrétaire Général du Gouvernorat M. Assoumane Sahabi. Elle a réuni toutes les couches socioprofessionnelles de la région de Niamey, qui ont pu écouter les explications en français et en langues nationales.
Le contenu du message du Président du CNSP expliqué lors d’une cérémonie
En effet, le message du Président du CNSP avait pour but de faire le point sur la situation politique, économique et sécuritaire du Niger, après les événements du 26 juillet 2023 qui ont conduit à la destitution du régime précédent, accusé de corruption, de mauvaise gouvernance et de trahison des intérêts nationaux. Le message avait également pour objectif de répondre aux rumeurs qui circulaient sur les réseaux sociaux, notamment sur les relations du Niger avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Russie, la Türkiye et l’Occident.
Par ailleurs, le Général de Brigade Assoumane Abdou Harouna a rappelé que le Niger est un pays membre fondateur de la CEDEAO, créée en 1975 pour promouvoir l’intégration régionale, la libre circulation des personnes et des biens, et le développement économique et social des Etats membres. Il a souligné que le Niger reste attaché à ces principes et à la coopération avec ses voisins africains.
Cependant, il a dénoncé le fait que, depuis la fin 2023, le Niger et certains pays du Sahel sont victimes du pillage de leurs ressources naturelles, notamment l’uranium, le pétrole et l’or, par une puissance extra continentale, qui n’est autre que la France. Il a affirmé que cette ingérence néocoloniale met en péril l’indépendance et la dignité du Niger, ainsi que sa sécurité face à la menace terroriste qui sévit dans la région sahélo-saharienne.
Les sanctions de la CEDEAO et la réaction du Niger
Le Général de Brigade Assoumane Abdou Harouna a ensuite évoqué les sanctions imposées par la CEDEAO au Niger, suite aux événements du 26 juillet 2023, qui ont été largement approuvés par le peuple nigérien. Ces sanctions comprenaient la suspension du Niger de toutes les instances de la CEDEAO, la fermeture des frontières, l’arrêt des échanges commerciaux, le gel des avoirs et le retrait des ambassadeurs. Il a aussi déploré que la CEDEAO ait agi sous la pression de certains chefs d’Etat extra continentaux, notamment le Président français Emmanuel Macron, et de certains nigériens qui ont trahi leur patrie en soutenant ces sanctions et en appelant à une intervention militaire étrangère au Niger.
Le Général de Brigade a affirmé que le Niger ne se laissera pas intimider ni soumettre par ces mesures coercitives, qui sont contraires à la charte de la CEDEAO et aux principes du droit international. Il a indiqué que le Niger a engagé un dialogue avec la CEDEAO, pour lui faire comprendre les raisons et les objectifs du CNSP, qui sont de restaurer la démocratie, la justice et la souveraineté au Niger, dans le respect de la volonté populaire. Il a exprimé l’espoir que la CEDEAO reviendra à la raison et lèvera les sanctions contre le Niger, qui sont injustes et nuisibles pour le peuple nigérien.
Les voyages de haut niveau en Russie et en Türkiye
Le Gouverneur de la région de Niamey a également parlé des voyages de haut niveau effectués par les autorités nigériennes en Russie et en Türkiye, qui ont suscité beaucoup de commentaires et de spéculations. Il a expliqué que ces voyages avaient pour but de diversifier les partenariats du Niger, en fonction de ses intérêts et de ceux de son peuple, en toute souveraineté. Il a précisé que le Niger n’a pas rompu ses relations avec ses partenaires traditionnels, mais qu’il entend désormais coopérer avec eux sur la base du respect mutuel, de l’égalité et de la non-ingérence.
Le Général de Brigade a souligné que la Russie et la Türkiye sont des pays amis du Niger, qui ont apporté leur soutien au CNSP et au gouvernement de transition, et qui ont manifesté leur volonté de renforcer leur coopération avec le Niger dans les domaines économique, militaire, énergétique, agricole, culturel et éducatif. Il a ajouté que ces pays ont également exprimé leur solidarité avec le Niger face à la menace terroriste et aux sanctions de la CEDEAO.
L’affaire de l’or saisi à Addis-Abeba
Le Gouverneur de la région de Niamey a ensuite abordé l’affaire de l’or saisi à Addis-Abeba, en Ethiopie, qui a fait l’objet de nombreuses rumeurs sur les réseaux sociaux. Il a démenti catégoriquement que cet or appartienne au Niger ou qu’il soit lié au CNSP ou au gouvernement de transition. Le Général de Brigade a qualifié cette affaire de « fruit de l’imagination » de certains individus malintentionnés, qui cherchent à salir l’image du Niger et à semer la confusion dans l’esprit des nigériens. Il a assuré que le Niger respecte les règles internationales en matière d’exportation et d’importation de l’or, et qu’il dispose des documents nécessaires pour le prouver.
L’attitude de la CEDEAO face au terrorisme au Sahel
Le Général de Brigade Assoumane Abdou Harouna a enfin déploré l’attitude de la CEDEAO face au terrorisme au Sahel, qui constitue la principale menace pour la sécurité et la stabilité de la région. Il a dénoncé le fait que la CEDEAO se soit montrée indifférente et passive face à cette menace, qui a causé des milliers de morts, de blessés et de déplacés, et qui a entravé le développement économique et social des pays du Sahel. Le Général de Brigade a accusé la CEDEAO d’être manipulée par l’Occident, qui cherche à maintenir son influence et son contrôle sur les ressources du Sahel, au détriment des intérêts des peuples africains.
Il a salué l’initiative de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), créée en 2023 par le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie, pour faire face au terrorisme et au banditisme transfrontalier, en renforçant leur coopération militaire, sécuritaire, politique et économique. L’AES, une organisation souveraine, agit dans le respect du droit international et de la charte des Nations Unies, et ouvre la collaboration à tous les pays et organisations qui partagent ses objectifs et ses valeurs, a affirmé le Général de Brigade
La lutte contre la mauvaise gouvernance au Niger
Le Gouverneur de la région de Niamey a terminé son discours en rappelant la volonté du CNSP et du gouvernement de transition de lutter contre la mauvaise gouvernance au Niger, qui est à l’origine de la crise politique, économique et sociale que traverse le pays. Il a annoncé que le CNSP et le gouvernement de transition ont engagé des réformes profondes pour assainir les finances publiques, lutter contre la corruption, réviser le code électoral, rétablir l’Etat de droit, garantir les libertés fondamentales, et préparer des élections libres, transparentes et inclusives, qui permettront au peuple nigérien.