Helene Sourou, Author at Journal du niger - Page 31 sur 141

Tondibiah : Une nouvelle garde pour la souveraineté du Niger

Tondibiah, 28 janvier 2025 – Sous un soleil éclatant et une atmosphère chargée d’émotion, le camp de Tondibiah a accueilli, hier, une cérémonie solennelle : la présentation au drapeau des 1 958 nouvelles recrues du contingent 2024. Ces jeunes soldats, fruits d’un entraînement rigoureux et porteurs d’une immense fierté nationale, incarnent l’avenir de l’armée nigérienne dans sa quête incessante de souveraineté et de sécurité.

Présentation au drapeau des 1 958 recrues du contingent 2024 à Tondibiah : un symbole de souveraineté et d’engagement pour un NigerUn moment empreint de symboles et de promesses

Présidée par le Ministre d’État à la Défense Nationale, le Général de Corps d’Armée Salifou Mody, la cérémonie a rassemblé responsables militaires, autorités civiles, représentants diplomatiques, ainsi que les familles et amis des recrues. Ces jeunes hommes, après avoir achevé leur formation initiale de combattant, se tenaient fièrement devant le drapeau national, prêts à consacrer leur vie à la défense des valeurs et des intérêts stratégiques du Niger.

Dans son discours, le Général Mody a magnifié le soutien indéfectible du peuple nigérien envers ses Forces de Défense et de Sécurité, un soutien qui, selon lui, « alimente la flamme de la persévérance » et renforce la résilience de l’armée face aux multiples défis. Ce lien, comparable à une racine profonde nourrissant un arbre majestueux, symbolise l’unité d’un pays déterminé à protéger sa souveraineté.

Un renfort stratégique en des temps cruciaux à Tondibiah 

Le contingent 2024 arrive à un moment clé où le Niger fait face à des menaces récurrentes sur ses sites et corridors stratégiques. Ces recrues rejoindront principalement le Commandement des Forces de Protection et de Développement (CFPD), une unité essentielle dont la mission va bien au-delà de la défense : protéger les installations d’intérêt stratégique, sécuriser les projets socio-économiques et participer activement au développement national.

Le Ministre de la Défense a souligné l’importance de ce rôle, affirmant que, dans un contexte marqué par des sabotages d’infrastructures pétrolières, « la discipline, la solidarité et le don de soi » deviennent les armes les plus puissantes pour garantir la stabilité et le progrès.

Une formation d’excellence, un esprit de corps inébranlable

Le chemin parcouru par ces jeunes recrues jusqu’à ce jour est une véritable métaphore de la transformation : de simples citoyens, ils ont été forgés, tel le métal dans une forge ardente, pour devenir des soldats compétents, disciplinés et unis. Le Lieutenant-Colonel Abdoul Nasser Yacouba Alfari, Commandant du groupement d’instruction de Tondibiah, a salué leur courage, leur détermination et leur engagement indéfectible tout au long de leur formation.

Les valeurs inculquées – intégrité, respect, dévouement – sont devenues leur boussole morale. Dans un message inspirant, il a rappelé que « la réussite ne dépend pas seulement des compétences individuelles, mais surtout de la capacité à travailler en équipe ».

Un hommage et des distinctions méritées à Tondibiah 

La cérémonie a été marquée par des remises de distinctions et de récompenses, mettant en lumière les efforts individuels et collectifs de ces jeunes hommes. Les démonstrations de combat corps à corps et de self-défense, suivies d’un défilé militaire impressionnant, ont illustré leur transformation en véritables défenseurs de la patrie.

En les félicitant, le Ministre Mody les a exhortés à maintenir l’esprit militaire et à toujours viser l’excellence dans leurs missions futures. Ses mots résonnaient comme un écho d’espoir, une promesse que ces hommes représentent une nouvelle ère pour l’armée nigérienne.

Présentation au drapeau des 1 958 recrues du contingent 2024 à Tondibiah : un symbole de souveraineté et d’engagement pour un NigerUn avenir de résilience et de détermination

Cette présentation au drapeau ne marque pas seulement la fin d’une formation, mais le début d’un engagement au service de la nation. Ces recrues symbolisent un Niger résilient, debout face à l’adversité et prêt à bâtir un avenir souverain et prospère.

