Khady Baldé, Author at Journal du niger - Page 14 sur 31

Le Président Issoufou Mahamadou, lauréat du prix Mo Ibrahim 2021

Le Prix  Mo Ibrahim 2021 pour un leadership d’excellence en Afrique a été décerné au président du Niger, Mahamadou Issoufou. l’annonce a été faite aujourd’hui par la Fondation Mo Ibrahim.

Il est le sixième lauréat du Prix  Mo Ibrahim, qui récompense et met à l’honneur le leadership africain d’excellence. Le Prix Ibrahim vise à distinguer les dirigeants exceptionnels qui, au cours de leur mandat, ont développé leur pays et renforcé la démocratie et l’état de droit pour le bénéfice de l’ensemble de leurs concitoyens.

« C’est avant tout sa décision de ne pas briguer un troisième mandat qui l’a aussi distingué », a déclaré à RFI Mme Aicha Bah Diallo, l’une des membres et ancienne Ministre de l’Éducation en Guinée.

Selon elle, « nous l’avons choisi parce qu’il remplit les critères. Il a été élu démocratiquement en 2011. Il a été réélu démocratiquement en 2016, et en 2020, il s’est retiré, conformément à la Constitution du Niger. Il nous a donné l’opportunité de vivre enfin, au Niger, après 60 ans, une transition démocratique ».

Le Prix Ibrahim est une récompense d’une valeur de 5 millions de dollars US versée sur dix ans. Il permet au continent africain de continuer à bénéficier de l’expérience et de la sagesse de ses dirigeants d’exception en donnant à ces derniers l’occasion de poursuivre une action citoyenne sur le continent une fois leur mandat national achevé.

Présidentielle 2éme tour : l’OPELE dévoile son rapport

Dans un rapport rendu public le 03 mars 2021, l’Observatoire du processus électoral (OPELE) dévoile son rapport du deuxième tour des élections présidentielles du 21 février dernier.

Ci-dessous le rapport :

Le second tour de l’élection présidentielle a connu une mobilisation exceptionnelle des citoyens nigériens. Il a été globalement apaisé mais caractérisé par des campagnes illégales, des achats de conscience, des cas de corruption électorale, des discours de haine proférés dans le camp du candidat du parti au pouvoir comme celui de l’opposition, un manque de personnel et de matériel par emplacement, une très faible application des mesures barrières contre le COVID, des cas flagrants de méconnaissance des procédures de vote par les agents électoraux, des détournements des urnes et des cartes d’électeurs, une très faible sécurisation du processus électoral notamment dans les régions de Tillabéry et de Diffa. Des attaques à Tillabéry et Diffa ont été examinées 8 victimes, le jour du scrutin.

Mais la mobilisation en apparence très forte avec des taux de participations anormalement très élevés dans certaines régions notamment dans les régions de Tahoua et d’Agadez, jettent un sérieux doute sur la crédibilité des résultats compilés, hâtivement annoncés par la CENI et dénoncés par le candidat de l’opposition comme une tentative de hold-up électoral.

Par exemple, dans la région d’Agadez, le taux de participation général est de 67,66%. En revanche, dans certaines communes de la région où vivent des populations nomades et où on devrait logiquement s’attendre à avoir une participation moindre, affichent des taux de participation record. À titre d’exemple, la commune de Djado, une autre zone nomade de la région a connu un taux de participation de 42,52%. Par contre :

La commune de Timia a affiché un taux de 103,07%;

La commune de Gougaram a affiché un taux de participation de 85,65%;

La commune d’Aberbissinat où les représentants de l’opposition ont été renvoyés le matin, a affiché un taux de participation de 85,87%.

Le taux de participation moyen au Niger au premier tour était de 69,67%, au deuxième tour il a été de 62,91%. Des chiffres encourageants qui ont augmenté l’intérêt des citoyens pour la chose publique mais qui cache dans certaines communes des chiffres non crédibles.

– La commune de Dabaga où des faux bulletins et des bulletins préremplis ont été diffusés, a affiché un taux de participation de 88,01%.

