Envolée dans les sondages, ralliements à la chaîne: Joe Biden était en position de force lundi à la veille de son premier duel avec le socialiste Bernie Sanders dans la primaire démocrate.
Après un début de campagne laborieux, l’ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, a repris la place de favori dans la course destinée à désigner l’adversaire de Donald Trump à la présidentielle du 3 novembre.
Quelque 52% des électeurs démocrates souhaitent que ce vétéran de la politique au message modéré porte les couleurs du parti contre 36% pour son rival Bernie Sanders, 78 ans, champion de la gauche, selon un sondage CNN publié lundi matin.
Avec 51% et 27% des intentions de vote respectivement, d’après une enquête du Detroit Free Press, l’écart est encore plus important pour le seul Michigan, le plus peuplé des six Etats où des scrutins sont prévus mardi.
En 2016, déjà en lice dans la primaire démocrate, Bernie Sanders avait nettement devancé Hillary Clinton dans cet Etat industriel de la région des Grands Lacs et un revers cette année porterait un coup dur à sa campagne. Mais à l’époque il avait fait mentir les sondages et tout reste possible.
Les électeurs du Dakota du Nord, Idaho, Mississippi, Missouri et Washington sont aussi appelés à départager les deux septuagénaires dans leur premier affrontement depuis le « Super Tuesday » qui fut fatal à plusieurs prétendants.
De piètres résultats dans les 14 Etats en jeu ont ainsi contraint le multi-milliardaire Michael Bloomberg ou la sénatrice Elizabeth Warren à jeter l’éponge. Si cette dernière réserve encore son choix, la plupart des anciens candidats se sont depuis ralliés à Joe Biden.
– « La bonne personne » –
Après Pete Buttigieg, Michael Bloomberg, Amy Klobuchar ou encore Kamala Harris, le sénateur noir Cory Booker lui a apporté lundi son soutien au nom du « rassemblement » nécessaire pour éviter l’éparpillement des voix.
« Il est temps que nous battions Donald Trump et c’est devenu très clair pour moi que Joe Biden est la bonne personne pour ça », a-t-il expliqué sur la chaîne CBS. « Nous devons nous unir et montrer notre force », a-t-il ajouté.
Les propositions de Bernie Sanders sur le système de santé, l’éducation ou le salaire minimum, très à gauche pour les Etats-Unis, font peur au sein de l’establishment démocrate.
Donald Trump, qui préférerait visiblement en découdre avec Bernie Sanders, ne cesse d’assurer que l’appareil démocrate essaie de l’écarter.
« Maintenant les démocrates essaient de salir Bernie avec la Russie, la Russie, la Russie. Ils le rendent fou ! », a-t-il encore tweeté lundi, en référence aux débats sur un voyage en Union Soviétique effectué par Bernie Sanders peu après son mariage.
– Coronavirus –
Même si le vent semble avoir tourné depuis une semaine, le sénateur du Vermont dispose toujours d’un soutien très fort dans certains segments de la population, notamment chez les jeunes et les hispaniques, et de militants déterminés sur le terrain. Il a également été adoubé dimanche par le révérend Jesse Jackson, une figure du combat pour les droits civiques.
Bien décidé à se battre, il promet de se rallier à Joe Biden si celui-ci l’emporte. Mais il ne manque aucune occasion d’égratigner le bilan de son rival, notamment ses votes passés pour l’intervention américaine en Irak ou des coupes dans l’assurance santé.
Lundi, les deux hommes battaient campagne dans le Michigan, qui avait basculé d’un cheveu en faveur de Donald Trump en 2016. Joe Biden, plutôt populaire dans le monde ouvrier, sera à Grand Rapids et Flint, marqué par un scandale d’eau contaminée. Bernie Sanders participera lui à une table-ronde sur le nouveau coronavirus à Detroit.
L’épidémie a touché plus de 500 personnes aux Etats-Unis et fait au moins 21 morts. Des établissements scolaires ont fermé et des grands rendez-vous ont été annulés, mais pour l’instant la campagne n’est pas affectée.