février 2025 - Journal du niger

Tempête à Washington : Zelensky s’écharpe, la diplomatie vacille

 Dans un éclat retentissant, Volodymyr Zelensky a claqué la porte de la Maison-Blanche ce vendredi, laissant derrière lui une conférence de presse annulée et une alliance américano-ukrainienne au bord du gouffre. Ce qui devait être une rencontre stratégique entre le président ukrainien et Donald Trump a viré au pugilat verbal, exposant au grand jour des fractures béantes et des ambitions inconciliables.

Zelensky et Trump : un face-à-face qui tourne au vinaigre

L’atmosphère était déjà lourde avant même que les deux hommes ne franchissent le seuil de la pièce. Censée sceller un accord sur les minerais rares ukrainiens, la réunion a dégénéré en un échange d’amabilités cinglantes. Trump, fidèle à son style abrasif, a sermonné Zelensky, lui reprochant un manque de reconnaissance pour l’aide américaine. « Tu joues avec la Troisième Guerre mondiale et tu oses me parler comme ça ? » aurait-il lancé, selon des témoins. Son vice-président, JD Vance, aurait enfoncé le clou, dénonçant une attitude « irrespectueuse ».

Zelensky, loin de plier, a riposté avec une verve tranchante. « Je ne négocie pas avec un tueur », a-t-il asséné, visant implicitement Vladimir Poutine, tout en exigeant un « rempart incontournable » pour garantir la paix. Le ton est monté, les invectives ont fusé, et l’entrevue s’est achevée sur un constat d’échec : pas de signature, pas de conférence, juste un Zelensky furibond quittant les lieux.

 Les minerais, nerf de la discorde

Au cœur de cette joute explosive, un enjeu stratégique : les précieuses terres rares ukrainiennes, essentielles pour les technologies de pointe. Trump y voit une aubaine pour « rentabiliser » l’aide colossale versée à Kyiv, une sorte de troc géopolitique où l’Amérique récupérerait son dû en ressources. Zelensky, lui, refuse de brader son sous-sol, fustigeant une première mouture de l’accord qu’il a qualifiée de « pillage à l’ancienne ».

Ce bras de fer n’est pas qu’économique : il cristallise deux visions du monde. D’un côté, Trump mise sur une realpolitik brutale ; de l’autre, Zelensky défend une souveraineté ukrainienne chèrement acquise. L’annulation de la conférence sonne comme un aveu : aucun terrain d’entente n’a été trouvé, et l’accord reste lettre morte.

Un Parti républicain désaccordé

L’onde de choc ne s’arrête pas aux murs de la Maison-Blanche. Dans les rangs républicains, la ligne Trump vacille. Des voix dissidentes, comme celles des sénateurs John Curtis et John Cornyn, ont pris leurs distances. Curtis a salué la « ténacité admirable » de Zelensky face à l’agression russe, tandis que Cornyn a balayé d’un revers de main l’étiquette de « dictateur » collée par Trump au leader ukrainien. Une fissure rare, qui trahit un parti tiraillé entre isolationnisme trumpiste et héritage conservateur méfiant envers Moscou.

Le monde retient son souffle, X s’enflamme.

La nouvelle a vite enflammé les réseaux sociaux, où les utilisateurs de X ont rivalisé de superlatifs pour décrire cet accrochage hors normes. « Trump a littéralement réduit Zelensky en miettes devant tout le monde », s’étonne un internaute. « C’est une déflagration diplomatique en direct », renchérit un autre. Le spectacle, aussi captivant qu’inquiétant, a braqué les projecteurs sur une relation bilatérale en pleine déliquescence.

Zelensky et Trump : une brouille aux racines profondes

Ce n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel clair. Depuis des semaines, Trump multiplie les attaques, accusant Zelensky d’avoir « déclenché » la guerre et le dépeignant en autocrate. Zelensky, en retour, a taxé son homologue de victime d’un « brouillard désinformatif russe ». Ces piques, exacerbées par des négociations de paix où l’Ukraine se sent écartée, ont pavé la voie à cette confrontation.

Aujourd’hui, alors que Zelensky regagne Kyiv les mains vides, l’avenir des liens entre Washington et l’Ukraine semble plus incertain que jamais. La diplomatie, déjà malmenée, tangue sous les coups de boutoir d’un duo que tout oppose.

Et après ?

Dans ce chaos, une image persiste : celle d’un Zelensky tournant le dos à la Maison-Blanche, silhouette solitaire face à un horizon brouillé. La rencontre, qui promettait une avancée, n’a fait qu’éventer les rancœurs et ajourner les espoirs. Entre les minerais convoités, les invectives échangées et les fissures républicaines, une question flotte, lancinante : la paix peut-elle encore s’écrire sur les cendres de cette débâcle ? Peut-être, mais à cet instant, elle semble s’éloigner, emportée par le vent âpre d’un automne washingtonien décidément glacial.

Niger : Dosso sous les cendres, un cri dans la nuit pour conjurer l’abîme

Dosso, 28 février 2025 – Quand la nuit étend son voile sur les plaines de Dosso, elle devrait murmurer des promesses de repos aux villages de Tourmouzawa et Makani. Mais dans les ténèbres des 22-23 et 24-25 février 2025, ce n’est pas le calme qui s’est invité, mais un cortège de fureur et de deuil. En effet, des hommes armés, tels des spectres jaillis d’un cauchemar, ont déferlé sur ces hameaux paisibles, arrachant au moins seize vies à la terre qui les a vus naître.

Leurs mains, impitoyables, ont aussi livré aux flammes maisons, boutiques et greniers, transformant en un brasier funeste le labeur de familles entières. Face à cette plaie béante, le gouverneur de la région, le général Ibrahima Mamane Ibrahima, a foulé le sol encore tiède des ruines pour appeler à une retenue salvatrice et conjurer une escalade qui, tel un torrent déchaîné, menace de tout emporter.