Dans la région de Tahoua, des zones nomades ont également enregistré des records de participation:

La commune d’Azeye a affiché un taux de participation de 99,76%;

La commune d’Ankoubounou a affiché un taux de participation de 98,63%;

La commune de Tillia a affiché un taux de participation de 98,18%;

La commune de Tamaya a affiché un taux de participation de 95,13%;

La commune d’Abalak a affiché un taux de participation de 92,61%;

La commune de Tabalak a affiché un taux de participation de 92,28%;

La commune de Kao a affiché un taux de participation de 90,34%;

La commune de Tassara a affiché un taux de participation de 95,78%;

La commune de Tchintabaraden a affiché un taux de participation de 95,16%.

Il est à noter que dans ces deux dernières communes, les délégués de l’opposition ont été chassés par des hommes armés le matin du scrutin.

Les autres départements de la région affichent une moyenne de taux de participation de 78%, soit le taux de participation le plus élevé du pays.

Dans 12 communes parmi celles qui précitées, les représentants du RDR-Tchandji ont refusé de signer les procès-verbaux en raison des irrégularités graves constatées. Il s’agit des communes d’Abalak, Akoubounou, Azeye, Bambeye, Bouza, Kao, Tabalak, Tassara, Tamaya, Tebaram, Tchintabaraden et Tillia. La synthèse régionale elle-même n’a pas été signée par le représentant du RDR-Tchangi à la CENI régionale de Tahoua.

Conséquences: l’annonce des résultats globaux provisoires a provoqué des scènes de violence sans précédent dans la capitale Niamey et dans les communes de plusieurs autres régions. Le ministre de l’intérieur, dans un point de presse a incriminé les leaders de l’opposition, en particulier le chef de file de l’opposition (qui a soutenu le candidat Mahamane Ousmane au deuxième tour) comme responsable des manifestations violentes. Plusieurs leaders de l’opposition, dont le chef de file de l’opposition et l’ancien Chef d’État-Major Général des Armées après leur garde à vue à la Police Judiciaire ont étés poursuivis et déférés dans différentes prisons à l’intérieur du pays. Et au total près de 450 interpellations ont suivi ces manifestations.

Conclusion et recommandations

Conclusion

Le scrutin du deuxième tour des élections présidentielles s’est déroulé dans le calme. La participation, qui a atteint 62,91%, est inférieure à celle du premier tour, cela semble s’expliquer par la déception des électeurs suite aux irrégularités commises en décembre. Moins d’irrégularités nous ont été remontées, les différents camps et la CENI ayant tiré des leçons du premier tour. Les nombreux observateurs nationaux et internationaux également diffusés sur le terrain ont aidé à dissuader les auteurs de fraudes de les commettre. En revanche, les irrégularités et les violences constatées sont plus graves lors de la première tournée.

Un retard généralisé à l’ouverture des bureaux de vote visités par nos observateurs, principalement dû au retard d’acheminement du matériel électoral et des membres des bureaux de vote a, dans certains cas, réduit la durée légale des opérations de vote. Ce dernier a parfois été compensé par un retard à la fermeture.

Bien qu’ils ne soient pas généralisés, de graves violences ont marqué la journée. 8 membres de la CENI ont perdu la vie et plusieurs autres ont été bénis dans l’attaque de leurs véhicules dans les régions de Diffa et Tillabéri. Dans cette dernière région, plusieurs bureaux de votes ont également été attaqués par des individus armés et forcés de fermer leurs portes, privant les électeurs de participer au choix de l’avenir du pays. Le manque de communication sur les possibilités de vote a également créé des frustrations et des tensions entre des électeurs à qui le vote a été refusé et les membres de bureaux de vote. Pire, dans certains quartiers de Niamey et Zinder, nos observateurs ont assisté à des empêchements de vote par la non délivrance des documents nécessaires.

Des achats de conscience, en quantité moindre par rapport au premier tour, ont également été constatés dans plusieurs localités du pays où certains électeurs ont échangé leur vote ou leurs cartes d’électeurs contre des savons ou une somme d’argent.

Dans certaines communes des régions d’Agadez et de Tahoua, les délégués de l’opposition ont été menacés et chassés, parfois avec violence et armes à feu, en violation du principe de représentation des partis politiques au sein des bureaux de vote. Dans ces mêmes régions, les communes affichent le taux de participation hors norme allant jusqu’à 103,07% dans la commune de Timia.

Recommandations

Au vu des graves irrégularités constatées, l’OPELE émet un doute sérieux quant à la véracité des résultats et du respect du choix des citoyens nigériens.

