Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Marou Amadou, a présidé, ce lundi 28 septembre 2020 au Palais des Congrès de Niamey, la cérémonie d’ouverture de la 6ème édition de la Journée nationale de mobilisation contre la traite des personnes au Niger.
Organisée par l’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes et le Trafic Illicite des Migrants (ANLTP/TIM), avec l’appui de ses partenaires (EUCAP Sahel Niger, OIM et ONUDC), cette 6ème édition est axée autour du thème : « L’insuffisance du cadre juridique et institutionnel de lutte contre la mendicité et le travail forcé des enfants« .
En procédant à l’ouverture de cette journée, le Ministre de la Justice Marou Amadou a d’abord voulu rappeler que « le but de cette commémoration vise à sensibiliser les populations sur les causes et les conséquences multiples de la traite des personnes et à promouvoir le mécanisme de prise en charge des victimes ».
Il a ensuite fait remarquer, qu’en matière de traite des personnes, « le Niger est un pays de transit et de destination » et que « les personnes qui en sont victimes sont surtout les travailleurs migrants, en particulier les femmes et les jeunes de couches sociales défavorisées, à qui il est miroité une vie meilleure dans les centres urbains ».
Selon lui, « le cas des enfants reste le plus préoccupant aussi bien pour la traite au niveau national qu’international et les moyens généralement utilisés par les délinquants qui les exploitent sont la menace, le recours à la force ou d’autres formes de contrainte, l’enlèvement, la fraude, la tromperie, l’abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur l’enfant ».
Mais, a rassuré le Garde des Sceaux, « la volonté du Niger de combattre la traite des personnes a été maintes fois réaffirmée au plus haut sommet de l’Etat », rappelant pour cela l’engagement du Président de la République Issoufou Mahamadou, pris lors de son message à la Nation du 02 Août 2016, « de combattre avec la plus grande fermeté le crime honteux de trafic des migrants », qui a causé la mort de plusieurs centaines de personnes innocentes dont des femmes et enfants.
Et même si « en dépit de tous les efforts déployés par le Gouvernement, la lutte contre la traite des personnes reste un défi majeur », le Ministre Marou Amadou s’est réjoui qu’elle suscite néanmoins « l’attention des organisations internationales et des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de la protection des droits humains ».
« Le combat quotidien que nous menons doit être l’affaire de tous », a-t-il enfin suggéré, parce que aujourd’hui la traite des personnes est une préoccupation mondiale aux conséquences désastreuses pour les victimes que sont généralement les femmes et les enfants.
Notons que dans le cadre de la célébration de cette journée, il a été procédé, en marge de la cérémonie d’ouverture, à la signature d’un mémorandum d’entente sur la collecte et le partage des données en matière de traite des personnes et du trafic illicite des migrants.
Le mémorandum d’entente a notamment été signé par Directeur Général de l’ANLTP/TIM, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey, le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, la présidente de l’ONG « Femmes et Enfants Victimes de Violences Familiales » et la Coordinatrice de l’Association « Action pour l’Epanouissement des Femmes et des Enfants Nigériens ».
A la suite de cette signature, la Chargée d’Affaire de l’Ambassade de l’Italie au Niger, Mme Orsini Francesca Maria, a indiqué que la signature de ce mémorandum d’entente « est une étape fondamentale de la mise en place d’un système national de collecte des données sur la traite des personnes », avant d’assurer que l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) soutient l’ANLTP/TIM Niger dans ce processus à travers une contribution significative de la République d’Italie visant à renforcer les capacités institutionnelles du Niger.
Cette 6ème Journée nationale de mobilisation contre la traite des personnes au Niger sera également l’occasion d’une Conférence sur le thème de l’édition (« Insuffisance du cadre juridique et institutionnel de la lutte contre la mendicité et le travail forcé des enfants au Niger »), et d’un concours de plaidoiries sur « Le phénomène de la mendicité au Niger : Pratique religieuse ou démission parentale ».