Helene Sourou, Author at Journal du niger - Page 15 sur 141

Rwanda et Belgique : Quand les ponts s’effritent sous le poids des silences

Dans une volte-face aussi brusque qu’un vent d’orage, le Rwanda a claqué la porte au nez de la Belgique, mettant fin, ce lundi, à des décennies de relations diplomatiques déjà marquées par les cicatrices d’un passé colonial. Les diplomates belges, déclarés persona non grata, ont 48 heures pour quitter Kigali, tandis que la Belgique, piquée au vif, promet une riposte à la hauteur de l’affront. Ce coup de théâtre, loin d’être un simple soubresaut, dévoile les fissures béantes d’une entente fragilisée par des désaccords profonds, notamment autour du conflit en République démocratique du Congo (RDC).

Rwanda et Belgique : une rupture aux accents de défiance

Le torchon brûle, et c’est peu dire. Le ministère rwandais des Affaires étrangères a sonné la charge, accusant la Belgique de s’ériger en juge et partie dans la crise qui ensanglante l’est de la RDC. Kigali reproche à son ancienne puissance tutélaire de brandir des allégations – soutien présumé aux rebelles du M23 – comme une arme pour rallier la communauté internationale contre lui.

De l’autre côté de l’échiquier, Maxime Prevot, vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, n’a pas tardé à réagir. Dans un message publié sur son compte X, il déplore une décision « disproportionnée » qui trahit, selon lui, l’aversion du Rwanda pour le dialogue : « La Belgique considère comme regrettable la décision du Rwanda de mettre fin à ses relations diplomatiques et d’expulser son personnel diplomatique.» «Cette décision illustre le manque de volonté du Rwanda à dialoguer en cas de désaccord, optant pour une réaction disproportionnée. » « En réponse, la Belgique appliquera des mesures similaires : convocation du chargé d’affaires rwandais ai, expulsion des diplomates rwandais et rupture des accords de coopération. »

Un passé qui refuse de s’effacer

Pour comprendre cette déflagration, il faut remonter le fil d’une histoire aux nœuds gordiens. Plus récemment, les tensions se sont cristallisées autour du conflit en RDC, où le Rwanda est accusé – malgré ses démentis – de soutenir les rebelles du M23 face à un gouvernement congolais appuyé par Bruxelles.

Cette escalade intervient dans un contexte dans lequel la pression internationale s’accentue sur Kigali. L’Union européenne murmure des sanctions, tandis que le Royaume-Uni a déjà franchi le pas. Le Rwanda, lui, crie à l’injustice, dénonçant une cabale orchestrée par des puissances occidentales aux mains tachées d’hypocrisie.

Rwanda et Belgique : les répercussions d’un bras de fer

La Belgique ne compte pas rester les bras croisés. Outre la convocation du chargé d’affaires rwandais et l’expulsion réciproque de diplomates, Bruxelles menace de sabrer les accords de coopération qui liaient les deux nations. Ces programmes, touchant l’éducation, la santé et le développement, représentaient un filet de sécurité pour un Rwanda en quête de stabilité.

Pour Kigali, ce choix est un pari audacieux. En tournant le dos à un partenaire historique, le Rwanda s’affirme comme un acteur qui refuse de plier, quitte à s’isoler. Mais ce défi pourrait coûter cher à une population encore marquée par les stigmates d’un passé tumultueux.

Vers un horizon incertain

Dans ce face-à-face où chacun campe sur ses positions, la voie du compromis semble s’évanouir comme une ombre au crépuscule. Et pourtant, dans l’écho de cette rupture résonne une vérité tenace : entre le Rwanda et la Belgique, les chaînes du passé, si elles se brisent, laissent derrière elles un vide que nul ne sait encore comment combler. Car, comme le souffle un proverbe rwandais, « celui qui tranche les cordes de la mémoire finit par tanguer sur une mer sans rivage ».

Le Rwanda claque la porte aux relations diplomatiques avec la Belgique : un coup de tonnerre dans un ciel déjà orageux

Kigali, 17 mars 2025 – Dans un sursaut aussi inattendu que retentissant, le Rwanda a décrété, ce lundi, la fin abrupte de ses liens diplomatiques avec la Belgique, sommant dans le même souffle tous les diplomates belges de plier bagage. Loin d’être un simple caprice, cette décision, annoncée avec une fermeté implacable, résonne comme un écho des frictions qui couvaient depuis longtemps entre Kigali et Bruxelles, sur fond de divergences autour du conflit en République démocratique du Congo (RDC) et d’un passé colonial jamais tout à fait apaisé.

Une rupture née d’un faisceau de griefs

Le couperet est tombé, et avec lui, une litanie d’accusations portées par le Rwanda contre son ancienne puissance tutélaire. Le ministère rwandais des Affaires étrangères n’a pas mâché ses mots : la Belgique, en cheville avec la RDC, mènerait une offensive sournoise pour asphyxier financièrement le Rwanda, en s’acharnant à bloquer son accès aux fonds internationaux. Une telle manœuvre, perçue comme une tentative de strangulation économique, a ulcéré Kigali, qui brandit en étendard sa gestion rigoureuse et transparente des ressources.

