Helene Sourou, Author at Journal du niger - Page 27 sur 141

Lettre ouverte de l’ONG ICON au CNSP : L’effritement des digues de la transparence

Niamey, 10 février 2025 — En cette aube de refondation nationale, où le Niger tente de sculpter son avenir sur l’enclume de la transition, l’ONG ICON – NIGER STOP CORRUPTION dresse un constat implacable : les fondations de l’édifice institutionnel s’effritent sous le rongement silencieux de l’opacité. En effet, dans une missive adressée au Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), l’organisation déploie une cartographie minutieuse des brèches législatives et des dérives systémiques qui menacent de réduire à néant les promesses de renouveau.

L’ordonnance N 2024-05 : une porte dérobée ouverte aux abus 

Au cœur du réquisitoire, un texte juridique cristallise les inquiétudes : l’ordonnance du 23 février 2024. En exemptant les dépenses des Forces de défense, du Palais présidentiel et des résidences officielles de tout contrôle préalable ou a posteriori, ce dispositif législatif opère un recul paradoxal. Par ailleurs, tel un sas ouvert aux flux opaques, il suspend les garde-fous essentiels à la gestion vertueuse des deniers publics. Les experts y décèlent un risque de « budgétisation parallèle », où l’argent de la nation s’écoulerait hors du regard citoyen, alimentant un système de dépenses fantômes.

La COLDEF : un glaive émoussé

L’analyse pointe ensuite le dévoiement progressif de la Coordination de lutte contre la drogue, l’économie et le financement du terrorisme (COLDEF). Initialement conçue comme un rempart contre la corruption, l’institution aurait progressivement troqué sa vocation répressive contre une logique de recouvrement financier. L’article 22 de son ordonnance de création, accusé de limiter son indépendance opérationnelle, symbolise cette métamorphose inquiétante. Une évolution qui transformerait, selon les termes de l’ONG, « un instrument de justice en comptable complaisant ».

L’Arrêté N°0018/PM/ARCOP : des obligations publiques en suspens

Plus percutant encore, le rapport souligne le non-respect flagrant de l’article 13 de l’arrêté réglementant les marchés publics. Alors que ce texte exige la publication systématique de données clés (montant, délais, attributaires), la pratique actuelle cultiverait un « jardin secret administratif ». L’argument du « secret défense », brandi comme un bouclier universel, serait détourné pour masquer des transactions potentiellement litigeuses. En plus, l’affaire « MDN Gate », scandale récent impliquant des surfacturations dans les achats militaires, sert ici de cas d’école : preuve que l’ombre nourrit plus souvent la fraude qu’elle ne protège la sécurité.

Sept piliers pour une refondation selon l’ONG ICON

Face à ce diagnostic sévère, l’ONG esquisse une feuille de route en sept impératifs :

  1. Révision des mécanismes de contrôle : instaurer des organes indépendants dotés de pouvoirs investigatifs étendus.
  2. Réhabilitation de la COLDEF : abrogation de l’article 22 et octroi de moyens coercitifs.
  3. Abrogation de l’ordonnance N 2024-05 : rétablissement du double contrôle (a priori/a posteriori) sur toutes les dépenses étatiques.
  4. Transparence sectorielle : publication exhaustive des budgets sécuritaires, sous réserve de cadres légaux stricts.
  5. Application stricte de l’article 13 : automatisation des publications avec sanctions pour manquements.
  6. Restauration de la Cour des comptes : garantie d’un audit permanent des finances publiques.
  7. Audits externes systématiques : recours à des cabinets internationaux pour évaluer les marchés publics.

L’ONG ICON : Une alerte pédagogique

Ce plaidoyer dépasse la simple dénonciation : il se mue en manuel de restauration institutionnelle. Chaque recommandation s’articule comme un chapitre d’un traité de bonne gouvernance, rappelant que la lutte contre la corruption n’est ni une option politique ni une variable d’ajustement, mais un préalable biologique à la santé démocratique. L’ONG y rappelle, chiffres à l’appui, que les États africains perdent annuellement entre 20 et 40 % de leurs budgets à travers ces failles systémiques – une hémorragie que le Niger ne peut plus se permettre.

