Helene Sourou, Author at Journal du niger - Page 26 sur 137

Passeport AES : Le Burkina Faso gravit l’Olympe techno-diplomatique

Ouagadougou, 30 janvier 2025 — Dans un geste chargé de symboles, le Président du Faso, Ibrahim Traoré, a reçu des mains du ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana, son passeport biométrique de la Confédération des États du Sahel (AES). Un acte qui transcende la simple formalité administrative pour s’ériger en pierre angulaire d’une reconfiguration géopolitique audacieuse. en effet, ce sésame électronique, frappé aux couleurs de l’AES, incarne l’ambition d’une intégration régionale érigée en credo souverainiste.

Le Président Traoré reçoit le premier passeport biométrique de l'AES : symbole d'une souveraineté technologique Passeport AES : un sceptre numérique pour une nouvelle ère  

Lors d’une cérémonie dépouillée, mais empreinte de solennité, Traoré s’est prêté à l’enrôlement biométrique, ritualité moderne où iris et empreintes digitales se muent en sceaux d’appartenance. « Ce passeport n’est pas un simple carnet, mais un manifeste politique gravé dans le silicium », a déclaré le ministre Sana, en remettant le document. Une allocution dans laquelle transparaissait l’ivresse d’une rupture : celle d’avec la CEDEAO, perçue comme un vestige d’un ordre régional jugé caduc.

La CEDEAO, un passé en sursis ?

Si les anciens passeports ouest-africains gardent provisoirement leur validité, l’AES souffle un vent d’obsolescence programmée sur ces reliques bureaucratiques. Les citoyens burkinabè, maliens et nigériens, piliers de cette confédération en gestation, sont exhortés à troquer leurs vieux livrets contre ce nouvel artefact numérique. Un appel à « migrer vers l’avenir » qui résonne comme un mantra pan-sahélien, même si les autorités temporisent : aucune précipitation n’est requise, les documents actuels demeurant valides jusqu’à expiration.

Souveraineté 2.0 : la biométrie en étendard

Par ailleurs, derrière cette mue administrative se niche un projet bien plus ambitieux : forger une identité collective inaltérable, à l’abri des faux-semblants. Le passeport AES, bardé de puces cryptographiques et d’hologrammes, se veut un rempart contre la fraude et un outil de traçabilité migratoire. « C’est l’alpha et l’oméga de notre sécurité collective », a insisté un conseiller présidentiel sous couvert d’anonymat, évoquant une « souveraineté augmentée » par la technologie.

Entre utopie et Realpolitik

Pour certains observateurs, ce geste relève autant du soft power que du hard code. « L’AES joue son va-tout sur l’échiquier régional : chaque passeport émis est un pavé dans la mare de la CEDEAO », analyse un diplomate en poste à Accra. Reste à savoir si ce nouvel outil survivra aux tempêtes politiques et techniques. Les prochains défis seront l’uniformisation des systèmes informatiques entre États membres et convaincre les partenaires internationaux d’accepter ce document inédit.

Le Président Traoré reçoit le premier passeport biométrique de l'AES : symbole d'une souveraineté technologique Le Sahel en code QR

Alors que le soleil déclinait sur Ouagadougou, Traoré a brandi son passeport devant les caméras, tel un atlas miniature de la nouvelle donne sahélienne. Ce rectangle vert nuit, strié de circuits électroniques invisibles, pourrait bien devenir le grimoire d’une génération en quête de renaissance. Entre les lignes de code et les frontières redessinées, l’AES écrit son chapitre non pas à l’encre, mais en algorithmes, ultime rempart pour une région dont l’histoire s’est souvent écrite dans le sable.

Niger : Carrefour numérique au cœur du désert, une odyssée en fibre optique

Niamey, 30 janvier 2025 — Sous les auspices d’un soleil matinal, hier, M. Sidi Mohamed Ralliou, ministre des Télécommunications, de la Poste et de l’Économie Numérique, a ouvert la deuxième réunion du Comité de Pilotage du Projet Transsaharien de Fibre Optique (DTS 2025). Un événement qui scelle le Niger dans son rôle de fulcrum de la connectivité ouest-africaine, promettant une renaissance numérique aux confins du Sahara.

Un phare géostratégique

Dans un discours où l’ambition le disputait à la précision, M. Ralliou a campé le Niger comme « l’épicentre d’une métamorphose technologique ». Enclavé, mais non enchaîné, le pays, bordé par trois États côtiers dotés de câbles sous-marins (Algérie, Bénin, Nigéria), se mue en linchpin d’un réseau de fibre optique transcontinental. « Notre position géographique n’est plus une fatalité, mais un tremplin », a-t-il martelé, soulignant que ces « artères numériques » pourraient irriguer l’économie nationale via un accès élargi à la bande passante internationale.