L’armée nigérienne, avec ce nouveau renfort, continue de s’affirmer comme une force non seulement de défense, mais aussi de développement. Et alors que le soleil se couchait sur Tondibiah, il illuminait ces jeunes soldats, porteurs de l’espoir d’un Niger plus fort et plus uni.

Le général Tiani : un pilier de la relance agricole au Niger

Dans un geste empreint de symbolisme et d’engagement, le Général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et chef de l’État, a honoré de sa présence, hier, l’exposition-vente promotionnelle du riz local organisée au Palais du 29 juillet à Niamey. En effet, cet événement, orchestré par la Fédération des Unions des Coopératives des Producteurs de Riz (FUCOPRI), a marqué la clôture d’une semaine dédiée à la valorisation de l’or blanc du Niger : le riz local.

Le Général Tiani, célèbre l'agriculture locale lors de l'exposition-vente du riz local, soulignant l'engagement pour l'autosuffisance Un leadership au service de l’autosuffisance alimentaire

Tel un capitaine guidant son navire dans des eaux tumultueuses, le Général Tiani a démontré une fois de plus sa détermination à placer l’agriculture au cœur de la souveraineté nationale. Sa visite inopinée à cette exposition-vente illustre sa proximité avec les acteurs de terrain et son souci constant de garantir l’autosuffisance alimentaire. En parcourant les stands, il n’était pas seulement un chef d’État, mais aussi un soutien, une oreille attentive aux défis et aspirations des producteurs.

Une vitrine de la résilience et de la production locale

Le riz local, pièce maîtresse de cette exposition, symbolise bien plus qu’un produit agricole. Il est le fruit du travail acharné des producteurs nigériens et une réponse audacieuse à la dépendance extérieure. En plus, durant cette semaine, le sac de 25 kg de riz local a été proposé à un prix promotionnel de 13 500 francs, une initiative visant à rendre ce produit accessible aux populations tout en soutenant les agriculteurs.

Le Général Tiani, dans une démarche pédagogique, a échangé avec les producteurs sur divers aspects : la qualité du riz, le respect des prix recommandés et l’accueil réservé par les consommateurs. Ces échanges, riches et directs, ont mis en lumière le potentiel du riz local et les défis à relever pour en faire un pilier de la sécurité alimentaire.

Un appel à l’expansion et à l’ambition

Le chef de l’État a profité de cette visite pour lancer un appel fort et visionnaire : multiplier la production en quantité et en qualité, non seulement pour répondre aux besoins des Nigériens, mais aussi pour conquérir les marchés internationaux. Cet appel résonne comme une invitation à transformer le Niger en un acteur incontournable dans le domaine agricole, capable d’exporter ses richesses au-delà des frontières.

Le Général Tiani, célèbre l'agriculture locale lors de l'exposition-vente du riz local, soulignant l'engagement pour l'autosuffisance Le Général Tiani : un hommage aux producteurs et à la FUCOPRI

Le Général Tiani n’a pas manqué de saluer les efforts patriotiques de la FUCOPRI, qu’il considère comme une locomotive de la transformation agricole du pays. Ces coopératives incarnent l’esprit de résilience et de solidarité, des valeurs fondamentales dans un contexte marqué par les défis climatiques et économiques.

Un pas vers un avenir prometteur

Alors que les rideaux tombent sur cette exposition-vente, l’engagement des autorités pour l’agriculture nigérienne apparaît plus que jamais comme une priorité nationale. Cette initiative illustre le programme Grande Irrigation, pilier stratégique pour garantir la sécurité alimentaire et réduire la dépendance aux importations.

Le Général Tiani, en rendant hommage aux producteurs, a montré que l’agriculture n’est pas qu’un secteur économique, mais une arme puissante pour construire un avenir prospère et souverain. À travers cette visite, il a consolidé son image de leader engagé, proche de son peuple et soucieux de bâtir un Niger résilient et autonome.

