Niger : neuf personnalités liées à Bazoum déchues de leur nationalité - Journal du niger

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Niger : neuf personnalités liées à Bazoum déchues de leur nationalité

Niamey, le 11 octobre 2024 – Dans un mouvement sans précédent, le Président Abdourahamane Tiani a annoncé hier soir le…

Le président du Niger retire la nationalité à neuf personnalités liées à l'ancien président, suscitant des débats sur la sécurité nationale

Niamey, le 11 octobre 2024 – Dans un mouvement sans précédent, le Président Abdourahamane Tiani a annoncé hier soir le retrait de la citoyenneté nigérienne à neuf personnalités influentes, toutes liées à l’ancien Président Mohamed Bazoum, destitué l’année dernière. en effet, tous les individus déchus de leur nationalité sont d’anciens responsables militaires et dignitaires du régime de Bazoum, une décision fondée sur leur implication présumée dans des activités jugées nuisibles à la sécurité nationale.

La liste des neuf personnalités déchues de leur nationalité pour la Sécurité nationale

Le gouvernement a publié une liste de ces personnalités que voici :

  1.  RHISSA AG BOULLA, né le 1er janvier 1957 à Iférouane (Arlit), fils de OYAHID AG BOULLA et de TCHILIWATT ;
  2. PAGOUI HAMIDINE ABDOU, né le 1er janvier 1973 à Ingall (Agadez), fils de PAGOUI HAMIDINE et de AZIZA ; 
  3. AMADOU NGADE HAMID, né le 30 juin 1981 à Niamey, fils de AMADOU NGADE et de HADIZA NOMA KAKA ; 
  4. ABDOUL KADER MOHAMED, né le 06 avril 1973 à Agadez, fils de ABDOUL KADER et de FATI ; 
  5. ABOU MAHAMADOU TARKA, né le 07 avril 1950 à Belbédji/Zongo, fils de ABOU et de FATIMA dite Titi ; 
  6. DAOUDA DJIBO TAKOUBAKOYE, né le 27 novembre 1975 à Latakabia (Kollo), fils de DAOUDA et de AISSATOU ; 
  7. KARINGAMA WALI IBRAHIM, né le 29 août 1963 à Zinder, fils de KARINGAMA WALI et de RAHAMOU ;
  8. HAROUNA GAZOBI SOULEYMANE, né le 10 janvier 1974 à Malbaza, fils de HAROUNA GAZOBI
  9. ZOULEHATOU et MOUSSA MOUMOUNI, né le 1er janvier 1985 à Tchibba Tombo, fils de Moussa et de HAMSA.

Rhissa Ag Boula: Une déchéance prévisible mais significative

Le fait que Rhissa Ag Boula, ancien ministre d’État et conseiller à la Présidence, figure sur cette liste n’est pas un hasard. En effet, connu pour son rôle de chef des rébellions touarègues des années 1991 et 2007, Ag Boula a marqué l’histoire récente de la région. Par ailleurs, suite au coup d’État du 26 juillet 2023, il avait formé un Conseil de résistance pour la République, en opposition au pouvoir du CNSP (Conseil  National pour la sauvegarde de la patrie ). Depuis lors, lui et les autres personnalités nommées vivent en exil.

Bien qu’exilées, ces personnalités font l’objet d’accusations de la part du gouvernement nigérien, qui les soupçonne d’organiser des attentats contre l’État. C’est ainsi que, sur la base de ces allégations, leurs noms ont été inscrits sur le nouveau registre des individus suspectés de terrorisme et d’atteinte à la sécurité de l’État. Ces accusations, qui comprennent des soupçons d’espionnage au profit de puissances étrangères, de trahison et de complot, pèsent lourdement sur leur réputation et leur avenir politique.

Retrait de Nationalité: Un Outil de Contrôle Politique au Niger?

Cependant, l’organisation Human Rights Watch a critiqué ce fichier comme constituant une violation des droits fondamentaux. Par ailleurs, la gendarmerie nationale les considère en fuite et a émis un avis de recherche à leur encontre, les impliquant dans une affaire de trahison et de complot suite au coup d’État du 26 juillet 2023, visant à nuire à la sûreté de l’État.

Cette décision radicale soulève des questions sur les droits de l’homme et la légitimité des actions du gouvernement, notamment en ce qui concerne le droit à la nationalité, considéré comme impératif par de nombreuses conventions internationales. Les critiques suggèrent que cette mesure pourrait être une tactique pour éliminer l’opposition politique et consolider le pouvoir en place, tandis que les partisans du Président Tiani la défendent comme une nécessité pour préserver la stabilité de l’État.

Les répercussions de cette décision sont encore incertaines, mais elle marque un tournant dans la politique nigérienne, où la citoyenneté est désormais utilisée comme un outil de contrôle politique. Les organisations de défense des droits de l’homme et la communauté internationale observent attentivement la situation, appelant à une approche équilibrée qui respecte les droits fondamentaux tout en garantissant la sécurité nationale.

Même si le gouvernement nigérien affirme que cette perte de nationalité est provisoire, jusqu’à présent, un chef de l’État nigérien n’avait jamais pris une telle décision.

 

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