L’heure des choix structurants

Alors que le pays s’apprête à tourner la page de la transition, cette lettre ouverte fonctionne comme un test de résistance éthique. Acceptera-t-on de reconstruire les murs de la transparence pierre par pierre, ou laissera-t-on les intérêts opaques cimenter les fondations du futur État ? La réponse déterminera si le Niger deviendra un laboratoire de renaissance institutionnelle… ou un énième cas d’étude sur l’échec des transitions.

La balle est désormais dans le camp du pouvoir. L’histoire jugera à l’aune des réformes concrètes.

USAID : Une décision judiciaire suspend la mise en congé de milliers d’employés

Le sort des employés de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a connu un rebondissement judiciaire majeur ce vendredi soir. Alors que l’administration Trump s’apprêtait à placer en congé administratif ou à licencier une large partie du personnel, un juge fédéral a temporairement interrompu cette mesure, soulevant des préoccupations majeures quant à ses implications humanitaires et sécuritaires.

Une injonction d’urgence pour préserver la continuité opérationnelle

Dans une ordonnance restrictive émise le 9 février 2025, le juge Carl Nichols a imposé un gel immédiat de toute procédure de mise en congé administratif concernant les 2 200 employés menacés. En parallèle, il a ordonné la réintégration temporaire de 500 agents déjà suspendus, garantissant ainsi leur maintien en fonction jusqu’au 14 février à 23 h 59 (heure des USA).

Cette décision, motivée par l’urgence et la gravité des conséquences pour les travailleurs, intervient à la veille d’une réduction drastique de l’effectif de l’USAID. Avant ce revirement judiciaire, l’agence avait prévu de ne conserver que 300 employés jugés essentiels, fragilisant ainsi ses capacités d’intervention dans des zones de crise à travers le monde.

Des répercussions sécuritaires et humanitaires en jeu

Le juge Nichols, lui-même nommé sous l’administration Trump, a mis en exergue les risques liés à une désorganisation précipitée de l’agence. Dans son ordonnance de sept pages, il souligne que bon nombre des agents concernés évoluent dans des environnements à haut risque où un accès immédiat aux ressources de sécurité est primordial.

Nichols a souligné que de nombreux employés de l’USAID travaillent dans des environnements dangereux. Il est donc essentiel qu’ils aient accès à des informations sur les risques pour leur sécurité. Il a ajouté qu’aucun recours juridique ne pourrait réparer les dommages physiques subis par des employés qui n’auraient pas été avertis de menaces imminentes.

Par conséquent, l’ordonnance impose également que les employés de l’agence conservent jusqu’au 14 février un accès sans restriction à leurs systèmes de communication, de paiement et d’alerte sécuritaire. De plus, elle interdit toute évacuation de personnel hors de leur pays d’affectation avant cette date.

Un procès en préparation contre le démantèlement de l’USAID

Cette décision n’est cependant qu’un sursis. Le 12 février, une audience déterminante aura lieu pour examiner une demande plus large visant à bloquer durablement la réorganisation controversée de l’USAID. Deux associations de travailleurs ont déposé en urgence cette requête, dénonçant un démantèlement accéléré et aux conséquences potentiellement désastreuses.

Si l’administration Trump justifie ces réductions par des impératifs budgétaires et stratégiques, la justice devra trancher sur leur conformité avec les obligations légales et humanitaires des États-Unis. La balance oscille entre rationalisation administrative et devoir de protection envers ceux qui, sur le terrain, œuvrent au développement et à la stabilité internationale.

Un avenir incertain pour l’USAID

En somme, L’ordonnance du juge Nichols marque une première victoire pour les employés de l’agence, mais le combat judiciaire est loin d’être terminé. La prochaine audience pourrait sceller l’avenir immédiat de l’USAID et redéfinir les contours de son rôle sur l’échiquier international. D’ici là, c’est un sursis temporaire qui maintient en suspens l’avenir de milliers d’agents dédiés à des missions critiques à travers le globe.

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Tahoua : des saisies d’armes révèlent une menace insidieuse

Tahoua, 10 février 2025 – Dans l’ombre des dunes arides de la région de Tahoua, un fléau rampant tisse sa toile. La semaine dernière, les Forces de Défense et de Sécurité ont porté un coup de semonce à l’hydre du trafic d’armes, révélant une réalité plus inquiétante qu’il n’y paraît.