Les violentes attaques de Tourmouzawa et Makani, dans la région de Dosso, mettent à rude épreuve la résistance de la population locale.Une furie dans le silence de Dosso

L’horreur a frappé avec une précision froide. À Tourmouzawa, puis à Makani, les assaillants, juchés sur des motos vrombissantes selon des récits locaux, ont surgi sous le couvert de la nuit, leurs armes crachant la mort sans distinction. 16 âmes, hommes, femmes, enfants, ont été fauchées, leurs corps abandonnés parmi les décombres fumants. Les flammes, complices de cette barbarie, ont dévoré ce qui restait : des foyers réduits à des carcasses noircies, des échoppes vidées de leurs maigres richesses, des greniers où s’entassaient les promesses d’une saison à venir. Un tableau de désolation qui, dans cette région du sud-ouest nigérien, résonne comme une alarme stridente dans un calme trompeur.

Jusqu’il y a peu, Dosso vivait à l’écart des tourments qui déchirent le nord du pays, où les groupes jihadistes comme JNIM ou l’État islamique au Sahel sèment la terreur. Mais ces attaques, dans une zone frontalière avec le Nigeria, laissent craindre une contagion. Les bandits armés, parfois alliés à des factions extrémistes, profitent de la porosité des frontières et de l’absence de forces de sécurité permanentes pour frapper là où la vigilance s’émousse. Des sources locales évoquent des motos, des raids éclairs, une tactique devenue signature de ces prédateurs nomades qui pillent et tuent avant de fondre dans l’obscurité.

Un appel au sursaut à Dosso

Le général Ibrahima, dépêché sur place, n’a pas cherché à draper la vérité d’un voile d’illusions. Debout parmi les cendres, il a exhorté les villageois, encore hébétés par le chagrin, à « faire preuve de maturité » pour éviter que la soif de vengeance ne creuse un gouffre plus profond. « Une escalade est en train de se tramer », a-t-il averti, son ton grave porté par le vent sec qui charriait l’odeur âcre de la destruction. « Si nous ne prenons pas garde, cela risque de nous entraîner bien loin. » Ses mots, plus qu’un conseil, sont un plaidoyer : ne pas laisser la colère allumer une guerre intestine qui achèverait ce que les assaillants ont commencé.

Cette mise en garde n’est pas anodine. Dans un pays où les tensions communautaires et les rivalités pour les ressources (terres, bétail) couvent sous la surface, chaque attaque est une étincelle sur un lit de braises. Dosso, jusqu’alors épargnée, pourrait-elle basculer à son tour ? Le gouverneur sait que la réponse ne tient qu’à un fil, fragile comme une promesse dans le désert.

Les violentes attaques de Tourmouzawa et Makani, dans la région de Dosso, mettent à rude épreuve la résistance de la population locale.Une lueur dans la brume

Mais au-delà des chiffres – seize morts, des dizaines de foyers détruits –, c’est l’âme de Dosso qui vacille. Ces villages, tissés de solidarités anciennes, sont plus que des points sur une carte : ils sont des refuges, des mémoires, des vies qui s’entrelacent. Les flammes ont beau avoir consumé le bois et la paille, elles n’ont pas éteint cette ténacité qui, depuis des générations, fait plier le malheur sans le laisser triompher.

Alors que le soleil se lève sur Tourmouzawa et Makani, un silence lourd succède aux cris. Les survivants, les yeux rougis, ramassent les débris, cherchant dans les cendres un peu de ce qui fut. Le gouverneur est reparti, sa voix encore suspendue dans l’air, et avec elle, une vérité douce-amère : si la paix est une flamme fragile, c’est dans les cœurs meurtris qu’elle trouve son plus ardent foyer. Car à Dosso, même sous un ciel de suie, la vie, têtue, refuse de s’éteindre et c’est là, dans ce murmure obstiné, que dort l’espoir d’un matin sans feu ni larmes.

Diffa : le PASPR, un souffle de vie pour les villages retrouvés

Diffa, 28 février 2025 – Un murmure d’optimisme a traversé les plaines arides de la région de Diffa, porté par une réunion d’envergure orchestrée sous l’égide du Secrétaire Général de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP). Dans une salle empreinte de détermination, ce dernier a donné le coup d’envoi du comité de pilotage du Projet d’Appui à la Stabilisation de la Situation des Populations Retournées dans leurs Villages d’Origine (PASPR). L’objectif est de passer au crible les avancées, les écueils et les perspectives d’un chantier aussi ambitieux qu’essentiel pour les âmes revenues sur leurs terres ancestrales après des années d’exil forcé.

Le décor était sobre, mais l’enjeu immense. Face à une assistance composée d’élus locaux, de responsables sécuritaires et de partenaires techniques, le Secrétaire Général a planté le décor avec une clarté saisissante : ce projet n’est pas une simple ligne sur un rapport, mais une ancre jetée dans le tumulte pour arrimer des vies déracinées par l’insécurité. Depuis son lancement, le PASPR s’évertue à tisser un filet de résilience autour des populations de Diffa, une région longtemps ballotée par les vents contraires du terrorisme, du banditisme et des conflits intercommunautaires.

PASPR : Une lueur dans l’ombre des défis

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, bien qu’ils ne racontent qu’une partie de l’histoire. Selon les données récentes, plus de 342 000 personnes se trouvent encore en situation de déplacement forcé dans cette région au 30 avril 2024, un chiffre en hausse de 8 % par rapport à l’année précédente. Pourtant, au milieu de cette tempête, des bourgeons de renouveau pointent timidement. Près de 20 492 individus, répartis dans 2 990 ménages, ont spontanément repris le chemin de leurs villages d’origine, notamment dans la commune de Gueskérou, depuis 2022. Un retour porté par une aspiration viscérale à retrouver un semblant de normalité, mais aussi par les efforts du PASPR pour rendre ces terres à nouveau habitables.

Le Secrétaire Général n’a pas esquivé les ombres au tableau. « Stabiliser, c’est bien plus que reconstruire des murs ou creuser des puits », a-t-il martelé, la voix teintée d’une gravité réfléchie. « C’est redonner aux gens la foi en demain, dans un contexte où la peur rôde encore. » Car les défis restent colossaux : insécurité persistante aux frontières nigéro-nigérianes, besoins criants en vivres, abris et services de base comme l’eau ou la santé. Autant de nœuds gordiens que le projet s’attelle à dénouer, pas à pas.