Mais l’ire rwandaise ne s’arrête pas là. Le président Paul Kagame, dans une sortie au vitriol, a fustigé Bruxelles pour son implication jugée biaisée dans la crise qui déchire l’est de la RDC. Selon lui, la Belgique chercherait à rallier la communauté internationale pour infliger des sanctions au Rwanda, sous prétexte de son rôle présumé dans le soutien aux rebelles du M23. « Ils osent, sans ciller, dresser le monde contre nous, malgré notre modeste envergure ? » « Qu’ils nous laissent en paix », a-t-il lancé, exhumant au passage les stigmates d’un passé où la Belgique, puissance coloniale, avait redessiné les frontières au détriment du Rwanda.

Une secousse dans l’échiquier diplomatique

L’annonce a fait l’effet d’une déflagration, ébranlant les corridors feutrés de la diplomatie euro-africaine. Sur les réseaux sociaux, les réactions fusent : certains dénoncent une « guerre larvée » orchestrée par Bruxelles, tandis que d’autres pressent l’Union européenne de désamorcer cette montée des tensions. Côté belge, les lèvres restent scellées pour l’instant, mais la position est inconfortable. Prise entre son appui à Kinshasa et son histoire avec Kigali, la Belgique voit s’effilocher un partenariat déjà fragilisé par des décennies de méfiance.

Car cette rupture ne sort pas de nulle part. Elle puise ses racines dans une histoire tumultueuse, où le joug colonial belge, exercé jusqu’en 1962, a semé des graines de discorde encore palpables. Le génocide de 1994, drame indélébile dans la mémoire rwandaise, a amplifié ce fossé, tandis que les récents soubresauts dans la région des Grands Lacs ont ravivé les soupçons mutuels.

Un pari audacieux aux conséquences incertaines pour le Rwanda

En suspendant également sa coopération au développement avec la Belgique, le Rwanda joue une carte risquée, mais assumée. Excepté les aides dans l’éducation ou la santé : Kigali préfère couper les ponts plutôt que de ployer sous ce qu’il considère comme un chantage. Cette posture pourrait ouvrir la voie à de nouveaux alliés, moins regardants, comme la Chine ou la Russie, prêts à combler le vide sans poser de questions embarrassantes. Mais elle pourrait aussi peser lourd sur une population encore convalescente, privée de ressources vitales dans un contexte économique délicat.

Une chute dans l’ombre d’un défi

À Kigali, les drapeaux belges ont été décrochés, les bureaux désertés, et un calme lourd s’est abattu sur la ville. Dans ce mutisme, pourtant, vibre une détermination farouche : celle d’un pays qui, face à l’adversité, choisit de faire entendre sa voix, même au prix de l’isolement. Car, comme le murmure une sagesse rwandaise, « celui qui brise les chaînes du silence finit toujours par danser sous un ciel dégagé ». Reste à savoir si ce ciel, pour le Rwanda, s’éclaircira ou s’assombrira davantage.

 

Festival de l’Aïr : Le Niger mise sur son patrimoine pour rayonner

Niamey, 14 mars 2025 Dans l’immensité du Sahel, où les vents sculptent des épopées dans les dunes et où chaque pierre semble porter l’écho d’un passé immémorial, le Niger s’apprête à offrir au monde un spectacle d’une rare éloquence culturelle. En effet, ce vendredi, Mme Soufiane Agaichata Guichene, Ministre de l’Artisanat et du Tourisme, a présidé avec une gravité empreinte de fierté la cérémonie d’installation du comité national d’appui à l’organisation de la 17ᵉ édition du Festival de l’Aïr. Par ailleurs, cet événement, attendu en novembre 2025 dans la commune d’Iferouane, au cœur de la région d’Agadez, promet de transcender les simples célébrations pour devenir une ode vibrante à l’âme nigérienne.

Le Niger se prépare à faire rayonner son patrimoine avec la 17ᵉ édition du festival de l'Aïr, un événement culturel majeur festival de l’Aïr : une mission d’envergure confiée à un aréopage d’exception

Ce comité, véritable cénacle de compétences, réunit des représentants de divers ministères et institutions, sous la présidence de la Ministre elle-même. À ses côtés, le Directeur Général de l’Agence Nigérienne de l’Économie des Conférences (ANEC) assume le rôle de premier vice-président, tandis que le Directeur Général de l’Agence Nationale pour la Société de l’Information (ANSI) occupe la fonction de deuxième vice-président. Le rapporteur général, incarné par le Directeur Général du Tourisme et de l’Hôtellerie, est épaulé par une cohorte de membres issus des structures concernées. Ensemble, ils forment une mosaïque d’expertises vouée à une tâche aussi colossale que prestigieuse.

