janvier 2025 - Journal du niger

Chaïbou à Cotonou : une poignée de main qui sème les graines d’une diplomatie fraternelle

Cotonou, 31 janvier 2025 — Dans l’éclat feutré d’un après-midi béninois, le nouvel ambassadeur du Niger près du Bénin, M. Kadade Chaïbou, a déposé les copies figurées de ses lettres de créance entre les mains du ministre Shegun Bakari. Un rituel protocolaire, certes, mais empreint d’une symbolique puissante : celle d’un dégel calculé entre deux nations sahéliennes liées par une histoire enchevêtrée et des défis communs.

Cérémonie sous le signe de l’égrégore fraternel

L’instant, sobre mais éloquent, s’est déroulé dans un climat de cordialité délavée des habituelles rigidités diplomatiques. Vêtu d’un boubou aux motifs discrets, l’ambassadeur Chaïbou a marqué ses premiers pas sur le sol béninois par des remerciements appuyés envers le gouvernement hôte, soulignant « l’hospitalité tissée dans l’étoffe des relations séculaires ». Une allusion directe aux racines partagées des peuples Haoussa, Zarma, et Bariba, qui traversent les frontières comme des veines invisibles.

Face à lui, le ministre Bakari, gardien des clés de la diplomatie béninoise, a accueilli ce geste avec une gravité teintée d’optimisme. « Les lettres de créance ne sont pas de simples parchemins, mais des passerelles entre deux volontés politiques », a-t-il glissé en substance, rappelant que Niamey et Porto-Novo ont, ces dernières années, navigué entre méfiances épidermiques et accalmies tactiques.


Au-delà du protocole : les non-dits d’une réconciliation

Si la cérémonie s’est tenue sans fioritures, elle n’en porte pas moins les stigmates d’un passé récent tumultueux. Entre 2023 et 2024, des litiges frontaliers et des divergences sur la gestion des flux transhumants avaient oxydé les relations. L’arrivée de Chaïbou, perçu comme un « pontife du dialogue » à Niamey, pourrait incarner un tournant.

Des sources proches des chancelleries évoquent des dossiers sensibles en suspens : la sécurisation des corridors agropastoraux, la lutte contre l’extrémisme dans le bassin du fleuve Niger et la relance de projets économiques conjoints gelés depuis 2022. Autant de chantiers où l’ambassadeur devra user de sa diplomatie du fari, cette farine de mil symbole de patience et de persévérance dans la culture sahélienne.

L’ambassadeur Chaïbou : un tisseur de liens dans l’âme

Ancien conseiller aux affaires transfrontalières, Chaïbou n’est pas un novice dans l’art de dénouer les nœuds géopolitiques. Son credo : « Parler peu, écouter beaucoup, et agir en silencieux ». Une philosophie qui pourrait séduire un Bénin en quête de partenaires stables dans un Sahel en ébullition.

Épilogue : Et maintenant, cultiver l’oasis

En quittant le ministère, Chaïbou a jeté un regard appuyé sur l’immense carte de l’Afrique accrochée au mur. Peut-être y traçait-il mentalement les contours d’une coopération renouvelée. Reste à savoir si cette « diplomatie de la main tendue » résistera aux tempêtes de souverainetés chatouilleuses et aux intérêts contradictoires.

Une chose est sûre : à Cotonou comme à Niamey, on observe cette nouvelle germination avec un mélange d’espoir et de prudence. Car dans le désert des relations internationales, même les oasis promises doivent être arrosées… sans relâche.

Niger inaugure une renaissance sportive : un fonds inédit et un complexe pharaonique

Niamey, 31 janvier 2025 — À l’aune d’une nouvelle ère pour le sport nigérien, le Colonel-Major Amadou Abdourahamane, ministre de la Jeunesse, de la Culture, des Arts et des Sports, a dévoilé jeudi une série de mesures audacieuses lors de son entretien-bilan. Au cœur de cette annonce : la création d’un Fonds National pour le Développement du Sport (FNDS), une première dans l’histoire du pays, destinée à combler un déficit chronique et à insuffler un dynamisme inédit aux disciplines sportives.

