Khady Baldé, Author at Journal du niger - Page 29 sur 31

Le Groupe BGFIBank, acteur majeur du financement des infrastructures

Le Groupe BGFIBank, première institution financière d’Afrique Centrale, présent dans 11 pays, intervient depuis cinq décennies dans l’accompagnement et le financement de projets d’infrastructures sur le continent. Son P-DG, Henri-Claude Oyima, décrypte les enjeux et les perspectives du secteur en Afrique.

Quels sont aujourd’hui les besoins en termes de financement des infrastructures en Afrique ?

Il est incontestable que le manque d’infrastructures en Afrique est un obstacle majeur à son développement et à sa croissance économique. En effet, les coûts élevés des facteurs de production, induits par la mauvaise qualité des infrastructures sur le continent, lui font perdre plusieurs points de croissance chaque année et freinent son développement.

Par ailleurs, l’Afrique est confrontée au défi de sa forte poussée démographique qui accroît l’urgence d’accélérer le rythme des investissements en infrastructures. À l’horizon 2050, le continent africain devrait accueillir autour de 2,3 milliards d’habitants. Dans ce contexte, le développement d’un réseau d’infrastructures de qualité devient une nécessité absolue.

Bien que de nombreux progrès aient été réalisés au cours des dernières années avec l’appui des partenaires multilatéraux et de la Chine, qui s’est positionnée progressivement comme un acteur incontournable, les besoins en infrastructures restent énormes dans la plupart des secteurs.

Du secteur des transports à celui des télécommunications, en passant par l’énergie, l’adduction d’eau, la santé et l’éduction, des investissements massifs restent à réaliser afin de rattraper le retard accusé par l’Afrique. D’après les dernières estimations de la Banque africaine de développement (BAD), entre 130 à 170 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour combler le gap de financement des infrastructures du continent.

Outre les besoins de financement, les infrastructures en Afrique souffrent également du manque de ressources techniques et de problèmes de conception. Ces insuffisances pèsent fortement sur son niveau de développement social et économique, alors que, parallèlement, le continent présente de nombreux atouts et des perspectives d’investissements favorables.

Aujourd’hui plus qu’hier, l’Afrique a besoin à la fois d’infrastructures de structures et de superstructures pour accroître sa compétitivité, sa productivité économique et accélérer son développement social et économique. Dans cette perspective, elle a plus que jamais, besoin de mécanismes adaptés et innovants pour le financement de ces infrastructures.

Les retards que nous observons aujourd’hui sont rattrapables, pour autant que l’on se donne réellement les moyens de relever ces défis multiformes afin de soutenir l’essor du continent africain.

Quel est le rôle de BGFIBank, quels types d’infrastructures le Groupe accompagne-t-il, dans quels secteurs et dans quels pays ?

Depuis près de cinquante ans, le Groupe BGFIBank, qui est le premier acteur financier en Afrique centrale, participe au financement des infrastructures africaines. Nous le réalisons dans nos onze pays d’implantation, dans de nombreux secteurs d’activité, et notamment ceux à fort impact tels que l’énergie, l’eau, le logement, le bâtiment, les industries, la santé et l’éducation. Ces investissements nous permettent aujourd’hui de jouer un rôle de premier plan dans l’atteinte tant de l’Objectif 10 de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (« des infrastructures de classe mondiale quadrillant l’Afrique »), que des Objectifs du développement durable (ODD) – plus de 80 % des ODD dépendent en effet, sous une forme ou une autre, du développement des infrastructures.

Pour illustrer l’intervention du Groupe BGFIBank dans le financement des infrastructures en Afrique, je me limiterai principalement à trois exemples récents:

– en Côte d’Ivoire, nous avons contribué activement au financement du Plan d’entretien routier 2017-2019. Nous avons ainsi aidé à lever (grâce à notre filiale BGFI Capital) 80 milliards de FCFA (environ 122 millions d’euros), ce qui a contribué à maintenir un réseau routier de qualité en Côte d’Ivoire, renforçant ainsi l’attractivité du pays ;

– au Gabon, nous avons mobilisé des financements importants, particulièrement dans le secteur des télécommunications, qui ont permis de couvrir 85 % du territoire national afin de généraliser l’accès à la 3G, puis à la 4G ;

– enfin, au Cameroun, fort de nos dix années de présence, nous avons participé à des projets d’investissements (notamment dans les infrastructures sociales, l’énergie, l’industrie) dont le montant cumulé atteint 175 milliards de FCFA (soit environ 270 millions d’euros).

Nous intervenons aussi bien en amont et en aval des projets.

En amont, notre expertise en matière de structuration des opérations de financement est mobilisée, principalement par le biais de notre société d’ingénierie financière BGFI Capital, la banque d’investissement du Groupe. Nous intervenons en qualité d’arrangeur et nous assurons à ce titre la structuration complète du financement. Notre intervention est particulièrement appréciée par les États que nous accompagnons. En effet, le montage financier d’importants projets d’infrastructures (et surtout s’il s’agit d’infrastructures structurantes) constitue une phase critique de leur cycle de vie, et les pouvoirs publics ne disposent pas nécessairement de toute l’expertise nécessaire pour, non seulement, conduire le processus à son terme, mais aussi le faire dans les conditions les plus avantageuses. Nos interventions sont donc sources d’externalités positives et génèrent des transferts de compétence qui bénéficient aux décideurs du secteur public avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration.

En aval, nous assurons la mise à disposition des fonds, grâce à notre vaste réseau de filiales ou d’agences bancaires. En qualité de banque agent ou de banque participante, nous assurons la gestion quotidienne des flux de financement.