Afin que ces élections historiques soient décrites comme des élections démocratiques, l’Observatoire intimé la Cour constitutionnelle à jouer son rôle en toute impartialité dans le processus de validation des résultats en se penchant notamment sur le cas des zones où la représentation de partis politiques n ‘ étaient pas assurés dans les bureaux de vote suite à des menaces et celles dans les taux de participation sont anormalement élevés.

L’Observatoire demande à la CENI examinée et traduite devant les juridictions vérifiant les présumés auteurs de violations de la loi électorale. De plus, pour les prochaines élections, l’OPELE conseille à la CENI de différencier les votes blancs des votes nuls afin que les observateurs puissent faire la différence entre le choix des citoyens de voter blanc et les erreurs occasionnant des votes nuls. Enfin, l’OPELE invite la CENI à mieux informer les citoyens sur les modalités de vote, notamment pour les personnes en déplacement.

L’OPELE recommande aux différents partis du processus électoral de réfléchir aux moyens d’afficher la loi pour endiguer les achats de conscience et les autres violations lors des prochaines élections.

Enfin, l’Observatoire demande un audit du processus électoral fait par des experts internationaux indépendants.

Niamey, le 03 mars 2021

Observatoire du Processus Electoral (OPELE)

Violences post-électorales : le Comité des sages de la CNDH appelle au dialogue

Suite aux violences qui ont éclaté après la publication des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle du 21 février 2021, donnant Bazoum Mohamed vainqueur. Le Conseil des Sages de la Commission nationale des droits humains (CNDH)  appelle au dialogue pour la paix des cœurs et des esprits.

Ci-dessous le communiqué :

 

CNDH 02 02 2021

La coalition TLP appelle à la libération des détenus politiques

A travers un communiqué daté du 02 mars 2021, la coalition tournons la page se dit inquiète de la situation née de la proclamation des résultats globaux provisoires du deuxième tour de l’élection présidentielle et appelle les autorités à libérer tous les détenus politiques.

Ci-dessous l’intégralité du communiqué :

Le 21 février 2021, le peuple nigérien s’est exprimé à travers les urnes, afin de départager les deux candidats qualifiés pour le deuxième tour de l’élection présidentielle. Cette élection, devrait conduire à la première transition par les urnes de l’histoire du Niger et a donc attiré l’attention de tous les citoyens et de la communauté internationale.

Après le Forum organisé par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) à l’entre deux tours, plusieurs recommandations ont été faites pour améliorer le déroulé du deuxième tour des élections présidentielles et corriger les imperfections qui ont caractérisé le premier tour. Outre les recommandations issues du forum de la CENI, les partis politiques de l’opposition et la société civile à travers le rapport de l’OPELE, ont également demandé la sécurisation de certaines zones où la tenue d’un vote équitable semble presque impossible : des urnes braquées, des électeurs agissant comme des « grands électeurs », des chefs traditionnels et religieux qui agissent au nom et pour le compte de tout le monde, des urnes bourrées et des remplacements de procès-verbaux à la sortie des bureaux de vote. Ces agissements gravissimes auraient dû attirer l’attention des hautes autorités de la république afin de sécuriser le scrutin du 21 février 2021. Pire, à ces agissements s’ajoutent des appels à la haine provenant des deux camps et d’autres violations graves du Code électoral et de la Constitution.

Si les discours dits haineux ont été condamnés par le bureau du ministère public, qui n’a pas tardé à rappeler les dispositions du code pénal sanctionnant ces actes, rien n’a été fait en revanche pour lutter contre les autres formes de distorsion du processus électoral. L’application sélective de la Loi est un facteur important de violence électorale, surtout dans le contexte politique déjà polarisé et tendu du Niger.

Bien que la CENI ait annoncé avoir travaillé à l’éradication des irrégularités, de graves manquements et violences ont caractérisé le scrutin du second tour. Ces dernières ont donné lieu à des manifestations spontanées, suite à la proclamation des résultats globaux provisoires par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) déclarant provisoirement Mohamed Bazoum vainqueur avec 55 ,75% des voix. L’opposition rejette en bloc les résultats et revendique la victoire de Mahamane Ousmane avec un score de 50,30%. Le pouvoir en place a procédé  alors à de nombreuses arrestations et à la restriction des libertés individuelles par la coupure de réseau internet depuis le mardi 23 février à minuit.