Un fonds, une rétrocession : des pierres angulaires

« Pour la première fois, l’État a rétrocédé 50 % des droits perçus, une manne qui irriguera désormais les veines d’un sport en quête de vitalité », a déclaré le ministre, soulignant que cette mesure constitue un « tournant cardinal » pour un secteur longtemps enlisé par des financements évanescents. Par ailleurs, ce fonds, qualifié de « sine qua non » par le gouvernement, vise à ériger des infrastructures pérennes et à soutenir des activités sportives jusque-là en marge des priorités nationales.

Formation et inclusion : un triptyque social

Au-delà des stades, c’est dans l’éducation que le Niger trace ses sillons. Le ministre a égrené les réalisations : 29 Centres de Formation des Jeunes (CPJ) et 9 écoles de formation artistique et culturelle, véritables « phares pour une jeunesse en déshérence ». Près de 4 000 apprenants, majoritairement des jeunes « échoués sur les rives de la scolarité », y trouvent un havre pour forger leur avenir. « Ces centres ne sont pas de simples antichambres de l’apprentissage, mais des lieux où se combinent expertiseset dignité retrouvée », a-t-il affirmé.

Pour les exclus des CPJ, une allocation spécifique a été instaurée, un « viatique » destiné à adoucir leur quotidien et à leur offrir une « rampe vers l’autonomie ». Une approche qui, selon le ministre, « transcende l’assistanat pour toucher du doigt l’émancipation ».

Le ministre de la Jeunesse dévoile la création d’un Fonds National pour le Développement du Sport, des mesures pour l'infrastructure sportiveUn complexe sportif : un Colosse aux pieds d’argile ?  

En plus, dans l’ombre de ces annonces, un projet titanesque se dessine : le complexe sportif de Niamey, dont les travaux avancent inexorablement. Conçu comme un « Léviathan des loisirs et de la performance », il intégrera un stade Maracanã, des terrains dédiés au basket, au volley, au handball, à la pétanque, un espace arts martiaux, une piste de fitness et des espaces verts. Ce « sanctuaire du sport » ambitionne aussi de devenir l’épicentre d’une effervescence culturelle et athlétique, tout en offrant des infrastructures modernes aux riverains.

Un pari sur l’avenir  

En somme, si les défis financiers restent « l’hydre à apprivoiser », selon les termes du ministre, ces initiatives esquissent une feuille de route où le sport devient un levier de cohésion sociale. En conjuguant infrastructures, éducation et inclusion, le Niger tente de réécrire son récit sportif, loin des clichés de l’improvisation.

Reste à voir si ces promesses, aussi ambitieuses qu’un « saut sans filet », sauront transformer l’essai. Pour l’heure, les jeunes nigériens, eux, ont déjà les yeux rivés sur ce complexe, symbole d’un futur dans lequel le sport pourrait bien devenir… leur langue maternelle.

Niger : victoire historique contre l’onchocercose

Niamey, le 31 janvier 2025– Dans une ambiance de fierté et de soulagement, le Niger a célébré, hier à Niamey, l’éradication de l’onchocercose, une maladie qui a longtemps été un fléau pour le pays. En effet, cette victoire historique, la première du genre en Afrique, est le fruit d’un engagement soutenu et d’une collaboration fructueuse entre les autorités sanitaires, les communautés locales et les partenaires internationaux.

Quinze ans d’efforts récompensés

Pendant quinze longues années, le Niger a déployé des efforts considérables pour venir à bout de cette maladie, également connue sous le nom de « cécité des rivières ». En plus, les conséquences socio-économiques de cette maladie ont affecté des communautés entières et provoqué la cécité chez des milliers de personnes. Les zones rurales, en particulier celles situées autour des cours d’eau, ont été les plus touchées.

Une approche multisectorielle et un engagement communautaire

Le succès de cette lutte contre l’onchocercose est dû à une approche multisectorielle, combinant des stratégies de prévention, de traitement et de sensibilisation. Les agents de santé ont joué un rôle essentiel dans la distribution de médicaments et la surveillance épidémiologique. Les collectivités locales ont aussi joué un rôle crucial, en s’engageant pleinement dans les programmes de dépistage et de traitement.