Quelle que soit notre position dans le financement des projets d’infrastructures, notre préoccupation première demeure la bonne prise en charge des spécificités et des particularités du projet et de son porteur, i.e. l’adéquation entre le planning d’exécution des travaux et le plan de trésorerie, la sécurité du montage financier. Loin d’être simple spectateur dans le processus de financement des infrastructures, notre démarche s’inscrit dans une logique de conseil. À titre d’exemple, au Cameroun, nous avons couvert la chaîne globale de financement d’un projet de 33 milliards FCFA (50 millions d’euros) en qualité de banque arrangeur de l’opération, de banque agent de la facilité mais aussi de banque agent des sûretés.

Comment ces projets sont-ils financés par BGFIBank, en mobilisant quels services et outils de financement ?

Comme je l’ai indiqué, l’accompagnement par BGFIBank des projets d’investissements reste multiforme. Cela implique des services et des outils de financement distincts mais néanmoins complémentaires. Le rôle endossé par BGFIBank dépend beaucoup du contexte ou des besoins spécifiques du projet. Il peut ainsi inclure (cumulativement ou non) un rôle (i) de conseil afin de structurer la solution sur mesure, (ii) d’arrangeur chef de file afin de mettre ladite solution en exécution, (iii) de prêteur pour tout ou une partie du capital requis et (iv) d’agent pour s’assurer de la bonne gestion de la solution pour l’ensemble des parties prenantes jusqu’à la maturité du financement.

L’accompagnement de BGFIBank peut également prendre la forme d’autres outils plus classiques : apports en trésorerie (crédit à moyen terme, financement du cycle d’exploitation), lettres de crédit, émission de cautions et de garanties.

Qui sont les différentes parties prenantes d’un projet d’infrastructures et quels partenariats nouez-vous avec elles ?

Compte tenu des montants financiers importants qu’ils impliquent souvent, mais aussi de leur nature même, les projets en matière d’infrastructures mobilisent généralement plusieurs parties prenantes. En Afrique, les projets d’infrastructures et leurs cadres de partenariats sont encore rendus plus complexes, d’une part, parce qu’ils impliquent souvent des acteurs locaux pour les uns, et étrangers ou internationaux pour les autres, et, d’autre part, du fait d’un environnement davantage affecté par l’incertitude ou le risque (déficits de transparence, cadre politique propice ou d’une géographie économique favorable).

Cette dimension partenariale est sans doute aussi importante que les volets strictement financiers (mobiliser des financements, procéder aux décaissements, etc.) ou techniques (réalisation matérielle des ouvrages). En Afrique sans doute plus qu’ailleurs, la qualité des partenariats noués, ainsi que la permanence du dialogue entre les différents acteurs impliqués est déterminante dans la réussite des projets à mener.

Si les parties prenantes varient fortement d’un projet à un autre, compte tenu de leur nature, de leur envergure ou leur complexité, le portefeuille de projet d’infrastructures de BGFIBank nous a permis d’être en contact avec différentes catégories de parties prenantes, à savoir :

– les États et leurs différents démembrements (décideurs, corps de contrôle, agences d’exécution, organes de régulation et notamment ceux en charge de la passation des marchés);

– les partenaires techniques et financiers (bailleurs de fonds, agences de coopération internationale);

– les banques (dans le cadre des financements en pool);

– les bureaux d’études et de vérification;

– le secteur privé (et en particulier les entreprises qui réalisent les travaux d’infrastructures, ainsi que les fournisseurs d’équipements ou les prestataires impliqués dans la réalisation du projet);

– différents experts ou corps de métiers (avocats, commissaires aux comptes, architectes, experts environnementaux).

Quelles sont vos ambitions en matière de financement des infrastructures, à la veille de votre prochain plan stratégique ?

Le Groupe BGFIBank compte lancer, dès janvier prochain, son nouveau Projet d’entreprise « Dynamique 2025 », succédant ainsi au Projet d’entreprise « Excellence 2020 » lancé en 2016 et qui arrive à terme cette année. Parmi les grandes ambitions exprimées dans la nouvelle dynamique du Groupe BGFIBank, nous entendons nous hisser durablement parmi les établissements de référence en Afrique en matière de financement des investissements structurants.

Très prochainement, nous allons d’ailleurs dévoiler les premiers projets structurants que nous allons accompagner dans le cadre de notre prochain plan de développement. Des changements importants interviendront dans nos politiques et nos pratiques, pour nous permettre notamment de mieux répondre aux besoins des investissements dans les infrastructures africaines. Nous allons par exemple accorder davantage de prêts bancaires à long terme et recourir à davantage de financements innovants (financements participatifs, etc.).

Notre parfaite connaissance de nos environnements nous a déjà permis d’identifier les projets structurants que nous serons disposés à accompagner à travers divers programmes de financement. La conscience, la volonté et l’engagement des parties prenantes nous confortent dans notre détermination de faire émerger sur nos différents marchés un flux important de projets structurants bancables, indispensables au développement de l’Afrique.

Comment la crise liée à la Covid-19 change-t-elle la donne aujourd’hui pour les projets d’infrastructures et leurs financements ?

La crise inédite liée la pandémie du coronavirus que traverse le monde actuellement a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique.