Gouvernance et défis : l’alchimie d’un projet pharaonique 

Doté d’un budget de 30,8 milliards de FCFA, cofinancé par l’État nigérien et la Banque Africaine de Développement (BAD), le DTS 2025 vise à déployer 1 031 km de fibre optique le long des axes routiers majeurs, un chantier déjà réalisé à 97 %, selon le ministre. Toutefois, l’ombre au tableau réside dans le Centre National de Données, dont le taux d’avancement plafonne à 8 %, un « nœud gordien » qui retarde l’apothéose du projet, prévue pour septembre 2025.

Le comité de pilotage, réunissant Algérie, Mali, Niger, Nigéria et Tchad, joue les arbitres éclairés : validation des orientations stratégiques, résolution des contentieux et quête de financements pour les composantes en suspens. « Nous tissons les sinews d’une économie numérique en gestation », a déclaré M. Ralliou, rappelant que ce projet s’inscrit dans la vision du président Tiani de doter le Niger d’infrastructures de « niveau III », capables de résoudre le « casse-tête de l’hébergement local des données ».

Le Niger, futur hub numérique ouest-africain ? Projet DTS 2025 : 97% de fibre optique déployée, mais data center en retard.Des chiffres qui parlent, des silences qui interpellent 

Si les kilomètres de fibre déployés frôlent la perfection (100 %), le retard du data center soulève une question. Un paradoxe dans un projet otherwise salué pour son efficacité. Le ministre y voit un défi « temporaire », lié à des « contingences techniques », mais assure que l’objectif final, une dorsale nationale connectée aux pays voisins, demeure immuable.

L’Horizon 2025 : entre utopie et réalisme

En clôture, M. Ralliou a esquivé tout triomphalisme, préférant un ton prophétique : « Ce réseau sera le socle de notre souveraineté numérique. » « Il incarne également l’audace d’un Niger qui refuse de n’être qu’un spectateur de la globalisation. » Reste à transformer l’essai : lorsque les data centers auront rattrapé leur retard, le pays pourra-t-il vraiment devenir le « hub » incontournable rêvé ?

La cérémonie, empreinte de solennité, s’est achevée dans les murmures d’un avenir prometteur. Les invités, directeurs généraux, membres du comité et diplomates, ont quitté la salle avec une certitude : le Niger, jadis terre de caravanes, écrit désormais son épopée en bits et en octets. Une odyssée moderne où le désert se pare des lueurs de la fibre optique.

Niger : 135 nouvelles infrastructures sanitaires

Lors de sa récente reddition de comptes devant la nation, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi, a mis en lumière les avancées significatives réalisées en 2024 en matière d’infrastructures sanitaires, tout en dévoilant des projets ambitieux pour les années à venir.

Construction de nouveaux centres de santé

En 2024, le ministère a supervisé la construction de 135 centres de santé intégrés, améliorant ainsi l’accès aux services de soins pour environ 320 000 personnes à travers le pays. Ces nouvelles structures visent à rapprocher les services de santé des populations, notamment dans les zones rurales et enclavées.

Réhabilitation des infrastructures existantes

Parallèlement à ces nouvelles constructions, des efforts notables ont été déployés pour réhabiliter des établissements de santé existants. Plusieurs hôpitaux nationaux ont subi des rénovations sur leurs édifices délabrés, notamment :

  • L’Hôpital National de Zinder
  • L’Hôpital National Prince Boubacar Diallo
  • L’Hôpital National de Niamey
  • La Maternité Issaka Gazoubi
  • L’Hôpital National Centre de Référence d’Obstétrique
  • L’Hôpital de district de Gaoué
  • L’Hôpital de Bassora

Ces réhabilitations visent à moderniser les infrastructures et à améliorer la qualité des soins offerts aux patients.

Projets futurs et investissements prévus

Le ministre Garba Hakimi a également annoncé des projets ambitieux pour renforcer davantage le système de santé national. Il est prévu de construire cinq hôpitaux régionaux et 35 centres de santé intégrés dans les régions de Zinder et de Maradi. De plus, un projet en cours vise la construction de 27 hôpitaux et 200 centres de santé intégrés d’ici à 2025, démontrant l’engagement du gouvernement à étendre et à améliorer les services de santé sur l’ensemble du territoire.

Pour soutenir ces initiatives, environ 500 millions d’euros ont servi à la poursuite des travaux de réhabilitation en 2025. Ces investissements témoignent de la détermination des autorités à offrir des soins de qualité et accessibles à tous les citoyens.

