Fort d’une poussée dans les sondages, le milliardaire américain Michael Bloomberg, candidat à l’investiture démocrate pour la présidentielle de novembre, participera mercredi à son premier débat télévisé de la campagne, a annoncé son équipe mardi.
Les attaques de ses rivaux, le favori Bernie Sanders en tête, devraient fuser contre l’ancien maire de New York lors de leur première confrontation télévisée.
Neuvième homme le plus riche de la planète en 2019, Michael Bloomberg a, en s’appuyant sur ses quelque 60 milliards de fortune, secoué la campagne démocrate.
Patron de l’agence Bloomberg News, géant de l’information financière, il est accusé par ses rivaux d’avoir « acheté » sa place dans la campagne grâce à ses immenses moyens, et de risquer le conflit d’intérêts.
A ce propos, un haut conseiller de Michael Bloomberg a indiqué que ce dernier envisageait de vendre sa compagnie, qui emploie quelque 2.700 personnes dans le monde. Dans un entretien diffusé mardi sur CNN, le conseiller, Tim O’Brien, n’a toutefois pas précisé s’il le ferait en cas de victoire à la présidentielle américaine ou dès une éventuelle investiture démocrate.
« Mike publiera ses déclarations d’impôts. Mike Bloomberg vendra aussi Bloomberg LP. Il n’y aura aucune confusion autour de ses biens financiers », a assuré M. O’Brien.
En 2018, M. Bloomberg avait expliqué que dans le cas où il serait élu, il placerait ses sociétés dans un trust confié à une personne de confiance, ou cèderait son entreprise.
Le milliardaire a fait le pari d’une entrée tardive dans la campagne présidentielle, en novembre, mais a compensé son retard avec déjà plus de 300 millions de dollars d’investissements en spots publicitaires.
L’avalanche publicitaire du candidat de 78 ans a déjà eu un impact frappant: il a grimpé à la troisième place de la moyenne des sondages nationaux établie par RealClearPolitics.
Michael Bloomberg arrive même en deuxième place de deux nouveaux sondages publiés mardi.
Dans une enquête menée par NPR/PBS/Marist, M. Bloomberg devance l’ancien vice-président Joe Biden (15%), en nette perte de vitesse après avoir longtemps caracolé en tête des sondages.
Le sénateur indépendant Bernie Sanders assoit lui son statut de favori en creusant nettement l’écart, avec 31% des intentions de vote dans cette étude.
Un deuxième sondage mené pour Reuters par Ipsos le situe également en seconde position avec 17%, derrière Bernie Sanders (25%) mais devant Joe Biden (13%).
– Battre Trump –
Délaissant les premiers Etats des primaires démocrates, peu pourvus en délégués, Michael Bloomberg mise sur une entrée dans la course au moment du « Super Tuesday » le 3 mars, lors duquel 14 Etats voteront.
Huit candidats sont toujours en lice pour affronter le président Donald Trump le 3 novembre. C’est celui ou celle qui obtiendra une majorité de délégués (1.991) qui représentera le parti démocrate face au milliardaire républicain.
Le parti démocrate a modifié les règles pour le débat de mercredi.
Plus besoin désormais d’afficher le soutien de milliers de petits donateurs, seuls les sondages et le nombre de délégués déjà décrochés par les candidats comptent. Ce qui a ouvert la porte à M. Bloomberg, qui finance lui-même sa campagne.
« Mike a hâte de rejoindre les autres candidats démocrates sur scène et d’expliquer pourquoi il est le meilleur candidat pour battre Donald Trump et unifier le pays », a indiqué mardi son directeur de campagne Kevin Sheekey.
Mais cette volte-face a été critiquée par les autres candidats à l’investiture, qui accusent Michael Bloomberg d’avoir « acheté » son entrée dans les primaires.
Ce débat démocrate aura lieu à Las Vegas, dans le Nevada, où sera organisé samedi le troisième vote des primaires.