L’arme dans la valise : le stratagème éventé

Dans le département de Madaoua, un villageois, d’une vigilance accrue, a brisé le silence qui aurait pu coûter cher. Deux inconnus, aux allures de nomades errants, posent leurs effets dans un campement isolé. L’homme qui les observe ressent une anomalie diffuse, un frisson d’instinct qui lui dicte d’agir. Il insiste pour vérifier l’identité des arrivants. C’est là que l’impensable surgit : une femme, à l’allure anodine, dissimule dans sa valise un fusil d’assaut AK-47 et pas moins de 104 cartouches de calibre 7,62 × 39 mm.

À la découverte de ce trésor de mort, son compagnon s’évanouit dans l’horizon, laissant derrière lui une énigme : qui étaient-ils ? Vers qui allaient ces armes ? Le Centre Intégré de Coordination des Opérations (CICO), qui rapporte ces faits dans son bulletin bihebdomadaire, ne laisse aucun doute : la menace est palpable, ses ramifications invisibles, mais bien réelles.

La cache de Rahin Founkoye : une fourmilière d’armes

À 20 kilomètres de Tahoua, un autre foyer d’ombre est mis au jour. Un renseignement fiable signale une activité suspecte au campement de Rahin Founkoye. Une descente fulgurante s’y déroule et ce que les forces découvrent fait frémir : sept fusils AK-47, vingt-cinq chargeurs, 328 munitions en vrac, deux ports-chargeurs, une moto, deux couteaux et une somme de 639 000 francs CFA.

Ces objets, éparpillés, mais éloquents, tracent un tableau glaçant : un trafic bien huilé, une logistique rodée et des acteurs qui se fondent dans le décor de cette région devenue, malgré elle, un carrefour d’armement clandestin.

Tahoua, nouvelle plaque tournante du péril ?

Le nord du Niger, autrefois terre de transhumance paisible, se mue insidieusement en corridor de contrebande létale. Les saisies se multiplient, dévoilant un schéma où la circulation des armes se conjugue avec des desseins inavoués. Les autorités, alertes, resserrent l’étau. Mais pour chaque trafic démantelé, combien d’autres prospèrent encore dans l’ombre ?

Une seule certitude s’impose : la traque continue. Et à Tahoua, le vent porte désormais l’écho des balles que l’on cherche à soustraire aux griffes de la violence.

Sommets en sommeil : La CEEAC danse sur un volcan humanitaire

Malabo/Guinée Équatoriale, 8 février 2025 — Alors que les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) se sont retrouvés hier pour un sommet extraordinaire, une appellation qui, dans le lexique diplomatique, signifie souvent prévisible, le Chef de l’UNOCA, Abdou Abarry, a déployé une rhétorique aussi brillante qu’un service en argent, appelant à une solidarité renforcée. Une injonction impérative : « Réveillez-vous, l’hémorragie est à vos portes. » Mais bon, comme tout le monde le sait, cet appel est tombé dans des oreilles de sourds. Autant parler à des murs en marbre !

CEEAC : le Théâtre des bonnes intentions

Sous l’égide du Président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, hôte dont le règne prolongé ferait pâlir un séquoia, les discours ont fleuri comme des champignons après une averse tropicale. Juste une autre journée dans la bureaucratie internationale où les appels à l’action sont aussi efficaces que des œillères pour chevaux. Qui aurait cru que les discours lustrés et les mots d’or auraient aussi peu d’impact que des pétales dans un cyclone ?

António Guterres, le Secrétaire général de l’ONU, a salué l’engagement des dirigeants à jeter les bases d’une réponse régionale. Une métaphore architecturale qui, en langage réel, signifie : « Nous en sommes encore aux fondations, alors que le bâtiment brûle. »

M. Abarry, dans un élan de franchise voilée, a martelé l’urgence d’une action collective. Urgence, un mot si souvent convoqué dans ces arènes qu’il en a perdu son acuité, tel un couteau émoussé. Il s’agit, a-t-il précisé, de redonner dignité et espoir aux populations piégées par une spirale de vulnérabilité. Spirale, soit dit en passant, dont les contours s’apparentent à un labyrinthe sans issue, où chaque virage révèle un nouveau désastre.

 Un carnaval de crises

Les chiffres, ces témoins muets, mais têtus, parlent d’eux-mêmes : 11,2 millions de déplacés, un chiffre qui rivalise avec la population de certains pays. Parmi eux, 8,2 millions errent dans leur propre pays, transformés en étrangers chez eux, une ironie amère pour des nations souvent nées de frontières arbitraires. Le Bassin du Lac Tchad, la RCA, le Cameroun anglophone, l’Est de la RDC… Autant d’épicentres où conflits armés, groupes terroristes et jeux géopolitiques transforment la vie en un perpétuel exercice de survie.

