Les pays occidentaux tardent à tenir leur engagement à accueillir et réinstaller les réfugiés bloqués en Libye et au Niger , estime un haut responsable du HCR .
La Libye, où transitent 90% des personnes voulant traverser la Méditerranée pour gagner l’Europe, héberge près de 50.000 réfugiés et demandeurs d’asile, selon le HCR qui les enregistre.
Au 1er septembre 2019, quatorze pays – le Canada, la France, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Finlande, l’Allemagne, l’Italie, le Luxembourg, l’Espagne, la Belgique – ont promis d’accueillir certains de ces réfugiés et demandeurs d’asile, mais tardent à mettre leur promesse à exécution, déplore l’envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale, Vincent Cochetel.
« Aujourd’hui, on est proches de la moitié » des 6.606 promesses de réinstallation – une installation permanente dans un pays tiers – « qui ont été réalisées« , a-t-il dit à l’AFP en marge d’un forum régional tenu cette semaine à Bamako sur les déplacés du Sahel.
Certains « pays n’accélèrent pas leurs procédures ou peuvent avoir l’impression, quand des gens arrivent au Niger, qu’il n’y a plus d’urgence« , dit-il.
« Nous avons aussi au HCR des lenteurs dues à un travail en profondeur pour faire parler les gens, vérifier leurs parcours« , ajoute M. Cochetel.
Le responsable du HCR se réjouit par ailleurs de la décision mardi du Rwanda d’accueillir des réfugiés et demandeurs d’asile de Libye sur son sol en attendant qu’ils trouvent un pays d’asile définitif.
« On invite d’autres pays à se joindre à eux, mais c’est compliqué à négocier« , dit-il, reconnaissant que « ça prend du temps et ça coute cher« .
Le chaos qui a suivi la chute de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi en 2011 a fait de la Libye la voie privilégiée pour les migrants originaires d’Afrique de l’Est, du Sahel et du Moyen-Orient cherchant à rejoindre l’Europe.
Le HCR a appelé il y a deux ans la communauté internationale à accueillir des milliers de personnes en besoin urgent d’évacuation, soit parce qu’elles sont enfermées dans des conditions très dures dans des centres de rétention libyens, soit parce qu’elles sont très vulnérables. Une partie d’entre eux, évacués de Libye, attendent dans un centre de transit au Niger.
Le besoin de réinstallation est devenu plus pressant en 2019 avec l’intensification des hostilités dans la Libye en guerre, selon le HCR.
avec Voafrica