Un partenariat international fructueux

Le Niger a pu compter sur le soutien indéfectible de partenaires internationaux tels que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Leur contribution financière et technique a été indispensable pour mener à bien ce projet d’envergure.

Un motif de fierté nationale

L’éradication de l’onchocercose est une source de fierté pour tous les Nigériens. Elle témoigne de la détermination du pays à améliorer la santé et le bien-être de sa population. Cette réalisation renforce également la souveraineté du Niger dans le domaine de la santé publique.

Un appel à la vigilance et à la solidarité

Si l’éradication de l’onchocercose est une victoire rétentante, elle ne doit pas relâcher la vigilance. Le Niger doit poursuivre ses efforts pour maintenir ce statut et prévenir toute réapparition de la maladie. Le soutien de la communauté internationale reste essentiel pour accompagner le pays dans cette phase de surveillance post-éradication.

En somme, cette victoire du Niger dans la lutte contre l’onchocercose est un exemple inspirant pour les autres pays africains. Elle montre qu’avec une volonté politique forte, des ressources adéquates et une mobilisation communautaire, il est possible de vaincre les maladies tropicales négligées et d’améliorer la santé des populations.

Niamey, creuset d’une alliance stratégique pour étrangler les ressources du terrorisme

Niamey, 30 janvier 2025 — Sous les auspices d’une détermination renouvelée, la capitale nigérienne a accueilli ce jeudi un conclave diplomatico-militaire d’envergure, orchestré par la Coalition Islamique Militaire Contre le Terrorisme (CIMCT). En effet, cet aréopage international, placé sous l’égide du ministre d’État à la Défense, le général de corps d’armée Salifou Mody, se focalise sur un enjeu cardinal : « Outils et législations pour lutter contre le financement du terrorisme ». Une thématique brûlante, alors que les pays du Sahel, jadis oasis de quiétude, subissent les assauts répétés de groupes armés aux ramifications tentaculaires.

Conclave diplomatico-militaire à Niamey organisé par la CIMCT, abordant la lutte contre le financement du terrorisme au SahelUne synergie contre les veines financières de l’hydre terroriste

Pendant deux jours, Niamey se mue en incubateur de résolutions transnationales. Par ailleurs, cette conférence, pierre angulaire de la deuxième phase du programme sahélo-sahélien de la CIMCT, ambitionne de consolider les maillons défaillants de la lutte antiterroriste. Le renforcement des coopérations régionales, l’appui technico-logistique et la montée en puissance des capacités opérationnelles constituent les piliers de cette feuille de route, qualifiée d’« ambitieuse » par les officiels.

Dans son allocution inaugurale, le général Mody a peint un tableau saisissant du Sahel, évoquant un « espace naguère auréolé d’une tranquillité légendaire », aujourd’hui « labouré par les sillons de la violence ». Selon lui, les groupes terroristes, « drapés dans un islam dévoyé », exploitent les fragilités sociopolitiques pour « ensemencer la désolation ». Leur arme favorite ? Le franc CFA, détourné en « instrument de guerre » via des transferts opaques évalués à des milliards.

« Ces nébuleuses criminelles, soutenues par des commanditaires invisibles, transforment notre monnaie commune en glaive financier », a-t-il dénoncé, appelant à un « tarissement inexorable » des flux d’argent sale. Une menace « sans frontières », exigeant, selon lui, une « symbiose des volontés nationales et internationales ».

Conclave diplomatico-militaire à Niamey organisé par la CIMCT, abordant la lutte contre le financement du terrorisme au Sahel L’Arabie saoudite, mécène de la contre-offensive

En plus , le secrétaire général de la CIMCT, le général pilote Mohammed Bin Saeed Al-Moghidi, a rappelé les origines de cette coalition, née en 2015 sous l’impulsion du Royaume saoudien. Un engagement réaffirmé par un don « généreux » de 100 millions de riyals (environ 25 millions d’euros) et la mise en œuvre de 46 programmes de formation, dont ont bénéficié 26 États membres. « Le Niger incarne un phare dans cette lutte, un modèle de responsabilité partagée », a-t-il salué, soulignant l’impérieuse nécessité d’« alliances pérennes ».