Un vent d’espoir souffle sur Diffa : le comité de pilotage du projet PASPR se penche sur la stabilisation des populations retournéesUne mosaïque d’efforts concertés

L’atelier d’hier n’était pas une simple formalité administrative. Il a offert une tribune pour égrener les avancées du PASPR, fruit d’une synergie entre la HACP, l’Union Européenne, et des ONG locales comme Garkua. Depuis son amorce en mai 2022, sous l’impulsion du Général Mahamadou Abou Tarka, alors président de la HACP, le projet a semé des graines de stabilité. Des infrastructures sociales (écoles, centres de santé) ont vu le jour, des conseils départementaux de sécurité ont été renforcés et des initiatives de cohésion sociale ont fleuri pour apaiser les tensions entre communautés.

Un milliard de francs CFA, géré directement par la HACP, a été injecté pour soutenir ces dynamiques, tandis que l’ONG Garkua, forte de son ancrage local, a pris les rênes d’une enveloppe financée par l’Union Européenne. « Ces efforts ne sont pas un luxe, mais une nécessité vitale », a souligné un représentant régional, rappelant que chaque village repris à l’abandon est une victoire sur le chaos.

Vers un horizon durable ?

Si le bilan dressé témoigne d’un élan réel, il invite aussi à l’humilité. Les populations retournées, bien que courageuses, restent fragiles. Les besoins en eau potable, en assainissement et en opportunités économiques demeurent des priorités criantes. Le comité de pilotage a donc esquissé des pistes pour l’avenir : accélérer les retours volontaires (41 793 personnes sont encore attendues dans leurs foyers) et consolider les acquis via des projets économiques locaux, comme la culture du poivron ou la pêche, qui ont déjà permis à certains de renouer avec une dignité perdue.

À l’issue de cette journée, les participants se sont séparés avec une conviction nimbée d’espérance : le PASPR ne relève pas du songe, mais d’un défi téméraire misant sur la force de l’esprit humain. Dans les étendues de Diffa, où le sable garde les cicatrices des tourments passés, ce projet trace une lueur fragile, pourtant saisissable : celle d’un horizon où les hameaux cesseraient d’être des ombres nostalgiques pour redevenir des refuges vivants. Il incombe désormais de faire de ce croquis une vérité durable, un engagement que les acteurs présents ont solennellement promis de mener à son terme.

 

Mali : Une embuscade fauche des vies sur l’axe Kati-Soribougou

Kati /Mali, 28 février 2025 – Hier, jeudi, une aube encore engourdie de sommeil a été brutalement secouée par une salve de violence sur la route reliant Kati à Soribougou. Le convoi du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, serpentant à travers les premières lueurs du jour, est tombé dans les griffes d’une attaque aussi soudaine que meurtrière. Le bilan, aussi lourd qu’un ciel d’orage, fait état d’au moins deux âmes fauchées, dix autres marquées par les stigmates de la douleur, et de deux véhicules réduits à l’état de carcasses fumantes. Dans ce coin du Mali où la paix semble un mirage vacillant, cet assaut ravive les braises d’une insécurité qui refuse de s’éteindre.

Kati-Soribougou : un piège tendu dans l’ombre

L’attaque, survenue aux heures où le soleil peine encore à percer l’horizon, a pris pour cible un cortège qui, en apparence, ne faisait que son devoir. La ministre Doumbia Mariam Tangara roulait entouré de son escorte dans une région pourtant jugée moins hostile que les étendues désertiques du nord ou les bourbiers du centre. Mais les assaillants, tapis dans l’obscurité comme des prédateurs guettant leur proie, ont surgi avec une précision glaçante. Des tirs nourris, des explosions sourdes : en quelques instants, la quiétude matinale a cédé la place à un chaos où chaque seconde pesait une éternité.

Les premiers témoignages, glanés auprès de sources proches de l’événement, dessinent une scène d’épouvante. « Les balles sifflaient comme un essaim en furie », confie un rescapé, le regard encore hanté par la violence. Deux vies se sont éteintes sur le bitume, tandis que dix autres, blessées, portent désormais les cicatrices d’une agression dont le mobile reste, pour l’heure, enveloppé de mystère. Deux véhicules, symboles d’une mission brutalement interrompue, gisent éventrés, témoins muets d’une rage qui ne faiblit pas.

Une menace sans frontières

Cet assaut n’est pas un cri isolé dans le désert malien. Il s’inscrit dans une litanie macabre qui, ces dernières semaines, a vu la peur s’étendre comme une marée inexorable. À peine deux semaines plus tôt, le 13 février, le convoi du ministre de l’Enseignement supérieur, Bouréma Kansaye, avait essuyé une attaque près de Niéna, dans la région de Sikasso, laissant quatre gendarmes blessés. Désormais, c’est au tour de l’axe Kati-Soribougou, si proche de Bamako, de devenir le théâtre d’une guerre larvée qui défie les cartes et les pronostics.

Longtemps cantonnés aux confins arides du Nord et aux plaines centrales, les groupes armés, qu’ils soient liés à Al-Qaïda ou à d’autres nébuleuses, semblent tendre leurs filets plus près du cœur battant du pays. Cette nouvelle audace, qui frappe aux portes de la capitale, sonne comme un défi lancé aux autorités maliennes.

Un peuple au bord du précipice

Au-delà des chiffres et des actions conjointes, ce sont des vies humaines qui s’effilochent dans cette spirale. Les deux victimes, anonymes pour l’instant, rejoignent une liste trop longue de Maliens emportés par un conflit qui n’épargne ni les civils ni les représentants de l’État. Les dix blessés, eux, luttent pour panser leurs plaies, physiques comme invisibles, dans un pays où les hôpitaux peinent souvent à répondre à l’urgence. Quant aux véhicules détruits, ils incarnent une fragilité plus large : celle d’un État qui, malgré sa détermination, voit ses fondations ébranlées.

Les autorités, dans un silence encore prudent, poursuivent leurs investigations pour identifier les auteurs de cette embuscade. Les soupçons, comme souvent dans cette région du Sahel, se tournent vers des groupes terroristes dont les noms JNIM, État islamique au Grand Sahara résonnent comme des spectres familiers. Mais au-delà des coupables, une question flotte dans l’air poussiéreux de Kati : jusqu’où cette violence ira-t-elle avant qu’un semblant de paix ne puisse émerger ?