À l’instar des autres secteurs économiques, le secteur des infrastructures a été durement impacté par la crise de la Covid-19 : il a subi le ralentissement de leur rythme d’exécution voire leur arrêt, le report de certains projets, l’indisponibilité du personnel, le déficit d’approvisionnement des fournisseurs qui a engendré la pénurie de certains intrants… Le retard potentiel sur le calendrier de plusieurs projets est quasiment certain. Par ailleurs, des surcoûts devront être enregistrés en raison des mesures d’adaptation induites par la pandémie (nouvelles normes de sécurité et sanitaire, horaires de travail…).

Jusqu’ici, les États étaient les principaux investisseurs dans les projets d’infrastructures, avec une contribution de 37 %, à travers le recours à l’endettement auprès de la Chine et d’autres bailleurs de fonds internationaux. Les ressources publiques ont été mises sous pression par cette crise sanitaire sans précédent. Dans le même temps, les capacités d’endettement des États sont de plus en plus réduites, en raison des effets de la crise, des programmes de soutien et de relance économique, dont l’ampleur et l’urgence ont été dictées par la Covid-19.

Dans ce contexte, l’amenuisement des ressources publiques couplé à l’accroissement de l’endettement afin de lutter contre la Covid-19 ont eu pour effet de modifier l’agenda de nombreux projets en cours. Par ailleurs, les États sont contraints de repenser la manière de financer leurs infrastructures. Le modèle traditionnel basé sur leur endettement peut ne plus suffire pour permettre au continent africain de combler son retard infrastructurel.

Les projets d’infrastructures en phase d’exploitation, pour leur part, n’ont pas échappé aux effets de la crise : les mesures de confinement et l’interruption de pans entiers de nos économies ont conduit à un effondrement immédiat et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de nombreuses infrastructures dans les secteurs tels que les aéroports, les ports et les routes notamment. Cette situation accentue la problématique relative aux nouvelles modalités de financement des infrastructures en Afrique.

Les inégalités en matière d’accès aux financements risquent à nouveau de se creuser entre les pays africains riches en ressources naturelles et ceux qui en sont moins pourvus. Si l’Afrique de l’Ouest concentre 25 % des financements en infrastructures contre 8 % pour l’Afrique Centrale, cette inégalité devrait s’accentuer davantage, au regard de la forte dépendance des économies de l’Afrique centrale au pétrole et aux mines. De même, les secteurs de l’énergie et des transports qui sont les plus grands consommateurs de financements infrastructurels, soit plus de 70 %, devraient voir leur part baisser au profit des investissements dans la santé et les télécommunications. Cette tendance s’observe d’ailleurs dans les financements que nous avons structurés et accompagnés au cours des derniers mois.

En effet, la crise du coronavirus a mis en lumière de profondes inégalités sociospatiales, non seulement en termes d’accès à l’éducation et aux soins, mais aussi à l’emploi, au transport, et au logement.

Face à ce nouveau contexte, des solutions de financements alternatives et innovantes devront être développées afin de poursuivre la dynamique engagée sur le continent au cours des dernières années. Les partenariats publics privés, les obligations en infrastructures et le financement des banques commerciales locales et internationales, devraient voir leur contribution augmenter dans le financement des infrastructures.

De plus en plus d’États africains travaillent actuellement à poser dès à présent, les bases d’une stratégie de priorisation des investissements infrastructurels, afin de garantir l’accès aux services de bases au plus grand nombre. Les priorités de financement des infrastructures vont ainsi être redéfinies.

La crise mondiale inédite, suite à la Covid-19, a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures ont été durement impactés, avec des ampleurs variées (ralentissements, retards, reports, redimensionnements, arrêts, etc.). Ces effets néfastes sur le secteur des infrastructures étaient certainement prévisibles, étant donné d’une part que la plupart des projets sur le continent sont portés par les États, et d’autre part que les ressources propres de ces derniers ainsi que leurs capacités de mobilisation de financements ont été durement affectées par la crise sanitaire. On a également assisté à des effets d’éviction, dans la mesure où des transferts de ressources ont eu lieu dans le cadre de l’opérationnalisation des stratégies de lutte contre la Covid, ce qui, du reste, est compréhensible. Enfin, il est à noter que cet impact n’a pas uniquement concerné les projets d’infrastructures : en effet, même les infrastructures en phase d’exploitation, et notamment les aéroports, les ports, les routes… ont été fortement touchés, suite aux mesures de confinement et à l’interruption de pans économiques entiers (dont le tourisme ou le transport aérien, qui en sont les exemples les plus illustratifs). L’effondrement total et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de ces infrastructures pose certainement davantage problème en Afrique qu’ailleurs, compte tenu du fait que sur le continent, il s’agit dans une large proportion d’infrastructures récentes, dont le financement continue encore à être pris en charge par le service de la dette.

Fort heureusement, la Covid-19, comme toute crise, apporte aussi son lot de lueurs d’espoirs ou de belles perspectives. Tout d’abord, tous les secteurs de l’activité économique n’ont pas été impactés négativement, et c’est par exemple le cas du numérique qui, en Afrique, est sorti renforcé de la crise. Le numérique a en effet été d’un grand apport dans la résilience (sociale, économique, etc.) du continent face à la Covid, et dès lors, ses usages et ses utilisateurs devraient augmenter considérablement dans les années à venir. Par conséquent, le pari peut être fait que le secteur va bénéficier au cours des périodes à venir (et du point de vue notamment de ses infrastructures) d’investissements supplémentaires considérables. Plus généralement, le secteur des infrastructures en Afrique devrait pouvoir bénéficier des nouvelles opportunités consécutives à la crise, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la crise a fini de mettre à nu en Afrique les profondes inégalités sociospatiales non seulement en termes d’accès dans les services sociaux (santé, éducation) mais aussi du point de vue des télécommunications (Internet, etc.), des transports, de l’emploi, du logement, etc. Ensuite, la Banque mondiale estime que 20 à 25 millions d’Africains pourraient tomber dans la grande pauvreté à cause de la pandémie : certes il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouvelle réjouissante, mais la réponse des États africains devrait être dès à présent de poser les bases d’une stratégie de priorisation des investissements permettant notamment de garantir l’accès aux services de base aux populations les plus vulnérables. La BAD estime à 80 milliards d’euros le besoin annuel supplémentaire pour les projets d’infrastructures en cette période de crise. Enfin, une grande leçon à tirer de cette crise est que l’Homme doit désormais être au centre des priorités : par conséquent, les économies africaines s’orientent de plus en plus vers le financement des infrastructures dédiées à l’amélioration du bien-être et à la satisfaction des besoins essentiels.

