Helene Sourou, Author at Journal du niger - Page 10 sur 141

Une trêve imposée par la terre : le Myanmar suspend ses offensives face au séisme dévastateur

Dans un sursaut d’accalmie aussi inattendu que précaire, le régime militaire qui tient les rênes du Myanmar a proclamé, ce mercredi 2 avril 2025, une suspension temporaire de ses offensives contre les factions rebelles qui parsèment le territoire. Cette décision, relayée par la voix officielle de la chaîne publique MRTV, s’étend du 2 au 22 avril et répond à l’urgence d’un désastre naturel d’une ampleur colossale : le séisme qui, vendredi dernier, a ébranlé les fondations d’une nation déjà vacillante. Loin d’être un geste de conciliation, cette trêve se veut un expédient pour orchestrer le secours aux victimes d’une catastrophe qui, selon les chiffres avancés par les autorités, a fauché plus de 2 700 âmes, tandis que des centaines d’autres demeurent ensevelies dans l’incertitude, présageant un tribut encore plus lourd.

Entre guerre civile et catastrophe naturelle : Myanmar à genoux

Le Myanmar, plongé depuis quatre ans dans les affres d’une guerre civile impitoyable, porte les stigmates d’un coup d’État perpétré en 2012 par une junte implacable. Ce putsch, qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu d’Aung San Suu Kyi, a précipité le pays dans un chaos où les forces militaires s’échinent à mater une mosaïque de groupes insurgés, souvent ancrés dans les régions ethniques reculées. Ce conflit, d’une violence rare, a sapé les fondements d’une infrastructure sanitaire déjà chancelante, laissant le pays démuni face à l’irruption brutale de ce cataclysme tellurique. Les hôpitaux, débordés, peinent à panser les plaies d’une population doublement martyrisée, tandis que les routes éventrées et les ponts effondrés entravent l’acheminement des secours.

Le Myanmar décrète une trêve militaire face à un séisme dévastateur, mais cette accalmie temporaire cache une crise politique profonde Un pouvoir fragmenté face à l’urgence humanitaire

L’annonce de cette accalmie intervient dans un contexte dans lequel le pouvoir central, incarné par le président du Conseil d’administration de l’État, Min Aung Hlaing, voit son emprise s’effilocher. De vastes étendues du territoire échappent à son joug, confiées à la gouvernance hétéroclite de milices ethniques et de forces rebelles, rendant l’évaluation précise des pertes et des besoins aussi ardue qu’un périple dans un labyrinthe. Cette fragmentation, héritage d’un conflit fratricide, complique l’élan humanitaire international, alors que des nations voisines comme la Chine, l’Inde ou encore la Thaïlande ont dépêché aides et équipes de sauvetage pour conjurer l’ampleur du désastre.

Min Aung Hlaing à Bangkok : une rare ouverture diplomatique dans un contexte de crise

Dans un mouvement qui tranche avec son isolement habituel, Min Aung Hlaing s’apprête à fouler le sol thaïlandais les 3 et 4 avril pour un sommet régional à Bangkok, où les séquelles du séisme seront scrutées sous le prisme de la coopération sud-asiatique. Cette démarche, rarissime pour un dirigeant coutumier des retranchements, témoigne de la gravité d’une situation qui transcende les querelles intestines. Pourtant, la méfiance persiste : les groupes d’opposition, dont certains avaient déjà décrété des cessez-le-feu unilatéraux, accusent la junte de détourner l’aide à son profit ou de profiter de cette parenthèse pour resserrer son étau.

Une trêve fragile : espoir ou prélude à de nouvelles hostilités ?

Ainsi, ce répit, dicté par la fureur de la terre plus que par une volonté de paix, s’apparente à une trêve suspendue au fil d’une épée. Entre les ruines fumantes et les espoirs vacillants des rescapés, une question demeure en suspens : ce silence des armes, aussi éphémère soit-il, ouvrira-t-il une brèche vers une réconciliation improbable, ou ne sera-t-il qu’une résonance éphémère avant que le fracas ne reprenne ses droits ? L’avenir, comme les décombres, reste à déchiffrer.

 

Une joute fiscale sous les ors madrilènes : Carlo Ancelotti face à la justice espagnole

Ce mercredi 2 avril, la silhouette élégante de Carlo Ancelotti, illustre stratège du Real Madrid, s’est inclinée devant une autre arène que celle des stades : le tribunal de la Haute Cour de Justice de Madrid. Accusé d’avoir soustrait un million d’euros aux griffes du fisc espagnol entre 2014 et 2015, période de son premier règne à la tête des Merengues, l’Italien s’est présenté avec une sérénité désarmante. « Pour moi, tout était en ordre », a-t-il professé, la voix empreinte d’une conviction limpide, avant d’ajouter : « Jamais l’idée d’une fraude ne m’a effleuré l’esprit. » Ainsi s’ouvre un chapitre judiciaire où se mêlent gloire footballistique et rigueur fiscale, dans un pays où les célébrités du ballon rond croisent souvent le fer avec les autorités.

Une défense ancrée dans la confiance

Durant une quarantaine de minutes, Ancelotti a déroulé son récit avec la précision d’un tacticien aguerri. Revenant sur son arrivée au Real Madrid en 2013, il a narré comment le club lui avait offert un salaire net de six millions d’euros, déléguant à ses dirigeants et à un conseiller britannique le soin d’en orchestrer la structure. « J’ai jugé cela parfaitement naturel, car, à cette époque, joueurs et prédécesseurs s’y pliaient sans sourciller », a-t-il argué, esquissant un tableau sur lequel la norme semblait absoudre toute irrégularité. Pourtant, le procureur, inflexible, lui reproche d’avoir omis de déclarer les revenus tirés de ses droits à l’image, ces gains annexes qui, selon l’accusation, auraient dû gonfler les registres fiscaux de 386 361 euros en 2014 et de 675 718 euros en 2015.