Ces actions s’inscrivent dans une vision globale de renforcement du système de santé nigérien, visant à garantir un accès équitable aux services de santé et à améliorer les indicateurs sanitaires du pays.

 

Niger : L’Union des Étudiants de l’EMIG apporte son soutien au CNSP

Niamey, 30 janvier 2025 – L’Union des Étudiants de l’École Nationale des Mines, de l’industrie et de la Géologie (UEE) vient de faire entendre sa voix. En effet, dans un communiqué publié le mercredi à Niamey, l’organisation de l’EMIG apporte son soutien sans équivoque au Conseil national pour la protection de la Patrie (CNSP) dans sa transition vers une souveraineté nationale pleine et entière.

Un soutien franc et déterminé 

« Le Niger, à ce moment critique de l’histoire de notre nation, sous la direction de la transition du Conseil national pour la protection de la patrie (CNSP) et son chef, le général Abderrahmane Tiani, est fermement engagé sur la voie de la souveraineté nationale et de la libération », a déclaré M. Abdoulaye Assoumani Hambali, secrétaire général de l’UEE.

L’EMIG, fer de lance de l’ingénierie au service de la nation

L’UEE, consciente du rôle crucial de l’EMIG en tant que seule école d’ingénieurs du Niger, souligne son potentiel dans la construction d’un avenir prospère et indépendant pour le pays. « L’EMIG joue un rôle essentiel dans la préparation des compétences techniques et scientifiques qui contribueront à atteindre la souveraineté énergétique, industrielle et minière de notre pays », a affirmé M. Hambali.

Une position claire contre les ingérences étrangères 

Par ailleurs, l’UEE condamne avec fermeté les récentes déclarations du président français Emmanuel Macron, qu’elle juge « irrespectueuses et arrogantes ». Elle apporte son soutien à l’analyse géopolitique et stratégique du président Tiani sur la nécessité de faire face aux pratiques impérialistes.

Des préoccupations sociales au cœur des revendications 

L’UEE ne reste pas insensible aux difficultés rencontrées par la population nigérienne, notamment la hausse des prix alimentaires. Elle appelle le CNSP à prendre des mesures urgentes pour réguler les chaînes de distribution et garantir la souveraineté alimentaire.

La sécurité, une priorité pour l’UEE 

Face à la situation sécuritaire préoccupante, l’UEE exhorte le CNSP à renforcer les capacités des forces de sécurité en modernisant leurs équipements et en améliorant leurs conditions de travail.

Un appel à l’unité et à l’engagement

L’UEE réaffirme son soutien total au CNSP et au général Abderrahmane Tiani dans leur lutte pour la souveraineté nationale. Elle appelle aussi tous les Nigériens à s’unir pour construire un avenir indépendant et prospère pour le Niger.

En conclusion, l’UEE, forte de son héritage et de son rôle unique, s’engage à participer activement à la construction d’un Niger indépendant et prospère, libre de toute ingérence étrangère. Un message clair et fort, formulé aux dirigeants du pays, qui souligne l’engagement de la jeunesse nigérienne dans la construction d’un meilleur avenir pour leur nation.

Place Liptako-Gourma : l’éclat renaissant d’un Sahel uni

Niamey, 29 janvier 2025 – Sous un ciel cuivré par le soleil couchant, Niamey a vibré ce mercredi au rythme des tambours de djembé et des chants polyphoniques. La foule, dense et colorée, s’est rassemblée pour assister à la renaissance d’un lieu mythique : la place Liptako-Gourma. En effet, réhabilitée par l’Agence de Modernisation des Villes du Niger, cette agora moderne n’est pas qu’un carrefour urbain. Elle incarne un rêve ancien, celui d’un Sahel uni, où Niger, Mali et Burkina Faso écrivent ensemble leur destin.

Niamey inaugure la Place Liptako-Gourma, symbole rénové de l’unité sahélienne et de la coopération historique Une place, une histoire, un héritage

La place Liptako-Gourma n’est pas un rond-point anodin dans le paysage urbain de Niamey. Elle raconte une histoire, celle d’un pacte fondateur entre le Niger, le Mali et la Haute-Volta (actuel Burkina Faso).

En 1970, ces trois nations tracent les premiers jalons d’une coopération régionale à travers la création de l’Autorité de Développement Intégré de la Région du Liptako-Gourma (ALG). À une époque où les frontières semblaient cloisonner les ambitions, cet accord visait à unir les forces pour valoriser ensemble les richesses minières, énergétiques, agricoles et hydrauliques de la région. Un pari audacieux, qui portera plus tard les germes d’une intégration plus vaste : la Confédération des États du Sahel (AES).

