7 Avril 2011 – 7 Avril 2020 cela fait 9 ans que vous m’avez fait l’honneur de présider aux destinées de notre pays. Ce neuvième anniversaire intervient dans un contexte caractérisé par une double crise : crise sécuritaire et crise sanitaire. La gravité et l’ampleur de cette dernière peuvent amener à penser que la situation ne se prête pas à l’exercice de la présentation annuelle du bilan de la mise en œuvre du Programme de la Renaissance. J’ai décidé, malgré tout, de procéder à cet exercice pour deux raisons : d’abord je tiens à honorer ma promesse ; ensuite il s’agit de garder espoir, l’espoir d’une sortie rapide de cette crise sanitaire afin de permettre à notre pays de reprendre le chemin de sa transformation.
Notre pays a en effet amorcé sa transformation. Son économie est classée parmi les économies les plus dynamiques du monde. De 2011 à 2019, sur 9 ans, elle a connu un taux de croissance moyen de 6% contre 4,2% pour la période 2000 à 2010. Cette croissance s’est traduite par un doublement du PIB en 2019 par rapport à son niveau de 2010. Le taux d’inflation a affiché une moyenne de 2% sur la période 2011-2019, en dessous de la norme communautaire de 3%. La mise en œuvre du Programme de Renaissance a été également marquée par une exécution budgétaire globalement satisfaisante. Grâce à la mise en œuvre des réformes structurelles dans le cadre de l’assainissement des finances publiques, la mobilisation des recettes fiscales a connu un nouveau dynamisme, notamment à partir de 2018. En moyenne annuelle, les recettes fiscales ont progressé de 11,27% depuis 2011. Au total c’est plus de 7.188 milliards qui ont été mobilisés sur la période.
En ce qui concerne les ressources extérieures, la mobilisation a également été significative. Ainsi, le montant annuel mobilisé est passé de 157,8 milliards en 2010 à 679,8 milliards de FCFA en 2019 et le total mobilisé sur la période s’élève à 4.358 milliards FCFA.
Au total, le montant cumulé des ressources internes et des ressources extérieures est de 11.546 milliards de 2011 à 2019. En pourcentage du PIB, les dépenses publiques affichent une moyenne de 26% au cours de la période 2011-2019. En valeur nominale, ces dépenses sont passées de 612,4 milliards de FCFA en 2010 à 1.620 milliards en 2019. Le cumul des dépenses de 2011 à 2019 s’élève à 11.253 milliards FCFA. Cela représente 78% des prévisions de programme de renaissance acte 1 et acte 2. Le taux de consommation annuel des crédits d’investissement est passé de 60,21% en 2010 à 82% en 2019. La performance dans la consommation des crédits s’explique par (i) la révision du code des marchés publics, (ii) l’accélération des procédures de mise en vigueur des projets ainsi que (iii) la mise en place du système de suivi de proximité sur le décaissement des projets et programmes.
La finalisation du processus de transposition des directives de l’UEMOA relatives aux lois des Finances à travers notamment l’adoption du budget programme, l’informatisation du budget, la bancarisation des salaires, la modernisation du contrôle des marchés publics, la modernisation du cadre institutionnel de gestion de la dette publique, la mise en place d’un compte unique du Trésor sont autant de reformes qui ont permis d’améliorer l’efficacité de la dépense. C’est la combinaison de la mobilisation des recettes internes et des ressources extérieures d’une part et l’efficacité de la dépense d’autre part qui ont permis l’amorce de la transformation du pays dans tous les secteurs. Le déficit budgétaire s’est établi à 3,9% en 2019. En tenant compte de la révision du PIB, le déficit s’établit à 2,6% soit un niveau inférieur à la norme de 3% fixée par l’UEMOA.
En valeur absolue, les IDE se sont chiffrés environ à 340 milliards de FCFA en 2019 contre 155 milliards en 2016.
Le montant cumulé des IDE s’élève à 2.892 milliards sur la période.
Un autre vecteur de promotion du secteur privé est la facilitation de l’accès au financement à travers la promotion de la bancarisation. En lien avec le développement de l’activité économique, les crédits à l’économie ont significativement progressé. Sur la période de mise en œuvre du Programme de Renaissance, les crédits à l’économie ont connu une progression moyenne de 10,3% en passant de 347 milliards de FCFA en 2010 à 946 milliards en 2019. Cette augmentation est principalement tirée par les crédits au secteur privé qui sont passés de 295 milliards de FCFA en 2010 à 817 milliards en 2019.