Une agriculture en marche

En somme, le riz local, cette « pépite du terroir », incarne désormais les espoirs d’un pays qui veut se nourrir par lui-même et rayonner au-delà de ses frontières. Avec de telles initiatives et un leadership visionnaire, le Niger s’engage sur une voie prometteuse, où l’agriculture devient le socle de la dignité et du progrès.

La foire des Maraîchers d’Agadez 2025 : un rendez-vous au cœur de l’arène

La tradition se renouvelle, mais cette année, elle change de décor. La foire annuelle des maraîchers de la région d’Agadez, prévue du 1ᵉʳ au 28 février 2025, s’apprête à offrir aux habitants de Niamey une expérience inédite en s’installant au sein de l’Arène des Luttes, emblématique lieu des jeux traditionnels nigériens. En effet, ce tournant marque une volonté de moderniser l’organisation tout en honorant le savoir-faire agricole des maraîchers d’Agadez.

La foire des Maraîchers : un nouveau cadre pour une meilleure expérience

Par ailleurs, c’est lors d’une visite officielle sur le nouveau site, hier, que le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, le Colonel Elhaj Ousmane Mahamane, a dévoilé les raisons derrière ce changement stratégique. Accompagné du Gouverneur de la région de Niamey, le Général Abdou Assoumane Harouna, et de l’administrateur délégué de la ville, le Colonel Boubacar Soumana Garanké, il a expliqué que ce choix vise à offrir un cadre plus sécurisé et mieux adapté aux besoins des exposants et des visiteurs.

« La Place Toumo, habituelle terre d’accueil, est un espace ouvert, dépourvu de commodités essentielles pour un événement de cette envergure », a déclaré le ministre. « L’Arène des Luttes, quant à elle, offre des infrastructures plus appropriées et une ambiance conviviale pour mettre en valeur les produits de nos maraîchers. »

L’arène, symbole de tradition et de modernité

Le choix de l’Arène des Luttes n’est pas anodin. Haut lieu de la culture et des traditions nigériennes, ce site emblématique symbolise l’harmonie entre l’héritage ancestral et les besoins modernes. À travers cette décision, les organisateurs souhaitent aussi insuffler une nouvelle énergie à la foire, tout en honorant les pratiques agricoles qui nourrissent les familles depuis des générations.

Un appel à la population de Niamey

Le ministre, le gouverneur et l’administrateur délégué ont également lancé un vibrant appel aux habitants de Niamey. Ils les invitent à venir nombreux découvrir et s’approvisionner en produits frais et variés directement issus des terres fertiles de la région d’Agadez. Des tomates juteuses aux carottes croquantes, en passant par les oignons emblématiques de la région, cette foire promet une explosion de saveurs et de couleurs.

Un rendez-vous sous le signe du partage

La foire des maraîchers est plus qu’un simple marché : c’est un espace de rencontre, d’échange et de valorisation des savoir-faire locaux. Cette année, sous les lumières de l’Arène des Luttes, cet événement prendra une nouvelle dimension, mettant en avant non seulement la richesse agricole d’Agadez, mais aussi la capacité du Niger à innover tout en préservant ses traditions.

À partir du 1ᵉʳ février, l’Arène des Luttes de Niamey deviendra ainsi le théâtre d’une véritable fête agricole, où maraîchers, citadins et visiteurs se retrouveront pour célébrer ensemble la richesse de leur terroir. Une invitation à ne pas manquer pour tous ceux qui souhaitent allier plaisir des sens et soutien à l’agriculture locale.

Trump réforme l’armée : sécurité et controverses

Le président Donald Trump a annoncé hier soir une série de décrets présidentiels aux implications profondes pour la défense et la structure interne des forces armées américaines. Ces mesures, reflétant une volonté affirmée de réorienter la politique militaire nationale, englobent des initiatives technologiques ambitieuses et des réformes sociétales significatives.

Vers un « Iron Dome » américain

Parmi les annonces majeures, le président Trump a chargé Pete Hegseth, le nouveau secrétaire à la Défense, de lancer immédiatement la construction d’un système de défense antimissile surnommé « Iron Dome américain ». Inspiré du célèbre dispositif israélien, ce projet vise à renforcer la capacité des États-Unis à intercepter et détruire les menaces balistiques potentielles, consolidant ainsi la posture défensive du pays face aux défis géopolitiques contemporains.

