aminata gbane, Author at Journal du niger - Page 18 sur 28

L’intervention militaire turque en Lybie doit inquiéter ses voisins (experts)

Des experts expliquent pourquoi les voisins de la Libye ont raison de s’inquiéter suite à l’annonce d’un déploiement militaire turc dans ce pays.Le Président Turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé dimanche soir le début du déploiement de soldats turcs en Libye, conformément au feu vert donné par le parlement la semaine dernière.  L’enjeu de cette intervention est de sauver le régime du Premier ministre, Fayez al-Sarraj reconnu par la communauté internationale, mais contesté par une coalition de forces politico-militaires menées par le maréchal Khalifa Haftar, leader de l’Armée nationale libyenne (ANL)  autoproclamée basée à Benghazi, dans l’est du pays.

Ce militaire aux méthodes parfois violentes et expéditives qui ambitionne d’être l’homme fort de la Libye est activement soutenu par l’Egypte, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, trois puissances farouchement hostiles aux nouvelles ambitions de puissance que manifeste depuis quelques années la Turquie dans le monde arabe et musulman.

Ce déploiement militaires turc en Libye fait suite à plusieurs déclarations récentes du président turc annonçant sa disposition à soutenir le gouvernement Saraj, s’il en faisait la demande. Il fait surtout suite à la signature fin novembre dernier à Istanbul d’un accord de coopération militaire, sécuritaire et maritime entre la Turquie et le gouvernement Saraj qui permet à ce dernier de faire appel à l’aide militaire turque.

Selon Ankara, cet accord est censé « renforcer les liens entre les deux armées ». « Nous protégerons les droits de la Libye et de la Turquie dans la Méditerranée orientale », avait notamment déclaré Erdogan dans la foulée de la signature de cet accord à la télévision turque, ajoutant que « nous sommes plus que prêts à apporter tout le soutien nécessaire à la Libye ».

Selon le politologue Jalel Hachraoui, chercheur à l’Institut néerlandais des relations internationales de la Haye, interrogé par APA, cette intervention a des raisons circonstancielles.

« La Turquie a constaté en 2019 que les diplomaties occidentales, en tout cas européennes, étaient excessivement assujetties à leur amitié avec les Etats du Golfe, en premier lieu, les Emirats Arabes Unis qui nourrissent un objectif de suprématie totale en Libye », explique t-il. Selon lui, les Européens et les Etats du Golfe  qui  n’auraient pas réussi militairement en Libye ont manqué de pragmatisme. Ce qui constitue une opportunité pour la Turquie.

« Le fait de voir un Etat non arabe extérieur à l’Afrique du nord, non occidental et anti-européen arriver et affirmer une présence militaire ouvertement visible en Libye constitue une sorte d’humiliation pour les Européens », estime Jalel Hachraoui.

L’intérêt de la Turquie pour la Libye n’est pas nouveau, soutient le journaliste algérien spécialiste en défense et sécurité Akram Kharief. A son avis, la Turquie et la Libye ont des liens historiques qui remontent à l’époque ottomane, quand ce vaste pays de Afrique du nord était une province de l’empire ottoman. Les deux pays sont aussi liés par des liens commerciaux importants  depuis plusieurs années.

« Depuis l’insurrection en Libye contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011, la Turquie s’est beaucoup rapprochée du courant des Frères musulmans en Libye. A travers cette proximité, Erdogan qui ambitionne d’étendre l’influence turque là où cela est possible se crée une alliance de taille dans le jeu inter-libyen, les Frères musulmans libyens étant un des soutiens importants du gouvernement de Saraj. Ce qui peut aussi lui servir au plan interne. Il a échappé à un coup d’Etat. En intervenant en Libye, il essaie de renforcer au maximum son pouvoir et une victoire dans ce pays serait pour lui un triomphe qu’il n’hésitera pas exploiter à des fins politiques internes», analyse Hachraoui.

Très critiquée par une bonne partie de la communauté internationale, l’ONU et l’Union africaine en tête, l’intervention militaire turque est suivie avec beaucoup d’inquiétudes par les voisins nord-africains et sahéliens de la Libye. « Le fait d’avoir un pays stable, unifié et doté des attributs d’un État fort peut aider à réduire le phénomène du trafic des armes et empêcher le développement des zones de repli aux groupes armées qui se trouvent au Sahel. La stabilité de la Libye est donc de ce point de vue très importante pour ses voisins. Il est donc normal qu’ils s’inquiètent des conséquences éventuelles d’une intervention militaire dont personne ne peut augurer de l’issue», estime Akram Kharief.