Face à cette situation inédite dans l’histoire du Niger, TLP-Niger :

  1. Rejette toute forme de violence, d’où qu’elle vienne, tendant à détruire les biens publics et privés ;
  2. Présente ses condoléances aux familles endeuillées suite aux pertes en vies humaines subies pendant le scrutin et lors des événements ayant suivi la proclamation des résultats ;
  3. Apporte son soutien à tous ceux qui ont vu leurs biens détruits ou vandalisés lors desdites manifestations ;
  4. Demande au ministre de l’intérieur de cesser immédiatement les arrestations et la persécution des militants et des leaders politiques afin de faire redescendre rapidement la tension ;
  5. Encourage la Cour Constitutionnelle à jouer son rôle primordial en matière électoral de manière totalement indépendante, afin que la volonté populaire soit respectée ;
  6. Informe l’opinion nationale et internationale de son intention de s’associer aux organisations de la société civile pour porter plainte contre l’État et les compagnies de téléphonies ayant coupé sans préavis, la connexion internet ;
  7. Fustige le deux-poids deux-mesures du ministère public en concernant la poursuite des actes frauduleux en lien avec le processus électoral ;
  8. Exige la libération de tous les détenus politiques.

Fait à Niamey le 2 mars 2021

Le coordinateur national

Maikoul Zodi

 

L’Opposant Hama Amadou placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Filingué

L’Opposant Hama Amadou a été placé sous mandat de dépôt et transféré à la prison civile de Filingué hier, lundi 1er Mars 2021 au soir.

Recherché par la police après les violences post-électorales survenues particulièrement dans la ville de Niamey à la suite de la proclamation des résultats globaux provisoires du second tour de l’élection présidentielle du 21 février, l’autorité morale du parti Moden/Fa Lumana Africa s’était rendu lui-même à la police judiciaire de Niamey le vendredi 26 février 2021 où il a été gardé à vue pendant 72 heures.

Il lui est reproché une dizaine de chefs d’accusation, dont propagande à caractère raciste, propos de nature à dresser les citoyens les uns contre les autres, et complicité dans des manifestations et destructions de biens.

Déchu de ses droits civils et politiques pour son implication dans l’affaire dite des bébés importés, M. Hama Amadou a vu sa candidature à la présidentielle du 27 décembre 2021 invalidée. Il avait alors décidé d’apporter son soutien au candidat du RDR-Tchanji, l’ancien Président Mahamane Ousmane, qui est arrivé deuxième lors du 1er tour.

Avec lui, note-t-on, plusieurs autres personnes ont été placées sous mandat de dépôt, dont le général à la retraite Moumouni Boureima dit « Tchanga ».

Source : ANP

La Cour Constitutionnelle valide les résultats définitifs des élections législatives

la Cour Constitutionnelle a validé et proclamé, le samedi 27 février 2021, les résultats définitifs des élections législatives du 27 décembre 2020, après avoir examiné les requêtes de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et de certains partis politiques en compétition.

Ainsi, sur les 166 sièges attribués, le PNDS-Tarayya (principal parti au pouvoir) obtient 79, le MODEN FA Lumana (Opposition) 19 ; le MPR Jamhuriya (Majorité) 14 ; le MNSD Nassara (Majorité) 13 ; le CPR Ingantchi (Majorité) 08 ; le RDR Tchanji (Opposition) 07 ; le MPN Kiishin Kassa (Opposition) 06 ; l’ANDP Zaman Lahiya (Majorité) 03 ; le PJP Doubara (Opposition) 02 ; le RDP Jama’a (Opposition) 02 ; le RPP Farilla (Majorité) 02 ; l’ARD Adaltchi-Mutunci (Majorité) 02 ; AMEN Amin (Opposition) 02 ; MDEN Falala (Majorité) 02 ; RSD Gaskiya (Majorité) 01 ; ADEN Karkara (Majorité) 01 ; PSD Bassira (Majorité) 01 ; ADR Mahita (Opposition) 01 ; RNDP Aneima (Majorité) 01.

Ces résultats sont, à une différence près, ceux transmis par la CENI à la Cour Constitutionnelle. La CENI, rappelle-t-on, a attribué 80 sièges au PNDS Tarayya et 13 au MPR Jamhuriya.