Réformes sociétales au sein de l’armée

En parallèle, le président a signé des décrets visant à éliminer ce qu’il qualifie de « radicalisme de genre » au sein des forces armées, interdisant ainsi aux personnes transgenres de servir dans l’armée. Cette décision s’accompagne de l’abolition des programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) au sein de l’institution militaire, marquant une rupture nette avec les politiques précédemment établies.

Ces mesures incluent également l’interdiction de l’utilisation de pronoms neutres, reflétant une volonté de revenir à des normes traditionnelles en matière d’identité de genre dans le contexte militaire.

Réintégration des militaires non vaccinés

Dans un geste visant à rectifier ce qu’il considère comme une injustice, le président Trump a proposé la réintégration des militaires précédemment expulsés en raison de l’obligation vaccinale contre la Covid-19. Cette initiative vise à restaurer les carrières de ceux qui ont été affectés par les mandats de vaccination, tout en répondant aux préoccupations concernant la liberté individuelle et les choix personnels en matière de santé.

Réactions et perspectives

Ces annonces ont suscité des réactions contrastées. Les partisans de ces mesures y voient une nécessaire réaffirmation des valeurs traditionnelles et une consolidation de la sécurité nationale. À l’inverse, des voix critiques s’élèvent, notamment parmi les défenseurs des droits LGBTQ+, qui dénoncent une marginalisation accrue des personnes transgenres et une érosion des acquis en matière de diversité et d’inclusion.

Alors que ces décrets entrent en vigueur, leur mise en application et leurs conséquences feront l’objet d’une attention soutenue, tant au sein des forces armées que dans la société civile. Les débats autour de ces mesures illustrent les tensions persistantes entre tradition et modernité, sécurité et droits individuels, au cœur de la politique américaine contemporaine.

Crise RDC-Rwanda : ce que l’on sait de l’escalade du conflit

 RDC, le 27 janvier 2025 – La situation dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) a connu un nouveau tournant dramatique avec l’intensification des combats autour de Goma, une ville stratégique située à la frontière avec le Rwanda. La cheffe de la mission onusienne en RDC, Bintou Keita a confirmé que le groupe armé M23, en étroite collaboration avec les forces rwandaises, avait pénétré dans le quartier de Munigi, en périphérie de Goma. Cette avancée militaire a provoqué une réaction immédiate au niveau international, avec la convocation urgente d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les accusations et la rupture des relations diplomatiques entre RDC-Rwanda

Lors de cette réunion, le gouvernement de Kinshasa n’a pas hésité à accuser le Rwanda d’avoir « déclaré la guerre » à la RDC en envoyant des renforts pour soutenir le M23, un groupe rebelle qui assiège actuellement Goma. L’offensive du M23, renforcée par les troupes rwandaises, exacerbe une crise déjà longue et complexe, marquée par des accusations réciproques entre les deux pays. En réponse à cette escalade, la RDC a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Rwanda dès le 24 janvier, un acte symbolique, mais lourd de conséquences pour la stabilité de la région.

La réaction de la communauté internationale et de l’ONU

Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé une vive préoccupation face à la situation et a exigé le retrait « des forces extérieures » présentes en RDC. Cette demande vise clairement à mettre un terme à l’ingérence militaire étrangère qui alimente le conflit et à préserver la souveraineté du pays. Si la pression diplomatique internationale s’intensifie, le Conseil a également appelé à des mesures concrètes pour parvenir à une désescalade, sans toutefois avancer de solutions immédiates.

L’intervention de l’EAC et la réaction de la Russie

Face à la gravité de la situation, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) a annoncé la tenue d’un sommet d’urgence dans les prochaines 48 heures, une initiative soutenue par le gouvernement kényan. Ce sommet réunira les dirigeants de la RDC et du Rwanda, qui ont confirmé leur présence, avec l’objectif de trouver une issue pacifique à la crise. Les discussions se concentreront probablement sur des mesures diplomatiques visant à apaiser les tensions, tout en cherchant à renforcer la coopération régionale pour la sécurité et la stabilité.