Pour Jalel Hachraoui, ces inquiétudes sont légitimes aussi, d’autant plus que l’intervention turque en Libye peut provoquer l’entrée en guerre des autres puissances étrangères qui soutiennent le maréchal Haftar:  l’Egypte, l’Arabie Saoudite mais surtout les Emirats arabes dont l’engagement militaire est notoire, avec notamment des frappes aériennes fréquentes  en faveur de leur favori. « Le conflit inter-libyen a déjà profondément divisé le pays. Voir la Libye devenir le terrain d’affrontement des armées suréquipées de pays comme la Turquie ou les Emirats par exemple ne fera qu’aggraver la situation et pourra provoquer une ruée d’acteurs de toute sorte, y compris des groupes jihadistes. Ils sont déjà présents dans le pays et au Sahel voisin et ils pourraient rapidement être tentés par faire de la Libye un nouveau refuge, mais aussi un territoire majeur de jihad comme ils l’ont fait en Syrie et en Irak avant la chute du Califat autoproclamé de l’Etat islamique entre 2014 et 2019 », prévient Jalel Hachraoui.

Le maire de la commune de Kabléwa libéré contre une rançon

Au Niger, le maire de la commune de Kabléwa, dans la région de Diffa, a été libéré par ses ravisseurs samedi soir 4 janvier. Abari El Hadj Daouda et sa femme avaient été enlevés le 19 octobre dernier par des hommes armés non identifiés.

Abari El Hadj Daouda est rentré chez lui, ce dimanche matin, et a pu retrouver sa famille et ses proches. Tarinou Daouda est ému, car son frère est de retour, depuis quelques heures, avec sa femme, après avoir passé plus de deux mois aux mains de ses ravisseurs.

« C’est toute la famille qui est là, en pleurant, en dansant… C’est un accueil chaleureux », dit-il.

Le 19 octobre dernier, à la nuit tombée, des hommes armés encerclent la maison du maire. Ils réveillent sa femme et les emmènent tous les deux.

On ne sait pas qui sont les ravisseurs, mais Tarinou Daouda y voit l’empreinte des jihadistes de Boko Haram, actifs autour du lac Tchad. La pratique de l’enlèvement, nous dit-il, est courante dans la région.

Selon ses proches, Abari El Hadj Daouda est rentré en bonne santé, mais sa femme est malade. Le couple n’a apparemment pas été maltraité, mais les conditions de détention ont été difficiles.

« Ils ont été bien traités, mais les conditions de détention sont difficiles… déjà l’eau, les moustiques, le froid, le vent… donc quand tu quittes ta maison, ce n’est pas le luxe ; il n’y a rien, quoi », a ajouté Tarinou Daouda.

Qu’est-ce qui a rendu possible cette libération, après plus de deux mois de détention ? La famille affirme ne pas avoir eu de contact avec l’État et avoir payé une rançon aux ravisseurs, sans en dévoiler le montant, avec la participation de tous les proches, amis et connaissances du couple.

Joint par RFI, le journaliste indépendant Seidik Abba, auteur du livre « Voyage au coeur de Boko Haram » affirme que les enlèvements contre rançons sont devenus quasi-quotidiens, dans cette région du Niger.

« Les autorités semblent avoir laissé le règlement de la question entre les ravisseurs et les familles. On peut comprendre que les forces de défense et de sécurité soient mobilisées par plusieurs fronts parce que le Niger fait face à une situation au nord-ouest avec la frontière avec le Mali, au sud-est, avec Boko Haram et le Nigeria, mais aussi au nord avec la Libye. Les forces de défense et de sécurité sont donc très mobilisées et du coup, on a l’impression que sur la question des rançons, il n’y a pas un engagement très clair et très déterminé de l’État. Ce sont les familles qui, aujourd’hui, fortes d’une autre solution, sont obligées de se cotiser – et souvent les personnes qui sont membres de la famille et qui sont à l’extérieur sont également mises à contribution – pour rassembler les sommes d’argent, car il n’y a pas d’autre alternative que le payement de la rançon », explique-t-il.