Ces élections, rappelle-t-on également, étaient couplées au 1er tour de la présidentielle qui a vu le candidat du PNDS Tarayya arrivé en tête, suivi de M. Mahamane Ousmane du RDR Tchanji.

Au total, 4.712.433 électeurs sur les 7.446.556 inscrits sur la liste électorale se sont déplacés dans les 25.815 bureaux de vote ouverts, soit un taux de participation de 69,19%.

171 députés composent le Parlement nigérien. Les cinq (5) sièges non attribués sont ceux de la diaspora, pour laquelle il sera procédé ultérieurement à d’autres élections, selon la CENI.

AIO/KPM/ANP-003 Mars 2021

Violences post-électorales : la CNDH condamne « les actes de violences et de vandalismes »

Dans un communiqué de presse rendu public samedi 27 février 2021, la Commission Nationale des droits Humains (CNDH) a condamné les « actes de violences et de vandalismes ciblés contre les édifices publics et privés », enregistrés à la suite de la proclamation des résultats globaux provisoires du second tour de la présidentielle du 21 février 2021.

Ci-dessous le communiqué de presse de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) 

Notre pays a organisé le Dimanche 21 Février 2021, le second tour de l’élection présidentielle qui s’était déroulé dans un climat apaisé et de sérénité, un comportement citoyen qui honore le peuple nigérien.

C’est le lieu ici, de féliciter l’ensemble du peuple nigérien qui tout comme aux précédents scrutins, a su faire preuve de sa maturité politique à la grande satisfaction de la CNDH qui à travers son comité des Sages avait mené des missions de sensibilisation partout dans les régions et travers les médias publics et privés pour la tenue d’élections apaisées.

Pourtant, le 23 février 2021, contre toute attente et consécutivement à la proclamation par la CENI des résultats globaux provisoires des groupes de jeunes filles et garçons se sont adonnés de façon délibérée à des actes de vandalisme ciblés contre des édifices publics et privés ainsi qu’à des actes de menaces et d’atteinte à l’intégrité physique à l’encontre de paisibles citoyens dans la ville de Niamey.

Ces attroupements avaient pris naissance aux alentours du rond-point Gadafawa, avant de s’étendre sur d’autres points névralgiques de la capitale et certaines villes du pays. Les bilans matériels et humain sont considérables : deux morts et plusieurs blessés, plusieurs véhicules de l’administration et ceux appartenant à des particuliers caillassés et ou incendies, des boutiques pillées, des numéraires frauduleusement soustraits et des habitations appartenant à des personnalités incendiées, dont celle du journaliste correspondant en français de RFI. Tout ceci constitue de graves violations des droits de l’Homme et de la liberté de la presse.

Aussi, profondément préoccupée par cette situation inédite, fa Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) conformément à ses prérogatives constitutionnelles, condamne avec la plus grande fermeté ces actes de violence et de vandalisme perpétrés par ces groupes d’individus.

En effet, de la Conférence Nationale Souveraine à nos jours, soit en 30 ans de démocratie, le Niger a organisé plusieurs scrutins tant référendaires, locaux, législatifs que présidentiels, mais il n’a jamais connu un tel regain de fracture sociale, de haine et de violence en matière électorale.

C’est pourquoi, la CNDH :

  1. Lance un appel pressant d’abord à l’endroit de toutes les citoyennes et tous les citoyens épris de paix et de justice afin qu’ils s’abstiennent et bannissent le comportement contraire à l’état de droit et à la cohésion sociale. Le Niger est une Nation, dont ses composantes sont animées par une réelle volonté commune ensemble, un moule dans lequel sont censés se fondre et se cristalliser toutes les filles et tous les fils de notre pays. Notre histoire sociopolitique le confirme.
  2. Lance également un vibrant appel aux deux (2) candidats arrivés en tête du 2nd tour de l’élection présidentielle afin qu’ils privilégient chacun, les voies de recours légaux comme seul et unique moyen de règlement des contentieux électoraux et qu’ils invitent également, de façon solennelle leurs militants ainsi que ceux de leurs partis alliés respectifs, au calme et à l’apaisement. La Démocratie et l’Etat de Droit ne peuvent jamais s’accommoder d’un recours a la justice privée et à la violence.
  3. Demande aux Forces de Défense et de Sécurité de faire preuve de mesure et de professionnalisme, pour un maintien de l’ordre respectueux des Droits de l’Homme.
  4. Demande aux Autorités Judiciaires que force reste à la loi et rien qu’à la loi en mettant toujours en avant le respect des Droits de l’Homme.
  5. Enfin, demande à l’Etat de mettre en place une commission indépendante de collecte de dégâts commis afin que les victimes puissent être indemnisées.

