Toutes ces personnes sont des rescapées de l’attaque djihadiste qui a eu lieu dans la ville Seytenga, au nord du Burkina Faso, et qui a fait au moins 79 morts selon les autorités. Amadou, un homme qui était sur les lieux du drame raconte.
« Ils sont venus en pleine nuit, j’étais chez moi dans une chambre, et j’ai entendu des tirs, ils ont cassé tous les magasins. Ils sont arrivés avec deux véhicules et beaucoup de motos et ils ont commencé à tirer. Ils tuaient des gens partout, partout. À cause de cela, j’ai déménagé le lendemain matin ».
L’attaque n’a pas été revendiquée, comme c’est souvent le cas souvent dans cette région. Mais Seytenga avait déjà été attaquée, ce qui avait entrainé la mort de plusieurs gendarmes. En réponse, l’armée burkinabè avait annoncé avoir tué une quarantaine de jihadistes. Selon le gouvernement, les jihadistes sont revenus attaquer Seytenga samedi pour venger leurs morts.
« Mon message aux autorités est qu’elles devraient essayer de faire tout ce qui est possible pour sécuriser Seytenga, de faire tout ce qui est possible pour que les gens puissent rentrer chez eux. Franchement, Seytenga est une grande ville, une grande commune, avec plus de 27 villages. Et vous voyez, si tous ces villages viennent à Dori, ce n’est pas facile. Dori ne sera pas en mesure d’accueillir tous ces gens. Ce sera un désastre pire que ce que nous avons vécu », explique un déplacé.
L’attaque de Seytenga est la deuxième la plus meurtrière enregistrée au Burkina Faso.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, à la tête du pays, avait promis de faire de la question sécuritaire sa « priorité », lui qui a renversé fin janvier le président Kaboré accusé d’être inefficace face aux jihadistes.