Niamey inaugure la Place Liptako-Gourma, symbole rénové de l’unité sahélienne et de la coopération historique La place des possibles 

Par ailleurs, conçue comme un manifeste architectural, la nouvelle place Liptako-Gourma mêle symboles ancestraux et lignes futuristes. En son centre trône une sculpture monumentale en acier corten, Les Trois Courbes, représentant l’entrelacement des trois pays Niger, Volta et Mali soutenu par une poignée de main. Autour, des jardins en spirale, irrigués par un système hydraulique inspiré des tabias traditionnelles, rappellent l’impératif de gérer l’eau, ce « sang du Sahel ».

Chaque pierre ici raconte une histoire de résilience. C’est un lieu qui regarde vers demain sans oublier d’où il vient.

Vers une nouvelle ère de collaboration : la Confédération des États du Sahel

L’ALG est, comme l’ancêtre de l’actuelle Confédération des États du Sahel (AES), une alliance formalisée en 2024 entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Cette confédération vise à renforcer les liens politiques, économiques et sécuritaires entre les trois pays, consolidant ainsi leur engagement commun pour la paix et le développement durable dans la région sahélienne.

Un espace dédié à la culture et à la communauté

Au-delà de sa dimension historique et politique, la nouvelle place Liptako-Gourma se veut un lieu de rassemblement pour les habitants de Niamey et les visiteurs. Des espaces verts, des aires de jeux et des zones dédiées aux manifestations culturelles ont été aménagés, faisant de cette place un véritable centre de vie communautaire. Elle symbolise ainsi le dynamisme et la résilience des peuples sahéliens, unis par une histoire commune et une vision partagée de l’avenir.

En redonnant vie à la place Liptako-Gourma, Niamey célèbre non seulement un passé riche en collaborations fructueuses, mais affirme également sa détermination à construire un futur dans lequel l’unité et la solidarité demeurent les piliers du progrès.

Dans l’ombre des minarets et des gratte-ciel en construction, Niamey vient d’offrir au continent un récit nouveau : celui d’un Sahel qui, plutôt que de subir son histoire, la sculpte.

Niger : ultimatum des travailleurs du pipeline Niger-Bénin à Wanda Group

La bombe à retardement sociale vient de tic-tacquer un cran plus fort. Ce mercredi, les opérateurs et techniciens des stations de pompage du pipeline Niger-Bénin, artère vitale pour l’exportation du pétrole, ont brandi un préavis de grève éclair face au géant Wanda Group. Leur mot d’ordre ? « Plus un litre de patience. »

Après des mois de salaires en roue libre et de droits sociaux escamotés, ils exigent, sous 48 heures, le règlement immédiat des arriérés et la régularisation de leurs cotisations CNSS. Un coup de pression sans précédent pour cette entreprise clé, accusée de jouer avec le feu social.

Des salaires en eaux troubles

Dans les coulisses de ce mégaprojet stratégique, censé booster l’économie régionale, c’est la harga financière qui mine les travailleurs. « On trime sous 45°C pour des salaires qui arrivent en mode stop-and-go », lâche un technicien sous couvert d’anonymat. Les retards de paiement, récurrents depuis six mois, plongent des familles dans un déjà-vu de dettes et de rationnement. Pire : les cotisations sociales (CNSS), censées être une bouée de secours, semblent avoir coulé à pic. « Nos droits sont en offline total. » « Si on a un accident, qui paiera ? », interroge un opérateur, la voix nouée.

 Des conditions de travail « inhumaines »

Leur quotidien est un mélange explosif de burn-out et de négligence. Entre les équipements vétustes, le manque de matériel de sécurité et les quarts de travail interminables, les travailleurs dénoncent des conditions « à la limite de l’esclavage moderne ». « Ici, c’est la zone grise des normes. » « Wanda Group traite le pipeline comme un tuyau à cash, pas comme un projet humain », accuse un syndicaliste, sous le radar. Certains évoquent même des maladies non prises en charge, des permis de travail expirés… Une accumulation de griefs qui a transformé la colère en ras-le-bol organisé.

 Wanda Group sous pression : silence radio ou stratégie de l’autruche ?

Face à la grogne, le groupe chinois reste muet comme un puits de pétrole asséché. Malgré des relances répétées — courriers, meetings, interpellations —, aucune réponse concrète. « Ils jouent au poker menteur avec nos vies », tonne un gréviste. Si le compte à rebours arrive à zéro, les stations de pompage pourraient se mettre en mode veille, paralysant un projet déjà fragile. Un risque énorme pour Wanda, dont l’image en Afrique de l’Ouest est en jeu.