Dans le même temps, la Russie a exprimé son inquiétude concernant l’escalade du conflit en RDC. Le Kremlin a condamné l’usage d’armement sophistiqué et d’artillerie lourde, déployés à proximité d’infrastructures civiles essentielles, ce qui constitue un grave danger pour les populations locales et exacerbe une crise humanitaire déjà dévastatrice. La Russie a souligné qu’une telle escalade risquait de mener à une catastrophe régionale et a exhorté les parties impliquées à privilégier la négociation.

La réaction de l’Union africaine et les tensions diplomatiques entre RDC-Rwanda

Alors que les Nations Unies appellent à la désescalade, l’Union Africaine (UA) a récemment qualifié le M23 de « mouvement politico-militaire » dans un communiqué qui a provoqué une vive réaction du gouvernement congolais. Kinshasa s’est dit indigné par cette qualification, estimant qu’elle minimisait la gravité des actions menées par ce groupe rebelle, qui a déjà été responsable de milliers de morts et de déplacés dans la région. La RDC considère le M23 non seulement comme un acteur militaire, mais aussi comme un instrument de déstabilisation géopolitique utilisé par des puissances extérieures, notamment le Rwanda. Cette déclaration de l’UA a ainsi alimenté les tensions diplomatiques et est perçue à Kinshasa comme une forme de légitimation indirecte du groupe rebelle.

Une situation humanitaire alarmante 

Au-delà des considérations politiques et militaires, la situation humanitaire à Goma et dans ses environs est désormais catastrophique. Les combats violents, associés à la fermeture de l’espace aérien à Goma, compliquent l’acheminement de l’aide internationale, essentielle pour les milliers de civils qui fuient les zones de combats. Les infrastructures de santé et les systèmes d’approvisionnement en eau sont gravement perturbés, ce qui aggrave les souffrances de la population.

Vers une éventuelle solution diplomatique ?

À l’heure actuelle, la communauté internationale, tout comme les dirigeants régionaux, s’efforcent de limiter les dégâts de cette guerre par procuration qui ravage la RDC. Le sommet de l’EAC pourrait bien être la dernière chance pour éviter une guerre à grande échelle entre la RDC et le Rwanda, tout en préservant les acquis démocratiques et la stabilité de la région des Grands Lacs. Toutefois, les tensions sont telles qu’un accord durable semble difficile à atteindre, tant que les intérêts géopolitiques et les allégations de soutien extérieur à des groupes rebelles demeurent des points de friction majeurs.

La situation reste donc extrêmement volatile, et les jours à venir seront décisifs pour l’avenir de la région.

 

Sommet de l’EAC : vers une solution pour la crise de Goma

Face à l’escalade des tensions dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) a convoqué un sommet extraordinaire pour aborder la crise sécuritaire à Goma. Le président kényan William Ruto, qui assure actuellement la présidence tournante de l’EAC, a annoncé le 26 janvier la tenue de cette réunion dans les 48 heures, en consultation avec les chefs d’État de la région. Les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame ont confirmé leur participation à ce sommet.

Goma sous siège : l’offensive du M23

La situation sécuritaire dans l’est de la RDC s’est considérablement détériorée ces dernières semaines. Les combats se sont intensifiés autour de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, en raison de l’offensive menée par le groupe armé M23. Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement le M23, une allégation que le Rwanda réfute catégoriquement.

Le M23, également connu sous le nom de Mouvement du 23 mars, est une rébellion majoritairement tutsi qui a repris les armes fin 2021, reprochant au gouvernement congolais de ne pas avoir respecté des accords de paix antérieurs. Depuis lors, le groupe a étendu son contrôle sur plusieurs localités stratégiques, provoquant des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire aiguë.

Appels internationaux et espoir de désescalade

La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a exhorté le Rwanda à cesser tout soutien au M23 et à retirer ses troupes du territoire congolais. Le Conseil de sécurité de l’ONU a également condamné la violation de la souveraineté de la RDC et appelé à une désescalade immédiate.

La crise humanitaire s’est aggravée en raison des actions militaires en cours, notamment la fermeture de l’espace aérien à Goma, ce qui entrave l’acheminement de l’aide humanitaire et complique les évacuations médicales. Des milliers de civils ont fui les zones de combat, cherchant refuge dans des conditions précaires aux abords de Goma.