Au-delà des armes : le défi du développement

Si les stratèges militaires ont leur place dans ce ballet diplomatique, le général Mody a insisté sur l’urgence d’une approche « holistique ». « La riposte ne saurait se cantonner à l’art de la guerre. » « Elle doit également épouser les contours du développement et de l’inclusion », a-t-il plaidé, évoquant un « combat existentiel » contre les « velléités divisionnistes ».

La cérémonie d’ouverture, marquée par la projection de documentaires sur les actions de la CIMCT et les défis sahéliens, a réuni aussi un grand nombre de dignitaires : membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), diplomates, leaders religieux et coutumiers, ainsi qu’une pléiade d’officiels civils et militaires.

Les prochaines étapes : législations et solidarités  

Au menu des travaux : des panels sur les « outils législatifs antiterroristes » et les « efforts du Niger contre le blanchiment de capitaux ». Autant de chantiers où le droit doit se muer en rempart et la coopération en bouclier.

En filigrane de ces discussions, une évidence s’impose : dans le Sahel, théâtre de convulsions géopolitiques, l’éradication du terrorisme passe par un serment collectif, celui de transformer l’essai des paroles en actes. Comme le souligne un adage touareg : « Le vent qui balaie le désert ne s’arrête pas à une dune. »

 

Passeport AES : Le Burkina Faso gravit l’Olympe techno-diplomatique

Ouagadougou, 30 janvier 2025 — Dans un geste chargé de symboles, le Président du Faso, Ibrahim Traoré, a reçu des mains du ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana, son passeport biométrique de la Confédération des États du Sahel (AES). Un acte qui transcende la simple formalité administrative pour s’ériger en pierre angulaire d’une reconfiguration géopolitique audacieuse. en effet, ce sésame électronique, frappé aux couleurs de l’AES, incarne l’ambition d’une intégration régionale érigée en credo souverainiste.

Le Président Traoré reçoit le premier passeport biométrique de l'AES : symbole d'une souveraineté technologique Passeport AES : un sceptre numérique pour une nouvelle ère  

Lors d’une cérémonie dépouillée, mais empreinte de solennité, Traoré s’est prêté à l’enrôlement biométrique, ritualité moderne où iris et empreintes digitales se muent en sceaux d’appartenance. « Ce passeport n’est pas un simple carnet, mais un manifeste politique gravé dans le silicium », a déclaré le ministre Sana, en remettant le document. Une allocution dans laquelle transparaissait l’ivresse d’une rupture : celle d’avec la CEDEAO, perçue comme un vestige d’un ordre régional jugé caduc.

La CEDEAO, un passé en sursis ?

Si les anciens passeports ouest-africains gardent provisoirement leur validité, l’AES souffle un vent d’obsolescence programmée sur ces reliques bureaucratiques. Les citoyens burkinabè, maliens et nigériens, piliers de cette confédération en gestation, sont exhortés à troquer leurs vieux livrets contre ce nouvel artefact numérique. Un appel à « migrer vers l’avenir » qui résonne comme un mantra pan-sahélien, même si les autorités temporisent : aucune précipitation n’est requise, les documents actuels demeurant valides jusqu’à expiration.

Souveraineté 2.0 : la biométrie en étendard

Par ailleurs, derrière cette mue administrative se niche un projet bien plus ambitieux : forger une identité collective inaltérable, à l’abri des faux-semblants. Le passeport AES, bardé de puces cryptographiques et d’hologrammes, se veut un rempart contre la fraude et un outil de traçabilité migratoire. « C’est l’alpha et l’oméga de notre sécurité collective », a insisté un conseiller présidentiel sous couvert d’anonymat, évoquant une « souveraineté augmentée » par la technologie.

Entre utopie et Realpolitik

Pour certains observateurs, ce geste relève autant du soft power que du hard code. « L’AES joue son va-tout sur l’échiquier régional : chaque passeport émis est un pavé dans la mare de la CEDEAO », analyse un diplomate en poste à Accra. Reste à savoir si ce nouvel outil survivra aux tempêtes politiques et techniques. Les prochains défis seront l’uniformisation des systèmes informatiques entre États membres et convaincre les partenaires internationaux d’accepter ce document inédit.