La transition énergétique est-elle prise en compte dans les projets d’infrastructures et comment ?

L’énergie est de loin le plus gros défi infrastructurel de l’Afrique, avec environ 40 % du total des besoins de dépenses qui ont trait à l’énergie. Malgré tout, la part de la population ayant accès à l’électricité y est encore inférieure à 50 %. Une trentaine de pays africains sont ainsi régulièrement confrontés à des pénuries d’électricité et beaucoup payent un prix élevé pour une alimentation électrique de secours. Les 48 pays de l’Afrique subsaharienne (800 millions d’habitants) génèrent plus ou moins la même quantité d’électricité que l’Espagne (45 millions d’habitants). Beaucoup de petits pays ont des systèmes énergétiques nationaux inférieurs à 500 mégawatts. Alors qu’il représentait 16 % de la population mondiale, le continent africain pèse moins de 6 % de la consommation énergétique. Fort heureusement, le continent africain peut compter sur son énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables : 325 jours d’ensoleillement intense par an, 15 % du potentiel hydroélectrique mondial, un bon potentiel éolien et géothermique. Ce potentiel explique aussi que la transition énergétique soit de plus en plus prise en compte dans les stratégies de développement des infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures autour de ces énergies renouvelables produiront en Afrique au moins trois effets positifs : (i) ils contribueront à atténuer les effets du changement climatique (bien que, c’est important de le rappeler, le continent africain ne pèse que 3 % des émissions de gaz à effet de serre), (ii) ils permettront de remédier à l’importante pénurie d’énergie (et donc d’améliorer l’accès à l’énergie), (iii) ils faciliteront le passage au post-Covid, en contribuant à rebâtir en Afrique des économies plus solides, plus résilientes, plus égalitaires. Dans les pays africains, les projets d’infrastructures dédiés à la transition énergétique commencent à se multiplier. Au Maroc, il était prévu de porter à 42 %, au plus tard en 2020, la part des énergies renouvelables dans le bouquet électrique. Dans d’autres pays, tels que le Sénégal, le Ghana, ou l’Afrique du Sud, des infrastructures permettant de produire des énergies renouvelables (centrales solaires photovoltaïques, thermiques ou thermodynamiques) ont été financées, le plus souvent sur le modèle de partenariat public-privé.

Les banques, en tant qu’acteurs clés du financement, ont évidemment un rôle clef à jouer dans la transition énergétique. Chez BGFIBank, parce que nous sommes conscients de notre responsabilité sociale, mais également convaincus du caractère irréversible de la transition énergétique et des opportunités économiques qui découleraient, nous avons déjà entamé l’adaptation de nos politiques d’allocation des ressources ainsi que de nos instruments de financement. Notre prochain plan stratégique, dont j’ai tantôt parlé, visera également à accélérer notre adaptation à la transition énergétique. Cela exigera, entre autres, une expression plus forte de notre responsabilité sociétale ainsi que de notre volonté de contribuer à la préservation de l’environnement. Il s’agit pour nous de garantir une meilleure prise en compte des intérêts de toutes les parties prenantes (y compris les populations potentiellement impactées par la réalisation des infrastructures), une place accrue des considérations environnementale ou de l’adaptation au changement climatique dans nos critères d’analyse et d’évaluation des projets.

Quelle est votre analyse de l’évolution du financement des infrastructures en Afrique ? Comment répondre aux besoins ? Faut-il mobiliser davantage le secteur privé et comment ?

De mon point de vue, les investissements dans les infrastructures resteront pour longtemps encore en Afrique un levier majeur de la croissance et du développement. Trois éléments me paraissent néanmoins essentiels : un financement adéquat, d’excellentes capacités institutionnelles et une bonne attention portée par l’État sur les besoins des citoyens ou des utilisateurs actuels et futurs des infrastructures. Je suis également convaincu que la qualité des infrastructures constitue en Afrique un enjeu fondamental, compte tenu non seulement du déficit infrastructurel ou du des ressources limitées, mais aussi du fait que 40 % des infrastructures en Afrique sont gaspillées. Une infrastructure de qualité doit répondre à cinq critères : (i) l’efficacité économique, (ii) la résilience face aux catastrophes naturelles, (iii) la sécurité, (iv) la durabilité environnementale et sociale, et (v) la contribution à la société et à l’économie. Il est fondamental que les pays africains, d’une part privilégient une approche plus sélective dans le choix et le financement des infrastructures qu’ils réalisent (prioritaires, durables et axées sur le long terme) ; et d’autre part alignent leurs investissements dans ces infrastructures sur les stratégies nationales de développement économique à long terme.