Un appel à l’endurance

Hier, sur l’axe Kati-Soribougou, le Mali a une fois encore été confronté à sa propre vulnérabilité. Mais dans les regards des survivants, dans la ténacité des forces qui ont riposté, persiste une lueur d’opiniâtreté. Cet attentat, aussi cruel soit-il, ne saurait réduire un peuple à la résignation. Alors que les enquêtes se déploient et que les blessés reprennent souffle, une certitude demeure : chaque jour qui passe est un combat pour que demain ne soit pas un simple écho d’hier. À Kati, comme ailleurs au Mali, la route reste longue, mais elle n’est pas insurmontable.

Niamey lance la 70ᵉ session CBLT : un sursaut pour le lac Tchad

La capitale nigérienne, Niamey, s’est parée d’une aura particulière, accueillant la cérémonie d’ouverture de la 70ᵉ session ordinaire du Conseil des Ministres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT). Dans une salle où les drapeaux des nations membres dansaient au gré d’une brise symbolique, le ministre des Mines du Niger, le Commissaire Colonel Abarchi Ousmane, a marqué de sa présence cet événement, point d’orgue d’une volonté collective de préserver un trésor vital : le lac Tchad. Face aux défis climatiques et sécuritaires qui étreignent la région, cette rencontre s’annonce comme une charnière pour l’avenir de millions d’âmes liées à ce bassin.

Un rendez-vous au cœur des enjeux vitaux

La CBLT, née en 1964 sous l’impulsion du Niger, du Tchad, du Cameroun et du Nigeria, rejoints plus tard par la République centrafricaine et la Libye comme observateurs, porte depuis six décennies la mission de veiller sur les ressources du lac Tchad, une étendue d’eau qui irrigue la vie de près de 40 millions de personnes. Ce jeudi, les ministres des pays membres, flanqués de leurs délégations, se sont rassemblés sous les plafonds du Palais des Congrès de Niamey pour débattre des stratégies capables de juguler la récession du lac, les tensions transfrontalières et les pressions démographiques qui pèsent sur cet écosystème fragile.

Par ailleurs, le Colonel Abarchi Ousmane, figure emblématique de la gouvernance nigérienne, n’a pas manqué de souligner l’importance de cette session. « Le lac Tchad n’est pas qu’une étendue d’eau : c’est le sang qui coule dans les veines de nos peuples », a-t-il déclaré lors de son discours d’ouverture, sa voix résonnant comme un appel à l’unité. Sa participation, au-delà d’un rôle protocolaire, reflète l’engagement du Niger à peser dans les décisions qui façonneront la gestion durable de cette ressource partagée.

Niamey résonne d’un élan régional : la 70ᵉ session du Conseil des Ministres de la CBLT s’ouvre sous l’égide du Colonel Abarchi OusmaneUne mosaïque de défis à démêler la 70ᵉ session du CBLT

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis les années 1960, le lac a perdu près de 90 % de sa superficie, passant de 25 000 km² à moins de 2 500 km² aujourd’hui, victime d’une pluviométrie capricieuse et d’une exploitation humaine galopante. À cela s’ajoutent les secousses sécuritaires, avec des groupes armés comme Boko Haram qui prospèrent dans les zones lacustres, rendant l’accès à l’eau et aux terres encore plus périlleux. La 70ᵉ session, qui s’étend sur deux jours, ambitionne de poser des jalons concrets : renforcer la coopération régionale, financer des projets de résilience climatique et harmoniser les politiques nationales pour une gestion équitable des ressources.

Les débats, qui ont débuté sous le regard attentif des experts de la CBLT, portent notamment sur le projet de transfert d’eau depuis le bassin du fleuve Congo-Oubangui, une idée audacieuse, mais coûteuse, évaluée à plusieurs milliards de dollars. Si elle voyait le jour, cette initiative pourrait redonner vie au lac, mais les ministres devront trancher entre utopie et pragmatisme, dans un contexte dans lequel les bailleurs internationaux, comme la Banque mondiale ou l’Union africaine, scrutent chaque pas.

Le Niger, une voix qui monte

Pour le Colonel Abarchi Ousmane, cette session est aussi une tribune. Ministre des Mines depuis la transition militaire, il s’est illustré ces derniers mois par une politique audacieuse, notamment dans la gestion des ressources uranifères du pays, pivotant vers des partenariats avec la Russie et d’autres acteurs non traditionnels. Sa présence à cette cérémonie dépasse son portefeuille minier : elle incarne la volonté du Niger de s’affirmer comme un acteur régional, un pont entre les nations du Sahel et du bassin tchadien. « Nous ne pouvons prospérer seuls quand nos voisins suffoquent », a-t-il glissé, esquissant un sourire qui trahissait une détermination froide.

Le choix de Niamey comme hôte n’est pas anodin. Le Niger, qui abrite le siège de la CBLT depuis sa création, reste un pilier historique de l’organisation. Cette 70ᵉ session intervient dans un climat de renouveau pour le pays, qui, après des mois de turbulences politiques, cherche à rallumer la flamme de sa crédibilité internationale. L’accueil de cet événement, marqué par une organisation minutieuse des drapeaux impeccablement alignés aux mesures de sécurité discrètes, mais efficaces, traduit cette ambition.

Niamey résonne d’un élan régional : la 70ᵉ session du Conseil des Ministres de la CBLT s’ouvre sous l’égide du Colonel Abarchi Ousmane

La 70ᵉ session du CBLT: Vers un souffle commun ?

Alors que le soleil disparaissait derrière les dunes de Niamey, les premiers échanges révélaient une détermination à passer rapidement à l’action. Les ministres, ayant déjà participé à des sessions précédentes, étaient conscients de l’importance du temps. Les communautés du lac (pêcheurs, éleveurs, agriculteurs) attendent des actes, pas des promesses soufflées dans le vent.

La 70ᵉ session du Conseil des Ministres de la CBLT, sous l’impulsion du Colonel Abarchi Ousmane et de ses pairs, pourrait bien marquer un tournant. Pas de déclarations grandiloquentes pour l’instant, mais une tension palpable : celle d’un continent qui, autour d’un lac en sursis, cherche à réinventer son destin. À Niamey, l’histoire ne s’est pas encore écrite, mais elle a pris un élan qui, demain, pourrait changer la donne.