Et comme pour ajouter une touche baroque à ce drame, la nature s’en mêle : inondations, sécheresses, éruptions volcaniques. Le tout saupoudré de crises sanitaires : COVID-19, Ebola, variole MPOX, formant un cocktail où chaque gorgée est un poison.

CEEAC : le Mirage des solutions

Face à ce carrousel de calamités, la CEEAC a brandi son nouveau jouet : le Fonds d’Assistance Humanitaire (FAH), décidé lors de la XXIIe Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement en février 2023 à Kinshasa. Deux ans plus tard, le protocole de mise en place reste à accélérer, selon le jargon onusien. Entre-temps, les populations, elles, n’ont d’autre choix que de patienter, serrant entre leurs mains les promesses comme des talismans usés.

Le Centre d’Application et de Prévision Climatique (CAPC-AC) de Douala, présenté comme un oracle moderne, doit anticiper les risques. Reste à savoir si ses prévisions éviteront aux pays de sombrer dans l’oubli une fois les caméras éteintes.

La danse des ombres

Les déclarations finales du sommet, aussi solennelles qu’un requiem, condamnent les agressions, appellent au respect des couloirs humanitaires et louent la résilience, ce mot fourre-tout qui transforme la souffrance en vertu. Pendant ce temps, sur le terrain, l’espoir se mue en endurance et la dignité en luxe inaccessible.

« Bâtir une Afrique centrale résiliente, pacifique et prospère », a conclu M. Abarry. Un vœu pieux, certes, mais qui résonne comme une mélodie entêtante dans un bal où les convives préfèrent danser plutôt qu’agir.

Et si, pour une fois, les sommets extraordinaires devenaient… ordinaires ? C’est-à-dire, des lieux où les actes rattrapent les mots, où les fonds ne sont plus des fantômes budgétaires et où la solidarité n’est pas qu’un refrain de circonstance. Utopie ? Peut-être. Mais en attendant, le spectacle continue, sous les applaudissements polis de l’histoire.

Consultez le discours du chef de l’UNOCA et la déclaration finale des Chefs d’ Etat et de Gouvernement 

Niger et l’ère biométrique : une citadelle numérique pour l’identité civile

Niamey, 7 février 2025— Dans une dynamique de modernisation et de sécurisation des documents d’identité, le Niger franchit une étape décisive avec l’instauration de la Direction du Service Central de Production de la Carte Nationale d’Identité Biométrique. Placée sous l’égide du Ministère de l’Intérieur et intégrée à la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN), cette entité se voit investie d’une mission d’envergure : doter chaque citoyen d’un document d’identification conforme aux exigences contemporaines, tant en matière de sécurité que de reconnaissance internationale.

Carte biométrique : Un rééquilibrage nécessaire dans l’identification des citoyens

La mise en place d’un système biométrique ne relève pas d’une simple mise à jour administrative, mais bien d’un réagencement structurel visant à pallier les insuffisances du système traditionnel. Jusqu’à présent, les mécanismes d’identification au Niger étaient exposés à des failles susceptibles d’alimenter la fraude documentaire et l’usurpation d’identité.

Avec cette réforme, le gouvernement nigérien ambitionne de garantir une traçabilité fiable des citoyens, ce qui constitue un levier stratégique pour le renforcement de la gouvernance, la planification des politiques publiques et l’optimisation des services administratifs. L’identité biométrique, reposant sur des données infalsifiables telles que les empreintes digitales et la reconnaissance faciale, s’impose comme un rempart contre les falsifications et un gage de transparence dans la gestion de l’état civil.

Une réponse aux enjeux sécuritaires et diplomatiques

Dans un contexte où les menaces transnationales et la criminalité organisée exploitent les brèches administratives, la sécurisation des pièces d’identité devient un impératif national. Une carte biométrique robuste réduit les risques d’infiltration de réseaux criminels et simplifie les contrôles aux frontières, facilitant ainsi la coopération avec les instances internationales en matière de lutte contre le terrorisme et la fraude documentaire.