Le Président Traoré reçoit le premier passeport biométrique de l'AES : symbole d'une souveraineté technologique Le Sahel en code QR

Alors que le soleil déclinait sur Ouagadougou, Traoré a brandi son passeport devant les caméras, tel un atlas miniature de la nouvelle donne sahélienne. Ce rectangle vert nuit, strié de circuits électroniques invisibles, pourrait bien devenir le grimoire d’une génération en quête de renaissance. Entre les lignes de code et les frontières redessinées, l’AES écrit son chapitre non pas à l’encre, mais en algorithmes, ultime rempart pour une région dont l’histoire s’est souvent écrite dans le sable.

Niger : Carrefour numérique au cœur du désert, une odyssée en fibre optique

Niamey, 30 janvier 2025 — Sous les auspices d’un soleil matinal, hier, M. Sidi Mohamed Ralliou, ministre des Télécommunications, de la Poste et de l’Économie Numérique, a ouvert la deuxième réunion du Comité de Pilotage du Projet Transsaharien de Fibre Optique (DTS 2025). Un événement qui scelle le Niger dans son rôle de fulcrum de la connectivité ouest-africaine, promettant une renaissance numérique aux confins du Sahara.

Un phare géostratégique

Dans un discours où l’ambition le disputait à la précision, M. Ralliou a campé le Niger comme « l’épicentre d’une métamorphose technologique ». Enclavé, mais non enchaîné, le pays, bordé par trois États côtiers dotés de câbles sous-marins (Algérie, Bénin, Nigéria), se mue en linchpin d’un réseau de fibre optique transcontinental. « Notre position géographique n’est plus une fatalité, mais un tremplin », a-t-il martelé, soulignant que ces « artères numériques » pourraient irriguer l’économie nationale via un accès élargi à la bande passante internationale.

Gouvernance et défis : l’alchimie d’un projet pharaonique 

Doté d’un budget de 30,8 milliards de FCFA, cofinancé par l’État nigérien et la Banque Africaine de Développement (BAD), le DTS 2025 vise à déployer 1 031 km de fibre optique le long des axes routiers majeurs, un chantier déjà réalisé à 97 %, selon le ministre. Toutefois, l’ombre au tableau réside dans le Centre National de Données, dont le taux d’avancement plafonne à 8 %, un « nœud gordien » qui retarde l’apothéose du projet, prévue pour septembre 2025.

Le comité de pilotage, réunissant Algérie, Mali, Niger, Nigéria et Tchad, joue les arbitres éclairés : validation des orientations stratégiques, résolution des contentieux et quête de financements pour les composantes en suspens. « Nous tissons les sinews d’une économie numérique en gestation », a déclaré M. Ralliou, rappelant que ce projet s’inscrit dans la vision du président Tiani de doter le Niger d’infrastructures de « niveau III », capables de résoudre le « casse-tête de l’hébergement local des données ».

Le Niger, futur hub numérique ouest-africain ? Projet DTS 2025 : 97% de fibre optique déployée, mais data center en retard.Des chiffres qui parlent, des silences qui interpellent 

Si les kilomètres de fibre déployés frôlent la perfection (100 %), le retard du data center soulève une question. Un paradoxe dans un projet otherwise salué pour son efficacité. Le ministre y voit un défi « temporaire », lié à des « contingences techniques », mais assure que l’objectif final, une dorsale nationale connectée aux pays voisins, demeure immuable.

L’Horizon 2025 : entre utopie et réalisme

En clôture, M. Ralliou a esquivé tout triomphalisme, préférant un ton prophétique : « Ce réseau sera le socle de notre souveraineté numérique. » « Il incarne également l’audace d’un Niger qui refuse de n’être qu’un spectateur de la globalisation. » Reste à transformer l’essai : lorsque les data centers auront rattrapé leur retard, le pays pourra-t-il vraiment devenir le « hub » incontournable rêvé ?

La cérémonie, empreinte de solennité, s’est achevée dans les murmures d’un avenir prometteur. Les invités, directeurs généraux, membres du comité et diplomates, ont quitté la salle avec une certitude : le Niger, jadis terre de caravanes, écrit désormais son épopée en bits et en octets. Une odyssée moderne où le désert se pare des lueurs de la fibre optique.