Comme je l’ai tantôt rappelé, aujourd’hui jusqu’à deux tiers du financement des infrastructures (environ 30 milliards de dollars) proviennent de sources nationales, et donc du contribuable africain. Cela signifie que ces derniers participent considérablement au financement des infrastructures. Par conséquent, les ressources complémentaires devront être mobilisées auprès d’autres catégories d’acteurs, parmi lesquels le secteur privé. À ce jour, les capitaux privés ont joué un rôle très limité dans le financement des infrastructures en Afrique. En 2017, les flux privés s’élevaient à 2,6 milliards de dollars, soit seulement 4 % de l’investissement total dans les infrastructures sur le continent. Les investissements dans des projets d’infrastructures publiques à participation privée sont également restés limités.

Pour répondre au défi du financement des infrastructures, une plus grande participation du secteur privé est tout simplement indispensable. Cela nécessitera à la fois une multiplication des espaces de consultations et d’échanges entre le secteur privé et les pouvoirs publics, mais aussi l’amélioration des cadres réglementaires et un environnement plus favorables aux investisseurs privés et institutionnels. Il existe toutefois un préalable : favoriser l’émergence d’un secteur privé fort, impliqué dans les projets nationaux.

Décès de Bila Kaboré, père du président burkinabè, Roch Kaboré

Triste nouvelle pour le Faso, le père du président, Roch Kaboré, Bila Charles Kaboré a tiré sa révérence ce mardi 27 octobre 2020.

Agé de 90 ans, Bila Kaboré est décédé des suites d’une maladie. L’information sur son décès est parvenue à son fils, le président Roch Kaboré ce mardi 27 octobre. En effet, ce dernier présidait la cérémonie d’ouverture du dialogue direct avec des personnes vivant avec un handicap. Toutefois, notons que ces personnes sont issues des 13 régions du Burkina.

Suite à cette nouvelle tragique, ce dernier a écourté sa présence à la cérémonie, et ce après s’être excusé auprès des participants.

Bila Kaboré a été un ancien commandant de cercle, administrateur civil de formation, l’a été d’octobre 1963 au 9 décembre 1965, ministre des Finances, puis ministre de la Santé de 1965 à 1966.

Par la suite, il sera nommé commandant de cercle à Tougan pendant deux ans avant d’être nommé conseiller financier (1968/1975). En outre, il occupera le poste de secrétaire général de la présidence de la République (mai 1972/avril 1975).

Vice-gouverneur de la BCEAO à Dakar avant de revenir au Burkina Faso en tant que conseiller technique, puis de secrétaire général (mars 1984/décembre 1984). Charles Bila Kaboré, a pris sa retraite en  1985.

Issoufou Mahamadou a reçu le Directeur Général de l’Agence Algérienne de Coopération Internationale pour la Solidarité et le Développement

En visite de travail au Niger, le Directeur Général de l’Agence Algérienne de Coopération Internationale pour la Solidarité et le Développement, M. Mohamed Chafik Mesbah a été reçu en audience, le vendredi 24 octobre dernier, par le Président de la République SE Issoufou Mahamadou. La Coopération entre les deux pays était au centre de ladite rencontre qui s’est déroulée en présence du Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens de l’Extérieur, M. Kalla Ankouraou, de la Directrice de Cabinet Adjoint du Président de la République, Mme Yacouba Ousseini Hadiza et de l’Ambassadeur d’Algérie au Niger.

A l’issue de l’audience M. Mohamed Chafik Mesbah a déclaré avoir échangé avec le Chef de l’Etat sur plusieurs points d’intérêt commun de la coopération entre les deux pays. «J’ai eu à transmettre au Président de la République du Niger un message d’amitié et de fraternité du Président Algérien. Nous avons évoqué les perspectives de coopération entre les deux pays. Je crois qu’elles sont prometteuses à la suite de la mission que j’ai conduite au Niger. Je puis vous dire que des deux côtés il y’a une disponibilité absolument totale pour relancer la coopération entre l’Algérie et le Niger qui sont deux pays, frères, amis et solidaires. Le Président Issoufou m’a chargé de transmettre le témoignage de sympathie et d’amitié à son frère et ami, le Président Algérien», a déclaré M. Mohamed Chafik Mesbah à sa sortie d’audience.

Enfin, M. Mohamed Chafik Mesbah confie avoir accompli cette mission avec un grand plaisir. L’Agence Algérienne de Coopération Internationale pour la Solidarité et le Développement est une nouvelle institution récemment créée par le Président Algérien dont le but est de renforcer la coopération entre l’Algérie et le reste du monde.

Diplomatie : le Président de l’Assemblée nationale Ousseini Tinni reçoit la plus haute distinction du Prix africain de développement PADEV

Le Président de l’Assemblée nationale, SEM. Ousseini Tinni a réceptionné officiellement le 13 octobre 2020 à l’hôtel Marriott de Kigali au Rwanda, la plus haute distinction du Prix africain de développement PADEV Kigali 2020 à savoir la couronne de Diamant. C’était au cours d’une soirée de gala haute en couleurs organisée par la Fondation 225,  initiatrice de ce prix continental.

SEM. Ousseini Tinni a également été fait ambassadeur africain, avant de recevoir le « Grand Prix du Service Parlementaire » décerné par le jury du Prix Africain de Développement (PADEV 2020), pour avoir été  initiateur du Comité interparlementaire du G5 Sahel (CIP G5 Sahel), et du premier Forum des parlementaires de la CEDEAO sur les Technologies de l’information et de la Communication TICs. Cette distinction continentale qui honore le Niger, est également due aux missions permanentes de contact avec les populations nigériennes, sous le magistère de SEM Ousseini Tinni.