Niamey s’arme contre les flammes : la 86ᵉ Compagnie d’incendie et de secours voit le jour

Niamey, la capitale brûlante du Niger, a vécu un moment d’éclat pas comme les autres jeudi. Sous un ciel voilé de poussière, le Ministre d’État et Ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, a coupé le ruban inaugural de la 86ᵉ Compagnie d’Incendie et de Secours, nichée dans l’enceinte vibrante de la Grande Mosquée de la ville. En effet, loin d’être une simple pierre ajoutée à l’édifice administratif, cette nouvelle unité s’érige comme un rempart vivant contre les aléas qui menacent la sécurité des Nigériens, dans une métropole où la modernité côtoie les défis du quotidien.

Niamey a inauguré la 86ème Compagnie d’Incendie et de Secours, renforçant la sécurité de la capitale avec de nouveaux équipements remis

86e Compagnie d’Incendie et de Secours: Un bouclier forgé pour la capitale

La cérémonie, empreinte de gravité et d’espoir, s’est déroulée sous les regards d’une foule compacte : officiels, sapeurs-pompiers au garde-à-vous et citoyens curieux venus saluer cette avancée. Le général Toumba, figure imposante de la sécurité nationale, n’a pas mâché ses mots. « Cette compagnie est une sentinelle de plus pour veiller sur Niamey, un gage de sérénité pour nos foyers », a-t-il déclaré, tandis que le ronronnement des nouveaux engins d’intervention ponctuait son discours. Car ce lancement ne s’est pas contenté de symboles : il s’est accompagné de la remise d’équipements flambant neufs (camions-citernes, ambulances et outils spécialisés), prêts à défier les flammes et les urgences.

Installée stratégiquement près de la Grande Mosquée, cette 86ᵉ compagnie complète un maillage déjà dense dans la capitale, où dix casernes veillent sur les artères animées de Niamey. Elle s’inscrit dans un élan plus large, porté par le projet KARIYA, financé en partie par Expertise France et l’État nigérien. Depuis 2023, ce programme ambitionne de muscler la protection civile dans les régions clés de Niamey, Maradi et Zinder, avec la construction de sept compagnies et quatre centres de secours. À Niamey, où la population frôle les 1,5 million d’âmes, cette nouvelle unité promet de raccourcir les délais d’intervention, un enjeu crucial dans une ville où les embouteillages et les ruelles étroites défient souvent les secours.

Des héros du quotidien renforcés

Les sapeurs-pompiers nigériens, ces soldats du feu qui oscillent entre courage et anonymat, trouvent dans cette inauguration une reconnaissance tacite. Avec une moyenne de 1 000 interventions mensuelles à l’échelle nationale, un chiffre qui grimpe lors des grands événements comme la Tabaski, leur rôle est aussi  vital. En 2024, le 5ᵉ Groupement Régional d’Incendie et de Secours de Diffa a recensé 3 137 opérations, des incendies aux accidents de la route. À Niamey, la 86ᵉ compagnie s’ajoute à cette chaîne de vigilance, prête à affronter les sinistres qui, trop souvent, naissent des chaumes fragiles ou des courts-circuits imprévus.

Le capitaine Ousseini Amirou, commandant de la 81ᵉ Compagnie, avait déjà, en 2022, souligné les défis : des automobilistes récalcitrants bloquant les ambulances, des ressources tendues face à l’urgence. Aujourd’hui, les nouveaux équipements – dont certains financés par des partenaires internationaux – viennent alléger cette pression. Pompes à haute pression, tenues ignifugées dernier cri : chaque outil est une promesse de rapidité et d’efficacité, dans un pays où le slogan « Sauver ou périr » résonne comme un serment.

Niamey a inauguré la 86ème Compagnie d’Incendie et de Secours, renforçant la sécurité de la capitale avec de nouveaux équipements remis Une capitale qui respire la résilience

Niamey, carrefour stratégique et cœur battant du Niger, ne cesse de se métamorphoser. Depuis le programme Niamey Nyala lancé en 2017, la ville s’est parée d’infrastructures modernes, des ronds-points monumentaux aux hôtels de standing. Mais cette croissance rapide s’accompagne de risques : des habitats précaires jouxtent des immeubles flambant neufs et les sécheresses accentuent la vulnérabilité aux incendies. L’inauguration de cette compagnie, dans ce contexte, n’est pas un luxe, mais une nécessité criante.

Le général Toumba n’a pas manqué de le rappeler : « Dans un monde où les crises s’entrelacent, notre devoir est d’anticiper, de protéger. » Derrière lui, les regards des pompiers brillaient d’une fierté contenue, tandis que la foule murmurait son approbation. Cet événement s’inscrit aussi dans une dynamique régionale : le Niger, membre actif de l’Alliance des États du Sahel (AES), cherche à renforcer sa souveraineté, jusque dans ses capacités de réponse aux urgences.

86e Compagnie d’Incendie et de Secours :une flamme d’espoir dans le sable

En somme, comme des lucioles dans l’obscurité, les gyrophares des nouveaux engins éclairaient timidement la cour de la Grande Mosquée, signe discret, mais puissant de l’arrivée d’une nouvelle force de sécurité, un réconfort pour la population. Pas de déclarations tonitruantes, pas de promesses creuses : juste une unité de plus, prête à bondir au premier appel. Pour les habitants, c’est un souffle de réconfort ; pour les autorités, un pas vers une capitale plus sûre.

La 86ᵉ Compagnie d’incendie et de Secours n’est pas qu’un bâtiment ou un numéro. Elle est une balise dans l’immensité aride, un gage que Niamey, malgré les vents contraires, refuse de plier face aux flammes ou au chaos. Et dans ce silence qui a suivi les discours, une vérité simple s’est imposée : au Niger, la résilience n’est pas un vain mot, mais une flamme qui ne s’éteint pas.

Niamey : Zeine tend une main au Fonds de Solidarité Africain(FSA)

Niamey, 27 février 2025 –  Aujourd’hui, alors que le soleil déclinait sur les toits ocre de Niamey, une rencontre discrète mais lourde de promesses s’est tenue au cœur de la capitale nigérienne. Le Premier Ministre, également ministre de l’Économie et des Finances, Mahaman Ali Lamine Zeine, a ouvert les portes de son cabinet à une délégation de haut vol du Fonds de Solidarité Africain (FSA), emmenée par son directeur général, Diallo Abdourahamane. Dans une salle où les murmures des ventilateurs se mêlaient à l’écho des enjeux continentaux, cette entrevue a réuni des esprits décidés à faire germer des avancées économiques pour le Niger et au-delà.

