Le président américain Donald Trump a semblé soutenir vendredi des manifestants qui protestent contre les consignes de confinement visant à lutter contre la propagation du coronavirus, en appelant à « libérer » trois Etats gouvernés par des démocrates.
En majuscules, et à une poignée de minutes d’intervalle, le milliardaire a écrit sur son compte aux près de 80 millions d’abonnés: « Libérez le Minnesota! », « Libérez le Michigan! » et « Libérez la Virginie ».
Pour ce dernier Etat, il a ajouté, en référence au droit des Américains à porter des armes: « Et sauvez votre formidable deuxième amendement. Il est assiégé! »
Ces trois Etats sont dirigés par des gouverneurs démocrates qui ont ordonné à leurs habitants de rester chez eux. La pandémie a fait plus de 30.000 morts aux Etats-Unis, qui recensaient vendredi près de 700.000 cas de coronavirus, selon l’université Johns Hopkins.
Le Michigan compte près de 2.000 morts, la Virginie 208 et le Minnesota 87 décès.
Dans ces Etats, des manifestants ont enfreint cette semaine l’ordre de rester chez eux pour protester contre le confinement et appeler leurs gouverneurs à rouvrir l’économie.
Dans le Minnesota, à St Paul, ils étaient justement plusieurs centaines vendredi rassemblés sous le mot d’ordre « Libérer le Minnesota » devant la résidence du gouverneur Tim Walz, d’après la presse locale.
A Lansing, capitale du Michigan, ils étaient environ 3.000 mercredi, parfois armés, à dénoncer la gouverneure démocrate Gretchen Whitmer, certains portant des banderoles en faveur de Donald Trump.
Pressentie parmi les choix de colistières du candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden, la gouverneure a dit espérer que les tweets de Donald Trump n’allaient « pas encourager plus de manifestations ».
« Il y a beaucoup d’angoisse et je pense que la chose la plus importante que quelqu’un disposant d’une plateforme » comme Twitter puisse faire serait de l’utiliser « pour dire aux gens +Nous allons nous en sortir+ », a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse.
Le gouverneur de Virginie, Ralph Northam a lui affirmé qu’il n’avait « pas le temps de (s’)engager dans des guerres sur Twitter. « Mon équipe et moi sommes en train de mener une guerre biologique » contre le virus, a-t-il asséné devant les journalistes.
M. Northam a promulgué récemment plusieurs lois pour limiter les ventes d’armes et augmenter les contrôles sur les acheteurs (« background checks »), ce qui pourrait expliquer le tweet de Donald Trump.
Quant au dirigeant du Minnesota, Tim Walz, il a rétorqué que sa « première responsabilité » était de protéger la population. « Si je pensais que nous pouvions retourner travailler dès demain, c’est exactement ce que nous ferions ».
Le gouverneur démocrate de l’Etat de Washington, Jay Inslee, s’est indigné des tweets présidentiels car ils encouragent, selon lui, « des actes dangereux et illégaux ».
« Il met des millions de personnes en danger d’attraper le Covid-19. Ses tirades déséquilibrées et ses appels à +libérer+ des Etats pourraient aussi mener à des violences », a-t-il tweeté.
Selon un porte-parole de Twitter, ces tweets de Donad Trump sont trop « vagues et ambigus » pour que le réseau social puisse en « déduire une intention de nuire » et les effacer.
De nouvelles manifestations sont prévues samedi, notamment à Concord dans le New Hampshire, Annapolis dans le Maryland, Austin au Texas et dans le Colorado.