Le ministre Brigi Rafini visite trois centres de santé à Maradi

Le premier Ministre Brigi Rafini a effectué, dimanche 05 Janvier 2020, une visite dans trois centres de santé de Maradi, notamment l’hôpital de Référence, l’hôpital Ophtalmologique Makkah et le centre Mère et Enfant de Maradi. Il était accompagné du Ministre de la Santé Publique, Dr Illiassou Idi Mainassara, de plusieurs ministres et députés.
La première étape de cette visite a conduit le chef du gouvernement à l’hôpital de Référence, un joyau monobloc de 550 lits. Cet hôpital qui n’a pas encore démarré ses activités dispose déjà de 90 médecins et paramédicaux. Il a visité les différents compartiments qui le composent dont entre autres le bloc ORL, le bloc opératoire, le laboratoire, le service de réanimation, les salles d’imagerie, les salles d’hospitalisation. A toutes ces étapes, il a eu droit à des explications des spécialistes.
L’hôpital Makkah, nouvellement construit, et l’un des meilleurs de la sous-région, a été la deuxième étape de cette visite. Là aussi, la visite guidée a permis au premier ministre de se rendre compte des moyens dont dispose ce centre pour diverses prises en charge des maladies des yeux.
Au sein de cet hôpital qui est déjà fonctionnel, un institut ophtalmologique ouvrira bientôt ses portes pour la formation des étudiants en ophtalmologie.
Au centre Mère et Enfant de Maradi, le chef du gouvernement  a visité le service de néonatalogie qui prend en charge les enfants prématurés. Il a aussi visité le nouvel local dédié à la pédiatrie, toujours dans ce centre.
A l’issue de ces visites, le premier ministre s’est déclaré très agréablement surpris à l’hôpital de Référence par le matériel de dernière génération qu’il a trouvé.
« Maradi dispose désormais d’un outil de référence, d’excellence parce que la capacité est très grande. Nous sommes pressés de voir cet hôpital démarrer ses activités » a-t-il dit.
Toutefois, il a affirmé qu’il y a de petits réglages à faire sur le plan administratif et technique. Mieux, il estime que cet hôpital sera à coup sûr une référence sous régionale puisqu’il est pour le moment le seul, ce qui constitue une fierté pour la région de Maradi.
Sur l’hôpital ophtalmologique Makkah de Maradi, Brigi Rafini a soutenu que c’est là aussi une autre prouesse, un hôpital avec du matériel sophistiqué qui constitue aussi une référence sous régionale. Selon le Premier Ministre, l’idée de la création de l’institut au sein de cet hôpital est la bienvenue du fait qu’au Niger il n’y a pas assez de spécialistes en ophtalmologie. « Nous avons besoin d’un staff assez étoffé » a-t-il déclaré.
Pour lui, le centre Mère et Enfant est un centre qui fonctionne très bien. « L’extension de la pédiatrie va certainement permettre la prise en charge des enfants en provenance d’autres régions vu la capacité et les prestations » a-t-il dit.
Enfin, le Premier Ministre a exprimé toute sa satisfaction de constater que Maradi est en train de se transformer en un pôle médical de référence très important qui va servir toute la sous-région.
« Nous sommes fiers de ce que nous avons vu, et certainement dans un très court terme, les yeux seront braqués sur Maradi au point de vue santé » a-t-il conclu.

Le Niger fait désormais partie du Conseil de sécurité de l’ONU

Le Niger a officiellement fait son entrée au Conseil de sécurité des Nations Unies, l’organe chargé de veiller sur la paix et la sécurité internationale, ce 1er janvier 2020, en tant que membre non permanent au titre de la zone Afrique pour une durée de deux ans.

La cérémonie protocolaire de levée du drapeau s’est donc tenu le jeudi 1er janvier.

Abdou Abarry, l’ambassadeur du Niger à l’ONU, a indiqué lors de la cérémonie, que durant son mandat, les priorités du pays seraient articulées autour de préoccupations nationales, sous-régionales et régionales notamment « la lutte contre le terrorisme, les questions de paix et de sécurité, l’impact du changement climatique sur les questions de sécurité et de développement, la situation des femmes et des enfants dans les conflits armés« .

Par ailleurs, « Le Niger marque sa disponibilité et son plein engagement à travailler avec les autres membres du Conseil à la recherche de solutions consensuelles aux défis multiples auxquels notre monde est aujourd’hui confronté« , a-t-il ajouté.

 

Niger : Les partis politiques informés sur le déroulement de l’enrôlement biométrique

La Commission Électorale Nationale Indépendante(CENI), a organisé ce vendredi 3 janvier à Niamey, une rencontre d’information et d’échange sur l’enrôlement biométrique au Niger à l’intention des Partis Politiques.