Une constellation de pionniers financiers

La délégation n’avait rien d’ordinaire. Aux côtés de Diallo Abdourahamane figuraient des sommités du financement africain : les directeurs généraux de la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), d’Afreximbank, de Sheltex Afrik, ainsi que des représentants de la Commission Économique pour l’Afrique (CEA) et de l’Alliance pour les Technologies Agricoles Innovantes (ATAI). Ce cortège d’acteurs, chacun porteur d’une pièce du puzzle économique africain, semblait dessiner une fresque d’ambitions partagées. En toile de fond, le ministre délégué aux Finances, fidèle vigie, assistait à cet échange, dont les contours restaient, pour l’heure, enveloppés de silence.

Aucune parole n’a filtré à l’issue de cette audience. Pas un mot, pas une esquisse d’intention dévoilée. Pourtant, ce mutisme, loin d’être une brume opaque, laisse entrevoir une toile en cours de tissage, où chaque fil compte. Le FSA, créé en 1976 à Niamey même, incarne depuis près d’un demi-siècle une volonté panafricaine de soutenir les projets d’investissement et de chasser les ombres de la pauvreté. Sa présence aujourd’hui, au côté de ces géants financiers, suggère une boussole pointée vers des horizons concrets pour le Niger.

FSA : une terre en quête de souffle économique

Le Niger, vaste étendue de dunes et de rêves, ne manque ni de défis ni de potentiel. Avec une économie encore fragile, une croissance prévue à 7,9 % en 2025 selon le FMI, mais un accès à l’électricité qui échappe à 80 % de sa population, le pays cherche à puiser dans ses ressources minières, pétrolières et agricoles pour se hisser vers la lumière. L’entrée en production du champ pétrolier d’Agadem en novembre 2023 a marqué un tournant, mais les besoins d’infrastructures et de diversification restent des montagnes à gravir. Dans ce décor, le Premier ministre Zeine, économiste chevronné et figure de la résilience nigérienne, apparaît comme un timonier décidé à capter les vents favorables.

La visite du FSA et de ses alliés ne tombe pas du ciel. Elle s’inscrit dans une danse diplomatique et économique intense, orchestrée par un gouvernement de transition qui, depuis2023, multiplie les passerelles avec des partenaires hors des sentiers battus. Après des échanges fructueux avec le FMI à Washington en octobre 2024 et une quête de souveraineté énergétique affirmée au sommet Mission 300 Africa Energy à Dar es Salaam, Niamey semble tendre une main ferme aux institutions africaines prêtes à semer avec elle.

Un silence qui murmure des possibles

Que s’est-il tramé derrière ces portes closes ? Les spéculations fusent, mais les faits restent des braises encore chaudes sous la cendre. Le FSA, fort de son rôle de garant pour les projets d’investissement, pourrait bien jouer les entremetteurs pour des financements dans l’énergie, l’agriculture ou les infrastructures des secteurs où Afreximbank et la BADEA ont déjà fait leurs preuves. Sheltex Afrik, discret mais influent dans le textile et l’industrialisation, pourrait apporter une touche inattendue à la palette nigérienne. Quant à la CEA et l’ATAI, leurs expertises en politique économique et en innovations agricoles laissent présager des discussions sur des chaînes de valeur durables.

Niamey, une étoile montante ?

Niamey n’a pas seulement accueilli une délégation : elle a planté un jalon. Dans un monde où les alliances se redéfinissent, le Niger de Mahaman Ali Lamine Zeine semble décidé à ne plus être un simple spectateur. Avec le FSA et ses partenaires, le pays pourrait bien rallumer une flamme panafricaine née sur son propre sol il y a près de cinquante ans. Si les mots manquent encore, les regards, eux, sont tournés vers les fruits que cet échange pourrait faire éclore. Pour l’heure, le rideau reste tiré, mais la scène, elle, s’anime déjà dans l’ombre.

Le Roi Mohammed VI suspend le rite sacrificiel de l’Aïd Al-Adha

Dans un geste inédit empreint de sollicitude spirituelle et de clairvoyance temporelle, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, a délivré un message d’une portée historique, invitant l’Oumma marocaine à suspendre, pour cette année, le rite sacrificiel de l’Aïd Al-Adha. Cet édit, lu avec gravité par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, lors d’une allocution télévisée, transcende la simple injonction rituelle pour incarner une vision holistique où foi et pragmatisme se conjuguent en harmonie.

Un contexte de défis inédits 

La décision souveraine, loin d’être une abdication devant les contingences terrestres, s’ancre dans une lucidité pastorale face à des tribulations climatiques et économiques sans précédent. Le Royaume, frappé par une raréfaction drastique du cheptel, symbole agraire et nourricier, se trouve confronté à une équation complexe : concilier l’observance d’une sunna confirmée et la préservation du bien-être matériel des fidèles, particulièrement les plus démunis. Le Souverain, en gardien vigilant des équilibres sacrés et sociaux, a discerné dans cette conjoncture une occasion de réaffirmer l’essence même de la charia : une miséricorde, non une contrainte.

Une exégèse de la compassion divine

En s’appuyant sur la parole coranique : « Et il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion » (Sourate Al-Hajj, 78), le Commandeur des Croyants rappelle que l’esprit des cultes prime sur leur lettre. L’abstention du sacrifice, loin de constituer une rupture avec la tradition, s’inscrit dans la continuité prophétique. En évoquant le geste du Messager (paix et bénédictions sur lui), qui offrit un sacrifice au nom de toute sa communauté, le Roi actualise une sagesse ancestrale : la responsabilité collective prime sur l’acte individuel lorsque les circonstances l’exigent. Cette interprétation, à la fois érudite et empathique, souligne la flexibilité du droit musulman face aux aléas de l’existence.