Une bombe à retardement économique 

Le pipeline Niger-Bénin, long de 2 000 km, est le projet phare censé doper les exportations de brut nigérien. Mais aujourd’hui, c’est aussi un symbole de contradictions : comment vanter un essor économique si ceux qui font tourner la machine crèvent à la tâche ? Une grève plongerait le projet dans le chaos, avec des pertes estimées à des millions de dollars par jour. Les gouvernements des deux pays, déjà sur le fil entre investisseurs et populations locales, pourraient bien faire les frais de ce bras de fer.

La rue, dernier recours pour les employés du Wanda Group

« On n’a plus le choix. » « La grève, c’est notre mégaphone », résume un opérateur déterminé. Derrière les revendications salariales, c’est une quête de dignité qui s’exprime. Et le mouvement pourrait faire des émules : d’autres secteurs, des transporteurs aux sous-traitants, observent la situation avec une solidarité grandissante.

Dans moins de 48 heures, Wanda Group devra choisir entre apaiser la tempête ou affronter un arrêt historique qui secouera le secteur énergétique ouest-africain. Une chose est sûre, c’est que les hommes du pipeline ont décidé de ne plus être les invisibles de l’or noir. À l’ère où les réseaux sociaux amplifient chaque étincelle, cette grève pourrait bien allumer un feu bien plus grand…

Union Africaine : Les rois de la déclaration sans suite

Si la diplomatie était une discipline olympique, l’Union Africaine (UA) raflerait sans conteste toutes les médailles en matière de réunions sans effet. En témoigne la 1256ᵉ réunion ministérielle d’urgence du Conseil de paix et de sécurité (CPS) sur la situation explosive dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Un sommet de l’inaction, où l’on a, une fois de plus, caressé le vide avec des phrases creuses et des condamnations solennelles, pendant que le M23 et d’autres groupes armés redessinent la carte du Kivu à coups de rafales et de massacres.

Un ballet diplomatique parfaitement chorégraphié

Prenons un instant pour saluer l’ingéniosité de l’UA, qui a réussi l’exploit de transformer un drame sanglant en un festival de signatures et de poignées de main. Dans une salle bien climatisée, loin des balles et du sang, des ministres, des ambassadeurs et des dignitaires ont pris la parole avec la même solennité qu’un acteur récitant un texte mille fois répété. Un vrai théâtre de la paix… sans paix.

On a rappelé les résolutions précédentes, on a condamné le M23 avec la vigueur d’un professeur fâché par une copie bâclée, et on a, bien sûr, exprimé une « profonde préoccupation ». La formule magique, utilisée à chaque résurgence de violence, qui donne en effet l’illusion d’une réaction sans nécessiter la moindre action.

L’Union Africaine : un chœur d’indignations bien rodé

Le CPS, fidèle à son habitude, a empilé les formules indignées. « Nous condamnons fermement », « nous demandons instamment », « nous réaffirmons notre solidarité »… autant de phrases qui, mises bout à bout, ne pèseront pas plus lourd que le vent qui les a portées. Pendant ce temps, Minova, Saké et Goma sont tombées sous les assauts du M23, et la situation humanitaire atteint des sommets d’horreur.

Ah, mais attention ! L’UA ne s’arrête pas là. Avec un aplomb digne des plus grands illusionnistes, elle « exige » du M23 et des autres groupes armés qu’ils déposent les armes « immédiatement et sans condition ». C’est bien connu, un communiqué suffit à faire fuir des rebelles lourdement armés et soutenus par des intérêts opaques.

L’éternel refrain de la souveraineté bafouée

L’Union Africaine, toujours prompte à défendre la « souveraineté » et « l’intégrité territoriale » de ses États membres, continue pourtant d’observer avec une passivité fascinante la balkanisation de la RDC. Elle refuse d’admettre l’éléphant dans la pièce : des ingérences étrangères avérées alimentent le chaos. Mais plutôt que de pointer du doigt les responsabilités, on préfère « appeler les parties prenantes au dialogue ». Un dialogue, oui, entre un gouvernement qui implore de l’aide et des rebelles qui avancent à coup de mortiers.

 L’Union Africaine : la réunion de trop ?

L’UA a beau « saluer la bravoure » des FARDC et de la MONUSCO, la réalité est implacable : la machine de guerre du M23 avance, les accords de cessez-le-feu sont piétinés comme des feuilles mortes, et le nombre de déplacés explose. Mais qu’importe, le CPS a prévu une nouvelle réunion au prochain sommet de l’UA en février. Une réunion de plus pour faire semblant de s’intéresser à la crise, le temps que la RDC compte ses morts et que les seigneurs de guerre élargissent leur territoire.

Finalement, cette 1256ᵉ réunion du CPS ne fait que confirmer ce que l’on savait déjà : si l’inaction était une arme, l’Union Africaine serait une superpuissance.