En somme, le sommet extraordinaire de l’EAC vise à tracer une voie vers la paix et la stabilité dans la région. Les dirigeants régionaux espèrent parvenir à un consensus sur des mesures concrètes pour mettre fin aux hostilités, protéger les civils et restaurer l’intégrité territoriale de la RDC. La communauté internationale attend avec impatience les résultats de cette réunion cruciale, dans l’espoir qu’elle ouvrira la voie à une résolution durable de la crise.

Alerte au virus Marburg : la Tanzanie en état d’urgence sanitaire

Il y a une semaine, la Tanzanie a déclaré une épidémie de la maladie à virus Marburg dans la région de Kagera, au nord-ouest du pays. Cette annonce fait suite à la confirmation d’un cas positif, après que des échantillons ont été prélevés dans cette zone reculée. Les autorités sanitaires, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont immédiatement intensifié leurs efforts pour contenir la propagation du virus.

Symptômes et dangers du virus de Marburg

Le virus de Marburg, appartenant à la même famille que le virus Ebola, est responsable d’une fièvre hémorragique sévère. Les premiers symptômes apparaissent soudainement et incluent une forte fièvre, de violents maux de tête et une fatigue intense. Les douleurs musculaires sont également fréquentes.

À mesure que la maladie progresse, des symptômes gastro-intestinaux tels que nausées, vomissements et diarrhées peuvent survenir. Dans les cas les plus graves, des hémorragies internes et externes se manifestent, notamment des saignements au niveau des gencives, du nez et des selles. La période d’incubation varie de 2 à 21 jours et le taux de létalité peut atteindre jusqu’à 90 %.

Par ailleurs, la transmission du virus se fait principalement par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées ou par le biais de surfaces contaminées. Les chauves-souris frugivores sont considérées comme les hôtes naturels du virus et la transmission à l’homme peut se produire lors d’une exposition prolongée à des environnements infestés par ces chauves-souris.

Réponse de l’OMS et efforts internationaux

En réponse à cette crise sanitaire, l’OMS, sous la direction du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a alloué 3 millions de dollars pour soutenir les efforts de lutte contre l’épidémie. Cette aide financière s’ajoute à l’assistance technique continue fournie dans le district touché de Biharamulo.

Les médecins ont déployé des équipes pour renforcer la surveillance, effectuer des tests diagnostiques et fournir des soins aux patients. De plus, les autorités mettent en place des mesures de sensibilisation communautaire pour informer la population sur les précautions à prendre afin de limiter la propagation du virus.

Il est crucial que les personnes présentant des symptômes évocateurs de la maladie à virus Marburg consultent immédiatement un professionnel de santé. Bien qu’il n’existe actuellement ni vaccin ni traitement spécifique contre cette maladie, une prise en charge précoce et des soins de soutien, tels que la réhydratation et le traitement des symptômes, peuvent améliorer les chances de survie.

En somme, la communauté internationale suit de près l’évolution de la situation en Tanzanie, consciente des risques potentiels de propagation au-delà des frontières. Les efforts conjoints des autorités locales, de l’OMS et des partenaires internationaux visent à contenir rapidement l’épidémie et à prévenir une crise sanitaire de plus grande envergure.

Sécurité : Le Général Toumba dénonce la sous-traitance française

Le 25 janvier dernier, le général Toumba Mohamed, ministre d’État chargé de la Sécurité, a livré une analyse incisive de la situation sécuritaire antérieure à la prise de pouvoir par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Il a dénoncé une « sous-traitance sécuritaire » à double niveau, une expérience qu’il a qualifiée de profondément éprouvante pour le pays.

La dépendance sécuritaire envers la France : une coopération paradoxale

Cette « sous-traitance » se manifestait par une dépendance excessive vis-à-vis de partenaires étrangers, notamment la France, pour assurer la sécurité nationale. Le général Toumba a souligné que cette coopération, censée renforcer la lutte contre le djihadisme, a paradoxalement engendré la désolation. Il a critiqué la présence des troupes françaises au Niger, initialement justifiée par la nécessité de combattre le terrorisme, en affirmant que ces forces n’ont pas apporté les garanties sécuritaires escomptées. Selon lui, ces acteurs se permettaient des subterfuges pour éviter d’intervenir efficacement. En plus, cette justification, selon le général Toumba, a servi de prétexte au déploiement des forces françaises.