Une célébration réinventée 

L’appel royal ne sonne pas le glas de la fête, mais en renouvelle les modalités. Les fidèles sont conviés à vivifier l’Aïd par des prières ferventes dans les mosquées et msallah, des aumônes généreuses et des retrouvailles familiales empreintes de gratitude. En substituant le sang de l’offrande par celui de la solidarité, le Maroc réinvente une spiritualité du partage, où la piété se mesure à la qualité du lien social plutôt qu’à l’accomplissement d’un geste matériel.

 Roi Mohammed VI : Un édifice de sagesse pour les générations futures 

Par cette décision, Mohammed VI, en souverain visionnaire, inscrit son règne dans l’éternité d’une guidance éclairée. En privilégiant l’essence sur la forme, il offre au monde musulman un modèle de gouvernance religieuse où la foi, loin de s’aveugler aux réalités terrestres, s’en nourrit pour mieux les transcender. Ce choix audacieux, fruit d’une symbiose entre érudition théologique et empathie souveraine, rappelle que la véritable dévotion réside dans la capacité à adapter les rites aux nécessités du temps, sans en altérer l’âme. Ainsi, le Maroc, sous l’égide de son Amir Al-Mouminine, se pose en phare d’un islam éclairé, où la préservation de la dignité humaine devient l’ultime acte d’adoration.

En ces temps de turbulence, où les nations oscillent entre rigidité doctrinale et désarroi existentiel, le message royal résonne comme un appel à l’équilibre sacré. Il consacre l’idée que la grandeur d’une civilisation se mesure à sa capacité à sanctifier la vie, même lorsque les autels doivent rester silencieux. Une leçon de foi, mais surtout d’humilité devant l’impératif divin de protéger l’humain.

Gene Hackman, légende d’Hollywood, s’éteint à 95 ans aux côtés de son épouse

C’est une nouvelle qui secoue le monde du cinéma : Gene Hackman, acteur américain légendaire et double lauréat des Oscars, a été retrouvé sans vie dans sa maison de Santa Fe, au Nouveau-Mexique, le mercredi après-midi. Âgé de 95 ans, il était accompagné dans la mort par son épouse, Betsy Arakawa, une pianiste classique de 63 ans, ainsi que par leur chien. En effet, l’annonce, relayée ce jeudi matin par de multiples médias outre-Atlantique, marque la fin d’une ère pour Hollywood, qui perd l’une de ses figures les plus emblématiques.

Une découverte bouleversante

Selon les premiers éléments que le bureau du shérif du comté de Santa Fe a communiqués, des agents ont découvert les corps de Gene Hackman, de Betsy Arakawa et de leur animal de compagnie dans leur résidence du quartier huppé de Santa Fe Summit. Le shérif Adan Mendoza a précisé qu’ils n’ont relevé aucun signe de violence pour l’instant. « Nous sommes au début d’une enquête préliminaire sur ces décès. » « À ce stade, rien ne suggère un acte criminel », a-t-il déclaré dans un communiqué succinct. La cause exacte de leur disparition reste, pour l’heure, indéterminée, les autorités attendant l’approbation d’un mandat de perquisition pour approfondir leurs investigations.

Gene Hackman, retiré des plateaux depuis 2004, vivait une existence discrète dans cette ville du sud-ouest des États-Unis, où il s’était installé avec Betsy Arakawa après leur mariage en 1991. Le couple, rarement aperçu en public ces dernières années, semblait avoir trouvé dans cet écrin de tranquillité un refuge loin des projecteurs.

Gene Hackman, icône du cinéma américain a été retrouvé mort à 95 ans avec sa femme Betsy Arakawa dans leur maison de Santa Fe,Gene Hackman : une carrière hors norme

Né le 30 janvier 1930 à San Bernardino, en Californie, Gene Hackman a marqué l’histoire du cinéma par sa polyvalence et son charisme brut. De ses débuts modestes dans les années 1960 à son apogée dans les décennies suivantes, il a su incarner une gamme impressionnante de personnages, du flic rugueux au méchant machiavélique. De plus, son rôle de Jimmy « Popeye » Doyle dans French Connection (1971) lui vaut un premier Oscar du meilleur acteur, récompensant une performance nerveuse et intense qui redéfinit le genre du film policier. Vingt ans plus tard, il décroche une seconde statuette pour son interprétation du shérif corrompu dans Impitoyable (1992), chef-d’œuvre western de Clint Eastwood.

Au fil de sa carrière, qui s’étend sur plus de six décennies, Hackman a brillé dans des films aussi variés que Conversation secrète (1974), où il campe un expert en surveillance paranoïaque, ou encore dans le rôle du machiavélique Lex Luthor dans la saga Superman des années 1970 et 1980. Avec plus de 100 rôles à son actif, il a récolté au total deux Oscars, quatre Golden Globes et deux BAFTA, s’imposant comme un pilier du cinéma américain.

Une retraite choisie et une vie loin des feux de la rampe

Après son dernier film, la comédie Bienvenue à Mooseport en 2004, Gene Hackman avait décidé de tourner le dos à Hollywood. « Je ne me voyais pas continuer à courir après les rôles », avait-il confié dans une rare interview. Loin des tapis rouges, il s’était consacré à l’écriture, publiant plusieurs romans, dont des thrillers historiques et un western. Sa dernière apparition publique remontait à quelques jours seulement, lorsqu’il avait été photographié, frêle, mais souriant, lors d’une sortie anodine dans un commerce de Santa Fe.

Betsy Arakawa, sa compagne de plus de trente ans, partageait cette vie retirée. Pianiste talentueuse, elle avait apporté une touche de douceur à l’existence de cet homme au tempérament réputé exigeant. Leur union, discrète, mais solide, contrastait avec la première vie maritale de Hackman, qui avait épousé Faye Maltese de 1956 à 1986, avec qui il avait eu trois enfants.

Gene Hackman : un héritage immortel

La disparition soudaine de Gene Hackman et de Betsy Arakawa laisse un vide immense. Sur les réseaux sociaux, les hommages affluent, venant de fans comme de figures du cinéma. « Gene était un géant, un acteur qui transcendait les genres avec une aisance déconcertante », a écrit un admirateur sur X. Un autre a salué « la fin d’une époque où les acteurs avaient une présence brute, inimitable ».

Alors que l’enquête suit son cours pour éclaircir les circonstances de ce drame, le monde pleure un artiste d’exception dont les performances continueront d’inspirer des générations. Gene Hackman s’en est allé, emportant avec lui une partie de l’âge d’or de Hollywood, mais son héritage, gravé dans la pellicule, restera éternel.