Face à cette offensive, Ancelotti a brandi une distinction subtile : « Les droits à l’image, pour un entraîneur, n’ont point la même portée que pour un joueur ; nous ne faisons pas commerce de maillots. » Une manière d’atténuer la gravité de l’omission, tout en soulignant une différence ontologique entre les figures du terrain et celles du banc. Mais cette ligne de défense suffira-t-elle à ébranler la détermination des procureurs, qui exigent quatre ans et neuf mois de réclusion, assortis d’une amende colossale de 3,2 millions d’euros ?

Un écho dans le panthéon footballistique

L’Italien, dont le palmarès scintille de cinq Ligues des champions – deux avec l’AC Milan, trois avec le Real Madrid –, n’est pas un pionnier dans cette arène judiciaire. Les autorités fiscales espagnoles, tels des limiers tenaces, ont déjà traqué d’autres gloires du football. Cristiano Ronaldo et Diego Costa ont plié sous le joug d’amendes substantielles, tandis que Xabi Alonso, en 2023, a vu la Cour suprême consacrer son innocence après un combat acharné. Ancelotti, lui, se tient à la croisée des chemins : la dette, augmentée des intérêts, a d’ores et déjà été saisie par le fisc, mais le verdict, attendu dans quelques semaines, pourrait encore réécrire son destin.

Ce mercredi, l’entourage du technicien a également pris la parole. Mariann, son épouse, Davide, son fils et fidèle adjoint au Real Madrid, ainsi que Chloé, sa belle-fille, ont défilé à la barre, apportant leurs témoignages dans une atmosphère où l’intime se mêle au juridique. Ces voix, bien que discrètes dans la clameur médiatique, pourraient peser dans la balance d’une justice scrutée par le monde entier.

Carlo Ancelotti : une carrière sous l’ombre d’un procès

À 65 ans, Carlo Ancelotti demeure une figure tutélaire du football mondial. Ancien milieu de terrain, 26 fois capé par l’Italie et acteur de la Coupe du monde 1990, il a gravi les cimes de la gloire en tant qu’entraîneur, remportant des titres dans les cinq grands championnats européens. Revenu au Real Madrid en 2021 pour un second mandat, il continue d’orchestrer les succès d’un club légendaire, comme en témoigne sa récente conquête de la Liga en 2024. Pourtant, ce procès jette une ombre sur une trajectoire jusque-là immaculée, rappelant que même les géants ne sont pas à l’abri des vicissitudes terrestres.

Une issue suspendue aux vents de la justice

Alors que les débats se prolongent – le procès devant s’étendre sur deux jours –, une issue à l’amiable reste envisageable, à l’image des compromis trouvés par d’autres illustres prédécesseurs. Mais Ancelotti, fort de sa foi en la justice espagnole, semble prêt à aller au bout de cette passe d’armes. « J’ai toute confiance en la loi », avait-il déclaré avant l’audience, une assurance qu’il a réitérée en quittant le tribunal sous les flashes des reporters : « Tout va bien. »

Et si ce duel fiscal n’était qu’un prélude d’une chute inattendue pour celui que d’aucuns considèrent comme le plus grand entraîneur de l’histoire ? Dans les ruelles de Madrid, où le football est religion, les murmures s’amplifient et l’écho de ce verdict portera bien au-delà des gradins. À l’heure où le rideau reste suspendu, une seule certitude demeure : l’histoire d’Ancelotti, sur le pré comme devant les juges, n’a pas fini de captiver.

 

 

Une renaissance hydro-agricole à Diffa : les efforts conjugués du Gouverneur et de l’ONAHA

Mardi 1ᵉʳ avril, le Général de Brigade Mahamadou Ibrahim Bagadoma, Gouverneur de la région de Diffa, flanqué du Lieutenant-Colonel Bilaly Elhadj Gambobo, éminent Directeur Général de l’Office National des Aménagements Hydro-agricoles (ONAHA), ont arpenté les terres de trois sites emblématiques : la CDA, Lada et le nascent domaine de Kakaria. Cette pérégrination, loin d’être fortuite, s’est donnée pour noble dessein d’examiner l’avancement des travaux de réhabilitation entrepris dans le sillage des ravages infligés par les inondations de l’année pluviale écoulée. Ces crues, faut-il le remémorer, avaient mis à mal les infrastructures vitales, notamment la digue protectrice, précipitant l’ensablement des rizières et la disparition de précieuses récoltes.

Un programme d’irrigation au cœur d’une refondation ambitieuse

Lors de cette inspection, le Gouverneur Bagadoma a tenu à réaffirmer la portée cardinale du programme de grande irrigation, pilier d’une politique de refondation amorcée le 26 juillet 2023. « Ces chantiers incarnent notre détermination à mobiliser ressources pécuniaires et savoir-faire technique pour redonner vie à la digue et ressusciter ces sites », a-t-il proclamé avec une assurance teintée de gravité. Les stigmates des insuffisances techniques, jadis béantes, s’effacent peu à peu sous l’effet de mesures rigoureuses, si bien que le Gouverneur s’est dit « empli de confiance » face aux progrès observés.

Cette entreprise, a-t-il poursuivi, doit son souffle aux plus hautes sphères de l’État. Une reconnaissance empreinte de déférence a ainsi été adressée au Général d’Armée Abdourahamane Tiani, Président de la République et Chef de l’État, ainsi qu’au Premier Ministre et à l’ensemble du Gouvernement, dont l’appui indéfectible irrigue les ambitions de Diffa.

Une résilience technique face aux aléas naturels

De son côté, le Lieutenant-Colonel Gambobo a livré une lecture nuancée des défis rencontrés. « L’ouvrage, malgré les assauts des eaux, a globalement résisté ; la brèche constatée résulte d’une fracture nette de certains panneaux, non d’un effondrement systémique », a-t-il explicité. Des investigations techniques, actuellement en gestation, visent à juguler ces fragilités pour garantir une exécution irréprochable. Cette précision, d’une clarté cristalline, éclaire la volonté de l’ONAHA de ne point céder à la fatalité, mais de dompter les failles par la science et la persévérance.