Cette rencontre de la CENI avec ses partenaires majeurs que sont les partis politiques se veut un cadre opportun d’information et d’échange en vue de faire le point sur le déroulement de l’enrôlement biométrique en cours dans notre pays. L’enrôlement biométrique a démarré, le 15 octobre 2019, avec le déploiement du personnel (7000 agents) et de 3.500 kits dans 147 communes de la Zone N°1 Constituée des régions d’Agadez, Dosso, Tahoua et Tillabéry.

Dans son intervention, le président de la CENI Mr. Issaka Souna s’est félicité de l’enthousiasme et de la promptitude des participants suite à l’acceptation de l’invitation « est une parfaite illustration du grand intérêt que vous accordez en permanence à l’organisation d’élection transparentes, justes et équitables et partant, à l’enracinement de la démocratie dans notre pays », a-t-il indiqué.

Le président de la CENI , de rappeler que des audiences foraines avaient été initiés dont l’objectif est d’assurer l’obtention au profit du plus grand nombre possible de citoyens des pièces d’état civil permettant d’améliorer et de sécuriser l’inscription sur le fichier électoral biométrique .
Selon Mr. Issaka Souna, A date, 2.592.491 d’actes ont été remis aux bénéficiaires, soit un taux de 80,72%.
« Après l’évaluation de cette étape, la CENI s’est proposée de poursuivre ces audiences foraines. Les corrections nécessaires sont en cours pour améliorer l’impact en particulier dans 4 régions dont 16 communes considérées à risques avec l’appui du PBF (Fonds des nations unies pour la consolidation de la paix) », a fait savoir le président de la CENI.

Le premier responsable de la CENI a par la suite ajouté que les données issues de cette première phase sont en cours de traitement au Centre National de Traitement des données(CNT). Ces données sont provisoires et seront confrontées par adjudication en cours.
‘’En dépit des difficultés relevées (Pannes de Kits, la démission de certains agents, problèmes logistiques, etc.) au démarrage de ce processus, l’enrôlement se déroule aujourd’hui de façon satisfaisante’’, a-t-il annoncé.

Toutefois, précise –t-il, en raison de la dégradation de la situation sécuritaire en particulier dans la région de Tillabéry, la CENI a, en rapport avec le Ministère de la Défense Nationale, celui chargé de la Sécurité Publique apporté des réaménagements au plan initial destinés à la conduire les opérations d’enrôlement dans l’aire 5 avec efficacité.
‘’La CENI, s’est donnée les moyens d’assurer l’enrôlement de tous les citoyens remplissant les conduites requises. « La CENI réitère son appel à tous les acteurs pour que le cycle électoral et l’enrôlement en particulier bénéficient de l’appui actif et soutenu de tous’’, a-t-il conclu.
Après l’intervention du président de la CENI, les participants ont eu droit à une présentation du mode opératoire du processus d’enrôlement ensuite une phase  d’échange est ouverte entre eux pour  plus d’éclaircissement.

Message à la nation du président de la République, Issoufou Mahamadou à l’occasion du nouvel an

RÉPUBLIQUE DU NIGER
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FRATERNITÉ TRAVAIL PROGRÈS

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MESSAGE A LA NATION DU PRESIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT
SON EXCELLENCE MONSIEUR ISSOUFOU MAHAMADOU
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A L’OCCASION DU NOUVEL AN

 

Niamey, le 31 décembre 2019

Nigériennes,
Nigériens,
Mes Chers Concitoyens,

31 Décembre 2011- 31 Décembre 2019, c’est la neuvième fois que j’ ai l’ honneur de m’ adresser à vous à l’ occasion du nouvel an. Les années passent, chacune avec sa somme de joie et de peine. Il en est ainsi de l’ année 2019 qui s’ achève dans quelques heures et qui  aura malheureusement été marquée par la recrudescence des attaques terroristes dans les pays du Sahel dont le Niger occasionnant des pertes en vies humaines tant dans les rangs des Forces de Défense et de Sécurité que des populations civiles.