Le Président de l’Assemblée nationale a dédié cette distinction au Président de la République pour son incontestable leadership continental empreint d’innovation, ainsi que le travail novateur initié par le Parlement nigérien à travers une prise en compte accrue des aspirations du peuple nigérien lors des missions de terrain.

Au cours de son séjour, le Président de l’Assemblée nationale a été reçu en audience au siège du parlement rwandais par la présidente du parlement du pays des Milles Collines, Mme Donatile Mukabalisa. Les relations bilatérales entre les deux parlements étaient au menu des échanges entre les deux hautes personnalités nigériennes et rwandaises. Des échanges chaleureux et cordiaux qui se sont achevés par les échanges de présents entre les deux personnalités.

Son Excellence Ousseini Tinni a achevé son séjour en terre rwandaise par la visite du Mémorial du génocide de 1994. Une visite qui a permis au Président de l’Assemblée nationale de constater l’ampleur du traumatisme subit par le peuple rwandais, et le travail de mémoire et de pardon entrepris par celui-ci depuis ces tragiques événements.

Le Président de l’Assemblée nationale a exprimé tous ses sentiments de compassions à l’endroit du peuple rwandais, ainsi que ses encouragements au processus de pardon et de réconciliation entrepris afin d’exorciser le traumatisme de 1994. Le séjour du Président de l’Assemblée nationale s’est achevé sur une note de satisfaction pour la dynamique actuelle enclenchée par le continent africain à travers la célébration de l’innovation.

Industrie et infrastructures: lancement de travaux des routes à Kao (Tahoua) et Pose de la 1ère pierre d’une nouvelle cimenterie

Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a procédé mardi 20 octobre 2020 à Kao, 103 kilomètres de la ville de Tahoua, à la pose de la première pierre des travaux de construction de la cimenterie de Kao, et au lancement des travaux de réhabilitation de la Route Tahoua Abalak ainsi qu’au lancement des travaux d’aménagement et de bitumage de la Route RTA-Kao Tchintabaraden.

Cette double cérémonie s’est déroulée en présence notamment du Président de l’Assemblée Nationale, SEM Tinni Ousseini, des Présidents des Institutions de la République, des membres du Gouvernement, des Députés nationaux, des autorités régionales de Tahoua et des représentants du Corps diplomatique accrédité au Niger et des Organisations Internationales.

La cimenterie de Kao, située à 10 km à l’ouest de Kao, d’un coût de 280 millions d’euros, sera réalisée dans un délai de 28 mois et aura une capacité de production d’un million de tonnes par an.

Le projet de réhabilitation de la RTA section Tahoua-Abalak, d’’une longueur de 135 km, sera exécuté dans un délai de 36 mois pour un coût de plus de 85 milliards de FCFA.

Quant au projet d’aménagement et de bitumage de la route RTA-Kao- Tchintabaraden, 87 km, il sera exécuté dans un délai de 30 mois pour un coût de près de 36 milliards de FCFA.

Après avoir procédé au lancement officiel des travaux de construction de ces infrastructures, le Président de la République, face à la presse nationale et internationale, a affirmé que cette cérémonie, « c’est le mariage entre l’industrie et les infrastructures routières, le mariage entre la production et la route. » Le Chef de l’Etat a rappelé qu’un des objectifs du Programme de Renaissance, « c’est de produire et de transporter les produits à moindres coûts, pour non seulement le marché intérieur, mais aussi pour le marché extérieur notamment le marché unique que nous offre la Zone de Libre-échange Continentale Africaine. »

Le secteur des matériaux de construction est un des secteurs où le Niger a des avantages comparatifs, a-t-il souligné, ajoutant qu’avec les Cimenteries de Malbaza, Keita et Kao, « nous allons exploiter à fond cet avantage comparatif. »

La cimenterie de Kao, un investissement de près de 165 milliards de FCFA, va créer près de 1000 emplois directs et indirects pour les jeunes nigériens, a dit le Chef de l’Etat.

« Je ne peux que me féliciter et me réjouir de ces deux cérémonies qui constituent la réalisation d’une promesse supplémentaire du Programme de Renaissance », a-t-il conclu.

SAVE THE CHILDREN : l’ONG appelle à une rentrée scolaire sécurisée pour tous les enfants au Niger

Au cours de cette année 2020, Save the Children a lancé à travers le monde une campagne globale appelée « SauverNotreEducation » pour attirer l’attention des dirigeants du monde sur les défis du droit à l’éducation.  Au Niger, la rentrée scolaire 2020 – 2021 s’annonce dans un contexte dominé par les inondations, les crises sécuritaires et les élections en perspectives qui ont fait naitre quelques doutes chez les enfants quant à l’assurance d’une rentrée scolaire effective et régulière pour tous.

  • Environ 3,8 millions d’enfants du Niger ont vu le début de la nouvelle année scolaire retardé en raison des fortes inondations qui ont occasionné un nombre important de sinistrés et de leur recasement dans les différents établissements scolaires du pays ;
  • 3128 écoles ont été endommagées ou détruites lors des inondations dans les huit régions du Niger. Parmi ces écoles, 330 écoles sont utilisées comme abri par les personnes affectées par les inondations.
  • La crise des inondations s’ajoute à celle du Covid-19 qui a retardé l’année scolaire 2019-2020 de 8 semaines, et qui a fortement menacé la qualité de l’apprentissage
  • La situation actuelle d’insécurité met également en péril les efforts visant à réinsérer les 2,6 millions d’enfants non scolarisés dans l’éducation formelle ou non formelle.
  • Les élections prévues en décembre risquent de perturber l’exercice du droit à l’éducation par les enfants du Niger car de nombreux acteurs éducatifs seront mobilisés dans le processus électoral.