Kakaria : un horizon d’abondance en devenir

La visite s’est prolongée jusqu’au site de Kakaria, où les avancées sautent aux yeux. Là où, lors d’un précédent passage, seuls des forages balbutiaient leur percée, onze puits achevés se dressent désormais, reliés par une tuyauterie fraîchement posée. L’heure est aux essais, ces tests décisifs qui diront si les flots jaillissants sauront abreuver les 100 hectares de rizières escomptés. « L’évolution des travaux nous comble d’aise ; si ces vérifications consacrent la viabilité du projet, non seulement ces terres fleuriront, mais leur extension deviendra envisageable », a confié le Gouverneur, un éclat d’optimisme dans la voix.

Le Directeur Général de l’ONAHA, quant à lui, a révélé une ambition revue à la hausse. Initialement fixée à 76 hectares, la superficie exploitée s’élève à présent à 100 hectares, fruit d’un labeur acharné. « Les fonds, les outils et les bras ne manquent point ; tout concourt à parachever cette œuvre », a-t-il assuré, scellant ainsi un engagement sans faille.

Gouverneur et de l’ONAHA : Une dynamique au service de la résilience et de la prospérité

Cette descente sur le terrain dévoile une région en pleine métamorphose, où l’irrigation se mue en levier de résilience pour les producteurs et en rempart contre l’insécurité alimentaire. Les stigmates des inondations s’estompent, cédant la place à une espérance tangible : celle d’une agriculture pérenne, capable de nourrir Diffa et au-delà. L’État, épaulé par ses partenaires, ne ménage ni son ardeur ni ses ressources pour que ces projets stratégiques s’épanouissent promptement, offrant aux terres arides une promesse de fertilité.

En définitive, cette visite ne se borne pas à un constat d’étape ; elle incarne un jalon dans la quête d’un avenir dans lequel la nature, apprivoisée par l’ingéniosité humaine, cesse d’être une adversaire pour devenir une alliée. Ainsi, par la synergie du Gouverneur Bagadoma et du Lieutenant-Colonel Gambobo, Diffa s’élève, non dans l’ombre des flots passés, mais sous la lumière d’une prospérité reconquise.

Niger : la libération de figures politiques et militaires décryptée

Dans une décision aussi inattendue qu’éclairante, le gouvernement nigérien a proclamé, hier, mardi 1ᵉʳ avril, la libération d’un cortège de personnalités civiles et militaires, jusqu’alors retenues captives sous le poids d’accusations diverses. En effet, ce geste, rendu public par un communiqué officiel, s’inscrit dans le sillage des orientations édictées par le Général d’armée Abdourahamane Tiani, Président de la République et Chef de l’État, et fait écho aux résolutions adoptées lors des assises nationales des 19 et 20 février dernier. À travers cette mesure, le pouvoir semble tendre une main vers la réconciliation, tout en offrant une leçon de gouvernance à méditer.

Libération : une décision ancrée dans un dessein national

Par ailleurs, l’annonce de cette libération ne surgit pas ex nihilo. Elle puise sa légitimité dans un processus délibératif qui a vu les représentants de la nation, réunis en assises, formuler des recommandations visant à apaiser les tensions intestines. Parmi les bénéficiaires de cette clémence figurent des noms illustres : anciens ministres, officiers supérieurs de l’armée, sous-officiers, simples soldats et militants de formations politiques. Ces individus, pour la plupart enserrés dans des dossiers qualifiés de « politiques », retrouvent aujourd’hui la lumière après des mois, voire des années, d’incarcération.

Ce choix, loin d’être anodin, illustre une volonté d’aplanir les aspérités d’un passé récent marqué par des dissensions. Il s’agit là d’un acte dont la portée dépasse la simple mansuétude, pour s’inscrire dans une dynamique de reconstruction nationale.

Les visages de la liberté retrouvée

La liste des libérés, longue et diverse, témoigne de l’ampleur de cette mesure. Ont ainsi recouvré leur liberté : Salou Souleymane, Oumarou Issifi, Ousmane Hambali, Assane Chekaraou, Moussa Abdoulaye, Boubacar Garantche, Mahamadou Halidou, Issaka Hamadou, Boubacar Bagouma et Adamou Seyni. À leurs côtés, Djibo Hamadou, Sani Saley Gourouza, Seydou Badie, Salifou Kaka, Ibrahim Abdou, Hamani Oumarou, Hamani Mounkaila, Moussa Hamadou, Foumakoye Gado et Daouda Marthe rejoignent également le rang des affranchis.

La litanie se poursuit avec Mounkaila Malik, Ibrahim Mamane, Yahaya Moussa, Ibrahim Choukey Issoufou, Assoumane Toudou, Ahmed Tarfa, Aboubacar Ali, Ibrahim Djibo, Kalla Moutari et Jidoud. Mahadi Mocatr, Ahamdiu Salou, Boubakar Hassan, Ibrahim Garba, Ibrahim Yacoubou, Djirey Midou, Djafarou Harouna, Mamane Issoufou, Mohamed Ahmed et Boubacar Sabo achèvent ce tableau. Enfin, Alio Matani, Ali Jitaou, Mamane Moussa, Souleymane Issoufou, Issoufou Ibrahim, Oumarou Yacouba, Amadou Mahamadou, Abba Issoufou et Yacouba Mahamadou ferment cette cohorte de quarante-neuf âmes rendues à la vie civile.

Libération : une leçon de droit et de société

Au-delà des noms, cette libération invite à une réflexion plus profonde sur la nature des liens entre pouvoir et citoyens. Les affaires dites « politiques » qui ont conduit à ces détentions soulèvent des interrogations essentielles : où s’arrête la légitimité de l’État à restreindre les libertés, et où commence le devoir de clémence ? Le Général Tiani, en ordonnant cette mesure, semble répondre par un équilibre subtil, mêlant fermeté passée et magnanimité présente.