Leur mandat, d’une ampleur à couper le souffle, se déploie sur plusieurs fronts. Il s’agit d’orchestrer l’organisation de cette 17ᵉ édition en synergie avec les comités régional et local, de conjurer les ressources financières nécessaires à sa réalisation et de déployer une logistique irréprochable pour accueillir, héberger et sustenter les invités internationaux – de leur arrivée à Niamey jusqu’à leur périple aller-retour vers Agadez et Iferouane. À cela s’ajoute la charge de hisser le Festival de l’Aïr sur la scène mondiale à travers une communication audacieuse et une promotion d’envergure. Enfin, ce cénacle doit veiller à l’observance scrupuleuse du protocole et garantir, en collaboration avec les services compétents, une sécurisation sans faille du site et de ses environs, faisant de la sérénité un écrin pour cette célébration.

Un miroir de l’identité, un levier pour l’avenir

En outre, dans son allocution, la Ministre Guichene a insufflé à cette entreprise une portée quasi sacrée. « Ce festival doit être un reflet vivant de notre identité et de notre patrimoine, une fenêtre ouverte sur le génie de nos artisans qui, par leur labeur quotidien, tissent les fils de nos traditions », a-t-elle proclamé avec une éloquence qui ne laisse nul doute sur sa conviction. Elle a peint l’événement comme une opportunité sans pareille de dynamiser le tourisme, de célébrer les savoir-faire séculaires et d’inviter le monde à découvrir la splendeur d’un Niger fier et hospitalier.

« Bien plus qu’une vitrine, le Festival de l’Aïr sera une agora de rencontres, un creuset où se mêleront les voix de nos ancêtres et les aspirations de demain », a-t-elle poursuivi, soulignant son rôle de pont entre les peuples. La Ministre a également révélé l’attention particulière que les plus hautes autorités portent à cette manifestation, la considérant comme une cheville ouvrière pour exalter le patrimoine culturel, raffermir l’unité nationale et propulser le développement touristique. « Leur soutien indéfectible témoigne d’une ambition : faire du Niger un flambeau culturel sur l’échiquier international », a-t-elle ajouté, saluant au passage l’engagement des membres du comité, dont l’expertise et la ferveur seront les piliers de cette entreprise.

Une ambition aux accents durables

Mme Guichene n’a pas manqué de rendre hommage aux autorités locales et régionales, dont l’appui indéfectible pave la voie à cette aventure. « Ensemble, nous érigerons le Festival de l’Aïr en tremplin pour le tourisme, tout en le parant des vertus de la préservation environnementale et du développement durable », a-t-elle promis, esquissant une vision dans laquelle la culture et l’écologie s’entrelacent harmonieusement. S’adressant directement aux membres du comité, elle les a exhortés à faire de cet événement un étendard de l’hospitalité nigérienne, un reflet de ses valeurs de solidarité et de partage, et une célébration qui résonne bien au-delà des frontières.

Ce rendez-vous, qui mettra en lumière la culture touarègue tout en dévoilant la diversité foisonnante des traditions nigériennes, s’annonce comme une symphonie dans laquelle chaque note contribuera à une harmonie plus vaste. Mais alors que le comité entame son labeur, une question flotte dans l’air brûlant du désert : ce festival saura-t-il, en novembre 2025, transcender les attentes pour s’inscrire comme un jalon dans l’histoire du Niger ? La réponse, encore suspendue aux caprices du destin, attend d’être gravée non pas dans la pierre, mais dans l’élan des cœurs qu’il saura enflammer.

 

Le Togo et l’AES : Une osmose douanière redessine les contours d’une coopération

Lomé, 14 mars 2025 – Dans l’écheveau complexe des dynamiques ouest-africaines, un jalon décisif vient d’être posé. Depuis le 10 mars 2025, la phase pilote de l’interconnexion des systèmes douaniers entre le Togo et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), amorcée sur le corridor Lomé-Bamako via le Burkina Faso, ouvre une brèche vers une intégration économique plus fluide et ambitieuse. En effet, portée par le système Sydonia World, cette avancée technologique, issue d’un protocole d’accord scellé à Niamey le 23 juillet 2024, promet de métamorphoser les échanges commerciaux en une mécanique précise, transparente et rapide, au grand dam des pesanteurs administratives d’antan.

Une symphonie numérique au service des échanges

Par ailleurs, loin d’être une simple prouesse technique, cette interconnexion s’érige en vecteur d’harmonie entre les administrations douanières. Grâce à Sydonia World, les formalités de transit s’exécutent désormais avec une diligence remarquable, les données circulant sans heurts entre Lomé, Ouagadougou et Bamako. Cette fluidité ne se contente pas d’accélérer les opérations : elle ambitionne de verrouiller les recettes fiscales des États, de juguler les pratiques frauduleuses et de tarir les flux illicites qui, trop longtemps, ont sapé les fondements de l’économie régionale. Le Commissaire général de l’Office Togolais des Recettes (OTR), Philippe K. Tchodie, n’a pas manqué de rappeler cette exigence dans un avis daté du 6 mars 2025, exhortant les opérateurs économiques (commissionnaires en douane, consignataires, importateurs et exportateurs) à faire preuve d’un « civisme irréprochable » en respectant les itinéraires prédéfinis dans le système.