Veuillez lire le communiqué ici.

 

 Une marche historique pour l’indépendance et la souveraineté du Sahel

Niamey, 28 janvier 2025 — Les rues de Niamey, tout comme celles des autres capitales et villes de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont vibré au rythme d’une mobilisation populaire sans précédent. En effet, des milliers de citoyens, répondant à l’appel des autorités et des organisations civiles, ont déferlé dans les artères de la ville pour commémorer le premier anniversaire du retrait du Niger, du Burkina Faso et du Mali de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Un retrait qui devient effectif dès ce 29 janvier, conformément aux textes de l’organisation ouest-africaine.

Niamey et les villes de l’AES vibrent au rythme d’une mobilisation historique célébrant le premier anniversaire du retrait de la CEDEAO.Une marche pour l’histoire pour marquer la sortie de la CEDEAO

Dès l’aube, la place Toumon, point de départ de la marche, s’est transformée en un océan de drapeaux, de banderoles et de chants patriotiques. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, tous unis par une même détermination, ont marché vers la place de la Concertation, lieu symbolique où s’est tenu un meeting populaire. D’ailleurs, cette mobilisation, organisée en simultané dans les autres pays de l’AES et dans toutes les régions du Niger, a rassemblé une foule impressionnante, témoignant de l’adhésion massive des populations à cette nouvelle ère de souveraineté.

Parmi les manifestants, on comptait des membres éminents du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), des membres du gouvernement, ainsi que des figures influentes de la société civile, des syndicats, des étudiants et des scolaires. Tous étaient là pour célébrer fièrement et dignement l’an 1 du retrait de l’AES de la CEDEAO, mais aussi pour réaffirmer leur rejet du franc CFA et leur opposition à l’impérialisme occidental.

Un discours fort, une vision claire.

C’est dans une ambiance électrique que M. Abdoulaye Seydou, du Mouvement M62 Moutountchi/Bourcthintarey, a prononcé le discours officiel, identique dans tout l’espace AES. Avec des mots percutants, il a rappelé que le 28 janvier 2024, les dirigeants du Niger, du Mali et du Burkina Faso, héritiers de la lutte anti-impérialiste, ont pris la décision historique de retirer leurs pays de la CEDEAO. Une organisation qu’il a aussi qualifiée d’« instrument de déstabilisation du Sahel, à la solde de l’impérialisme occidental ».

« Nous sommes conscients de notre mission générationnelle : maintenir la fibre patriotique et faire de l’AES un même espace, un même peuple, un même destin digne et souverain », a-t-il déclaré sous les acclamations de la foule. Il a également mis en garde contre « la folie meurtrière du président français Emmanuel Macron », accusé de gouverner contre la volonté de son propre peuple tout en perpétuant l’exploitation des nations africaines.

Une alliance irréversible

Le colonel Ibro Amadou Bacharou, chef d’état-major particulier du président du CNSP, le général Abdourahamane Tiani, a transmis les remerciements et les salutations du chef de l’État aux manifestants. « Le retrait de l’AES de la CEDEAO est irréversible », a-t-il affirmé, soulignant que cette décision marque un tournant décisif dans l’histoire de la région. Il a également annoncé que la porte de la Confédération de l’AES reste ouverte à tous les pays partageant les mêmes aspirations de liberté et de souveraineté.

Niamey et les villes de l’AES vibrent au rythme d’une mobilisation historique célébrant le premier anniversaire du retrait de la CEDEAO.Une célébration en musique et en couleurs

La cérémonie, ponctuée d’animations musicales célébrant la souveraineté et la résistance, a vu ainsi plusieurs personnalités prendre la parole pour exprimer leur soutien aux idéaux portés par l’AES. Chaque intervention a été accueillie par des ovations, renforçant l’unité et la détermination des participants.

Niamey et les villes de l’AES vibrent au rythme d’une mobilisation historique célébrant le premier anniversaire du retrait de la CEDEAO.Un message à la CEDEAO et  au monde

Cette journée historique n’est pas seulement une célébration du passé, mais aussi un message fort adressé au monde entier. L’AES, à travers cette mobilisation massive, affirme sa volonté de construire un avenir libre, indépendant et prospère, loin des ingérences étrangères. Elle rappelle que les peuples du Sahel, unis et déterminés, sont prêts à défendre leur souveraineté coûte que coûte.

Alors que le soleil se couchait sur Niamey, laissant place à une nuit étoilée, une chose est certaine : le Sahel a tourné une page de son histoire. Une nouvelle ère s’ouvre, portée par l’espoir et la détermination de millions de citoyens qui refusent de plier devant les forces de l’oppression.  L’AES est née. Et elle est là pour rester !