Grâce au dynamisme dans la création de la richesse et la mise en œuvre des politiques dans les différents secteurs socio-économiques, les indicateurs qui mesurent le niveau de vie de la population se sont améliorés. Le PIB par tête s’est accru de 40% sur la période 2010-2019. Entre 2011 et 2019, l’incidence de la pauvreté s’est nettement améliorée et la classe moyenne s’est renforcée.
MES CHERS CONCITOYENS,
Globalement, les allocations budgétaires sectorielles sont en cohérence avec les priorités fixées par le Programme de Renaissance.
Dans le cadre du deuxième mandat, la Renaissance Culturelle est la première de ces priorités.
Il en est ainsi parce que nous voulons moderniser la société, la politique et l’économie à travers la promotion de nos valeurs et en combattant les contrevaleurs. Il s’agit là d’un vaste chantier par rapport auquel l’essentiel reste à faire. La renaissance culturelle à travers la modernisation de la politique devrait contribuer à la consolidation des institutions démocratiques deuxième axe du Programme de Renaissance. En dépit de nombreux obstacles, les institutions ont été installées et surtout stabilisées. Elles ont fonctionné de manière régulière et leur performance a été améliorée en dépit de certaines insuffisances qu’on peut repérer çà et là. Cela se reflète notamment à travers leur capacité à lever l’impôt et l’efficacité de la dépense.
Par ailleurs, les efforts de notre pays en matière de gouvernance politique et économique lui ont valu d’être qualifié pour le programme Millenium Challenge des États Unis, très exigeant en la matière, et de bénéficier d’un financement d’un projet compact de 260 milliards FCFA.
En effet, sur 20 critères de bonne gouvernance politique et économique, notre pays avait un score satisfaisant sur 12 tout en accomplissant des progrès remarquables sur les 8 autres. L’amélioration de la gouvernance s’est traduite, par rapport à 2010, par un meilleur rang dans le classement de Transparency International.
La bonne gouvernance démocratique suppose aussi bien sûr le respect de la liberté de presse. L’engagement du gouvernement en la matière a permis d’améliorer le rang du Niger par rapport à la situation de 2010. Globalement, sur la base de l’évolution de l’indice de la liberté de presse calculé par Reporters Sans Frontières, le rang du Niger est passé de 104ème en 2010 à 66ème en 2019. L’engagement pris notamment à travers la signature de la déclaration de « la Montagne de la Table » a été honoré. La subvention allouée annuellement par l’État aux médias a été augmentée. Aucun journaliste n’est inquiété dans l’exercice normal de ses fonctions.
La liberté d’association est respectée comme en témoigne le nombre croissant de partis politiques, d’ONG et d’associations. Sur la période, les autorisations d’exercice ont été accordées à 1.233 ONG, 864 associations et 67 partis politiques. En ce qui concerne plus particulièrement les partis politiques, leur rôle est renforcé à travers l’augmentation de la subvention de l’État qui passe à plus d’un milliard de FCFA. La consolidation des institutions démocratiques passe également par le renforcement de la justice. C’est dans cet esprit que le Gouvernement a installé de nouveaux tribunaux ordinaires et spécialisés notamment le pôle économique et financier, mis en place une école de formation judiciaire et créé des agences spécialisées telles que l’Agence Nationale d’Assistance Juridique, la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées, l’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes et le Trafic Illicite des Migrants, la Haute Autorité pour la Protection des Données à caractère Personnel, l’Agence Centrale de Gestion des Saisies, de Confiscation, de Gel et de Recouvrement des avoirs, la Cellule Nationale de Coordination de la Ligne Verte, etc.