Le Togo, pivot d’une intégration régionale renouvelée

Cette initiative s’inscrit dans un dessein plus vaste : celui de raffermir les liens économiques entre le Togo et ses voisins sahéliens. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon l’OTR, les échanges commerciaux avec les pays de l’AES représentent aujourd’hui 74 % du commerce extérieur togolais, contre 64 % il y a cinq ans : une envolée de 10 points qui consacre Lomé comme un carrefour incontournable des flux intra-régionaux. Cette progression n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une coopération méthodique, où le Togo se positionne en partenaire fiable et visionnaire au sein de l’AES.

L’horizon, cependant, ne se limite pas au corridor Lomé-Bamako. Une extension prochaine vers Lomé-Ouagadougou-Niamey est déjà dans les tuyaux, laissant entrevoir un réseau douanier interconnecté qui pourrait bien transcender les frontières géographiques pour esquisser une véritable communauté économique. Dans une région où les crises sécuritaires et environnementales menacent la stabilité, cette toile numérique apparaît comme une réponse audacieuse, un pont jeté par-dessus les abîmes de l’isolement.

Le Togo et l’AES  : des enjeux qui dépassent la technique

Au-delà de la célérité des échanges, cette interconnexion incarne une mue profonde des administrations publiques. En érigeant la technologie en rempart contre l’opacité, elle offre aux États des ressources fiscales mieux sécurisées, carburant essentiel pour des projets d’envergure – infrastructures, éducation, santé. En asséchant les marécages de la fraude, elle purifie l’écosystème des affaires, invitant les investisseurs à poser un regard neuf sur une région en pleine effervescence.

Mais cette ambition ne saurait s’épanouir sans l’adhésion des acteurs de terrain. L’appel lancé par Philippe K. Tchodie résonne comme une injonction à l’action : les opérateurs économiques doivent s’approprier ces outils, faire de cette révolution numérique une alliée, plutôt qu’une contrainte. C’est dans cette synergie entre gouvernance modernisée et engagement collectif que réside la clé du succès.

Vers un horizon ouvert à toutes les promesses

Alors que les premiers convois glissent sans entraves le long du corridor Lomé-Bamako, une question plane subtilement, aussi légère qu’importante : cette interconnexion saura-t-elle s’ériger en levier d’une prospérité pérenne, ou restera-t-elle une lueur fragile dans un paysage encore marqué par des défis colossaux ? Le Togo et l’AES ont allumé une flamme, celle d’une coopération réinventée, mais son éclat futur dépendra des vents qui la porteront ou l’éteindront. Portée par des espoirs concrets et des incertitudes discrètes, cette initiative ouvre un chemin sur lequel chaque action, chaque transaction, compose une histoire encore incomplète, prête à se dévoiler sous le regard d’une région en quête de son avenir.

Mark Carney, un banquier à la barre d’un Canada en tempête

Ce vendredi, le Canada a tourné une page de son histoire politique avec l’assermentation de Mark Carney comme premier ministre, succédant à Justin Trudeau après près de dix ans de pouvoir. Dans un contexte où les vents géopolitiques soufflent en rafales entre les velléités de Donald Trump sur la souveraineté canadienne et une guerre commerciale avec les États-Unis, l’arrivée de cet ancien banquier central, novice en politique élective, dessine une ère aussi audacieuse qu’incertaine.

Mark Carney, fraîchement affirmé, se retrouve immédiatement confronté aux défis de souveraineté face à l'administration Trump et à une guerreUn héritage en demi-teinte et une passation sous tension

Justin Trudeau a officialisé son retrait par un message empreint de gratitude sur X : « Merci, Canada, de m’avoir accordé le privilège de servir le meilleur pays et les meilleures personnes de la planète. » Une sortie en douceur contrastant avec les remous de son dernier mandat : sondages en chute libre, usure du pouvoir et une relation transfrontalière déchirée par les caprices protectionnistes de l’administration Trump. Ironie du sort, c’est précisément cette animosité croissante envers le président américain qui a redonné des couleurs aux libéraux, évitant au parti un naufrage anticipé.

Carney, l’outsider des crises 

Élu à la tête du Parti libéral le 9 mars par une victoire écrasante, Mark Carney incarne ainsi un pari risqué. L’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, architecte de la relance post-Covid, n’a jamais siégé au Parlement. Un profil atypique pour un premier ministre, mais un atout dans un pays en quête de stabilité économique. « Il a navigué dans les eaux troubles des krachs financiers ; aujourd’hui, il doit affronter une tempête bien plus polymorphe », analyse un éditorialiste d’Ottawa.

Parmi ses premiers gestes, la nomination de Chrystia Freeland au ministère des Transports surprend. En effet, l’ex-ministre des Finances, rivale malheureuse lors de la course à la direction libérale, voit son expertise réorientée vers un portefeuille stratégique, symbole d’un cabinet où l’équilibre des forces prime.

L’équation Trump et l’échéance électorale 

Le défi le plus épineux reste celui des relations avec Washington. Donald Trump, dans sa rhétorique habituelle, a récemment qualifié le Canada de « protectorat économique », exigeant des concessions sur les ressources énergétiques et l’industrie automobile. Carney, habitué des négociations internationales, devra manier la fermeté sans envenimer un dialogue déjà exsangue.