 

 

L’AUPSC, ou l’art de réunir pour ne rien résoudre

Ce mardi 28 janvier 2025, l’Afrique a encore vibré au rythme d’une réunion ministérielle de l’Union africaine (AUPSC). Le sujet est la situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où le groupe armé M23 continue de semer la terreur, malgré des années de discussions, de résolutions et de promesses. Objectifs affichés : cessation des hostilités, dialogue, protection des civils, des soldats de la paix et garantie de l’accès humanitaire. Des mots si beaux qu’on en oublierait presque qu’ils sont répétés depuis des décennies sans résultats tangibles.

La réunion, présidée par S.E. Kacou Houadja Léon Adom, Ministre des Affaires étrangères de la Côte d’Ivoire et Président du Conseil de paix et de sécurité (PSC) pour le mois de janvier, a débuté par une minute de silence. Une tradition bien rodée pour honorer les morts, ces innombrables victimes civiles et militaires tombées dans l’indifférence générale. Les soldats de la paix du SAMIDRC et de la MONUSCO, dont le sacrifice semble être devenu un rite sacrificiel inévitable, ont également été commémorés. Mais une question se pose : combien de minutes de silence faudra-t-il encore observer avant que l’AUPSC ne passe enfin à l’action ?

AUPSC : Des discours, toujours des discours. 

Dans son allocution d’ouverture, S.E. Kacou Houadja Léon Adom a rappelé l’urgence de la situation. « La paix est notre priorité », a-t-il déclaré, sans doute avec une sincérité qui ne suffira pas à calmer les armes. Car, soyons honnêtes, l’AUPSC excelle dans l’art de convoquer des réunions, de produire des déclarations solennelles et de multiplier les résolutions. Mais quand il s’agit de transformer ces belles paroles en actions concrètes, l’organisation semble atteinte d’une paralysie chronique.

Pendant ce temps, dans l’est de la RDC, les civils fuient leurs villages sous les balles, les humanitaires luttent pour accéder aux zones de crise et les soldats de la paix, souvent mal équipés et sous-payés, tentent de maintenir un semblant d’ordre dans un chaos orchestré. Le M23, quant à lui, continue son offensive, indifférent aux déclarations de l’AUPSC. Et pourquoi s’en préoccuperait-il ? L’histoire récente lui a appris que les réunions ne font pas reculer les milices.

L’éternel recommencement 

Ce qui est frappant, c’est la répétition cyclique des mêmes scénarios. Une crise éclate, l’AUPSC se réunit, des discours sont prononcés, des résolutions sont adoptées, et… rien ne change. Ou si peu. Les causes profondes des conflits – rivalités ethniques, convoitises économiques, ingérences étrangères – sont rarement abordées avec la fermeté nécessaire. À la place, on se contente de traitements superficiels, comme si l’on soignait une fracture ouverte avec un pansement.

Et pendant que les diplomates palabrent, les armes parlent. Les civils meurent. Les humanitaires s’épuisent. Les soldats de la paix tombent. Et l’AUPSC ? Elle prépare sa prochaine réunion.

AUPSC : Une crédibilité en berne 

Il est temps de se demander si l’AUPSC n’est pas devenue une coquille vide, un théâtre dans lequel l’on joue la comédie de la résolution des conflits sans jamais en écrire le dénouement. À force d’inaction, l’organisation perd sa crédibilité, non seulement aux yeux des populations africaines, mais aussi sur la scène internationale. Les partenaires étrangers, qui financent une partie des opérations de paix, commencent à s’impatienter. Et qui pourrait les blâmer ?

La réunion de ce mardi 28 janvier 2025 ne fera probablement pas exception. On y parlera de cessation des hostilités, de dialogue, de protection des civils et d’accès humanitaire. On adoptera peut-être une nouvelle résolution. Mais sur le terrain, rien ne changera. Le M23 continuera son avancée, les civils continueront de souffrir et les soldats de la paix continueront de mourir.

Et maintenant ? 

Il est grand temps que l’AUPSC passe des mots aux actes. Cela implique de prendre des décisions courageuses, de s’attaquer aux racines des conflits et de mettre en place des mécanismes de suivi efficaces. Cela implique aussi de tenir les États membres responsables de leurs engagements. Car, sans action concrète, les réunions ne sont que des exercices de style, et les minutes de silence, des aveux d’impuissance.

En attendant, l’est de la RDC continue de brûler. Et l’AUPSC continue de discuter. La paix, elle, attend toujours.

