Niamey, 21 décembre 2024 – Les tensions entre la France et le Niger s’intensifient. Le géant français de l’uranium, Orano, a annoncé vendredi dernier avoir engagé une procédure d’arbitrage international contre l’État nigérien. En cause : le retrait, en juin dernier, du permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, l’un des plus importants au monde.
Ce bras de fer juridique marque un nouveau chapitre dans la relation tendue entre les deux pays depuis la prise de pouvoir par la junte militaire en juillet 2023. Le nouveau régime nigérien a fait de la souveraineté sur ses ressources naturelles, notamment l’uranium, une priorité.
Un gisement d »uranium stratégique
Imouraren, avec ses réserves estimées à 200 000 tonnes d’uranium, représente une manne économique considérable pour le Niger. Orano, qui détenait 63,4% de la société d’exploitation Somaïr, avait pourtant soumis une proposition technique ambitieuse pour développer le site. Mais le gouvernement nigérien a préféré reprendre le contrôle de cette ressource stratégique.
Les conséquences d’une décision politique
La décision de retirer le permis d’exploitation à Orano a eu des conséquences importantes. Fin octobre, la filiale nigérienne de Orano a été contrainte de suspendre sa production, faute de pouvoir travailler dans un environnement sécuritaire et juridique incertain. Cette situation a eu des répercussions sur l’emploi local et sur l’économie nigérienne.
Un enjeu géopolitique
Au-delà des enjeux économiques, ce conflit revêt également une dimension géopolitique. Le Niger est un acteur clé dans la production mondiale d’uranium, une matière première essentielle pour la production d’énergie nucléaire. La maîtrise de cette ressource donne un poids considérable au pays sur la scène internationale.
Les prochaines étapes
L’arbitrage international engagé par Orano devrait durer plusieurs mois, voire plusieurs années. Les enjeux sont importants pour les deux parties. Pour Orano, il s’agit de défendre ses intérêts économiques et de préserver sa réputation. Pour le Niger, il s’agit d’affirmer sa souveraineté et de tirer le meilleur parti de ses ressources naturelles.
- Quelles seront les conséquences de cet arbitrage sur les relations entre la France et le Niger ?
- Comment cette crise va-t-elle impacter le marché mondial de l’uranium ?
- Quel avenir pour le gisement d’Imouraren ?
Les réponses à ces questions restent incertaines. Une chose est sûre, ce conflit risque de marquer durablement les relations entre les deux pays.