Pour le commun des Nigériens, cet événement offre également une occasion d’appréhender la fragilité des équilibres politiques. Les assises nationales, en posant les jalons de cette décision, rappellent que la voix collective peut infléchir le cours de la justice, transformant des geôles en portes ouvertes vers un avenir apaisé.

Un horizon de concorde

Loin de n’être qu’un épilogue à des mois de captivité, cette libération marque un jalon dans l’histoire récente du Niger. Elle incarne une promesse : celle d’un pays où les divergences, si âpres soient-elles, ne condamnent pas irrémédiablement à l’oubli derrière des barreaux. En restituant à ces quarante-neuf individus leur place parmi les leurs, le gouvernement nigérien ne se contente pas de clore un chapitre ; il en ouvre un nouveau, où la concorde pourrait, à force de volonté, supplanter les rancœurs. Ainsi, par ce geste, le Niger se donne à voir comme une nation capable de se réinventer, non dans la rupture, mais dans la continuité d’un dialogue renoué.

 

Reykjanes en fusion : l’éruption secoue l’Islande

Reykjavík, le 1ᵉʳ avril 2025 – Une convulsion ardente a ébranlé ce matin la péninsule de Reykjanes, dans le sud-ouest de l’Islande, lorsque la terre, dans un sursaut incandescent, a libéré ses entrailles sous forme d’une éruption volcanique au nord de Grindavík. Cette manifestation géologique, aussi soudaine que spectaculaire, a succédé à l’évacuation diligente de la bourgade voisine et du célèbre spa Blue Lagoon, sanctuaire touristique situé au cœur des vapeurs géothermiques. Sous l’égide de l’Office météorologique islandais (OMI), les premiers signes de cette colère souterraine ont été consignés dès 9 h 45 heure locale (10 h 45 BST), marquant le début d’un phénomène dont les ramifications s’étendent bien au-delà des frontières de la petite ville côtière.

Une blessure béante dans le sol islandais

La crevasse, née de cette éruption, s’étire désormais sur quelque 1 200 mètres, une cicatrice vive qui, loin de se refermer, poursuit son élongation vers le sud avec une détermination presque organique. Une série de secousses telluriques détectées dès 6 h 30 a précédé ce déchirement du sol survenu dans la chaîne de cratères Sundhnúk, annonçant ainsi un réveil imminent. L’OMI, vigilant gardien des pulsations de l’île, a rapporté qu’à 11 h 20, la fissure originelle s’était amplifiée, tandis qu’une nouvelle fracture, surgie tel un écho, venait compliquer le tableau. Environ une heure plus tard, un sinistre supplémentaire s’est ajouté à cette chronique géologique : une conduite d’eau chaude, vitale pour les habitants, a cédé dans la partie nord de Grindavík, trahissant l’ampleur des mouvements de faille qui lacèrent le sous-sol.

Cette éruption volcanique n’a pas pris les autorités au dépourvu. Ils avaient évacué Grindavík, déjà éprouvée par des soubresauts antérieurs, et le Blue Lagoon avant que la lave ne commence à sourdre. Les voies d’accès à la ville, verrouillées, témoignent de la gravité de la situation, bien que les cieux, pour l’heure, restent ouverts aux vols. Le spa, quant à lui, a décrété une fermeture jusqu’à mardi, laissant ses eaux turquoise orphelines de leurs visiteurs. Pourtant, cette prudence n’a pas suffi à convaincre tous les résidents : certains, défiant l’injonction d’évacuation, étaient encore présents dans une quarantaine de foyers, selon le chef de la police régionale, Úlfar Lúðvíksson. Une résistance tenace, héritage peut-être de cette insularité farouche qui caractérise les Islandais face aux caprices de leur terre.

L’éruption volcanique qui secoue la péninsule de Reykjanes, près de Grindavík, où la terre s’ouvre et défie les hommes Un passé qui ressurgit, un futur en suspens

L’éruption actuelle s’inscrit dans une lignée de tumultes qui, depuis 2021, agitent la péninsule de Reykjanes. L’OMI a mesuré un corridor magmatique s’étendant sur 11 kilomètres sous la série de cratères, une longueur inégalée depuis novembre 2023, et dont l’extrémité nord-est s’aventure 3 kilomètres plus loin que lors des épisodes précédents. Cette expansion, conjuguée à la direction des vents, promet de porter les effluves délétères vers la région capitale, drapant Reykjavík d’un voile de gaz volcaniques dans les heures à venir. Si la plupart des 4 000 âmes de Grindavík ont fui dès novembre 2023, avant les éruptions qui ont ponctué l’année 2024, le spectre d’une ville fantôme plane désormais sur ce coin d’Islande, jadis vibrant.

Assise sur la dorsale médio-atlantique, là où les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine s’écartent dans une danse lente et inexorable, l’Islande abrite 33 systèmes volcaniques actifs. La péninsule de Reykjanes, endormie pendant huit siècles jusqu’à son réveil récent, avait autrefois rugi durant des décennies, entre le VIIIe et le XIIIe siècle. Ce passé, ressurgi des profondeurs, interroge : sommes-nous à l’aube d’un nouveau cycle d’embrasements prolongés ? Les scientifiques, scrutant les frémissements de la croûte terrestre, oscillent entre certitude et hypothèse, tandis que la lave, indifférente aux conjectures humaines, trace son sillon incandescent.

Une énigme ouverte aux confins de la Terre

Face à cette nature indomptable, les Islandais, rompus à l’art de cohabiter avec leurs volcans, observent et attendent. La rupture de la conduite d’eau chaude, symptôme des bouleversements souterrains, prive une partie de Grindavík de son confort, mais c’est l’incertitude qui pèse le plus lourd. La fissure continuera-t-elle son périple vers le sud, menaçant ce qui reste de la ville ? Les vents, capricieux, épargneront-ils la capitale ou l’envelopperont-ils d’un linceul toxique ? Dans ce théâtre de forces primordiales, chaque heure sculpte un destin encore indéchiffrable, laissant la péninsule de Reykjanes suspendue entre mémoire ardente et avenir insondable.