DeepSeek : la révolution silencieuse qui bouleverse l’ordre technologique mondial

Un vent nouveau souffle sur l’univers de l’intelligence artificielle, et il vient de l’Est. DeepSeek, une startup chinoise d’apparence discrète, a littéralement pulvérisé les attentes en s’imposant comme un acteur incontournable de la technologie mondiale. Depuis sa sortie le 20 janvier, cette innovation fulgurante a redéfini les règles du jeu, séduisant non seulement les experts, mais aussi les investisseurs, tout en ébranlant les piliers de l’industrie technologique américaine.

L’ascension fulgurante de DeepSeek sur l’Apple Store, où elle trône au sommet des téléchargements, est bien plus qu’un simple succès commercial. C’est un manifeste technologique, une démonstration éclatante du génie chinois, qui montre que l’innovation n’a pas besoin de s’appuyer sur des montagnes de ressources pour briller. Construit à une fraction du coût des modèles concurrents comme ChatGPT, DeepSeek bouleverse les certitudes.

DeepSeek : La surprise d’une industrie mondiale

Ce qui distingue DeepSeek, c’est sa capacité à produire des résultats impressionnants tout en utilisant des ressources limitées. Là où des géants comme OpenAI investissent des sommes colossales dans des puces ultra-sophistiquées, DeepSeek s’est appuyé sur un mélange ingénieux de technologies de pointe et d’alternatives plus accessibles. Résultat : un modèle aussi performant que ses homologues américains dans des domaines aussi exigeants que les mathématiques ou le codage.

Wei Sun, analyste principal de l’IA chez Counterpoint Research, résume ainsi : « DeepSeek a prouvé que l’innovation de pointe n’est pas nécessairement une question de budget astronomique, mais d’intelligence stratégique. »

Cette approche révolutionnaire a d’ailleurs eu des répercussions spectaculaires sur les marchés financiers. Le géant Nvidia, maître incontesté de la fabrication de puces, a vu sa valeur boursière fondre de près de 600 milliards de dollars en une journée – un choc historique. Cette secousse a entraîné une chute globale des indices technologiques, marquant un tournant dans la compétition mondiale pour la suprématie technologique.

Un symbole de l’ambition chinoise

DeepSeek n’est pas seulement un outil technologique : il est devenu un symbole. Pour Pékin, il incarne l’aboutissement des efforts visant à passer d’une économie manufacturière classique à une puissance technologique de pointe. Sous l’impulsion de Xi Jinping, qui a fait de l’intelligence artificielle une priorité nationale, des entreprises comme DeepSeek témoignent de la transformation rapide d’un pays qui refuse de rester un suiveur.

Liang Wenfeng, le mystérieux fondateur de DeepSeek, est désormais au cœur de l’attention mondiale. Diplômé de l’Université du Zhejiang et expert en finance, il incarne cette nouvelle génération d’entrepreneurs chinois audacieux et visionnaires. Son parcours – de la direction d’un fonds spéculatif innovant à la création d’un modèle d’IA révolutionnaire – est à lui seul une ode au potentiel inexploité de la Chine.

« Si les États-Unis peuvent dominer l’intelligence artificielle, pourquoi pas la Chine ? », déclarait-il en 2019. Aujourd’hui, sa réponse prend la forme d’un triomphe éclatant.

Un succès teinté de controverse

Pourtant, cette révolution ne se fait pas sans controverse. Les préoccupations sur la censure et la confidentialité des données entourent DeepSeek. Le chatbot, bien qu’efficace, évite soigneusement les sujets politiquement sensibles, reflétant les contraintes imposées par Pékin. Ce positionnement soulève des questions sur la transparence et l’indépendance technologique dans un contexte de surveillance étatique renforcée.

De l’autre côté du Pacifique, le président américain Donald Trump a qualifié ce succès d’« alerte » pour l’industrie américaine. Il exhorte les entreprises à redoubler d’efforts pour conserver leur position dominante, affirmant que « la concurrence est essentielle pour rester au sommet ».

DeepSeek : Une révolution au-delà des frontières

DeepSeek ne bouleverse pas uniquement l’équilibre technologique entre l’Orient et l’Occident. Il remet aussi en question les paradigmes établis sur les coûts et les ressources nécessaires pour innover. Dans un monde dans lequel la domination technologique semblait réservée aux géants fortunés, cette start-up montre qu’un esprit d’ingéniosité peut suffire à réécrire les règles.

En somme, ce triomphe technologique marque-t-il l’entrée dans une nouvelle ère ? Celle où l’innovation dépasse les frontières économiques et politiques ? Une chose est sûre : DeepSeek n’est pas qu’une entreprise. C’est un signal. Une preuve éclatante que, dans la course au progrès, même les plus petits peuvent parfois atteindre les étoiles.