Je saisis la présente occasion pour m’incliner, à nouveau, devant la mémoire de nos illustres soldats morts héroïquement les armes à la main, morts en martyrs pour la défense de la patrie. Leur sacrifice ne sera pas vain car, plaise à Dieu, nous gagnerons cette guerre. D’ abord parce que nous en avons la volonté, ensuite parce que nous en avons les moyens. Nos objectifs politiques sont clairs : protéger nos institutions démocratiques en évitant qu’ une chape de plomb tombe sur le pays, protéger son intégrité, assurer la sécurité des personnes et des biens. Si nous avions des moyens autres que la guerre pour réaliser ces objectifs politiques, nous y aurions eu recours. Par conséquent nous mobiliserons toutes nos ressources stratégiques pour vaincre le terrorisme. L’ année 2020 sera un tournant dans cette lutte contre l’ obscurantisme et l’ ignorance. Je sais compter sur vous, je sais compter sur vos prières, je sais compter sur nos forces de défense et de sécurité, je sais compter sur la mutualisation de nos moyens au niveau sous-régional et régional, je sais compter sur nos alliés pour chasser le terrorisme non seulement du Niger, mais de l’ ensemble du Sahel et du bassin du Lac Tchad

Mes Chers Concitoyens,

En dépit de l’ effort de guerre qui absorbe une part importante de nos ressources budgétaires, nous poursuivons la transformation du pays dans tous les domaines. En effet notre pays a enregistré des progrès et des succès au cours de l’ année écoulée et les perspectives pour 2020 sont bonnes. Il a aussi enregistré des victoires diplomatiques dont tous les nigériens sont fiers.

Ainsi, l’ un des plus grands succès de cette année 2019, fut la parfaite tenue de la 33ème Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine. Ce moment historique, a non seulement vu Niamey accueillir un nombre inédit de Chefs d’ Etat et de Gouvernement, mais a surtout été l’ occasion de lancer la phase opérationnelle de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine.
L’ histoire retiendra que notre pays a fait faire au continent un grand pas vers la réalisation de son unité sans oublier sa contribution dans la marche vers la monnaie unique de la CEDEAO dont il assure la présidence en exercice. Elle retiendra aussi que notre pays a été honoré par la communauté internationale qui l’ a désigné comme membre non permanent du conseil de sécurité des Nations Unies pour un mandat de deux (2) ans à partir du 1er Janvier 2020.

En 2020, nous mettrons tout en œuvre pour consolider et amplifier les succès que nous venons d’ enregistrer à travers l’ organisation du sommet de l’ Union Africaine, afin de faire du Niger un hub en matière de conférences internationales. Une structure sera bientôt créée à cet effet et se verra confier la tâche d’organiser les deux  plus importantes rencontres internationales que notre pays abritera l’ année prochaine: la conférence ministérielle de l’ Organisation de la Coopération Islamique (OCI), suivie de la célébration du cinquantenaire de la Francophonie.

Mes Chers Concitoyens,

Sur le plan économique, la croissance s’ est accélérée, passant de 5,2% en 2018 à 6,3% en 2019, faisant de notre pays la 9ème économie la plus dynamique d’ Afrique et la 17ème dans le monde. Cette croissance est portée notamment par la bonne production agricole, et les investissements considérables dans les projets structurants.

S’agissant de la campagne agricole 2019-2020, le gouvernement en a procédé à la pré évaluation. Les productions agricoles sont globalement satisfaisantes, malgré l’identification de quelques zones et populations affectées par le déficit céréalier et fourrager. Ces dernières seront comme cela a été le cas les années précédentes, assistées à travers un plan de soutien. Le gouvernement poursuivra ses efforts pour l’ atteinte de l’ objectif « faim zéro d’ ici 2021» ainsi que la réalisation de l’ objectif « zéro importation de riz en 2023 »  grâce notamment à la poursuite de la mise en œuvre de l’ initiative 3N, du compact MCC et de la réalisation du barrage de Kandadji.

L’ année 2019 a aussi vu la réalisation de grands travaux dans le cadre de la politique d’équipement de notre pays.

A titre d’exemple, nous pouvons citer les nombreuses infrastructures dont a été dotée la ville de Niamey dans le cadre de la 33ème Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine et de manière plus générale dans le cadre du programme Niamey Nyala : les travaux de modernisation de l’aéroport International Diori Hamani de Niamey, la réalisation de la voie express, la construction de plusieurs hôtels de haut standing, du centre de Conférences Mahatma Gandhi et de tant d’autres infrastructures.

