La justice sud-africaine a tranché mardi en faveur du président Cyril Ramaphosa une controverse sur le financement de sa campagne pour la direction de son parti, estimant qu’il n’avait pas tenté de cacher au Parlement un don électoral.
Dans un rapport publié en 2019, la médiatrice de la République Busisiwe Mkhwebane, chargée de la lutte contre la corruption, avait accusé M. Ramaphosa d’avoir menti sur le financement de sa campagne de 2017 pour la présidence de son parti, le Congrès national africain (ANC).
Ce document était accablant pour Cyril Ramaphosa, qui s’est fait le chantre de la lutte contre la corruption. Mme Mkhwebane l’y avait accusé d’avoir trompé les députés de façon « délibérée » sur un don de 500.000 rands (environ 27.000 euros) de la part d’un groupe industriel sulfureux.
Interpellé par des députés, le chef de l’Etat avait initialement répondu que cette somme avait été versée à son fils Andile, consultant pour l’entreprise en question, Bosasa.
Puis il avait fait marche arrière en affirmant qu’il s’agissait d’un don électoral fait, selon lui, à son insu. Il avait plaidé la bonne foi, assurant qu’il ne disposait pas des bonnes informations lorsqu’il avait répondu à la question au Parlement.
Mardi, la Haute Cour de Pretoria lui a donné raison.
« Les conclusions » de la médiatrice selon lesquelles « le président n’aurait pas révélé des dons » pour sa campagne « sont irrationnelles », a déclaré le juge Elias Matojane.
Le magistrat a également rejeté les soupçons de « blanchiment d’argent » et d' »enrichissement personnel » du chef de l’Etat avancés par la médiatrice, estimant qu’il n’y avait « rien » pour les étayer.
Le président Ramaphosa a « salué » le jugement, réaffirmant son « engagement pour un gouvernement honnête ».
Cyril Ramaphosa a décroché la présidence de l’ANC en décembre 2017 puis pris les rênes du pays en février 2018 après la démission de Jacob Zuma, mis en cause dans des scandales politico-financiers.
Dans son jugement cinglant pour la médiatrice, la Haute Cour de Pretoria a estimé que Busisiwe Mkhwebane, réputée proche de Jacob Zuma, avait « fait preuve d’un manque complet de connaissances de base du droit ».
Mme Mkhwebane, dont la justice a déjà annulé plusieurs rapports, est sous le coup d’une procédure parlementaire visant à mettre fin à son mandat, qui expire en 2023.