Niger : 135 nouvelles infrastructures sanitaires

Lors de sa récente reddition de comptes devant la nation, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi, a mis en lumière les avancées significatives réalisées en 2024 en matière d’infrastructures sanitaires, tout en dévoilant des projets ambitieux pour les années à venir.

Construction de nouveaux centres de santé

En 2024, le ministère a supervisé la construction de 135 centres de santé intégrés, améliorant ainsi l’accès aux services de soins pour environ 320 000 personnes à travers le pays. Ces nouvelles structures visent à rapprocher les services de santé des populations, notamment dans les zones rurales et enclavées.

Réhabilitation des infrastructures existantes

Parallèlement à ces nouvelles constructions, des efforts notables ont été déployés pour réhabiliter des établissements de santé existants. Plusieurs hôpitaux nationaux ont subi des rénovations sur leurs édifices délabrés, notamment :

  • L’Hôpital National de Zinder
  • L’Hôpital National Prince Boubacar Diallo
  • L’Hôpital National de Niamey
  • La Maternité Issaka Gazoubi
  • L’Hôpital National Centre de Référence d’Obstétrique
  • L’Hôpital de district de Gaoué
  • L’Hôpital de Bassora

Ces réhabilitations visent à moderniser les infrastructures et à améliorer la qualité des soins offerts aux patients.

Projets futurs et investissements prévus

Le ministre Garba Hakimi a également annoncé des projets ambitieux pour renforcer davantage le système de santé national. Il est prévu de construire cinq hôpitaux régionaux et 35 centres de santé intégrés dans les régions de Zinder et de Maradi. De plus, un projet en cours vise la construction de 27 hôpitaux et 200 centres de santé intégrés d’ici à 2025, démontrant l’engagement du gouvernement à étendre et à améliorer les services de santé sur l’ensemble du territoire.

Pour soutenir ces initiatives, environ 500 millions d’euros ont servi à la poursuite des travaux de réhabilitation en 2025. Ces investissements témoignent de la détermination des autorités à offrir des soins de qualité et accessibles à tous les citoyens.

Ces actions s’inscrivent dans une vision globale de renforcement du système de santé nigérien, visant à garantir un accès équitable aux services de santé et à améliorer les indicateurs sanitaires du pays.

 

Niger : L’Union des Étudiants de l’EMIG apporte son soutien au CNSP

Niamey, 30 janvier 2025 – L’Union des Étudiants de l’École Nationale des Mines, de l’industrie et de la Géologie (UEE) vient de faire entendre sa voix. En effet, dans un communiqué publié le mercredi à Niamey, l’organisation de l’EMIG apporte son soutien sans équivoque au Conseil national pour la protection de la Patrie (CNSP) dans sa transition vers une souveraineté nationale pleine et entière.

Un soutien franc et déterminé 

« Le Niger, à ce moment critique de l’histoire de notre nation, sous la direction de la transition du Conseil national pour la protection de la patrie (CNSP) et son chef, le général Abderrahmane Tiani, est fermement engagé sur la voie de la souveraineté nationale et de la libération », a déclaré M. Abdoulaye Assoumani Hambali, secrétaire général de l’UEE.

L’EMIG, fer de lance de l’ingénierie au service de la nation

L’UEE, consciente du rôle crucial de l’EMIG en tant que seule école d’ingénieurs du Niger, souligne son potentiel dans la construction d’un avenir prospère et indépendant pour le pays. « L’EMIG joue un rôle essentiel dans la préparation des compétences techniques et scientifiques qui contribueront à atteindre la souveraineté énergétique, industrielle et minière de notre pays », a affirmé M. Hambali.

Une position claire contre les ingérences étrangères 

Par ailleurs, l’UEE condamne avec fermeté les récentes déclarations du président français Emmanuel Macron, qu’elle juge « irrespectueuses et arrogantes ». Elle apporte son soutien à l’analyse géopolitique et stratégique du président Tiani sur la nécessité de faire face aux pratiques impérialistes.

Des préoccupations sociales au cœur des revendications 

L’UEE ne reste pas insensible aux difficultés rencontrées par la population nigérienne, notamment la hausse des prix alimentaires. Elle appelle le CNSP à prendre des mesures urgentes pour réguler les chaînes de distribution et garantir la souveraineté alimentaire.