L’élection fédérale, prévue d’ici à la fin de l’année, ajoute une pression supplémentaire. Les libéraux, bien que regagnant du terrain, font face à un électorat polarisé : entre l’urgence climatique, l’inflation tenace et la défense de l’identité nationale, Carney doit incarner à la fois le changement et la continuité.

Mark Carney, fraîchement affirmé, se retrouve immédiatement confronté aux défis de souveraineté face à l'administration Trump et à une guerreUn pari historique

En acceptant le pouvoir, Mark Carney hérite d’une nation à la croisée des chemins. Son mandat, même éphémère, pourrait sceller le destin d’un libéralisme canadien en quête de renouveau. Mais dans l’arène politique, où les chiffres remplacent les taux d’intérêt et les électeurs supplantent les marchés, sa réussite dépendra d’une alchimie encore inédite : transformer le pragmatisme d’un banquier en intuition politique.

Alors que le crépuscule de Trudeau s’estompe, le Canada retient son souffle. Carney, navigateur des crises globales, saura-t-il éviter l’écueil des tempêtes locales ? L’histoire, désormais, s’écrit au rythme des urnes.

Soluxe : le Niger reprend les rênes de son hospitalité

Niamey, 14 mars 2025 – Dans un sursaut d’autorité aussi tranchant qu’inattendu, le Niger a décidé de clore un chapitre de son histoire touristique. Par un arrêté daté du 6 mars 2025, Mme Soufiane Aghaichata Guichene, ministre de l’Artisanat et du Tourisme, a scellé le sort de l’hôtel Soluxe International à Niamey, en révoquant l’autorisation d’exploitation accordée jadis à une entreprise chinoise. En effet, cet établissement, qui s’élevait comme une citadelle d’opulence au cœur de la capitale, voit ses portes se fermer à jamais, frappé d’interdit pour des pratiques jugées indignes des exigences nigériennes.

Soluxe : une sanction aux multiples visages

Les motifs de cette décision, aussi graves que précis, dressent un réquisitoire sans appel. On reproche à l’exploitant chinois d’avoir instauré une politique d’accès empreinte de discrimination, bannissant abusivement certaines nationalités au mépris de l’esprit d’ouverture qui devrait prévaloir dans un lieu d’hospitalité. À cela s’ajoute une désinvolture manifeste : des travaux d’extension entrepris dans l’ombre, sans l’aveu du ministère compétent, et une falsification des chiffres relatifs aux nuitées, faussant ainsi le calcul de la Taxe du Fonds de Développement du Tourisme (FDT). Ces manquements, loin d’être anodins, ont ébranlé la confiance des autorités, qui ont choisi de frapper d’un coup net, abrogeant l’arrêté de 2015 qui avait ouvert la voie à cette aventure hôtelière.

Le Secrétaire Général du ministère et le Gouverneur de la Région de Niamey, investis de la mission d’exécuter ce verdict, veilleront à ce que cette page se tourne sans ambages. L’annonce, bientôt gravée dans les colonnes du Journal Officiel, résonne comme une admonestation : au Niger, les règles ne sauraient être un vain mot.

Un établissement au cœur des tensions

L’hôtel Soluxe International, érigé sous l’égide de la société Soluxe International SARL, n’était pas un acteur ordinaire. Depuis son inauguration en 2015, il s’était imposé comme une enclave de luxe dans une ville où le contraste entre modestie et ambition est palpable. Fréquenté par une clientèle internationale, souvent liée aux affaires et aux investissements chinois croissants dans la région, il incarnait une facette de la présence économique de Pékin au Niger. Mais ce prestige apparent masquait des pratiques qui, aux yeux des autorités, trahissaient les idéaux d’équité et de transparence prônés par le gouvernement actuel.

Cette mesure s’inscrit dans une toile plus vaste, où le Niger, sous la houlette de ses dirigeants, cherche à réaffirmer sa souveraineté face aux partenaires étrangers. Elle fait écho à d’autres décisions récentes, comme l’expulsion de responsables chinois des secteurs pétroliers, suggérant une volonté de réévaluer les termes d’une collaboration jadis célébrée, mais désormais scrutée avec défiance.

Soluxe : une ambition au service du tourisme nigérien

Au-delà de la sanction, cet arrêté trahit une aspiration profonde : celle de façonner un secteur touristique à l’image des valeurs nigériennes. En châtiant les dérives, le ministère ne se contente pas de punir ; il pose les jalons d’une hospitalité irréprochable, où l’accueil ne rime pas avec exclusion et où les fruits du tourisme irriguent équitablement l’économie nationale. Le Fonds de développement du tourisme, dont les ressources dépendent de déclarations sincères, se veut le nerf d’une politique visant à faire du Niger une terre d’attraction, loin des compromissions.

Une porte ouverte sur l’inconnu

Alors que les murs du Soluxe se taisent, une question s’élève, ténue, mais insistante : ce tour de vis n’est-il qu’un épiphénomène ou le prélude à une refonte plus ambitieuse ? Le Niger, en reprenant le contrôle d’un pan de son hospitalité, semble tracer une ligne dans le sable, défiant ceux qui méconnaissent ses lois. Mais dans ce bras de fer avec un partenaire aussi puissant que la Chine, quelles ombres se profileront demain ? Les flammes de cette résolution éclairent un chemin, mais l’horizon, lui, demeure voilé, prêt à révéler des lendemains qui oscillent entre audace et mystère.

