Dans une démarche sans précédent, le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a annoncé la suspension temporaire des programmes de deux géants médiatiques internationaux, la BBC/Afrique et la Voix de l’Amérique (VOA). Le 25 avril 2024, les autorités ont décrété une suspension de deux semaines suite à la publication d’articles considérés comme diffamatoires envers les Forces de défense et de sécurité du pays.
Le CSC a qualifié les articles incriminés de “déclarations péremptoires et tendancieuses”, accusant les médias concernés de porter atteinte à l’image de l’armée burkinabè et, par extension, de compromettre la sécurité nationale. En réponse à ce qu’il considère comme une diffusion irresponsable d’informations, le CSC a opté pour des mesures punitives sévères.
Au-delà de la simple suspension des émissions radiophoniques, le CSC a également procédé au blocage des sites internet de la BBC, de la VOA et de l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW). Cette décision soulève des questions quant à l’équilibre délicat entre la liberté d’expression et la responsabilité éditoriale.
Le CSC affirme son engagement à défendre la liberté de la presse et le droit à l’information, tout en soulignant qu’il ne saurait tolérer la propagation d’allégations mensongères susceptibles de nuire à la paix et à la stabilité du Burkina Faso.
La communauté internationale observe attentivement l’évolution de cette situation, qui révèle les défis que les médias doivent relever dans leur quête de vérité, dans un contexte où l’invocation de la sécurité nationale sert à justifier des restrictions de la liberté de presse.