Par ailleurs, l’adoption d’un format d’identification harmonisé avec les normes internationales renforce la crédibilité du Niger dans les échanges diplomatiques et commerciaux. Elle favorise également une meilleure mobilité des citoyens, en facilitant les démarches administratives dans le cadre des voyages et des transactions officielles à l’étranger.

Une réforme attendue, mais quels défis à relever ?

Si cette initiative marque un progrès notable, son opérationnalisation s’accompagne de défis multiples. L’accessibilité de la carte biométrique à l’ensemble des citoyens, notamment en milieu rural, constitue un enjeu majeur. L’efficacité du dispositif dépendra également de la sensibilisation de la population à son importance et à son bon usage.

En outre, la mise en place d’une infrastructure technologique fiable et la formation des agents en charge du traitement des données sont des éléments déterminants pour garantir le succès du projet. La sécurité des bases de données, face aux risques de cyberattaques et de violations de la confidentialité, représente aussi un défi crucial.

Vers une identité biométrique au service du développement

Au-delà de son aspect sécuritaire, la carte d’identité biométrique ouvre la voie à une modernisation plus large des services administratifs. Elle peut constituer un socle pour le développement d’une identité numérique intégrée, facilitant l’accès aux services bancaires, sanitaires et sociaux, et contribuant ainsi à l’inclusion financière et administrative des populations.

Le Niger amorce ainsi une transformation essentielle qui, bien menée, pourrait non seulement renforcer la souveraineté nationale, mais aussi accélérer son intégration dans l’économie numérique mondiale. Cette réforme, longtemps attendue, se révèle être un instrument clé pour une gouvernance plus efficiente et un avenir mieux structuré pour les citoyens nigériens.

En se dotant d’un système biométrique autochtone, le Niger ne sécurise pas seulement des données, il réinvente le lien État-citoyen. Dans un Sahel en proie aux crises identitaires, ce projet pourrait servir de matrice à une nouvelle ère : celle où chaque empreinte numérique scelle un contrat de confiance mutuelle. Gageons que cette citadelle numérique résistera aux assauts du temps… et des intentions malveillantes.

La terre fertile de Diffa : une renaissance agraire à Kololla

Kakaria (Région de Diffa), 7 février 2025 — Sous un soleil implacable, le Général de Brigade Mahamadou Ibrahim Bagadoma, Gouverneur de Diffa, a foulé ce vendredi les terres ocre de Kololla, épicentre d’une métamorphose hydrique et agricole. En effet, ce site, jadis aride, se mue aujourd’hui en un laboratoire à ciel ouvert où s’expérimente la promesse nigérienne d’autosuffisance alimentaire.

Kololla : un éden de 80 hectares en gestation

Initié par l’Office National des Aménagements Hydro-Agricoles (ONAHA) dans le cadre d’un contrat-plan étatique, l’aménagement de Kololla incarne l’ambition d’une irrigation méthodique. Lancé en janvier 2025 pour une durée de six mois, ce projet vise à dompter les caprices climatiques par une maîtrise calculée des eaux. « Ici, chaque goutte devient semence », a déclaré Bagadoma, décrivant une logique dans laquelle canaux et sillons se conjuguent pour fertiliser l’espoir.

De la réhabilitation à l’expansion : une stratégie en éventail  

Par ailleurs, loin de se limiter à Kololla, le gouvernement déploie une mosaïque de projets. Les aménagements historiques de Lada et du CDA, en cours de réhabilitation, s’associent à la création de 2 000 hectares de nouvelles terres irriguées d’ici à 2030. « Chaque commune de Diffa aura son propre périmètre vert », a annoncé le Gouverneur, insistant sur une décentralisation agraire. Les villages, consultés, ont désigné leurs sites, transformant ainsi la carte régionale en un damier de potentiels cultivables.

Synergies public-privé : l’art de la conjonction 

En plus, conscient des défis logistiques et financiers, Bagadoma a évoqué une coalition des volontés, associant partenaires privés et organisations de développement. « Leurs compétences viendront féconder nos ambitions », a-t-il affirmé, évoquant un modèle où expertise technique et savoir-faire local s’épousent. Cette approche, hybride, cherche à éviter les écueils des projets monolithiques, souvent vulnérables aux aléas bureaucratiques.