Save the Children encourage fortement les autorités éducatives pour leur réponse en faveur de l’amélioration des conditions d’apprentissage et plaide pour davantage de protection et de sécurisation des écoles et des environnements d’apprentissage notamment dans les zones affectées par les conflits.

Pour assurer une éducation de qualité, les besoins spécifiques des enfants doivent être pris en compte par les autorités éducatives. Lors des inondations, les enfants ont vécu des situations difficiles dont il faudra tenir compte avant et pendant l’ouverture des classes.

Save the Children appelle les autorités éducatives nigériennes :

  • A la mise en place de dispositions pour assurer une rentrée effective à tous les enfants affectés par les inondations et des crises sécuritaires ;
  • A la mise à disposition du matériel scolaire dès la première semaine de la rentrée scolaire ;
  • Au respect du calendrier scolaire pour minimiser les pertes sur le volume horaire annuel eu égard au retard accusé en ce début d’année scolaire ;
  • A la mise en place de plan d’urgence dans toutes les écoles des zones affectées par la crise pour minimiser les risques d’attaques contre l’éducation.
  • A envisager la mise en place du dispositif d’enseignement à distance pour mitiger les effets de futures crises menant à la fermeture des écoles.
  • A la prise de mesures conséquentes pour que des dispositifs de lavage des mains soient installés dans chacune des écoles pour minimiser les risques de nouvelles contaminations à la Covid-19 et d’autres maladies ;
  • A la prise de mesures conséquentes d’hygiène pour que les filles aient accès en toute sécurité aux toilettes afin de faciliter la gestion de l’hygiène menstruelle en toute dignité.

 

Processus électoral : La CENI renforce les capacités des juges et greffiers en traitement de contentieux électoral

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé, du 17 au 18 octobre dernier à Niamey, un atelier de formation, d’information et de partage d’expériences sur le contentieux des élections locales. Cette initiative a vu le jour avec le partenariat technique et financier du Projet d’appui à la CENI et aux OSC de l’Union Européenne, mis en œuvre par l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA), et s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la gestion du processus électoral.

Pendant les deux jours des travaux, les participants (juges et greffiers) venus de tous les horizons du Niger, ont examiné un ensemble de documents et de sujets partant du cadre légal et institutionnel jusqu’à la gestion du contentieux des candidatures ainsi que celui des résultats. Il s’agit, explique le président de la CENI, Me Issaka Souna, de séquences très importantes auxquelles la CENI accorde un intérêt particulier, d’autant que la bonne gestion des contentieux électoraux de toute forme participe à la crédibilité de tout scrutin. «Un contentieux bien géré, est une étape déterminante du processus électoral, dans la mesure où les contentieux portent sur la validation des candidatures, des opérations électorales et sur la validation finale des résultats des scrutins» a estimé le président de la CENI. «Les magistrats et cadres judiciaires investis dans cette mission auront donc, une très grande responsabilité dans le maintien de la paix et la stabilité de notre pays, a souligné Me Issaka Souna.

Le président de la CENI a annoncé à cette occasion, que la Commission rencontre le 19 octobre et demain, l’ensemble des présidents des commissions déconcentrées pour un premier contact, une mise à niveau, ainsi que des échanges, dans l’optique de préparer et de gérer au mieux la suite du cycle électoral. En effet, la CENI entend démontrer l’intérêt qu’elle porte à tous les acteurs et agents de la chaine électorale, en vue des élections inclusives qui engagent chacun et tous. «Bien outillés et sensibilisés quant à leurs responsabilités dans l’exercice de leurs missions, ils ne peuvent que les assumer avec professionnalisme et abnégation, gage de réussite de notre processus électoral», estime le président de la CENI.

Le directeur-résident de l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA), M. Bile Bouah Mathieu a, à son tour soutenu que, cette phase de la gestion des contentieux est d’une importance capitale. «Elle ne saurait, en aucune manière, être négligée voire reléguée au rang de seconde ou troisième priorité», a-t-il déclaré. Dans certains pays, la mauvaise gestion de ce paramètre clé a engendré des crises électorales et ou post électorales, apprend-on. D’où les juges et auxiliaires de justice, en charge de cette question, se doivent de maitriser les règles et procédures précises qui encadrent le type de contentieux. Selon M. Bile Bouah Mathieu, c’est au regard de tout ce intérêt que EISA financé par l’Union Européenne, conformément à sa mission, apporte son appui financier et technique pour l’atelier.

Cameroun : la publicité d’un lait de toilette décapant fait polémique

La campagne publicitaire du lait de toilette décapant « Carimo » fait polémique depuis quelques jours au sein de la population camerounaise.

En effet, dans les grandes villes du pays, de grandes affiches à l’instar de la marque présentent des personnes à la peau ébène, se prosternant devant une reine à la peau noire s’étant décapé la peau.

Cette campagne est jugée inappropriée pour une partie de l’opinion, puisque le message véhiculé est porteur de plusieurs sous-entendus dégradant l’image des personnes à la peau noire.

A cela s’ajoute le fait que la réclame en question procède clairement une apologie des pratiques autour de la dépigmentation de la peau.

Le message « Mettez-les à vos pieds » qui accompagne l’image va effectivement dans le même ordre de pensée. Pour le fabricant du produit la dépigmentation serait une source de pouvoir qui permettrait « d’assujettir » les personnes à la peau plus foncée. Cette idée a suscité de vives réactions sur la toile et les internautes n’ont pas hésité à exprimer leur mécontentement.