La sécurité, une priorité pour l’UEE 

Face à la situation sécuritaire préoccupante, l’UEE exhorte le CNSP à renforcer les capacités des forces de sécurité en modernisant leurs équipements et en améliorant leurs conditions de travail.

Un appel à l’unité et à l’engagement

L’UEE réaffirme son soutien total au CNSP et au général Abderrahmane Tiani dans leur lutte pour la souveraineté nationale. Elle appelle aussi tous les Nigériens à s’unir pour construire un avenir indépendant et prospère pour le Niger.

En conclusion, l’UEE, forte de son héritage et de son rôle unique, s’engage à participer activement à la construction d’un Niger indépendant et prospère, libre de toute ingérence étrangère. Un message clair et fort, formulé aux dirigeants du pays, qui souligne l’engagement de la jeunesse nigérienne dans la construction d’un meilleur avenir pour leur nation.

Place Liptako-Gourma : l’éclat renaissant d’un Sahel uni

Niamey, 29 janvier 2025 – Sous un ciel cuivré par le soleil couchant, Niamey a vibré ce mercredi au rythme des tambours de djembé et des chants polyphoniques. La foule, dense et colorée, s’est rassemblée pour assister à la renaissance d’un lieu mythique : la place Liptako-Gourma. En effet, réhabilitée par l’Agence de Modernisation des Villes du Niger, cette agora moderne n’est pas qu’un carrefour urbain. Elle incarne un rêve ancien, celui d’un Sahel uni, où Niger, Mali et Burkina Faso écrivent ensemble leur destin.

Niamey inaugure la Place Liptako-Gourma, symbole rénové de l’unité sahélienne et de la coopération historique Une place, une histoire, un héritage

La place Liptako-Gourma n’est pas un rond-point anodin dans le paysage urbain de Niamey. Elle raconte une histoire, celle d’un pacte fondateur entre le Niger, le Mali et la Haute-Volta (actuel Burkina Faso).

En 1970, ces trois nations tracent les premiers jalons d’une coopération régionale à travers la création de l’Autorité de Développement Intégré de la Région du Liptako-Gourma (ALG). À une époque où les frontières semblaient cloisonner les ambitions, cet accord visait à unir les forces pour valoriser ensemble les richesses minières, énergétiques, agricoles et hydrauliques de la région. Un pari audacieux, qui portera plus tard les germes d’une intégration plus vaste : la Confédération des États du Sahel (AES).

Niamey inaugure la Place Liptako-Gourma, symbole rénové de l’unité sahélienne et de la coopération historique La place des possibles 

Par ailleurs, conçue comme un manifeste architectural, la nouvelle place Liptako-Gourma mêle symboles ancestraux et lignes futuristes. En son centre trône une sculpture monumentale en acier corten, Les Trois Courbes, représentant l’entrelacement des trois pays Niger, Volta et Mali soutenu par une poignée de main. Autour, des jardins en spirale, irrigués par un système hydraulique inspiré des tabias traditionnelles, rappellent l’impératif de gérer l’eau, ce « sang du Sahel ».

Chaque pierre ici raconte une histoire de résilience. C’est un lieu qui regarde vers demain sans oublier d’où il vient.

Vers une nouvelle ère de collaboration : la Confédération des États du Sahel

L’ALG est, comme l’ancêtre de l’actuelle Confédération des États du Sahel (AES), une alliance formalisée en 2024 entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Cette confédération vise à renforcer les liens politiques, économiques et sécuritaires entre les trois pays, consolidant ainsi leur engagement commun pour la paix et le développement durable dans la région sahélienne.

Un espace dédié à la culture et à la communauté

Au-delà de sa dimension historique et politique, la nouvelle place Liptako-Gourma se veut un lieu de rassemblement pour les habitants de Niamey et les visiteurs. Des espaces verts, des aires de jeux et des zones dédiées aux manifestations culturelles ont été aménagés, faisant de cette place un véritable centre de vie communautaire. Elle symbolise ainsi le dynamisme et la résilience des peuples sahéliens, unis par une histoire commune et une vision partagée de l’avenir.