Niger : Le Colonel Amadou Maman Djimrao aux Commandes de la Douanes

Niamey, le 1ᵉʳ avril 2025 – Par un décret signé le lundi 31 mars, le Général Abdourahamane Tiani, président de la République du Niger, a porté le Colonel Amadou Maman Djimrao au pinacle de la Direction Générale des Douanes (DGD). Cette nomination, qui s’inscrit dans une série de remaniements au sein des institutions clés du pays, propulse un officier au parcours singulier à la tête d’un rouage essentiel de l’économie nigérienne, succédant ainsi au Colonel Abou Oubandawaki, figure influente du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 ayant renversé Mohamed Bazoum.

Colonel Amadou Maman Djimrao : une trajectoire jalonnée de savoir et d’engagement

Le Colonel Djimrao, inspecteur principal des douanes, n’est pas un novice dans les méandres de l’administration douanière. Depuis octobre 2023, il occupait le poste stratégique de Directeur de la Comptabilité et des Études à la DGD, où son acuité analytique et sa maîtrise des arcanes financiers ont été unanimement saluées. Mais c’est surtout son expertise en matière de lutte contre la corruption, forgée sous l’égide de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) et du programme A-CPI (Anti-Corruption et Promotion de l’Intégrité), qui le distingue. Formateur émérite en législation et réglementation douanières à l’École Nationale d’Administration (ENA) de Niamey, il a su transmettre à de nombreuses générations d’agents un sens aigu de la probité et de la rigueur, qualités indispensables dans un secteur souvent exposé aux tentations.

Ce parcours, où se mêlent érudition technique et droiture morale, fait de lui un choix inattendu, mais éclairé pour succéder au Colonel Abou Oubandawaki. Ce dernier, membre éminent du CNSP, avait été nommé à la tête des douanes dans la foulée du putsch de juillet 2023, incarnant une volonté de contrôle militaire sur les leviers économiques du pays. Son remplacement par un technocrate de la trempe de Djimrao pourrait signaler une inflexion dans la stratégie du régime, davantage tournée vers l’efficacité opérationnelle que vers l’affirmation d’une mainmise politique.

La nomination du Colonel Amadou Maman Djimrao, expert anti-corruption, comme nouveau DG des Douanes nigériennes Un héritage à transformer

Le Colonel Abou Oubandawaki avait hérité d’une institution douanière fragilisée par des années d’instabilité politique et de porosité aux pratiques illicites. Proche du Général Tiani, qu’il avait côtoyé dans les cercles du pouvoir militaire, il avait insufflé une discipline de fer, cherchant à consolider les recettes douanières dans un contexte de sanctions économiques imposées par la CEDEAO et de rupture avec certains partenaires traditionnels, comme la France. Sous son égide, les douanes ont dû s’adapter à une réorientation des flux commerciaux, notamment vers des alliés régionaux partageant la vision souverainiste du CNSP.

Cependant, son mandat n’a pas été exempt de critiques. Certains observateurs lui ont reproché une gestion trop centrée sur les impératifs sécuritaires, parfois au détriment d’une modernisation structurelle. C’est dans ce sillage que le Colonel Djimrao prend les rênes, avec pour défi de conjuguer cette rigueur héritée avec une vision plus prospective. Sa nomination semble annoncer une ambition de professionnalisation accrue, où la lutte contre la corruption et l’optimisation des ressources pourraient devenir des axes majeurs.

Une mission aux enjeux colossaux

Dans un Niger en quête de souveraineté économique, les douanes représentent bien plus qu’une simple administration : elles sont le poumon financier d’un État confronté à des défis multidimensionnels, de la menace jihadiste à la nécessité de diversifier ses revenus. Le Niger attend du Colonel Djimrao, fort de son bagage intellectuel et de son expérience de terrain, qu’il insuffle une nouvelle dynamique. Saura-t-il faire des douanes un rempart contre les fuites de capitaux tout en les transformant en un levier de développement ? Parviendra-t-il à s’affranchir des pesanteurs politiques pour imposer une gouvernance irréprochable ?

Alors que le Général Tiani poursuit sa refondation des institutions, cette désignation interroge autant qu’elle fascine. Le Colonel Amadou Maman Djimrao, par sa droiture et son érudition, pourrait bien incarner un espoir de renouveau. Mais dans un pays où les ambitions se heurtent souvent à la rudesse du réel, son succès reste une énigme suspendue aux vents capricieux de l’histoire nigérienne.

Niger : le colonel-major Kimba Tahirou prend les rênes de la gendarmerie

Niamey, le 1ᵉʳ avril 2025 – Par un décret solennel promulgué le lundi 31 mars, le Général Abdourahamane Tiani, président de la République du Niger et chef suprême des forces armées, a désigné le Colonel-Major Kimba Tahirou comme nouveau Haut-Commandant de la Gendarmerie nationale (HC/GN). Cette nomination, qui s’inscrit dans une vague de restructurations au sommet des institutions sécuritaires, marque un tournant significatif dans la gouvernance militaire du pays, à un moment où le Niger fait face à des défis complexes, tant sur le plan interne que régional.

 Colonel-Major Kimba Tahirou : un parcours forgé dans l’exigence et la discrétion

En plus, Le Colonel-Major Kimba Tahirou n’est pas un inconnu dans les arcanes du pouvoir militaire nigérien. Depuis 2024, cet officier émérite occupait le poste stratégique de Directeur du Contentieux et de la Justice Militaire au sein du ministère de la Défense, une fonction où il a su conjuguer rigueur juridique et sens aigu de la discipline. D’ailleurs, son itinéraire l’a conduit à gravir les échelons du Haut Commandement, occupant diverses responsabilités qui ont affermi sa réputation d’homme de devoir, à la fois pondéré et résolu. Si les détails de sa carrière demeurent en partie voilés par la discrétion propre aux sphères militaires, son ascension témoigne d’une constance dans l’engagement et d’une loyauté sans faille envers les institutions qu’il sert.