Tout ce cadre est sous-tendu par un arsenal juridique législatif et règlementaire et des politiques, des stratégies et plans d’actions appropriés. Ces efforts ont permis d’améliorer l’efficacité de notre système judiciaire, de réduire les facteurs de corruption et d’améliorer le rang du Niger en matière de gouvernance politique et de perception de la corruption. Cela a valu au Niger le prix de la lutte contre la traite des personnes en 2019, prix décerné par l’Union Européenne, la CEDEAO et le Centre International des politiques Migratoires. De même le respect des engagements internationaux a valu à notre pays d’être cité comme un « modèle de bonnes pratiques » en matière de respect de droits humains lors de la 17ème session du Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies. En ce qui concerne la gouvernance administrative, les réalisations ont porté sur les réformes institutionnelles et les outils de gestion. Pour moderniser l’administration nigérienne, la Politique Nationale de Modernisation de l’État (PNME) et son plan d’actions ainsi que le Programme Intégré de Modernisation de l’Administration Publique (PIMAP) ont été adoptés et un dispositif de suivi-évaluation de l’action gouvernementale mis en place. Dans le domaine de la décentralisation, les efforts ont porté principalement sur le processus de transfert des compétences et des ressources ainsi que le renforcement des capacités des Collectivités Territoriales. Un transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux communes et régions a été opéré. Les domaines concernés par le transfert sont l’éducation, la santé, l’hydraulique et l’environnement.
Par ailleurs, la promotion et l’autonomisation des femmes ont été au centre des préoccupations du gouvernement. Ainsi, la loi sur le quota réservé à l’un ou l’autre des genres, a connu deux révisions durant la période, faisant passer les quotas relatifs aux postes nominatifs et électifs, respectivement, de 15 à 25 puis 30% et de 10 à 15 puis 25%. Une politique nationale Genre, consacrant la transversalité de cette préoccupation et une politique nationale sur l’autonomisation de la femme ont été développées, facilitant la mobilisation de ressources pour le développement de programmes orientés principalement en direction des femmes rurales et des filles déscolarisées, qui ont eu pour effet, entre autres, la réduction des mariages précoces et le maintien de la jeune fille à l’école. La consolidation des institutions démocratiques suppose des élections démocratiques, libres et transparentes. Dans cette perspective, une CENI permanente a été mise en place et notre pays se dote pour la première fois d’un fichier biométrique dont la confection est très avancée. C’est l’occasion de rappeler une autre promesse qui sera tenue : celle de ne pas me présenter à l’élection présidentielle prochaine conformément à la constitution. Sur le plan diplomatique nos institutions ont enregistré des succès sans précédent.
La crédibilité de notre pays et la confiance de ses partenaires ont été renforcées. Cela s’est traduit notamment par l’implication du Niger dans les grands agendas internationaux et régionaux, l’augmentation des investissements directs étrangers et le renforcement des programmes d’appui budgétaire. L’élection du Niger comme Membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2020-2021, ma désignation comme champion de la zone de libre-échange continentale, comme président de la commission climat pour le sahel et comme président de la CEDEAO, l’organisation de plusieurs rencontres à Niamey à l’image du Sommet extraordinaire de l’Union africaine de juillet 2019 et la signature de plus de 540 accords ou conventions avec les partenaires sont une parfaite illustration de cette crédibilité retrouvée. Par ailleurs notre pays se distingue par une forte présence dans les opérations de maintien de la paix en Afrique, illustrée à travers la participation aux missions des Nations Unies pour la stabilisation de la Côte d’Ivoire (ONUCI), du Mali (MINUSMA), de la Centrafrique (MINUSCA) et de la République Démocratique du Congo (MONUSCO). La carte diplomatique et consulaire a connu un élargissement avec la création de nouvelles représentations. Parallèlement de nouvelles ambassades et de nouveaux consulats ont été ouverts à Niamey par des pays amis. La force de nos institutions démocratiques et républicaines se mesure aussi dans la réalisation des objectifs sectoriels du programme de renaissance : secteurs de la sécurité, des infrastructures, de l’I3N, de l’eau, et de l’assainissement, des secteurs sociaux de base (éducation et santé) et de l’emploi.
MES CHERS CONCITOYENS,
Dans un contexte sécuritaire sous régional caractérisé par un ensemble de menaces liées à la crise Libyenne, au terrorisme et au crime organisé dans la région du Sahel et dans le bassin du lac Tchad, les efforts entrepris par le gouvernement ont eu pour but de préserver l’intégrité du territoire et la sécurité des personnes et des biens. Ces efforts ont porté notamment sur le renforcement des capacités opérationnelles des Forces de Défense et de Sécurité, la coopération militaire, la promotion de la paix et la lutte contre la migration clandestine. C’est ainsi qu’en moyenne 17% des ressources budgétaires ont été consacrés à la sécurité sur la période contre 10% prévus. Il s’est agi de recruter, de former, d’entraîner, d’équiper notamment en vecteur aérien nos soldats et de mettre sur pied une armée considérée aujourd’hui, à juste titre, comme l’une des meilleures de la sous-région. Le renforcement des capacités humaines et matérielles des FDS a permis un meilleur maillage du territoire national et a facilité le déploiement des unités dans les zones sensibles. Par ailleurs, les conditions de vie et de travail des FDS ont été améliorées à travers la révision du cadre juridique définissant leurs statuts respectifs. Plusieurs opérations militaires ont été organisées dans le bassin du lac Tchad, dans le Djado et sur les frontières avec le Mali et le Burkina Faso.