En redonnant vie à la place Liptako-Gourma, Niamey célèbre non seulement un passé riche en collaborations fructueuses, mais affirme également sa détermination à construire un futur dans lequel l’unité et la solidarité demeurent les piliers du progrès.

Dans l’ombre des minarets et des gratte-ciel en construction, Niamey vient d’offrir au continent un récit nouveau : celui d’un Sahel qui, plutôt que de subir son histoire, la sculpte.

Niger : ultimatum des travailleurs du pipeline Niger-Bénin à Wanda Group

La bombe à retardement sociale vient de tic-tacquer un cran plus fort. Ce mercredi, les opérateurs et techniciens des stations de pompage du pipeline Niger-Bénin, artère vitale pour l’exportation du pétrole, ont brandi un préavis de grève éclair face au géant Wanda Group. Leur mot d’ordre ? « Plus un litre de patience. »

Après des mois de salaires en roue libre et de droits sociaux escamotés, ils exigent, sous 48 heures, le règlement immédiat des arriérés et la régularisation de leurs cotisations CNSS. Un coup de pression sans précédent pour cette entreprise clé, accusée de jouer avec le feu social.

Des salaires en eaux troubles

Dans les coulisses de ce mégaprojet stratégique, censé booster l’économie régionale, c’est la harga financière qui mine les travailleurs. « On trime sous 45°C pour des salaires qui arrivent en mode stop-and-go », lâche un technicien sous couvert d’anonymat. Les retards de paiement, récurrents depuis six mois, plongent des familles dans un déjà-vu de dettes et de rationnement. Pire : les cotisations sociales (CNSS), censées être une bouée de secours, semblent avoir coulé à pic. « Nos droits sont en offline total. » « Si on a un accident, qui paiera ? », interroge un opérateur, la voix nouée.

 Des conditions de travail « inhumaines »

Leur quotidien est un mélange explosif de burn-out et de négligence. Entre les équipements vétustes, le manque de matériel de sécurité et les quarts de travail interminables, les travailleurs dénoncent des conditions « à la limite de l’esclavage moderne ». « Ici, c’est la zone grise des normes. » « Wanda Group traite le pipeline comme un tuyau à cash, pas comme un projet humain », accuse un syndicaliste, sous le radar. Certains évoquent même des maladies non prises en charge, des permis de travail expirés… Une accumulation de griefs qui a transformé la colère en ras-le-bol organisé.

 Wanda Group sous pression : silence radio ou stratégie de l’autruche ?

Face à la grogne, le groupe chinois reste muet comme un puits de pétrole asséché. Malgré des relances répétées — courriers, meetings, interpellations —, aucune réponse concrète. « Ils jouent au poker menteur avec nos vies », tonne un gréviste. Si le compte à rebours arrive à zéro, les stations de pompage pourraient se mettre en mode veille, paralysant un projet déjà fragile. Un risque énorme pour Wanda, dont l’image en Afrique de l’Ouest est en jeu.

Une bombe à retardement économique 

Le pipeline Niger-Bénin, long de 2 000 km, est le projet phare censé doper les exportations de brut nigérien. Mais aujourd’hui, c’est aussi un symbole de contradictions : comment vanter un essor économique si ceux qui font tourner la machine crèvent à la tâche ? Une grève plongerait le projet dans le chaos, avec des pertes estimées à des millions de dollars par jour. Les gouvernements des deux pays, déjà sur le fil entre investisseurs et populations locales, pourraient bien faire les frais de ce bras de fer.

La rue, dernier recours pour les employés du Wanda Group

« On n’a plus le choix. » « La grève, c’est notre mégaphone », résume un opérateur déterminé. Derrière les revendications salariales, c’est une quête de dignité qui s’exprime. Et le mouvement pourrait faire des émules : d’autres secteurs, des transporteurs aux sous-traitants, observent la situation avec une solidarité grandissante.

Dans moins de 48 heures, Wanda Group devra choisir entre apaiser la tempête ou affronter un arrêt historique qui secouera le secteur énergétique ouest-africain. Une chose est sûre, c’est que les hommes du pipeline ont décidé de ne plus être les invisibles de l’or noir. À l’ère où les réseaux sociaux amplifient chaque étincelle, cette grève pourrait bien allumer un feu bien plus grand…