Par ailleurs, cette nomination intervient en remplacement du Colonel-Major Karimou Hima Abdoulaye, dont le mandat à la tête de la Gendarmerie nationale s’achève dans un contexte de transition. Ce dernier, condisciple du Général Tiani à l’École militaire de Thiès au Sénégal, avait été propulsé à ce poste en août 2023, peu après le coup d’État qui a porté le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au pouvoir. Proche du président, il avait incarné une figure de confiance dans les premiers temps du CNSP, consolidant les alliances au sein des forces de défense et de sécurité. Son départ, bien que non officiellement motivé, pourrait refléter une volonté de renouvellement ou une inflexion stratégique dans la politique sécuritaire du régime.

La nomination du Colonel-Major Kimba Tahirou comme Haut-Commandant de la Gendarmerie nationale du Niger, un tournant stratégique sous Tiani Un contexte de défis inédits

L’accession du Colonel-Major Kimba Tahirou à cette charge illustre la détermination du Général Tiani à insuffler un nouveau souffle dans les rouages de l’appareil sécuritaire. Le Niger, tiraillé entre les soubresauts de l’insécurité dans la région du Sahel et les tensions diplomatiques avec certains voisins, requiert une Gendarmerie nationale à la hauteur des enjeux. De la lutte contre les groupes armés à la sécurisation des frontières, en passant par la gestion des crises internes, le nouveau Haut-Commandant hérite d’une mission aussi vaste qu’épineuse. Son expérience en matière de justice militaire pourrait s’avérer un atout précieux pour réformer une institution appelée à jouer un rôle pivot dans la stabilisation du pays.

Loin de se limiter à une simple passation de pouvoir, cette décision traduit une ambition plus large : celle de raffermir l’autorité de l’État à travers des hommes dont le profil allie compétence et fidélité. Le Général Tiani, proclamé Général d’Armée et investi président pour un mandat de cinq ans lors des assises de la refondation en mars 2025, semble ainsi poursuivre sa stratégie de consolidation du pouvoir, entamée depuis le renversement de Mohamed Bazoum en juillet 2023.

Une succession aux enjeux multiples

Le Colonel-Major Karimou Hima Abdoulaye, que Kimba Tahirou remplace, laisse derrière lui un héritage contrasté. Salué pour sa proximité avec le chef de l’État et son rôle dans les premières heures du régime militaire, il aura néanmoins dirigé la Gendarmerie dans une période de turbulences, où les attentes populaires et les pressions internationales se sont souvent heurtées à la réalité d’un pays en quête de stabilité. Son départ ouvre la voie à des spéculations : s’agit-il d’un repositionnement tactique ou d’une mise à l’écart discrète ? L’histoire, toujours prompte à garder ses secrets, ne livrera ses réponses qu’avec le temps.

Quant au Colonel-Major Kimba Tahirou, il entre en scène sous le regard scrutateur d’une nation en attente de résultats tangibles. Saura-t-il imprimer sa marque là où son prédécesseur a dû composer avec l’urgence ? Parviendra-t-il à transcender les défis pour faire de la Gendarmerie un rempart inébranlable face aux tempêtes qui grondent ? L’avenir, suspendu entre espoirs et incertitudes, reste une page vierge dont les premières lignes s’écriront sous son commandement.

Pemalang en deuil : une tragédie foudroie les prières de l’Aïd

La régence de Pemalang (Indonésie), 1ᵉʳ avril 2025 – La ville de Pemalang, nichée dans la province de Java centrale en Indonésie, se réveille dans une affliction indicible. En effet, la veille, lundi 31 mars, alors que la communauté s’apprêtait à célébrer l’Aïd al-Fitr sur la place centrale, un drame imprévisible a frappé, transformant un instant de ferveur spirituelle en une scène de désolation. Ainsi, un arbre colossal, un banian ancestral, vénéré comme un pilier du patrimoine local, s’est effondré subitement sur les fidèles, fauchant des vies et semant l’effroi parmi les âmes réunies.

Une célébration sacrée brutalement interrompue

L’Aïd al-Fitr, point d’orgue du mois béni du ramadan, incarne pour les musulmans un temps de réjouissance et de communion. À Pemalang, la place centrale, dominée par la silhouette imposante d’un banian dont les ramures semblent porter les mémoires du passé, est depuis des générations le théâtre des prières collectives. Par conséquent, le lundi matin, les fidèles convergeaient vers cet espace emblématique, jouxtant la Grande Mosquée de Pemalang, pour s’adonner à leurs dévotions, dans une atmosphère de sérénité. Cependant, ce recueillement a été brisé par un événement aussi soudain que funeste.

En outre, vers 6 h 30, un grondement sourd, semblable à un présage funèbre, a déchiré l’air. Soudainement, un arbre titanesque du banian, sans signe avant-coureur, s’est détaché de ses racines vénérables pour s’écraser sur la foule en prière. Malheureusement, le bilan est lourd : deux âmes ont été arrachées à la vie sur-le-champ. Plus précisément, un homme de 42 ans et une femme de 39 ans, tous deux habitants du quartier de Pelutan à Pemalang, ont péri sous l’impact. Par ailleurs, deux autres fidèles, un homme de 70 ans et une femme de 68 ans, luttent aujourd’hui pour leur survie dans un état jugé critique. Quinze autres personnes, également frappées par la chute, souffraient de diverses blessures, heureusement moins graves.

Des voix brisées par l’effroi et la douleur

Les rescapés, encore hagards, tentent de mettre des mots sur l’inconcevable. Ainsi, un fidèle explique d’une voix rauque : « Nous étions à fond dans nos prières, l’esprit léger, quand un bruit assourdissant a tout perturbé. » « En un instant, le chaos a remplacé la paix. » De son côté, une femme, le regard voilé de larmes, confie : « Un prodige a épargné tant d’entre nous. » Cependant, nos cœurs et nos prières s’élèvent pour ceux que la tragédie a emportés et pour leurs proches plongés dans le chagrin. » En somme, ces paroles, empreintes de stupeur et de foi, témoignent de la violence du choc qui a ébranlé la communauté.