En outre, la CNDH présente ses condoléances et sa compassion aux familles endeuillés. Elle souhaite un prompt rétablissement aux blesses.

Fait à Niamey le 25 Février 2021

Le Président la CNDH

Professeur Emérite Khalid IKHIRI

Oudou Ambouka prend officiellement fonction comme nouveau maire de Niamey

Le nouveau gouverneur de Niamey, M.Oudou Ambouka a officiellement pris fonction comme nouveau maire de Niamey, le mardi 23 février. Il succède ainsi à feu Issaka Assane Karanta, décédé le 23 décembre 2020. 

La cérémonie officielle de passation de service s’est déroulée dans les locaux du gouvernorat en présence des directeurs régionaux des services déconcentrés de l’Etat ; des autorités coutumières et des leaders religieux de la région de Niamey, des représentants des organisations de la société civile ainsi que du personnel du gouvernorat.

Zourkaleini Maïga, secrétaire général du gouvernorat de Niamey et qui était en charge des affaires courantes à dans son intervention rendu hommage à feu Issaka Assane qu’il a qualifié « d’homme intègre et affable » doté « d’un sens de patriotisme et de dévouement aux affaires publiques ». Le SG du gouvernorat a, au nom du personnel et des populations, souhaité la bienvenue au nouveau gouverneur.

Il a par ailleurs rappelé les difficultés de gestion liée à l’urbanisation et à la forte densité de la capitale nigérienne. Il a notamment déploré l’absence d’un plan de développement de la ville.

Pour sa part, le nouveau gouverneur a  rendu hommage à son prédécesseur rappelé à Dieu. M. Oudou Ambouka  a  exprimé sa gratitude au Président de la République pour la confiance qu’il lui a faite en lui donnant les commandes de la région de Niamey. Le nouveau gouverneur a par ailleurs exhorté les agents et les responsables des services à prendre la dimension des défis tantôt soulignés par le SG du gouvernorat. Il a appelé à l’engagement, à la détermination et à l’esprit d’innovation de chacun et de tous pour répondre aux attentes des populations de la région de Niamey. «Je demanderais davantage à tous votre pleine implication et ce avec abnégation dans la mise en œuvre des différentes stratégies que nous aurions élaborées», a déclaré le gouverneur de Niamey.

Biographie de M. Mohamed Bazoum : le vainqueur de la présidentielle

M. Mohamed Bazoum, vainqueur de l’élection présidentielle du 21 février 2021 au Niger selon les résultats rendus publics le 23 février par la CENI, est  né en 1960 à Bilabrine dans le département de N’Gourti (Diffa), à l’Est du Niger, selon sa biographie officielle.

Il commença ses études primaires à l’école de Tesker en 1966, avant de fréquenter le Lycée Amadou Kouran Daga de Zinder de 1976 à 1979, d’où il sortit avec son BAC A4. Il poursuivit ses études universitaires de 1979 à 1984 à l’Université de Dakar (Sénégal) à la Faculté des Lettres et sciences Humaines au Département de Philosophie.

Détenteur d’une Maitrise en Philosophie Politique et Morale, puis d’un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA), Option Logique et Epistémologie, Mohamed Bazoum est un orateur qui inspire l’admiration depuis la prestigieuse université Cheikh Anta Diop de Dakar. Son talent en rhétorique et sa rigueur dans les principes lui ont ouvert grandement la voie d’une carrière politique intéressante. Il a marqué, en tant que professeur de philosophie au lycée, toute une génération d’étudiants des années 90.

Après la vie estudiantine, il s’investit en syndicalisme dans le SNEN (Syndicat National des Enseignants du Niger), avant de s’engager à l’USTN (Union Syndicale des Travailleurs du Niger), un des mouvements de proue de revendication démocratique en début 1990.