Des bras et des rizières : une algèbre sociale

« Notre terre est généreuse, nos bras laborieux, et l’eau, enfin canalisée, deviendra complice », a-t-il poursuivi. Le discours du Gouverneur, teinté de pragmatisme poétique, souligne une équation simple : l’union des ressources naturelles et du capital humain comme clé de la résilience. Les populations, invitées à se réapproprier leur destin agraire, sont placées au cœur d’un cercle vertueux où récoltes riment avec autonomie.

Perspectives : entre urgence et pérennité

Si l’euphorie est palpable, les observateurs rappellent que l’irrigation ne suffit pas à conjurer les menaces structurelles : érosion des sols, variabilité pluviométrique, pression démographique. Pourtant, Bagadoma reste catégorique : « D’ici à quelques mois, les premiers épis témoigneront de cette révolution silencieuse. » Une prophétie que les paysans de Kakaria, le regard tourné vers leurs champs en devenir, semblent prêts à incarner.

En somme, à Kololla, les bulldozers tracent des lignes qui ressemblent à des strophes. Chacune raconte une histoire d’eau domestiquée, de graines enfouies, de greniers qui se rempliront. Dans cette région meurtrie par l’insécurité, l’aménagement hydro-agricole n’est pas qu’un chantier : c’est un acte de foi en la terre, une liturgie du développement où chaque sillon creusé est un verset d’espérance.

 

 

La NDE : une mutation économique à l’aune de la nationalisation

Niamey, 7 février 2025 — Dans un contexte dans lequel la gestion des ressources hydriques cristallise les enjeux de souveraineté et d’efficacité économique, le Niger opère un virage stratégique dont les répercussions financières défient les pronostics. Lors d’un entretien accordé à la RTN, le Colonel Abdoulaye Maizama, ministre de l’Environnement, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a dévoilé des données éloquentes : le remplacement de la SEEN (ex-filiale de Veolia) par la Nigérienne des Eaux (NDE), entité nationalisée, propulse les revenus étatiques de 30 millions à 2 milliards de FCFA annuels. Un saut quantique qui interroge autant qu’il impressionne.

De l’affermage à la souveraineté : un basculement tectonique

Jusqu’en 2023, la Société d’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN), héritière de l’empreinte française de Veolia, gérait le secteur hydrique sous un modèle d’affermage. Ce système, où une entreprise privée administre un service public contre redevances, garantissait à l’État un dividende annuel de 30 millions de FCFA, une manne modeste au regard des défis d’accès à l’eau potable.

« Une goutte d’eau dans l’océan des besoins nationaux », aurait pu résumer un observateur. Pourtant, la décision de nationaliser la NDE en 2024, souvent perçue comme un pari audacieux, voire périlleux, révèle aujourd’hui une tout autre facette. Les projections budgétaires pour 2024 estiment les recettes à près de 2 milliards de FCFA, soit une multiplication par 66 des gains antérieurs.

Mécanismes d’une métamorphose : au-delà des chiffres

Comment expliquer une telle progression ? Le Colonel Maizama évoque une « reconfiguration intégrale des canaux de gouvernance ». En clair, la nationalisation a permis :

  1. La fin de la dilution des profits : exit les dividendes exportés vers les sièges étrangers. La NDE réinvestit intégralement ses excédents dans l’extension des réseaux et la maintenance.
  2. Une tarification repensée : alignement des prix sur les réalités socio-économiques locales, combiné à une lutte accrue contre les branchements frauduleux.
  3. L’optimisation logistique : suppression des coûts liés aux intermédiaires internationaux et mutualisation des achats de matériel.

Un modèle réplicable ? Prudence et perspectives

Si l’enthousiasme est de mise, certains économistes invitent à la circonspection. « Une performance à court terme ne garantit pas une pérennité », souligne Dr Aïchatou Bello, experte en politiques publiques. La dépendance aux subventions étatiques, la corruption endémique et les aléas climatiques (sécheresses, tarissement des nappes) pourraient éroder ces résultats.

Pourtant, le gouvernement mise sur un effet d’entraînement. « Cette réussite préfigure une vague de réappropriations sectorielles, de l’énergie aux télécoms », avance un conseiller présidentiel sous couvert d’anonymat. Une ambition qui, si elle se concrétise, pourrait redessiner l’échiquier économique nigérien.