Les autres régions du pays ont été également concernées par les transformations en cours, avec l’ inauguration de la route Tchadoua-Mayahi, la poursuite des travaux de la route Maradi-Madarounfa-Frontière du Nigeria, d’ Arlit-Assa maka-Frontière d’Algérie, les travaux du 3ème pont de Niamey, du pont Djibo Bakary à Farié, l’aménagement des périmètres irrigués de Birni N’Konni, les travaux du Programme de modernisation des Villes avec le Programme Tillabéri Tchandalo, de la voirie urbaine de Tessaoua, pour ne citer que ces exemples assez illustratifs de la volonté du Gouvernement de doter notre pays d’infrastructures qui accompagnent le développement. C’ est le lieu de féliciter les membres du Comité Tillabéri Tchandalo pour le travail abattu et la qualité des infrastructures mises à la disposition de la population.

 

Par ailleurs, cette année a aussi été marquée par le lancement de plusieurs chantiers, dont notamment celui de la construction du pipeline international Niger-Bénin, qui constitue le plus grand projet de l’ histoire de notre pays depuis son indépendance, avec un investissement de près de 4 milliards de dollars US entre 2019 et 2021. Ce projet va permettre de restructurer l’ économie du Niger, en faisant passer la part du pétrole dans le PIB de notre pays de 4%  aujourd’hui à 24% en 2022.

L’ année 2019 a vu la relance des travaux du barrage de Kandadji et le lancement des travaux des tronçons de route Zinder-Tanout, Agadez-embranchement Inguel et Sanam-Tahoua, ou encore les travaux de l’hôtel du Ministère des Finances à Niamey.

Le Gouvernement a aussi poursuivi la réalisation des infrastructures scolaires, hydrauliques et de santé dans l’ ensemble du pays, ainsi que les travaux d’ électrification rurale. Il a également créé des milliers d’ emplois pour les jeunes.

Mes Chers Concitoyens,

L’année 2020, la dernière année pleine de mon deuxième mandat, sera celle de la consolidation de nos acquis. Plaise à Dieu, au cours de cette année, nous allons poursuivre la réalisation des infrastructures en cours, et lancer de nouveaux chantiers.

Ainsi, en plus de la relance des travaux de la route Diffa-frontière avec le Tchad, seront lancées les nouvelles routes suivantes : Tahoua – Tamayya, Loga-Doutchi, Dosso-Bela, Margou-Gaya, Tamaské-Tahoua, Arlit-Agadez et Mainé-Gaidam. De plus, nous poursuivrons la mise en œuvre du Programme de modernisation des villes avec le Programme Diffa N’Glaa, et de tant d’autres chantiers de construction de routes urbaines et rurales pour désenclaver davantage les villes et les villages. Le programme Niamey Nyalla se poursuivra avec l’ aménagement de la vallée de la culture et de la corniche.

Tous ces travaux permettront de créer des emplois notamment au profit des jeunes, et de redistribuer des revenus.

C’est dans cette perspective que la loi de finances 2020 a été adoptée . Elle prend en compte les choix stratégiques du Gouvernement qui s’inspirent des engagements du Programme de Renaissance. En effet, cette loi de finances vise à poursuivre les efforts en matière de sécurité, consolider nos institutions démocratiques, renforcer notre stabilité économique, accélérer la cadence dans la mise en œuvre du Plan de Développement Économique et Social 2017-2021 plus particulièrement en poursuivant  poursuivre la mise en œuvre de l’Initiative 3N, consolider les efforts en matière de réformes économiques et financières et en promouvant les secteurs sociaux de base.

En 2020, le Gouvernement espère atteindre une croissance économique de l’ordre de 6%. Quant à l’inflation, elle serait maintenue en dessous de la norme communautaire de l’UEMOA fixée à 3%. D’ ores et déjà notre pays satisfait les 6 critères de convergence (déficit, taux d’ inflation, réserves extérieures, couverture du déficit par la banque centrale, endettement, ratio de la masse salariale par rapport aux recettes fiscales) exigés pour le lancement de la monnaie unique de la CEDEAO. Le Niger sera présent au rendez-vous historique de 2020 pour le lancement de cette monnaie et le Niger donne donc l’ exemple.

Permettez moi de rappeler que la loi de finances 2020 met un accent particulier sur les dépenses d’investissement avec un taux de 50%, soit le taux d’ investissement le plus élevé des pays de l’ UEMOA . Dans le même sens, il est prévu de mettre en place un Fonds destiné à la promotion des Petites et Moyennes Entreprises et industries du Niger.