 

Niger expulse des responsables chinois pour non-respect des lois locales

Niamey, 13 mars 2025 Dans une injonction aussi péremptoire qu’inattendue, le gouvernement nigérien a enjoint aux dirigeants chinois de trois fleurons du secteur pétrolier (SORAZ, CNPC et WAPCO) de plier bagage et de quitter le sol national dans un délai exigu de 48 heures, effectif dès le 12 mars 2025. Ce décret, d’une rare fermeté, trouve son origine dans une présumée infraction à l’Ordonnance sur le contenu local, pierre angulaire de la régulation des secteurs minier et hydrocarboné au Niger. Les trois figures de proue (le directeur général de la raffinerie de Zinder (SORAZ), celui de la China National Petroleum Corporation (CNPC), titan du pétrole nigérien, et celui de la West African Petroleum Company (WAPCO)) ont promptement obtempéré, trouvant refuge ce jeudi 13 mars à Lomé, capitale togolaise.

Expulsion des responsables chinois: une admonestation aux accents souverainistes

L’édit gouvernemental, loin d’être un simple soubresaut administratif, résonne comme un coup de semonce dans l’échiquier des relations sino-nigériennes. Depuis plus d’une décennie, la Chine s’est imposée comme un protagoniste incontournable dans l’exploitation des ressources naturelles du Niger. La CNPC, architecte de l’extraction pétrolière dans la région d’Agadem et maître d’œuvre de la raffinerie de Zinder, incarne cette présence tentaculaire. WAPCO, son prolongement opérationnel, orchestre quant à elle la logistique du pipeline reliant les champs nigériens aux côtes béninoises, un ouvrage pharaonique destiné à irriguer les marchés mondiaux.

Au cœur de cette querelle se dresse l’Ordonnance sur le contenu local, un texte législatif conçu pour rééquilibrer les fruits de l’opulence minérale et pétrolière en faveur des fils du terroir. Cette charte exige des opérateurs étrangers un engagement sans équivoque : privilégier l’embauche de Nigériens, confier des marchés aux entreprises autochtones et transmettre un savoir-faire tangible. Les autorités de Niamey reprochent à SORAZ, CNPC et WAPCO d’avoir dérogé à ces préceptes, optant pour une autarcie opérationnelle au profit de leurs compatriotes chinois, en reléguant les acteurs locaux à une périphérie désolante.

Une audace aux retombées incertaines

Cette expulsion, véritable manifeste d’émancipation, traduit une volonté farouche de reprendre les rênes d’une économie longtemps tributaire des appétits étrangers. Le Niger, malgré un sous-sol gorgé d’uranium et de pétrole, ploie sous le joug d’une indigence chronique, fruit d’accords jugés trop complaisants avec les puissances extérieures. En chassant ces dignitaires chinois, Niamey esquisse une promesse : celle d’une souveraineté retrouvée, où les richesses du sol irrigueraient enfin les veines d’une nation exsangue.

Pourtant, l’audace de cette mesure n’échappe pas à une périlleuse ambivalence. La Chine, par sa mainmise sur les infrastructures pétrolières, est une artère vitale pour l’économie nigérienne. Une rupture, même partielle, risque d’ébranler la production d’or noir, de tarir les rentrées fiscales et de compromettre l’approvisionnement énergétique. Sur le plan diplomatique, ce camouflet pourrait assombrir les liens avec Pékin, dont les largesses ont jusqu’ici soutenu les ambitions de développement du Niger.

Un mutisme éloquent et un horizon nébuleux

À ce jour, ni la CNPC ni le gouvernement chinois n’ont daigné rompre le silence qui enveloppe cette affaire. À Niamey, les explications officielles se réduisent à une déclaration laconique, laissant dans l’ombre les griefs précis pesant sur les entreprises incriminées. Cette discrétion, loin d’apaiser les esprits, attise les conjectures : ce bannissement est-il une sanction circonscrite ou le prélude à une refonte audacieuse des partenariats étrangers ? Le Niger, en quête d’un nouvel équilibre, osera-t-il défier davantage l’hégémonie chinoise, ou cette bravade ne serait-elle qu’un éclat fugace dans une dépendance trop enracinée ?

Tandis que les trois exilés méditent leur sort sous le ciel de Lomé, l’avenir du Niger oscille entre hardiesse et incertitude. Ce sursaut d’autorité, s’il témoigne d’une aspiration légitime à la maîtrise de son destin, soulève une interrogation lancinante : peut-on défier un colosse sans s’exposer à des lendemains qui vacillent ? L’épilogue de cette saga, suspendu aux caprices de la géopolitique, reste une énigme que le temps seul saura démêler.