En nationalisant la NDE, le Niger n’a pas seulement capté une ressource, il a revitalisé un symbole. L’eau, jadis marchandise, redevient bien commun, tandis que l’État retrouve un rôle de régisseur actif. Cette « hydraulique souveraine », pour reprendre les mots du ministre Maizama, tiendra-t-elle ses promesses face aux réalités du terrain ? Les prochains rapports budgétaires seront-ils à la hauteur des attentes ou risquent-ils de réveiller nos illusions ?

Passeports de l’UEMOA : une porte ouverte sur le monde ou un sésame à double tranchant ?

Dans l’univers mouvant de la mobilité internationale, un passeport n’est pas qu’un simple document d’identification. Il incarne un laissez-passer, un symbole d’influence diplomatique et un révélateur des rapports de force entre les nations. Au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), tous les passeports ne se valent pas en matière d’accès facilité aux frontières du monde.

Le rapport 2025 de Henley Partners établit une hiérarchie des passeports selon leur degré de permissivité en termes d’exemption de visa. Ainsi, le Bénin caracole en tête du classement régional, tandis que le Mali et la Guinée-Bissau ferment la marche. Mais derrière ces chiffres se cachent des dynamiques complexes, à la croisée des alliances diplomatiques, des accords bilatéraux et des stratégies migratoires.

Bénin, leader régional : une mobilité optimale ?

Avec 68 destinations accessibles sans visa, le passeport béninois se distingue comme le plus puissant de l’UEMOA. Cette flexibilité constitue un avantage indéniable, notamment pour les hommes d’affaires et les étudiants en quête d’opportunités hors des frontières nationales. Ce rang (74ᵉ mondial) n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une diplomatie proactive tournée vers le renforcement des accords de libre circulation.

Togo et Burkina Faso : des destinations privilégiées, mais jusqu’où ?

Le Togo, classé 81ᵉ au niveau mondial, permet à ses citoyens de se rendre dans 61 pays sans visa. Cette ouverture simplifie les déplacements et témoigne d’une insertion stratégique du pays dans les circuits internationaux. Cependant, l’accessibilité d’un passeport ne garantit pas systématiquement des opportunités économiques florissantes. Un visa facile d’accès ne compense pas toujours la nécessité d’un réseau solide ou de ressources financières suffisantes pour concrétiser les voyages.

Quant au Burkina Faso, son passeport octroie un accès libre à 60 destinations, le plaçant 82ᵉ au niveau mondial. Toutefois, les récentes évolutions politiques et sécuritaires pourraient influencer son attractivité à l’échelle internationale. Une forte mobilité diplomatique est souvent corrélée à la stabilité intérieure d’un État, un facteur déterminant dans les négociations bilatérales sur les régimes de visas.

Côte d’Ivoire, Sénégal, Niger : un classement en demi-teinte

Avec 59 pays accessibles sans visa, la Côte d’Ivoire occupe une place stratégique dans l’échiquier diplomatique africain, mais son passeport reste en 83ᵉ position mondiale. De son côté, le Sénégal, avec 58 destinations sans visa, affiche un classement de 84ᵉ mondial, un rang respectable qui témoigne des efforts de Dakar pour élargir ses horizons diplomatiques.

Le Niger, quant à lui, se positionne 85ᵉ au rang mondial, permettant à ses ressortissants de voyager sans visa vers 57 pays. Toutefois, l’influence des défis sécuritaires dans la région sahélienne pourrait impacter l’évolution de cette mobilité dans les années à venir.

Mali et Guinée-Bissau : entre enjeux politiques et ouverture internationale

Clôturant ce classement, les passeports du Mali et de la Guinée-Bissau permettent d’accéder à 55 pays sans visa, les plaçant 87ᵉ au niveau mondial. Ce positionnement traduit en partie la situation géopolitique de ces États, où les contextes internes influencent fortement la reconnaissance diplomatique et les accords de libre circulation.

Au-delà du classement : un passeport suffit-il à voyager ?

Si ces statistiques offrent une lecture claire du degré de mobilité qu’octroie un passeport, elles ne doivent pas masquer une réalité plus nuancée. L’absence de visa ne signifie pas toujours une acceptation automatique à l’entrée d’un pays. Les exigences complémentaires, comme les justificatifs financiers, l’assurance santé ou encore les contrôles de sécurité renforcés, demeurent des obstacles non négligeables.

Ainsi, la puissance d’un passeport ne se résume pas à un simple chiffre. Elle dépend aussi des dynamiques socio-économiques, de la perception internationale du pays émetteur et des stratégies adoptées pour renforcer son attractivité. Un sésame, certes, mais dont l’efficacité repose autant sur l’administration que sur la conjoncture mondiale.