Notre combat contre le terrorisme a fait de nombreuses victimes civiles et militaires que nous déplorons mais nous devons être fiers de constater que la sécurité de notre territoire reste globalement toujours assurée alors que de tous les pays de la région le Niger est celui qui se bat sur le plus de fronts : de la frontière Libyenne à celle du Mali, de la frontière du Burkina à celle du Nigéria et du Tchad. Notre pays a joué un rôle important dans la mise en place et l’opérationnalisation de la Force Mixte Multinationale qui lutte contre Boko Haram dans le bassin du lac Tchad ainsi qu’à celles de la Force Conjointe du G5 Sahel. C’est le lieu de saluer la présence à nos côtés des pays amis comme la France (à travers la force Barkhane) et les États Unis d’Amérique. C’est également le lieu de saluer la mise en place, à l’occasion de la rencontre de Pau, de la coalition de lutte contre le terrorisme au Sahel. Dans la perspective de la mise en place de cette coalition, l’opération Takuba dans laquelle interviendront d’autres pays amis Européens, la contribution annoncée de l’Union Africaine et de la CEDEAO, permettront de renforcer nos capacités opérationnelles de combat contre le terrorisme. C’est également le lieu de mentionner les résultats obtenus par notre pays dans la mise en œuvre de son plan de lutte contre la migration clandestine. Enfin permettez-moi de saluer la mémoire de tous nos soldats tombés sur le champ d’honneur. Que leur âme repose en paix. Le Gouvernement a décidé de mettre en place un waqf pour que leurs ayants droits puissent continuer à vivre dans la dignité.
MES CHERS CONCITOYENS,
Le secteur des infrastructures a reçu en moyenne 13% des ressources contre 10% prévus. Le réseau routier national a été renforcé par la construction et la réhabilitation des routes. Sur la période, le linéaire des routes bitumées réalisées et en cours de réalisation est de plus de 2.600km. Les linéaires des routes bitumées en perspective sont de plus de 2.100 Km. De même, le linéaire des routes rurales réalisées et en cours de réalisation, est de 2.800 Km. Nous avions démarré avec beaucoup d’enthousiasme la construction du chemin de fer Niamey Cotonou, tronçon important de la boucle ferroviaire Cotonou Abidjan via Niamey et Ouagadougou. À notre grand désespoir, ce projet, conduit par un investisseur privé, a été arrêté, juste après la construction du tronçon Niamey-Dosso long de 140 km, suite à un litige au niveau du Bénin. La non- réalisation de ce chemin de fer au cours de cette période constitue un de mes plus grands regrets. Dans le domaine des télécommunications, le renforcement du cadre juridique et institutionnel et la modernisation des infrastructures ont contribué à faciliter l’accès à l’information et aux services des TIC. Ainsi, le taux de couverture des services de télécommunication est passé de 54% en 2010 à plus de 92% en 2019. Cette évolution est due à l’augmentation du réseau de la fibre optique qui passe de 550 km à 3.847 kilomètre linéaires (kml) entre 2010 et 2019 et à l’évolution du taux de pénétration global des TIC de presque 25% en 2010 à environ 48% en 2019.
Par ailleurs, le nombre de points de contacts des services postaux a progressé de 34 en 2014 à 99 en 2019. S’agissant du sous-secteur énergie, les réalisations dans le domaine de l’électricité, ont permis de porter le taux d’accès des ménages de 9% en 2010 à 14% en 2019. La puissance électrique installée a augmenté de 110 % pour s’établir à 229 MW en 2019, ce qui est encore très faible. L’augmentation de la puissance électrique installée et le renforcement du réseau électrique ont contribué à améliorer l’offre de services en électricité. Les réalisations ayant contribué au renforcement de la puissance électrique installée sont principalement : la centrale thermique diesel de Gorou Banda, la centrale solaire photovoltaïque de Malbaza, l’installation de groupes électrogènes de capacités variables dans plusieurs localités. Des centrales électriques sont en cours de construction notamment celle du barrage de Kandadji avec une puissance installée de 130 MW, celle nouvelle, de Goudel avec une capacité de 82 MW, la Centrale hybride solaire diesel d’Agadez avec une puissance de 13MW et la centrale solaire de Gourou Banda de 20 MW. Avec ces nouvelles centrales notre pays disposera d’une puissance installée de 474 MW au minimum.
