Le procès de l’opposant Karim Tabbou, figure de proue du mouvement de contestation qui secoue l’Algérie depuis plus d’un an, s’est ouvert mercredi matin à Alger.
Chef d’un petit parti d’opposition non enregistré, l’Union démocratique et sociale (UDS), M. Tabbou, 46 ans, est notamment « accusé d’incitation à la violence » et est en détention provisoire depuis fin septembre.
Il est devenu l’une des figures les plus populaires du « Hirak », le mouvement de protestation antirégime, et son portrait est régulièrement brandi lors des manifestations hebdomadaires.
Selon des journalistes sur place, la police a tenté de disperser un rassemblement de soutien organisé devant le tribunal de Sidi M’hamed, où se tient ce procès, et a procédé à plusieurs interpellations.
Avant de fonder l’UDS, M. Tabbou avait été de 2007 à 2011 premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), plus ancien parti d’opposition d’Algérie.
Si le Hirak n’a pas de structure formelle, Karim Tabbou en est l’un des visages et l’une des voix.
Placé en détention une première fois le 12 septembre 2019 après avoir été inculpé « d’atteinte au moral de l’armée » par un tribunal de Tipaza, à l’ouest d’Alger, il avait été remis en liberté le 25 septembre. A nouveau arrêté dès le lendemain, il a été inculpé cette fois d' »incitation à la violence » et une nouvelle fois incarcéré.
Plusieurs dizaines de personnes restent poursuivies et en détention dans le cadre du « Hirak », selon les organisations de défense des droits humains, leur nombre précis étant difficile à établir en raison des remises en liberté et des interpellations qui se succèdent concomitamment.