En Décembre 1990, avec Issoufou Mahamadou et d’autres camarades, ils fondent le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya). Il occupe le poste du Président du Comité Exécutif National (CEN) de ce parti depuis l’accession du Président Issoufou Mahamadou à la magistrature suprême du Niger en 2011.

Cinq (5) fois élu député de la circonscription spéciale de Tesker (Zinder), Mohamed Bazoum fut également deux fois chef de la diplomatie nigérienne. Il fut également, à partir d’avril 2016, Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses jusqu’en 2020.

Fidèle au monde rural qui a marqué son enfance, il est passionné de l’élevage des camelins et bovins. Musulman sunnite, il parle l’arabe, le hausa, le toubou, le kanuri, le français et moyennement l’anglais.

Socialiste convaincu, témoin des contradictions fondamentales du monde à travers l’histoire et des abus des régimes d’exception en Afrique, influencé par des grands révolutionnaires du monde, Mohamed Bazoum syndicaliste comme homme politique est proche du peuple et engagé pour les bonnes causes au plan national et international.

La qualité de son leadership a été mise en évidence tant dans sa vie syndicale, professionnelle et politique. Dans la longue marche vers la Conférence nationale inaugurant résolument le processus démocratique du Niger, il a joué, avec ses camarades, un rôle d’avant-garde. L’on se souvient encore de sa très brillante intervention à ce rendez-vous historique du peuple nigérien lorsque des militaires avaient voulu remettre en cause ce forum.

Il avait énergiquement combattu au sein de son parti et dans le cadre des coalitions politiques dont son parti a été membre face aux différentes tentatives du retour à l’ancien ordre ou l’interruption de l’état de droit. Il en est ainsi après l’élection présidentielle du 8 juillet 1998 et du Tazarce du Président Tandja Mamadou sous la 5ème République.

Il fait partie du groupe des 14 députés qui avaient déposé la motion de censure qui a balayé le gouvernement de Hama Amadou en 2007.

Président du PNDS Tarayya après le Président Issoufou Mahamadou, il doit cette consécration à la confiance méritée de ses camarades dont le Président Issoufou et à sa fidélité à la ligne politique de ce parti. C’était avec une détermination inébranlable qu’il a sillonné le Niger en quittant son prestigieux poste de Ministre des Affaires étrangères pour assurer la réélection du Président Issoufou.

En lui confiant le poste de Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, un poste régalien, le président Issoufou Mahamadou confirme, s’il en est besoin, toute la confiance qu’il place en Mohamed Bazoum.

Auteur : ANP

La Secrétaire Générale de l’OIF condamne les violences post-électorales au Niger

Dans un communiqué publié hier, mercredi 24 février 2021, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, a « condamné fermement les violences post-électorales qui ont suivi la publication des résultats électoraux provisoires au Niger » et a appelé toutes les parties prenantes à recourir, en cas de contestations, aux voies légales, mais également au dialogue, dans un contexte marqué par des défis sanitaires et sécuritaires.

Ci-dessous le communiqué :

La Secrétaire générale de la Francophonie, Mme Louise Mushikiwabo, prend note de la publication des résultats électoraux provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), conformément aux dispositions légales et électorales.

Les parties prenantes nigériennes ont participé inclusivement aux opérations électorales, notamment à la centralisation et à la validation des résultats électoraux dans les différentes phases, communales, régionales et nationales.

Elle condamne fermement les violences post-électorales qui ont suivi la publication des résultats électoraux provisoires et appelle toutes les parties prenantes à recourir, en cas de contestations, aux voies légales mais également au dialogue, dans un contexte marqué par des défis sanitaires et sécuritaires. Elle encourage tous les acteurs politiques à respecter et faire respecter le processus électoral jusqu’à son terme en préservant le calme et en favorisant l’apaisement.

Le processus électoral a été conduit de manière consensuelle, inclusive et transparente, avec la participation des représentants de la majorité et de l’opposition.

La Secrétaire générale de la Francophonie marque la disponibilité de l’Organisation internationale de la Francophonie pour accompagner les efforts nationaux et internationaux en faveur du dialogue entre les parties en vue du règlement de tout différend. 

L’OIF compte 88 États et gouvernements : 54 membres, 7 membres associés et 27 observateurs.