Cette déclaration s’inscrit dans un contexte historique où la France a signé de nombreux accords de défense et de coopération militaire avec des pays africains dès les indépendances, visant à stabiliser les jeunes régimes en leur fournissant des forces armées nationales efficaces.

Vers une sécurité souveraine : la nouvelle vision du CNSP

Le général Toumba a également évoqué la position de la France, qui soutenait que les armées africaines ne pouvaient pas résoudre seules le problème sécuritaire. Cette attitude a conduit à une dépendance accrue des États africains envers les forces françaises et européennes, une situation que le CNSP entend rectifier en reprenant le contrôle total de la sécurité nationale.

Par ailleurs, le ministre Toumba a mis en garde contre les « menaces » de l’ancienne puissance coloniale, la France, qui, selon lui, « s’allie à ses voisins pour déstabiliser le Niger » en utilisant des « chevaux de Troie ». Face à cette situation, il a exhorté à « redoubler doublement de vigilance » pour maintenir la stabilité du pays.

En somme, cette prise de position marque une volonté affirmée des autorités actuelles de rompre avec une politique de dépendance sécuritaire, en privilégiant une approche souveraine et autonome de la défense nationale. Elle reflète une aspiration à redéfinir les partenariats internationaux, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités internes et la valorisation des ressources nationales pour assurer la sécurité du pays.

 

L’Alliance des États du Sahel officialisent leur retrait de la CEDEAO

Ouagadougou, le 27 janvier 2025 – Les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Niger et du Mali se sont réunis ce dimanche dans la capitale burkinabè pour finaliser les modalités de leur retrait commun de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette rencontre marque une étape décisive vers l’aboutissement de ce processus, prévu dans les jours à venir.

Les ministres des Affaires étrangères de l'AES se sont réunis à Ouagadougou pour finaliser les modalités de leur retrait  de la CEDEAOL’alliance des États du Sahel : harmonisation des positions pour retrait de la CEDEAO

La réunion ministérielle, précédée par une session d’experts de l’AES, visait à aligner les trois nations sur les aspects juridiques, économiques et politiques de leur désengagement. Les discussions ont porté sur les aspects juridiques, économiques et politiques de cette démarche, afin d’assurer une transition en conformité avec les obligations internationales et de préserver les intérêts de chaque État concerné.

Cette décision de retrait s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les trois pays sahéliens et la CEDEAO. En janvier 2024, le Burkina Faso, le Niger et le Mali avaient annoncé conjointement leur intention de quitter l’organisation, dénonçant des sanctions qu’ils jugeaient « inhumaines » imposées par la CEDEAO à la suite des changements politiques survenus dans ces pays. Les trois nations, actuellement dirigées par des juntes militaires, avaient alors exprimé leur volonté de se retirer « sans délai » de l’organisation ouest-africaine.

Face à cette situation, la CEDEAO avait initialement proposé une période de transition de six mois, débutant le 29 janvier 2025 et se terminant le 29 juillet 2025, afin de permettre une sortie négociée des trois pays. Cependant, l’AES a rejeté cette proposition, la qualifiant de « unilatérale » et affirmant son intention de procéder au retrait effectif dès la fin janvier 2025.

Vers une nouvelle ère de coopération régionale

La réunion de Ouagadougou témoigne de la détermination des trois États à concrétiser leur désengagement de la CEDEAO et à renforcer leur coopération au sein de l’AES. Cette alliance, formalisée en juillet 2024, vise à mutualiser les ressources des pays membres pour promouvoir la stabilité régionale, l’indépendance économique et l’autosuffisance. Parmi les initiatives envisagées figurent la création d’une banque centrale commune, l’introduction d’une nouvelle monnaie pour remplacer le franc CFA, ainsi que le développement de programmes d’infrastructures conjoints dans les domaines de l’agriculture et de l’énergie.