En ce qui concerne le pétrole, l’attribution de plusieurs permis de recherche et des Autorisations Exclusives d’Exploitation (AEE) ainsi que la poursuite des travaux de recherche ont permis d’observer une amélioration significative des réserves du pétrole et de gaz naturel. D’importantes études géologiques et géophysiques ont été réalisées, portant ainsi les réserves récupérables de pétrole à 953 millions de barils et les réserves en gaz naturel à plus de 24 milliards de m3. L’importance de ces réserves a conduit à la mise en œuvre du projet structurant de développement du bloc Agadem et la construction du Pipeline Niger-Bénin, long d’environ 2.000 km. La mise en exploitation de cet important projet renforcera de façon significative l’apport du secteur pétrolier à l’économie du Niger. Actuellement, ce secteur représente en moyenne 4% du PIB, 19% des recettes fiscales et 16% des exportations. Lorsque le pipeline Niger-bénin sera opérationnel, le secteur pétrolier représentera 24% du PIB et contribuera ainsi à la restructuration de notre économie. Le Programme de Renaissance a porté une attention particulière sur la modernisation des grands centres urbains du Niger. Cela s’est traduit par la construction et/ou la réhabilitation d’importantes infrastructures socio-économiques et culturelles au niveau de sept villes du pays chef-lieu de région. C’est ainsi que les villes d’Agadez, Dosso, Maradi, Niamey, Tahoua, Tillabéry et Zinder ont été modernisées. En particulier les aéroports d’Agadez, de Niamey, de Maradi, de Zinder, de Tahoua ont été modernisés. La ville de Niamey a été embellie et dotée d’échangeurs et de boulevards ainsi que d’infrastructures d’accueil de grands évènements ce qui lui a permis d’accueillir dignement le sommet extraordinaire de l’Union Africaine en juillet 2019. Elle se présente désormais comme un hub pour l’accueil des conférences et sommets internationaux. Par ailleurs le programme de modernisation de la ville de Diffa, Diffa Nglaa est en cours de réalisation.
MES CHERS CONCITOYENS,
En matière de développement rural, la période 2011-2019 a été marquée par la mise en œuvre de l’Initiative I3N les Nigériens Nourrissent les Nigériens. Le Gouvernement y a consacré 13% des ressources mobilisées sur la période contre 15% prévues. L’accent a été mis notamment sur l’accroissement des rendements des cultures pluviales, la mobilisation des eaux pour les cultures irriguées, la mise en place de la maison du paysan pour l’approvisionnement en intrants, la restauration et la défense des terres. Tous ces efforts ont contribué à accroitre la richesse dans le secteur agro-sylvo-pastoral et à réduire la pauvreté en milieu rural. Ainsi, le produit intérieur brut des principaux secteurs de l’i3N a connu un accroissement de 86% entre 2010 et 2019. S’agissant du taux de pauvreté en milieu rural, il est progressivement passé de 54,6% en 2011, à 45,6% en 2018. La production irriguée a été multipliée par 4 sur la période 2011-2019 du fait notamment de l’accroissement des superficies irriguées. S’agissant de la production céréalière sous pluie, qui atteint environ 5 millions de tonnes en 2019, elle a connu un accroissement moyen annuel de 5%. En ce qui concerne le sous-secteur de l’élevage, les principales productions animales, notamment la viande, le lait et les cuirs et peaux, se sont accrues. En vue de promouvoir la transformation et la commercialisation des produits agro-pastoraux, de nombreuses infrastructures ont été réalisées et du matériel de transformation agricole mis à la disposition des producteurs.
