Le Premier ministre, Chef du gouvernement, S.E Brigi Rafini, a suivi, hier 9 février 2021 par visio-conférence, au lancement officiel des travaux de construction du chemin de fer devant relier Kano (Nigéria) à Maradi (Niger), en passant par les villes nigérianes de Dutse, Katsina et Jibia.
C’est le Président de la République du Nigéria, Muhammadu Buhari, qui a procédé à ce lancement à Katsina, au Nigeria, en présence notamment du ministre nigérien en charge des Transports, M. Sadou Seydou, du gouverneur de Maradi, M. Zakari Oumarou, des autorités coutumières nigériennes et nigérianes, des sénateurs, des députés ainsi que des responsables du secteur des transports du Nigéria.
Cette ligne ferroviaire de Kano à Maradi d’un linéaire de 240 kilomètres, dont une trentaine de Kilomètres au Niger, coûtera au Nigeria plus de 1,96 milliards de dollars. C’est le géant portugais du BTP Mota-Engil qui assurera la construction de cette ligne ferroviaire dans le cadre d’un contrat de type ‘‘clé en main complet’’.
Selon plusieurs intervenants, lors de la cérémonie, cette voie ferrée aura plusieurs avantages aussi bien pour le Nigeria que pour le Niger. En effet, selon les mêmes sources, elle facilitera la mobilité des personnes et des biens, d’abord entre le Niger et le Nigéria, ensuite entre le Niger et d’autres pays, à travers notamment le port de Lagos, auquel elle va être ralliée. Elle renforcera également la coopération économique entre les deux pays ; contribuera à la création d’emplois ; à désenclaver le nord du Nigéria et le Niger, à diversifier les ports de sortie et d’entrée pour le Niger ; à assurer la sécurité au niveau des deux pays ; à renforcer les importations et les exportations pour le Niger et d’autres pays ; à booster le développement, à donner un coup d’accélérateur à l’intégration sous régionale et à promouvoir la mise en œuvre et l’efficacité de la Zlecaf.
L’infrastructure devrait stimuler les échanges entre les deux pays frontaliers, en particulier le Niger qui ne dispose pas de voie ferrée. Une fois achevée, cette ligne à voie unique, qui comptera 12 stations, sera en passe de faire du Nigeria une plaque tournante de l’import-export pour le Niger. «Elle va s’imbriquer au chemin de fer SGR Kano-Lagos, qui traverse le Nigeria du nord jusqu’au port de Lagos (sur l’océan Atlantique)», a indiqué le Président Nigérian, Muhammadu Buhari.
Le ministre Sadou Seydou, a dans son intervention, exprimé sa joie et celle du peuple Nigérien de voir ce jour de lancement de cette voie. «Ce projet est le fruit de la volonté et de la mobilisation de leurs Excellences Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger et de celui de la République Fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari», a noté le ministre Seydou.
Réagissant après avoir suivi cette cérémonie du lancement, le Premier ministre Brigi Rafini s’est réjoui de voir ce jour. «Le miracle de la technologie de l’information et de la communication nous a permis de suivre, depuis Niamey, cette agréable cérémonie de lancement qui se tient à Kastina, au Nigeria. Je saisis l’occasion pour féliciter et rendre un grand hommage au Président Muhammadu Buhari, qui a bien voulu aujourd’hui concrétiser cet vieux projet. C’est un projet structurant et intégrateur qui va permettre à nos deux pays et même au-delà, d’intensifier et de renforcer leurs relations, aussi bien au plan économique que social», s’est félicité S.E Brigi Rafini.
Le Premier ministre a, par ailleurs, noté que le Niger et le Nigéria ont une longue tradition d’échanges et que ce projet vient booster leurs relations dans le sens de ce grand projet africain qu’est la Zlecaf. «C’est un début très promoteur pour cette zone de libre-échange, entre les différents Etats africains», a-t-il souligné. Et le Chef du gouvernement a ajouté que «au Niger, nous sommes très heureux de cette cérémonie qui vient créer l’espoir et une grande ouverture sur le monde extérieur. Parce qu’elle permet à une grande partie de nos relations commerciales, des débouchées sur la mer à partir du port de Lagos et cela permet de diversifier nos points d’accès à la mer. Ce qui est tout à fait vital pour nos économies».
Source : ONEP