Yaoundé, Cameroun – La 50ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) s’est ouverte jeudi dans la capitale camerounaise, avec un accent particulier sur le développement des infrastructures et la crise actuelle en Palestine.
Organisée par le Cameroun sous le patronage du président Paul Biya, la conférence a réuni les ministres des Affaires étrangères de tout le monde islamique pour discuter des questions urgentes qui touchent la communauté musulmane mondiale. Le thème du sommet, « Développer les infrastructures de transport et de communication au sein de l’Organisation de la coopération islamique : un outil essentiel dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité », a souligné l’engagement de l’OCI en faveur du développement économique et de la stabilité.
L’OCI: la Palestine au centre de la scène
Le Premier ministre Joseph Dion Ngute a souligné le soutien indéfectible du Cameroun à l’OCI, tandis que le ministre des Affaires étrangères Lugen Mbila Mbila a souhaité la bienvenue aux délégués et a souligné l’importance du thème du sommet.
La question palestinienne a dominé les discussions, les dirigeants réitérant la nécessité d’une solution à deux États et condamnant l’agression israélienne. Le Secrétaire général de l’OCI, Hussein Ibrahim Taha, a exprimé sa profonde préoccupation face au conflit en cours, appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et exhortant la communauté internationale à mettre en œuvre les résolutions de l’ONU.
« La cause de la Palestine et d’Al-Qods Al-Sharif est un défi sérieux auquel la communauté internationale est confrontée « , a déclaré Taha, soulignant les efforts de l’organisation pour fournir une aide humanitaire aux Palestiniens et soutenir leur droit à l’autodétermination.
Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Walid ben Abdelkarim Al-Khadi, a réaffirmé l’engagement de son pays envers la cause palestinienne et condamné les actions israéliennes. Il a également annoncé le projet de l’Arabie saoudite d’accueillir une conférence des donateurs pour soutenir les personnes déplacées dans la région du Sahel et du lac Tchad.
Infrastructures et développement au cœur de l’OCI
Si la Palestine demeure un point central, l’OCI a également abordé le besoin urgent de développement des infrastructures dans ses États membres. L’organisation vise à améliorer les réseaux de transport et de communication dans les pays à majorité musulmane afin de stimuler la croissance économique et de réduire la pauvreté.
Le Premier ministre camerounais, Joseph Deol Ngoti, réaffirmé le soutien de son pays à l’OCI. « Le développement des infrastructures est crucial pour la prospérité de nos nations », a-t-il déclaré.
Des sujets tous aussi pertinents
Outre la Palestine et les infrastructures, le sommet de l’OCI a également abordé une série d’autres questions, notamment :
- Afghanistan : L’organisation a exprimé son inquiétude face à la crise humanitaire actuelle en Afghanistan et a appelé au rétablissement des droits des femmes.
- Crise des Rohingyas : Le sort des musulmans Rohingyas au Myanmar a également été évoqué, l’OCI s’engageant à poursuivre ses efforts pour trouver une solution durable.
- Islamophobie : Le sommet a condamné la montée de l’islamophobie dans le monde et a appelé à un plus grand dialogue interreligieux.
Le sommet a également vu la nomination de nouveaux secrétaires généraux adjoints de l’OCI, qui joueront un rôle clé pour relever les divers défis de l’organisation. À l’issue du sommet, les délégués ont aussi réaffirmé leur engagement en faveur de l’unité et de la coopération au sein du monde islamique, soulignant l’importance de relever les défis communs et de promouvoir la paix et le développement.
En entrant dans sa sixième décennie, l’Organisation de la coopération islamique relève activement les défis qui se présentent, depuis le conflit persistant en Palestine jusqu’à la lutte contre l’extrémisme et les répercussions du changement climatique. Le sommet de Yaoundé a souligné l’impératif d’une unité renforcée et d’une coopération accrue entre les nations à majorité musulmane pour surmonter ces épreuves. Ainsi, l’OCI se mobilise, affirmant sa résilience et sa détermination à avancer ensemble.