 

Un vent nouveau dans les couloirs de la diplomatie ouest-africaine

Dans le théâtre mouvant des relations internationales en Afrique de l’Ouest, un acte significatif vient de se jouer : Gildas Agonkan Habib a été officiellement investi du titre d’Ambassadeur du Bénin auprès du Burkina Faso. Une décision qui ne se contente pas de remplir une case administrative, mais qui dessine les contours d’une ambition plus vaste : tisser des liens plus étroits entre Cotonou et Ouagadougou. Validée par le Conseil des ministres burkinabè, sous la houlette du Capitaine Ibrahim Traoré, cette nomination s’accompagne d’une particularité remarquable : Agonkan, déjà en poste comme Ambassadeur au Niger depuis juin 2023, portera désormais deux casquettes diplomatiques depuis son siège à Niamey.

Une toile diplomatique en recomposition

Par ailleurs, le choix d’unir sous une même autorité les relations avec le Burkina Faso et le Niger n’est pas anodin. Ces deux nations, voisines du Bénin, partagent avec lui des frontières poreuses et des défis communs, qu’il s’agisse de sécurité ou de dynamiques économiques. Si les relations entre le Bénin et le Burkina Faso ont toujours oscillé entre pragmatisme et prudence, cette nomination semble insuffler une volonté de dépasser les simples échanges de courtoisie pour ancrer une coopération plus tangible. Dans un contexte régional où les équilibres politiques vacillent, cette décision pourrait bien être une réponse aux impératifs d’une solidarité renforcée.

Gildas Agonkan Habib : un homme taillé pour l’épreuve

Gildas Agonkan Habib n’arrive pas en novice dans cette arène. Sa désignation comme Ambassadeur au Niger, il y a un peu plus d’un an, a déjà révélé sa capacité à manœuvrer dans des eaux troubles. Fort de cette expérience, il est aujourd’hui un artisan aguerri, capable de décrypter les subtilités des contextes nationaux tout en défendant les intérêts béninois. De plus, sa nomination au Burkina Faso témoigne de la confiance que les autorités de Cotonou placent en lui pour orchestrer une partition diplomatique à deux voix, un exercice d’équilibre qui exigera autant de finesse que de fermeté.

Gildas Agonkan Habib : un double mandat, un défi singulier

Exercer simultanément ses fonctions depuis Niamey, à des centaines de kilomètres de Ouagadougou, n’est pas une mince affaire. Le Burkina Faso, sous la direction du Capitaine Traoré, traverse une période de mutations profondes, marquée par des choix politiques audacieux et une quête d’autonomie régionale. Le Niger, de son côté, évolue dans une sphère distincte, avec ses propres enjeux. Agonkan devra donc faire preuve d’une agilité rare, jonglant entre des priorités parfois divergentes tout en maintenant une cohérence dans la voix du Bénin. Cette configuration inédite pourrait toutefois se muer en atout : en centralisant ses efforts, il pourrait devenir un pivot, un point de convergence pour des initiatives trilatérales.

Vers un horizon partagé ?

Les Béninois attendent beaucoup de cet ambassadeur. On espère qu’il préservera la stabilité des relations bilatérales et ouvrira de nouvelles perspectives, comme un dialogue accumulé sur la sécurité transfrontalière ou des projets économiques communs. Cependant, de nombreux obstacles se dressent sur son chemin : les différences de tempo entre les deux nations, les pressions internes et externes et la distance physique. Mais ce défi recèle une opportunité : l’ambassadeur peut créer un modèle diplomatique audacieux, où l’optimisation des ressources décuple l’impact.

Alors que Gildas Agonkan Habib entame son périple, une interrogation se pose : cette double mission pourrait-elle, au lieu d’être une contrainte, devenir le moteur d’une diplomatie ouest-africaine renouvelée, où la coopération dépasse les frontières ?

 

Une lueur d’espoir contre le cancer sous l’égide de l’AIEA

Niamey, 13 mars 2025 – Ce jeudi, Niamey vibre d’une énergie singulière, portée par la présence de Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), en visite au Niger depuis mardi. Accompagné du ministre de la Santé, le colonel major Garba Hakimi, il s’est rendu au Centre National de Lutte contre le Cancer (CNLC), unique bastion de radiothérapie du pays. Dans une nation où plus de 10 000 âmes se voient frappées par le fléau du cancer, cet établissement incarne un rempart fragile, mais essentiel contre la maladie. L’AIEA, par son initiative Rays of Hope, y déploie un soutien d’une ampleur rare, de la genèse des infrastructures à la formation des soignants, en passant par la dotation d’équipements de pointe.

 Niamey, Rafael Mariano Grossi de l’AIEA soutient le CNLC et un futur centre de radiothérapie à Zinder, insufflant espoir et interrogations Rays of Hope : une ambition de transformation nationale avec le soutien l’AIEA

Le CNLC, niché au cœur de Niamey, n’est plus seulement un lieu de soin, mais un symbole d’une ambition naissante : offrir à un peuple éprouvé par l’isolement géographique et les rigueurs économiques un accès à des traitements vitaux. Avec le Niger parmi les pionniers bénéficiaires de Rays of Hope, cette collaboration s’étoffe d’un projet audacieux : l’érection d’un nouveau centre de radiothérapie à Zinder, promesse d’un maillage plus équitable des soins à travers le pays. L’expertise de l’AIEA, alliée à une volonté politique affirmée, s’attèle ainsi à briser les chaînes d’une fatalité trop longtemps acceptée, en insufflant des ressources et du savoir là où ils faisaient cruellement défaut.