Ce qui constitue en soi à la fois une innovation et une avancée significative dans notre volonté de bâtir au Niger un secteur privé et un secteur industriel dynamiques et viables.

Nous avons les moyens de créer les conditions de l’avènement de véritables capitaines d’industrie au Niger. J’en appelle donc à la proactivité du monde des affaires et des acteurs économiques à tous les niveaux pour l’appropriation de cette initiative.

En même temps, il s’agit de motiver les jeunes à entreprendre et à renforcer les capacités de notre secteur privé.

Ces jeunes pleins d’initiatives, pleins de talent et d’ingéniosité méritent d’être accompagnés. Ils ont les ressources pour contribuer à l’émergence de notre pays grâce à leur génie propre qui s’exprime à travers les start-ups et les idées nouvelles dont ils font montre à l’occasion des différents concours e-takara.

Je note, pour m’en féliciter, qu’à l’occasion de Tillabéri Tchandalo, en plus du concours destiné aux seniors, une compétition dédiée aux juniors a été organisée. C’est une initiative que je salue et encourage.
Le Gouvernement œuvrera aussi à la poursuite des efforts en matière de climat des affaires. En effet, notre pays a effectué des progrès importants en 2019, avec 11 places gagnées dans le dernier classement Doing Business de la Banque Mondiale. Nous comptons ainsi nous rapprocher un peu plus du top 50 de ce classement, grâce à l’ implémentation prochaine de nouvelles réformes en 2020.

Mes Chers Concitoyens,

L’année 2020 sera une année électorale. Sur la base du calendrier électoral défini par la CENI, les élections locales se tiendront le 1er Novembre 2020, suivies du 1er tour de l’ élection présidentielle couplé aux législatives le 27 Décembre 2020 et ensuite du  2ème tour de la présidentielle le 20 Février 2021. Je salue les dispositions prises par la CENI pour élaborer un fichier électoral biométrique dans les délais convenus, afin de tenir les différents scrutins à date.

Pour sa part, le Gouvernement est instruit pour l’ accompagner en lui fournissant les moyens nécessaires pour accomplir sa mission avec l’efficacité et la transparence attendues par tous.

Je vous demande de faire de ces élections les vôtres, donc inscrivez-vous massivement sur les listes électorales.

Par ailleurs, je renouvelle mon appel à la classe politique en vue d’ un dialogue sincère qui créera les conditions d’ organisation d’ élections à la satisfaction de tous.

Nous conforterons ainsi nos institutions démocratiques conformément à l’ engagement que j’ ai pris dans le programme de renaissance. Comme en matière d’ intégration, mon vœu le plus cher est que le Niger continue à être cité comme un modèle de démocratie affirmée sur le continent qui a fait de la défense des valeurs démocratiques une des priorités de l’ agenda 2063, l’ agenda de l’ Afrique que nous voulons au moment où sera fêté le 1er centenaire de la création de l’ OUA.

Mes Chers Concitoyens,

L’ année 2020 sera un tournant décisif pour notre pays. Les défis sont énormes, mais je sais que grâce à la détermination et à l’ ambition de notre peuple, nous continuerons à les relever, afin de progresser vers l’ avènement d’un Niger émergent, un Niger tel que j’ ai souhaité qu’ il soit dans mon discours d’ investiture le 2 Avril 2016 et tel que je souhaite qu’ il soit le 2 Avril 2021 au moment où, grâce à Dieu, je passerai le relais au Président que vous aurez élu.

Bonne et heureuse année 2020 à toutes et à tous
Que Dieu bénisse le Niger et son peuple
Je vous remercie.

124 réfugiés évacués de la Lybie vers le Niger

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé mercredi avoir évacué 124 réfugiés de la Libye vers le Niger.

« Nous leur souhaitons une bonne année qui s’annonce, et nous nous efforcerons au cours des prochains mois d’aider les réfugiés les plus vulnérables à quitter la Libye pour se mettre en sécurité », a déclaré l’organisation onusienne.

Des milliers de migrants clandestins, pour la plupart Africains, choisissent de traverser la mer Méditerranée à partir de la Libye pour gagner l’Europe en raison du chaos qui règne dans ce pays d’Afrique du Nord depuis 2011.

D’après le HCR, il y aurait près de 4.200 personnes actuellement retenues dans les centres de détention libyens, dont il réclame régulièrement la fermeture.

