Le général Mahamat Idriss Déby Itno, fils du défunt president Idriss Déby Itno, a annoncé ce samedi sa candidature à la présidentielle du 06 mai 2024. Cette décision, qui ne surprend personne, confirme la volonté du clan Déby de perpétuer son règne sans partage sur le Tchad, un pays d’Afrique centrale en proie à la pauvreté, à l’insécurité et aux violations des droits de l’homme.
Un climat de terreur et de deuil après l’assassinat du principal opposant au régime
Cette annonce intervient dans un climat de terreur et de deuil, après l’assassinat de Yaya Dillo, le principal opposant au régime, tué par les forces de sécurité lors d’un raid sanglant à son domicile dimanche dernier.
Une victoire assurée pour le candidat du pouvoir, qui contrôle tous les leviers du Tchad.
Déby Itno, qui dirige le Conseil Militaire de Transition (CMT) depuis la mort de son père en avril 2021, n’a pas encore dévoilé son programme électoral. Mais il n’en a guère besoin, tant sa victoire semble acquise d’avance. En effet, le régime réduit l’opposition au silence et contrôle tous les leviers du pouvoir :
- l’armée, qui compte plus de 200 000 hommes et qui s’implique dans plusieurs conflits régionaux ;
- la justice, qui se soumet à l’exécutif et qui réprime toute contestation ;
- les médias, qu’il censure et intimide ;
par ailleurs , la commission électorale manque de credibilté puisqu elle est au service au pouvoir.
Une population désespérée et résignée, abandonnée par la communauté internationale
Face à cette situation dramatique, la population tchadienne est désespérée et résignée. Elle sait qu’elle n’a pas voix au chapitre et qu’elle devra subir encore longtemps la dictature de la famille Déby, qui a accaparé les richesses du pays, notamment le pétrole, au détriment du développement et du bien-être des citoyens. Elle sait aussi que la communauté internationale, qui soutient le régime pour des raisons géopolitiques et sécuritaires, ne fera rien pour changer le cours des choses.
Le Tchad, pays riche en ressources naturelles, mais pauvre en démocratie, s’enfonce ainsi dans la nuit sans espoir d’un meilleur lendemain. Ce régime autoritaire et corrompu condamne les Tchadiens, qui aspirent à la liberté, à la justice et à la paix, à vivre sous sa botte. Il ne leur laisse aucune chance de s’exprimer et de se faire entendre.