Au Niger, la question de l’apatridie, c’est-à-dire le fait de ne reconnaître légalement aucun État comme étant le sien, est au cœur des préoccupations. Face à ce défi, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a organisé, ce jeudi 12 septembre 2024, un atelier de formation destiné aux acteurs étatiques. L’objectif est de renforcer la lutte contre l’apatridie et numériser le système d’État civil pour garantir à chaque individu, y compris les personnes déplacées, le droit fondamental à une identité.
Le droit fondamental à une identité
Le principe est clair : chaque être humain a droit à une identité. Or, l’apatridie prive les individus de nombreux droits fondamentaux tels que l’accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi et à la justice. Au Niger, comme dans de nombreux pays, les personnes déplacées par des conflits ou des catastrophes naturelles sont particulièrement vulnérables à l’apatridie.
Les enjeux de la digitalisation
La numérisation du système d’état civil apparaît comme une solution prometteuse pour lutter contre l’apatridie. En effet, un système numérique permet :
- D’améliorer la fiabilité et l’accessibilité des données : Les informations sur l’état civil sont centralisées et sécurisées, notamment les risques de perte ou de falsification.
- De faciliter les procédures administratives : Les démarches pour obtenir un acte de naissance ou une carte d’identité sont simplifiées et accélérées.
- De renforcer la protection des personnes vulnérables : Les personnes déplacées ou les réfugiés peuvent plus facilement établir leur identité et accéder aux services publics.
Les objectifs de l’atelier sur l’apatridie
Par ailleurs, cet atelier organisé par le HCR étau à :
- Sensibiliser les acteurs étatiques aux enjeux de l’apatridie et à l’importance de la digitalisation de l’état civil.
- Renforcer les capacités des acteurs étatiques à mettre en œuvre des politiques et des procédures efficaces pour lutter contre l’apatridie.
- Favoriser le partage des bonnes pratiques entre les différents acteurs impliqués.
Les défis à relever
La digitalisation de l’état civil est un progrès significatif, offrant une meilleure gestion des registres et facilitant l’accès aux services pour les citoyens. Cependant, elle implique des défis non négligeables. L’investissement initial peut être conséquent, mais il est crucial pour moderniser l’infrastructure existante. Assurer la disponibilité de ces services numériques dans les régions éloignées reste un enjeu majeur pour une couverture nationale équitable. Enfin, la protection des données personnelles est impérative, nécessitant des mesures de sécurité robustes pour prévenir toute violation de la vie privée.
En organisant cet atelier, le Niger a démontré sa volonté de lutter contre l’apatridie et de garantir à chaque individu le droit à une identité. La digitalisation de l’état civil constitue une étape essentielle dans cette démarche. Toutefois, la réussite de ce projet dépendra de la mobilisation de tous les acteurs concernés et d’un accompagnement soutenu par la communauté internationale.