Une réponse diligente des autorités à Pemalang

Aussitôt alertés, les secours ont afflué avec une célérité remarquable. Concrètement, ambulances et équipes médicales ont investi les lieux, dispensant les premiers soins aux blessés et organisant leur transfert vers les hôpitaux avoisinants. Par ailleurs, le chef de la police locale a dressé un constat officiel, confirmant l’ampleur de la tragédie tout en assurant que les familles des victimes recevront un soutien indéfectible. En outre, le maire de Pemalang, la voix teintée d’une émotion contenue, a exprimé son désarroi face à ce coup du sort et s’est engagé à diligenter une enquête minutieuse. L’objectif est de percer les raisons de cet effondrement soudain et de garantir que pareille calamité ne vienne plus endeuiller la ville.

Une réflexion suspendue sur la fragilité humaine

En ce jour de deuil, Pemalang pleure ses disparus et se recueille pour le salut des blessés. Mais, au-delà de la douleur, des interrogations émergentes, ce banian, totem végétal chéri par les habitants, était-il devenu un péril insoupçonné ? De plus, la sécurité des espaces de culte en plein air, si précieuse pour les traditions locales, doit-elle être repensée ? Cette tragédie, survenue au cœur d’un moment de grâce, invite à méditer sur l’éphémère de l’existence et sur la nécessité d’une vigilance accumulée, là où l’on croit trouver refuge dans l’éternité du sacré.

Marine Le Pen déclarée inéligible : un coup de tonnerre politique qui interroge la démocratie française

Dans une décision qui résonne comme un séisme dans le paysage politique français, Marine Le Pen, figure de proue du Rassemblement national, a été condamnée hier à une peine de quatre ans de prison, dont deux ans ferme sous bracelet électronique, assortie de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national (devenu RN). Cette sentence, implacable dans ses effets, écarte la dirigeante d’extrême droite de l’élection présidentielle de 2027, un scrutin où elle apparaissait, selon les sondages, comme une prétendante sérieuse au fauteuil élyséen. Si nul ne saurait contester que la loi doit s’appliquer à tous, la coïncidence troublante entre l’agenda judiciaire et le calendrier politique soulève des questions légitimes : assiste-t-on à une instrumentalisation de la justice pour façonner l’avenir électoral de la France ?

Marine Le Pen : une sanction aux répercussions majeures

La condamnation de Marine Le Pen ne se limite pas à une affaire personnelle : elle redessine les contours de la prochaine échéance présidentielle. En privant les électeurs d’une candidate qui incarnait, pour une large frange de la population, une alternative au pouvoir en place, cette décision judiciaire intervient comme un couperet dans un contexte de défiance croissante envers les institutions. On ne peut s’empêcher de songer à l’épisode François Fillon en 2017, lorsque des révélations judiciaires, survenues en pleine campagne, avaient anéanti les chances du candidat de la droite, pourtant favori des sondages. La récurrence de tels scénarios, où la justice semble rythmer la vie politique, interroge : le hasard peut-il vraiment expliquer une telle concordance des temps ?

Une justice à géométrie variable ?

Le doute s’épaissit lorsqu’on observe les disparités dans le traitement réservé aux figures politiques. François Bayrou, impliqué dans une affaire aux contours similaires, a récemment été innocenté, tandis que Marine Le Pen écope d’une sanction lourde, aux conséquences irréversibles pour sa carrière. Cette apparente incohérence alimente les soupçons d’une justice à deux vitesses, où les verdicts pourraient, consciemment ou non, refléter des enjeux politiques plus larges. Sans remettre en cause l’intégrité des juges, qui ont appliqué la loi en leur âme et conscience, il est difficile de ne pas s’interroger sur les critères qui président à ces divergences et sur ce qu’elles révèlent de l’état de nos institutions.

Un écho inquiétant à des pratiques autoritaires

L’affaire Le Pen résonne au-delà des frontières hexagonales. En Afrique, l’élimination d’adversaires politiques par le biais de procédures judiciaires est une pratique bien rodée, souvent utilisée pour verrouiller le pouvoir et étouffer la compétition électorale. Les autocrates du continent pourraient désormais brandir cet exemple français pour justifier leurs propres dérives, arguant qu’une grande démocratie comme la France n’hésite pas à recourir à des moyens similaires. Ce parallèle, aussi troublant soit-il, invite à une réflexion : la France, en agissant ainsi, risque-t-elle de fragiliser son statut de modèle démocratique, offrant un précédent dont se saisiront ceux qui méprisent le suffrage universel ?

Les électeurs privés de leur choix souverain

Au cœur de cette affaire se pose une question fondamentale : dans une démocratie, qui doit décider de l’avenir politique d’un pays ? Dans les cas de François Fillon et de Marine Le Pen, deux figures qui jouissaient d’un réel soutien populaire, la justice a tranché avant les urnes, privant les Français de leur droit de choisir librement leurs dirigeants. Les citoyens, exaspérés par une situation qu’ils jugent dégradée depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, auraient pu voir en ces candidats des options crédibles pour changer la donne. Or, en les écartant par des décisions judiciaires, aussi légalement fondées soient-elles, on leur retire cette possibilité. La justice, en intervenant ainsi, ne risque-t-elle pas de saper la légitimité même du processus démocratique ?

Un appel à la réflexion collective sur l’affaire de Marine Le Pen 

Personne ne prétend que Marine Le Pen, ou François Fillon avant elle, devait échapper à la loi. Le principe d’égalité devant la justice est un pilier intangible. Pourtant, lorsque les conséquences de ces décisions coïncident si précisément avec des enjeux électoraux majeurs, le doute s’installe. Les conservateurs du système, attachés à préserver un statu quo, refusent-ils la compétition électorale loyale en s’appuyant sur des leviers extra-politiques ? La France, confrontée à une crise de confiance envers ses élites, peut-elle se permettre de laisser planer une telle ambiguïté ?