De leur côté, les Laboratoires Corine Mongoue, à l’origine de la fabrication et de la commercialisation du fameux lait décapant, n’ont fait aucune déclaration et les affiches n’ont pas été retirées jusqu’à ce jour.

Diplomatie : le Chef De L’Etat Reçoit L’architecte David Adjaye, La Vice-Ministre Italienne Des Affaires Étrangères Et Le Ministre Libyen De La Défense

Le Chef de l’Etat a reçu hier matin à son cabinet, l’architecte David Adjaye, concepteur du mémorial des martyrs dont la pose de la 1ère pierre a eu lieu plus tôt dans la même journée. A sa sortie d’audience, il a indiqué que le Président de la République l’a entretenu sur l’importance de travailler au Niger, et spécifiquement à Niamey. Selon M. David Adjaye, SE. Issoufou Mahamadou lui a parlé de la vision de la CEDEAO de faire disparaitre les frontières en son sein et de permettre aux talents africains de travailler partout où ils le désirent. «Il s’est aussi réjoui que ce soit un jeune architecte Ghanéen mondialement reconnu qui vient travailler au Niger dans le cadre de la construction du mémorial des martyrs», a-t-il dit.

Dans l’après-midi, le Président de la République s’est entretenu avec Mme Emmanuela Claudia Del Re, Vice ministre italienne des affaires étrangères et de la coopération internationale. «C’était une discussion intéressante. Nous avons fait le tour de plusieurs questions d’ordre global, régional, économique, sécuritaire, sociologique et sociétal, communautaire, ainsi que le genre et la coopération au développement», a-t-elle dit à sa sortie  de l’audience.

En début de soirée, SE. Issoufou Mahamadou a reçu M. Salaha Adine Ali Annamrouch, ministre libyen de la Défense. Il a confié s’être entretenu, avec le Président de la République, de la coopération entre le Niger et son pays, surtout dans le domaine de la sécurité. «Nous avons parlé de la composition d’un comité conjoint de lutte contre le terrorisme dans nos deux pays», a-t-il martelé.

Défense et sécurité: lancement officiel de la construction d’un Mémorial en hommage aux soldats tombés sur le front

Le Président de la République, Chef Suprême des Armées, SEM Issoufou Mahamadou, a présidé mercredi, 14 octobre 2020, la cérémonie officielle de lancement des travaux de construction du Mémorial des Martyrs.

A l’initiative du Chef de l’Etat, ce mémorial financé sur fonds propres, sera érigé dans un délai de six mois, sur un site d’1,5 ha en face de l’Hôtel de Ville de Niamey, pour honorer les dignes fils du Niger morts sur le champ d’honneur, pour la défense de la patrie.

Il s’agit là d’un hommage rendu à la mémoire de tous les éléments des forces de défense et de sécurité qui ont perdu la vie en défendant la nation contre le terrorisme et le crime organisé.

Après avoir procédé à la pose de la première pierre de construction de ce mémorial; le Président de la République, répondant à la presse nationale et internationale, a indiqué que « nous sommes en guerre contre le terrorisme et le crime organisé.»

Le Chef de l’Etat a « salué, félicité et encouragé les soldats nigériens qui, avec beaucoup de professionnalisme, conduisent cette guerre dans laquelle nous enregistrons des morts, nous perdons des êtres chers qui font le sacrifice de leurs vies pour notre sécurité ».

« La nation nigérienne toute entière doit leur rendre hommage et leur témoigner son éternelle reconnaissance », a dit SEM Issoufou Mahamadou.

« C’est au nom de la nation que le gouvernement, pour perpétuer leur souvenir, a décidé de construire un mémorial des martyrs afin de perpétuer leur mémoire », a-t-il expliqué.

Cette action du gouvernement rentre dans un cadre plus vaste, celui d’une politique de mémoire, pour promouvoir le civisme, le patriotisme et la citoyenneté, a affirmé le Chef de l’Etat.

« Il faut que tous les nigériens aient conscience de ce que nous appartenons à une même communauté de destin, à la Nation nigérienne, une et indivisible », a-t-il souligné.

Dans le cadre de cette politique de mémoire, le gouvernement a aussi mis en place un Waqf, une donation perpétuelle en faveur des ayant droit de nos martyrs tombés sur le champ d’honneur, a poursuivi le Président de la République.

« Dans le cadre de cette politique de mémoire, nous avons également baptisé un certain nombre d’infrastructures réalisées dans le cadre du Programme de Renaissance du nom de Diori Hamani (Echangeur), du nom du Général Seyni Kountché (Troisième Pont de Niamey ) et du nom de Djibo Bakari (Pont Farié).

« Nous continuerons cette politique de mémoire afin de renforcer l’unité des nigériens autour des objectifs de la nation, autour des objectifs du peuple nigérien qui sortira de cette épreuve que nous imposent le terrorisme et le crime organisé », a affirmé SEM Issoufou Mahamadou.

« Gloire à nos soldats auxquels je souhaite pleins succès sur tous les fronts », a-t-il conclu.

Cette cérémonie s’est déroulée en présence notamment des Présidents des Institutions, des membres du Gouvernement, des représentants du Corps diplomatique et des organisations internationales et des hauts responsables des Forces de défense et de Sécurité

En marge de cette cérémonie, le Président de la République a reçu en audience, au Palais de la Présidence, l’architecte international, de nationalité ghanéenne, M. David Adjaye, qui a conçu le projet de mémorial.