L’ AES tissent une trame collaborative face à l’érosion des écosystèmes

Dans l’arène brûlante du Sahel, où les défis climatiques dessinent une cartographie de l’urgence, une alliance inédite se structure. Le Niger, le Burkina Faso et le Mali, unis sous la bannière des États du Sahel (AES), orchestrent une riposte collective contre la déliquescence environnementale. En effet, lors d’une allocution télévisée sur Télé Sahel, le Colonel Abdoulaye Maizama, Ministre nigérien de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement, a dévoilé les linéaments d’une coopération transfrontalière mariant pragmatisme politique et innovations écologiques.

Un diagnostic commun : la terre sahélienne en fièvre

Les trois États partagent un écosystème fragilisé par une litanie de maux interdépendants. « Nos réalités socio-climatiques convergent », souligne le Colonel Maizama, énumérant une séquence de crises :

  • La dévoration des terres par l’avancée implacable de la désertification.
  • L’amenuisement des forêts, réduites à l’état de vestiges sous la pression anthropique.
  • L’hémorragie de la biodiversité, où espèces et habitats s’évanouissent en silence.
  • Les convulsions climatiques : vents furieux charriant des dunes mouvantes, inondations paradoxales et thermomètres hallucinés.

Par ailleurs, ce tableau, aussi sombre qu’invitant à l’action, exige des réponses systémiques. « La dégradation environnementale transcende les frontières », insiste le Ministre, rappelant que les sables du désert n’arborent pas de passeport.

Stratégies conjuguées de l’AES : de l’adaptation à la symbiose institutionnelle  

D’ailleurs, face à ces défis, l’AES déploie un arsenal de mesures fondées sur trois piliers :

  1. L’Architecture d’Adaptation : intégration de techniques agro-sylvo-pastorales résilientes, restauration des sols via desbases productives régénérées et déploiement de technologies low-tech pour capter l’eau éphémère.
  2. L’Éducation Écologique : institutionnalisation de rites civiques, comme la « Journée de l’Arbre »nigérienne, devenue un symbole pan-sahélien où la jeunesse des trois nations s’enracine dans des actions communes.
  3. La Diplomatie Verte : harmonisation des discours lors des sommets internationaux (COP, conventions sur la désertification), pour aussi amplifier une voix sahélo-saharienne dans les arènes globales.

« Nous privilégions désormais des projets structurants à l’échelle régionale », précise Maizama, citant en exemple la préparation d’une note conceptuelle pour une politique forestière unifiée.

Mécanismes collaboratifs de l’AES : des agoras à l’action

En plus, la coopération ne se limite pas aux déclarations d’intention. Plusieurs agoras ont déjà jalonné ce chemin :

  • Le Forum de Bamako (novembre 2024) : une table ronde climat-paix-sécurité, où fut scellé un pacte pour des initiatives transfrontalières.
  • Les Convoyages Techniques : échanges de délégations (directeurs des Eaux et Forêts, experts en Grande Muraille Verte) pour ainsi mutualiser les savoir-faire locaux.
  •  Les Conciliabules Virtuels : réunions hybrides, combinant présence physique et numérique, pour une concertation continue malgré les distances.

« Nous regardons dans les mêmes horizons », résume le Ministre, évoquant une vision où la lutte contre l’ensablement devient un récit commun.

Perspectives : vers une charte sahélienne de la biosphère

Les prochains mois verront également l’AES franchir de nouveaux caps :

  • L’Adoption de Principes Communs : gestion durable des ressources, politiques forestières harmonisées et préservation de la biocénose.
  • Des Projets Phares : création de couloirs verts transnationaux, banques de semences autochtones et systèmes d’alerte précoce unifiés face aux catastrophes.
  • Un Plaidoyer Global : porter la cause sahélo-saharienne à la COP30, avec des demandes ciblées de financements climatiques.

En somme, L’alliance AES incarne une lueur d’espoir dans un paysage souvent perçu comme irrémédiablement fracturé. En substituant à la compétition des égos une collégialité écologique, le Niger, le Burkina Faso et Mali réinventent le panafricanisme vert.

Reste à savoir si cette synergie saura résister aux tempêtes politiques et financières ou si elle deviendra un modèle pour d’autres régions en sursis climatique.