Le Président Assimi Goïta reçoit le drapeau de l’AES

Bamako, 26 février 2025 – Dans une cérémonie empreinte de solennité, le président de la Transition malienne, le Général d’Armée Assimi Goïta, a reçu hier, mardi, le nouveau drapeau de l’Alliance des États du Sahel (AES), marquant une étape symbolique majeure dans la consolidation de cette confédération naissante. Cet événement, qui s’est déroulé au palais de Koulouba, incarne la volonté des nations sahéliennes (Mali, Niger et Burkina Faso) de s’unir pour relever les défis communs de paix, de sécurité et de souveraineté face à un environnement régional tumultueux.

Le président Assimi Goïta a  reçu hier  le nouveau drapeau de l’AES, symbole d’unité et de souveraineté, lors d’une cérémonie à Bamako Drapeau de l’AES : un symbole d’espoir et de détermination

Une délégation de ministres de l’AES a présenté au président Goïta le drapeau, aux couleurs de fond émeraude, orné du logo de l’AES, dévoilé il y a quelques jours, témoignant ainsi de l’aboutissement d’un processus de réflexion lancé il y a plusieurs mois. « Ce drapeau est un symbole fort de notre engagement collectif pour la paix, la sécurité et la souveraineté », a déclaré le président malien dans un message adressé à ses compatriotes et aux peuples de l’AES. Il a tenu à saluer le travail acharné des experts et des responsables qui, pendant des semaines, ont œuvré à la définition de cette identité visuelle commune, reflet des aspirations des trois pays.

Depuis sa création en septembre 2023, l’AES s’est donnée pour mission de renforcer la coopération entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, trois nations confrontées à des crises sécuritaires sans précédent, exacerbées par la présence de groupes armés et les instabilités politiques. La présentation de ce drapeau intervient à un moment clé, alors que l’alliance célèbre son premier anniversaire et que ses membres viennent de finaliser leur retrait officiel de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2025. Ce geste symbolique traduit une volonté affirmée de tourner la page des anciennes affiliations pour construire un avenir autonome.

Une cérémonie aux multiples enjeux

L’audience accordée par Assimi Goïta à la délégation ministérielle n’était pas seulement protocolaire. Elle a également permis de faire le point sur les avancées des réunions tenues récemment à Bamako, où des experts et des ministres ont travaillé pendant plus de cinq jours pour poser les bases d’une intégration plus profonde au sein de l’AES. Parmi les priorités discutées figurent l’accélération de la mise en place d’une force militaire conjointe de 5 000 hommes, destinée à lutter contre les menaces jihadistes, ainsi que la structuration économique et diplomatique de l’alliance.

Le Général de Brigade Célestin Simporé, porte-parole de la délégation, a qualifié le nouveau drapeau de « très beau » et a promis de le dévoiler bientôt aux populations des trois pays. « Nous célébrerons ce drapeau autant que possible, car il incarne l’espoir et la fierté de nos peuples », ajoute-t-il, annonçant une campagne de sensibilisation pour enraciner ce symbole dans le cœur des citoyens de l’AES.

Drapeau de l’AES : une vision pragmatique pour l’avenir

Dans son allocution, le président Goïta a insisté sur la nécessité d’une approche pragmatique pour consolider l’espace AES. « Ensemble, nous devons accélérer les processus pour garantir une indépendance et une souveraineté réelles à nos nations », a-t-il exhorté, appelant les ministres à intensifier leurs efforts dans des domaines clés tels que la sécurité, l’économie et la mobilité. Ce message fait écho aux ambitions affichées lors du sommet inaugural de l’AES à Niamey en juillet 2024, où Goïta avait été désigné président en exercice de la confédération pour un mandat d’un an.

L’introduction d’un passeport biométrique commun, la création d’une banque d’investissement régionale et l’harmonisation des politiques culturelles et sécuritaires sont autant de projets qui avancent à grands pas. Cependant, des défis subsistent, notamment la reconnaissance internationale du passeport AES, déjà mise en question par certains pays comme le Sénégal. Malgré ces obstacles, l’élan impulsé par les dirigeants de l’AES semble indéniable.

Un leadership salué dans un contexte complexe

Assimi Goïta, figure centrale de cette dynamique, continue de s’imposer comme un leader déterminé. Élevé récemment au rang de Général d’Armée et distingué par le Niger avec la Grand-Croix de l’Ordre National pour son rôle dans l’émergence de l’AES, il incarne une vision de rupture avec les influences extérieures jugées néfastes par les populations sahéliennes. Sous son impulsion, le Mali a amorcé une refonte de ses alliances, tournant le dos à des partenaires historiques comme la France pour se rapprocher de la Russie et d’autres acteurs non conventionnels.

La remise du drapeau intervient également dans un climat de tensions régionales persistantes. Les récents affrontements avec des groupes armés dans le nord du Mali et les inondations dévastatrices de l’année écoulée rappellent que l’AES doit conjuguer ses ambitions d’intégration avec des réponses concrètes aux crises internes. Pourtant, la ferveur populaire autour de cette initiative laisse entrevoir un soutien massif à cette quête d’autonomie.

Vers une identité sahélienne affirmée

En recevant ce drapeau, Assimi Goïta a non seulement marqué un moment historique, mais aussi lancé un appel à l’unité. Merci à nos experts qui ont travaillé sans relâche. « Ensemble, consolidons l’espace AES », a-t-il conclu, réaffirmant sa foi en un avenir où le Sahel parlera d’une seule voix. Alors que les détails du drapeau seront prochainement révélés, ce symbole promet de devenir un étendard sous lequel les peuples du Mali, du Niger et du Burkina Faso pourront rallier leurs espoirs d’un avenir prospère et souverain.

À l’aube de cette nouvelle ère, l’AES semble prête à écrire une page inédite de l’histoire africaine, portée par une ambition collective et un leadership résolu à transformer les défis en opportunités. Cette nouvelle unité sera-t-elle capable de faire face aux pressions internes et externes qui ne manqueront pas de se manifester ? Pour l’heure, le drapeau flotte comme une promesse, celle d’un Sahel maître de son destin.