Dans le but d’accroitre l’investissement dans le secteur agro pastoral, le Fonds d’Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (FISAN) a été mis en place et ses 3 facilités sont totalement opérationnelles. Pour assurer une sécurité alimentaire généralisée, un mécanisme d’assistance a été mis en place afin de soutenir les populations vulnérables. Ainsi, environ 1.200 milliards de FCFA ont été injectés dans les plans de soutien à travers des actions telles que les distributions gratuites ciblées de céréales, les ventes de céréales à prix modérés, les opérations de cash for work et les opérations de cash transfert. Environ 1,4 millions de personnes ont bénéficié de ces plans de soutien chaque année. Dans le but d’améliorer la productivité des écosystèmes, les actions de protection et de restauration des terres ont contribué à l’augmentation des rendements. Les actions de gestion durable des terres ont permis de créer environ 250.000 emplois chaque année. Elles ont porté sur le traitement des terres dégradées, la fixation des dunes, la Régénération Naturelle Assistée (RNA), la lutte contre les plantes envahissantes terrestres et le faucardage de plans d’eau. En ce qui concerne le changement climatique, les efforts au niveau national, qui s’inscrivent dans le cadre de la Contribution Déterminée du Niger (CDN), sont traduits par le développement de stratégies d’adaptation. En définitive, grâce à I3N sécheresse a cessé d’être synonyme de famine dans notre pays. Pour consolider les résultats obtenus, l’accent doit être mis sur la recherche de plus de financement pour la mobilisation des eaux, la maison du paysan et la restauration et la défense des terres.
MES CHERS CONCITOYENS,
Dans le secteur de l’eau, plusieurs ouvrages hydrauliques ont été construits ou réhabilités, améliorant ainsi les indicateurs de couverture et d’accès. En milieu urbain, on note une nette évolution du taux de desserte qui passe de moins de 74% en 2010 à près de 96% en 2019, dépassant ainsi l’objectif du Programme de Renaissance qui était de porter ce taux à 95% en 2021. En neuf (9) ans, avec la mise en place d’environ 19 000 équivalents points d’eau et la réhabilitation d’environ 5.000 autres, c’est environ 500.000 nouveaux ménages qui ont accès à l’eau potable en milieu rural. Depuis 2011, les réalisations en matière d’assainissement ont visé l’augmentation des ouvrages et la promotion des bonnes pratiques d’hygiène à travers la vulgarisation de l’Approche Totale Pilotée par la Communauté (ATPC) qui a touché près de 6500 villages.
MES CHERS CONCITOYENS,
Les ressources affectées aux secteurs de l’éducation et de la santé sont respectivement de 20%, (pour 25% prévus) et de 9% (pour 10% prévus) soit un total de 29% des ressources budgétaires. Ces deux secteurs constituent la base sociale de notre développement et les conditions de la transition démographique. Dans le secteur de l’éducation, les indicateurs d’accès et de qualité, au niveau de tous les ordres d’enseignement ont connu des améliorations significatives nonobstant l’important croit démographique qui a affecté l’éducation de base. Sur la période 2011-2016, l’accent a été mis sur l’amélioration des capacités d’offre, en créant de nouvelles écoles, en construisant des classes et en recrutant des enseignants. Cette volonté d’augmentation de l’offre s’est traduite par la hausse progressive du taux brut de scolarisation. Par la suite, l’accent a été mis sur les reformes pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement offert (curricula, évaluation des enseignants et ruptures des contrats des enseignants dont le niveau est jugé insuffisant, redéploiement du personnel). Sur la période de mise en œuvre du Programme de Renaissance, 5.180 écoles primaires et 1.935 établissements du préscolaire ont été créés. Ainsi, comparativement à leurs niveaux de 2010, le nombre d’écoles primaires et celui des établissements ont respectivement augmenté de 244% et 43%.
Pour accroitre les capacités d’accueil, environ 12.500 classes ont été réalisées ou sont en cours de réalisation. À propos du corps enseignant, 10.350 enseignants du primaire ont été intégrés à la fonction publique et 26.600 enseignants contractuels recrutés. Grâce à l’amélioration de l’offre, les indicateurs d’accès et de couverture ont progressé. En effet, les effectifs des élèves du primaire sont passés de 1.700.000 en 2010 à 2.700.000 en 2019, soit une progression de 54,5% ; ce qui a permis d’augmenter le taux brut de scolarisation (TBS) de 63,5% à 69,8% sur la période. Au niveau de l’enseignement secondaire il convient de noter que 453 nouveaux Collèges d’Enseignement Général et 15 lycées publics ont été créés et 90 autres collèges ont été transformés en Complexes d’Enseignement Secondaire (CES). L’accès s’est également amélioré grâce aux autorisations de création de 326 établissements privés. En outre pour augmenter la capacité d’accueil, plus de 4.400 classes ont été réalisées ou sont en cours de réalisation. Les effectifs des élèves du secondaire ont progressé de 137% entre 2010 et 2019. La proportion des filles a progressé de 39% à 45% sur la période. S’agissant de l’enseignement professionnel et technique, la proportion des élèves orientés à la fin du cycle primaire vers L’enseignement professionnel et technique est passé de 8% en 2010 à 35% en 2019 pour un objectif de 40% en 2021. Ce succès est dû aux efforts consentis par le gouvernement dans ce domaine.