Arrestations à Niamey de plusieurs agents et collaborateurs d’une clinique de la place

La Police Nationale a procédé lundi 30 décembre à Niamey sur instruction du Ministère de la santé Publique à l’interpellation et arrestation de plusieurs agents et collaborateurs d’une clinique qui opère ses activités clandestinement.

Selon les explications du Ministre de la Santé Publique Dr. Idi Illassou Maïnassara lundi 30 décembre 2019, cette clinique qui a déporté ses activités dans une maison privée du promoteur a été fermée il y a quelques semaines de cela par le ministre de la santé publique pour certains manquements.

La descente de la Police a permis de surprendre en flagrant délit des agents de santé et le promoteur. « Tous ont été arrêtés, présentement ils sont dans les mains de la police judicaire, les investigations continuent pour arrêter tous les complices », a –t-il ajouté.
Les patients sont référés dans les centre de santé les plus proches où ils continuent de subir les soins.

Depuis quelques années le ministère en charge de la santé a engagé de vastes opérations  de contrôle de conformité et a procédé par la même occasion à la fermeture de plusieurs structures de santé pour manquement dans l’application des règlements en la matière, rappelle –t-on.

Le Niger renforce sa loi réprimant la torture et autres traitements inhumains

Le Conseil des Ministres réuni, le vendredi 27 décembre 2019, sous la présidence du Président de la République Issoufou Mahamadou, a adopté la loi portant modifications du code pénal au Niger en renforçant les dispositions réprimant la torture et autres peines ou traitements inhumains ou dégradants.

Ces modifications du code pénal visent à se conformer à la convention de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la lutte contre la torture et les traitements inhumains et à la constitution nigérienne qui consacre la sacralité de l’être humain.
Elles visent également à ‘’satisfaire opportunément aux recommandations issues du dernier passage du Niger devant le Comité des Nations Unies contre la torture. Ce projet de loi modifie ainsi le code pénal en y insérant une section relative aux actes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants’’ explique le communiqué du conseil des Ministres dont l’ANP a reçu copie.

Ces modifications interviennent après que le gouvernement ait constaté que ‘’le code pénal nigérien n’incrimine pas de façon spécifique la torture telle que définie dans la Convention contre la torture. Il s’agit donc à travers le présent projet de loi d’intégrer dans la législation interne les dispositions pertinentes de ladite Convention’’ indique toujours le même communiqué.

Niger : 14 militaires tués dans une attaque dans l’ouest

Quatorze militaires ont été tués mercredi dans une attaque de « terroristes lourdement armés » dans la région de Tillabéri, dans l’ouest du Niger, a annoncé jeudi le ministère nigérien de l’Intérieur dans un communiqué.

« Un convoi composé d’éléments de la gendarmerie et de la garde nationale escortant des équipes chargées de l’enrôlement électoral dans la commune de Sanam (département d’Abala) a été victime d’une embuscade tendue par des terroristes lourdement armés », selon le communiqué.

« A l’issue d’une bataille acharnée, plusieurs morts et blessés ont été enregistrés. Côté ami : sept gendarmes et sept gardes sont décédés. Un garde est porté disparu », selon le communiqué.

« L’ennemi quant à lui, a subi de nombreuses pertes », assure le ministère, sans préciser leur ampleur.

C’est dans cette même région de Tillabéri, proche du Mali, que 71 soldats nigériens ont été tués le 10 décembre, la pire attaque depuis le regain des attaques jihadistes en 2015 dans ce pays sahélien pauvre, revendiquée par l’Etat islamique.

Selon le ministère de l’Intérieur, l’équipe des agents d’enrôlement « a été sécurisée et a regagné Sanam en bonne santé ».

Cette équipe opérait pour le compte de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), qui doit organiser des élections générales (présidentielle et législatives) fin 2020.

Tout le Sahel – en particulier le Mali, le Niger et le Burkina -, est désormais visé par les assauts de plus en plus audacieux de groupes islamistes, en dépit du renforcement des armées locales et de la présence de 4.500 militaires français de la force antiterroriste Barkhane.

Le Burkina Faso observait jeudi son deuxième jour de deuil national après une attaque jihadiste qui a fait 42 morts dans le nord du pays, la pire depuis cinq ans.

Le président nigérien Mahamadou Issoufou avait annoncé dimanche, lors de la visite du président français Emmanuel Macron, que les pays du Sahel et la France lanceront « un appel à la solidarité internationale » durant un sommet à Pau (sud-ouest de la France) le 13 janvier consacré à la lutte contre les groupes jihadistes.