En outre, les trois pays ont annoncé la formation d’une force militaire conjointe de 5 000 hommes, destinée à lutter contre les groupes islamistes actifs dans la région. Cette initiative reflète leur volonté de prendre en main leur sécurité et de réduire leur dépendance vis-à-vis des interventions extérieures.

Le retrait du Burkina Faso, du Niger et du Mali de la CEDEAO constitue un tournant majeur dans la dynamique politique et économique de l’Afrique de l’Ouest. Il soulève des questions sur l’avenir de la coopération régionale et sur les stratégies à adopter pour faire face aux défis sécuritaires et de développement dans la région sahélienne.

Alors que la date du retrait effectif approche, les regards se tournent vers les capitales des trois pays pour observer les prochaines étapes de cette transition historique. La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation, consciente des implications potentielles pour la stabilité et la prospérité de l’ensemble de la région ouest-africaine.

 

Renforcement des partenariats stratégiques entre le Niger et la BSIC : une coopération exemplaire mise en lumière

Niamey, 24 janvier 2025 – Le Premier Ministre, également Ministre de l’Économie et des Finances du Niger, M. Ali Mahaman Lamine Zeine, a accueilli dans son cabinet une importante délégation du Groupe de la Banque Sahélo-Saharienne pour l’Investissement et le Commerce (BSIC). Cette délégation, conduite par le Président Directeur Général de la BSIC, M. Ahmed Omar Elhadi, témoigne de l’importance de la relation stratégique entre l’État du Niger et cette institution financière régionale.

le Niger et la BSIC : une coopération saluée par le gouvernement nigérien

Lors de cette rencontre, M. Ali Mahaman Lamine Zeine a tenu à souligner l’importance et la qualité de la coopération qui lie le Niger à la BSIC. Cette banque, qui se distingue par son rôle clé dans le paysage économique sahélo-saharien, a démontré un engagement sans faille envers l’État nigérien, notamment en période de crises. Le Premier Ministre a particulièrement mis en exergue un fait marquant : la BSIC est la seule banque non nationale à avoir maintenu son soutien à l’État du Niger lors des périodes de sanctions internationales.

En effet, malgré les obstacles économiques et financiers auxquels le Niger a été confronté, la BSIC a assuré un paiement régulier des salaires des fonctionnaires, et ce, sans approvisionnement ni recours à un compte de découvert. Une démarche rare et audacieuse qui illustre la confiance et la solidarité de l’institution envers le Niger.

Rencontre avec le chef de l’État : un partenariat consolidé

Outre cette entrevue avec le Premier Ministre, la délégation de la BSIC a également été reçue par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le général de brigade Abdourahamane Tiani. Cette rencontre vient renforcer davantage les liens entre les deux parties, tout en ouvrant la voie à de nouvelles perspectives de collaboration.

Pour l’État nigérien, cette relation stratégique avec la BSIC s’inscrit dans une logique de résilience économique et de souveraineté financière. La Banque Sahélo-Saharienne, par son soutien constant, a joué un rôle moteur dans la préservation de la stabilité financière du pays en période de turbulences, se positionnant comme un partenaire de confiance.

Une vision tournée vers l’avenir

À l’heure où le Niger cherche à renforcer ses infrastructures économiques et à diversifier ses sources de financement, la BSIC apparaît comme un acteur clé dans cette dynamique. Son engagement au-delà des contingences politiques et économiques démontre une vision partagée de développement durable et de coopération régionale.

Ce partenariat illustre également le potentiel des institutions financières africaines à accompagner les États dans leurs aspirations économiques. À travers son rôle pivot, la BSIC prouve que la finance peut être un levier de solidarité, capable de transcender les défis pour répondre aux besoins des populations.

En conclusion, la rencontre entre le gouvernement nigérien et la BSIC symbolise bien plus qu’un simple partenariat : elle représente une relation de confiance bâtie sur des actions concrètes et un engagement mutuel en faveur du développement. Ce modèle de coopération, fondé sur des valeurs de résilience et de soutien, est un exemple inspirant pour l’ensemble de la région sahélo-saharienne.