Le nombre d’établissements publics de formation professionnelle et technique est passé de 32 en 2010 à 387 en 2019, soit 355 créations, environ 450 classes ont été construites dans ce sous-secteur de l’éducation. À cela s’ajoute la création 36 établissements privés, faisant passer leur nombre à 110 en 2019. De même, 15 nouveaux types de dispositifs dénommés sites Intégrés de Formation Agricole (SIFA) ont été implantés dans les régions de Dosso et Maradi. Le sous-secteur a également bénéficié de la construction et de la réhabilitation de diverses infrastructures. Pour ce qui est du personnel, 1.131 agents ont été intégrés à la fonction publique et 1.696 enseignants contractuels recrutés pour le besoin du système. En résumé, afin d’accroitre les capacités d’accueil des différents niveaux de l’éducation, plus de 17.400 classes sont réalisées ou en cours de réalisation, près de 50.000 enseignants et contractuels ont été recrutés. On note également, au niveau supérieur, la création de 4 nouvelles universités publiques à Agadez, Dosso, Diffa et Tillabéry ainsi que l’octroi de 47 autorisations de création et 41 autorisations d’ouverture d’établissements supérieurs privés. Le nombre d’étudiants a évolué de 19.784 en 2010 à 80.145 en 2019 pour une cible de 100.000 étudiants en 2021. Il faut souligner une progression de la proportion des étudiantes, passant de 28% en 2010 à 38% en 2019, tendance favorable à l’atteinte de la cible de 40% en 2021. En ce qui concerne le personnel, 1.700 enseignants et personnel administratif ont été recrutés.
L’enveloppe des bourses est passée de moins de 4,2 milliards en 2010 à 18 milliards en 2019. Les efforts consacrés au secteur éducatif ne sont malheureusement pas suffisants pour modifier le classement de notre pays en termes d’IDH. En effet notre pays souffre de deux handicaps majeurs concernant les données de l’éducation entrant dans le calcul de l’IDH : d’une part le niveau moyen d’éducation des adultes plombé par un nombre important d’analphabètes (plus de 70%) qui ne peut être résorbé qu’avec le temps et d’autre part la durée moyenne du séjour à l’école impactée par les mariages précoces des jeunes filles et les abandons d’école pour diverses causes. C’est le lieu de se féliciter des efforts faits par le Gouvernement en vue de promouvoir la jeune fille à l’école. Dans le secteur de la santé, les indicateurs d’accès aux soins et services de santé ont progressivement évolué depuis 2011. En effet, le taux de couverture sanitaire a progressé de 6 points de pourcentage, pour s’établir à 51% en 2019. Les principales réalisations qui ont contribué à l’évolution de ces indicateurs sont relatives à la construction et à la réhabilitation des infrastructures sanitaires. Ainsi, il convient de noter (i) la construction de 2 hôpitaux nationaux de référence (Niamey et Maradi), 1 hôpital mère-enfant à Niamey et 7 centres de santé mères-enfants (CSME) dans les autres régions, 1 centre national de lutte contre le cancer (CLC), 1 centre de prise en charge des fistules obstétricales et le Centre Hospitalier Régional (CHR) de Tillabéry, 56 maternités, 475 Centres de Santé Intégré (CSI). À cela s’ajoute les infrastructures en cours de construction ou de transformation dont 13 hôpitaux de district, 175 CSI de type II.