Pourtant, derrière les engagements solennels et les mains serrées sous les objectifs des photographes, une vérité plus âpre se dessine. Le cancer, implacable, ne connaît ni frontières ni répit, et les 10 000 cas annuels ne sont peut-être qu’une ombre portée d’un mal plus vaste, tapi dans les statistiques lacunaires. L’AIEA, par sa présence, s’engage à accompagner le Niger dans une lutte qui dépasse les seules machines et les murs : une quête de dignité pour des patients dont les voix, trop souvent, s’éteignent dans le silence. « Nous continuerons d’œuvrer pour que les services de cancérologie s’élèvent et s’approchent de ceux qui en ont le plus besoin », a assuré Grossi, dont les paroles oscillent entre serment et défi.

 Niamey, Rafael Mariano Grossi de l’AIEA soutient le CNLC et un futur centre de radiothérapie à Zinder, insufflant espoir et interrogations Mais alors que les regards se tournent vers Zinder et les horizons qu’elle pourrait éclairer, une question flotte, insidieuse, dans l’air brûlant de Niamey : ce sursaut d’espoir suffira-t-il à conjurer l’immensité du combat ? Entre les rayons d’une science bienveillante et les ombres d’une réalité rugueuse, le Niger avance sur un fil ténu, laissant à l’avenir le soin de trancher – ou de surprendre.

Le Niger et l’AIEA : Une alliance scellée sous le signe de l’eau

Niamey, 13 mars 2025Ce jeudi, la capitale nigérienne, Niamey, s’est drapée d’un éclat singulier, celui d’une entente d’envergure entre le Niger et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Par la plume solennelle du Colonel Abdoulaye, ministre de l’Hydraulique, et sous les auspices d’une collaboration inédite avec la Banque mondiale, un accord a été paraphé, porteur d’ambitions aussi vastes que les dunes du Ténéré. Ce pacte, aux multiples ramifications, promet la Genèse d’un laboratoire de référence, la métamorphose de sept laboratoires régionaux et l’élévation des compétences des cadres nigériens par une formation d’excellence. Une œuvre concertée qui s’inscrit dans un dessein plus large : garantir la souveraineté de l’eau, ce bien aussi précieux que l’uranium qui sourd des entrailles d’Arlit.

Signature historique d’un accord entre le Niger et l’AIEA, avec le soutien de la Banque mondiale, pour un laboratoire de référence Arlit, prélude à une ambition hydraulique

La veille, le directeur général de l’AIEA avait foulé le sol ocre de la mine de SOMAÏR, à Arlit, où l’uranium, matière première de la puissance nucléaire, se mêle aux rêves d’un développement durable. Cette visite, loin d’être un simple périple protocolaire, a jeté les bases d’une synergie féconde entre la science atomique et les besoins vitaux d’une nation. Car l’accord signé ce jour ne se contente pas de poser des jalons techniques : il incarne une volonté farouche de conjuguer l’expertise nucléaire au service de la sécurité hydrique, dans un pays où l’eau, rare et capricieuse, façonne les destinées.

l’AIEA : des laboratoires pour veiller sur l’or bleu

Sous l’égide de l’AIEA, le Niger s’apprête ainsi à accueillir un laboratoire national qui deviendra une sentinelle vigilante de la qualité des ressources hydriques. Sept autres bastions scientifiques, disséminés dans les contrées régionales, verront leurs capacités hissées à des cimes nouvelles, tandis que les cadres, dépositaires du savoir, bénéficieront d’un apprentissage affûté. La Banque mondiale, par son appui financier et stratégique, insuffle à ce projet une ampleur qui transcende les frontières nigériennes, offrant un modèle où la science nucléaire s’émancipe de son carcan énergétique pour embrasser des causes humaines fondamentales.

Une alliance tripartite au service de l’humanité

Par ailleurs, cette alliance tripartite Niger, AIEA, Banque mondiale se distingue par sa hardiesse. Elle illustre une vérité trop souvent occultée : la technologie, lorsqu’elle est guidée par une vision altruiste, peut devenir une clé de voûte pour des nations en quête d’équilibre. « Ensemble, nous veillons à ce que des solutions efficaces parviennent à ceux qui en ont le plus besoin », a déclaré un représentant de l’AIEA, soulignant l’élan universaliste de cette initiative. Et le Niger, par sa position géographique et ses richesses minérales, se trouve propulsé au rang de pionnier dans cette entreprise où l’atome et l’eau tissent une trame commune.

Un horizon incertain, une promesse à tenir

Pourtant, au-delà des promesses et des édifices à venir, une question flotte dans l’air brûlant de Niamey : jusqu’où cette collaboration portera-t-elle ses fruits ? Si l’uranium a longtemps été le flambeau économique du pays, l’eau pourrait-elle, sous l’impulsion de cette entente, devenir le véritable levier d’un avenir prospère ? La réponse, comme une rivière qui serpente encore dans l’ombre, reste à écrire – un défi lancé aux générations qui, demain, fouleront ce sable gorgé d’espoir.