En définitive, cette condamnation dépasse le seul destin de Marine Le Pen. Elle met en lumière les fragilités d’une démocratie dans laquelle la justice, sans doute malgré elle, devient un acteur décisif du jeu politique. À l’heure où la défiance atteint des sommets, il appartient aux citoyens de s’interroger : voulons-nous une République où les urnes restent souveraines, ou une où les tribunaux dessinent, en filigrane, les contours de notre avenir ?

Niger : Une nouvelle ère énergétique s’ouvre à Gourou Banda avec l’élan germano-nigérien

Un souffle de modernité a traversé les terres arides de Niamey, alors que la centrale thermique de Gourou Banda, jadis limitée dans ses ambitions, s’est vue dotée d’une puissance accrue vendredi dernier grâce à une collaboration exemplaire entre l’entreprise allemande Luthardt et MAN Energy Solutions. Ce partenariat, scellé par l’intégration d’un moteur MAN de 20,5 MW, a porté la capacité totale de l’installation à 80 MW, offrant ainsi une réponse tangible aux appétits énergétiques croissants du Niger. Après deux mois d’une phase de mise en service minutieusement orchestrée, ce titan mécanique a pris vie, insufflant une énergie fiable dans les artères de la capitale et au-delà, dans un pays où l’électricité demeure un levier essentiel de développement.

Le Niger dope sa centrale thermique de Gourou Banda à 80 MW avec un moteur MAN de 20,5 MW, fruit d’une collaboration germano-nigérienne,Gourou Banda : une alliance au service de l’énergie nigérienne

L’histoire de ce renforcement débute dans les ateliers de Luthardt, groupe allemand dont la renommée s’étend bien au-delà des rives du Rhin. Spécialisé dans l’ingénierie énergétique, il s’est associé à MAN Energy Solutions, un géant de la conception de moteurs industriels, pour doter la centrale de Gourou Banda d’une nouvelle vigueur. Ce moteur, bijou technologique d’une puissance de 20,5 MW, ne s’est pas contenté d’être installé ; il a été intégré avec une précision d’orfèvre dans une infrastructure existante, témoignant d’une synergie entre expertise étrangère et besoins locaux. Le groupe Luthardt, dans une déclaration empreinte de fierté, a salué ce succès comme une preuve de son engagement à soutenir les nations en quête d’autonomie énergétique.

La centrale de Gourou Banda, située à la périphérie de Niamey, n’est pas un édifice anodin. Depuis sa mise en service initiale en 2017 avec une capacité de 60 MW, elle incarne une réponse aux fréquentes pénuries qui paralysent les foyers et les industries nigériennes. L’ajout de ce moteur, fruit d’un investissement dont le montant reste discret, mais que l’on devine substantiel, élève son rôle à celui d’un pilier incontournable dans un pays où moins de 20 % de la population bénéficie d’un accès constant à l’électricité, selon les estimations récentes de la Banque Mondiale.

Un moteur au cœur d’un défi national

La mise en service de cette unité, après une période d’ajustements techniques s’étendant de janvier à mars 2025, marque une étape décisive. Pendant ces deux mois, ingénieurs allemands et techniciens nigériens ont travaillé de concert, domptant les complexités d’un moteur thermique capable de fonctionner au fioul lourd ou au gaz – une flexibilité précieuse dans un contexte dans lequel les ressources énergétiques fluctuent. Désormais opérationnel, il délivre une électricité stable, renforçant la capacité de la NIGELEC, la compagnie nationale, à répondre à une demande qui croît au rythme d’une démographie galopante et d’une économie en quête d’élan.

Ce projet s’inscrit dans une toile plus vaste. Depuis le coup d’État de juillet 2023, la junte dirigée par le Général Abdrahamane Tiani mise sur des infrastructures stratégiques pour asseoir sa légitimité. La sécurisation des ressources pétrolières via des opérations comme Nalewa Dolé, lancée à Diffa le même mois, et l’essor énergétique à Niamey convergent vers un objectif commun : faire du Niger un acteur économique moins tributaire des aléas extérieurs. L’électricité, dans ce schéma, n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale pour irriguer les ambitions d’un pays aux richesses enfouies sous des défis colossaux.

Un pas vers la lumière, mais un chemin encore sinueux

L’apport de ce moteur de 20,5 MW ne se mesure pas seulement en mégawatts ; il se lit dans les espoirs qu’il suscite. À Niamey, où les coupures plongent trop souvent les rues dans l’obscurité, cette puissance supplémentaire promet d’alléger le fardeau des ménages et de galvaniser les petites industries. Pourtant, ce progrès, aussi louable soit-il, ne saurait masquer l’ampleur du défi. Avec une population de près de 26 millions d’habitants et un taux d’électrification rural stagnant sous les 10 %, le Niger reste à la croisée des chemins. La dépendance aux importations d’énergie du Nigeria, bien que réduite depuis l’activation de projets comme celui-ci, demeure une épine dans le flanc d’une souveraineté énergétique encore balbutiante.

Une collaboration qui interroge l’avenir

La réussite de cette entreprise germano-nigérienne illustre le pouvoir des partenariats internationaux dans un monde où les ressources techniques et financières exigent une solidarité transfrontalière. Luthardt et MAN Energy Solutions, par leur savoir-faire, ont planté une graine dans le sol aride du Niger ; mais sa floraison dépendra de la capacité des autorités à entretenir cette flamme. Alors que les turbines ronronnent désormais à Gourou Banda, une question se profile à l’horizon : cette nouvelle lueur saura-t-elle éclairer durablement les ténèbres énergétiques du pays, ou ne sera-t-elle qu’un éclat fugace dans une quête encore inachevée ?