En ce qui concerne les effectifs, 5.324 agents de santé dont 916 médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes, 3.762 paramédicaux et 646 auxiliaires. À cela s’ajoute le recrutement de 3.176 contractuels. Grâce aux campagnes de vaccination organisées, l’efficacité du système de prévention a été renforcée. En effet, l’incidence de la méningite a connu une accalmie sur la période. Celles du choléra et de la rougeole ont fluctué sur la période mais se stabilisent en 2017. Notre pays est certifié exempt de ver de Guinée et de poliovirus sauvage. Par ailleurs, l’amélioration de la prestation des soins et la poursuite de la politique de gratuité des soins ont permis de réduire considérablement les morbidités et mortalités des enfants de moins de 5 ans. On peut se féliciter de l’accroissement de l’espérance de vie à la naissance passée de 50,5 ans en 2001 à 61,6 ans en 2017. En dépit de toutes les réalisations que nous venons de citer, notre système de santé demeure encore faible. Nous le constatons face à la crise du COVID 19, qui, il est vrai, déborde les systèmes de santé des pays les plus développés. Cette pandémie qui sévit de manière virulente dans presque tous les pays du monde et qui se propage à une vitesse vertigineuse, n’a malheureusement, à ce jour, ni sérum ni vaccin. Les seules armes efficaces demeurent la prévention. Nous avons engagé le combat contre cette pandémie avec détermination et responsabilité. Un plan de riposte appropriée a été élaboré par le gouvernement et sa mise en œuvre a déjà commencé avec des mesures qui remettent en cause nos habitudes de vie et de travail. Je demande votre soutien et votre collaboration dans la mise en œuvre de toutes les mesures. Au titre de ces mesures il convient de rappeler le recrutement de 1.500 agents de santé. C’est le lieu de rendre un hommage mérité aux agents de santé qui sont en première ligne dans ce combat. Ils méritent le prestigieux et noble nom de soldats de la santé. C’est le lieu aussi de renouveler mon appel à la solidarité nationale et internationale. C’est le lieu de noter qu’un fonds de solidarité a été récemment mis en place par le Gouvernement.
MES CHERS CONCITOYENS,
La création d’emplois notamment pour les jeunes est le dernier axe du Programme de Renaissance. La réalisation des objectifs de tous les secteurs que nous venons d’évoquer a permis d’honorer la promesse faite dans ce cadre. La période 2011-2019 a été marquée par un vaste programme de recrutement à la fonction publique et l’exécution de plusieurs chantiers pourvoyeurs d’emplois. En effet, toutes les structures de l’État ont été renforcées en ressources humaines à travers le recrutement d’environ 30.000 agents à la fonction publique hors forces de défense et de sécurité dont les effectifs ont plus que doublé. À cela s’ajoutent le recrutement des contractuels et la mise à disposition des appelés de service civique national pour renforcer le personnel de l’administration publique. À titre illustratif, plus de 41.000 contractuels ont été recrutés dans le secteur de l’éducation et plus de 3.000 dans celui de la santé. D’autres emplois ont été créés à travers l’exécution de plusieurs chantiers. Il s’agit notamment d’emplois créés dans la construction des grandes infrastructures telles que les échangeurs, les hôtels, les aéroports, le centre de conférence, les routes ainsi que la mise en œuvre du programme de modernisation des villes. Selon les résultats de la dernière enquête, réalisée en 2018, environ 1.100.000 emplois ont été créés depuis 2011. La masse salariale des seuls agents permanents de l’État est passé de 90 milliards FCFA en 2010 à 285 milliards FCFA en 2019.
MES CHERS CONCITOYENS,
Comme nous venons de le voir, les objectifs du programme de Renaissance I & II sont globalement atteints. Les promesses que je vous ai faites sont tenues. Les institutions démocratiques ont amélioré leur capacité à lever l’impôt, à mobiliser les ressources externes et leur capacité à rendre la dépense plus efficace. Cela s’est traduit par des réalisations sans précédent dans l’histoire de notre pays. Tous les secteurs sont concernés, de la sécurité à la création des emplois en passant par les infrastructures, l’initiative 3N, les secteurs sociaux de base (éducation et santé), l’eau et l’assainissement. Le Niger a amorcé sa transformation mais les défis restent nombreux. Pour que cette transformation soit menée à son terme, il nous faudra plusieurs décennies d’efforts continus menés par des institutions démocratiques fortes et stables, des institutions capables de garantir l’ordre et la liberté. Dans un an plaise à dieu, je ferai le bilan de mes deux mandats.
Je fonde l’espoir que ceux que vous élirez, en 2021 et après, poursuivront l’œuvre de transformation du pays.
Je vous souhaite à tous une bonne santé et une sortie rapide de la pandémie du COVID-19. Que Dieu bénisse le Niger
JE VOUS REMERCIE !