Bamako, le 4 novembre 2024 – Une nouvelle loi criminalisant l’homosexualité a été adoptée jeudi dernier par le Conseil national de la transition (CNT) au Mali. Cette décision a entraîné de vives réactions au sein de la société civile et au-delà des frontières du pays.
Le ministre de la Justice, Mamadou Kassogué, justifie cette nouvelle loi en déclarant que le Mali ne peut tolérer la violation de ses « coutumes et valeurs » par des personnes venues d’ailleurs. Il affirme que le Mali poursuivra toute personne qui se livre à cette pratique, qui en fait la promotion ou qui en fait l’apologie.
Homosexualité : Une loi adoptée à une large majorité
Les membres du CNT ont adopté les projets de code pénal et de code de procédure pénale, qui intègrent la pénalisation de l’homosexualité, avec un vote massif de 132 voix pour et une seule contre. Mais ils n’ont pas encore rendu publics les détails exacts des peines que les personnes reconnues coupables encourront, car le nouveau Code pénal n’est pas encore accessible à la presse.
Une situation juridique complexe
Toutefois, selon une source judiciaire, le nouveau Code pénal n’établit pas encore l’homosexualité comme une infraction autonome. Le Mali faisant partie de nombreux traités internationaux protégeant les droits humains, notamment les droits des minorités sexuelles, une telle qualification pourrait entrer en contradiction avec ses engagements internationaux.
Des réactions contrastées
Cette nouvelle loi a suscité de vives réactions au sein de la société civile malienne et au-delà. Si certains applaudissent cette décision, qu’ils considèrent comme une défense des valeurs traditionnelles, d’autres dénoncent une atteinte grave aux droits de l’homme et une stigmatisation des personnes LGBTI+.
Les organisations de défense des droits de l’homme ont exprimé leur profonde inquiétude quant aux conséquences de cette loi sur la vie des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI+) au Mali. Elles craignent une augmentation des actes de violence et de discrimination à leur rencontre.
Jeux et perspectives
Cette nouvelle loi soulève de nombreuses questions sur la compatibilité du droit malien avec le Droit international des droits de l’homme. Elle pourrait également avoir des répercussions sur la coopération du Mali avec les pays occidentaux, qui sont souvent très critiques vis-à-vis de la criminalisation de l’homosexualité.
En somme, la criminalisation de l’homosexualité pourrait isoler le Mali sur la scène internationale et aggraver les difficultés que rencontrent les personnes LGBTI+. Il est urgent de trouver des solutions pour protéger les droits de tous les citoyens, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.